lundi 4 janvier 2016

DEBATS

Débat 2016

L’Art de la guerre : 20 citations clés pour mieux comprendre l’intelligence économique en affaire

L’intelligence économique et Sun Tzu :

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

Citations majeures sur la guerre

économique et le renseignement

d’affaires

     Si les aspects financiers sont souvent importants pour nos entreprises, ils ne suffisent pas à garantir leurs succès : Dans la guerre, le nombre seul ne procure aucun avantage. N’avancez pas en vous reposant exclusivement sur la puissance militaire.
Au regard d‘une “guerre économique“, ces préceptes se transcrivent assez aisément en ressources financières et humaines ; innovations technologiques ; management et gouvernance ; marketing, communication et déploiement commercial.
Il suffit seulement d‘y voir le bon sens caché derrière chaque action économique dont les résultats – bons ou mauvais – procèdent d‘un ensemble de facteurs engagés par une organisation pour atteindre un but.
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Actifs invisibles : les aspects cachés recèlent souvent les plus grandes valeurs. Invisible ne veut pas dire inexistant…

1 – Le renseignement [intelligence] économique au service des affaires

     Pour Sun Tzu, tout est dans la préparation, la coordination et la qualité des renseignements économiques recueillis : “Qui connaît l’autre et se connaît lui-même, peut livrer cent batailles sans jamais être en péril. Qui ne connaît pas l’autre mais se connaît lui-même, pour chaque victoire, connaîtra une défaite. Qui ne connaît ni l’autre ni lui-même, perdra inéluctablement toutes les batailles.“
Percevoir le concurrent identifié comme un ou ‘seul‘ adversaire peut s‘avérer trompeur quand d‘aucuns agît en méconnaissance des facteurs clés que sont : la doctrine (le modèle économique) , le temps (l‘agenda des actions) , l’espace (le secteur d‘activité et ses acteurs) , le commandement (le management) , la discipline (la coordination et la préparation).
Que ce soit sur le plan des affaires, de la diplomatie ou de l’influence, il s’agît ici surtout de mieux savoir pour mieux agir…
Quelques citations :
  • « Un prince avisé et un brillant capitaine sortent toujours victorieux de leurs campagnes et se couvrent d’une gloire qui éclipse leurs rivaux grâce à leur capacité de prévision. Or la prévision ne vient ni des esprits ni des dieux ; elle n’est pas tirée de l’analogie avec le passé pas plus qu’elle n’est le fruit des conjectures. Elle provient uniquement des renseignements obtenus auprès de ceux qui connaissent la situation de l’adversaire . »
  • « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. »
  • « Tout le succès d’une opération réside dans sa préparation. »
  • « Qui connaît son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait. Qui se connaît mais ne connaît pas l’ennemi sera victorieux une fois sur deux. Que dire de ceux qui ne se connaissent pas plus que leurs ennemis ? »
  • « Connaissez l’ennemi et connaissez-vous vous-même ; en cent batailles vous ne courrez jamais aucun danger. »
  • « Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. »
  • « Sois subtil jusqu’à l’invisible; sois mystérieux jusqu’à l’inaudible; alors tu pourras maîtriser le destin de tes adversaires. »
  • « Une armée sans agents secrets est exactement comme un homme sans yeux ni oreilles. »
  • « Qui ignore les objectifs stratégiques des autres princes ne peut conclure d’alliance. »
  • « Impalpable et immatériel, l’expert ne laisse pas de trace ; mystérieux comme une divinité, il est inaudible. C’est ainsi qu’il met l’ennemi à sa merci. »
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2 – Préparation et Protection [défense] des entreprises

     La protection des entreprises consiste à préserver et sécuriser son patrimoine. Il s’agît ici non seulement de veiller à ses actifs matériels, mais surtout à identifier et comprendre l’ensemble de ses actifs immatériels dont la valeur financière ‘invisible’ représente jusqu’à 75 % de la richesse d’une entreprise.
     Selon les différentes interprétations comptables internationales, le capital immatériel – aussi appelé ‘actifs intangibles’ – représente l’ensemble des actifs identifiables qui participent à la « rentabilité présente et future » de l’entreprise. Leurs valeurs restent pourtant ‘hors bilan’.
Aussi et selon la définition la plus acceptée en matière financière, le capital immatériel se décompose en trois catégories :
– Le Capital Humain : expérience, formation, gouvernance, management, relations interpersonnelles, motivation, etc.) ;
– Le Capital Structurel : la culture de l’entreprise, la communication interne, la sécurité de son patrimoine informationnel, l’organisation (management), l’innovation/ inventions, brevets, marques, franchises, licences et contrats, inventions, formules, processus, dessins, modèles et savoir faire, copyrights et droits d’auteur.
– Le Capital Relationnel , ou l’environnement d’affaires : les relations avec les actionnaires, les partenaires, les clients (fidélisation, ancienneté, solvabilité …), les fournisseurs (solvabilité, réputation, diversifications …), la société (réputation, influence, communication…).
La valeur globale d’une entreprise repose donc avant tout sur un savant dosage de ces différents types de ressources productives, mais aussi sur l’intelligence collective (émotionnelle) en place à les combiner, les développer et surtout les exploiter de manière opérationnelle.
Ainsi, comme on peut le voir, ce n’est pas nécessairement l’entreprise la plus riche en ressources qui l’emporte et qui dispose de la plus grande valeur…
Quelques citations :
  • « Lorsque le monde est en paix, un homme de bien garde son épée à son côté. »
  • « […] vaincre l’ennemi sans même se battre, voilà le fin du fin. »
  • « Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre. »
  • « Celui qui excelle à résoudre les difficultés le fait avant qu’elles ne surviennent. »
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Certains espaces vides le sont volontairement… Piège ou opportunité ?

