OBSERVATOIRE DES EFFETS DES DECHETS TOXIQUES DEVERSES A ABIDJAN

1/QU'EST CE QU'UN OBSERVATOIRE

Directeur (H/F) - Basé(e) à Dijon (21)

Offre d'emploi. CDI. Côte d'Or. Publiée le 30/04/2013.

Employeur

L’OBSERVATOIRE REGIONAL DE SANTE (ORS) BOURGOGNE, membre de la Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de Santé (FNORS), est un organisme associatif d’aide à la décision et à l’action en santé publique. Ses missions principales sont de collecter, inventorier, valider les données sur la santé dans la région, contribuer à l’amélioration des connaissances au travers d’études spécifiques, apporter une aide à la décision auprès des acteurs du secteur sanitaire et social...
Coordonnées
ORS Bourgogne
Parc Mirande
4 H rue Pierre de Coubertin
21000 Dijon
http://www.ors-bourgogne.org

Description du poste

Dans le cadre du départ à la retraite de sa Directrice, nous recherchons notre DIRECTEUR H/F qui aura en charge la mise en œuvre et le suivi du projet stratégique ainsi que son évolution.
En liaison avec le Président et les membres du Bureau et du Conseil d’Administration, vous avez la responsabilité globale de la structure. Dans ce cadre, vous assurez la Direction scientifique et technique, en étroite collaboration avec le Conseil Scientifique et la Directrice des Etudes : définition des orientations stratégiques, proposition de travaux, validation des protocoles d’études, supervision des travaux… ; vous pouvez par ailleurs être amené à gérer des projets de manière plus opérationnelle. Vous organisez le travail, managez et animez l’équipe de 7 collaborateurs, avec la Directrice des Etudes. Vous recherchez des financements, vous êtes responsable du suivi administratif et financier de la structure et des projets. Vous représentez l’ORS dans les différentes instances et groupes de travail régionaux. Vous assurez les relations avec les partenaires (Agence Régionale de Santé, Assurance Maladie, Collectivités Territoriales, Services de l’Etat, Acteurs du secteur…).

Profil recherché : confirmés

Vous avez une expérience professionnelle de plus de 8 ans, acquise idéalement dans le pilotage d’études ou travaux d’observation dans le domaine de la santé. Vous êtes titulaire d’un diplôme universitaire de troisième cycle ou équivalent en santé publique, sciences humaines (économie, sociologie…) ou vous avez une expérience de responsabilité de structure ou de service dans le secteur sanitaire et social. Vous avez une bonne connaissance des acteurs du système de santé, des systèmes d’information statistiques et méthodologies d’enquêtes. Vous avez de bonnes aptitudes à la communication écrite et orale. Rigueur scientifique, savoir-faire relationnel, diplomatie, aptitude à la négociation et capacité d’animation d’équipe sont des qualités attendues pour ce poste.

Contrat à durée indéterminée (CDI)

Contact(s)

RH Partners Bourgogne,
sur le site www.RH-PARTNERS.com
ou 2 rue Galoche 21000 Dijon

Modalités de candidature

Date limite : 31/05/2013
Pour en savoir davantage sur ce poste et sur son environnement, merci d’adresser votre dossier de candidature complet (lettre de motivation à l’attention de Monsieur Le Président + CV + prétentions) sous la référence BG0413C à notre conseil RH Partners Bourgogne, sur le site www.RH-PARTNERS.com ou 2 rue Galoche 21000 DIJON.

2/POURQUOI UN OBSERVATOIRE DES EFFETS DES DECHETS TOXIQUES DEVERSES A ABIDJAN
Le devoir de mémoire : 19 août 2006- 19 août 2012, tragédie des déchets toxiques
Publié le mercredi 22 aout 2012  |  Ivoire-Presse


Scandale
© Autre presse par DR
Scandale des déchets toxiques : ouverture à Amsterdam (Hollande) du procès du Probo Koala
La cargaison de déchets toxiques du Probo Koala avait finalement été épandue en 2006 en Côte d`Ivoire



C’est, je crois, Amadou Hampaté BA (à vérifier) qui nous disait que la Richesse de l’Afrique c’est sa Pauvreté. Puis-je, imprudemment, ajouter que son Amnésie est aussi son Bonheur. Sa capacité à oublier ou à fouler au pied tout ce qui pourrait être source d’une prise de conscience collective dans la tragédie qui résume son existence. Que ce soit Tchernobyl, que ce soit le 11 septembre, que ce soit le Tsunami, que ce soit plus récemment Fukushima, que ce soit le décès d’un être exceptionnel, dans toutes les grandes nations, la commémoration de ces évènements est un acte de civisme national de très haute portée où tous les fils du pays se retrouvent d’une manière ou d’une autre pour se souvenir et rendre hommage aux victimes. Certains esprits chagrins me répliqueront que si un jour doit être choisi pour commémorer les tragédies en Afriques, les jours de l’année ne suffiront pas. D’autres plus ironiques rétorqueront que si les africains sont infichus de trouver une date pour commémorer une tragédie aussi importante et défigurante de leur destin qu’est l’esclavage, ce n’est pas pour le déversement de déchets toxiques à Abidjan que l’on retiendra une date commémorative.
Et pourtant aucun de ces évènements cités aussi tragiques soient-ils n’a autant d’importance et d’impact dans la gravité des faits que celui des déchets toxiques déversés à Abidjan. Et aucun de ces évènements n’exige autant la nécessité d’une commémoration que le jour du déversement des déchets toxiques. Car bien que la mortalité ait été fortement sous-estimée, l’intérêt d’une commémoration ne réside pas dans le nombre des victimes. Il réside dans les conditions d’avènement de cet évènement tragique : La cupidité et l’inconscience des hommes. Dans tous les autres évènements tragiques du monde que j’ai cité, il s’agit d’accidents imprévisibles quelques fois naturels, d’actes de terrorisme ou de guerre. Les déchets toxiques représentent l’unique cas où la volonté humaine guidée par la seule cupidité a sollicité et détourné de sa trajectoire un chargement hautement mortel aux conséquences encore mal évaluées, pour venir inconsciemment, mais en pleine conscience, déverser le contenu en pleine zone urbaine endeuillant de nombreuses familles et compromettant la santé et probablement la vie reproductive de centaines d’autres pour très longtemps y compris la flore et la faune. Une tragédie dont seule l’Afrique sait créer de toute pièce quand la nature ou le destin l’en épargne. Le cas des déchets toxiques est unique dans l’histoire humaine contemporaine avec tous les moyens de contrôle et de prévention que notre époque a en sa possession.

