jeudi 14 septembre 2023

HEBERGEMENTS POUR ETUDIANTS - Université Nangui Abrogoua ANNEE 2023/2024

POUR LA NOUVELLE ANNÉE ACADÉMIQUE.  BEAUCOUP DE COURAGE ET BONNE CHANCE A TOUS ET BONNE ARRIVÉE AUX NOUVEAUX.



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INSCRIPTIONS AUX   0707805363 / 0101 03 91 18
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Les cités de Williamsville, Abobo et 220 se préparent

jeudi, 24 octobre 2019 11:01
Les cités de Williamsville, Abobo et 220 se préparentCrédits: Joséphine Kouadio
A Abobo 1 et 2, Williamsville et 220 Logements s’apprêtent à accueillir les étudiants de l’université Nangui Abrogoua, dans un délai qui n’excède pas trois mois.
Les sous-directeurs : du patrimoine et de la Maintenance, Coulibaly Adama ; de l’accueil et le logement, Mme Karamoko Bayoro épouse Nehouan, ainsi que des activités culturelles et sociales Eugène Kouassi du Crou 2, sont confiants, au regard de l’avancement des travaux de réhabilitation.

La cité des 220 est pratiquement prête. Elle sera affectée aux doctorants et aux Masters. Quant aux autres, plus de 54% des travaux ont été réalisés », confie Coulibaly Adama. Les Crou 1 et 2 ont été créées après la scission du Crou, arrimé à l’université Félix Houphouët-Boigny. Les domaines d’intervention de la première entité s’étendent au Campus de Cocody, Mermoz, la Cité rouge, Port-Bouët, pendant que la deuxième rayonne sur Abobo, Williasmville et les 220 Logements.

En attendant l’ouverture des structures qui leur sont affectées, le Crou 2 continuer d’être sous la coupe du Crou 1 qui lui a attribué, un quota. Qui a permis de loger 378 étudiants dans les autres cités, sur 912 demandes, selon les critères d’âge et de mérite, pour 8000 étudiants.

Démarrage des travaux en 2018

Les travaux de réhabilitation des cités ont démarré en 2018. Ousseine Ouattara, directeur du Crou 2 et son équipe ont procédé au cloisonnement des salons, des salles à manger et des buanderies des appartements initialement conçus en 3 et 4 pièces, pour en accroitre la capacité d’accueil. Ainsi, de 1359 lits ils en sont à 3059 lits, soit 1700 en plus, au dire du sous-directeur chargé du patrimoine.

De même qu’ils ont engagé une série d’actions visant à améliorer le cadre de vie des étudiants. Il s’agit de la réhabilitation du restaurant universitaire, l’extension du bâtiment de la cuisine, la restauration du bâtiment servant outre cela, la direction a offert un groupe électrogène de 150 KwA, de même qu’elle a mis à neuf le bâtiment F, où elle a ouvert le bureau du chef de service restaurant et la maison de l’étudiant qui sert de point focal entre les nouveaux étudiants et les anciens.

Parlant de déviances et autres comportements condamnables, les trois responsables croient leurs étudiants à l’abri. « Ici, tu ne valides pas, tu es renvoyé. Les étudiants d’ici sont spéciaux. Ils bossent dur. Ce qui est différent des autres structures.  Ils n’ont pas le temps de s’adonner à des vices. Nous nous posons parfois la question de savoir s’ils ne continueront pas à dormir ici, même si les cités sont ouvertes », s’empresse de répondre Eugène Kouassi. Un service médical existe au niveau de l’université, pour minimiser les risques de maladie.

MARCELLINE GNEPROUST

Des Ong de coaching à la rescousse

L’un des plus gros épouvantails des étudiants demeure indubitablement la méthodologie. Des QCM (question à choix multiple) et des QCD (question à choix double où l’on répond par vrai ou faux). En apparence simple, ce système constitue, à ce qu’ils déclarent tous, une réelle entrave. Ayant perçu le filon, des Ong de coaching se sont mises en branle : Écurie santé ; Succès-Tronc-Formation et bien d’autres guident les étudiants, moyennant rémunération.

Pour Dr Kouamé Kouakou, médecin anesthésiste-réanimateur, et fondateur d’Ecurie Santé, l’idée d’une structure d’encadrement a germé en 2015, après qu’il a été sollicité par un ami pour accompagner sa fille. L’homme intègre dans la formation le cadre de vie. Ainsi, vingt-deux chambres climatisées sont mises à la disposition de ses filleuls.

Kouassi Gnamien Serge, en 2e année de pharmacie, fait partie des succès du Dr Kouakou. Ce dernier conseille aux candidats « de s’armer de courage. Parce que le Tronc commun, ce n’est pas une course de vitesse, mais d’endurance. Arriver à bosser une diapositive par jour, c’est déjà une victoire », soutient-il. Succès-Tronc-Formation a été créée par Scheckina, en 4e année de Médecine, et cinq amis en 2015, pour aider les étudiants à relever le défi. Cela, après l’expérience personnelle qu’il a vécue en 2013.

En effet, cette année-là, le Tronc commun avait enregistré une superposition de quatre promotions. À savoir les bacheliers de 2009, 2010, 2011 et ceux de 2012, sans oublier les redoublants, pour un quota de 800 places. Quel défi ! À l’heure du bilan, le jeune homme se dit sur la bonne voie, au regard des acquis suivants: 51% de taux de réussite pour la première expérience, plus de 50% l’année suivante avec plus de 400 admis et toujours sur la même lancée.

Même s’il reconnaît la difficulté qui entoure ce concours, il se réjouit tout de même de sa mise en place. Parce que le Tronc commun permet, selon lui, d’éviter des injustices. « Tout étudiant peut réaliser aujourd’hui son rêve d’être médecin, ce qui n’était pas le cas avant où cette profession était dédiée à des lignées », confie le jeune homme. Il plaide pour l’augmentation des infrastructures sanitaires afin de recueillir le plus grand nombre de praticiens.

