mardi 11 juin 2019

SANTE DE LA REPRODUCTION


SANTÉ

COUPLE

Un avortement de confort… pour qui ?


Un avortement de confort… pour qui ?

C'est une petite phrase cueillie dans le commentaire d’un article en ligne : « Je suis contre les avortements de confort, du genre je fais la fête, je m’en fous de tout, et après je vais me faire avorter »[i]. À croire ce lecteur, certaines femmes se feraient avorter comme d’autres se font vomir après une bonne cuite. Le commentaire est écœurant et méprise toute la souffrance physique et psychologique endurée par les femmes concernées. Il illustre par contre une idée partagée par beaucoup d’hommes : les grossesses non désirées trahiraient toujours une part d’irresponsabilité féminine. Curieusement, l’homme n’est jamais taxé d’irresponsable. Comme si l’absence d’utérus était un parfait alibi.

L’insoutenable légèreté de la contraception masculine

L’homme est pourtant doté de tout ce qu’il faut pour user des moyens de contraceptions. Curieusement, cette dernière reste encore une prérogative féminine (pilule, stérilet, dérivatifs hormonaux). Ce sont les femmes qui doivent assumer les coûts des différentes méthodes, leur prise régulière et les effets indésirables, allant des simples céphalées aux embolies pulmonaires potentiellement mortelles. En comparaison, les méthodes de contraceptions masculines sont généralement bon marché et grevées de très peu d’effets indésirables, y compris la vasectomie.

Certains hommes participent avec bonne volonté aux efforts de contraception, d’autres avec un peu plus de légèreté. Car quand la méthode échoue – aucune n’est fiable à 100% – l’homme peut toujours s’appuyer sur la femme pour prendre la pilule du lendemain. Bien sûr, l’amant peut se montrer solidaire, l’accompagner à la pharmacie, chez le gynécologue, l’écouter et la soutenir dans sa décision, mais ce sera toujours un choix. Son corps et sa position sociale ne l’obligent en rien. La femme, elle, n’a pas de choix. Elle ne peut pas dire à l’homme : « c’est ton sperme, t’avais qu’à pas faire le con, garde l’enfant et occupe-t’en ! ».

De géniteur à juge

S’il se soustrait à son devoir de géniteur, l’homme continue à prendre une place prépondérante dans les débats sur l’avortement. Surreprésenté dans les milieux politiques et judiciaires, il tente dans plusieurs pays de restreindre le droit des femmes à disposer de leurs corps. Et dans l’anonymat d’internet, beaucoup se laissent aller avec courage aux diatribes contre l’avortement de confort.

Alors, dites-moi un peu qui est irresponsable !

 

[i] https://www.lematin.ch/comment/233080407897

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Les ex, savoir couper sans (se) 

blesser

S’aimer beaucoup, s’aimer moins et se quitter. La ronde inexorable concerne un couple sur deux dans nos villes. Petit précis pour se séparer sans se lacérer
Mettre l’ex à distance et le considérer de façon saine. Ni haineuse, ça ronge, ni nostalgique, ça parasite. Plus facile à dire qu’à faire. Dans Se libérer de ses ex, la journaliste Laurence Ostolaza et le psychanalyste Saverio Tomasella montrent que, trop souvent, les ex continuent de hanter notre paysage (senti) mental et de s’immiscer dans nos relations actuelles. L’affaire est d’autant plus corsée quand il y a des enfants en commun ou quand la personne quittée se transforme en harceleur, harceleuse du quotidien. La solution? Ne pas tomber dans le piège de la culpabilité, même s’il y a des menaces de suicide, prévient le psy. «Personne ne peut être tenu pour responsable de quelque chose qu’il n’a pas voulu.» Conseiller une thérapie, appeler les amis de l’ex, appeler les pompiers même s’il le faut, mais ne jamais céder au chantage affectif, c'est la seule manière d’entamer le deuil nécessaire. Petit précis d’une séparation réussie.
Pourquoi se quitter
L’ouvrage commence par le commencement. Les séparations, qui sont légion. En Occident, un couple sur deux dans les villes, un couple sur trois dans les campagnes, divorce. Pourquoi autant de ruptures? Pour deux raisons, qui ont été bien cernées par la thérapeute Sylvie Angel dans un précédent article consacré au divorce. D’une part, la société individualiste prépare mal les jeunes parents aux sacrifices et aux frustrations qui naissent en même temps que naissent les enfants. D’autre part, et plus généralement, le couple est victime d’une trop grande idéalisation: alors que l’homme et la femme se savent imparfaits et s’acceptent comme tels, ils exigent que leur couple, lui, soit parfait et le rendent responsable de tous leurs maux.
Dans Se libérer de ses ex, Laurence Ostolaza pointe une troisième raison qui va de pair avec son sujet. «Bon nombre de personnes retournent avec leur premier amour ou leur ancien partenaire. C’est devenu un phénomène de société, exploité par le cinéma et les réseaux sociaux qui facilitent ces retrouvailles, surfant sur l’espoir partageable d’un retour aux élans de l’adolescence.» C’est charmant, sourit la journaliste, mais c’est souvent raté, «car les neurosciences démontrent qu’on ne retrouve jamais l’émotion du tout premier baiser avec le même partenaire». On appelle cela l’«adaptation hédoniste». La solution pour durer? «Réinventer, surprendre, étonner. Les nouveaux héros de la conjugalité ont bien compris qu’il ne faut pas changer la valeur constante de l’amour, mais bien les variables», observe l’auteure. Qui conseille encore aux couples de bannir le reproche et de lui préférer la communication sans violence ou de «partager des activités de sorte à mettre leurs cerveaux en résonance».
Comment se quitter
Quand la séparation s’impose, comment la négocier au mieux? Pour le psychanalyste Saverio Tomasella, la coupure nette est nécessaire. «Les ex qui la jouent détendue et restent en contact n’entament pas vraiment le deuil.» Souvent cette bonne entente est compréhensible, car liée aux enfants, mais, sur le plan intime, elle brouille les cartes, détaille le spécialiste. Le risque de ce déni? «Glisser vers l’aveuglement et l’insensibilité, par souci de confort et d’harmonie.» Les ruptures sont violentes, explique-t-il, car «elles réactivent l’une des peurs primaires de l’être humain, celle de l’abandon». Il faut donc accepter cette violence, entamer un processus de digestion qui dure en moyenne deux ans, pour repartir ensuite vers de nouveaux émois, le cœur et le corps légers.
Le besoin de s’étourdir
Etonnamment, Saverio Tomasella ne condamne pas les personnes qui, retardant leur deuil amoureux, s’amusent beaucoup. Noémie: «J’ai besoin de sortir, d’oublier tout ce gâchis, de me sentir belle. Je veux faire la fête et ne plus penser à rien.» A la journaliste qui, sur la base de ce témoignage, demande si s’étourdir est la solution, le psychanalyste répond: «D’un point de vue moral et rationnel, la réponse est non, et bien des «psys» adoptent ce point de vue par facilité, faible compétence et manque d’humanité. Je ne serais pas aussi sévère. Noémie explique très bien qu’elle n’arrive pas à faire autrement et que, sinon, ce serait l’écroulement. De fait, cette période de tournis lui a permis de faire face. Passé ces quelques mois de distraction, Noémie a trouvé un nouveau travail, s’est posée et se recentre sur sa relation avec ses enfants.»
Les piliers du deuil
Car, lorsqu’on se sépare, il faut absolument prévoir le vide lié à ce départ. Et trouver comment l’occuper en partie, sinon c’est le vertige. Louis: «Lorsque mon ex m’a annoncé sa décision de ne pas revenir, je n’ai pas pu m’empêcher de marcher dans l’appartement durant trois jours et deux nuits, comme si rester immobile me condamnait à la mort.» La marche forcée peut être une solution… Le travail revalorisé, une activité sportive ou récréative et les amis constituent de meilleures options. Ne pas hésiter non plus à se faire masser pour que le contact physique demeure. Et, bien sûr, des thérapies peuvent aider à passer le cap. Saverio Tomasella est confiant. «Le cerveau, très souple, est friand de changement. Il ne demande qu’à créer des nouvelles connexions neuronales, selon un processus appelé la «neurogenèse». Ces nouvelles connexions permettent de prendre des nouveaux chemins de vie et de passer à autre chose.» Ainsi, lors d’un deuil, ce sont plus la morale et les projections psychologiques primaires qui freinent la transition que la neurophysiologie, toute disposée à innover.
Quand l’ex s’obstine
Justement, dans son ouvrage, Laurence Ostolaza cite des cas de harcèlement primaire de la part d’ex coincés sur la case ressentiment, qui ont parfois duré jusqu’à… quinze ans! Coups de téléphone incessants – jusqu’à 40 en trois heures! –, appels dénigrants aux collègues et aux membres de la famille, SMS rageurs et, bien sûr – c’est le pire –, utilisation des enfants comme moyen de pression. Que faire lorsque la séparation tourne au cauchemar? La journaliste conseille sans hésiter l’action judiciaire. Le harcèlement par téléphone est sanctionné d’une lourde amende et suivi de mesures restrictives. «Oui, mais», répondent les harcelés, qui partagent souvent des enfants avec leur ex harceleur, «porter l’action en justice signifie envenimer la situation». Faux, répond l’auteure. Tous les cas de harcèlement qu’elle a rencontrés se sont clairement calmés lorsque la justice a tranché. Et, souvent, le lien avec les enfants s’est amélioré.
Quand l’ex déprime
Chantage affectif, menaces de suicide. Parfois, séparation rime avec dépression et/ou manipulation. Que faire quand un ex actionne ce levier? Saverio Tomasella: «Le mieux serait de ne pas céder à cette odieuse prise en otage, mais comment ne pas être impressionné par une menace de mort? Dès lors, il faut empêcher le passage à l’acte, en retirant les médicaments et tout objet qui pourrait servir ce dessein, puis appeler les pompiers. Ensuite, il faut inviter cette personne à consulter. Enfin, il faut confier la situation aux amis et à la famille de l’ex en crise et s’éloigner. Il n’est pas sain que le fauteur (involontaire) du trouble soit en même temps le médecin.» D’ailleurs, prévenir des proches et garder les preuves de cette action de soutien permet de se protéger devant la loi en cas de suicide, indique Roland Poynard, avocat parisien. Car pousser quelqu’un au suicide peut être qualifié d’assassinat, moyennant les preuves d’une manipulation psychologique, précise le pénaliste. Que l’on se rassure, le passage à l’acte dans ces cas où l’orgueil est blessé est d’une grande rareté. Le plus souvent, la personne crie au loup et l’avocat conseille aux ex concernés de «rester sourds à ce chantage».
Quand les ex s’alignent
Heureusement, en règle générale, la séparation ne connaît pas ces grands drames. Elle n’en demeure pas moins une épreuve qui peut être adoucie, observe Laurence Ostolaza, moyennant ces constats à se déclarer mutuellement: «Nous avons fait au mieux durant notre relation, en fonction de notre énergie, de nos capacités et de nos héritages familiaux et/ou culturels. Les torts sont partagés, chacun a sa responsabilité dans la dégradation de la situation. Cette séparation fait partie de notre chemin de vie, il est important d’en tirer les enseignements pour ne pas commettre les mêmes erreurs à l’avenir. L’échec n’existe pas, la fin de la relation est une expérience, une expérimentation. Une fois la séparation accomplie, nous faisons de notre mieux, si nous sommes parents, pour rester respectueux de sorte à bien accompagner, réconforter et soutenir nos enfants.» Si le climat du moment ne permet pas une telle reconnaissance, les ex peuvent recourir à des conseillers conjugaux ou à des médiateurs. Tomber d’accord sur ses désaccords est déjà une manière de panser les plaies et de regarder vers l’avant.

Se libérer de ses ex, Laurence Ostolaza et Saverio Tomasella, Ed. Odile Jacob, Paris, 2019.
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Selon les pays, les césariennes sont trop rares ou trop courantes 

https://www.letemps.ch/societe/ex-savoir-couper-se-blesser

Selon une étude de l’OMS, excluant les pays les plus riches de la planète, cette technique d’accouchement est rare en Afrique subsaharienne et très répandue en Amérique latine
Les naissances par césarienne sont trop rares dans certains pays, surtout en Afrique, et trop courantes dans d’autres, par exemple en Amérique latine, ont observé des chercheurs dans une étude pilotée par l’Organisation mondiale de la santé et publiée jeudi par la revue médicale BMJ. Cette étude porte sur 72 pays lors de la période 2010-2014, excluant les plus riches de la planète.
«Il y avait de larges inégalités entre les pays, avec des taux nationaux [de césariennes] variant de 0,6% au Soudan du Sud à 58,9% en République dominicaine», ont indiqué les auteurs.
En Afrique subsaharienne, la césarienne est très peu pratiquée, par exemple au Tchad (1,5% des naissances), au Burkina Faso (2,1%) en Côte d'Ivoire (3,1%) ou en République démocratique du Congo (5,5%). Elle est très pratiquée dans des pays comme l’Egypte (55,5%), l’Argentine (43,1%) ou la Colombie (36,9%).
Globalement, plus les femmes sont pauvres, plus elles accouchent par voie basse. Les césariennes sont plus répandues «chez les sous-groupes plus aisés, ce qui indique souvent qu’on en abuse».

Des explications «complexes» à ces différences

Dans beaucoup de pays, les inégalités sociales se traduisent directement dans le type d’accouchement. En République dominicaine par exemple, parmi les 20% de femmes les plus riches, 81% accouchent par césarienne. Parmi les 20% les moins riches, elles ne sont que 41%.
Les raisons de ces écarts sont «complexes», d’après les auteurs. Là où les césariennes sont trop rares, cela semble dû à «une pénurie de personnel médical qualifié et d’infrastructures de santé, des coûts pour la parturiente, ou des croyances culturelles sur la valeur et les dangers d’une césarienne».

Là où elles sont trop fréquentes, les auteurs évoquent de nombreux facteurs, structurels (comme les incitations financières ou la peur des risques juridiques) ou personnels (crainte de la douleur, des séquelles, questions de statut social). D’après l’OMS, un taux normal de césariennes, d’un point de vue médical, se situe entre 10 et 15%.

 https://www.letemps.ch/sciences/2018/01/25/selon-pays-cesariennes-rares-courantes

La pilule contraceptive en question

Une jeune Française dénonce devant la justice le danger des «contraceptifs oraux combinés». Le risque est connu depuis longtemps. Mais il reste minime et, bien géré, peut être encore réduit
Un vent de colère s’est levé ces dernières semaines en France sur les pilules contraceptives de 3e et 4e générations (les plus récentes). Une plainte a été déposée le 14 décembre contre l’un de leurs fabricants, le géant pharmaceutique allemand Bayer, par une jeune femme qui accuse l’un de ces produits d’avoir provoqué chez elle un accident vasculaire cérébral aux lourdes séquelles. Et une trentaine d’autres menacent de suivre en ce début janvier. Alors, dangereux ces produits? Et suffisamment pour s’en méfier?
Il existe deux sortes de pilules: la pilule progestative, qui ne contient qu’un principe actif, un dérivé synthétique de la progestérone, une hormone influant sur la fertilité; et la pilule combinée, ou «contraceptif oral combiné» (COC), qui comprend une combinaison de progestatif et d’un dérivé synthétique d’une autre hormone, l’œstrogène.
Ce mélange garantit une protection contraceptive très efficace. Il pallie aussi certains effets secondaires indésirables du progestatif, tels la poussée d’acné, les saignements réguliers et la chute de cheveux. Il présente cependant un très léger risque de thromboembolie veineuse (TEV).
Cette affection compte trois formes principales: la thrombose veineuse profonde, soit la formation d’un caillot dans le réseau veineux des membres inférieurs; et deux possibles complications, l’embolie pulmonaire et l’accident vasculaire cérébral (potentiellement mortels), qui se produisent lorsque le caillot migre respectivement vers une artère pulmonaire ou cervicale.
Les pilules orales combinées ont gardé jusqu’à récemment le même œstrogène. En revanche, elles ont changé à plusieurs reprises de progestatifs, des modifications qui ont déterminé leur passage d’une génération à une autre. Or, les effets indésirables diffèrent suivant les générations. Le risque de thromboembolie veineuse s’avère par exemple deux fois plus élevé avec la pilule de troisième génération qu’avec la précédente.
L’autorité suisse de contrôle et d’autorisation des produits thérapeutiques, Swissmedic, a répertorié pour la période 1990 - juin 2012 les «annonces spontanées d’effets indésirables» des contraceptifs hormonaux – catégorie qui comprend non seulement les pilules progestatives et les contraceptifs oraux combinés mais aussi des dispositifs transdermiques et intra-utérins. Les annonces d’effets indésirables s’élèvent sur l’ensemble de la période à 2086, dont 288 concernent des thromboembolies veineuses. Parmi lesquels 169 ont dégénéré en embolies pulmonaires. Dont 11 se sont avérées mortelles.
«Le danger existe mais il doit être relativisé, commente Michal Yaron, responsable des consultations ambulatoires et des urgences gynécologiques aux Hôpitaux universitaires de Genève. Il est notamment beaucoup moins important suite à une prise de pilule que suite à une grossesse.»
Le risque est très inégal, en outre, d’une personne à l’autre. ­Selon Swissmedic, les «accidents» surviennent le plus généralement chez des femmes présentant des prédispositions génétiques, com­me la thrombophilie et le syndrome des antiphospholipides. Et ils sont favorisés par d’autres facteurs, tels l’âge et le surpoids. Il s’avère par ailleurs que la majorité d’entre eux surviennent en début d’utilisation. Autant d’éléments qui permettent d’adapter la consommation de la pilule et de limiter le risque.
Il revient aux médecins, appelés à prescrire le produit, à prendre quelques précautions. Soit, selon Michal Yaron, à interroger leurs patientes sur leurs antécédents personnels et familiaux, ainsi qu’à réaliser un examen de tension et de poids. Au-delà, les habitudes divergent. Certains donnent des pilules de 3e ou de 4e génération tant qu’il n’y a pas de contre-indications. D’autres préfèrent prescrire en «première intention» des produits de 2e génération, pour ne conseiller la 3e ou la 4e qu’en cas de problème.
La formule miracle n’existe pas. Il s’agit de chercher de cas en cas le meilleur rapport efficacité-sécurité… et ce, dans un esprit de dialogue. «Il est essentiel d’individualiser l’approche, ajoute Michal Yaron. La prescription de pilule doit être adaptée aux besoins de chaque femme en tenant compte de son caractère, de ses envies, de ses moyens financiers ou encore, tout simplement, du moment.»
La formule miracle n’existe pas. Il s’agit de chercher de cas en cas le meilleur rapport efficacité-sécurité
https://www.letemps.ch/sciences/2013/01/08/pilule-contraceptive-question 

D’esclave sexuelle à activiste, l’incroyable destin de Fatima Khatoon

Fatima Khatoon appartient aux Nats, une caste indienne honnie, qui réduit ses femmes et ses fillettes à la prostitution. © Virginie Clavières/Paris Match
Société
Fatima a le regard qui pétille, une aisance déterminée dans son sari rose. Dans son quartier de Red Light à Forbesganj, Etat du Bihar, cette ancienne esclave sexuelle reconvertie en activiste sillonne avec assurance les ruelles grouillantes et souillées au son assourdissant des tuk-tuks qui pétaradent et polluent.
Toitures de tôle, carrioles, ordures, maigres vaches sacrées qui traînent et urinent, jeunes types fanfarons en jean délavé et blouson, femmes aux cheveux gris, enfants joyeux… Elle connaît son quartier par cœur. Née dans une famille illettrée, elle ignore sa date de naissance, se donne 29-30 ans. En la découvrant si malicieuse et tranquille, impossible d’imaginer sa vie, ses épreuves. Elle a surmonté une enfance horrible : vendue par ses parents et mariée de force à l’âge de 9 ans à un homme qui en avait 40, elle a subi viols, tortures et humiliations. A 14 ans, elle est déjà mère de deux filles, à 15 ans, elle accouche d’un troisième enfant, quatre ans plus tard, en 2014, elle est mère de six enfants.