3 – Diplomatie : La communication d’influence

     Dans l’ouvrage “L’influence, le noble art de l’intelligence économique” paru en 2012 sous les plumes averties d’Alain Juillet et Bruno Racouchot, l’influence passe principalement par deux formes de communications :
     « D’une part, une communication classique, ayant pour objet la diffusion de l’information vers des cibles extérieures, mais aussi en direction de ceux qui ont à la connaître en interne pour optimiser leurs actions. Envisagée sous l’angle sécurité, cette communication est aussi à visée pédagogique pour avertir des dangers potentiels, sensibiliser et apprendre à se protéger. »
Et d’autre part :
     « il y a la communication active et offensive sous la forme de l’influence. On va utiliser les informations recueillies pour déstabiliser l’adversaire ou le faire aller dans la direction où l’on souhaite qu’il aille. Aussi surprenant que cela puisse paraître pour des esprits non-avertis, la communication est – et ce dès l’origine – consubstantielle à la démarche d’intelligence économique. Celle-ci, bien loin de s’enfermer dans une conception strictement sécuritaire, doit au contraire explorer les ressources offertes par la logique communicationnelle. Il est de son intérêt de le faire, sur un mode offensif, via la mise en œuvre de stratégies d’influence. »
Quelques citations :
  • « La grande science est de faire vouloir à autrui tout ce que vous voulez qu’il fasse, et de lui fournir, sans qu’il s’en aperçoive, tous les moyens de vous seconder. »
  • « Vous profiterez de la dissension qui surgit chez vos ennemis pour attirer les mécontents dans votre parti en ne leur ménageant ni les promesses, ni les dons, ni les récompenses. »
  • « Entretenez des liaisons secrètes avec ce qu’il y a de plus vicieux chez les ennemis ; servez-vous-en pour aller à vos fins, en leur joignant d’autres vicieux. »
  • « l’appât de la vengeance, celui des richesses ou des postes éminents que vous leur promettez, suffiront amplement pour les gagner. »

A méditer avec discernement …
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Jérôme Gabriel

JÉRÔME GABRIEL

Expert d’état nominé* dans le renseignement économique et la lutte contre la fraude, Jérôme Gabriel a fait ses premières armes pour le Commerce extérieur français en tant que spécialiste Asie du sud-est. Aujourd'hui expert associé auprès d’un cabinet d’avocats d’affaires internationales en Suisse Romande, il apporte son expérience et ses certifications en matière d'intelligence économique et de sûreté économique au service de la «compliance» auprès d’institutions et intermédiaires financiers, avocats d’affaires et entreprises en Suisse. *Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice (Services 1er Ministre)

«La question clé aujourd’hui est vraiment le chômage des jeunes»

Trois économistes ont accepté de venir débattre des grands thèmes qui feront l’actualité en 2016. Retour de la croissance, politiques monétaires divergentes, risques géopolitiques sont autant de sujets abordés par Marie Owens Thomsen, Michel Juvet et François Savary

Le Temps: L’an dernier, Michel Juvet, vous aviez annoncé que la chute du pétrole serait le sujet de l’année. Il l’a été. Quel sera le grand sujet de l’année 2016?

Michel Juvet: Probablement le changement de paradigme des banques centrales. Nous avons d’un côté, la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a entamé mi-décembre sa hausse des taux d’intérêt et de l’autre, la Banque centrale européenne (BCE), qui a rallongé son soutien à l’économie («QE», pour Quantitative Easing). Depuis plusieurs années, nous avions des banques centrales alignées, toutes baissant leurs taux d’intérêt. C’est un changement fort qui entraîne de nombreuses interrogations: Comment vont réagir les marchés? Cela va-t-il provoquer des mouvements brutaux ou non?

L’économie américaine était-elle prête pour ce changement de cap?