M. GNEPROUST

Médecine, Pharmacie et Odontostomatologie: Un ''tronc'' qui crée des problèmes communs

mercredi, 16 octobre 2019 12:05
Pour les étudiants, toutes les couchettes sont bonnes, même au restaurant.Pour les étudiants, toutes les couchettes sont bonnes, même au restaurant.Crédits: Joséphine Kouadio
Dure, dure la vie pour les étudiants obligés de dormir dans les amphis et restaurants de l’Université Nangui Abrogoua.
Le chemin qui mène aux sciences de la santé n’est pas rectiligne. Plus de quinze matières à bosser, dormir dans les amphis ou sur les bancs du restaurant, escalader les clôtures pour se regrouper dans les salles de classe, dormir à la belle étoile, étudier ses leçons à la lumière des lampadaires, se laver dans des conditions irrégulières, etc. parcours épique pour plus de 3000 « appelés » sur lesquels ne seront retenus, au terme du concours, que 300 « élus », qui seront affectés en 2eannée de Médecine, pharmacie et odontostomatologie.

A l’Université Nangui Abrogoua (Una) d’Abobo-Adjamé baptisé par les étudiants « le Kosovo », le spectacle est plus qu’éloquent. Il est 21h30 quand notre équipe de reportage arrive sur les lieux ce vendredi 10 mai. La lumière qui irradie l’espace à partir des lampadaires donne la sensation d’être en plein jour. Le site est plutôt beau avec ses belles artères fleuries de part et d’autre, et sa pelouse bien tondue.

Des silhouettes se dessinent dans le lointain. Il s’agit de « Kosovars » que nous distinguons au fur et à mesure que nous nous rapprochons. Ils sont assis sous les lampadaires ou couchés sur de petites nattes. C’est à croire que, pour entrer dans cette université, l’une des conditions demeure la détention d’une natte. Ils en sont presque tous munis, « et font du Boileau ». « L’étape du tronc commun est plus difficile à franchir que celle du Bac. Il faut être courageux pour réussir », affirme Touré. C’est dans la ville de Katiola que ce jeune homme a obtenu le Bac D. Il espère ainsi réaliser son rêve de devenir médecin, « pour sauver des vies ».

Sur sa couchette, un fascicule. « On te pose une question et tu réponds par vrai ou faux. Quand tu doutes, il faut t’abstenir de répondre. Le médecin ne doit pas douter devant un patient. On nous apprend à avoir confiance en nous », dit-il, comme pour justifier la méthodologie du QcM (question à choix multiple) ou Qcd (question à choix double) utilisée dans le cadre de ce concours. Le jeune homme met toutes les chances de son côté pour réussir. C’est pourquoi, d’Anyama où il est hébergé chez un tuteur, il s’est déplacé à Abobo-Adjamé où il dort dans l’amphi ou à la belle étoile, en fonction des intempéries.

Comme au Kosovo

La « légende » raconte que les étudiants de l’Université Nangui Abrogoua se sont identifiés très tôt à des Kosovars, en raison du statut hybride de cette université qui, bien que proclamée entité en 1992 dès sa mise en place n’avait pas d’autonomie réelle. Une situation semblable au Kosovo du temps de la guerre du 6 mars 1998 au 10 juin 1999, sur le territoire de la République fédérale de Yougoslavie, opposant l’armée yougoslave à l’armée de libération du Kosovo et l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan). Les populations serbes et albanaises étaient ballotées entre la Yougoslavie et leur autonomie…

La plupart des étudiants que nous avons rencontrés, rattachent plutôt cette appellation aux conditions de vie difficile des étudiants dans cette université où ils vivent comme des réfugiés dans un camp. Car ils reçoivent les cours dans les amphis et y dorment. De même, ils dorment dans les restaurants ou dans les toilettes, le baluchon rangé dans un coin. Filles et garçons sont logés à la même enseigne. Toujours est-il que « le Kosovo » n’est pas un lieu pour des âmes en quête de cajoleries. Mireille en est consciente. Debout devant l’amphi, elle fait des allées et venues. Le stress se sent chez cette jeune fille qui affirme mieux bosser debout qu’assise. « Le Tronc commun n’est pas du tout facile. Il faut se donner à fond. Je vis à l’Arras à Treichville avec ma famille. Cependant, je me suis déplacée ici, pour mieux me concentrer. Je veux être médecin pour combler ce vide dans ma famille où il n’y en a pas », confie-t-elle.

Autre exemple. Venue de Duekoué où elle a obtenu le Bac, Boguina Anne Marielle veut être médecin « pour se faire respecter ». Elle a donc convaincu sa tante, habitante de Yopougon, de l’autoriser à se déplacer à l’Université Nangui-Abrogoua, où elle a trouvé une couchette au sein d’un restaurant.
La grande débrouille

Un petit marché existe dans cette université. Des friandises (gâteaux, pains sucrés), des mouchoirs papiers, etc. y sont vendus. De même qu’un « Diallo » à l’ivoirienne (un vendeur dans un kiosque à café) permet aux étudiants de se procurer du café ou du chocolat chaud, le temps d’une pause. Les étals sont tenus par des étudiants. Un petit monde gravite autour de ce marché. De là, l’on aperçoit dans l’amphi d’à côté, des étudiants torses nus, en train d’apprendre leurs leçons, pendant que d’autres s’abandonnent à des sommes.

Jean Didier et son ami Serges, dans l’amphi, croient en leurs chances, même s’ils affirment « avoir déjà été mordus par le serpent ». En effet, pour avoir échoué l’année précédente, ces jeunes gens ont concocté un plan de travail rigide : Lundi de 05h du matin à 08h : Biophysique et chimie générale. De 08h à 14h : Chimie organique. De 14h à 18h : Mathématiques et botanique. Mardi le programme change, ainsi de suite.

Si ces étudiants ont déjà pris leurs quartiers, ce n’est pas le cas de Caroline que nous rencontrons de l’autre côté de la rue, marchant seule. La jeune fille va rejoindre un ami avec qui elle doit bosser dans l’école primaire adjacente. L’entrée de cette école se trouve du côté de la voie express, en face d’une entreprise de fabrique de sacs. La jeune fille est d’autant inquiète qu’elle doit passer par une pénombre, entre de gros camions stationnés. Nous l’accompagnons. Le vigile qui nous parle depuis l’intérieur refuse d’ouvrir le portail. Sécurité oblige, car il est minuit. Nous rebroussons donc chemin pour aller vers les grilles.