Depuis le 14 septembre, date de mon premier article de presse sur cet évènement et des autres qui s’en sont suivi, je n’ai cessé d’exiger deux choses à la fois des pouvoirs publics et des associations de victimes des déchets toxiques : L’indispensable nécessité de création d’un Centre de suivi et de prise en charge des victimes et bien évidemment la commémoration nationale de cet évènement dont la vertu première serait de prévenir la survenue d’une telle tragédie dans le futur par son rappel à la conscience collective à travers la commémoration et l’édification d’un monument à l’honneur du drame. Winston Churchill a dit qu’un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.

Depuis 6 ans, les réactions des pouvoirs publics se résument en des tentatives de déni des conséquences des déchets toxiques ou en des actes délictueux de scandales financiers prouvant si besoin était, de la nécessité de commémoration de cet évènement. Car le pire en Afrique est toujours dans le futur. Si non comment comprendre qu’une telle tragédie née de la cupidité des hommes puissent éveiller, dans la gestion du drame, d’autres appétits qui puissent aboutir à des détournements des fonds mis à la disposition des victimes ? Ce qui prouve que la menace qui plane sur les populations du fait de l’avidité des responsables est toujours présente. Hier, c’étaient les déchets toxiques, demain pourrait être des produits avariés de grande consommation (riz, viande, poisson, etc…..).
Ce qui me surprend encore plus dans l’amnésie collective des déchets toxiques c’est qu’il semble que ce soit une amnésie sélective. Car au plus fort de la campagne pour les élections présidentielles, chaque candidat s’en est servi pour sensibiliser la population et faire des promesses.

J’ai, récemment, reçu une correspondance d’un représentant de la Fédération Mondiale des Journalistes Scientifiques (WFSJ), qui me posait textuellement les questions suivantes auxquelles je n’ai pas, à ce jour, répondues : << Est-ce qu'il y a eu une suite à votre proposition de créer un centre de suivi et de recherches sur les victimes? Avez-vous entrepris des démarches pour sensibiliser l'Etat à la création de ce centre? Est-ce qu'une initiative a été prise par la communauté scientifique ivoirienne pour analyser de nouveau l'eau et la terre dans les zones contaminées ou est-ce que vous avez demandé à l'Etat d'entreprendre ces analyses? Est-ce que vous envisagez des démarches déterminées? Comment évaluez-vous l'impact, au niveau de la communauté ivoirienne scientifique, de l'article de Fraternité matin, qui remet en cause les résultats des analyses de 2006? >>. Que répondre à la légitime inquiétude d’Institutions qui ne sont même pas de notre pays, a fortiori, celles vivant ici ? Leur répondre « Je vis en Afrique » ou « Je suis africain » suffirait-il à les apaiser et à les ramener à plus de réalisme et de modération dans leur quête de savoir ? Que la Fédération sache que j’’écris plus par nécessité d’honnêteté et de conformité avec ma conscience et mon rêve d’une Afrique égale aux autres continents que d’une réelle espérance de voir réagir ceux qui devraient l’être. En Afrique les problèmes sont posés ou créés à la communauté, mais c’est à chaque individu d’inventer la solution qui lui convient.
Et pourtant, la création d’un centre de suivi et de prise en charge répond à plusieurs besoins : 1) Il permet d’évaluer réellement l’impact sur la santé des victimes supposées et d’aider surtout celles qui souffrent sans pouvoir expliquer leur mal, et sans pouvoir trouver de structure (centre) capable de répondre à leur demande de soins 2) Il permet d’avoir des données scientifiques importantes et indispensables permettant une plus forte et meilleure réactivité si un tel drame devait survenir un jour ailleurs par la masse de connaissances que nous pourrons accumuler sur le cas ivoirien, 3) La notion de victimes est galvaudée et injuste, car se dit victime la personne qui réussit à s’inscrire sur une prétendue liste en payant ladite inscription. Les fausses victimes à indemniser sont légion tout comme les vraies victimes qui ne figurent sur aucune liste. Un centre réparerait une telle injustice en traitant toutes les victimes en fonctions de leurs symptômes et non de leurs moyens, 4) Les conséquences au long terme et, probablement, les plus redoutables, ne pourront être gérées qu’en établissant un lien de causalité entre les déchets toxiques et l’apparition de leur mal, et cela ne peut se faire que si nous avons des données actuelles sur les victimes qui puissent permettent de les suivre au long cours. Ses conséquences bien souvent cancérogènes apparaitront dans un délai de 10 à 20 ans. Seule l’existence d’un centre pourrait répondre à ce besoin au moment opportun. Et ce n’est point les indemnisations définitives perçues par les victimes qui pourraient répondre à l’éventualité de ce fléau.

Je fonde un réel espoir sur les autorités de ce pays afin qu’elles se saisissent enfin du dossier des déchets toxiques avec tout le sérieux que requiert l’envergure de la tragédie. Je ne doute point que cela fasse partie des chantiers prioritaires. Si non, comment en serait-il autrement ? Il s’agit de la vie d’enfants, de femmes et d’hommes.