François Savary: Je pense que la Fed ne va pas s’arrêter à une hausse de taux. Cela étant dit, je ne suis pas persuadé que la croissance américaine accélère énormément. Les stocks sont importants. Le consommateur est très présent, mais on se retrouve avec une économie à deux vitesses: l’économie interne, qui se porte bien, et l’économie d’exportation, qui souffre du dollar fort, tout comme les investissements souffrent du pétrole bas. Je vois mal l’économie américaine accélérer à partir des niveaux actuels.
MJ: La hausse des taux était inscrite depuis des mois, mais ce qui n’a pas l’air d’être anticipé, c’est l’inflation. Pas pour une raison fondamentale, mais mécanique. Il va se produire en début d’année un effet de base avec les prix du pétrole. Les marchés ne sont pas prêts à cela. Cela ne veut pas dire qu’il y aura une forte inflation sur l’année, mais il pourrait y avoir un petit choc.
Marie Owens Thomsen: J’aimerais souligner l’importance de la croissance potentielle. Souvent les esprits évoluent plus lentement que les faits. Nous restons persuadés que la croissance potentielle américaine se situe à 2,5%, voire à 3%, ce qui était d’ailleurs le cas avant la crise. Sauf que depuis, nous avons eu vu une destruction du capital par sous-investissement ainsi qu’à une destruction de la main-d’œuvre (chômage et baisse de la participation au marché du travail) si bien que la productivité de ces deux facteurs et leur interaction n’ont pas été très bons dernièrement. Le CBO [ndlr, bureau du Budget du Congrès américain] estime à 1,7% la croissance potentielle aux Etats-Unis. En Europe, elle serait plus proche de 1%, alors qu’elle était à 1,5% avant la crise. Cela change toute notre appréciation des faits: l’économie américaine évolue en réalité en dessus de son potentiel depuis plusieurs années. Tout ceci a aussi un impact sur la façon dont on anticipe la hausse des taux. Or, en Europe, les marchés n’anticipent pas de hausse avant 2020! Ce genre de décalage dans les perceptions rendra le marché obligataire encore plus difficile en 2016.

Les pays occidentaux, l’Europe, en particulier, peuvent-ils vivre avec des potentiels de croissance aussi bas, avec le chômage important à résorber?

MOT: C’est la question clé. Ces taux de croissance faible ne sont pas une fatalité, mais c’est difficile à rectifier, dans la mesure où les politiques monétaires ont déjà été massivement utilisées et qu’il ne reste plus que les réformes structurelles pour agir. C’est un vaste sujet, mais je pense qu’il faut se concentrer sur les services, qui représentent 80% des économies développées, contre 20% pour l’industrie. Dans le monde dans son ensemble, ce taux est de 70%. Il faut libéraliser les services. Là, on pourrait avoir un effet de palier énorme. C’est le secteur le plus sclérosé, le plus réglementé et il est quatre fois plus important que l’industrie. On peut espérer une avancée avec les nouveaux accords de libre-échange transatlantique (TTIP) et transpacifique (TTP).
FS: 1% de croissance en Europe n’est pas suffisant pour une autre raison: la dette est tellement énorme qu’il faut croître plus rapidement. Les Etats-Unis vont aussi se retrouver face à ce problème d’ici 2020. Il faut donc des solutions pour relancer l’économie. Et les réformes structurelles nécessaires n’ont pas encore été faites. Les services sont une voie à suivre. J’ai des doutes sur la rapidité pour parvenir à leur libéralisation. Ce qui est inquiétant c’est qu’il n’y a plus de croissance depuis plusieurs années du commerce international.
MJ: Si la Chine se stabilise, le commerce mondial se redressera.
FS: Mais la Chine, vous croyez vraiment qu’elle va repartir?
MJ: Non. Et même si elle accélère à nouveau, ce ne sera pas la même économie que ces dernières années, ni les mêmes exportations, etc. Le commerce international constituera donc un soutien, mais pas pour les mêmes acteurs que ces dernières années.
FS: A moins de libéraliser les services…
MOT: Ce d’autant que même fermé, le secteur des services est celui qui porte la croissance du commerce mondial.

Vous dites que la politique monétaire a été épuisée, pourtant la BCE a rallongé son programme de «QE».

FS: Cela ne sert à rien du tout. Cinq personnes au conseil des gouverneurs étaient d’ailleurs opposées. Mario Draghi a survendu son action pendant des semaines et il s’est retrouvé, début décembre, confronté à la nécessité de passer des paroles aux actes. Il n’y avait pas de raison fondamentale qu’elle procède à cette intervention. Mario Draghi l’a dit lui-même, la croissance va continuer au cours des prochains mois. Cela ne veut pas dire qu’elle n’aurait pas dû le faire dans un mois ou deux.
MOT: Les fonds parqués dans ses coffres ont été déterminants pour l’action de la BCE. Ils avaient augmenté de 20 à 175 milliards au cours des douze derniers mois. L’idée de baisser le taux de dépôt était logique pour que les banques utilisent cet argent.
FS: Je parlais surtout du «QE» comme d’une décision inutile. La demande de crédit en Europe a redémarré fin 2014. C’est un mythe de croire que le «QE» l’a relancé. C’était simplement un facteur de soutien supplémentaire au crédit. Dans les conditions actuelles, il n’y avait donc pas de raison d’annoncer une expansion du QE pour une durée de six mois supplémentaires.