Grande est notre surprise d’entendre l’ami de la jeune fille lui demander d’escalader la clôture de grillage pour descendre dans la cour de l’établissement. Elle est hésitante de peur de se faire mal. Mais, il n’y a pas d’autres solutions. Peiné, l’ami la supplie. Ensemble, nous décidons de l’encourager à se lancer. Nous la soulevons, l’une tenant ses pieds et l’autre ses documents. Une épreuve pas du tout facile parce qu’elle tremble. En fin de compte, elle réussit l’épreuve, à la grande joie de « l’équipe ». Les parents de la jeune fille vivent aux Deux-Plateaux ; cependant ils lui louent un logement qu’elle partage avec deux colocataires à deux pas de l’université. Ce qui la rapproche de ses amis pour travailler. Bien qu’à sa première tentative, Caroline se dit sereine. « Ce n’est pas parce que de nombreux étudiants sont recalés que je vais échouer aussi. Je m’imprègne des anciens sujets, des documents et j’écoute les expériences des uns et des autres ».

Le spectacle est ainsi dans presque toute l’université dont nous décidons de faire un tour en voiture compte tenu de son étendue. Du portail de la voie express jusqu’à l’entrée vers Williamsville, les étudiants, en quête de concentration sont couchés sur la route, assis sous les lampadaires, rues barrées avec des matériels de fortune. Il est presque une heure du matin quand nous quittons le site, les laissant à leurs réalités.

MARCELLINE GNEPROUST

Le quota « tranche » les têtes

Depuis 27 ans, il « tranche » les têtes. Le système de quota ou numerus clausus (nombre fermé en latin) communément appelé tronc commun, voit défiler chaque année 3000 candidats, au nombre desquels sont retenus moins de 400 admis en 2ème année de Médecine, Pharmacie et Odonto stomatologie. « Jusqu’à présent, il n’existe pas d’arrêté du numerus clausus », explique le vice-président de l’université Nangui Abrogoua, chargé de la Pédagogie, la vie universitaire, la recherche et l’innovation, Pr Bohoua.

Pour l’organisation du concours, l’autorité de tutelle, à savoir le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique prend une décision, chaque année pour fixer ce quota, qui varie en fonction des Ufr, particulièrement des places disponibles et de la moyenne. Le système de quota est lié à l’Ecole préparatoire aux sciences de la santé (Epss), mise en place en 1992 à l’université Nangui Abrogoua (anciennement Abobo-Adjamé) en 1992.

C’était à l’occasion de la déconcentration des centres universitaires devenus par la suite des universités, pour pallier le manque d’infrastructures, face au nombre croissant d’étudiants. Par ailleurs, l’Epss a été créée dans un souci « d’avoir une formation commune et surtout mutualiser les ressources ». Les enseignants viennent des trois universités, à savoir, Félix Houphouët-Boigny, Université Alassane Ouattara et Nangui Abrogoua.

En raison de son caractère ultra sélectif, ce système a été qualifié à ses débuts de « trou commun » par les étudiants. Expression imagée pour montrer la difficulté et surtout l’angoisse qui l’entoure. Ce qui fait des admis, des rescapés à la suite d’un effort herculéen.

En passe d’être supprimé en France

Le système du numerus clausus est calqué sur le modèle français mis en place en 1971 par Simone Veil, alors ministre de la Santé, sous Valery Giscard. L’objectif initial était d’établir un nombre de places en adéquation avec les capacités d’accueil des établissements hospitaliers universitaires dispensant les formations.  Par voie d’arrêté, le gouvernement fixe ainsi pour chaque région le nombre de places disponibles en seconde année, pour la médecine, la pharmacie, l’odontologie et de maïeutique (discipline des sages-femmes). S’il a pu porter ses fruits, le numerus clausus est en passe d’être supprimé en France, au regard des critiques. Parce qu’en plus de laisser des milliers d’étudiants sur le carreau, il accentue la désertification médicale en limitant le nombre de praticiens sur le territoire.

En Côte d’Ivoire, il n’est pas exempt de critiques. Parce que pour certains, il n’est pas adapté à la réalité ivoirienne, dont les besoins en personnel de santé ne sont pas à démontrer. C’est ce que pense le Dr Kouamé Kouakou, médecin anesthésiste-réanimateur de formation, initiateur d’un projet de coaching « ECURIE SANTE ».

L’homme plaide pour la révision du quota à la hausse, afin de permettre la formation du plus grand nombre. Ceci pourrait avoir un impact, aussi bien sur le plan local qu’international, où les diplômés de la Côte d’Ivoire pourraient s’expatrier. « On parle de tourisme médical de plus en plus. Ce qui montre que la santé se développe. Le besoin en médecins est très ressenti. C’est un indicateur important ».

MARCELLINE GNEPROUST

Révision à la hausse ?

Dr. Kouamé Kouakou, initiateur d’un coaching, propose par ailleurs que les recalés du tronc commun puissent servir de vivier pour les concours dans les autres corps de la santé. Ainsi, les infirmiers, sages-femmes, techniciens de laboratoire, biologistes, etc., pourraient être sélectionnés après un concours.

Mme Affoua Kra dont le fils a bien réussi son concours lance également un cri du cœur, en faveur de la révision de la sélection. Elle pense notamment à la grande vague d’enfants qui échouent après avoir traversé une situation des plus difficiles. Pour elle, il s’agit simplement d’une injustice.

Enseignante du supérieur, Mme Coulibaly Wahon est plus radicale. Percevant le tronc commun comme un abattoir pour les étudiants, elle en appelle à sa suppression pure et simple, au regard du nombre important des rejetés (plus de 2000), et surtout des conséquences. Car ceux-ci qui se rabattent sur les autres UFR, ne sont pas toujours accueillis, du fait des contraintes de places de ces structures.

