mardi 31 janvier 2012

La santé, punching-ball des primaires républicaines

La santé, punching-ball des primaires républicaines

samedi 21 janvier 2012

Point de vue: Politique migratoire et santé publique, le choix délibéré de nuire ?



LEMONDE.FR | 27.04.11 | 09h06  •  Mis à jour le 28.04.11 | 15h19
La mise en danger volontaire des personnes en grande précarité du fait de décisions politiques et juridiques n'est plus un tabou en France. En effet, on assiste depuis quelques mois à l'émergence d'une nouvelle approche en matière de politique migratoire fondée sur l'intention de nuire. Intentionnalité politique avec un palier supplémentaire visant à dissuader les plus précaires – notamment les migrants en situation irrégulière – de rester sur le territoire français, quitte à mettre en danger leur vie, quitte à stigmatiser davantage certaines communautés, au plus grand mépris des principes de santé publique et des droits humains fondamentaux.
Les expulsions massives de familles roms, rendues plus médiatiques suite au discours de Grenoble du président de la République en juillet 2010, se poursuivent, exacerbant la peur pour cette population alimentée par des intimidations répétées et des procédures administratives irrégulières de renvoi. Ces mesures ont engendré des ruptures de soins et de traitements pour des patients atteints de maladies chroniques telles que la tuberculose et le diabète, ainsi que l'interruption de campagnes de vaccination contre la rougeole pour les enfants alors que l'épidémie est de retour en France et en Europe depuis plus de trois ans.
A Mayotte, nouveau département français, on relève plus de 25 000 expulsions l'an passé, pour une petite île qui compte environ 200 000 habitants. En métropole, cela équivaudrait, à population équivalente, à plus de 8 millions d'expulsions. Les migrants de l'archipel des Comores subissent une pression quotidienne majeure du fait de l'intensité des arrestations. Dans ces conditions, les personnes ont peur de se déplacer, même pour aller se faire soigner. Sur les quelques 5000 consultations pédiatriques effectuées par Médecins du Monde (MdM) l'année passée, c'est 40% des patients qui ont dû différer leurs soins par peur des arrestations, mettant ainsi en danger la vie de nombreux enfants malades dans un contexte où persistent des maladies infantiles potentiellement létales telles que la rougeole ou le paludisme. De plus, des parents, après avoir été expulsés vers Anjouan, se noient en tentant de revenir à Mayotte. De fait, l'application de cette politique par l'administration française génère indirectement de la mortalité, fragmente des familles et produit probablement des dizaines d'orphelins.
Entre Calais et Dunkerque, les forces de police n'hésitent pas à gêner l'intervention des acteurs humanitaires et sociaux, en arrêtant des bénéficiaires à proximité des lieux de consultation et de distribution de vivres ou en détruisant le matériel de première nécessité délivré par les associations pour protéger des intempéries et du froid.
Pour contraindre davantage l'accès aux soins de ces populations, l'aide médicale de l'Etat (AME) a été remise en question dans le cadre de la loi de finances pour 2011.
L'augmentation récente des coûts de l'AME mise – à tort - sur le compte d'abus des bénéficiaires par des parlementaires de la majorité et le Gouvernement a servi de prétexte pour faire voter des modifications rendant ce dispositif quasi inopérant : droit d'entrée de 30 euros, entente préalable des Caisses Primaires Assurance Maladie pour les soins hospitaliers coûteux et réduction du panier de soins.
Or, les données statistiques récentes ont permis de montrer que plus de 98% des patients de MdM (90% d'étrangers) vivent sous le seuil de pauvreté et donc dans une logique de survie. Plus encore, 80% des patients n'ont aucune couverture maladie alors qu'ils y ont droit. Enfin on observe un retard de recours aux soins dans 22% des cas pour des raisons essentiellement administratives (complexité des démarches) et sécuritaires (peur du déplacement).
Alors que ces mêmes détracteurs s'insurgent devant l'hypothèse d'un afflux massif de migrants en vue d'une utilisation excessive du système de soin français, les données montrent que la nature de la migration tient pour la quasi totalité des cas à des raisons économiques et politiques, et pour une infime minorité à des raisons médicales (moins de 10% des personnes savent qu'elles sont affectées par certaines pathologies chroniques comme le VIH ou les hépatites, au moment de leur entrée en Europe).
Le jour même de la publication de la loi de finance, un rapport conjoint de l'inspection générale des finances et de l'inspection générale des affaires sociales venait confirmer les constats de MdM et des collectifs associatifs qui se sont mobilisés contre cette décision, et démontrait une nouvelle fois le caractère absurde et irresponsable de cette modification et ainsi sa vocation exclusivement électoraliste. Enfin, le droit au séjour pour raison médicale des étrangers malades résidant en France est gravement remis en cause par le projet de loi relatif à l'immigration, l'intégration et la nationalité actuellement en discussion. La disparition de ce dispositif sera synonyme de mort pour de nombreux patients étrangers gravement malades du fait de leur expulsion vers leur pays d'origine dans lequel l'accès aux soins n'est pas garanti.
A l'heure où des crises éclatent au sud de la Méditerranée, l'Europe s'enquière davantage d'anticiper des arrivées de migrants clandestins que de promouvoir le droit à la fuite et à l'accueil de populations soumises à la violence extrême comme le garantit les textes internationaux protecteurs. Au même moment, les autorités françaises imposent donc sur notre territoire une politique migratoire où la violence et la stigmatisation trouvent leur place, en instrumentalisant délibérément la santé, et sans tenir compte du risque vital encouru par les individus. Face à ces situations, il devient urgent de stopper cet engrenage morbide et déshumanisé. On peut même désormais s'interroger sur la nature des mesures qui pourraient être encore envisagées comme palier supplémentaire par les autorités publiques dans l'utilisation d'une certaine forme de violence étatique légale, si la stratégie actuelle s'avérait être considérée par eux comme insuffisante.
Olivier Bernard, président de Médecins du monde, Jean-François Corty, directeur des missions France, Médecins du monde