Les mesures des banques centrales aident-elles vraiment l’économie réelle, l’emploi?

MOT: Je me répète, mais la question clé aujourd’hui à l’échelon planétaire est vraiment le chômage des jeunes. C’est la variable qui n’a cessé de se détériorer depuis 2008 avec de nouveaux records battus chaque année.
MJ: En Europe d’accord, mais pas aux Etats-Unis!
MOT: Aux Etats-Unis, il y a eu une petite amélioration, c’est vrai. Mais le chômage des jeunes reste là aussi au-dessus de son niveau d’avant crise, autour de 16%. Les taux les plus élevés, en Grèce, en Europe de l’Est ou au Moyen-Orient, atteignent 60%, ce qui est tout simplement incroyable. Si seulement on arrivait à intégrer tous ces jeunes dans le marché du travail, alors tous nos problèmes se résorberaient. On verrait la problématique démographique autrement, il y aurait davantage de croissance et de rentrées d’impôts ce qui nous permettrait de rembourser nos dettes. Même la question du terrorisme serait perçue différemment.
MJ: Je ne m’aventurerais pas forcément sur ce terrain…
MOT: Le lien de causalité est certes très complexe, mais je reste convaincue que le chômage des jeunes est un facteur indéniable d’exclusion. Si les jeunes n’avaient pas de problème d’identité et de raison d’être, les choses se passeraient peut-être autrement. Ce qui ne veut pas dire que le problème disparaîtrait du jour au lendemain. Ayant grandi en Suède, je ne suis pas une capitaliste pure et dure et je sais que l’État a son rôle à jouer pour protéger les citoyens. Mais les chiffres ont changé et les structures que l’on a mises en place hier, quand peu de gens étaient exclus du marché du travail, ne fonctionnent plus aujourd’hui.

Que prônez-vous au juste?