Chateaubriand nous disait que "Les vivants ne peuvent plus rien apprendre aux morts, mais les morts au contraire instruisent les vivants". C’est pourquoi, je m’incline bien bas, devant toutes les victimes des déchets toxiques. Je reste convaincu d’une chose. Ce n’est ni la volonté divine, ni les catastrophes naturelles qui détruiront l’Afrique. L’Afrique sera détruite par la volonté implacable des africains à se nuire, à se haïr, à se diviser, à s’entretuer. Pour un seul objectif : l’enrichissement personnel sans effort, à tous les prix. Cette vision étriquée de l’avenir qui se limite à notre espérance de vie et à ce que nous pouvons amasser pendant le temps de notre vie. Et pourtant on n’a jamais autant prié en Afrique pour l’Afrique. L’ENFER NE SERAIT-IL PAS, FINALEMENT, DE NAITRE NOIR ?
Dieu nous garde.

Dr COULIBALY Foungotin Hamidou

Maître-Assistant Génétique Humaine Cytogénéticien et Biologiste de la Procréation
Attaché de Recherche Clinique
E-mail : cfoungh@yahoo.fr
Site internet : www.crieafrique.net
 http://news.abidjan.net/h/439267.html


 Déchets toxiques en Côte d`Ivoire: 2 ONG réclament une enquête pénale en Grande-Bretagne
Publié le mardi 25 septembre 2012  |  AFP


Scandale
© Autre presse par DR
Scandale des déchets toxiques : ouverture à Amsterdam (Hollande) du procès du Probo Koala
La cargaison de déchets toxiques du Probo Koala avait finalement été épandue en 2006 en Côte d`Ivoire




ABIDJAN - Amnesty International et Greenpeace ont demandé l`ouverture d`une enquête pénale au Royaume-Uni sur le déversement en 2006 de déchets toxiques à Abidjan qui a fait 17 morts, dans un rapport intitulé "Une vérité toxique" rendu public mardi.

Le déversement de résidus toxiques du cargo Probo Koala à Abidjan en août 2006 avait causé la mort de 17 personnes et près de 100.000 intoxications, selon la justice ivoirienne. La multinationale de courtage pétrolier et transport maritime Trafigura, affréteur du navire, a toujours nié qu`il ait provoqué décès et maladies graves.

Amnesty International et Greenpeace ont étudié "la succession tragique des défaillances à l`origine d`un désastre sanitaire, politique et environnemental", dans leur rapport de plus de 250 pages, rédigé après trois années d`enquête.

Pour les deux ONG, le Royaume-Uni doit ouvrir une enquête pénale sur le rôle joué par Trafigura dans le déversement, étant donné que la branche du groupe basée dans le pays a pris "un grand nombre de décisions cruciales à l`origine du désastre".

Dans un premier temps, les déchets, générés par le lavage à la soude caustique de gros volumes de pétrole non raffiné, ont été acheminés aux Pays-Bas mais Trafigura, estimant que le tarif demandé était trop élevé, a refusé qu`ils y soient traités et décidé de les expédier à Abidjan, sans traitement pour éliminer leur dangerosité, selon les deux ONG.
Amnesty International et Greenpeace dénoncent d`ailleurs le fait que les autorités néerlandaises ont laissé les déchets quitter le pays, en "grave violation de leurs obligations juridiques".

Un tribunal néerlandais a déclaré Trafigura coupable d`avoir exporté illégalement les déchets depuis les Pays-Bas, mais le parquet a refusé de prendre en considération les événements qui se sont déroulés par la suite à Abidjan comme leur impact sur la santé humaine, selon le rapport.

"Les habitants d`Abidjan ont été trahis non seulement par leur propre gouvernement mais aussi par les gouvernements d`Europe qui n`ont pas appliqué le droit en vigueur dans leur pays", a dénoncé dans un communiqué Salil Shetty, secrétaire général d`Amnesty International.

"Il n`est pas trop tard pour que justice soit rendue, pour que des informations exhaustives sur la nature exacte des déchets déversés soient communiquées aux habitants d`Abidjan, et pour que Trafigura paie pour ses crimes. Ce n`est qu`alors que nous pourrons espérer que ce type de désastre ne se reproduira plus", a jugé Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International.

De son côté, Trafigura a estimé que le rapport "contient de nombreuses inexactitudes et informations fausses" et "simplifie à l`excès des questions juridiques complexes", selon le communiqué des deux ONG.

Le rapport met en doute le caractère légal d`un accord conclu en Côte d`Ivoire permettant à Trafigura d`échapper à toute poursuite judiciaire pour le rôle qu`elle a joué dans le déversement de déchets.

Il demande aussi à la Côte d`Ivoire de veiller à ce que les victimes soient entièrement indemnisées, alors que la justice ivoirienne a confirmé que des fonds destinés aux victimes avaient été détournés.

Il inclut une série de recommandations pour éviter qu`un tel incident ne se reproduise.http://news.abidjan.net/h/441613.html