En conséquence, ils se retrouvent à embrasser des carrières ou des disciplines par dépit. Ensuite, la méthodologie des QCM ou QCD à laquelle ils n’ont pas été habitués au lycée. L’intervenante n’omet pas la période du concours situé généralement en novembre-janvier ou même en février. Il est difficile pour les rejetés de tenter leurs chances à l’extérieur, d’autant qu’à cette date, la plupart des universités ont déjà effectué leurs rentrées académiques.

Perspectives encourageantes Si l’on s’en tient au Plan national de développement sanitaire 2016-2020, les indicateurs en matière de ressources humaines dans le domaine de la santé sont encourageants en Côte d’Ivoire. Soit 1 médecin pour 7 235 habitants,1 infirmier pour 2 910 habitants. Des données nationales qui répondent aux recommandations internationales (1 médecin/10000 habitants,1 infirmier pour 5000 habitants selon l’OMS).

M. GNEPROUST

L'UMons dispense des cours préparatoires à l'examen d'entrée en médecine à Mons, La Louvière, Charleroi et Tournai

Dès le mois de janvier, l’UMons propose des cours préparatoires à l’examen d’entrée en médecine.   Deux axes à ces cours, le premier pour que les candidats puissent perfectionner leurs connaissances en biologie, mathématiques, chimie et...





















Dès le mois de janvier, l’UMons propose des cours préparatoires à l’examen d’entrée en médecine.   Deux axes à ces cours, le premier pour que les candidats puissent perfectionner leurs connaissances en biologie, mathématiques, chimie et physique.  Le second, pour qu’ils appréhendent au mieux les méthodes de travail.  Une offre que l’UMons propose dans quatre villes hainuyères différentes, Mons, La Louvière, Charleroi et Tournai.
Le caractère non-superflu de cette offre saute aux yeux à la vision des chiffres: en septembre dernier, seuls 20% de candidats à l’examen d’entrée ont pu s’inscrire en première année de médecine. 
La nécessité d’un cours de mathématique est encore plus facile à comprendre quand on interroge l’un des participants au cours de math donné dans l’implantation de Tournai "j’ai pas pris les sciences fortes en humanités, raison pour laquelle j’ai pris ce cours de math" explique ce premier étudiant, "moi en fait je suis pas en maths, ni en sciences et donc pour avoir une petite chance de réussir, je viens ici", renchérit cette autre étudiante.
Frédérique Artus, coordinatrice pour ces cours préparatoires, constate que les élèves anticipent eux-mêmes cet examen "il y a eu énormément de questions avant que les cours préparatoires ne puissent se mettre en place" constate-t-elle.
Ces cours préparatoires sont dispensés durant quatre heures le mercredi après-midi et le samedi.  Un investissement personnel qui, pour le professeur de maths, n’est pas inutile "en s’accrochant et avec de la volonté tout au long des cours préparatoires, je suis persuadé que l’on peut y arriver"  conclut Florentin Ost.
http://www.vivreici.be/article/detail_l-umons-dispense-des-cours-preparatoires-a-l-examen-d-entree-en-medecine-a-mons-la-louviere-charleroi-et-tournai?id=154102


« Le Numerus clausus dans les études médicales est un filtre inadapté »

Le Monde.fr | • Mis à jour le


Par Jean-Luc Dubois-Randé, doyen de la Faculté de Médecine de Créteil

Les Français expriment régulièrement leur attachement à leur système de santé jusqu’à le considérer parfois comme le « meilleur au monde ». Ce bilan plutôt positif coexiste avec des indicateurs moins favorables. L’accès aux soins est une préoccupation de nombreux Français et la désertification de certaines aires rurales ou périurbaines devient un enjeu central et interroge la capacité du système de formation à fournir à la population les professionnels dont elle a besoin, là où elle en a besoin. Les inégalités sociales de santé ne régressent pas et traduisent probablement l’orientation fortement curative et faiblement préventive de notre système de santé.
La formation, en particulier des médecins, est un exercice de long terme et nécessite d’intégrer les évolutions à venir dans toute réflexion prospective. On peut entrevoir deux évolutions majeures : l’explosion de l’utilisation des données issues de l’étude du génome pour le développement d’une médecine personnalisée, des patients, de mieux en mieux informés et soucieux d’être acteurs de leurs soins, mais qui nous rappellent l’importance qu’ils attachent aux aptitudes relationnelles et à l’empathie des professionnels de santé à leur égard.
Un défi majeur pour les facultés de médecine car le recrutement et la formation des professionnels de santé doivent s’adapter à la révolution technologique et intégrer l’émergence sociétale des maladies chroniques avec pour corollaire la priorité donnée au champ de la prévention. La formation hospitalière dominante ne répond pas aux enjeux des soins de premier recours qui n’est plus conforme à la réalité traditionnelle du médecin de famille « avec sa bonne vieille sacoche », comme seul outil et viatique.
L’entrée dans les études médicales est considérée comme un obstacle parfois infranchissable par des jeunes très motivés et titulaires d’un baccalauréat avec mention. Ils sont issus majoritairement des couches les plus favorisées de notre société et sont confrontés à une première année de concours très sélective, la PACES (Première année commune des études de santé) qui mène aujourd’hui à quatre filières classiques (médecine, pharmacie, odontologie et maïeutique) avec, au final et à l’issu d’un redoublement pour la majorité d’entre eux, un fort pourcentage d’échec et d’exclusion des études de santé.