MOT: Il faut faire des réformes structurelles qui permettent d’intégrer les jeunes au marché du travail. Prenez les salaires minimums par exemple. Vouloir les augmenter peut sembler être une bonne idée. Or c’est une mesure totalement anti-jeunes. Pourquoi un employeur souhaiterait-il embaucher un jeune alors que, pour le même prix, il peut engager quelqu’un avec plus d’expérience et par conséquent plus productif?
FS: Vous avez raison. Plus grave encore, en Espagne ou en Italie, des gens sont au chômage depuis 6 ans. Des gens qui progressivement ne sont plus en adéquation avec les offres d’emplois. Les conditions ont été créées au fil des années pour que cela devienne un vrai problème structurel auquel l’on ne pourra pas remédier du jour au lendemain, et certainement pas en 2016. On va se retrouver avec une croissance contrainte par ce phénomène. C’est l’effet lessiveuse: malgré le retour de la croissance, les problèmes structurels de la dette ne vont qu’empirer en Europe.
MJ: En théorie, les taux d’intérêt négatifs devraient pourtant permettre de réduire l’endettement. Le problème aujourd’hui c’est que les politiques les considèrent comme un miracle permanent si bien qu’ils en oublient totalement d’assainir leurs budgets ou de rembourser les dettes et continuent d’emprunter à bas coût.
FS: Si une tension devait s’opérer sur les taux d’intérêt en 2016, et notamment sur les taux à long terme, ce miracle pourrait très vite disparaître.
MJ: Oui, encore faut-il savoir dans quelle mesure un «choc» sur les taux américains peut contaminer les taux européens. D’autant plus que la BCE est encore là pour acheter massivement des obligations.
FS: Tout dépendra de ce que fera la Fed, va-t-elle s’arrêter à une seule hausse ou, comme je le crois, va-t-elle augmenter ses taux de 1% supplémentaire? Si tel devait être le cas, cela se ressentira aussi partiellement sur la partie longue des taux en Europe.
MJ: Si bien que la BCE devra agir…
FS: Ce qui poserait alors le problème du dollar. La revalorisation de ce dernier, qui a gagné 25% en un an et demi face à l’ensemble des devises, commence d’ailleurs déjà à énerver les Américains.
MJ: Pourtant cela fait partie du jeu normal de redistribution de la croissance, même si ce n’est pas pour plaire aux politiques américains. Mais au final, que peuvent-ils bien y faire?
FS: Comme dit l’adage: l’expansion économique ne meurt jamais d’elle-même, sa mort survient toujours en raison d’une erreur politique. Or, la divergence des politiques monétaires rend d’autant plus probable une telle erreur. Celle-ci pourrait venir, par exemple, des changes et de la Chine. Imaginez que cette dernière décide de laisser sa monnaie se déprécier de manière significative…
MJ: Ce serait là le scénario catastrophe, notamment pour les pays émergents. Ceux-ci représentent d’ailleurs un deuxième sujet d’importance pour 2016. Sommes-nous au bout de la correction? Je pense que oui. Les évaluations sont bon marché, mais il est difficile de dire à quel moment ces marchés vont repartir. Pour cela, il faut que la croissance mondiale s’accélère. Ce sera probablement le cas: l’Amérique va continuer sur sa lancée, grâce au consommateur, ce qui va tirer la croissance mondiale. Il faudra aussi que la Chine se stabilise, ce qui, à mon avis, se produira. C’est l’enjeu, en terme de sélection pour l’investissement. Car les potentiels de gain sont immenses.
Pour en revenir aux risques politiques, comment les introduisez-vous dans vos réflexions? La montée des extrêmes, par exemple, vous inquiète-t-elle?
MJ: Il y a beaucoup d’échéances politiques très importantes ces deux prochaines années, que ce soit les élections présidentielles aux Etats-Unis ou en France, voire même l’éventualité d’un «Brexit». Une chose est sûre aujourd’hui, les variables géopolitiques ne confèrent plus une certaine stabilité comme c’était le cas dans le passé. Mais attention: nous ne sommes pas non plus dans une dérive protectionniste exacerbée.
FS: Ce qui se passe en Europe n’est évidemment pas bon. Les économies de marché ont toujours eu besoin d’un certain cadre de sécurité pour se développer, à l’intérieur comme à l’extérieur. Or, la remise en cause des accords de Schengen représente non seulement un frein à la liberté mais également une limite à la croissance. Le vrai danger n’est toutefois pas à chercher dans les échéances politiques au sein de pays démocratiques mais plutôt dans les systèmes qui ne connaissent pas d’élections. Je pense à la Chine où Xi Jinping est en train d’éliminer un par un ses adversaires et de concentrer tous les pouvoirs. Je pense aussi à l’Arabie Saoudite où, pour la première fois en 2015, un roi issu de la famille Saoud a décidé d’imposer son fils comme héritier direct au trône. Si l’on ajoute à cela la guerre au Yémen, dans laquelle le pays est empêtré, et la chute du prix du baril, on peut s’attendre à l’irruption de problèmes sociaux en Arabie Saoudite.
MOT: Après les déficits fiscaux, on parle depuis plusieurs années des déficits politiques. Le problème vient des leaders d’aujourd’hui qui ne sont pas prêts à prendre les mesures qui s’imposent pour augmenter la croissance potentielle. Comme le dit Jean-Claude Juncker, si tout le monde sait ce qu’il faut faire, personne ne sait comment se faire réélire en le faisant. Les taux négatifs sont la meilleure démonstration de cette politique des lâches. On préfère agir en catimini, en espérant que le moins de monde ne s’en aperçoive, plutôt que de dire officiellement que toutes les épargnes sont taxées de X%.
