vendredi 26 juin 2015

LE FINANCEMENT DE LA SANTE


Les hôpitaux Saint-Luc et Erasme salués pour la qualité de leur recherche clinique

Belga Publié le - Mis à jour le
Belgique Les Cliniques universitaires Saint-Luc et l'Hôpital Erasme ont obtenu en septembre dernier un label octroyé par l'Association for the Accreditation of Human Research Protection Program (AAHRPP) et attestant de la qualité de leurs programmes de recherche clinique et de la garantie du plus haut niveau de protection des participants aux études cliniques. Les deux hôpitaux bruxellois sont les deux premiers en Europe à obtenir ce label. L'UZ Brussel, qui s'est également lancé dans le processus, devrait aussi l'obtenir prochainement.
Cette reconnaissance "couronne un travail de plus de trois ans financé par Innoviris, l'Institut bruxellois pour la recherche et l'innovation, au sein des trois hôpitaux académiques bruxellois, sous le couvert du projet ClinicoBRU", apprend-on dans un communiqué commun des trois hôpitaux et d'Innoviris.
"ClinicoBRU" est un projet interuniversitaire associant la VUB, l'UCL et l'ULB au travers de leurs hôpitaux académiques et destiné à professionnaliser leur activité de recherche clinique par l'accréditation. Il vise aussi à faciliter l'accès des patients aux études cliniques.
"La Belgique est historiquement très active dans la recherche clinique. Elle se classe dans le top 10 mondial des pays qui soumettent le plus de demandes de mises sur le marché aux agences réglementaires. Elle se classe dans le top cinq mondial en termes de densité d'essais clinique (nombre de sites d'investigation clinique par million d'habitants). La recherche clinique moderne fait face à de nombreux défis au rang desquels la personnalisation de la médecine et la participation des patients et des volontaires occupent une place majeure", poursuit le communiqué.
Pour obtenir une accréditation AAHRPP, les hôpitaux doivent à la fois démontrer qu'ils ont mis en place des protections à tous les niveaux de leurs opérations de recherche et qu'ils adhèrent aux plus hauts standards de la recherche.
Les organismes accrédités par l'AAHRPP incluent des hôpitaux, des universités, des comités d'éthique, des structures de recherche, des sponsors pharmaceutiques et des agences publiques et réglementaires. A l'heure actuelle, l'AAHRPP a accrédité plus de 215 organisations dans le monde dont plus de 60% des universités américaines actives dans la recherche clinique et plus de 65% des écoles de médecine américaines.