Une sélection inefficace

Le Numerus clausus est un filtre inadapté car inefficace et contourné. Il est censé réguler le nombre et la répartition des médecins sur le territoire et a éliminé des générations d’excellents étudiants. Le vécu négatif de nos concitoyens alimente une incompréhension des choix politiques dans ce domaine. Ainsi, sur le terrain, alors qu’on manque de médecins, on favorise le recrutement de médecins étrangers, certains imparfaitement francophones, dont les compétences n’ont pas été évaluées avec l’exigence sélective requise pour nos étudiants nationaux. De plus, il est possible de contourner la PACES par une inscription dans une autre université européenne et en fin d’étude de passer l’Examen Classant National, sans note éliminatoire, et exercer la responsabilité d’interne en spécialité.
Le numerus clausus dans sa forme actuelle n’est plus de mise et doit être abandonné. Il n’est ni un régulateur fiable de la démographie médicale, ni un outil efficient de répartition territoriale des futurs médecins et apparaît être inéquitable en regard de son contournement. Seule la limitation du nombre des étudiants basée sur le maintien de la qualité de la formation et donc des capacités pratiques d’accueil est légitime. La PACES doit être moins spécialisée et élargir le socle des programmes pédagogiques en insérant des enseignements communs à d’autres programmes de Licences de l’université dans la logique d’un vrai parcours universitaire Licence, Master, Doctorat. Cela doit conduire à fluidifier l’entrée en 2e année de diverses licences d’étudiants qui n’intégreront pas les filières santé classiques de médecine, maïeutique, pharmacie, odontologie. La sélection pourrait, dès lors, s’organiser sur une seule année universitaire au décours de laquelle les étudiants pourront progresser soit en rejoignant les filières classiques, soit par leur entrée dans un parcours universitaire leur permettant d’accéder à d’autres professions dont de nouvelles filières de santé préparant à de nouveaux métiers. Dans le même esprit, il faut favoriser l’entrée dans les filières classiques, d’étudiants venant d’autres formations de l’université afin d’assurer une diversité de recrutement, de milieux sociaux et donc au final une richesse professionnelle. Les terrains de stage doivent se diversifier et sortir du tout hospitalier pour se former à l’exercice de la médecine générale. La formation et la valorisation des maîtres de stage et le positionnement des maisons de santé pluri-professionnelles à qualification universitaire sont des clés de reconquête des territoires.
L’Examen classant national (ECN) ne doit pas être seule finalité, gouvernant l’objectif de formation de l’ensemble du 2e cycle étouffant ainsi les possibilités de personnalisation de l’orientation des étudiants. La formation doit veiller à développer l’aptitude à un exercice pluri-professionnel en équipe avec délégation de certaines tâches. Ces exigences nous amènent à proposer que les étudiants nationaux, européens, et internationaux valident tous l’examen de fin d’études du 2e cycle avec oral, permettant l’attribution d’un certificat de compétences cliniques ouvrant droit à présenter l’ECN, évitant ainsi que des étudiants, d’où qu’ils viennent, peu compétents, accèdent à la responsabilité de malades.
Ces objectifs sont-ils réalistes ? De fait, la communauté des facultés de médecine et les étudiants n’ont jamais été aussi proches d’une cohérence d’analyse et de proposition. Le premier retour des expérimentations sur la diversité des modes d’entrée dans le cursus médical atteste de leur faisabilité. L’attente sociétale est telle qu’elle nous oblige à une réponse dynamique. Le politique doit ainsi impulser la mise en place de « composantes santé » au sein des universités. La mission séculaire des facultés de médecine est bien sûr de former des médecins mais leur vocation sociétale les amène à ouvrir leur champ de compétences par des partenariats offrant des formations conjointes aux métiers classiques et nouveaux de la santé. Le savoir et le savoir-faire ne peuvent être séparés d’un savoir-être avec ce qu’il exige d’initiation aux sciences humaines et sociales et d’entraînement au questionnement éthique préalable à tout métier de la santé. Une opportunité s’ouvre, la Conférence nationale de santé doit la saisir pour donner le cap d’un projet transversal respectueux des spécificités de la formation de futurs professionnels de santé au service des citoyens et des patients.
Le professeur Jean-Luc Dubois-Randé a été élu le 2 février président de la Conférence nationale des doyens de médecine.
Voir également http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/10/les-medecins-liberaux-ne-participerontpas-a-une-mascarade-mediatique_4862595_3232.html

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/10/le-numerus-clausus-dans-les-etudes-medicales-est-un-filtre-inadapte_4862645_3232.html#Uyck74WVv06icdAa.99

Comment gérer l'échec d'un premier examen dans le supérieur? (OPINION)

Contribution externe Publié le - Mis à jour le






















Opinions
Une opinion de Dorothée Baillet, conseillère facultaire aux études en faculté des sciences psychologiques et de l'éducation à l'ULB. Accompagne des étudiants qui renoncent des difficultés en première année ?