FS: Cette politique est d’autant plus lâche qu’elle est le fait de personnes qui savent très bien qu’un jour il faudra faire défaut sur la dette, notamment européenne. Nous sommes simplement en train d’essayer de retarder le plus possible ce moment.
MJ: Je ne suis pas convaincu que les taux négatifs soient la résultante de la paresse politique. Car si l’on avait eu des politiques qui avaient pris des mesures plus fortes encore, ils auraient fait quoi en fin de compte? Ils auraient très certainement pris des mesures qui auraient créé davantage de déflation – puisqu’il aurait fallu réduire l’endettement et les déficits budgétaires – et donc des mesures qui auraient nécessité une politique monétaire plus agressive encore en termes de taux négatifs.
MOT: Le contexte actuel est absolument extraordinaire. C’est ce que j’appelle la «transflation», soit une transformation de l’économie qui permet une coexistence des taux d’inflation très bas, voire négatifs, avec un cycle économique positif. La dernière fois que l’on a connu pareille situation c’était à la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis avec une déflation de 5% et un taux de croissance de 7% en moyenne. Le problème c’est que notre souvenir émotionnel collectif s’arrête à 1930 et que, du coup, on associe aujourd’hui obligatoirement déflation à dépression. C’est un problème pour les banques centrales qui ont des objectifs d’inflation à 2%, y compris quand l’inflation réelle est inférieure à ce niveau. Or cette politique devrait être indéfendable puisqu’elle consiste à vouloir diminuer les revenus réels des ménages.
Pensez-vous que l’on a fait trop de cas du risque déflationniste?
MOT: La déflation actuelle n’est pas conjoncturelle puisqu’elle s’accompagne d’une croissance de l’économie. Elle est donc structurelle et a trois causes principales: la consommation sur Internet qui accroît la pression sur les prix, l’émergence du gaz et du pétrole de schiste qui a conduit à une baisse du prix de l’énergie et, enfin, un bond de la productivité dans le secteur agricole (on devrait même connaître cette année une baisse record des prix alimentaires). Or, une fois encore, ce sont les seuls prix des services qui continuent à augmenter. Cela restera le cas tant que l’on n’aura pas libéralisé ce secteur.
MJ: Il existe quand même un risque énorme lié à la déflation, surtout pour les économies ouvertes: celui de voir les entreprises quitter le pays. Et donc détruire de l’emploi. Pour l’instant la Suisse a eu la chance d’y échapper, mais on ne sait pas comment évoluera le marché du travail en 2016.
FS: Pensez-vous vraiment que les PME suisses ont intérêt à s’installer en Chine alors qu’elles bénéficient ici d’un terreau fertile pour leurs activités?
MJ: Vous avez raison, les délocalisations ne sont pas l’unique solution et il est complexe pour une petite entreprise de partir à l’étranger. N’en demeure pas moins qu’une entreprise ne peut pas rester à rien faire. Elle va donc devoir investir dans l’innovation ce qui, à court terme, est aussi destructeur d’emplois. C’est donc un élément déflationniste négatif pour l’économie.
FS: Si vous arrivez à éviter la délocalisation alors vous pouvez trouver des solutions politiques, des conditions-cadres qui facilitent la transition. Même si cela engendre du chômage partiel.
MJ: La baisse du taux d’imposition des entreprises est à ce titre une mesure qui permet de répondre positivement à la menace de délocalisation. C’est d’ailleurs pourquoi je reste convaincu que la Suisse a une chance de bien s’en sortir, elle sait se montrer innovante et intelligente au bon moment.
MOT: Elle peut également compter sur de superbes institutions transparentes et une main-d’œuvre extrêmement qualifiée. La Suisse figure également parmi les pays ayant un surplus important sur le compte courant, comme l’Allemagne et la Chine d’ailleurs. Afficher un surplus témoigne de la compétitivité du pays. En outre, le sien est alimenté en grande partie par des profits rapatriés des entreprises suisses à l’étranger – fruits de la «délocalisation». Investir à l’étranger représente une stratégie de croissance pour des petits pays comme la Suisse.
FS: Oui, mais il ne faudrait pas non plus se retrouver avec des entreprises qui ne produisent qu’à l’étranger. La Suisse reste un pays très industriel et il faut veiller à maintenir ce tissu industriel.
MOT: Personnellement je n’ai pas l’impression qu’il soit vraiment menacé.
MJ: Il n’y a pas eu beaucoup de délocalisations, c’est vrai. La suite logique pour les entreprises, afin de rester concurrentielle, est toutefois soit d’investir, soit de faire baisser les salaires. Si bien qu’en fin de compte, ce sera de toute manière mauvais pour l’emploi et déflationniste.
MOT: J’aimerais revenir sur le franc fort. On parle toujours des entreprises qui ont été pénalisées par la fin du taux plancher mais jamais de celles, nombreuses, qui importent et qui ont pu bénéficier, du jour au lendemain, d’un rabais de 20%.
MJ: Pour un patron de PME, qu’il importe beaucoup ou non, la hausse du franc a représenté un sacré problème de compétitivité. Il suffit de regarder les statistiques des exportations suisses, qui n’ont fait que baisser depuis janvier 2015, pour s’en convaincre.
MOT: Je n’ai pas dit que c’était positif pour tout le monde. Je voulais simplement rappeler que dans l’économie il y a toujours des va-et-vient, que le franc fort pouvait aussi être un avantage.