Médecins à diplôme étranger


Ces dernières semaines des médecins ayant obtenu leur diplôme de médecine à l’étranger, mais exerçant en France, tentent une nouvelle fois d’obtenir la possibilité d’exercer dans des conditions stables, égales en statut et en salaire avec leurs collègues français. Comment se fait-il que leur situation soit toujours aussi précaire, alors que la France, et singulièrement les hôpitaux, manquent de personnel médical ? 


 
Cette situation de nos collègues à diplôme étranger est à la fois scandaleuse et absurde. Voici des médecins diplômés hors de l’Union Européenne, exerçant dans nos hôpitaux des fonctions qualifiées, dans les services d’urgence, d’anesthésie réanimation par exemple, également dans diverses spécialités comme la chirurgie, la psychiatrie, et qui ne disposent ni d’un statut stable, ni d’une rémunération égale aux autres praticiens pour un travail et des responsabilités comparables. Les gardes, les astreintes, les vacations, par exemple, leur sont payées 30 à 50 % moins que les autres médecins.
On a parlé de « bouche-trous », d’esclaves modernes, de personnels jetables…
Ils sont originaires pour près d’un tiers d’entre eux du Maghreb, 12 à 15 % respectivement d’Afrique noire et d’Europe hors de l’Union Européenne, 7% d’Asie, 5% d’Amérique du sud..
 
 
Mais ce problème n’est pas récent. On parle régulièrement de concours ouverts, de régularisation , de statut stable ?
 
Effectivement un nombre assez important de ces médecins ont pu, après une procédure de 2006, passer un examen professionnel par spécialité pour ceux exerçant en France avant 2004, en tenant compte de leur expérience, épreuve qu’ils peuvent passer 3 fois. Cet examen ouvre un certain nombre de places dans chaque région, il a permis de recruter, comme assistant spécialiste, environ la moitié des 8000 médecins qui étaient en 2006 dans l’incertitude, ou même dans l’illégalité. En effet les hôpitaux, à court de médecins, engagent parfois sur des contrats précaires des médecins n’ayant pas de statut stable.
Deux autres examens sont ouverts pour les nouveaux arrivés et les médecins ayant un statut de réfugié.
Il reste, selon le Syndicat National des praticiens à diplôme hors Union Européenne, plusieurs milliers de médecins sans statut stable, ce qui est d’autant plus scandaleux que certains d’entre eux sont venus sur la demande de chefs de service français !
 
 
Il semble que la situation début 2012 s’aggrave encore…
 
 
On a dénombré cette année 5397 médecins inscrits dans les différents modes de concours et d’examen permettant d’accéder au statut de praticien, 1476 exerçant depuis avant 2004, 3897 arrivés depuis lors, et 64 ayant le statut de réfugié.
Après le 31 décembre 2011 il ne devenait plus possible d’être recruté. Certes le gouvernement laissait envisager une prolongation de la possibilité d’exercer et d’être recruté jusqu’à 2014 et sans doute au delà .
 