Commencer la session avec ce sentiment (ou certitude) est une expérience désagréable. Comment gérer cela ?
Sortir des premiers examens de la session en ayant le sentiment (ou la certitude) de les avoir ratés est une expérience désagréable. En particulier, elle peut donner aux jeunes étudiants le sentiment de ne pas être à la hauteur et les conduire à se désinvestir de leur session d’examens. Dès lors, comment réagir ? Faut-il baisser les bras ou se reprendre ? Est-il nécessaire d’analyser tout de suite les erreurs commises ou est-il préférable de reporter cette démarche à la fin de la session ? Voici quelques conseils qui devraient permettre aux étudiants qui vivent cette expérience de se remettre en selle.
Rester braqué sur un échec et nourrir le sentiment de ne pas être à la hauteur peut amener les étudiants à baisser les bras et, à terme, à entrer dans une véritable spirale qui pourrait conduire à échouer les examens suivants. Au contraire, il est préférable de se concentrer sur ce qui peut encore être réussi ! Dès lors, il faut à tout prix éviter de rentrer chez soi et de plonger dans les cours pour vérifier ses réponses. En effet, au mieux vous en sortirez un peu rassuré, au pire, vous serez découragé. Quoiqu’il arrive, il est trop tard et il est donc préférable de se tourner vers ce qui peut encore être réussi : le reste de la session.
Pour ce faire et à condition que le temps dont vous disposez avant le prochain examen le permette, il peut être intéressant de prendre un peu de temps pour vous reposer et vous détendre avant de vous y remettre. Profitez aussi de ce court répit, pour ranger votre espace de travail et préparer les documents dont vous aurez besoin pour l’examen suivant.
Pour autant, faut-il définitivement adopter la politique de l’autruche ? La réponse à cette question est négative. En effet, comme le souligne Mireille Houart (1), "faire des erreurs est ‘humain’, et c’est en tirant des leçons de vos erreurs que vous pourrez mettre toutes les chances de votre côté pour réussir". Il peut donc également être intéressant de prendre quelques minutes pour analyser les raisons qui ont amené à l’échec : comment vous êtes-vous préparé pour présenter l’examen ? Aviez-vous connaissance du type de questions de l’examen ? Avez-vous été surpris par les questions ? Etaient-elles plus précises que vous ne l’aviez imaginé ? Répondre à ces questions devrait vous permettre de tirer quelques enseignements pour vous préparer au mieux pour les examens suivants. Dans le même ordre d’idées, si vous pensez que vous avez raté l’examen parce que vous avez été envahi par le stress ou que vous n’êtes pas parvenu à vous concentrer (il y a souvent de nombreux bruits parasites), il est important que vous identifiiez quelques techniques qui vous permettront de dépasser ces difficultés. Cela peut, par exemple, être de prendre quelques minutes pour respirer profondément avant de lire les questions, vous munir de bouchons d’oreilles pour vous isoler du bruit ou encore parcourir votre formulaire d’examen et commencer par répondre aux questions pour lesquelles vous êtes sûr de vos réponses.
Enfin, trois éléments importants doivent encore être soulignés. Premièrement, à moins que vous n’ayez pu répondre à aucune question, vous ne connaissez pas vos résultats. Dès lors, il est possible que l’échec que vous anticipez ne soit pas réel. En effet, sachant qu’il est difficile de s’évaluer avec précision, il n’est pas rare que des étudiants aient le sentiment d’avoir complètement échoué à un examen et découvrent par la suite qu’ils l’ont finalement réussi. Deuxièmement, il est important de relativiser : même si vous avez effectivement échoué à un examen et qu’il faudra donc le représenter, sachez que vous n’êtes pas seul dans cette situation : de nombreux étudiants, parmi lesquels se trouvent des étudiants brillants, représentent et réussissent chaque année des examens en seconde session. Enfin, sachez que de nombreuses institutions organisent des activités afin de vous accompagner vers la réussite et que vous n’êtes donc pas seul pour faire face à vos échecs et repartir du bon pied pour le deuxième quadrimestre. Ces activités peuvent être des séances de remédiation pour des cours réputés difficiles, des ateliers méthodologiques, des entretiens individuels avec des professionnels de l’accompagnement des étudiants, etc. N’hésitez donc pas à vous renseigner à ce sujet.
(1) Réussir sa première année d’études supérieures. Louvain-la-Neuve : De Boeck Supérieur - 2017.

Études paramédicales : faire une prépa ou pas ?

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Une infirmière installe une perfusion à une patiente avant une séance de chimiothérapie, le 17 Janvier 2007 dans une salle de traitement du centre hospitalier Oscar Lambret de Lille.

Ils sont podologues, audioprothésistes, infirmiers, orthoptistes, orthophonistes ou psychomotriciens… Ces professionnels du secteur paramédical sont un million à exercer en France, dont 80 % de femmes, selon le ministère de la santé. Des professions auxquelles on accède en quelques années d’études supérieures, pour la plupart sélectives.

Si la plupart des formations sont accessibles après le baccalauréat, une minorité de candidats intègrent une école paramédicale avec le seul « bacho ». Selon les chiffres 2013 de la direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques, les écoles privées préparatoires, dont le coût varie de 2 000 à 5 000 euros, prennent une place de plus en plus importante dans le décompte des nouveaux inscrits dans les écoles paramédicales : 7 396 étudiants infirmiers, soit près de 30 % des inscrits en première année, ont choisi cette voie en 2013, c’est aussi le cas de 66 % des élèves ergothérapeutes, 74 % des futurs psychomotriciens et 87 % des pédicures podologues. Alors, faut-il faire une prépa ou pas ? Des professionnels livrent leur analyse.

336 instituts de formation en soins infirmiers

Avec environ 600 000 personnes en exercice en France, les infirmiers forment le plus gros contingent des métiers de la santé, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Le cursus peut s’effectuer dans 336 instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) publics et privés, auxquels on accède sur concours.
Pour s’y présenter, il faut être titulaire du bac, de préférence un bac général S ou encore un bac technologique sciences et technologies de la santé et du social (ST2S). Le concours est composé d’une épreuve écrite et d’un test d’aptitude, puis les élèves admissibles passent un oral. Pour la préparation à ce dernier, Karim Mameri, secrétaire général de l’ordre national des infirmiers, encourage les candidats à s’informer sur l’actualité et les réalités du métier sur les sites infirmiers.com, actuSoins.com et en consultant les fiches métiers disponibles sur les pages de l’ordre des infirmiers. « Pour les bons bacheliers qui sauront faire preuve de motivation et de curiosité, la prépa n’est pas absolument nécessaire », estime M. Mameri.
La plupart des autres concours post-bac du paramédical sont basés sur le programme de terminale S. « Il y a vingt ans, les écoles et les instituts de formation étaient intégrés directement après le baccalauréat », rappelle Eric Prou, président du Conseil national de l’ordre des pédicures-podologues. Depuis, « un vrai marché des écoles prépa s’est créé », poursuit Luis Godinho, président du Syndicat national des audioprothésistes.
Pourtant, « suivre une année de préparation n’apportera pas de connaissances supplémentaires, l’année consistera à bachoter le programme déjà étudié en terminale », estime Laurent Milstayn, président du Syndicat national autonome des orthoptistes. Même analyse côté audioprothésiste, « Si le bac S est quasi obligatoire, observe M. Godinho, la prépa n’est pas pour autant un passage obligé. Un bon élève de terminale peut directement tenter et surtout réussir le concours. »
Au candidat de mesurer son assiduité et sa force de travail. « Un élève studieux qui a travaillé régulièrement ses annales peut se préparer lui-même sans difficulté », affirme Annie Descamps, conseillère d’orientation au Centre d’information et d’orientation Médiacom.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/10/05/etudes-paramedicales-faire-une-prepa-ou-pas_4782419_4401467.html#TUCybUdI3el8CGZo.99


Médecine : les stratégies des étudiants pour contourner le « numerus clausus »

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par


























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En 2015, le numerus clausus fixant le nombre d’admis en deuxième année de médecine a été fixé à 7 492 places. Le taux d’échec a dépassé les 77 %. © Regis Duvignau / Reuters

Dossier spécial études de santé. « Etudes médicales sans concours en France » : c’est sous ce slogan que devait avoir lieu, ce lundi 5 octobre, la rentrée au Centre libre d’enseignement supérieur international (Clesi), à Béziers. La formation, en dentaire et kinésithérapie, y coûte quelque 10 000 euros par an. Son succès comme sa pérennité sont très incertains mais sa promesse a de quoi tenter plus d’un des 50 000 étudiants inscrits, en cette rentrée, en première année commune aux études de santé (Paces).