«Probo Koala»: début de l'attaque judiciaire


Amsterdam de notre correspondante Bob Van der Goen, avocat néerlandais de renom, a demandé le 24 octobre un dédommagement de 10 millions d'euros à Trafigura, l'affréteur du navire grec Probo Koala à l'origine d'une catastrophe écologique dans la banlieue d'Abidjan. L'avocat a donné deux semaines à cette multinationale basée à Londres, Lausanne et Amsterdam pour répondre à sa demande. «Il s'agit d'une avance sur un montant définitif qui sera plus élevé», affirme-t-il.
Symptômes. Bob Van der Goen, mandaté par des confrères ivoiriens, a fixé la somme de 10 millions d'euros de manière «arbitraire», explique-t-il à Libération.«Il y a besoin d'argent, et vite, pour faire une enquête immédiate à Abidjan sur l'état de santé des victimes.» Son principal objectif : établir un lien de causalité entre les symptômes des centaines d'habitants et les déchets toxiques vidangés le 19 août, puis disséminés à travers 18 décharges publiques de la ville. Bob Van der Goen veut aussi faire procéder à l'autopsie des 10 morts attribués aux déchets. Il entend récolter des éléments à charge en vue d'un procès qui paraît désormais inéluctable «à moins que Trafigura n'accepte de négocier un dédommagement à l'amiable»..
Bob Van der Goen, qui a travaillé sur le scandale du crash aérien d'Amsterdam, ne cesse de comparer les deux affaires. «Le gouvernement néerlandais avait trop tardé à ordonner une enquête sanitaire», rappelle-t-il. Le 4 octobre 1992, un 747 de la compagnie israélienne El-Al s'était écrasé sur la banlieue d'Amsterdam, faisant 51 morts. Dans les années qui ont suivi, près de 200 personnes résidant sur les lieux de la catastrophe se sont plaintes de maladies respiratoires et de dépression. Après une enquête parlementaire, en 1998, il est apparu que la cargaison transportée par l'avion ne comportait pas des fleurs et des parfums, comme l'avaient indiqué les autorités néerlandaises, mais au moins un produit destiné à la fabrication d'une arme chimique par Tel-Aviv.
La conférence de presse donnée, le 18 octobre, à Londres par Eric de Turckheim, le patron de Trafigura, n'a fait que conforter Bob Van der Goen dans sa démarche. Après avoir nié pendant deux mois la toxicité des déchets déversés à Abidjan, Eric de Turckheim a reconnu qu'une opération de transformation de naphte avait bien eu lieu à bord du ProboKoala, en pleine mer, quelques semaines avant le désastre. Les déchets présentés, début juillet, comme des eaux usées au port d'Amsterdam, lors d'une escale du bateau, avaient déjà été trouvés anormalement pollués, après analyse. Le Probo Koala n'en avait pas moins repompé sa cargaison à bord, en toute illégalité, et repris sa route.
«Responsabilité». Désormais convaincu «à 100 %» de la responsabilité de Trafigura, Bob Van der Goen a écrit au Premier ministre néerlandais. «Il parle sans cesse de défendre des valeurs morales, affirme l'avocat. Voilà une bonne occasion de passer à la pratique, en finançant une opération de dépistage des séquelles sanitaires de la catastrophe.» L'opposition travailliste souhaite aussi que le gouvernement mette la main à la poche. Elle a demandé à La Haye 500 000 euros d'aide pour les victimes, tout en critiquant l'idée de Pieter van Geel, secrétaire d'Etat à l'Environnement, de créer un fonds européen pour couvrir le coût de pareilles catastrophes. «Les Pays-Bas ont une responsabilité morale dans cette affaire, a déclaré le député européen Max Van den Berg. Ils ne peuvent pas se permettre de faire la quête en Europe.» http://www.liberation.fr/terre/010164784-probo-koala-debut-de-l-attaque-judiciaire


Déchets Toxiques/Professeur Pascal BOGUI : « Il faut craindre une fréquence de cancers »
 

Déchets Toxiques/Professeur Pascal BOGUI : « Il faut craindre une fréquence de cancers »

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Pr. Pascal Bogui, professeur de physiologie et d'exploration fonctionnelle à l'Ufr des sciences médicales de l'Université de Cocody (photo: Casimir Djézou)Pr. Pascal Bogui, professeur de physiologie et d'exploration fonctionnelle à l'Ufr des sciences médicales de l'Université de Cocody (photo: Casimir Djézou)Pascal Bogui, professeur de physiologie et d’exploration fonctionnelle à l’Ufr des sciences médicales à l’Université de Cocody, se prononce, dans cet entretien, sur les produits pétroliers déversés en 2006, à Abidjan, par le Probo Koala.