La Cour suprême consacre l’Obamacare, défaite cinglante pour les républicains

Des partisans de l’Obamacare devant la Cour suprême à Washington. (Reuters)
Des partisans de l’Obamacare devant la Cour suprême à Washington. (Reuters)
Selon les juges, la loi respecte la Constitution américaine. C’est une grande victoire pour le président Barack Obama et une défaite pour les républicains
L’Obamacare était entre la vie et la mort. Jeudi, dans une décision très attendue, la Cour suprême des Etats-Unis a validé la loi instituant la réforme du système de santé américain, adoptée par le Congrès sous contrôle démocrate en 2010. L’arrêt King vs Burwell, lu par le président de la cour John Roberts, a été approuvé par six juges contre trois.
L’Affordable Care Act était attaquée par quatre plaignants qui estimaient que la loi ne prévoyait pas l’octroi de subventions fédérales pour acquérir une couverture médicale dans un Etat qui ne s’était pas doté lui-même d’une bourse aux assurances maladie. La décision de la cour a été reçue avec un grand soulagement par des millions de citoyens qui viennent d’acquérir une couverture médicale grâce à l’Obamacare. Si la Cour avait jugé inconstitutionnelle une partie de la loi incriminée, 6,4 millions d’Américains auraient perdu leurs subventions fédérales et auraient sans doute été incapables de conserver leur assurance maladie.
Pour Barack Obama, qui a fait de la réforme de la santé l’une des priorités absolues de sa présidence, c’est une victoire majeure. Réagissant à la décision de la Cour suprême, il n’a pas boudé son plaisir devant les journalistes réunis dans le jardin de la Maison-Blanche. «Aujourd’hui, après plus de 50 votes au Congrès pour abroger ou affaiblir la loi, après une élection présidentielle (2012) disputée en partie autour du maintien ou de l’abrogation de cette loi, après de multiples procédures devant la Cour suprême, la loi va rester», s’est félicité le démocrate.
L’Affordable Care Act, entrée en vigueur le 1er janvier 2014, impose aux Américains, à l’image de la LAMal en Suisse, de contracter une assurance maladie (individual mandate), faute de quoi ils se voient infliger une amende de 695 dollars. Elle interdit aux assurances maladie de refuser un patient qui aurait déjà des problèmes de santé. Elle permet aux enfants de bénéficier de la couverture de leurs parents jusqu’à l’âge de 26 ans.
L’Obamacare prévoit aussi d’élargir la couverture médicale à travers Medicaid, l’assurance maladie pour les plus pauvres. Mais en 2012, la Cour suprême a limité l’impact de la loi en précisant que Washington ne pouvait imposer aux Etats une telle mesure et que ces derniers devaient être libres, par respect du fédéralisme, de l’appliquer ou non. Bien que l’extension de Medicaid soit entièrement couverte par les deniers fédéraux, nombre de gouverneurs républicains ont refusé d’accroître la couverture santé par le biais de Medicaid, privant des millions d’Américains démunis d’une assurance maladie.
La décision positive de la Cour suprême pourrait avoir deux conséquences. Si l’Obamacare incite les Etats à mettre en place leur propre bourse aux assurances maladie, ils ne sont pourtant que 13 à l’avoir fait. Ils pourraient désormais changer d’avis et préférer la bourse fédérale par le biais du site internet HealthCare.gov. Un site dont le lancement, le 1er octobre 2013, fut un désastre qui a failli coûter très cher à l’administration démocrate tant le fiasco a menacé la mise en œuvre de la réforme. Aujourd’hui toutefois, 16 millions d’Américains sans couverture médicale jusqu’ici en ont acquis une grâce à l’Obamacare, soit un tiers du nombre de non-assurés aux Etats-Unis (48 millions).
Dans son allocution, Barack Obama n’a pas manqué de souligner que la loi a contribué à maintenir «la plus faible croissance des coûts de la santé en cinquante ans» dans un pays qui consacre 18% de son PIB dans ce secteur. Le président démocrate, relevant que l’Affordable Care Act fait maintenant partie intégrante de la vie des Américains, invite démocrates et républicains à travailler ensemble pour améliorer une loi qui n’est pas parfaite, pour développer la médecine préventive et améliorer la qualité des soins. Il appelle aussi les Etats qui ont refusé d’étendre la couverture de Medicaid de revoir leur jugement.
Du côté des républicains qui, au Congrès, ont tenté à plus de cinquante reprises d’abroger l’Obamacare, la décision de la Cour suprême est mal vécue. S’ils sont convaincus que le combat contre une «loi désastreuse» n’est pas terminé bien qu’il dure depuis plus de cinq ans, ils devront réévaluer leur stratégie dans l’optique de la présidentielle de novembre 2016. Si la Cour suprême leur avait donné raison, ils avaient promis qu’ils n’allaient pas tenter de préciser la loi en modifiant quatre mots problématiques dans le texte…
états-unis lundi 22 juin 2015