Le prix d’une fille

La famille habite cette petite ville de Forbesganj, 380 000  habitants, dans le nord-est de l’Inde. « Mes parents voulaient me mettre à l’abri du besoin », excuse-t-elle. Le mari, Shoieb Ahmad, tient un bordel avec sa mère et ses trois frères. Comme Forbesganj se situe à une vingtaine de kilomètres de la frontière indo-népalaise, la clientèle est large et variée : camionneurs, trafiquants, mais aussi les mâles locaux qui sont en manque de femmes vu le déséquilibre démographique. Il y a en effet en Inde 50 millions d’hommes de plus que de femmes. Et en ville, la population serait à 90 % masculine ! Et pourquoi ce décalage ? Parce qu’une fille coûte cher aux parents : c’est elle qui doit apporter la dot, malgré son interdiction inscrite dans la loi, elle qui ira vivre et faire la bonniche dans sa belle-famille. Résultat : des milliers de bébés filles abandonnés.

Le seul destin des Nats, la prostitution

Et quand, comme Fatima, on a le malheur d’appartenir à la caste honnie des Nats, eh bien, c’est pire encore. On a pour seul destin la prostitution. En clair : avant leurs 10  ans, l’affaire est entendue au sein de la famille. « Gérées » par leurs frères et leur père, les fillettes deviendront esclaves sexuelles. La loi a beau criminaliser la prostitution des mineures, la tradition domine et s’impose. Mais il arrive que, comme Fatima, certaines gamines, rares, se rebellent. La plupart sont battues et mises au pas de manière musclée. Mais Fatima ne se laisse pas mater. Elle essaie quatre fois de s’enfuir. Rattrapée et violentée, elle ne désarme pas. Elle est encore enfant, 13-14 ans, quand elle comprend le « business » de son mari : des petites de son âge se font allègrement violer plusieurs fois par jour par des brutes qui ne s’interrogent pas une seconde. Les victimes sont en pleurs, en sang, et Shoieb Ahmad, son mari, empoche les roupies. De 100 à 200 en moyenne la passe, soit 1,40 à 2,80 euros.
Lire aussi > En Inde, la fureur des disciples du « gourou tape-à-l’oeil »
Devant une telle souffrance, Fatima se révolte. Naïvement, avec la rage de son jeune âge, elle va tout faire pour libérer ses « sœurs ». Elle est déjà mère de deux bébés filles, elle pressent le danger pour ses propres enfants. Un jour que son époux, ses beaux-frères et sa belle-mère proxénètes quittent la maison pour aller festoyer à un mariage, elle réussit à libérer les quatre Népalaises prisonnières, contraintes à la prostitution. Elle sait qu’au retour des bourreaux elle sera battue, enfermée, torturée… Ce qui arrive. Le mari, sa mère et ses frères fulminent mais, malgré les coups et les hurlements, la gamine ne perd pas son sang-froid. Elle a rencontré en secret une association, Apne Aap, et assiste à ses réunions qui visent à stopper le « sex-trafficking ». Epuisée par les abus et les coups, Fatima a raconté son quotidien aux travailleuses sociales, ses tentatives de fuite, son désespoir. Malgré son mariage, elle n’a pas échappé aux viols. L’association l’épaule. Encouragée, elle tient tête à son époux, troublé. Ce petit bout de femme l’incrimine, l’accuse, le maudit : « Tu n’as pas honte ? Ce sont des enfants ! J’ai honte de mon mari ! Tu vas laisser les villageois démolir tes filles ? Je vais te dénoncer… »
« 
Tu vas finir en prison, tu vas tout perdre, l’argent, ta maison…
« 
Appuyée par Apne Aap, elle le menace de tout révéler à la police. « Tu vas finir en prison, tu vas tout perdre, l’argent, ta maison… » Elle se fait d’abord renvoyer dans les cordes, insulter et maltraiter. Elle repart à l’assaut de toute sa belle-famille. A tant leur mettre la trouille, elle réussit, incroyable, à leur faire fermer ce bordel ! Cette adolescente inculte, qui n’est jamais allée à l’école, n’a jamais appris un métier – sinon celui de mère, une louve pour ses quatre filles et ses deux garçons –, cette petite provinciale est une guerrière. Elle a le verbe haut, des arguments, et jamais peur ! Une sacrée bonne femme qui commence à faire parler d’elle dans son quartier de Red Light, le « quartier rouge ». Il faut voir la pauvreté de cette zone, chemins défoncés, rues en terre battue, maisons en brique ou en torchis, sans sanitaires ; la cuisine se fait au centre, sur un feu de bois, et tout le monde dort dans la même pièce, sur une paillasse.

Le poids des castes

En Inde, malgré des lois de réhabilitation qui entendent abolir les castes et chasser la ségrégation autant que la traite des filles, les mentalités traditionalistes et obscurantistes sont encore et toujours les plus fortes. Par exemple, dans le quartier misérable de Red Light, quand on appartient à la caste des Nats ou des Pernas, les choix de carrière sont fermés. L’accès à l’école est difficile, et celui aux emplois, limité. Alors, pour se créer des ressources, on exploite le sombre destin dévolu à ces castes : le commerce sexuel. Fatima raconte : « Beaucoup de femmes de Red Light souscrivent des emprunts auprès du gouvernement au prétexte d’ouvrir une échoppe. Car les autorités veulent faciliter l’autonomie financière des femmes. Elles empruntent plusieurs lakhs, certaines jusqu’à 12 (environ 16 000 euros), et avec cet argent elles et leurs maris proxénètes achètent des filles plus ou moins jeunes ou des bébés filles orphelines. L’objectif ? Les prostituer pour leur propre compte ou les revendre dans un autre Etat, le Bengale voisin par exemple, et empocher un bénéfice sur le deal. »

Incultes, isolées, elles-mêmes abusées, les mères sont écrasées par le poids de la coutume

Véritable marchandise, les gamines ont un prix, selon leurs origines et leur physique. Fatima précise : « Une fille nat peut valoir entre 1 et 3 lakhs [de 1 300 à 4 000 euros] selon sa beauté, alors qu’une fille d’une autre communauté ne coûtera que de 10 000 à 30 000 roupies [de 130 à 400 euros]. » On sait qu’une Nat destinée par sa caste à la prostitution peut rapporter plus qu’une simple femme de ménage ou qu’une esclave. Mais au chapitre de la rentabilisation du capital humain, il y a pire. Certaines orphelines sont adoptées en guise de « réserve de revenu ». Fatima explique : « Ce qui se fait communément dans le quartier, c’est d’acheter des petites filles abandonnées, autant de petites filles que la famille compte de petits garçons, de les élever au côté des garçons pour qu’à l’âge requis chaque garçon ait un revenu assuré en prostituant “sa sœur de lait” ». Vous avez dit amour maternel ? Apne Aap explique que ces femmes, incultes, isolées, elles-mêmes abusées, sont écrasées par le poids de la coutume et de la tradition, par celui de la domination des hommes aussi. Le taux moyen d’alphabétisation dans la ville serait de 47 %, il monte à 49,47 % pour les hommes, seulement 26,89 % pour les femmes.


Fatima aujourd’hui avec trois de ses villes – Vanessa Clavières/ Paris Match

Le combat de Fatima : libérer ses consoeurs

On mesure la force de Fatima : une survivante. Et infatigable. Libérer ses consœurs devient son combat jour après jour. Grâce à l’association qui a ouvert des pensionnats pour les jeunes filles arrachées à la prostitution, Fatima apprend à lire et à écrire. Désormais, elle se sent plus forte. En 2014, sa croisade commence à impressionner la population. De sa petite ville, ses prouesses arrivent aux oreilles d’une des vedettes de Bollywood, Amitabh Bachchan, un présentateur de jeu télévisé, le très populaire « Qui veut gagner des millions ? ». Bluffé, ce Jean-Pierre Foucault indien décide d’inviter Fatima sur son plateau. Le jour J, la jeune fille se retrouve face à une star : l’actrice Rani Mukherjee. La comédienne vient promouvoir son dernier film où elle incarne une policière qui libère des enfants victimes de trafic et sexuellement abusés. Ça tombe à pic… Et ça n’est pas de la science-fiction. Devant les caméras, Fatima témoigne de la vraie vie. Dans l’émission, elle joue et gagne 25 lakhs, soit 33 000 euros. Une fortune qui devient la clé de sa libération. Elle peut enfin divorcer de son mari abuseur, acheter un bout de terre et se faire construire une maison pour mettre ses six enfants à l’abri. Eux, elle les a envoyés à l’école. Fille au grand cœur, Fatima dépensera encore 2 lakhs, soit environ 2 600 euros, pour payer le traitement de son ex-mari, atteint d’un cancer.

Des menaces de mort tous les jours

Aujourd’hui, il ne lui reste rien de ses gains mais elle est libre. Et travaille pour l’organisation Apne Aap. La tâche est immense : il ne s’agit pas seulement de prendre la parole dans les réunions et de tirer l’alarme sur le statut des filles prostituées de force. Non, Fatima agit sur le terrain, à Forbesganj. Car pour quelques trafics stoppés, combien de bordels prospèrent encore ? Fatima alerte inlassablement les autorités, soutenue par Apne Aap qui porte plainte systématiquement contre les proxénètes de très jeunes filles. Courageuse, elle participe aux descentes de police dès qu’elle a connaissance d’un nouveau « foyer ». Inutile de préciser qu’avec un tel activisme elle reçoit des menaces de mort tous les jours. Aujourd’hui, elle a aidé à sauver quelque 35 jeunes filles exploitées et à inculper de nombreux proxénètes. Elle est remariée mais habite toujours à proximité de son quartier de Red Light. Fière mais encore et toujours en proie aux attaques et aux préjugés sur ses origines et celles de ses enfants. Il y a quelques mois, par exemple, sa fille Kajal, 14 ans, a été arrêtée par la police alors qu’elle se baladait avec des copines. Ils l’ont gardée en prison pendant 48 heures sans raison, apparemment pour déstabiliser sa mère, tenter de la casser. Ils cherchent à lui faire peur, à l’intimider, afin qu’elle arrête sa lutte. Evidemment, chaque bordel qui disparaît, c’est moins d’argent des souteneurs aux policiers pour qu’ils ferment les yeux.
Lire également > Au Maroc, les femmes se lèvent contre les violences sexuelles
Cette expérience fut très traumatisante pour la jeune Kajal : la police l’accusait d’être une prostituée ; à l’école tout le monde s’est moqué d’elle, même les profs. Elle est restée prostrée pendant des jours, refusant de sortir de la maison et d’aller à l’école. Fatima a cru voir les choses s’arranger quand Kajal est tombée amoureuse d’un garçon de son âge. Ce fut pire : à cause des pressions de la communauté et pour éviter de voir sa fille encore ado happée par le milieu de la prostitution, Fatima a accepté de la marier. Mauvaise décision : comme tout le monde à Forbesganj pense qu’elle est riche à cause de son apparition à la télé, les beaux-parents de Kajal réclament maintenant une dot – totalement illégale depuis 1961 – qu’elle ne peut verser car elle n’a plus d’argent. Alors la petite est revenue vivre chez sa mère en attendant que « les cadeaux soient offerts ». Ici, la famille demande une moto ! Changer de mentalité, sauter d’une classe sociale à une autre exige du temps. Fatima se retrouve encore déchirée entre ses origines et ses aspirations  https://parismatch.be/actualites/societe/85229/desclave-sexuelle-a-activiste-lincroyable-destin-de-fatima-khatoon

Une pilule qui ne passe plus

De plus en plus de Suissesses rejettent ce mode de contraception en raison des effets secondaires qu’il provoque. Cette prise de conscience pousse les gynécologues à évoluer et à proposer des alternatives comme le stérilet
Pendant plus de deux ans, Clémentine* n’a pas eu ses règles. Son corps était comme à l’arrêt. Comme beaucoup d’autres Suissesses, la Gynera lui avait été prescrite un peu automatiquement, au moment de ses premiers rapports, et la jeune femme la tolérait bien.
Mais Clémentine a arrêté sa contraception en 2013 pour avoir un enfant, et s’est retrouvée interdite lorsqu’elle a constaté que ses cycles ne reprenaient pas. Il a fallu de longs mois pour que son organisme se remette à fonctionner. Avec un bonheur à la clef, puisque son bébé est né fin janvier à Lausanne. «Pas question de reprendre la pilule, dit-elle. J’ai opté pour un stérilet au cuivre. Maintenant, j’ai peur de reprendre des hormones.»

Ventes en baisse 

Le parcours de Clémentine, qui fêtera prochainement ses 32 ans, est représentatif de celui de bien d’autres femmes qui ne voient plus la pilule comme une évidence, notamment en raison des effets qu’elle provoque sur leur corps et leur mental. En dix ans, le nombre de pilules contraceptives vendues dans les pharmacies suisses a diminué de plus de 20%. Selon des données communiquées au Temps par pharmaSuisse, en 2006, 1,7 million d’emballages étaient achetés dans les officines, contre 1,3 million en 2016.
La tendance est la même dans d’autres pays d’Europe. En France, par exemple, les derniers chiffres montrent que 41% des femmes prenaient la pilule en 2010, contre seulement 33% en 2016.
Si les femmes arrêtent la pilule, ce n’est pas par effet de mode bobo-écolo. Dans la majorité des cas, c’est une décision très concrète, prise en raison d’effets secondaires trop nombreux



Sabrina Debusquat, auteur de «J’arrête la pilule!»

Effets secondaires mieux documentés

Au moment de sa toute première mise sur le marché, en 1960, la pilule était le symbole de la libération de la femme, qui pouvait désormais contrôler sa contraception. Mais cinquante ans après cette révolution, les femmes attendent de nouveaux progrès.
Lire aussi: La pilule contraceptive en question
Sabrina Debusquat, journaliste, vient de publier le livre J’arrête la pilule!. Pour son enquête, elle a réalisé un grand sondage et a obtenu 3600 réponses. «Je me fie à la parole des femmes, constate-t-elle. Si elles arrêtent la pilule, ce n’est pas par effet de mode bobo-écolo. Dans la majorité des cas, c’est une décision très concrète, prise en raison d’effets secondaires trop nombreux.» Ceux-ci, enregistrés par les laboratoires, sont parfaitement connus. Les plus fréquents sont bénins, mais plutôt pénibles à vivre au quotidien: prise de poids, baisse de libido et migraines.

«Je me sens mieux»

Amandine*, graphiste à Lausanne, a également décidé de dire stop à la pilule. «J’ai entendu beaucoup de choses sur ce moyen de contraception et j’ai eu envie de faire une pause, raconte-t-elle. Et depuis, j’ai remarqué des changements. C’est difficile de savoir si c’est uniquement lié à ça, bien sûr. Mais je me sens mieux, j’ai plus d’énergie. Et aussi plus de libido.»
Peu documentés à l’origine, les effets secondaires liés à la pilule font l’objet de plus en plus de recherches scientifiques. Celles-ci n’ont pas toujours des cohortes suffisantes pour être définitives, car pour observer les effets des œstrogènes, il faudrait suivre pendant des années des femmes dans un environnement neutre par ailleurs… Mais plusieurs résultats, très médiatisés, ont mis le doigt sur ce que des femmes ressentaient. Une étude publiée fin 2016 en particulier a fait réagir: réalisée au Danemark, elle établissait une corrélation entre la pilule et la prise d’antidépresseurs.

Remise en question salutaire

Cela est venu s’ajouter au scandale des pilules de 2e et 3e générations, accusées de multiplier le risque d’accidents graves. Fin 2012, une Française attribuait son AVC à sa contraception. Entre 1990 et juin 2017, Swissmedic a recensé 17 embolies pulmonaires mortelles «qui pouvaient être liées à des contraceptifs hormonaux ou des préparations combinées ayant des propriétés contraceptives». Dix victimes présentaient cependant d’autres facteurs de risque.
Lire aussi: Bayer confronté à un procès symbolique sur les pilules Yasmin
Pour Sabrina Debusquat, remettre en question la pilule n’est pas une mauvaise nouvelle. «Au contraire! Cela montre que les femmes se réapproprient leur corps et se détachent de la toute-puissance médicale et de l’emprise des laboratoires.» Par ailleurs, la désaffection envers la pilule ne s’accompagne en rien d’une augmentation des IVG. En Suisse, ceux-ci continuent de diminuer.