Professeur, vous conduisez, depuis 2007, une étude sur les déchets toxiques. A quelle étape en êtes-vous à ce jour ?
C’est exact, mon équipe et moi menons, depuis mars 2007, une étude sur les méfaits potentiels de l’exposition prolongée aux déchets pétroliers déversés par le Probo Koala à Abidjan en août 2006. Notre étude n’est pas complètement terminée, mais elle permet de tirer des conclusions importantes. En effet, nous pouvons dire que nous avons de très fortes présomptions que les déchets pétroliers ont eu une toxicité certaine sur les voies respiratoires, notamment de la bouche jusqu’à la fin des bronches, ces tuyaux qui conduisent l’air jusqu’au poumon.
Pour vous, ces produits sont-ils toxiques ?
Ah oui ! Pour nous, cela est indéniable. Ces déchets sont toxiques, dès lors qu’ils ont eu une toxicité sur les voies respiratoires. De par leur nature, ils sont toxiques. Cela dit, un produit peut être toxique et ne pas exercer de danger s’il n’est pas en contact avec des personnes. C’est le cas, par exemple, de l’acide chlorhydrique. S’il se trouve contenu dans un bocal, il n’est pas dangereux.  Tandis que là, les produits pétroliers ont dégagé des émanations qui étaient, par essence, toxiques et ont effectivement exercé leur toxicité sur les voies respiratoires de ceux qui les ont inhalés.
Ils sont donc la cause des décès enregistrés…
Il est un peu plus difficile de l’affirmer, parce que notre étude n’a pas porté sur la relation entre certains décès et la présence des déchets pétroliers.
Nous, nous avons étudié, essentiellement, les effets prolongés de l’inhalation des gaz dégagés par ces produits. Nous ne nous sommes pas intéressés aux effets aigus, c’est-à-dire ceux observés dans les jours ou les premières semaines ayant suivi le déversement des déchets.
Toutefois, il existe une coïncidence plus que troublante. En effet, les causes qui semblent avoir été retenues pour ces décès étaient à 80% respiratoires.
Il ne s’agissait pas n’importe quelle forme de maladie respiratoire ! La plupart des personnes sont décédées d’une insuffisance respiratoire aiguë d’origine chimique.
Qu’est-ce qui vous a poussé à mener cette étude ?
Dans notre pratique quotidienne, nous nous sommes aperçus qu’un nombre important de patients présentaient des symptômes qui n’étaient certes pas extraordinaires par leur nature, mais qui se révélaient à des fréquences anormales. Par exemple, il est classique, en pneumologie, d’avoir des gens qui toussent, crachent, ont donc des symptômes respiratoires. Mais là, les gens présentaient des symptômes très particuliers que l’on rencontre dans certaines maladies. Et qui, généralement, étaient peu vues lors de nos consultations. Pendant la période du déversement des déchets toxiques, ces symptômes respiratoires présentaient subitement un pic inexpliqué. Et tous ces patients faisaient référence systématiquement, pendant leur interrogatoire, à l’inhalation accidentelle des émanations dégagées par lesdits produits.
Alors ?
Alors, nous avons tenu à faire une étude comparée. Nous avons fait la comparaison de la fréquence des symptômes chroniques entre les sujets qui n’avaient jamais été exposés aux déchets et ceux qui l’avaient été de façon prolongée aux émanations qu’ils dégageaient. Nous avons utilisé le même protocole d’étude pour ces deux populations.
Ensuite…
Ensuite, nous avons étudié à peu près entre 16 et 20 symptômes.
Il y en a 6 qui se sont vraiment dégagés. Ils ont la particularité d’avoir des fréquences stables en Côte d’Ivoire.
Quels sont les 6 symptômes qui se sont dégagés?
Pour des raisons liées au fait que l’étude n’est pas totalement terminée, je ne peux pas révéler la nature de ces symptômes. Parce que je ne voudrais pas que cela soit utilisé de façon abusive. Mais sachez que ce sont surtout des symptômes respiratoires et digestifs.
Sur combien de sites et sur quels individus avez-vous travaillé ?
Nous avons travaillé sur un seul site. Parce que c’était pratiquement le seul qui garantissait l’absence de source de pollution autre que les déchets pétroliers. Il s’agit du bas-fond du Plateau Dokui. Qui n’est pas très loin du zoo et de la forêt du Banco. Dans cette zone, il n’y a pas de décharge. Il n’y a pas de zone industrielle. La forêt du Banco, elle-même, constitue un écran écologique qui permet de protéger ce quartier des zones industrielles qui sont situées quand même à plus de 4 km à vol d’oiseau. ous Nous pouvons donc dire que cette zone était particulièrement protégée de la pollution. Elle a été subdivisée en trois parties.
Une autre raison qui nous a amenés à la choisir: elle était à proximité de 4 sites officiellement reconnus de déversement de ces déchets. Il s’agit d’Anador 1, 2, 3 et 4, qui se trouvaient à moins de 500 mètres pour le premier site et à moins de 3 km pour les trois autres.
Et pour les groupes non exposés ?
En ce qui concerne la constitution des groupes non exposés, souvenez-vous, en 2007, les déchets ont été répartis dans tous les quartiers d’Abidjan. De sorte que même si l’on ne sentait pas les odeurs, puisqu’il y avait probablement des gaz qui n’étaient pas odorants, il n’était pas possible d’affirmer que personne n’avait respiré les émanations dégagées par les déchets pétroliers. Tout le monde, à des degrés divers, y a été exposé.
C’est pourquoi nous avons été obligés d’enquêter à l’extérieur d’Abidjan, d’une part. Et d’autre part, de ne retenir que les sujets qui n’avaient pas effectué de séjour à Abidjan depuis la date du déversement des déchets jusqu’à un an après. Nous avons donc enquêté à Kouassi-Datékro, Bondoukou et Jacqueville. Cela, c’est pour l’année 2007. Ensuite, nous avons poursuivi l’étude en 2008, 2009, 2010. Et là, nous nous sommes intéressés uniquement aux nouveaux étudiants de l’université de Cocody qui venaient d’avoir le Bac.
Quelles sont les maladies auxquelles les personnes qui ont respiré ces produits pétroliers sont-elles exposées ?
Il est extrêmement difficile de répondre à cette question. Parce que ce n’était pas du tout le but de l’étude qui s’est posée pratiquement une seule question. A savoir : « Est-ce que les produits pétroliers ont exercé un effet toxique sur les voies respiratoires digestives? Et nous devions y répondre soit par l’affirmative, soit par la négative. Et la réponse a été , malheureusement, affirmative. Dans notre étude, nous avons utilisé plusieurs critères et même plusieurs types d’indicateurs. Au moins deux, en tout cas. Et chacun de ces critères a confirmé la très forte présomption d’une relation de cause à effet entre l’exposition prolongée à ces déchets et les symptômes d’une part, et entre l’exposition prolongée et les anomalies du fonctionnement du poumon d’autre part.
Pour ce second critère, je dois préciser qu’il s’agit de tests fonctionnels respiratoires qui recherchent un mauvais fonctionnement des bronches, ces tuyaux par lesquels l’air est échangé entre la bouche et les poumons, grosso modo. L’anomalie a été retrouvée chez 27% des sujets exposés contre 6% de personnes non exposés aux produits pétroliers. Là encore, la différence a été très significative, puisque l’on a moins d’une chance sur un million de se tromper en affirmant que l’augmentation de fréquence des problèmes de fonctionnement des bronches est bien liée à l’exposition prolongée aux déchets du Probo Koala.
Ce deuxième résultat, indépendant du premier, ne fait que renforcer la relation de cause à effet entre l’exposition prolongée à ces produits et les anomalies constatées chez les sujets exposés.