L’Obamacare entre la vie et la mort

Inscription au nouveau programme de couverture médicale. Le système instauré par Barack Obama est menacé. (Jonathan Ernst/Reuters)
Inscription au nouveau programme de couverture médicale. Le système instauré par Barack Obama est menacé. (Jonathan Ernst/Reuters)
Une décision de la Cour suprême pourrait porter un coup fatal à la réforme de la santé. Les républicains pourraient aussi en faire les frais
Il faut remonter à 2000 pour trouver un arrêt aussi lourd de conséquences. Il y a quinze ans, la Cour suprême des Etats-Unis avait attribué sur le tapis vert la victoire de la présidentielle au républicain George W. Bush au détriment du démocrate Al Gore. Elle devrait annoncer à partir d’aujourd’hui et avant la fin juin une décision très attendue au sujet de l’Affordable Care Act (ACA) ou Obamacare dans le cadre de l’affaire King vs Burwell. Elle doit dire si le gouvernement fédéral a le droit de verser des subventions aux Américains qui contractent une couverture médicale dans un Etat qui n’a pas mis lui-même en place une bourse aux assurances maladie, comme il en a la possibilité, et qui comptent sur la bourse fédérale pour le faire. Les plaignants estiment que la loi ACA ne précise pas cette possibilité et que les subventions fédérales sont inconstitutionnelles.
Derrière la relative technicité de la question se cachent des enjeux considérables. Si la Cour suprême interdit à l’Etat fédéral de verser ces subventions, ce sont 6,4 millions d’assurés qui perdront d’emblée leur couverture médicale, 1,3 million pour la seule Floride. La réforme de la santé de Barack Obama serait à l’article de la mort en raison d’effets en cascade. Elle le serait d’autant plus que l’administration démocrate avance qu’elle n’a pas de plan B et qu’au Congrès les républicains, majoritaires, n’entendent pas régler le problème en précisant l’intention du législateur. En 2010, aucun d’entre eux ne vota en faveur de l’Obamacare. En cinq ans, les républicains ont tenté à plus de cinquante reprises, dans une logique qui ressemble à de la guérilla parlementaire, d’abroger l’Affordable Care Act. Or à l’origine, l’individual mandate, l’obligation de contracter une assurance maladie, est une idée conservatrice née sous les lambris de la Heritage Foundation, un laboratoire d’idées conservateur de Washington.
Pour le démocrate Barack Obama, c’est sa marque dans l’Histoire qui se joue. Aucun président depuis la Seconde Guerre mondiale n’avait réussi à réformer en substance le système de santé américain qui souffre de plusieurs problèmes majeurs: il est extrêmement onéreux (18% du PIB), produit une médecine de qualité très divergente et a exclu jusqu’à la mise en œuvre de l’Obamacare plus de 48 millions d’Américains d’une couverture médicale. Plusieurs présidents avant Barack Obama s’y étaient essayés avant lui, dont Bill Clinton qui avait confié la réforme à la First Lady Hillary Clinton. Mais la réforme qu’elle présenta, dans un document de milliers de pages, fut un cuisant échec.