Cette année de fac, qui donne accès aux études pour devenir médecin, dentiste, pharmacien, sage-femme et désormais masseur-kinésithérapeute – est une telle « machine à produire de l’échec », selon les mots de président du Syndicat des jeunes médecins généralistes, Théo Combes, qu’un nombre toujours plus important d’étudiants tâche de la contourner grâce aux accords de mobilité au sein de l’Union européenne.
En 2015, le numerus clausus fixant le nombre d’admis en deuxième année de médecine a été fixé à 7 492 places. Le taux d’échec a dépassé les 77 %. « Une boucherie pédagogique », reconnaît Frédéric Dardel, président de l’université de Paris-V.
Pour le concours 2016, alors que les amphithéâtres de Paces, en cette rentrée, ne désemplissent pas, seulement 5 places supplémentaires ont été accordées pour toute la France en médecine, soit un total de 7 497. Et le numerus clausus stagne ou diminue en pharmacie (3 097), odontologie ou « dentaire » (1 198 places) comme en maïeutique (1 012 places). Qui plus est, il faut, cette année, soustraire plusieurs dizaines de places au concours classique, puisqu’elles seront attribuées d’office à une expérimentation d’admission parallèle d’étudiants titulaires d’une licence scientifique. La compétition pour accéder en deuxième année s’annonce donc encore plus âpre.
Sans restriction à la liberté d’installation, les déserts médicaux se sont développés
Pour échapper à cette broyeuse de vocations, un nombre croissant d’aspirants s’échappent de l’Hexagone. Direction des établissements moins sélectifs et surtout membres de l’Union européenne, jusqu’à la fin du second cycle (la sixième année), avant de revenir effectuer leur internat en France. Deux cent quatre-vingt-seize étudiants, dont on ne sait s’ils sont tous Français, sont ainsi venus en France passer l’internat de fin de sixième année, en hausse de plus de 30 % par rapport à 2014.
Les filières permettant d’échapper à la sélection française sont de plus en plus connues, et le mouvement promet de s’amplifier dans les années à venir. À Cluj-Napoca, en Roumanie, où les cours sont en français, près de 500 étudiants de l’Hexagone sont inscrits en médecine, et autant dans d’autres filières de santé, et l’objectif d’un retour au pays pour l’internat.
La forteresse du numerus clausus se fissure de partout. De Lettonie et nouvellement de la Croatie arrivent de futurs médecins, d’Espagne viennent des dentistes. En maïeutique, « près de 20 % des sages-femmes nouvellement inscrites à l’ordre ont fait leurs études à l’étranger. Elles viennent souvent de Belgique », constate Marianne Benoît Truong-Canh, vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes. « Dans ce contexte, un numerus clausus en France a-t-il encore un sens ? », interroge Patrick Bouet, président de l’ordre des médecins.

Droit à la mobilité des praticiens européens

Originellement, le numerus clausus était censé fixer le déploiement de praticiens selon les besoins des populations et limiter une trop vive concurrence. Néanmoins, sans restriction à la liberté d’installation, les déserts médicaux se sont développés. l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), on dénombre à Paris 798 médecins pour 100 000 habitants.
Dans le département de l’Eure, ils sont 180 pour le même nombre d’habitants. Au Sud, sous une ligne droite imaginaire tracée entre Bordeaux et Valence, les dentistes ne manquent pas (67 à 89 praticiens pour 100 000 habitants, selon un rapport de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé de 2013), mais ils sont deux à quatre fois plus rares en Picardie ou dans la région Centre. Idem en maïeutique : « En Ile-de-France et dans le Nord-Pas-de-Calais, le nombre de sages-femmes est insuffisant, regrette Marianne Benoît Truong-Canh. Dans la région Centre, la situation est même catastrophique. »
Les professionnels de la santé s’accordent pour estimer que le numerus clausus a changé de rôle. Aujourd’hui, « il sert à limiter le nombre d’étudiants car les capacités de formations sont saturées », résume froidement le docteur Théo Combes. « Faute de moyens, nous sommes obligés de conserver un filtre pour maintenir la qualité des formations », confirme Claude Leicher, président du syndicat de médecins MG France.
Chaque pays n’a pas les mêmes exigences en matière de formation
Pour pallier le manque de soignants sur les territoires ruraux ou périurbains les plus désertés par les professions médicales, « le recrutement de médecins étrangers ou formés à l’étranger peut être une solution transitoire », admet le docteur Combes, « même si le problème est aujourd’hui celui de la répartition entre les spécialités. Il faut revaloriser celle de médecin généraliste ».
Les soignants qui ont évité la sélection de la Paces sont-ils aussi bien formés que ceux qui ont suivi leur cursus en France ? Lors de l’épreuve classante nationale de 2015, qui donne accès l’internat, « un étudiant formé à la faculté de Cluj-Napoca a terminé 180e sur environ 8 000, ce qui le classe parmi les meilleurs », pointe Patrick Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins. Interrogé par Le Monde. fr, le centre national de gestion des praticiens hospitaliers, qui publie le classement, déclare ne pas disposer des universités d’origine des candidats, hormis pour les dix plus mal classés. Le fait est que neuf d’entre eux avaient étudié à l’étranger : cinq en Roumanie, trois en Italie, un en Espagne.
Si le droit européen à la mobilité permet aux praticiens d’exercer dans toute l’Union, chaque pays n’a pas les mêmes exigences en matière de formation. « Pour parvenir à une harmonisation des diplômes, l’Europe a choisi un nivellement par le bas, s’inquiète Patrick Bouet, au point que le Conseil de l’ordre doit mettre en place un contrôle des compétences requises pour les médecins étrangers autorisés à exercer en France. »
Même constat en maïeutique : « En 2014, 180 sages-femmes de l’Union européenne ont été admises à pratiquer en France. Mais il suffit de 3 015 heures pour qu’une formation soit reconnue au niveau européen, alors que les sages-femmes françaises en suivent entre 7 000 et 8 000 et doivent avoir participé à 100 accouchements. Le décalage est trop violent », dénonce Marianne Benoit Truong-Canh.