Mais ce n’est pas tout. En 2010, nous avons étudié, à nouveau, un groupe de sujets exposés, 21 précisément, parmi ceux qui avaient présenté des anomalies du fonctionnement du poumon en 2007.
Que s’est-il passé ?
Nous avons trouvé que seulement 5 d’entre eux, sur les 21, avaient une anomalie persistante. Chez les 17 autres, le problème de fonctionnement du poumon, que l’on avait mis en évidence en 2007, avait complètement disparu. Ce résultat est d’une extrême importance, car il renforce la relation de cause à effet.
Je signale que contrairement aux symptômes, les anomalies du fonctionnement du poumon sont mesurables, par des appareils très précis. En conséquence, les résultats obtenus ne sont pas sujets à discussion. En effet, il n’y a aucun caractère subjectif dans ce type de test. Les sujets ne peuvent pas simuler une obstruction ou une absence d’obstruction. Car le fonctionnement du poumon ne dépend pas de leur volonté.
Si par exemple, dans un village, on notait la disparition de certains animaux ou d’enfants. Et qu’on avait l’information qu’il y avait un lion qui rôdait dans les parages, même si l’on ne n’avait pas vu en train d’attraper les animaux disparus en question, on se douterait bien lui le responsable. Si quelques temps plus tard, les chasseurs arrivaient à l’abattre et qu’on ne notait plus de disparition de bêtes ou d’enfants, cela confirme que les disparitions initiales étaient bien de son fait.
Quand bien même la bête sauvage n’aurait pas été prise sur le fait accompli.
Dans notre étude, c’est à peu près la même situation. Nous avons trouvé que les symptômes avaient une fréquence stable, un peu partout en Côte d’Ivoire. A l’exception de la zone enquêtée qui avait, elle, été exposée aux déchets pétroliers. Nous avons également trouvé des anomalies de fonctionnement du poumon, à des fréquences spécifiques. Bien sûr que dans un village, il y a parfois des pertes d’animaux. On ne va pas accuser, chaque fois, un lion. Mais si vous avez une disparition d’animaux anormalement élevée, il est clair que vous allez incriminer une cause particulière. Car ce phénomène n’a pas l’habitude de se produire. Et si après avoir tué le lion, vous vous rendez compte qu’il y a certes des disparitions, mais que vous êtes revenus à une fréquence identique à celle que vous connaissiez auparavant, vous pourriez alors accuser la bête sauvage d’être responsable de cette augmentation. C’est exactement ce que nous avons fait.
Mais le site n’a pas encore été dépollué…
Je ne suis pas sûr, en effet, que le site ait été entièrement dépollué. Mais ce qui est sûr, c’est que les émanations, à force d’être dégagées depuis août 2006, ont perdu de leur intensité. En tout état de cause, en ce qui concerne le Plateau Dokui, certains habitants arrivent quand même à sentir, notamment, pendant la saison des pluies, qu’il y a des rémanences d’odeurs. Mais celles-ci sont-elles encore suffisamment intenses pour agresser les bronches ? Je n’en ai aucune idée. Toujours est-il que nous avons la certitude que ces émanations ont produit des dégâts. On ne va pas attendre qu’elles continuent d’en faire avant de se poser la question de savoir s’il faut les enlever ou pas. Il y a quand même un risque potentiel. Et notre devoir est d’alerter les décideurs, l’opinion publique sur la dangerosité de ces émanations qui ont déjà causé des dégâts.
Professeur, les populations qui habitent ces sites sont-elles toujours exposées à des risques ? Si oui, lesquels ?
Sincèrement, je ne peux pas me prononcer sur cette question. Ce que je sais, c’est que 4 semaines après le déversement des déchets, il y a une enquête qui avait été menée par une équipe des Nations unies, qui avait estimé que les déchets étaient probablement peu dangereux pour les personnes situés à distance d’eux. En tout cas, ils ne semblaient pas très alarmés par la situation, au moment, bien sûr, où ils étaient arrivés, soit 4 semaines après le début de la catastrophe. Mais, nous savons qu’une agression initiale importante fragilise les bronches. Et je pense que cet aspect n’a probablement pas été pris en compte comme il se devait dans cette conclusion.
Sans compter qu’évidemment, la situation a dû être pire, et cela, en tant que spécialiste de l’asthme, nous l’avons vu chez nos patients. Les patients asthmatiques, par exemple, ont vu pratiquement, tous, leur mal s’aggraver pendant le trimestre qui a suivi le déversement des déchets. Nous avons été obligés de majorer la posologie, c'est-à-dire le nombre et la quantité de médicaments à prendre, pendant toute la période qui a suivi le déversement de ces produits.
Que devons-nous faire, aujourd’hui, face à cette situation ?
Un scientifique donne des résultats, il ne lui appartient pas de donner la conduite à tenir. Il y a d’autres personnes qui sont en charge de la définition des orientations, des décisions qu’il faut prendre par rapport à une situation. Nous, nous avons donné l’alerte. Nous pensons l’avoir fait en toute honnêteté, en notre âme et conscience de scientifique. Nous avons essayé, compte tenu de la gravité du verdict, de prendre le maximum de précautions possibles avant de rendre nos conclusions. C’est pour cela que l’étude qui a commencé en 2007, n’a été rendue définitivement qu’en 2012. Nous avons fait plusieurs vérifications, pour être sûrs de ce que nous pouvions conclure.
L’atelier de restitution de l’étude qui s’est tenu au siège du bureau régional de la Banque mondiale à Abidjan, le 28 juin dernier, a fait des propositions, des recommandations dans ce sens, à l’endroit des décideurs, du gouvernement. Celles-ci ont été faites par des experts nationaux couvrant tous les domaines impliqués dans la gestion potentielle de cette catastrophe.
Les effets nocifs de ces produits se sont-ils tous déclarés ?
Malheureusement, nous n’en sommes pas sûrs. Car, pour provoquer les anomalies de la fonction respiratoire dont j’ai parlé tantôt, il faut vraiment que les substances aient pénétré le poumon de façon profonde, c’est-à-dire l’épaisseur de la paroi. Ce qui veut dire que certaines substances ont dû imprégner la paroi et malheureusement, sont cancérigènes. Ce que nous craignons maintenant, c’est de voir apparaître, dans quelques années, une fréquence anormalement élevée de cancer.
Le problème, c’est qu’il ne s’agissait pas d’un seul produit, mais d’un mélange de substances toxiques. Déjà, il est difficile de savoir ce que génère une seule d’entre elles. A plus forte raison, un mélange de ces substances toxiques. Car chacune a une ou plusieurs cibles parmi les organes humains. Certaines ont des cibles respiratoires, d’autres, neurologiques, d’autres encore, hépatiques, etc. On ne peut pas savoir ce qui va se passer. Mais, on peut craindre, compte tenu de la nature agressive des éléments contenus dans ces déchets, une fréquence des cancers. Il faut anticiper les choses. Quand on est responsable, on prévoit.
En quoi faisant ?
Tous ceux qui ont participé à l’atelier étaient inquiets de ce risque potentiel de cancérisation. C’est pourquoi ils préconisent, par exemple, qu’on mette en place un institut pour traiter les maladies qui sont susceptibles de survenir, à la suite de cette exposition. Notamment, un centre de traitement des cancers. Le risque est potentiel. En tant que chercheurs, médecins, nous devons alerter tout un chacun.
On peut confier la surveillance des maladies chroniques, y compris les cancers, à des cliniciens ou à des équipes pluridisciplinaires. De manière à se faire une idée de ce qui pourrait se passer. Et prévoir exactement ce que l’on va appliquer au cas où cela arriverait. Il ne faut pas attendre.
Interview réalisée par
CASIMIR DJEZOU