FS: Ceux qui, en janvier, ont critiqué la BNS avaient peut-être oublié que la Suisse restait l’un des pays les plus productifs au monde. Le pays a indéniablement connu un choc négatif avec l’abandon du taux plancher. Depuis 20 ans, il a cependant fait un énorme travail pour être en tête des classements de compétitivité. La question aujourd’hui est de savoir comment il est possible de maintenir cette compétitivité en évitant, par exemple, de recourir à des baisses de salaires inutiles. Il faut réfléchir aux conditions-cadres, à l’innovation.
MJ: On peut aussi se demander pourquoi les cantons et la Confédération, certes endettés, ne profiteraient pas des taux négatifs pour emprunter sur une courte période afin de financer des projets d’infrastructures qui permettraient, justement, d’améliorer les conditions-cadres.
FS: Oui, on pourrait tout à fait imaginer le lancement d’un fonds structurel pour l’investissement et l’innovation avec non seulement l’argent de la Confédération et des cantons, financés par l’emprunt, mais aussi une partie de l’argent de la BNS. Un fonds qui aurait un but bien précis et une durée de vie déterminée, un peu comme le plan Juncker en Europe.
Le franc va-t-il s’affaiblir l’année prochaine?
FS: Je pense, oui. Pour moi l’opération de la BNS, qui a pris une décision douloureuse, aura été un succès. Contrairement à beaucoup de banquiers centraux, qui s’expriment de façon excessive, je trouve que Thomas Jordan martèle le message de la surévaluation du franc de manière intelligente.
MJ: Je ne suis pas d’accord sur la méthode de communication. Plutôt que de marteler que le franc est surévalué contre l’euro, la BNS devrait changer son logiciel de pensée et communiquer sur la valeur du franc contre un ensemble de monnaies. Car le franc n’est pas surévalué contre le dollar par exemple. Ceci dit, il n’y aucune raison aujourd’hui de voir le franc s’apprécier en 2016 contre l’euro; l’Europe est malgré tout en train de sortir de la crise et les écarts de rendement entre l’euro et le franc ne sont pas du tout en faveur de ce dernier.
FS: Certes la situation conjoncturelle de l’Europe s’améliore, mais je ne suis pas convaincu que ce soit le cas de la situation structurelle. Or, une résurgence de crise pourrait tout à fait intervenir et créer un effet de panique.
MJ: Je n’y crois pas, en tout cas pas tant que la BCE se dira prête à intervenir massivement si besoin.
FS: Des problèmes demeurent, l’Italie a dû créer une «bad bank» huit ans après la crise avec 300 milliards de dettes douteuses qui demeurent, la réduction de la dette grecque n’est toujours pas réglée mais inévitable et le Portugal a un gouvernement dont on peut douter de la longévité.
MJ: La dette grecque appartient désormais à la BCE qui finira par absorber les pertes. Quant aux Portugais, ils disent aussi qu’ils ne veulent pas quitter la zone euro, comme les Grecs.
MOT: Je ne prévois pas non plus que le franc s’apprécie face à l’euro en 2016. Par contre, il convient de rappeler que la tendance fondamentale parle en faveur d’une appréciation du franc.
Un franc moins fort en 2016, ce sera donc le mot de la fin?
MJ: Un instant. J’aimerais juste revenir sur la Chine du côté de laquelle il y aussi des éléments positifs à souligner. Des mesures très importantes, décidées durant le dernier plénum du parti communiste, vont être mises en œuvre tout au long de l’année 2016. L’ensemble de la population va ainsi être soumise à une couverture sociale ce qui va permettre aux Chinois de réduire leur épargne et de consommer davantage. Les paysans vont quant à eux bientôt pouvoir vendre leurs terres ce qui devrait permettre d’augmenter la productivité agricole. Enfin la Chine, où les taux d’intérêt sont encore élevés, dispose de tout un arsenal de mesures monétaires que les pays occidentaux n’ont plus aujourd’hui. On ne peut pas dire que l’économie chinoise va droit dans un mur.
FS: Pour la Chine la question qui se pose aujourd’hui n’est pas une question de court terme. Elle peut en effet utiliser ses milliards de réserve en tout temps. Le problème en revanche, c’est comment peut-elle organiser, dans les structures actuelles du pays, une transition mammouth qui s’impose et au cours de laquelle bien des erreurs pourraient intervenir. L’endettement actuel représente 270% du PIB, personne ne sait véritablement ce que représente l’ensemble des crédits douteux dans l’économie chinoise et l’état de son secteur immobilier reste une grande inconnue. Des problèmes que cette économie va devoir gérer au cours des cinq prochaines années.
MJ: La Chine reste un enjeu majeur pour l’économie mondiale, nous sommes d’accords.
MOT: Il ne faut pas se focaliser sur le seul taux de croissance. Un exemple: quand la Chine avait un taux de croissance de 15% au début des années 1990, elle contribuait à hauteur de 1 point de pourcentage au PIB mondial. Aujourd’hui, avec un taux de croissance réduit de moitié, elle y contribue à hauteur de 1,2 point de pourcentage. Cela s’explique par le fait qu’entre-temps la taille de son économie a plus que doublé.
MJ: Un demi-pour-cent de croissance supplémentaire aux Etats-Unis compense toujours un pour-cent de moins en Chine.
FS: Exactement. Et c’est pour cela que, finalement, le principal risque pour l’économie mondiale en 2016 n’est autre que le consommateur américain.
http://www.letemps.ch/economie/2015/12/29/question-cle-aujourd-hui-vraiment-chomage-jeunes