Palette de solutions

A l’unité Santé Jeunes des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), Isabelle Navarria-Forney reçoit beaucoup de jeunes filles qui veulent débuter une contraception. «Notre manière d’en parler a considérablement changé depuis quinze ans, se félicite cette spécialiste, également cheffe de clinique au service de gynécologie. Dans notre ouvrage de référence, il était écrit que le stérilet en cuivre était contre-indiqué chez les jeunes filles, alors qu’aujourd’hui, les données nous montrent l’inverse. Actuellement, nous proposons tout un éventail de solutions et en fin de compte, c’est la patiente qui décide!» Pour cette spécialiste, la pilule reste une excellente contraception pour les jeunes, qui la tolèrent très bien.

«Aucune contraception n'est idéale»

En Suisse, le stérilet au cuivre est la deuxième méthode choisie selon les données de l’OFSP. Suivent les anneaux, implants et stérilets aux hormones. «Mais aucune contraception n’est idéale, explique Isabelle Navarria-Forney. Tout dépend des besoins de la patiente.» Après deux enfants, Claudia, 40 ans, a trouvé la solution: plus de contraception pour elle mais pour son conjoint, qui a subi une vasectomie.
Lire aussi: La Silicon Valley s’intéresse à la fertilité et à la contraception
*Noms connus de la rédaction
https://www.letemps.ch/sciences/2017/10/06/une-pilule-ne-passe-plus

Les chroniques du #FerARepasser | Marc Münster




La contraception, une bagatelle? Pour les hommes, peut-être…


Une histoire d’effets secondaires

La contraception a depuis toujours été une histoire d’effets secondaires plus ou moins mal maîtrisés. Elle est une alternative aux familles nombreuses, à l’interruption de grossesse, au coitus interruptus, au préservatif ou à l’abstinence (oui je sais, la sexualité ne se limite pas à la pénétration, mais là n’est pas le sujet de ce papier).
Elle est la plupart du temps aux mains des femmes, et en grande partie aux mains des gynécologues et des vendeurs d’hormones. Je ne ferai pas la liste ici des effets secondaires liés aux diverses pilules et stérilets, dont le web regorge, mais que l’on minimise bien trop souvent ; par pudeur, ou parce que personne n’a vraiment envie d’en connaître les détails. Et surtout pas nous, les hommes.

La solution miracle

Il existe pourtant une solution miracle pour les hommes, au prix d’un vélo de course d’occasion, pour des désagréments moindres que ceux du traitement d’une carie, et cela en l’espace d’une demi-journée.
J’ai nommé la « vasectomie ». Ce mot qui évoque encore trop souvent les pires supplices dans de lugubres cliniques, une émasculinisation aux effets psychologiques insoutenables, des blagues machistes, ou alors simplement rien du tout, car la question ne s’est jamais posée.
Et cela alors que cette méthode a tout pour convaincre : pour moins de 1’000 CHF, avec une douleur maximale qui est celle de la narcose locale (et qui ne dépasse pas celle de la piqûre chez un dentiste), et tout cela en une opération ambulatoire de moins d’une heure, pour être sur pied une heure après et sans douleurs (pour être tout à fait honnête, après l’opération, je n’ai pas apprécié du tout les poils mal rasés entre les cuisses – mais j’ai bien entendu supporté cela avec grande vaillance).

Pourquoi si peu ?

Après un tableau si rose, la question qui se pose est bien: “Pourquoi la vasectomie est-elle si peu connue, et surtout si peu pratiquée ?” Autorisée depuis 2001 seulement en France, on n’y compte que quelques milliers de cas par année.  En Suisse, malgré l’absence de statistiques, les hommes ne sont pas bien plus motivés, avec quelques centaines d’opérations annuelles.
Quelles sont donc les raisons qui expliqueraient que la plupart des hommes de plus de 40 ans, non abstinents, préfèrent la coûteuse contraception féminine et son cortège d’effets secondaires.
  1. Les couilles, c’est sacré : il semble que oui. Il est encore bien des hommes qui associent leur statut à la qualité de leur scrotum. Mais qu’ils soient rassurés : la vasectomie est indétectable dans un vestiaire de fitness. Et leur voix ne se transformera pas en celle d’un magnifique castrat.
  2. Les hommes sont des chochottes : oui. Pourtant, ils vont bien chez le dentiste (et certains feraient même du sport, avec toutes les douleurs qui y sont associées).
  3. Parce que la contraception a toujours été une histoire de femmes : Oui. La méconnaissance (pour ne pas dire le désintérêt) de la chose est probablement la raison principale de ce partage de responsabilité plutôt inéquitable en terme de contraception. J’en veux pour preuve que même beaucoup de féministes engagés ont une vision terrible de la vasectomie. Je pense au « bon mot » que certains d’entre eux colportent régulièrement sur les réseaux sociaux « les hommes qui parlent d’une interruption volontaire de grossesse (IVG) « de confort » ferait bien d’essayer la vasectomie « de détente » » (rappel : la vasectomie n’est en rien comparable avec les douleurs physiques et mentales de l’IVG ; au contraire, c’est plutôt détendant et confortable comme méthode).
  4. Parce que ça ne rapporte rien : oui. En matière de contraception, les femmes (pour rappel, responsables en général de ce domaine là), consultent leur propre spécialiste : le gynécologue. Et ce dernier a toutes les raisons économiques de ne pas déléguer cette poule aux œufs d’or aux urologues des partenaires de leurs patientes, qui auraient tôt fait de régler le problème définitivement. Existe-t-il parmi les lectrices de ce blog une seule femme qui pourrait témoigner que son gynécologue lui a déjà conseillé la vasectomie ?
  5. C’est irréversible : Oui. En effet, si on ne peut exclure de souhaiter encore un jour des enfants (« Familienplanung abgeschlossen » est la case que j’ai du cocher sur le formulaire), ce n’est pas la bonne méthode (même si médicalement, l’opération est réversible dans la plupart des cas).

La bagatelle

Bref, il est temps que les hommes prennent en main leur contraception. Les menstruations, les accouchements et bien d’autres joies de la féminité, nous ne les assumerons jamais. Dans un couple, assumer la contraception pour la seconde partie de sa vie (oui, je suis quadragénaire) à peu de frais, sans douleurs et sans effets secondaires me paraît faisable, même pour un homme (à noter que la vasectomie ne protège pas des maladies sexuellement transmissibles et n’est pas indiquée pour une carrière tardive de Casanova). Pour promouvoir cela, après avoir raté le lancement des ironing clubs, je songe à lancer un vasectoclub. Ceux qui sont intéressés peuvent me contacter.
Au lieu de croire que la contraception est une bagatelle dont leur partenaire se charge, les hommes pourraient un jour faire de la contraception une vraie bagatelle: pour eux-mêmes.
https://blogs.letemps.ch/marc-muenster/2017/07/25/vasecto/

Egalité des sexes : "La RTBF n’est pas favorable aux quotas"

Aurélie Moreau Publié le - Mis à jour le






Médias/Télé La commission médias du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) a entamé une série d’auditions dans le cadre de la renégociation du contrat de gestion 2018-2022 de la RTBF. Au cours de ces auditions, de multiples acteurs formulent des suggestions en vue de fixer les nouvelles missions de service public de la RTBF. A cette occasion, "La Libre Belgique" évoque plusieurs enjeux du prochain contrat de gestion, dont la parité homme/femme. Safia Kessas, responsable de la diversité au sein de la RTBF, parle de diversité à la fois "manquée" et "manquante".
37 % de femmes employées, 22 % dans le comité de direction, 38 % au sein du conseil d’administration. Quelles sont les raisons de ce déséquilibre ?
Le manque de diversité peut être lié à deux facteurs : soit il s’agit d’une diversité manquée, soit il s’agit d’une diversité manquante. A partir du moment où elle est manquante, c’est difficile de la faire exister de manière artificielle. Or aujourd’hui, des talents existent en interne. Il faut donc mettre en place des mesures d’accompagnement qui permettent de les faire progresser dans l’entreprise.
En 2015, le recrutement était composé à 45 % de femmes contre 41 % en 2014. La situation s’améliore mais pour surmonter le déséquilibre actuel, il faudrait dépasser le seuil des 50 %… Quelles sont les mesures mises en place pour atteindre ce seuil ?
On est désormais très proches des 50 %. Les ressources humaines tentent d’atteindre des publics différents depuis des années à travers, notamment, la formation (via la RTBF Academy) et des stages d’intégration (avec Actiris). Ceci permet de faciliter l’insertion en entreprise par l’intermédiaire d’un stage; d’une convention d’immersion professionnelle, d’une formation. Les ressources humaines ont également développé l’utilisation des réseaux sociaux pour le recrutement comme LinkedIn, Facebook, etc. Elles ont été formées à la diversité et l’égalité pour que la RTBF ressemble toujours plus à la société qui l’entoure.
Le contrat de gestion de la VRT 2016-2020 a pour la première fois imposé des quotas et le Conseil supérieur de l’audiovisuel s’y est également montré favorable au cours de son audition devant la Commission. Pourquoi la RTBF refuse-t-elle d’y recourir ?
Le contrat de gestion de la VRT parle "d’incitants" qui ne sont pas assortis de sanctions. Ce ne sont donc pas vraiment des quotas. Qui plus est, ils sont autour d’une trentaine de pourcents. Pour moi, ce n’est pas suffisant. Je rappelle par ailleurs que la RTBF, sans quotas, fait mieux. La notion de quota n’est pas en phase avec les valeurs que défend le service public. Nous défendons une diversité inclusive. Ça signifie que nous considérons que toute personne a sa place au sein de la société et donc, de l’espace médiatique. Imposer des quotas, c’est déjà dire qu’elles n’ont pas tout à fait la même place. C’est aussi imposer une façon de penser. Il faut d’abord donner du sens à la diversité car on fait ce qu’on veut avec des chiffres. Je suis favorable à la formation, la prise de conscience, l’ouverture, la rencontre mais pas à l’imposition pure et simple si elle n’a pas de sens.
Marvel, par exemple, a récemment féminisé ses personnages à travers des représentations très caricaturales pour respecter la parité…
Oui, c’est justement ce que reprochent les détracteurs des politiques de diversité. Ils reprochent de faire du politiquement correct. Mais si on réfléchit cette diversité, qu’on tente de lui donner du sens, qu’on en rend compte avec une résonance sincère et que les gens sont là pour les bonnes raisons, ça fonctionne. C’est une question de prisme. Quand la parité n’a pas de sens, quand elle n’a pas été réfléchie et qu’elle est artificielle, les gens ne s’y trompent pas.
Dans une interview accordée au "Moustique", Francis Goffin, le directeur des radios, a évoqué la tessiture des voix des femmes pour justifier la nouvelle grille très masculine de La Première…
La RTBF a été à l’écoute de son personnel par rapport aux propos de Francis Goffin. Aujourd’hui, cette question est discutée au sein d’un nouveau groupe de réflexion pour essayer de voir, avec les équipes, quelles sont les possibilités d’avancer et pour dépasser cette crise. Notre objectif est d’apporter un meilleur équilibre à la représentation des femmes. On pourra alors formuler des mesures correctives pour la rentrée. J’ai formulé cette demande dans les jours qui ont suivi la polémique. Je pense qu’il y a un décalage dans la présence des femmes dans le secteur de l’info et la présence des femmes dans les émissions. Il faut travailler et essayer de comprendre comment on peut améliorer cette situation. Est-ce que les talents sont là, en interne ? Comment peut-on les accompagner ? Je pense que la RTBF est vraiment sensible à cette question. L’égalité homme-femme est une priorité mais il y a beaucoup de contraintes. On s’investit dans "Expertalia" où on forme des femmes expertes à intervenir sur les antennes. Il faut aussi laisser le temps à cette stratégie de donner des effets.

La parité en chiffres
Plan d’action. L’article 63 du contrat de gestion définit différents axes de développements relatifs à l’égalité et à la diversité, notamment la mise en place d’un plan de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes au sein du personnel. En janvier 2012, le Conseil d’administration de la RTBF a approuvé un plan d’action triennal 2012-2014 visant à "favoriser l’égalité des chances femmes-hommes" et une personne chargée de l’égalité des chances a été désignée. En l’occurrence, Safia Kessas (lire son interview ci-contre). Dans l’avis 2015, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) invitait la RTBF à procéder à une évaluation des plans d’action, notamment celui relatif à l’égalité femmes-hommes, ainsi que le prévoit le contrat de gestion. Lors du contrôle de l’exercice 2015, la RTBF a notamment déclaré que ses recrutements récents étaient composés à 45 % de femmes, contre 41 % pour 2014. "Cette augmentation va dans le bon sens, indique le CSA. T outefois, la RTBF ne pourra surmonter le déséquilibre actuel qu’en dépassant le seuil des 50 %. La répartition par genres reste en outre préoccupante dans le comité de direction qui ne compte que 22 % de femmes." A l’instar de ce qui se fait en Flandre, le CSA estime que la mise en place progressive d’objectifs plus précis dans le contrat de gestion de la RTBF pourrait utilement renforcer l’égalité. "Enfin, cette question s’adresse également au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles en charge de la nomination du conseil d’administration qui compte un pourcentage similaire à celui du personnel, à savoir 38 % de femmes", a également relevé l’organe de régulation.
Aurélie Moreau
http://www.lalibre.be/culture/medias-tele/egalite-des-sexes-la-rtbf-n-est-pas-favorable-aux-quotas-59270773cd7002254309a1da 






« Le Sahel est une bombe démographique »

Pour Michel Garenne, la maîtrise de la surpopulation, négligée au profit du développement, doit devenir une priorité.







Entre 3 et 5 millions de personnes ont quitté le Sahel depuis les indépendances. Elles seront probablement autour de 40 millions d’ici à la fin du siècle.

Contrairement au reste de l’Afrique, le Sahel, ainsi que quelques pays d’Afrique centrale, continue de voir sa population augmenter massivement. Le Niger détient même le record mondial de fécondité. A moyen terme, rien ne permet d’entrevoir un renversement de tendance. Cette région pauvre et déstabilisée par la poussée de mouvements djihadistes deviendra un des principaux moteurs de la croissance démographique mondiale à l’horizon de la fin du XXIe siècle, selon les projections de la division de la population des Nations unies.

Démographe rattaché au Ferdi (Fondation pour les études et recherches sur le développement international), Michel Garenne a analysé en détail la situation des six pays francophones, Sénégal, Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad, qui se partagent cette étendue de plus de 5 millions de kilomètres carrés. Il pointe l’échec des politiques de population menées jusqu’à présent et met en garde contre une « situation insoutenable », dont l’une des conséquences sera la migration de plusieurs dizaines de millions de personnes. A l’heure où l’Union européenne entend répondre au problème migratoire par plus de développement, le chercheur exhorte à ne plus laisser la question démographique de côté.
Le ralentissement de la croissance démographique est à l’œuvre partout en Afrique, sauf au Sahel et dans quelques pays d’Afrique centrale. Pourquoi ?
Michel Garenne Les dirigeants de ces pays n’ont jamais considéré que maîtriser la croissance de la population était réellement important. Le développement devait permettre de régler tous les problèmes. Ce discours était, il est vrai, en vogue dans beaucoup de pays du Sud dans les années 1970. L’Algérie, au nom des pays non alignés, déclarait à la conférence mondiale sur la population de Bucarest en 1974 que « la meilleure pilule, c’est le développement ». Dix ans plus tard, les Algériens ont fait marche arrière et adopté un grand programme de planning familial. Pas les pays du Sahel, où tout ce qui a été entrepris a eu peu de portée. En particulier dans les zones rurales, où se concentre aujourd’hui l’explosion démographique, avec 6 à 8 enfants par femme en moyenne.
Les Américains, comme ils l’avaient fait vingt ans plus tôt avec succès en Amérique latine et en Asie, ont essayé, dans les années 1980, de promouvoir des politiques de contrôle des naissances. Mais la crise économique et les plans d’ajustement structurel ont conduit à abandonner les efforts.
Les projections des Nations unies, qui tablent sur une multiplication par six de la population du Sahel d’ici à 2100, vous paraissent-elles solides ?
Aucun de ces pays ne dispose de registre d’état civil. Toutes les données proviennent donc de recensements et d’enquêtes de terrain. Les Nations unies reconnaissent elles-mêmes la faiblesse de ces sources, en particulier pour les migrations. Quoi qu’il en soit, la tendance est là et, en matière de démographie, il faut cinquante ans pour changer de cap. Les six pays sahéliens sont sur une trajectoire qui va porter leur population de 89 millions en 2015 à 240 millions en 2050, puis à 540 millions en 2100. A cet horizon, le Niger à lui seul abriterait plus de 200 millions de personnes, contre une quinzaine aujourd’hui. Imagine-t-on que le Sahel sera à l’origine d’un tiers de la croissance de la population mondiale ? Le Sahel est une bombe démographique.
Le fait que le Sahel soit souvent perçu comme un espace sous-peuplé joue-t-il un rôle dans cette inertie ?
Certainement. Mais ce qui était vrai il y a cinquante ans ne l’est plus aujourd’hui. Les contraintes de l’environnement sont sévères, car le climat est aride ou semi-aride, les sols peu fertiles. De nombreux terroirs sont déjà arrivés à saturation. La rivalité entre les éleveurs et les agriculteurs s’est intensifiée, les conflits se multiplient, notamment au Burkina Faso et en Mauritanie. L’arrivée de grands investisseurs qui achètent des superficies importantes exacerbe ces tensions. Heureusement, au Niger, où la situation démographique est la plus critique, il reste encore des terres arables à conquérir. Il ne faut pas penser toutefois que cela suffira. Il n’y aura pas assez de place et de ressources pour tout le monde.
Aux XIXe et XXe siècles, 50 millions d’Européens migrèrent vers les Amériques
En 1975, l’Afrique du Sud avait calculé qu’au-delà de 80 millions d’habitants, elle devrait faire face à de sévères problèmes de ressources en eau. C’est pour cela qu’elle a adopté son programme de planning familial. Elle a anticipé sur les cent ans à venir et c’est ce qu’il fallait faire.
La situation du Sahel n’est pas comparable à celle de l’Afrique du Sud.
Seule la dispersion de la population sur de vastes territoires rend les choses plus difficiles. Mais nous savons comment faire : la technique la plus efficace et éprouvée partout dans le monde est de donner accès à la contraception aux femmes en leur rendant visite chaque trimestre dans leur village ou en les convaincant de se rendre au centre de santé le plus proche. En Afrique, le Kenya, le Ghana, le Zimbabwe ou Madagascar, pour ne citer que quelques pays, ont réussi à le faire. Même dans un pays en ruine, dès qu’on s’occupe des femmes, qu’on leur donne le choix, les résultats sont là.
Le faible degré d’éducation n’aide pas mais ce n’est pas un facteur insurmontable. Le Bangladesh est parvenu à faire chuter son taux de fécondité de femmes non éduquées, dominées par leur mari dans des structures patriarcales très dures et très islamisées. L’islam [tous les pays de la région sont majoritairement musulmans, à l’exception du Burkina Faso] n’est pas un handicap. Ainsi, en Iran, le régime des ayatollahs a fait mieux que celui du chah et a induit une transition démographique très rapide.
Faute d’agir, que se passera-t-il ?
Il suffit de regarder ce qui se passe déjà : les gens partent. Dans l’Histoire, la surpopulation a toujours été résolue de la même façon : départs, guerres, famines, épidémies. L’expérience européenne peut être ici rappelée. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, près de 50 millions de personnes migrèrent massivement vers les Amériques pour des raisons similaires aux migrations sahéliennes. Il faut se souvenir de la forte crise alimentaire en Irlande avec ce qu’on a appelé « la famine de la pomme de terre ». Mais la situation était différente : les Amériques avaient besoin de main-d’œuvre pour leur développement et ont donc favorisé les migrations de travail, sans parler du fait que les populations de départ et d’arrivée étaient de même culture européenne et de même religion chrétienne. Aujourd’hui, les frontières se referment partout. En Afrique du Sud, le pays le plus riche du continent, des mouvements anti-immigrés existent déjà. Où vont aller ces gens ?
Entre 3 et 5 millions de personnes ont quitté le Sahel depuis les indépendances. Elles seront probablement autour de 40 millions d’ici à la fin du siècle. Cela pose des problèmes d’une autre échelle qu’il va falloir gérer. Pourtant, les pays occidentaux et l’Europe en particulier, qui est susceptible d’en accueillir un grand nombre, font comme si le sujet n’existait pas. Mettre en place des politiques de planning familial devrait pourtant être une des priorités. Parler de développement durable en continuant à mettre de côté la question démographique est juste insensé.