3/COMMENT CREER CET OBSERVATOIRE
   3.1/ MAITRE D'OEUVRE

   3.2//MAITRE D'OUVRAGE

   3.1/AUTRES


4/ LES ACTIVITES DE L'OBSERVATOIRE


Création d'un observatoire indépendant pour évaluer le vrai coût de la santé

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Chez les spécialistes, les patients paient en moyenne 15,90 euros de plus par acte que le tarif Sécu.

A Paris, chez les médecins spécialistes libéraux, les patients déboursent en moyenne 37,70 euros de plus par acte que le tarif remboursé par la Sécurité sociale ; dans l'Ain, le surcoût se monte à 21,50 euros ; au niveau national, à 15,90 euros. Ces chiffres inédits, détaillés département par département, sont publiés lundi 27 mai pour marquer la création de l'Observatoire citoyen des restes à charge en santé par le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), qui représente les patients, 60 millions de consommateurs et la société Santéclair.

Ce premier panorama distingue aussi des "zones noires", où il est quasi impossible de trouver un médecin libéral en secteur 1 (tarifs Sécu) dans certaines spécialités.
L'objectif de cet observatoire indépendant des pouvoirs publics est de mettre sous surveillance l'évolution des dépenses de soins non remboursées par la Sécurité sociale (dépassements d'honoraires, franchises, forfaits...). "Cela manquait. Il n'y a pas de suivi permanent de l'ensemble des restes à charge", insiste Claude Rambaud, présidente du CISS. De quoi donner une vraie idée du coût de la santé des Français, parfois perdus face à un système devenu illisible.
2,1 MILLIARDS D'EUROS DE DÉPASSEMENTS
Première salve donc, les dépassements d'honoraires, un des postes les plus importants de reste à charge. Un observatoire officiel est d'ailleurs en cours de constitution. Selon la plateforme créée lundi, les dépassements des spécialistes de secteur 2 (tarifs libres) ont augmenté de 9 % entre 2010 et 2012, pour atteindre 2,1 milliards d'euros.
L'observatoire livre des moyennes dans chaque département en chirurgie, gynécologie-obstétrique, ophtalmologie et ORL, les spécialités les plus concernées par ces dépassements. Des surcoûts de 15 à 20 euros par acte (consultation, acte technique...) sont courants. Mais les tarifs se font ici ou là plus conséquents : 30 euros en Corrèze chez les gynécologues, 32 euros dans le Rhône chez les ophtalmos, et à Paris, 65 euros pour les gynécologues et 137 euros chez les chirurgiens.
Pour éviter d'avoir à payer plus, la solution pourrait être de consulter les médecins ne demandant pas de compléments. Encore faut-il en avoir la possibilité. En Gironde, dans le Bas-Rhin, les Pyrénées-Atlantiques, la Côte-d'Or, l'Eure, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et Paris, environ 90 % des chirurgiens sont en honoraires libres. Pour les gynécologues, c'est autour de 85 % à Paris, dans les Yvelines et le Rhône, et plus de 70 % dans le Territoire de Belfort, les Hauts-de-Seine, la Lozère, les Alpes-Maritimes...
"DESSOUS-DE-TABLE"
L'Observatoire utilise les chiffres de la gigantesque base de données de l'assurance-maladie, à laquelle le CISS a accès. Ses fondateurs annoncent vouloir se pencher ensuite sur les dépassements en secteur 1 ou à l'hôpital. "Nous craignons cependant de ne faire apparaître qu'une partie des dépassements. Il y a aussi les dessous-de-table, un phénomène dur à explorer à propos duquel des patients nous alertent", dit Mme Rambaud.
Les témoignages, l'Observatoire s'en servira pour déterminer où aller regarder. Il pourrait s'intéresser aux franchises sur les boîtes de médicaments pour vérifier si elles sont bien appliquées aux seuls produits remboursés, et jamais au-delà du plafond de 50 euros fixé. Dans le viseur aussi, l'optique, le dentaire, les transports et les dispositifs médicaux (prothèses...) ou l'auditif. Vaste programme.