 
 
 
Mais une nouvelle douche froide est venue d’une décision du Conseil Constitutionnel, refusant de prolonger jusqu’à 2014 les dispositions de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), permettant la prolongation de la « procédure d’autorisation d’exercice »(PAE).
Ceci explique l’inquiétude renouvelée des médecins concernés.
 
 
Si on ne recrute plus ou ne renouvelle pas ces médecins sur leur poste que va-t-il se passer, pour eux, et pour les services où ils travaillent ?
 
Une double catastrophe.. Eux-mêmes seront encore plus précarisés, taillables et corvéables, voire expulsables.. Les hôpitaux de leur côté n’assureront plus plusieurs de leurs fonctions essentielles, et certains services devront fermer.
 
Dans la situation de pénurie médicale actuelle en France, la venue de jeunes médecins pour exercer au moins quelques années dans notre pays est une chance, et aussi un reflet de l’aura dont la médecine française dispose encore, notamment auprès des médecins francophones.
Il ne s’agit plus aujourd’hui d’un « drainage des cerveaux » au détriment de leur pays d’origine. Les échanges doivent d’ailleurs continuer d’être bilatéraux : vous savez par exemple que notre université de Bobigny contribue au Maroc à dispenser sur place certaines formations spécialisées à des médecins généralistes..
 
Pour conclure je dirais qu’il est urgent de régler enfin de façon stable un problème médical et humain, qui témoigne de la difficulté de notre pays à reconnaître pleinement la valeur de médecins que nos services et nos patients sont bien heureux de trouver disponibles.

lundi 2 janvier 2012

Improbablologie


? – Chavez s’interroge : les Yankees inoculent-ils le cancer aux dirigeants d’Amérique latine ?

 

"Il ne serait pas étrange qu'ils aient mis au point la technologie nécessaire" a affirmé mercredi le président vénézuélien, au lendemain de l'annonce du cancer de la présidente argentine Cristina Kirchner, victime de la maladie dans la foulée de plusieurs de ses homologues du continent. AP Photo/Ariana Cubillos, File
Des agents des Etats-Unis hantent-ils les couloirs, les cuisines, les chambres des palais présidentiels sud-américains, seringue au poing, pour inoculer le cancer aux dirigeants de gauche du continent ?
Le vénézuélien Hugo Chavez s'interrogeait en ce sens, mercredi, à haute voix, devant un parterre de militaires et face aux caméras de télévision : un complot de "l'empire yankee", serait-il la source de sa maladie et de celles de la présidente argentine Cristina Fernandez, du Paraguayen Fernando Lugo, de la Brésilienne Dilma Rousseff et de son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva, qui tous ont récemment fait l'objet de diagnostics révélant des cancers. Tous sont aussi des dirigeants de gauche.
"Il ne serait pas étrange qu'ils aient mis au point la technologie nécessaire pour provoquer le cancer sans que personne n'en sache rien jusqu'ici (...) Je ne sais pas, je réfléchis simplement" déclarait Chavez devant ses hommes en vert. "Mais c'est très, très étrange (...) c'est difficile à expliquer, (...) même en s'aidant de la loi des probabilités."
Le dirigeant socialiste a été opéré en juin d'une tumeur dans la région pelvienne. Selon des médecins, Cristina Fernandez, dont la maladie a été annoncée mardi, doit être opérée en janvier d'un cancer de la thyroïde mais a de très bonnes chances de se rétablir sans recours à la chimiothérapie ni à la radiothérapie.
Chavez a engagé ses camarades n'ayant pas été encore frappés par le mal à se tenir sur leurs gardes, notamment son ami le président bolivien, Evo Morales. "Nous allons devoir veiller sur Evo. Prends soin de toi, Evo !" a dit le chef de l'Etat vénézuélien, âgé de 57 ans.
Il suit ainsi, quoique un peu tard, les conseils de l'ex-président cubain Fidel Castro : "Fidel m'a toujours dit, 'Chavez, prends garde. Ces gens-là ont mis au point une technologie. Tu es très insouciant. Fais attention à ce que tu manges, à ce qu'on te donne à manger (...) une petite aiguille et on t'injecte je ne sais pas quoi".
(Avec Reuters)