L’accès à la pilule du lendemain facilité aux mineures (647)

avocats006_17_1Un décret du 26 mai 2016 (1) vient de préciser les conditions dans lesquelles les jeunes filles mineures scolaires peuvent accéder, via des infirmiers et infirmières scolaires, à la pilule du lendemain.
Ce texte est pris en application de la loi « Modernisation de notre système de santé » adoptée le 26 janvier 2016.
On sait que depuis 1967 la loi permet, en théorie, à tout mineur d’accéder à une contraception librement, gratuitement et anonymement.
La loi permet également à une jeune fille de recourir à l’interruption volontaire de grossesse sans devoir justifier nécessairement d’une autorisation parentale. Outre l‘accord de la jeune fille il faut en effet celui de l’un des parents (1976-1979), mais on peut s’en dispenser (2001).
Il revient déjà à la jeune fille, outre de respect les délais et autres entretiens, de manifester en deux circonstances son accord. Spécialement la seconde fois elle doit s’exprimer hors la présence de ses parents de façon à s’assurer, autant que faire se peut, que sa demande est l‘expression d’une libre volonté et la prémunir de toute pression. Cette précaution est certes formelle, mais importante. On reconnait ainsi le le droit de la femme mineure de disposer de son corps. Elle peut interrompre sa grossesse, mais aussi – on l’oublierait la mener à son terme – malgré le désaccord parental.
Nombre de décisions rendues par des juges des enfants depuis 1975 ont permis de substituer l’accord de l’Aide sociale à l’enfance à l’autorisation parentale demandée par la loi de 1975 revotée en 1979.
Dans ce même esprit, le législateur permet désormais que la jeune fille soucieuse d’interrompre sa grossesse se fasse accompagner d’une tierce personne adulte de son choix, sous-entendu en tenant à l’écart ses parents voire en ne les informant pas de sa situation et de ses choix. Ce peut être un ami ou une relation, ce sera souvent le centre de planning familial ou un professionnel. Sans supprimer l’exigence de l’accord parental – résurgence du pouvoir des parents sur leur enfant ! – on maintient donc une présence adulte auprès de la jeune fille, sous-entendu de quelqu’un susceptible de guider le choix de la jeune femme, d’éclairer ses conséquences, tout simplement de ne pas la laisser seule dans ce moment délicat.
La pilule du lendemain pose un problème intermédiaire. On n’est pas dans le registre classique de la contraception ou de l’IVG.
copy-Petitjuge.jpgLa jeune fille peut y accéder librement. Mais qui est autorisé à la lui prescrire ? Certainement un médecin. La jeune femme mineure est en droit de visiter un médecin et de d’exiger de celui-ci le respect de la confidentialité. La loi sur les droits du malade du 4 mars 2002 confirme l’interdiction faite au médecin de communiquer le dossier médical aux parents sans l’accord de son patient mineur, sauf diagnostic vital. Mais la démarche d’aller vers un médecin, a fortiori le médecin de famille, n’est pas nécessairement aisée. Elle peut même induire un coût que la jeune fille n’est à même de supporter.
D’où l’idée de faire appel aux personnes du survice de santé scolaire plus proches et donc plus accessibles. En application des articles L 5134-1 et D 5134 – 5 et s. du CSP, les infirmiers et infirmières rattachés aux établissements scolaires du secondaire peuvent sous certaines conditions administrer un contraceptif d’urgence non soumis à la prescription obligatoire.
Article L5134-1 CSP
Modifié par la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016
(…)I.-Le consentement des titulaires de l’autorité parentale ou, le cas échéant, du représentant légal n’est pas requis pour la prescription, la délivrance ou l’administration de contraceptifs aux personnes mineures.
La délivrance de contraceptifs, la réalisation d’examens de biologie médicale en vue d’une prescription contraceptive, la prescription de ces examens ou d’un contraceptif, ainsi que leur prise en charge, sont protégées par le secret pour les personnes mineures.
La délivrance aux mineures des médicaments ayant pour but la contraception d’urgence et qui ne sont pas soumis à prescription médicale obligatoire s’effectue à titre gratuit dans les pharmacies selon des conditions définies par décret. Dans les établissements d’enseignement du second degré, les infirmiers peuvent, en application d’un protocole national déterminé par décret, dans les cas d’urgence, administrer aux élèves mineures et majeures une contraception d’urgence. Ils s’assurent de l’accompagnement psychologique de l’élève et veillent à la mise en œuvre d’un suivi médical, notamment en orientant l’élève vers un centre de planification ou d’éducation familiale. (…) »

Un article D 5134-7 modifié par le récent décret précise notamment la démarche.
Les pouvoirs publics ont le souci de réduire en tant que faire se peut la mobilisation des infirmiers. S’ils peuvent se contenter de recevoir la jeune fille, d’échanger avec  elle, de la conseiller, de l’orienter sur les services médicaux classiques, ce sera même une bonne chose. D’une manière générale on a le souci que l’institution scolaire n’interfère pas sur ces sujets au point d’être mis en cause par les familles. Ainsi un(e infirmièr(e) ne pourrait pas accompagner sur son temps de travail une jeune fille chez un médecin.
Une mission d’accompagnement psychologique est donc nettement identifiée.
Ce n’est donc qu’exceptionnellement qu’ils devront aller plus loin en fournissant eux-mêmes le médicament.
C’est ici que le décret de mai 2016 facilite l’aide. Jusqu’ici on exigeait que l’infirmier relève une « situation de détresse ». Aujourd’hui il pourra se contenter de constater l’urgence.

Article D5134-7 CSP
Modifié par le décret n°2016-683 du 26 mai 2016 – art. 1
« La décision concernant l’administration d’une contraception d’urgence est précédée d’un entretien avec l’élève, qu’elle soit mineure ou majeure.
Cet entretien a pour but de permettre à l’infirmière ou à l’infirmier d’apprécier si la situation de l’élève correspond aux cas d’urgence mentionnés au troisième alinéa du I de l’article L. 5134-1. L’administration du médicament est conforme aux conditions d’utilisation prévues par l’autorisation de mise sur le marché.
Chaque fois, il est indiqué à l’élève que la contraception d’urgence ne constitue pas une méthode régulière de contraception et qu’elle peut ne pas être efficace dans tous les cas. L’élève est également informée que ce médicament ne peut lui être administré de manière répétée et que son usage ne peut être banalisé.
Lorsque les indications du médicament ne permettent plus l’administration d’une contraception d’urgence, l’élève est orientée vers un centre de planification ou d’éducation familiale, un établissement de santé, un médecin généraliste ou gynécologue en cas de retard de règles. »
 L’infirmier scolaire est tenu de s’assurer de la prise effective du médicament.
De la même manière qu’auparavant il doit proposer à la jeune fille de s’entretenir avec le titulaire de l’autorité parentale ou avec son représentant légal de la démarche d’aide et de conseil mise en oeuvre, sous-entendu afin que les informations contraceptives qui ont pu manquer soient enfin données par les parents. Le recours à la pilule du lendemain n’est pas une pratique contraceptive de base.
Mais il est tout aussi constant que  l’infirmier(e) se doit de respecter la demande de confidentialité faite par la mineure qui en droit de vouloir cacher à ses parents qu’elle est ou a été enceinte, et a fortiori plus vierge. Or on ne peut pas occulter que ces questions peuvent être délicates à aborder au sein de familles où la pression religieuse est forte. Là encore seul un diagnostic vital justifierait que l’infirmier se dispense du respect du secret professionnel.
De même, les personnels de l’établissement scolaire qui auraient d’une manière ou d’une autre des informations sur la situation de la jeune fille, par exemple, à travers des absences pour consulter des médecins,  se devraient de ne pas en informer les parents. A défaut ils engageraient leur responsabilité.
On ne peut que se réjouir de ces dispositions qui, petit à petit, contribuent à permettre aux jeunes de maîtriser leur vie. Ces dispositions sont équilibrées dans leur esprit et dans les modalités retenues.

New York, boire ou être enceinte, il ne faut plus choisir

LE MONDE | • Mis à jour le | Par
La commission des droits de l’homme de la ville a décidé de lever certaines interdictions faites aux femmes enceintes, et d’accroître leur protection en matière de travail.









image: http://s2.lemde.fr/image/2016/05/27/534x0/4927403_7_f516_un-panneau-deconseillant-aux-femmes-enceinte_7aa8499431f5ae0313d4014bd589c78a.jpg
Un panneau déconseillant aux femmes enceinte de boire de l’alcool, le 6 mai à New York.

Dans le Bronx, une femme enceinte s’est vu interdire l’entrée d’une salle de concerts par un employé jugeant que ce n’était pas un lieu pour elle ; une autre s’est fait refouler d’un bar à Manhattan… Les Pères la Morale tentés de faire la leçon aux futures mères n’ont désormais plus bonne presse à New York. Refuser de leur servir un verre d’alcool, du poisson cru ou encore de leur ouvrir les portes d’une salle de spectacle peut leur coûter cher.

Depuis début mai, ces exemples figurent parmi les directives, qui ont valeur de loi, émises par la commission des droits de l’homme de la ville et destinées à protéger les femmes enceintes contre toute forme de discrimination. « Les jugements et les stéréotypes sur la façon dont elles doivent se comporter, leurs capacités physiques et ce qui est bon ou pas pour un fœtus sont très fréquents dans notre société, et ne peuvent pas être utilisés comme prétexte pour prendre des décisions discriminatoires illégales », explique le texte, publié à la veille de la Fête des mères aux Etats-Unis (le 8 mai).

Quarante-deux cas

Cette consigne déplaît aux instances médicales, qui préconisent une abstention totale de consommation d’alcool pendant la grossesse. Mais elle n’exempte pas les bars, les restaurants ou tout autre établissement proposant de l’alcool de leur obligation d’afficher des avertissements sur les dangers de la consommation d’alcool pour un fœtus, ni de refuser de servir des clients déjà « en état d’ébriété ».
La décision de lister avec précision les cas de discriminations faites aux femmes enceintes répond à une demande de plus en plus forte des citoyens, qui s’interrogent sur ce qui est légal ou pas, explique l’un des porte-parole de la commission, qui dispose d’une trentaine d’avocats et dispense près de 1 200 sessions de formation à la loi par an (en 2015), destinées en priorité aux employeurs.
Ces nouvelles directives détaillent également leurs obligations sur le lieu de travail, comme accorder une certaine flexibilité dans les horaires des visites médicales, multiplier les pauses pipi, ne pas faire de blagues sur la prise de poids des futures mères… Elles listent aussi les interdictions : refus d’embaucher une femme enceinte, de lui accorder une promotion… La commission des droits de l’homme de New York enquête actuellement sur quarante-deux cas de discriminations.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2016/05/27/new-york-lutte-contre-les-discriminations-envers-les-femmes-enceintes_4927406_4497186.html#sgRTCw74BJ4l7PsT.99










200 millions de victimes de mutilations génitales dans le monde

Le Monde.fr | • Mis à jour le
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image: http://s2.lemde.fr/image/2016/02/05/534x0/4859795_7_4ac3_une-femme-tient-un-outil-utilise-pour-exciser_801e96c18d01ec20d683b1d2bd1de812.jpg
Une femme tient un outil utilisé pour exciser, lors d'un rassemblement pour dénoncer cette pratique de mutilation génitale à Abidjan en Cote d'Ivoire, en 2005.

Quelque 200 millions de victimes, dont près de la moitié vivent en Egypte, en Ethiopie et en Indonésie. L’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, a établi, jeudi 4 février, ce nouveau bilan des femmes et filles souffrant de mutilations génitales dans le monde. Ce chiffre dépasse de 70 millions la dernière estimation, qui datait de 2014, notamment en raison de nouvelles données fournies par Djakarta.

L’ONU s’est fixé pour objectif de faire cesser cette pratique d’ici à 2030, dans le cadre des objectifs de développement adoptés par 193 pays en septembre. Sur les personnes affectées, 44 millions sont âgées de 14 ans ou moins. Dans les 30 pays où les mutilations sont les plus répandues, la majorité des victimes ont été excisées avant d’avoir 5 ans.

Dans certains Etats, « une pratique presque universelle »

La Somalie, la Guinée et Djibouti restent les pays avec le taux de mutilation le plus élevé : 98 % des filles subissent des mutilations génitales dans le premier, 97 % dans le second et 93 % dans le troisième. « Dans [ces Etats], cette pratique est presque universelle », déplore Claudia Cappa, qui a dirigé la rédaction du rapport de l’Unicef. Maigre lueur d’espoir : le taux a en revanche régressé dans une trentaine de pays, dont le Liberia ou le Burkina Faso.
« Nous devons soutenir les efforts nationaux pour encourager l’abandon de cette pratique », insiste Mme Cappa, qui fait état de certains progrès « dans la manière dont les communautés considèrent [celle-ci] ». Depuis 2008, plus de 15 000 d’entre elles ont renoncé aux mutilations génitales féminines, dont 2 000 l’an dernier. Cinq pays ont même adopté des lois la criminalisant : le Kenya, l’Ouganda, la Guinée-Bissau et, récemment, le Nigeria et la Gambie.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/demographie/article/2016/02/05/l-onu-denombre-200-millions-de-victimes-de-mutilations-genitales-dans-le-monde_4859796_1652705.html#f41zKtaEH2I6v7FD.99

Refuser un test de paternité peut être retenu comme un élément de preuve

AFP Publié le - Mis à jour le
International

Les tribunaux ont le droit de considérer le refus d'un test génétique comme un élément de preuve parmi d'autres pour reconnaître une paternité, a tranché jeudi la justice européenne dans une affaire concernant la France.
Le requérant débouté par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) reprochait à la justice française de l'avoir reconnu comme père, en se basant justement sur son refus d'une expertise génétique qu'elle avait ordonnée.
Pour Christian Canonne, un Français qui se trouve être le petit-fils de l'inventeur des célèbres pastilles Valda pour la gorge, les tribunaux ont ainsi porté atteinte au principe de "l'inviolabilité du corps humain". Mais les juges de Strasbourg ont souligné que les droits de M. Canonne étaient dans cette affaire en concurrence avec ceux de la jeune femme qui demandait la reconnaissance juridique de sa filiation. Et que les tribunaux nationaux étaient libres de faire prévaloir les droits de celle-ci.
Pour le reconnaître comme père, les juridictions françaises "ne se sont pas fondées sur le seul refus de M. Canonne de se soumettre à l'expertise génétique demandée", a par ailleurs insisté la CEDH. Ce refus a été considéré comme un "élément supplémentaire tendant à prouver" la paternité du requérant, qui venait s'ajouter à des documents et à des témoignages allant dans le même sens, a-t-elle ajouté, validant de fait une jurisprudence de la justice française.
Ce même raisonnement juridique a été récemment mis en avant dans une affaire au fort retentissement médiatique, concernant la reconnaissance de l'homme d'affaires Dominique Desseigne comme le père de l'enfant de l'ancienne ministre Rachida Dati.
Le refus par M. Desseigne de se soumettre à un test génétique avait été considéré comme un élément de preuve de sa paternité, mais le tribunal de grande instance de Versailles avait précisé dans son jugement d'octobre 2014 qu'il n'était pas le seul élément à avoir fondé sa décision.
L'arrêt rendu jeudi par la CEDH est définitif: il ne peut pas faire l'objet d'un recours.