2016 et le pari de l’espérance

Contribution externe Publié le - Mis à jour le
Opinions
Une chronique de Myriam Tonus.

Il fallait quelques notes de l’esprit pour panser la colère qui m’habite. Celle que font se lever les égoïsmes, les dénis aux droits humains et à la justice qui ont émaillé 2015. À la lueur d’une luciole
Est-ce le temps exceptionnellement doux et ensoleillé ? Les traces encore vives de tous les événements sombres et douloureux qui ont blessé 2015 ? Ce qu’on appelle - plus par habitude que par conviction, sans doute - la "magie de Noël" s’est faite, me semble-t-il, un peu plus grave cette année. Joyeuse, certes, mais avec une certaine retenue, comme s’il devenait décidément impossible de faire "comme si". Comme si nous étions éternels. Comme si la planète ressemblait au jardin d’Eden. Comme s’il suffisait d’envoyer des vœux pour qu’ils se réalisent. Oui, cette année, la magie a fait davantage place à l’esprit - et c’est une belle chose.
La messe de Noël télévisée a été retransmise depuis une prison, sans apparat ni sans grandes orgues. Des mots simples, fraternels, le gospel extraordinaire de Dyna B, une assemblée où prisonniers, visiteurs et gardiens, côte à côte, célébraient la dignité de toute personne : face à cette leçon d’humanité, que valent, dites-moi, les rodomontades sécuritaires ? En ce jour de Noël, c’est en ce lieu de mépris et d’abandon, véritable honte pour notre démocratie, que l’on pouvait approcher ce que les croyants appellent le salut : cette affirmation inouïe qu’il est bon que chaque être humain existe, quel qu’il soit et quel que soit son chemin de vie. Avoir fait le choix de ce lieu proche et ignoré pour une retransmission d’ampleur, cela est courageux, cela est beau.
Autre image : celle du Roi s’adressant à la jeunesse, à toute la jeunesse, multiculturelle, multiconfessionnelle. "Vous qui avez un désir profond de croire dans la vie, de croire en vous-même et de croire en l’autre, cultivez cet idéal et investissez votre énergie et vos talents dans tout ce qui rassemble." Qu’est-ce qu’il fait du bien, cet acte de foi en la générosité et la créativité des jeunes ! Car enfin, au quotidien, ils peuvent avoir l’impression que leur voix compte pour du beurre, que face aux innombrables défis qui se profilent, ils sont quantité négligeable - alors même que c’est eux qui, dans quelques années et pour l’avenir, seront en charge de relever ces défis, dans un monde dont absolument personne (sauf quelques "experts" autoproclamés) ne peut imaginer ce qu’il sera. Faire le choix d’espérer en la jeunesse, cela aussi est courageux et beau.
Il fallait bien cela pour panser quelque peu une colère qui m’habite, que nous sommes sans doute nombreux à héberger. Celle que font se lever tous les égoïsmes, tous les dénis aux droits humains et à la justice qui ont émaillé l’année passée. Passé le temps des émotions, des défilés consensuels et des grands-messes pour la planète. Comment ne pas rentrer dans son cocon, en rester aux belles paroles et aux vœux qui ne coûtent rien ? Parce que si les investissements (nous le rappelle-t-on assez !) sont nécessaires, encore faut-il savoir… en quoi et en qui l’on investit !
C’est, ici encore, une question de choix. Ainsi, miser sur la jeunesse, cela a du sens. Mais au moment où neuf milliards d’euros seront libérés pour acheter avions, frégates et autres drones, tel mouvement de jeunesse, qui avait sollicité un subside de… 30 000 € afin de développer des projets à Bruxelles en milieu fragilisé, s’entend répondre que "ce n’est pas possible, parce qu’il n’y a pas d’argent". Cherchez l’erreur… On peut certes saluer la générosité - et elle est grande ! - des citoyens qui accueillent, soignent, défendent les réfugiés; qui récoltent des dons pour les 25 % d’enfants qui, dans notre pays, vivent dans la grande pauvreté; qui visitent les prisonniers et font vivre la culture. Dans le même temps, les CPAS, le personnel des prisons, les enseignants, les artistes n’en peuvent plus de gérer l’impossible austérité. Cherchez l’erreur… Et au moment où l’on se congratule de l’accord finalisé à la COP21, le prix du diesel passe sous la barre d’un euro. Cherchez l’erreur…
Alors, si je n’avais qu’un vœu, un seul, à formuler, ce serait celui-ci : que soient, partout et toujours, privilégiés les choix qui misent sur l’avenir, qui misent sur ce qui permet à tout humain et à tous les humains de vivre une vie digne et juste, une vie sauve. C’est le pari de l’espérance. Il est, si nous le voulons, à notre portée, chacune, chacun et tous ensemble.

http://www.lalibre.be/actu/belgique/euthanasie-le-cas-du-medecin-refuse-dans-une-maison-de-repos-peut-faire-jurisprudence-5687d2a43570ed3894e49281 

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