Pour Barack Obama, une couverture médicale «n’est pas un privilège, c’est un droit». En 2009 et 2010, en pleine crise économique et financière, ses conseillers à la Maison-Blanche lui déconseillaient d’engager le combat de la réforme de la santé. Il ne les écouta pas, se remémorant que sa mère, malade d’un cancer, n’avait pas pu se permettre des traitements adéquats. Conscient du fait qu’une décision défavorable de la Cour suprême ternirait fortement son bilan, il est intervenu avec vigueur le 9 juin dernier devant la Catholic Health Association pour faire du maintien de l’ACA une question morale. L’Obamacare, a-t-il déclaré, «fait désormais partie intégrante de la manière dont nous sommes solidaires des autres», avant d’ajouter que des figures importantes de la politique américaine, «de Teddy Roosevelt à Teddy Kennedy», s’étaient battues pour accroître l’accès des Américains à une couverture médicale.
Pour les républicains, si la Cour suprême décide d’interdire les subventions fédérales, ce serait en quelque sorte une victoire. Mais elle pourrait être à la Pyrrhus. Si des millions d’Américains perdent leur couverture médicale, les républicains, qui n’ont pour l’heure aucune alternative à proposer, pourraient subir les foudres de l’opinion publique. Or, parmi les 34 Etats qui ont une bourse fédérale d’assurances médicales (13 Etats ont mis en place leur propre bourse) et qui seraient affectés par une décision négative de la Cour suprême, 26 ont des gouverneurs républicains. Vingt-deux sièges détenus par des républicains au Sénat à Washington seront en compétition précisément dans ces Etats. Selon la Kaiser Family Foundation, les hôpitaux, les pharmacies et les fabricants de médicaments en feraient les frais, perdant des milliards de revenus. Pour les hôpitaux, la pilule sera dure à avaler. Ils ont accepté de participer à l’Obamacare et de réduire de 269 milliards de dollars leurs revenus issus de Medicaid (assurance maladie pour les plus pauvres) et Medicare (pour les plus de 65 ans) parce qu’ils allaient bénéficier de l’afflux d’un plus grand nombre d’assurés. Enfin, l’architecture de l’Obamacare s’effondrerait si les subventions étaient supprimées, car ce sont elles qui permettent aux assureurs maladie de répartir les risques entre les personnes saines et les patients en moins bonne santé.
Adoptée en 2010, la réforme de la santé n’offre pas encore un accès universel à une couverture médicale, mais elle a déjà bien amélioré la situation. Selon une étude de Gallup, 11,7 millions de personnes ont contracté une assurance maladie entre novembre 2014 et février 2015. Le taux d’Américains sans couverture médicale a chuté de 18% en 2013 à 11,9% à la fin mars 2015. C’est le taux le plus bas depuis au moins quinze ans. Ce sont avant tout les bas revenus (moins de 36 000 dollars par an, +8,7% d’assurés), les Hispaniques (+8,3) et les Afro-Américains (7,3%) ainsi que les jeunes (26-34 ans, +7,4%) qui ont le plus bénéficié de l’Obamacare.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/93a47e84-1843-11e5-96f4-d5eb39d18cde/LObamacare_entre_la_vie_et_la_mort