 
LU AILLEURS 13:22

Le «viagra féminin» en voie d’approbation aux Etats-Unis

Un comité-conseil de l’Agence américaine des médicaments (FDA) recommande d’approuver le «viagra féminin», une pilule à prendre régulièrement qui permettrait aux femmes en manque de désir sexuel de le retrouver. Cette décision fait débat aux Etats-Unis, tant l’implication de la société pharmaceutique qui produit ce médicament expérimental est grande
Un pas vers l’égalité sexuelle, se réjouissent certaines. Le pied dans la porte permettant à l’industrie pharmaceutique de faire approuver des médicaments sans grand effet, rétorquent d’autres. A la suite d’une très intense campagne de lobbying, un gremium de l’Agence américaine pour les médicaments (Food and Drug Administration, FDA) vient de recommander l’approbation de ce que d’aucuns appellent le «viagra féminin», une pilule à prendre régulièrement qui permettrait aux femmes en manque de désir sexuel de le retrouver; cette affection toucherait 7% des femmes préménopausées, indique Sprout Pharmaceuticals, l’entreprise qui produit cette pilule. C’est ce que relate un article du New York Times, qui était présent lors de la séance d’informations et témoignages qui a précédé cette décision, le 4 juin 2015. La décision finale de la FDA elle-même doit tomber d’ici le 18 août prochain; mais la FDA va rarement à l’encontre de son comité-conseil.
Le débat autour de ce traitement expérimental n’est pas nouveau, suscitant depuis des années des discussions acharnées dans les cénacles scientifiques et pharmaco-industriels. Sprout Pharmaceuticals a d’ailleurs acquis en 2011 le brevet pour la molécule impliquée, le flibanserin, après que son développeur initial, la société allemande Boehringer Ingelheim, a lâché l’affaire après le premier échec devant la FDA en 2010. L’agence américaine avait en effet déjà refusé par deux fois de valider ce médicament, la seconde en fois en 2013, rappelle The Guardian.
Pour cette troisième tentative, un comité-conseil de la FDA a voté à 18 voix contre 6 la recommandation d’autoriser le flibanserin pour les femmes chez qui la baisse de désir n’est pas attribuable à une autre cause, comme une maladie ou des difficultés relationnelles. Ceci pour autant que des mesures soient mises en place pour limiter la prescription de ce médicament et, peut-être, pour imposer aux médecins d’obtenir un certificat pour agir ainsi.
Ce résultat est l’issue d’une campagne massive menée par un groupe de femmes, réunies sous la bannière Even the Score (trad. Egaliser les scores), qui accusaient la FDA d’avoir favorisé les hommes en ayant approuvé le viagra masculin, mais qui sont aussi soutenues par Sprout Pharmaceuticals.
Comme le détaille le New York Times, la discussion a été animée, les effets avérés de ce nouveau médicament étant modestes, bien que corroborés dans trois récents essais cliniques ayant fourni des résultats qualifiés de «numériquement petits mais statistiquement significatifs». Dans l’un, les femmes l’ayant pris part avaient en moyenne deux à trois rapports «sexuellement satisfaisants» par mois, avant d’entamer le traitement. En ingérant la nouvelle pilule rose, ce nombre a crû, mais en moyenne seulement d’une unité supplémentaire par rapport aux patientes qui avaient reçu un placebo. «Les besoins insatisfaits [chez certaines femmes] semblent être si forts que même un médicament avec des effets modestes devrait être approuvé, avec de fortes limitations», a confié au quotidien américain Tobias Gerhard, un membre du comité-conseil aussi expert en sécurité des médicaments à l’Université du New Jersey. «Les critiques disent que l’amélioration ne serait que modeste. Mais, oh, que ne donnerais-je pas pour avoir même une modeste amélioration», a témoigné Katherine Campbell, une des membres du groupe Even the Score, dont le voyage depuis son Etat de l’Indiana a été financé par Sprout, souligne le New York Times.
Le principe actif du médicament, le flibanserin, est «une molécule qui agit sur le système nerveux central, donc différemment du viagra masculin,expliquait au Temps en 2010 Francesco Bianchi- Demicheli, psychiatre et sexologue aux Hôpitaux universitaires de Genève. Elle stimule les circuits de la dopamine, un neurotransmetteur cérébral activé dans le désir.» Pour faire court: le premier a un effet mécanique, le second agit sur le cerveau. Pilule miracle? Non, selon le médecin: «Les troubles du désir chez la femme sont un phénomène très complexe qui peut avoir une multitude de causes. Par exemple, s’ils sont causés par une dépression, ce qui est souvent le cas, la seule chose à faire, c’est soigner la dépression. Une fois le diagnostic posé, on peut entrer en matière. Dans certains cas, il est possible qu’un coup de pouce pharmacologique puisse servir d’appoint utile, par exemple lors d’une thérapie sexuelle.»
Un autre aspect a fait longtemps débattre les experts de la FDA, celui de l’importance des effets secondaires, qui ne sont pas inexistants: baisse de pression, évanouissement, nausée et vertiges. Des effets qui peuvent encore s’aggraver en cas de consommation simultanée d’alcool ou d’autres médicaments.
Les réactions à cette décision du comité-conseil de la FDA sont diverses. «Aujourd’hui, nous écrivons un nouveau chapitre dans la lutte pour l’égalité dans la santé sexuelle», a dit Susan Scanlan, responsable du mouvement Even the Score. Une coalition qui inclue plusieurs associations de femmes (National Council of Women’s Organizations,Jewish Women International, Nurse Practitioners in Women’s Health). Les supportrices de cette nouvelle pilule avancent aussi que ne pas l’approuver pourrait décourager l’industrie pharmaceutique de se pencher sur les problèmes de désir sexuel féminin, et encouragerait les femmes à se fournir en pilules douteuses sur Internet.
A l’inverse, «approuver cette molécule va établir le pire des précédents: que des compagnies [pharmaceutiques] qui dépensent assez d’argent puissent contraindre la FDA à approuver des médicaments inutiles et dangereux», a pour sa part déclaré devant le comité-conseil Adriane Fugh-Berman, de l’Université de Georgetown, qui est aussi directrice dePharmedOut, entité qui questionne l’influence de l’industrie pharmaceutique sur la pratique de la médecine. Elle a aussi souligné que les quelques essais cliniques n’avaient été menés que sur des femmes en bonne santé et qu’une autorisation de prescrire ce médicament expérimental trop large pourrait conduire à «une épidémie d’effets secondaires». «Le problème avec la flibanserin n’est pas un biais de genre à la FDA, mais la molécule elle-même», insiste de son côté dans leGuardian le National Women’s Health Network, qui a envoyé une lettre en ce sens à la FDA. Michele Orza, la représentante des consommatrices au sein de ce même comité, a elle déclaré que «les femmes en baisse de désir méritent mieux.»
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/7ff08140-0b6d-11e5-b8f6-5d331e67f11f/Le_viagra_f%C3%A9minin_en_voie_dapprobation_aux_Etats-Unis 

L'Eglise envisage un pardon exceptionnel pour les croyantes ayant avorté

AFP Publié le - Mis à jour le
International


Les femmes ayant avorté et les personnes qui les ont aidées pourront être absoutes à l'occasion du prochain "Jubilé de la miséricorde", selon une initiative du pape François qui n'altère en rien la condamnation sans appel de cet acte au sein de l'Eglise.
Selon le droit canon de l'Eglise catholique, l'avortement est une faute particulièrement grave punie d'excommunication automatique, à moins qu'il n'ait eu lieu sous la contrainte.
Mais le pape argentin, qui le qualifie d'"horreur", a montré à plusieurs reprises qu'il était sensible au sort individuel des millions de femmes, dont de nombreuses catholiques, qui interrompent leur grossesse chaque année.
Alors que le Jubilé extraordinaire, prévu de décembre 2015 à novembre 2016, est une occasion pour les catholiques d'obtenir le pardon de leurs péchés, l'archevêque italien Rino Fisichella, coordinateur du Jubilé, a révélé ces derniers jours à l'agence italienne Ansa que l'avortement en ferait partie.
Pour cette "Année sainte", des milliers de prêtres seront envoyés comme "missionnaires" pour apporter la miséricorde aux gens dans les endroits les plus reculés et leur donner le sacrement de la "réconciliation", la pénitence exprimée dans la confession.
"Parmi les possibilités de pardon accordées au missionnaires de la miséricorde, il y aura aussi l'avortement", a déclaré Mgr Fisichella.
Les évêques peuvent déjà autoriser certains ou tous les prêtres de leur diocèse à pardonner cette faute, à des moments particuliers des temps liturgiques comme l'Avent (avant Noël) ou le Carême (avant Pâques), ou des événements comme en ce moment dans le diocèse de Turin à l'occasion de l'ostension du Saint-Suaire, a rappelé le cardinal.
Ce pardon pourra être accordé aux femmes ayant avorté, mais aussi aux médecins ou à toute personne qui les aura aidées. A condition évidemment d'exprimer un "vrai repentir".
Malentendus médiatiques
"L'avortement reste un péché, et le pape n'a pas décidé de l'abroger", a tout de suite rappelé Mgr Valasio De Paolis, un cardinal conservateur redoutant tout malentendu dans les médias.
"Il est normal, à l'occasion d'un Jubilé, qui plus est sur la miséricorde, que l'Eglise (...) lève tous les obstacles pour permettre l'absolution d'un péché très grave comme l'avortement", a-t-il expliqué au journal La Nazione.
Dans le cadre de ce Jubilé, le pontife argentin entend multiplier les initiatives concrètes pour toucher le plus grand nombre.
Ainsi, plutôt que d'obliger chacun à venir franchir à Rome les "portes saintes" des quatre grandes basilique pour obtenir le pardon de ses péchés, il a demandé que les fidèles puissent aussi plus simplement franchir une "porte sainte" dans leur cathédrale.
La question de l'avortement est délicate pour l'Eglise, souvent accusée d'insensibilité vis-à-vis des filles et des femmes violées, en particulier dans les périodes de conflit. Comme ses prédécesseurs, le pape François condamne clairement l'avortement. Mais il prononce rarement le mot et préfère dénoncer régulièrement la "culture du déchet".
En 2009, le Vatican avait soutenu l'archevêque de Recife, au Brésil, qui avait excommunié une mère et des médecins ayant fait avorter une fillette de neuf ans, violée par son beau-père, en estimant que le viol était "moins grave que l'avortement". Mais de nombreuses voix critiques s'étaient élevées, y compris dans les plus hautes sphères de l'Eglise.
François insiste lui-même sur la nécessité de trouver des solutions plus justes, et a récemment parlé à des évêques sud-africains des "profondes blessures morales et physiques" endurées par de nombreuses femmes.
En septembre 2013, dans une interview à la revue jésuite Civilta Cattolica, le pontife argentin avait cité l'exemple d'une femme qu'il connaissait: "Elle avait subi l'échec de son mariage pendant lequel elle avait avorté: elle s'est ensuite remariée et elle vit à présent sereine avec cinq enfants. L'avortement lui pèse énormément et elle est sincèrement repentie. Elle aimerait aller plus loin dans la vie chrétienne. Que fait le confesseur?".

Paraguay: violée et enceinte à 10 ans, elle n'est pas autorisée à avorter

SOCIETE | Mis à jour le vendredi 8 mai 2015 à 21h42













Âgée de 10 ans et enceinte de cinq mois, une fillette du Paraguay, violée par son beau-père, s'est vu refuser un avortement et a été admise dans un hôpital d'Asuncion où se trouvent cinq adolescentes déjà mères ou sur le point d'accoucher.
Amnesty International a lancé une campagne afin que l'avortement soit autorisé. Car au Paraguay l'interruption volontaire de grossesse est proscrite par la Constitution. Elle est toutefois tolérée par le Code pénal jusqu'à 20 semaines en cas de danger pour la mère.
Pesant seulement 34 kg avant sa grossesse, la fillette, qui aura 11 ans le 25 mai, "est en danger", affirme l'ONG spécialisée dans la défense des droits humains et dont le siège est à Londres.
Peine perdue. La justice comme les autorités locales, appuyées par l'Eglise catholique et divers organismes civils, ont fermement écarté cette option, arguant notamment de l'état avancé de la grossesse (23 semaines).
Les médecins affirment que la fillette va bien et que la grossesse est "normale". "Elle n'a ni douleurs ni complications", a déclaré la médecin Dolores Castellanos, cheffe du service Enfance et Adolescence de l'hôpital de la Croix-Rouge à Asuncion.
La Dr. Castellanos, chargée par le ministère de la Santé de suivre la très jeune future mère, la décrit comme "menue", sympathique et affable: "Elle mesure 1,39 m et prend du poids. De 34, elle arrive à 40 kilos". Cependant, elle a mis en garde sur les risques posés par un poids faible et une tension élevée "comme pour toutes celles qui conçoivent de façon précoce".
"Nous avons déjà eu d'autres expériences. L'an dernier, une fillette de 10 ans a accouché (...) Elle s'est bien remise", selon la médecin.
Des partis de gauche minoritaires ont réclamé la dépénalisation de l'avortement
A l'hôpital, la fillette violée, dont la mère accusée notamment de négligence est en détention, a rejoint cinq adolescentes de 13, 14 et 16 ans, qui ont déjà accouché ou s'apprêtent à le faire.
"C'est la plus petite", a précisé le Dr. Castellanos, qui a prescrit un régime enrichi en protéines, fer, calcium et liquides, et recommandé un exercice normal dans l'enceinte du foyer pour mères de la Croix-Rouge.
"Chaque jour, deux fillettes âgées de 10 à 14 ans accouchent" au Paraguay, selon l'agence de protection de l'enfance des Nations unies, l'Unicef, qui a alerté sur ce problème.
"Ces cas sont la conséquence d'abus sexuels et, dans la majorité des situations, d'abus sexuels répétés face auxquels les victimes n'ont pas reçu la protection opportune et appropriée", a expliqué Andrea Cid, responsable de l'Unicef au Paraguay.
Selon elle, 650 fillettes de 10 à 14 ans ont accouché et 20 000 jeunes filles de 15 à 19 ans sont tombées enceintes en 2014.
Fait inhabituel, le dernier cas en date a provoqué un débat au Parlement, les élus exigeant un rapport au ministère de la Santé. Et des partis de gauche minoritaires ont réclamé la dépénalisation de l'avortement.
Mais pour le ministre de la Santé, Antonio Barrios, ancien médecin de famille du président conservateur Horacio Cartes, l'affaire est entendue: "La grossesse ne sera pas interrompue. L'avortement a été totalement écarté", a-t-il martelé cette semaine.
La fillette est hospitalisée depuis que sa mère l'a emmenée consulter le 21 avril pour des soupçons de tumeur abdominale. Des examens ont révélé une grossesse avancée. Elle a alors accusé son beau-père, âgé de 42 ans et aujourd'hui en fuite, de l'avoir violée.
"L'enfant était toujours aux mains de ce monsieur parce que sa mère travaillait, employée dans une cantine scolaire. C'est lui qui s'occupait d'elle. Il allait même aux réunions de parents d'élève. Elle était totalement à sa merci", a raconté la procureure Monalisa Muñoz.
Belga

Paraguay: violée et enceinte à 10 ans, elle doit poursuivre sa grossesse

Âgée de 10 ans et enceinte de cinq mois, une fillette du Paraguay, violée par son beau-père, s’est vu refuser un avortement et a été admise dans un hôpital d’Asuncion où se trouvent cinq adolescentes déjà mères ou sur le point d’accoucher.
Amnesty International a lancé une campagne afin que l’avortement soit autorisé. Car au Paraguay l’interruption volontaire de grossesse est proscrite par la Constitution. Elle est toutefois tolérée par le Code pénal jusqu’à 20 semaines en cas de danger pour la mère.
Pesant seulement 34 kg avant sa grossesse, la fillette, qui aura 11 ans le 25 mai, «est en danger», affirme l’ONG spécialisée dans la défense des droits humains et dont le siège est à Londres.
Peine perdue. La justice comme les autorités locales, appuyées par l’Église catholique et divers organismes civils, ont fermement écarté cette option, arguant notamment de l’état avancé de la grossesse (23 semaines).
Les médecins affirment que la fillette va bien et que la grossesse est «normale». «Elle n’a ni douleurs ni complications», a déclaré à l’AFP la médecin Dolores Castellanos, cheffe du service Enfance et Adolescence de l’hôpital de la Croix-Rouge à Asuncion.
La Dr. Castellanos, chargée par le ministère de la Santé de suivre la très jeune future mère, la décrit comme «menue», sympathique et affable: «Elle mesure 1,39 m et prend du poids. De 34, elle arrive à 40 kilos».
Cependant, elle a mis en garde sur les risques posés par un poids faible et une tension élevée «comme pour toutes celles qui conçoivent de façon précoce».
«Nous avons déjà eu d’autres expériences. L’an dernier, une fillette de 10 ans a accouché (...) Elle s’est bien remise», selon la médecin.
À l’hôpital, la fillette violée, dont la mère accusée notamment de négligence est en détention, a rejoint cinq adolescentes de 13, 14 et 16 ans, qui ont déjà accouché ou s’apprêtent à le faire.
«C’est la plus petite», a précisé le Dr. Castellanos, qui a prescrit un régime enrichi en protéines, fer, calcium et liquides, et recommandé un exercice normal dans l’enceinte du foyer pour mères de la Croix-Rouge.
«Chaque jour, deux fillettes âgées de 10 à 14 ans accouchent»au Paraguay, selon l’agence de protection de l’enfance des Nations unies, l’Unicef, qui a alerté sur ce problème.
«Ces cas sont la conséquence d’abus sexuels et, dans la majorité des situations, d’abus sexuels répétés auxquels les victimes n’ont pas reçu la protection opportune et appropriée», a expliqué à l’AFP Andrea Cid, responsable de l’Unicef au Paraguay.
Selon elle, 650 fillettes de 10 à 14 ans ont accouché et 20 000 jeunes filles de 15 à 19 ans sont tombées enceintes en 2014.
Fait inhabituel, le dernier cas en date a provoqué un débat au Parlement, les élus exigeant un rapport au ministère de la Santé. Et des partis de gauche minoritaires ont réclamé la dépénalisation de l’avortement.
Mais pour le ministre de la Santé, Antonio Barrios, ancien médecin de famille du président conservateur Horacio Cartes, l’affaire est entendue: «La grossesse ne sera pas interrompue. L’avortement a été totalement écarté», a-t-il martelé cette semaine.
La fillette est hospitalisée depuis que sa mère l’a emmenée consulter le 21 avril pour des soupçons de tumeur abdominale. Des examens ont révélé une grosses avancée. Elle a alors accusé son beau-père, âgé de 42 ans et aujourd’hui en fuite, de l’avoir violée.
«L’enfant était toujours aux mains de ce monsieur parce que sa mère travaillait, employée dans une cantine scolaire. C’est lui qui s’occupait d’elle. Il allait même aux réunions de parents d’élève. Elle était totalement à sa merci», a raconté la procureure Monalisa Munoz.

