Un quart des personnes actives en Suisse se disent très stressées dans l’exercice de leur profession. Malgré d'importantes répercussions sur la santé, les autorités sanitaires semblent pourtant fermer les yeux sur ce phénomène
A quel moment le stress devient-il vraiment néfaste pour la santé? Comment ce phénomène, pourtant physiologique, peut-il se transformer en arme de destruction massive pour notre organisme? Pour répondre à ces questions, imaginez une scène – coutumière peut-être – dans laquelle votre chef vous appellerait séance tenante dans son bureau sur un ton peu amical, voire carrément désagréable, alors que vous vous trouvez tranquillement à votre poste de travail.
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Passé la première onde de choc – mais qu’ai-je donc fait de mal? Que me veut-il? – et face à ce stimulus stressant, votre organisme va se mettre instinctivement en mode «mobilisation générale». Un subtil mécanisme de réaction en chaîne va dès lors s’enclencher, régulé par le système nerveux et les glandes endocrines. Première étape: les glandes surrénales libèrent de l’adrénaline, afin de permettre au corps de réagir immédiatement. Les réflexes, la force musculaire ou encore les perceptions sont décuplés, tout l’organisme est dans un état de grande vigilance. C’est ce que certains scientifiques appellent la fight or flight response.
Après quelques minutes, c’est la deuxième étape, l’organisme relâche de nouvelles hormones telles qu’endorphines, cortisol, dopamine ou encore sérotonine. Le but ici est d’augmenter le taux de cholestérol, d’acides gras et de sucre dans le sang, avec pour objectif que le corps puisse entreprendre les actions qui s’imposent. Enfin, une fois l’événement réglé, une réaction de détente se produit, notre organisme ressent de la fatigue, puis retrouve son métabolisme habituel.