5/PARTENARIATS POUR L'OBSERVATOIRE DES EFFETS DES DECHETS TOXIQUES DEVERSES A ABIDJAN



  1/  Le PROMOTEUR PRINCIPAL

le Dr K KOUAKOU est le Président du GROUPE D'INITIATIVES MEDICALES ,et il se propose de porter le LEADERSHIP sur les questions médicales en Côte d'Ivoire en s'appuyant sur sa forte expérience professionnelle et  sur un large reseaux de participants ayants faits leurs preuves dans leurs domaines respectifs.

Dans l'immédiat cette page sera suivi d'un BLOG entièrrement dédiée à cette question et permettra de suivre et l'actualité et les perspectives à venir

REJOIGNER NOUS SI VOUS PENSER POUVOIR TROUVER UN INTERET DANS CETTE
DEMARCHE.


  2/ LE GROUPE D'INITIATIVES MEDICALES

  3/  L 'ASSOCIATION DES JEUNES MEDECINS IVOIRIENS
    
    4/



5/ les informations

 DOCUMENTATION


SANTé vendredi1 mars 2013

«Il faut briser le mythe d’invincibilité associé aux chefs d’entreprise»

«Les cadres salariés sont confrontés à davantage de contraintes subies. Ils ne jouissent pas du facteur salutogène des chefs d’entreprise», souligne le professeur Olivier Torrès (David Churchill /Arcaid)
«Les cadres salariés sont confrontés à davantage de contraintes subies. 
Ils ne jouissent pas du facteur salutogène des chefs d’entreprise», souligne le professeur Olivier Torrès (David Churchill /Arcaid)
HEG Fribourg a inauguré mardi son observatoire de la santé des dirigeants. Des dirigeants qui résistent au stress, mais qui sont sujets au diabète. Les contraintes sont encore plus fortes chez les cadres salariés
Les chefs d’entreprise ont généralement moins de problèmes de santé. Ils ont moins de crises cardiaques et de cholestérol que le reste de la population. Par contre, ils ont significativement plus de risques de devenir diabétiques, affirme Olivier Torrès. Le fondateur de l’Observatoire de la santé des dirigeants en France et son équipe ont suivi 380 indépendants et entrepreneurs au cours de l’année 2012.
6h30 de sommeil
«Une des pistes, qui expliquerait ce risque accru de diabète, serait la qualité du sommeil», relate le professeur de l’Université de Montpellier et de l’EM Lyon, qui s’apprête à publier ces premiers résultats. «En moyenne, les chefs d’entreprise dorment 6h30 par nuit, alors que la population française dort 7h05. Cela peut paraître anodin, mais à la fin de l’année c’est 150 à 200 heures de différence. A cela s’ajoute la qualité du sommeil, moins bonne chez les patrons, qui s’endorment souvent avec des problèmes en tête. Ils polluent leur nuit en vérifiant leurs e-mails avant de se coucher, par exemple. Or la mauvaise qualité des nuits est un facteur de prédiabète.»
Des volontaires suisses
Le sommeil des dirigeants figure justement parmi les principaux champs de recherche de la nouvelle antenne suisse de l’Observatoire de la santé des dirigeants, inaugurée mardi. La Haute Ecole de gestion de Fribourg abritera cette antenne helvétique, sous l’égide du professeur Mathias Rossi. «Nous recherchons dès aujourd’hui une centaine d’indépendants, entrepreneurs et dirigeants de PME, en Suisse, prêts à répondre à nos questions», a annoncé le professeur de gestion. Les participants recevront un bilan personnel après les 6 à 8 entretiens téléphoniques réalisés au cours de l’année.
Briser un mythe
Pour Olivier Torrès, ce type de recherche bénéficie aussi aux employés – puisque 40% des entrepreneurs sondés en France ont changé leur regard sur la santé de leurs salariés. Quant aux participants, plus de la moitié ont modifié leurs habitudes, précise-t-il.
«Quand on crée une entreprise, on se voit comme un leader, un battant. L’idéologie qui façonne l’entrepreneuriat est aux antipodes de celle de la santé au travail. Les chefs d’entreprise disent toujours qu’ils n’ont pas le temps d’être souffrants. Mais quand ils craquent, ils tombent plus bas. Il faut donc briser ce mythe d’invincibilité. Contrairement aux multinationales, la survie des petites entreprises dépend de la santé du dirigeant.» .Le professeur se dit néanmoins supris par la résistance des entrepreneurs, face au stress, à la solitude et aux incertitudes dont ils souffrent. Qu’est-ce qui les sauve? L’indépendance, estime le spécialiste. «Quand vous répondez à des appels d’offres, c’est une pression immense, mais vous l’avez choisie. Et le résultat vous procure une réelle satisfaction. C’est toute la nuance entre contrainte choisie et contrainte subie.»
Les cadres salariés
Les recherches de l’Observatoire se limitent aux travailleurs non salariés: indépendants, entrepreneurs et patrons. Les responsables employés en sont donc exclus. «Ces derniers scimposées. Ils ont autant de stress et de responsabilités, mais, en plus, ils subissent la hiérarchie. Ils ne jouissent pas du facteur salutogène des chefs d’entreprise», reconnaît Olivier Torrès.
Cette souffrance des cadres, le professeur Jean-Philippe Bouilloud la décortique dans un livre paru l’automne dernier aux Editions du Seuil: Entre l’enclume et le marteau. Les cadres pris au piège . Et comme Olivier Torrès, il souligne l’effet pernicieux des contraintes hiérarchiques: «Dans les organisations actuelles, les injonctions paradoxales se multiplient […]. Les institutions demandent à leurs cadres d’être de fidèles serviteurs et des entrepreneurs autonomes. Quand les injonctions paradoxales se multiplient, quand elles sont masquées derrière les exigences rationalisées des résultats, leur effet pernicieux est renforcé et les cadres font face à une souffrance diffuse, lancinante et usante», souligne-t-il.



 

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