http://www.lalibre.be/actu/international/l-eglise-envisage-un-pardon-exceptionnel-pour-les-croyantes-ayant-avorte-5550599235704bb01c3c34ab 
suisse 12:13

Le recours à la fécondation in vitro est en recul en Suisse

ATS
La législation suisse assez restrictive pousse les couples à chercher des traitements à l’étranger. (AFP)
La législation suisse assez restrictive pousse les couples à chercher des traitements à l’étranger. (AFP)
La fécondation in vitro continue de reculer en Suisse. En 2013, 6180 couples ont eu recours à cette méthode, soit 141 de moins (- 2%) que l’année précédente. Le nombre d’enfants nés vivants a également baissé de 5%
La tendance à la baisse s’observe depuis 2010. Le nombre de femmes qui ont commencé un traitement dans l’année a même reculé de 7%. Cela concerne aussi bien les personnes domiciliées en Suisse que celles venues de l’étranger, indiquent les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiés jeudi. Ces derniers représentaient 16% de l’ensemble des couples traités, contre 18% en 2012.
La législation suisse assez restrictive pousse les couples à chercher des traitements à l’étranger. Mais le changement de législation sur la FIV, soumis au peuple en juin prochain, pourrait changer la donne.
Aujourd’hui, la Suisse autorise le développement d’uniquement trois embryons qui doivent être implantés immédiatement. A l’avenir, la barre serait placée à douze. L’interdiction de conserver des embryons serait supprimée. Ainsi, les femmes qui recourent à une FIV pourraient se faire implanter un seul embryon et congeler les autres, évitant le risque d’une grossesse multiple.
Naissances multiples en baisse
Le nombre d’enfants nés vivants est quant à lui passé de 1993 en 2012 à 1891 en 2013. Il y a eu 500 jumeaux et douze triplés. Les naissances multiples ont représenté 15,5% de l’ensemble des accouchements liés à une procréation médicalement assistée, soit le taux le plus bas enregistré depuis 2002. Le nombre de bébés nés de mères résidant en Suisse représente un peu moins de 2%.
Le traitement a permis d’aboutir à une grossesse chez 36,3% des femmes, une proportion relativement stable depuis 2007. Trois-quarts des grossesses ont pu être menées à terme. L’infertilité masculine reste le motif le plus fréquent (39%) pour recourir à la fécondation in vitro. L’infertilité des deux partenaires représente 31% et l’impossibilité d’avoir des enfants chez les femmes 17%.
Femmes un peu plus âgées
Les femmes ayant commencé un traitement en 2013 avaient en moyenne 36,2 ans et leur partenaire 39,4 ans, des données relativement constantes par rapport aux années précédentes. En comparaison, l’âge moyen des femmes à la maternité était en Suisse de 31,6 ans en 2013.
L’OFS publie cette statistique depuis 2005. Elle prend en compte les données des 26 centres de procréation médicalement assistée pour la fécondation extra-utérine utilisant les méthodes FIV - fécondation par réunion en éprouvette d’ovocytes et de spermatozoïdes - et ICSI (injection intracytoplasmique de spermatozoïde), cette dernière consistant à injecter directement un spermatozoïde dans l’ovule.















Mortalité maternelle et néonatale : la grande inégalité

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

Dans beaucoup de pays, avoir un enfant demeure une aventure périlleuse : selon le rapport annuel de l'Unicef, plus d'un demi-million de femmes meurent tous les ans, dans le monde, à la suite d'une grossesse ou d'un accouchement difficile. "Alors que le nombre de décès d'enfants de moins de 5 ans a fléchi depuis 1990, la mortalité maternelle reste un problème obstinément insoluble", regrette le document rendu public par le Fonds des Nations unies pour l'enfance, jeudi 15 janvier.
Cette mortalité maternelle est souvent associée à une forte mortalité des nourrissons : tous les ans, près de 4 millions de bébés meurent dans les vingt-huit jours qui suivent leur naissance. Beaucoup d'entre eux ont vu leur mère succomber : selon des recherches menées en Afghanistan, 74 % des nourrissons vivants à la naissance dont la mère est décédée après l'accouchement ne parviennent pas à survivre.
ABSENCE DE SUIVI MÉDICAL
Deux continents – l'Afrique et l'Asie – concentrent à eux seuls plus de 95% de la mortalité maternelleet près de 90% des décès de nourrissons. La Sierra Leone affiche le taux de décès maternels le plus élevé du monde, et deux pays – l'Inde et le Nigeria – regroupent un tiers des décès de la planète. Aujourd'hui comme hier, la mortalité maternelle et néonatale est associée à la pauvreté : selon les Nations unies, plus de 99% des décès d'accouchées ou de nouveau-nés surviennent dans des pays en voie de développement.
Malgré les efforts de ces dernières années, le fossé entre les pays riches et les pays pauvres reste abyssal : l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest comptabilisent 1100 décès maternels pour 100 000 naissances contre seulement 8 dans les pays industrialisés, des chiffres qui n'ont pas évolué entre 1990 et 2005. "Pour une femme des pays les moins avancés, le risque moyen, sur la vie entière, de mourir de complications liées à la grossesse et à l'accouchement est 300 fois plus élevé que pour une femme vivant dans un pays industrialisé, note l'Unicef. Aucun autre taux de mortalité ne va aussi loin dans l'inégalité."
Les origines de ces records de mortalité sont connues : dans les pays les moins avancés, les femmes accouchent à domicile, sans suivi médical et sans l'assistance d'un personnel qualifié. "La plupart des décès maternels sont liés à des complications obstétricales – hémorragies post-partum, infections, éclampsie [caractérisée par des convulsions] ou travail prolongé ou dystocique [difficile], entre autres", constate l'Unicef. Le paludisme, l'anémie, le sida ou les parasites intestinaux fragilisent par ailleurs les femmes enceintes de ces pays.
Pour les nourrissons, les facteurs de risque sont étroitement liés à l'état de santé et aux conditions de vie des futures mères. "Le retard de croissance intra-utérin, qui se définit par une croissance insuffisante du fœtus pendant la grossesse, représente l'un des principaux risques de décès périnatal, souligne le document de l'Unicef. Tout comme l'insuffisance pondérale, il est associé à la dénutrition et à la mauvaise santé de la mère, entre autres facteurs."
Malgré ce constat, l'Unicef estime que les objectifs du Millénaire pour le développement – réduire de 75 % la mortalité maternelle entre 1990 et 2015 – ne sont pas hors de portée. "Les études révèlent que 80 % des décès maternels pourraient être évités si les femmes avaient accès à des services essentiels de maternité et à des soins de santé de base", affirme Ann Veneman, la directrice générale de l'Unicef. Selon cette organisation, il existe des solutions "peu coûteuses" qui permettraient de faire reculer la mortalité maternelle et néonatale dans les pays pauvres.
Amélioration des conditions d'hygiène et de la nutrition, accès aux soins prénatals, présence d'un agent de santé qualifié lors de l'accouchement, visites postnatales : le Fonds des Nations unies plaide en faveur d'un "continuum de soins" reliant les familles et les communautés aux systèmes de santé. Mais l'organisation internationale y ajoute une kyrielle de mesures allant de la distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticides à la vaccination des femmes enceintes, en passant par l'accès à l'eau potable.
APPROCHE CULTURELLE
Pour être efficaces, ces politiques de santé doivent, selon l'Unicef, s'accompagner d'un réel progrès en matière de droits des femmes. Accès à l'éducation, développement de la planification familiale, lutte contre les violences sexuelles, les mariages arrangés et les grossesses précoces : "L'éducation des filles et des jeunes femmes est l'un des meilleurs moyens de briser le piège de la pauvreté et de créer un milieu favorable à la santé maternelle et néonatale", estime Ann Veneman.
L'Unicef plaide donc en faveur d'une approche sanitaire, mais aussi culturelle, économique et sociale. "La discrimination fondée sur le sexe peut empêcher les filles et les femmes de chercher à obtenir ou de bénéficier de soins de santé adéquats et d'une préparation à la vie active, essentielle pour les protéger contre les infections sexuellement transmissibles, la violence, les mauvais traitements et l'exploitation", note le rapport. Les études montrent ainsi que les petites filles qui sont allées à l'école se marient plus tard que les autres, ont moins d'enfants que celles-ci, respectent mieux les calendriers de vaccination et portent une attention plus soutenue à la qualité de l'alimentation.


















S'il vous plaît, dessine-moi un vagin...

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Love & Sex Une journaliste a demandé à des hommes de dessiner un vagin...
Si certains hommes pensent être des pros pour apporter du plaisir à une femme, peu connaissent l'anatomie des organes féminins. Elizabeth Plank, journaliste pour le site américain Mic, a justement eu l'idée de les tester. Elle leur a présenté une feuille blanche et demandé de dessiner un vagin. Étonnement, gêne, rires, ils se sont prêtés au jeu. L'exercice pouvait paraître simple, mais à voir le résultat, ce n'est pas le cas.

L'objectif de cette « enquête journalistique » était de montrer que l'homme américain, même bien éduqué, ignore comment fonctionne l'anatomie féminine. Voilà donc de quoi expliquer les dérapages machistes et sexistes de certains politiciens : "Si les hommes ne connaissent pas les bases sur le corps féminin, comment peuvent-ils légiférer dessus", s'interroge Elizabeth Plank. La journaliste fait bien entendu référence aux récentes déclarations des Républicains Mike Huckabee et Rick Santorum. L'un a suggéré qu'il fallait un contrôle des naissances car les femmes étaient incapables de maîtriser leur libido, et l'autre a déclaré que cancer du sein et avortement sont liés. De quoi faire bondir !
Ceci dit, cet exercice est intéressant. Si les hommes ont du mal à se représenter la forme d'un vagin, combien de femmes y arrivent-elles également ?
http://www.lalibre.be/lifestyle/love-sex/s-il-vous-plait-dessine-moi-un-vagin-549a9906357028b5e9a5c915
















Les femmes dessinent leur pénis idéal

Rédaction lifestyle Publié le - Mis à jour le
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Love & Sex Même si la majorité d'entre elles s'accordent à dire que la taille idéale du pénis se situe entre 15 et 17 centimètres, chaque femme a ses petites préférences en la matière. Le magazine américain Elite Daily a demandé à plusieurs femmes de dessiner leur pénis idéal. Elles se sont prêtées au jeu avec concentration et humour. Une chose est sûre : elles se débrouillent pas trop mal. Ce qui n'était pas le cas quand des hommes à qui, lors d'une expérience similaire dans le passé, il était demandé de dessiner un vagin.
http://www.lalibre.be/lifestyle/love-sex/les-femmes-dessinent-leur-penis-ideal-5530cde33570fde9b2be4a69 

Comment jouissent les femmes ?

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

D’abord, on sourit. Dans une enquête publiée, mercredi 17 décembre, en amont de la confidentielle « Journée mondiale de l’orgasme » du 21 décembre – dont le mot d’ordre reste obscur – l’IFOP publie une enquête intitulée « Les Françaises et l’orgasme ». Fini de rire dès l’introduction : le sujet est très sérieux. « Les freins et les sources du plaisir féminin sont peu abordés dans les grandes enquêtes sur la sexualité alors même qu’ils constituent une des questions fondamentales de la sexologie contemporaine », explique à juste titre le respectable institut de sondage.

De grandes questions se posent en effet : l’orgasme féminin est-il vaginal ou clitoridien, le point G existe-t-il et, si oui, où ? L’enquête, financée par le site de « webcams gratuites sexe live » CAM4.fr, et réalisée auprès de 1 006 Françaises représentatives de la population féminine de plus de 18 ans par questionnaires auto administrés sur ordinateur du 25 au 27 novembre, fournit un certain nombre de réponses.

Deux tiers des femmes disent avoir déjà simulé

Premier enseignement : les femmes jouissent moins que les hommes. Une femme sur trois (33 %) dit n’avoir pas eu d’orgasme au cours de son dernier rapport sexuel, soit une proportion cinq fois plus grande que leur partenaire (6 %). Au total, seules 60 % des femmes en couple ont « souvent » un orgasme avec leur partenaire actuel, 27 % « parfois » ou « assez rarement » (8 %) et 5 % jamais. Certaines catégories de femmes disent avoir plus de difficultés à jouir que d’autres : les jeunes de moins de 25 ans, les cadres et professions intellectuelles supérieures, les personnes en surpoids ou obèses.
Au total, seules 6 % des femmes disent avoir un orgasme tous les jours ou presque, 37 % au moins une fois par semaine, 31 % au moins une fois par mois, 7 % moins d’une fois par mois – ces chiffres sont corrélés avec la fréquence de l’activité sexuelle. Résultat : près des deux tiers des femmes interrogées disent avoir déjà simulé l’orgasme au cours de leur vie. La satisfaction sexuelle rejaillit pourtant sur toute la vie de couple : le degré de satisfaction des femmes quant à leur vie sentimentale est étroitement lié à la fréquence de leurs orgasmes, selon l’enquête.
Après le constat, les causes : la sexualité reste trop « phallocentrée ». « Les techniques de coït les plus pratiquées ne sont pas toujours celles les plus à même de procurer du plaisir à la gent féminine », explicite l’IFOP. Ainsi, la pénétration vaginale, qui est de loin l’acte sexuel le plus pratiqué (83 % des femmes la pratiquent souvent), ne permet d’atteindre l’orgasme facilement que pour 28 % des femmes, contre 38 % dans le cadre d’une pénétration vaginale accompagnée d’une stimulation clitoridienne et 30 % grâce à un cunnilingus.

La stimulation clitoridienne la plus efficace

L’IFOP entend donc livrer ainsi les clés du plaisir féminin : c’est la double stimulation (vaginale et clitoridienne) qui permet au plus grand nombre de Françaises de jouir « très facilement » – mais sa prévalence est deux fois moins importante que la pénétration vaginale seule. L’institut appelle à « relativiser l’opposition classique et désormais désuète entre orgasme vaginal et clitoridien », tout en précisant que les pratiques les plus efficaces pour atteindre l’orgasme impliquent toutes une stimulation du clitoris.
Enfin, l’institut passe en revue les positions les plus adéquates. En numéro 1, le « missionnaire » reste une valeur sûre. Mais les positions où la femme est active, longtemps réprouvées par la morale, sont efficaces, en particulier « l’Andromaque » (où la femme est au-dessus de l’homme) et le « gaufrier » (la femme est allongée sur l’homme). La « levrette », en revanche, bien que très pratiquée, n’arrive qu’au quatrième rang en termes d’efficacité derrière les précédentes. « Cet écart entre sa prévalence et son efficacité tend à renforcer l’idée selon laquelle elle répondrait plus à des fantasmes masculins que féminins », relève l’IFOP. Lacune de cette enquête : elle n’aborde pas le rôle, pourtant réputé essentiel, des préliminaires.




















Québec met fin à la gratuité des services de procréation assistée

Publication: Mis à jour:
IN VITRO FERTILIZATION

QUÉBEC - L'accès gratuit et illimité au programme de procréation assistée sera bientôt chose du passé.
Les femmes ayant un problème de fertilité et souhaitant obtenir un coup de pouce médical devront à l'avenir acquitter le coût de la démarche, en vertu du projet de loi 20 déposé vendredi par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
Les moins riches d'entre elles pourront cependant se prévaloir d'un crédit d'impôt à la fin de l'année.
Le soutien de Québec à la procréation assistée sera donc modulé en fonction du revenu des femmes désireuses de devenir mères.
Les traitements de procréation assistée grugent 70 millions $ de fonds publics cette année.
Le projet de loi prévoit de plus resserrer les balises définissant l'accès au programme.
Seules les femmes âgées entre 18 et 42 ans pourront s'en prévaloir.
Certaines devront subir une évaluation psycho-sociale pour y avoir accès.
Actuellement, le programme est ouvert à tous, incluant les couples homosexuels et les femmes célibataires. Rien n'empêche un couple formé de deux hommes de faire appel à une mère porteuse pour avoir un enfant.
La procréation assistée est gratuite au Québec depuis le mois d'août 2010.
Le programme controversé coûte plus cher que prévu. Trop cher, a déclaré le Commissaire à la santé, Robert Salois, dans un rapport publié en juin. Dans sa forme actuelle, le programme n'est pas viable, selon lui.
Selon le commissaire, des resserrements et des balises plus claires permettraient des économies d'au moins 30 pour cent, à tout le moins avec la fécondation in vitro (FIV), qui compte pour trois quarts des coûts du programme.
On estimait au départ qu'il en coûterait 48 millions $ en 2012-2013 au Trésor public. Il en a coûté 70 millions $.
En 2012-2013, près de 8000 cycles de fécondation in vitro ont été effectués.
Rappelons que le régime public assume tous les frais relatifs aux activités médicales et aux médicaments liés à l'insémination artificielle.
Les femmes ont actuellement droit à trois cycles de fécondation in vitro payés par l'État.
Depuis sa création, le programme est disponible sans discrimination, un «bar ouvert», a déjà dit le ministre Barrette.
http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/11/28/quebec-met-fin-a-la-gratuite-des-services-de-procreation-assistee_n_6237000.html?utm_hp_ref=tw





















Violences à l'égard des femmes : (au moins) un jour pour y penser

Rédaction en ligne Publié le - Mis à jour le
Magazine À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes, des voix se lèvent pour lutter contre ces abus.