Une école de santé sans concours

C’est dans ce contexte qu’avait ouvert, en 2012, le Clesi, à Toulon puis à Béziers. Recrutant sur dossier, il dispensait deux années de formation sur place avant d’envoyer ses étudiants à l’université privée Fernando-Pessoa, au Portugal, qui délivre un diplôme valable dans toute l’Europe. Condamné à la fermeture à la rentrée dernière, le Clesi a engagé des recours suspensifs qui lui permettent de nouveau d’accueillir des étudiants. L’université Fernando-Pessoa a mis fin au partenariat, mais l’établissement français fait état d’accords avec d’autres facultés européennes. L’ordre des dentistes et les principaux syndicats, vent debout, viennent de nouveau d’exiger de la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem la fermeture du Clesi.
Le ministère déclare au Monde.fr qu’il condamne « ces formations privées qui n’ont jamais reçu les agréments d’ouverture et qui font payer des étudiants pour suivre des formations qui ne donnent accès à aucun diplôme reconnu ». En attendant que les actes succèdent aux mots, les étudiants et leurs familles continuent de payer, et d’espérer.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/10/05/coucours-de-medecine-le-grand-contournement_4782799_4468191.html#gljdkd09AYGTZhoW.99

Le numerus clausus augmente dans les régions manquant de médecins

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Les jeunes médecins et étudiants en médecine sont la principale cible du plan de lutte contre les déserts médicaux annoncé jeudi 26 novembre.   REUTERS/Regis Duvignau

La deuxième phase du plan de lutte contre les déserts médicaux, annoncée jeudi 26 novembre par la ministre de la santé, Marisol Touraine, est largement tournée vers les étudiants en médecine, actuels et futurs. Voici les trois principales mesures qui les concernent, assorties du regard du président de l’Intersyndicat national des internes, Baptiste Boukebous.

Augmenter les places en formation. Le nombre de places en 2e année de médecine, défini par le numerus clausus, va augmenter de 6,4 % à la rentrée 2016, mais en ciblant uniquement les régions déficitaires en médecins. « Augmenter le numerus clausus national ne permet pas de répartir la hausse des étudiants de façon égalitaire, a fait valoir la ministre. Entre 2004 et 2008, il a doublé, pourtant, la densité médicale a faibli dans certaines zones. » La hausse se concentrera cette fois sur dix universités : Dijon (+ 7 %), Clermont-Ferrand (+ 10 %), Tours (+ 9 %) mais également Lille, Grenoble, Rouen, Amiens, Caen, La Réunion et les Antilles-Guyane. La ministre a également promis « un soutien substantiel aux capacités de formation et un travail sur la fidélisation des étudiants dans leur région de formation ». Une précision qui ne rassure qu’à moitié Baptiste Boukebous : « Il est important de n’augmenter le nombre de places que de façon très concertée, si on est sûr d’avoir la capacité de bien former les médecins. »
Mieux former à la médecine générale et à l’exerice en libéral. Alors que la médecine générale est la spécialité la moins attractive pour les étudiants en médecine, notamment parce qu’elle est mal connue, le gouvernement souhaite qu’à compter de 2017, 100 % des étudiants de 2e cycle puissent effectuer un stage de médecine générale. Les stages en cabinets de ville seront ouverts aux étudiants d’autres spécialités que la médecine générale, comme l’ophtalmologie ou la pédiatrie, et la rémunération des maîtres de stage revalorisée. Il est aussi prévu d’augmenter le nombre de médecins libéraux qui enseignent, et notamment de doubler le nombre de généralistes chefs de clinique, qui sont actuellement 80 sur tout le territoire. Baptiste Boukebous y voit de « bonnes mesures sur le papier. Mais cela ne marchera que si elles s’accompagnent de changements plus lourds et longs : la création de pools d’enseignements orientés vers l’ambulatoire, c’est-à-dire les soins prodigués en dehors des hôpitaux. »
Favoriser l’installation des jeunes médecins dans les zones en tension. Le plan revoit à la hausse l’objectif de « contrats d’engagement de service public », signés avec les étudiants en médecine qui s’engagent à exercer dans une zone manquant de praticiens, en contrepartie d’une allocation versée pendant leurs études. 1 325 ont déjà été signés, il est désormais prévu de parvenir à 1 700 d’ici à 2017, soit deux cents de plus que les 1 500 précédemment fixés. Le nombre de contrats de praticien territorial de médecine générale, qui garantit un revenu pendant les premières années aux jeunes professionnels choisissant d’exercer sur des territoires « fragiles », doit lui être doublé, passant de 500 à 1 000 d’ici à 2017, et s’étendant à d’autres spécialités que la médecine générale. Des mesures renforçant son attractivité sont également annoncées. « Les mesures d’incitation financière ne suffiront pas, estime Baptiste Boukebous. Pour véritablement prendre le virage de l’ambulatoire, il faut plus mettre l’accent sur la formation que prévu par ce plan, et aussi revoir la répartition des postes ouverts par spécialité lors des épreuves classantes nationales, qui mènent à l’internat. Actuellement, on forme 50 % de spécialistes, alors qu’il faut développer la médecine de premier recours. »

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/universites/article/2015/11/28/le-numerus-clausus-augmente-dans-les-regions-manquant-de-medecins_4819772_4468207.html#VjrPqvWD7ZCOIc30.99













































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