Ce 25 novembre, le monde célèbre la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes. Certaines statistiques font encore froid dans le dos, mettant en exergue les abus dont elles sont victimes.
Une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles. Malgré les campagnes de sensibilisation et d'information, 36% de femmes belges en sont victimes. 56 femmes sont violées par semaine en Belgique. Parmi elles, 25% se sont vues imposer des relations sexuelles par leur conjoint. En France, chaque année, plus 200.000 femmes sont victimes de violences conjugales.
Le film
« Les jeux de mains sont des jeux de vilains. Alors bas les pattes, tu feras moins le malin », chante Inna Modja. Défendant les droits des femmes, la chanteuse a dévoilé en mars dernier « La Valse de Marylore », un court-métrage bouleversant sur les différents types de violences conjugales: physique, psychologique et sexuelle. Le film met en scène 3 couples d'âges différents. Un message coup de poing qui rappelle que les abus envers les femmes sont présents dans toutes les strates de la société.

La campagne
La marque United Colors of Benetton lance sa campagne #EndViolenceAgainstWomen pour lutter contre les violences à l’égard des femmes. L’image choisie est forte : une femme «lapidée » avec des pétales de fleurs par un groupe d’hommes. « Une fleur à la place d'une pierre pour dire non à une violation des droits humains qui se traduit par des blessures physiques et émotionnelles indélébiles et qui se reflète dans toutes les classes sociales », explique Erik Ravelo, chef de campagne chez Fabrica, le centre de recherche en communication de Benetton Group.



Cette initiative est le fruit d’une étroite collaboration avec l'ONU et ses divers organismes, à l'occasion des «Orange Days». Du 25 novembre au 10 décembre, nous sommes invités par l’ONU « à porter (…) du orange pour appeler à l’élimination sans réserve, hésitation, ni délai de la violence contre les femmes ».



http://www.lalibre.be/lifestyle/magazine/violences-a-l-egard-des-femmes-au-moins-un-jour-pour-y-penser-5474a1a73570e74ee32ec89a

La condition de la femme en chiffres

A.D. Publié le - Mis à jour le
Ce 8 mars, la femme est célébrée dans le monde entier. Certaines statistiques font encore froid dans le dos, mettant en exergue les inégalités et les abus dont elle est victime. Petit tour d'horizon :

  • Sur notre planète, il y a légèrement plus d’hommes : 102 hommes pour 100 femmes.
  • Malgré les campagnes de sensibilisation et d'information, 36% de femmes belges sont victimes de violence physique ou sexuelle. 56 femmes sont violées par semaine en Belgique. Parmi elles, 25% se sont vues imposer des relations sexuelles par leur partenaire.
  • En Afrique et dans certains pays du Moyen-Orient, 130 millions de filles et de femmes actuellement en vie ont subi des mutilations génitales féminines.
  • Dans notre pays, la gent féminine gagne en moyenne 11 à 24% de moins que les hommes. En France, trois femmes sur quatre touchent moins d'argent que leur conjoint.
  • Les femmes vivent généralement plus longtemps que les hommes. Entre 19 et 35 ans, les hommes ont au moins 2 fois plus de risque de mourir que les femmes.
  • L’âge moyen pour un premier mariage se situait en 2010 à 29,7 ans pour les femmes et 32,1 ans pour les hommes. Trente et un mariages polygames ont été enregistrés ces six dernières années dans des communes belges.
  • C'est seulement en 2002 que la Constitution belge garantit le principe d’égalité des femmes et des hommes et favorise leur égal accès aux mandats électifs et publics.
  • Chaque année, 50 000 femmes meurent des suites d’un avortement clandestin. Et 250 000 femmes meurent des suites d’une complication de grossesse.
  • L'âge moyen pour une première grossesse est de 28 ans. En Belgique, l'avortement est autorisé jusqu'à 12 semaines. En Europe, ce droit élémentaire est limité dans certains pays, comme l'Irlande ou Chypre ou est menacé en Espagne.
  • 2/3 des analphabètes sont des femmes.
  • Dans le monde, les femmes représentent 70% de la population vivant sous le seuil de pauvreté.
  • En Arabie Saoudite,Sarah al-Souhaïmi est la première femme à être nommée à la tête d'une banque d'investissement. Soumayya Jabarti était devenue la première saoudienne à être choisie comme rédactrice en chef d'un quotidien national.
Sources : Amnesty International, Oxfam, ONU, Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), Insee, Institut pour l'Egalité des Femmes et des Hommes, Institut national d'études démographiques (Ined) Médecins du Monde.

http://www.lalibre.be/archive/la-condition-de-la-femme-en-chiffres-5318964f3570f1ef1aaa66a6

Sur le même sujet :

Les viols, ce mal que les universités américaines peinent à éradiquer

AFP Publié le - Mis à jour le






















International

Qu'est-ce que le consentement ? Où s'arrête la séduction et où commence le viol ? La polémique croissante sur les abus sexuels sur les campus américains a poussé des établissements, comme l'American University, à entamer un douloureux examen de conscience.
Au printemps dernier, la fraternité Epsilon Iota -une confrérie étudiante officieuse de cette université de Washington - a vu certains de ses courriels fuiter sur la place publique, révélant comment certains de leurs membres profitaient de la naïveté des premières années, allaient jusqu'à les droguer au GHB et échangeaient les meilleurs endroits pour passer à l'acte incognito.
"Rassurer les filles avec des jeux d'alcool dans les appartements des 'frères' pour pouvoir les baiser ensuite", préconisaient-ils ainsi dans leur correspondance.
"Ils étaient connus comme 'la fraternité des violeurs'", explique Amanda Gould, une étudiante de deuxième année. "Et pendant longtemps l'université a fermé les yeux. Mais après ça, il y a eu un tournant, ils n'ont plus eu le choix."
Amanda a créé un groupe "Plus jamais le silence" ("No more silence"), récolté 1.700 signatures pour exiger de l'université l'expulsion des auteurs de ces emails, et organisé une manifestation sur le campus pour que la direction "cesse de balayer le problème sous le tapis".
Amanda n'a jamais obtenu de rendez-vous avec le président de l'université mais elle a indirectement reçu un appui bien plus important.
Face à l'ampleur du problème, la Maison Blanche a lancé une campagne nationale. Sur les campus américains, en moyenne une étudiante sur cinq se fait violer pendant les quatre premières années de ses études et seules 12% de ces agressions sont dénoncées.
Recommandations aux universités, visites sur les campus: l'initiative "C'est notre problème" ("It is on us"), portée par le président Barack Obama lui-même, appelle chaque étudiant à "faire partie de la solution".
"Ne reste pas spectateur, deviens celui qui s'interpose", invitent les slogans dans des clips tournés lors de soirées où l'on voit des jeunes filles ivres mortes sur le point de succomber aux avances d'étudiants sans scrupule.
"La réalité c'est que les gens ne savent même pas ce qu'est un viol", constate Faith Ferber, en deuxième année à l'AU. Elle raconte ainsi le soir où, lors d'une fête, elle a eu besoin d'expliquer à un membre d'une fraternité "en chasse" que profiter d'une fille ivre qui serait incapable de consentir à quoi que ce soit, pourrait lui valoir d'être poursuivi pour agression sexuelle.
Avec une poignée d'étudiants, Faith anime des ateliers de prévention qui se multiplient sur le campus depuis l'affaire du courriel.
Ils ont obtenu de la direction de l'université que tous les membres des confréries --une dizaine enregistrées officiellement-- suivent ce programme.
Pour les autres étudiants, cela reste facultatif malgré l'ampleur du fléau: selon une étude réalisée en 2013, 18% des étudiantes de l'université confiaient avoir eu une relation sexuelle non désirée sur les six derniers mois.
Autour d'une pizza offerte, des volontaires reçoivent une présentation d'une heure sur le "consentement", la principale arme déployée sur ce campus contre les viols.
Dans une ambiance un peu guindée, deux animatrices expliquent à partir de fiches pré-rédigées que tout acte sexuel doit être précédé d'un accord consciemment formulé par les deux parties.
"Le consentement c'est sexy, c'est génial de désirer et d'être désiré", martèle l'une des animatrices.
Très peu en revanche est dit sur les moyens de ne pas se mettre en danger, la consommation d'alcool par exemple, ou le fait d'accepter de la part d'un inconnu un verre ou un trajet en voiture. "Apprendre à réduire les risques est une toute petite part, pas même essentielle, de la prévention", estime Daniel Rappaport, responsable de la prévention des violences sexuelles à l'AU.
L'objectif est de s'inspirer du "Yes, means yes" (Oui, veut vraiment dire oui), une loi que la Californie vient de voter. Si une relation sexuelle n'a pas fait l'objet d'un accord clair, elle peut être qualifiée de viol en cas de dépôt de plainte auprès de l'université. L'établissement, dont le financement public est conditionné au respect de ce principe, ne doit plus rechercher s'il y a eu viol mais s'il y a eu consentement.
Au-delà des lois, "le vrai problème c'est notre façon à nous Américains d'éduquer nos enfants", décrypte Daniel Rappaport. "Nous formons les garçons à devenir des hommes agressifs, dominants, et qui voient les femmes comme des objets de conquête." http://www.lalibre.be/actu/international/les-viols-ce-mal-que-les-universites-americaines-peinent-a-eradiquer-5472c72235707d02ac1c9758





















Une femme sur trois victime de violences conjugales dans le monde

AFP Publié le - Mis à jour le






















International

Une femme sur trois a déjà été victime de violences conjugales dans le monde, met en garde vendredi l'OMS dans une série d'études publiées dans la prestigieuse revue médicale The Lancet. Malgré l'attention accrue ces dernières années à l'égard des violences faites aux femmes et aux filles, celles-ci restent encore à un niveau "inacceptable" selon l'OMS qui juge que les efforts déployés sont insuffisants.
Dans le monde, entre 100 et 140 millions de jeunes filles et femmes ont subi des mutilations génitales, environ 70 millions de filles ont été mariées avant leurs 18 ans, souvent contre leur gré et 7% des femmes risquent d'être victimes d'un viol dans leur vie, rappellent les auteurs de l'étude.
Ces violences, "exacerbées lors de conflits et de crises humanitaires", ont des conséquences dramatiques pour la santé mentale et physique des victimes, ajoute l'OMS.
"Aucune baguette magique ne pourra supprimer les violences contre les femmes. Mais nous avons des preuves que des changements dans les mentalités et les comportements sont possibles et peuvent être réalisés en moins d'une génération", explique Charlotte Watts, professeure à l'École d'hygiène et de médecine tropicale de Londres.
L'organisation onusienne réclame plus d'investissements de la part des Etats et des donateurs pour diminuer les discriminations contre les femmes, soulignant qu'il ne s'agit pas seulement d'une problématique sociale et criminelle mais également de santé publique.
"Les personnels de santé sont souvent les premières personnes que rencontrent les femmes victimes de violence", précise le Dr Claudia Garcia-Moreno chargée de recherches contre les violences faites aux femmes à l'OMS. Et ces personnels de santé nécessitent une formation adéquate.
L'étude suggère aux décideurs politiques, personnels médicaux et donateurs internationaux cinq pistes pour accélérer les efforts. Les Etats devraient, selon elle, allouer davantage de ressources pour faire du combat contre la violence à l'égard des femmes une priorité, en reconnaissant qu'il s'agit d'un frein au développement et à l'accès à la santé. Dans le même temps, tous les leviers perpétuant les discriminations entre les sexes, dans la loi ou les institutions, devraient être levés.
La promotion de l'égalité, des comportements non-violent et de la non-stigmatisation des victimes est une nécessité, selon les auteurs. La mise en place de lois préventives s'appuyant sur la santé, la sécurité, l'éducation et la justice permettraient également de faire évoluer les mentalités.
Enfin, les Etats devraient favoriser les études et mettre en oeuvre plus rapidement les mesures qui s'avèrent les plus efficaces dans la lutte contre les discriminations entre les sexes. http://www.lalibre.be/actu/international/une-femme-sur-trois-victime-de-violences-conjugales-dans-le-monde-546ecd89357077d595

Gel d’ovocytes: la maternité doit rester privée, paroles de femmes

Josée Bélanger, directrice de l’agence Toutmorrow
«Mesdames et Messieurs, vous serez plus performants sans enfants.» Tel est en réalité le message implicite envoyé par Facebook à ses employés. Bienvenue dans le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, où la vie des gens est soumise au contrôle d’un Etat omniscient.
En aucun cas, ce projet ne s’apparente à un acte altruiste. Les entreprises californiennes surfent sur un sentiment de toute-puissance. Leur offre est consubstantielle au travail et ne vise pas le bien-être des femmes. La proposition s’apparente plutôt à un retour à une sorte d’esclavage, que la Silicon Valley amène sans avoir l’air d’y toucher.
Les femmes vont perdre leur libre arbitre, car celles qui accepteront cette proposition de procréation retardée seront plus susceptibles de bénéficier d’une promotion. N’aide-t-on pas les éléments les plus dédiés au travail? Les autres, celles qui voudront aller à leur rythme, ne seront pas promues.
Congeler ses ovocytes en cas de cancer, de maladie, pour les jours meilleurs est un acte humain compréhensible et il devrait être simple. Mais les entreprises ne peuvent endosser ce discours, sous peine d’envoyer un message totalement ambigu. Nous devons défendre les limites de notre vie privée.
■ Le curé, le clerc et le boss
Mathilde Chevée, coach d’adolescents et experte en marketing/technologies
Après la crainte de Dieu et la crainte du juge, voici venir la crainte du «boss». Il nous faut lui jurer fidélité, sans quoi, point de paradis. Refus de congeler vos œufs? Alors point de carrière. C’est le signe irréfutable – et terrifiant – que le pouvoir, et donc la morale, a changé de mains.
Historiquement, le pouvoir et la morale sont passés de l’Eglise à l’Etat. C’est l’industrie qui dicte aujourd’hui les ordres. Et ce sont donc les hommes de l’industrie qui continuent, comme au bon vieux temps, de décider ce qui est juste et souhaitable pour les femmes: cette fois, au nom du bon fonctionnement de l’entreprise. Merci à eux de penser à tout, à notre droit à donner la vie, tout comme au moment adéquat pour nous de procréer, en fonction de leurs intérêts supérieurs!osée Bélanger, directrice de l’agence Toutmorrow
«Mesdames et Messieurs, vous serez plus performants sans enfants.» Tel est en réalité le message implicite envoyé par Facebook à ses employés. Bienvenue dans le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, où la vie des gens est soumise au contrôle d’un Etat omniscient.
En aucun cas, ce projet ne s’apparente à un acte altruiste. Les entreprises californiennes surfent sur un sentiment de toute-puissance. Leur offre est consubstantielle au travail et ne vise pas le bien-être des femmes. La proposition s’apparente plutôt à un retour à une sorte d’esclavage, que la Silicon Valley amène sans avoir l’air d’y toucher.
Les femmes vont perdre leur libre arbitre, car celles qui accepteront cette proposition de procréation retardée seront plus susceptibles de bénéficier d’une promotion. N’aide-t-on pas les éléments les plus dédiés au travail? Les autres, celles qui voudront aller à leur rythme, ne seront pas promues.
Congeler ses ovocytes en cas de cancer, de maladie, pour les jours meilleurs est un acte humain compréhensible et il devrait être simple. Mais les entreprises ne peuvent endosser ce discours, sous peine d’envoyer un message totalement ambigu. Nous devons défendre les limites de notre vie privée.
■ Le curé, le clerc et le boss
Mathilde Chevée, coach d’adolescents et experte en marketing/technologies
Après la crainte de Dieu et la crainte du juge, voici venir la crainte du «boss». Il nous faut lui jurer fidélité, sans quoi, point de paradis. Refus de congeler vos œufs? Alors point de carrière. C’est le signe irréfutable – et terrifiant – que le pouvoir, et donc la morale, a changé de mains.
Historiquement, le pouvoir et la morale sont passés de l’Eglise à l’Etat. C’est l’industrie qui dicte aujourd’hui les ordres. Et ce sont donc les hommes de l’industrie qui continuent, comme au bon vieux temps, de décider ce qui est juste et souhaitable pour les femmes: cette fois, au nom du bon fonctionnement de l’entreprise. Merci à eux de penser à tout, à notre droit à donner la vie, tout comme au moment adéquat pour nous de procréer, en fonction de leurs intérêts supérieurs!
Ces contraintes nous rappellent avec violence que tant qu’il n’y aura pas suffisamment de femmes à des postes clés, les hommes qui occupent ces fonctions décideront pour elles de ce qui convient le mieux.
Congeler ou pas ses ovocytes est un choix que seront amenées à effectuer les prochaines générations. Mais ne berçons pas nos filles d’illusions. La main sur la manette biologique est encore masculine.
■ Créer un soldat industriel?
Caroline Miller, Talent Spotter, fondatrice de Head to Head
Congeler les ovocytes des femmes pour planifier la fécondation dans une logique entrepreneuriale? C’est une aberration sans nom, inventée par un monde d’abord masculin, toujours au pouvoir de notre société occidentale. Cette proposition de Facebook, Apple, Microsoft, et bientôt Google, relève du fantasme de surpuissance de l’entreprise moderne. La technologie offrirait une réponse à tous les problèmes? Ce dessein risque un jour de lui exploser à la figure.
Le rêve de l’Homme de vouloir à tout prix contrôler son corps, sa carrière, sa propre régénération, risque de le rendre un jour monstrueux. Voulons-nous d’un monde entièrement planifié comme c’est le cas dans Divergent, roman de Veronica Roth où la société est organisée en cinq factions selon le trait de caractère dominant des personnes qui les composent? Rêvons-nous d’hommes dédiés au labeur? Si nous commençons à congeler les ovocytes pour créer en différé, pourquoi finalement ne pas contrôler les gènes du futur bébé pour en faire un bon soldat d’entreprise, sorte de clone dédié au travail? Nul doute que celui-ci sera ultra-efficace, au labeur 24h/24. Il sera surtout orienté résultats et chiffres. Car ces multinationales s’intéressent aux chiffres plus qu’à la vie des humains.
■ Un processus pas anodin
Professeure Ann Catherine Kato, neuroscientifique, Faculté
de médecine, Université de Genève

La fécondation retardée est loin d’être un processus anodin. D’abord, les femmes reçoivent des hormones qui stimulent leurs ovaires afin de produire plusieurs œufs dans un même cycle. Pendant cette phase, elles consultent leur médecin fréquemment.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9ef95708-70c5-11e4-a6c2-0081b93c5d12|2





















De plus en plus de ménopauses précoces? - La Libre.be

De plus en plus de ménopauses précoces?

Laurence Dardenn

Sciences - Santé
La défaillance ou insuffisance ovarienne prématurée se définit
comme "la cessation de l'activité fonctionnelle ovarienne avant l'âge de
40 ans". Dans certains centres de procréation médicalement assistée, on
semble confronté à un nombre croissant de cas. Certains facteurs sont
connus; d'autres supposés, comme l'exposition à des produits toxiques.
Cinquante et un ans, c’est l’âge moyen auquel
les femmes accusent le coup de la ménopause en Belgique. Mais, de plus
en plus souvent, il semblerait que les gynécologues et autres
spécialistes de centres de procréation médicalement assistée (PMA)
soient confrontés à des jeunes femmes ménopausées précocement, soit
avant l’âge de 40 ans.
Tel est tout cas "le sentiment" du Pr Anne
Delbaere, du Laboratoire de recherches en reproduction humaine à
l’hôpital Erasme, à Bruxelles, qui reconnaît cependant qu’aucune donnée
scientifique ne permet pour l’instant d’objectiver cette impression. En
outre, "j’ai clairement un biais de sélection de patientèle puisque nous
sommes un centre de référence pour le don d’ovocytes", nous dit-elle,
intimement convaincue toutefois que le phénomène est sous-estimé.

La
défaillance ou insuffisance ovarienne prématurée (DOP ou IOP), pour ne
pas dire la ménopause précoce, se définit comme "la cessation de
l’activité fonctionnelle ovarienne avant l’âge de 40 ans" . D’après les
données disponibles, elle concernerait environ 1 % des femmes
caucasiennes à l’âge de 40 ans (mais certains citent le chiffre de 5 %
!), 0,1 % à l’âge de 30 ans et 0,01 % à l’âge de 20 ans. "Le chiffre
précis reste cependant difficile à évaluer car une majorité des femmes
sont sous traitement hormonal et cela masque la réalité , souligne la
gynécologue. Tant que l’on prend une pilule, on est réglée. Certaines
IOP ne seront en effet mises en évidence qu’à l’arrêt d’une
contraception ou d’un traitement hormonal."

Quant au diagnostic
d’IOP, il est posé en présence d’une aménorrhée de plus de six mois
s’accompagnant de taux de gonadotrophines élevés (FSH, ou l’hormone
folliculo-stimulante, supérieure à 40 UI//L) et de taux d’œstrogènes bas
sur au moins deux prélèvements faits à quelques semaines d’intervalle.

Des étiologies variées, connues ou non
Que
sait-on des causes et des facteurs de cette pathologie ? "Les
étiologies sont variées , nous explique encore la spécialiste. P armi
les causes connues, il y a celles d’origine iatrogène (provoquée par un
traitement). C’est par exemple le cas pour les femmes qui ont suivi une
chimiothérapie. Les autres causes connues sont des d’origine immune,
virale (comme les oreillons) ou génétique."

Reste que, dans près
de 80 % des cas, aucune étiologie n’est retrouvée. "Plusieurs
mécanismes peuvent être à l’origine d’une défaillance ovarienne
prématurée , poursuit le Pr Anne Delbaere. Le stock des ovocytes -
environ deux millions - est déterminé à la naissance; ce capital est
épuisé à la ménopause. Or, seuls quelques ovocytes vont atteindre le
stade final de maturation et être fécondables, alors que l’immense
majorité est vouée à des phénomènes de dégénérescence. Toute influence
médicamenteuse chimique et/ou intervention chirurgicale toxique pour les
ovaires pourront avoir comme conséquence une diminution de ce stock
ovocytaire."

A la recherche de nouveaux gènes
Quant
au facteur génétique, il n’est pas négligeable. "La prévalence des cas
familiaux d’IOP se situe entre 5 et 15 % soulignant l’importance de la
génétique dans la pathogenèse de l’insuffisance ovarienne, précise
encore la cheffe de clinique à l’hôpital Erasme. Néanmoins, à ce jour,
seuls quelques gènes ont pu être associés à une IOP."

Dans ce
cadre, son laboratoire travaille sur divers projets, dont la recherche
de gènes candidats responsables de l’insuffisance ovarienne prématurée.
Il s’agira pour cela d’étudier l’ADN de patientes concernées à l’hôpital
Erasme.

Parmi les causes génétiques les plus fréquentes d’ores
et déjà connues, on retrouve des anomalies du chromosomeX qui peuvent
être de nombre (monosomieX) ou de structure (délétions, translocations).
"Des régions critiques du chromosome X ont en effet été associées aux
IOP" , confirme le Pr Anne Delbaere.

Facteurs environnementaux
Comme
c’est le cas pour certains facteurs responsables de l’infertilité
masculine (voir ci-contre), l’environnement doit-il également être mis
en cause ? "L’exposition à des toxiques figure en effet parmi les
facteurs potentiellement en cause , répond notre interlocutrice. On
pourrait bien sûr imaginer que l’environnement ou certains perturbateurs
endocriniens puissent interférer avec la réserve folliculaire. Or, une
fois celle-ci épuisée, c’est irréversible. A ce jour, le seul recours en
cas d’IOP avérée est le don d’ovocyte. D’où l’importance de faire ses
enfants jeunes…"

Les Français inégaux devant la baisse de la qualité du sperme

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

Quasiment aucune région française n'y échappe : la qualité du sperme décline. Une forte baisse de la concentration de spermatozoïdes – de près d'un tiers sur une période de seize ans – avait déjà été constatée au niveau national. Le phénomène a cette fois été analysé au niveau régional par une équipe réunissant des chercheurs de l'Institut de veille sanitaire (InVS) et de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), chargés de la base de données « Fivnat ».
Mise en ligne lundi 24 février sur le site de la revue Reproduction, leur étude met en évidence que la tendance n'épargne aucune région, mais souligne des disparités. L'Aquitaine et Midi-Pyrénées présentent un déclin plus marqué que la moyenne.
Pour les auteurs, ces résultats renforcent l'hypothèse d'un effet d'une exposition environnementale à des perturbateurs endocriniens. Ces deux régions ont en effet une forte vocation agricole et la population y est particulièrement exposée aux pesticides.






















En décembre 2012, le docteur Joëlle Le Moal de l'InVS et ses collègues avaient publié dans Human Reproduction les résultats d'une étude de grande ampleur portant sur 26 000 hommes. Ils faisaient partie de couples ayant participé à un programme d'assistance médicale à la procréation (AMP) dans les 126 principaux centres de France métropolitaine, entre le 1er janvier 1989 et le 31 décembre 2005.
L'avantage de ce choix était de disposer pour chacun des participants de deux spermogrammes, ce qui renseignait sur la concentration en spermatozoïdes du sperme, sur leur morphologie (normale ou non) et leur motilité, soit leur aptitude à se déplacer. N'avaient été inclus que les hommes dont la partenaire était définitivement stérile. Les chercheurs justifiaient ce critère par le fait que les participants sélectionnés n'avaient a priori aucune raison d'avoir une qualité de sperme différente de celui de la population masculine générale.
L'étude avait montré « une diminution significative et continue de la concentration du sperme atteignant 32,2 % sur la période étudiée ». Pour un homme de 35 ans, la concentration moyenne passait de 73,6 millions de spermatozoïdes par millilitre (ml) de sperme en 1989 à 49,9 millions/ml en 2005. Fait notable, les auteurs constataient un déclin régulier d'en moyenne 1,9 % par an.
PAS D'INFLUENCE DE FACTEURS GÉNÉTIQUES

De même, le pourcentage de spermatozoïdes ayant une morphologie normale était passé de 60,9 % en 1985 à 39,2 % en 2005. Même si ces données restaient loin des niveaux où l'on commence à parler d'infertilité (en dessous de 20 millions/ml), elles n'en constituaient pas moins le marqueur d'une évolution défavorable.
Dans la nouvelle étude, « nous avons repris exactement le même échantillon et avons comparé la dynamique des tendances dans les 21 régions de France métropolitaine », explique le docteur Le Moal. L'influence de facteurs génétiques ne peut pas jouer fortement sur une période de seize ans, indique la chercheuse. L'explication relève donc plus vraisemblablement de facteurs environnementaux ou comportementaux.
« Le caractère ubiquitaire de la baisse est compatible avec l'effet de facteurs environnementaux à l'oeuvre sur tout le territoire », souligne le docteur Le Moal. Toutefois, certaines régions sortent du lot. L'Aquitaine présente une tendance linéaire plus prononcée à une diminution de la concentration en spermatozoïdes. Pour Midi-Pyrénées, qui avait la valeur moyenne la plus basse en 1989, la baisse s'est poursuivie et la région se situait toujours au dernier rang en 2005.
EVOLUTION POSITIVE EN FRANCHE-COMTÉ ET EN BRETAGNE
Ces deux régions présentaient également une tendance plus marquée que l'ensemble du territoire à une diminution du pourcentage de spermatozoïdes de morphologie normale. La Franche-Comté et la Bretagne ont connu au contraire une évolution positive.
Les populations des deux régions où l'étude met en lumière des évolutions négatives importantes n'ont pas de particularités physiques, notamment pour leur indice de masse corporelle. Ces territoires ne font pas non plus partie de ceux où les taux de consommation de tabac ou d'alcool sont les plus élevés. Les auteurs cherchent plutôt l'explication du côté des facteurs environnementaux.
Aquitaine comme Midi-Pyrénées sont fortement agricoles : l'Aquitaine est la première région française pour l'emploi dans ce secteur et la deuxième pour le nombre d'exploitations ; Midi-Pyrénées est la première région pour le nombre d'exploitations et la deuxième pour la surface cultivée, précisent les auteurs de l'étude.
Elles présentent une population importante susceptible d'être exposée à des produits tels que les pesticides, pouvant perturber le bon fonctionnement hormonal. Leurs activités viticoles « sont celles où l'on utilise le plus de pesticides proportionnellement à la surface agricole », précise Joëlle Le Moal.
« Il est très important de surveiller la qualité du sperme, car c'est un biomarqueur sensible aux expositions environnementales et corrélé à l'espérance de vie », insiste le docteur Le Moal. C'est l'objet du Réseau santé reproductive humaine et environnement général (dont l'acronyme en anglais est Hurgent), lancé en décembre 2013, par l'InVS, à l'échelon européen.

LeTemps.ch | Le sexe à Rome, une planète inconnue
genres samedi 07 décembre 2013

Le sexe à Rome, une planète inconnue

(N.D)
(N.D)
Hétéro, bi, homo… La distinction n’a pas de sens dans la société romaine, explique la latiniste Florence Dupont. L’altérité antique éclaire-t-elle notre présent?
«Une autre planète.» Une terre étrange où, en matière de sexe, tout existe, mais où la sexualité n’existe pas: ni en tant que notion, ni en tant que composante de l’identité (hétéro, bi, homo, quèsaco?). Telle est la Rome antique que révèle Florence Dupont, latiniste, professeure à l’Université Paris-VII Diderot, auteure d’une vingtaine d’ouvrages aussi ébouriffants qu’érudits*. La chercheuse était invitée jeudi par le centre interfacultaire Maison de l’histoire de l’Université de Genève pour une conférence publique aux fortes résonances avec l’actualité: «L’homosexualité, entre anciens et modernes: problèmes d’interprétation». L’occasion pour une exploration sexuelle d’une déroutante altérité.
Samedi Culturel: Le mâle romain n’est pas rendu viril par ses exploits sexuels. Au contraire…
Florence Dupont: Il existe à Rome différentes façons d’être un homme. Ceux qui s’adonnent aux plaisirs (quels qu’ils soient – les Romains ne font pas la distinction entre érotisme et nourriture), on va les appeler mollis («mou»). Ils font partie de la noblesse, ils ne font pas beaucoup de politique, ils ne font pas la guerre, ils s’adonnent à la philosophie, aux arts… Qu’ils aient une vie sexuelle ou pas, dans les deux cas, ils seront mollis. Ceux d’entre eux qui ont une activité sexuelle peuvent s’intéresser aux femmes, aux hommes, aux garçons, tout le monde s’en fiche. On considère simplement que trop, c’est trop. Si un homme est très actif sexuellement, c’est par gourmandise, parce qu’il est vorace. Ceci fait de lui quelqu’un de peu viril. A l’inverse, celui qui mène une vie austère, toute dans l’effort, dans la guerre, dans la politique, sera appelé durus («dur») et considéré comme hyperviril. Mais là aussi, trop, c’est trop: si on n’est que «dur», on devient un rustaud, une brute… Il y a un équilibre à chercher, chacun doit trouver le sien. La société vous observe, elle trouve que vous vous en tirez bien, ou pas. Il y a un jugement moral, mais pas de normes.
Pas de lois en matière de sexe?
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http://www.letemps.ch/Page/Uuid/2f0e545e-5e90-11e3-bb27-411a889f2734/Le_sexe_%C3%A0_Rome_une_plan%C3%A8te_inconnue#.UqJNfyfxubE
Inde mercredi 19 novembre 2014

Le Kama-sutra, lointain souvenir du désir

Frédéric Bobin Udaipur (Rajasthan)
Casse-noix de bétel en cuivre, Maharashtra, XVIIIe siècle. (Collection privée, Belgique)
Casse-noix de bétel en cuivre, Maharashtra, XVIIIe siècle. (Collection privée, Belgique)
Dans une Inde travaillée par les intégrismes religieux, ce traité d’érotisme est aujourd’hui perçu comme un objet de scandale. La Pinacothèque de Paris expose des sculptures et des peintures inspirées par ce texte subtil et décomplexé, datant du IVe siècle
Les statues sont adossées aux murs crème baignant dans la pénombre. Elles figurent des surasundari, ces beautés célestes indiennes. Elles ont le visage rond, parfois altéré par les éléments, le collier de perles serpentant sur une poitrine généreuse, les hanches rebondies, les cuisses dévoilées par une robe dénouée. Le port est audacieux et le geste lascif, cette griffe de l’art indien inspirée du Kama-sutra. Il y a la surasundari en «position acrobatique», la surasundari «dansant» ou la surasundari «dans l’acte d’écriture».
Dans cette salle de musée juchée sur une terrasse du palais d’Udaipur, haut lieu d’une ancienne principauté rajpute du Rajasthan, les beautés célestes attendaient, fin juillet, d’être empaquetées vers Paris. Depuis, elles sont venues enrichir la collection de pièces (sculptures, peintures, miniatures…) rassemblées à la Pinacothèque, à Paris, pour une exposition*.
L’un des acteurs principaux de cette exposition est Arvind Singh Mewar, un colosse à l’épaisse barbe blanche et à l’œil noir roulant sous une broussaille de sourcils. Il est assis à son bureau gainé d’un tapis grenat. Dans la vaste pièce aux pilastres cannelés, des miroirs géants réfléchissent la lumière du lustre de cristal ruisselant du plafond. Le palais d’Arvind Singh Mewar est le joyau d’Udaipur. Ce labyrinthe de salons donne sur des terrasses, patios et péristyles surmontés de tourelles à coupoles qui dominent, telle une falaise de marbre et de granit, un lac gris bordé de collines touffues.
Le maître des lieux se veut modeste. «Notre rôle politique est aujourd’hui limité», dit-il. Titulaire du prestigieux titre de maharana – variante de celui de maharaja –, cet héritier de la dynastie des Mewar d’Udaipur illustre la survivance d’un ordre désuet, cette aristocratie qui a régné des siècles sur des micro-Etats princiers, jusqu’à ce que l’Inde indépendante les dissolve en 1947. La descendance dut souvent se reconvertir dans la gestion hôtelière des palais, notamment au Rajasthan, où les diverses principautés de Rajput (caste guerrière devenue royale) furent particulièrement florissantes.
Arvind Singh n’est pas qu’hôtelier. Il est aussi mécène et c’est à ce titre qu’il a contribué à l’exposition de la pinacothèque. Ses langoureuses surasundari sont issues du temple Eklingji, situé à l’orée d’Udaipur, où les sculptures à flanc de sanctuaires ont longtemps dépéri sous l’action conjuguée de la mousson et de la rapine. «Beaucoup de ces objets d’art ont été vandalisés, confie le maharana. Il nous a fallu les protéger.» Les mieux préservés ont trouvé refuge au musée du palais. La spécialiste du Kama-sutra, Alka Pande, qui est également la commissaire de l’exposition de la pinacothèque, a veillé au sauvetage. Là est la mission que s’assigne l’héritier de la dynastie Mewar: «Nous devons faire preuve de compassion, nous devons être au service des autres.» Parole de maharana bienveillant.
Mais entre la légende littéraire qui fascine l’étranger et le mécénat d’un Arvind Singh Mewar, que reste-t-il du Kama-sutra dans l’Inde d’aujourd’hui? Entre le mythe et le musée, quelle est la résonance contemporaine de cet ouvrage unique, écrit en sanscrit au IVe siècle de notre ère par le sage Vatsyayana? Quel est l’héritage de ce traité d’érotisme qui prodigue ses conseils autant sur les disciplines de l’esprit et les usages sociaux entourant l’amour que sur les techniques de l’étreinte, du baiser, de la morsure, de la griffure et de toute autre position utile aux amants? Pour un chef-d’œuvre de la culture indienne, la réponse est étonnante. «Je ne suis pas sûre que l’exposition de la pinacothèque pourrait avoir lieu en l’état en Inde, affirme Alka Pande. Le Kama-sutra y est vu comme un ouvrage salace.»
Le paradoxe est énorme. L’ironie stupéfiante. Si les beautés célestes d’Udaipur passent sans doute inaperçues, pudiques finalement en dépit de leur hardiesse implicite, l’exhibition de bien des pièces de la pinacothèque, notamment celles qui mettent en scène l’accouplement, risquent fort de nourrir le scandale public à New Delhi ou à Bombay. Tel est bien l’état d’esprit dominant en Inde aujourd’hui. Le pays qui a enfanté l’érotisme enjoué, subtil et décomplexé du Kama-sutra est devenu, plus de mille sept cents ans après, une société sexuellement réprimée.