«La suppression de l’Obamacare provoquerait un grand chaos»

L’analyse de Henry Aaron, chercheur à la Brookings Institution
Le Temps: Qu’attendez-vous de la décision de la Cour suprême sur la question des subventions accordées par l’Etat fédéral pour acquérir une assurance maladie?
Henry Aaron: Elle aura un impact énorme qui ira bien au-delà de l’Affordable Care Act (Obamacare). Une question fondamentale sous-tend un tel arrêt: le fédéralisme aux Etats-Unis. Dans une décision de 2012, la Cour suprême a déjà précisé que Washington ne peut pas exiger des Etats qu’ils étendent la couverture de Medicaid, l’assurance maladie pour les plus démunis. Les Etats ne peuvent pas être un simple instrument du gouvernement fédéral.
– Est-ce dire que par respect du fédéralisme, les juges vont sabrer l’Obamacare?
– La suppression des subventions fédérales pourrait créer un chaos monumental dans le système de santé de chaque Etat. Face à une telle perspective, les juges pourraient décider d’agir dans le sens de l’administration pour une raison simple. Alors qu’une décision négative serait censée renforcer le fédéralisme, elle pourrait paradoxalement l’affaiblir. Car, confrontés au chaos, les Etats touchés devraient compter sur le gouvernement fédéral pour sortir de l’impasse. Jusqu’ici, Washington ne s’est fixé presque aucune limite pour imposer ses vues aux Etats. Lors du premier choc pétrolier en 1973, l’Etat fédéral avait menacé les Etats de ne pas leur donner de fonds fédéraux pour leurs routes s’ils n’y limitaient pas la vitesse à 55 miles à l’heure. Là, si la Cour suprême décide de renforcer le fédéralisme en jugeant inconstitutionnelles les subventions fédérales, les implications iront bien au-delà de la réforme de la santé.
– Quelles seraient-elles?
– Les premières conséquences seraient d’ordre budgétaire. Les républicains du Congrès ont prévu des coupes substantielles dans le budget fédéral, notamment pour empêcher la mise en œuvre de l’Affordable Care Act. Leur proposition est très controversée et le président y opposera certainement son veto. Mais le Congrès devra tout de même agir pour limiter les conséquences fâcheuses de la décision de la Cour suprême. Or si cette question budgétaire s’immisce dans le débat sur la santé, on va tout droit vers un chaos absolu, vers une nouvelle paralysie de l’administration (government shutdown).
– L’Obamacare pourrait-elle totalement disparaître?
– Quelles que soient les circonstances, il n’y aura pas de retour au statu quo ante. Après une guérilla sans relâche, les opposants à l’Obamacare devront se rendre à l’évidence et admettre que la seule manière de faire de la vraie politique consistera non pas à abroger l’Obamacare comme ils ont tenté de le faire à 58 reprises, mais à amender la loi pour l’améliorer. A partir de 2017, les Etats auront la possibilité de choisir leur propre chemin pour atteindre les objectifs fixés par l’Obamacare. Mais même s’ils vont chercher à interpréter de manière très lâche cette option, les républicains pourraient juger pertinents les objectifs fixés par la réforme, mais chercher à les atteindre sans parler d’Obamacare… Ils pourraient dire aux Etats: faites comme bon vous semble. S’opposer frontalement à l’Affordable Care Act serait en revanche très risqué. Les républicains pourraient se mettre à dos non seulement une partie de la population, mais aussi les professions médicales, hôpitaux et assurances maladie qui soutiennent l’Obamacare.
– L’administration Obama ne cesse de marteler que la réforme a permis de baisser les coûts astronomiques de la santé (18% du PIB). Est-ce le cas?
– Les avis divergent. Les coûts de la santé ont commencé à baisser avant la crise et la baisse s’est accentuée en raison de la récession. Mais l’Affordable Care Act a accentué la tendance. Si la baisse perdure, elle aura d’énormes conséquences. La pression budgétaire liée à sa mise en œuvre s’estompera fortement.
– En cas de maintien de l’Affordable Care Act, la réforme sera-t-elle vouée à durer?
– Oui, elle entrera dans l’histoire comme l’un des grands succès de la présidence Obama.
– L’Obamacare équivaut-il à une révolution aux Etats-Unis?
– Non, ce n’est pas une révolution. Cela a été davantage une évolution pragmatique qui s’est appuyée sur l’existant. Medicaid existait déjà, la loi n’a fait qu’étendre sa couverture. Les Etats étaient déjà compétents en matière de santé. Washington n’a fait que fixer quelques règles aux Etats. Les jeunes pouvaient bénéficier de l’assurance médicale de leurs parents jusqu’à 21 ans. C’est désormais 26 ans. La loi impose enfin des changements à Medicare. La seule révolution que je vois, c’est d’avoir fixé pour objectif une couverture médicale universelle. On n’y est pas tout à fait. Mais les progrès sont visibles.
– La réforme n’est pas parfaite. Quels seraient deux défauts majeurs de la loi?
– L’administration a commis une erreur en liant l’Obamacare au système fiscal. Ce dernier est tributaire d’un calendrier annuel précis qui ne correspond pas aux exigences de la loi. De plus, les subventions octroyées ne sont parfois pas suffisantes. L’Obamacare contient un défaut que les spécialistes appellent le family glitch. Cet effet pervers de la réforme rend inabordable l’accès à une assurance maladie pour tous les membres d’une même famille .

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ed7872d6-1842-11e5-96f4-d5eb39d18cde/La_suppression_de_lObamacare_provoquerait_un_grand_chaos 



Qu'est-ce que le tiers payant généralisé ?

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par




Le tiers payant généralisé doit permettre aux patients de ne plus avancer de frais lors des consultations.
Manuel Valls a reçu, jeudi 19 mars, les médecins mécontents du projet de loi sur la santé défendu par Marisol Touraine. Le premier ministre leur a proposé un « point d'étape après la première lecture à l'Assemblée nationale »,  car un article du texte en particulier continue d'inquiéter les professionnels de santé, qui ont manifesté le 15 mars : le tiers payant généralisé. La mesure a été votée dans la nuit du 18 au 19 mars en commission des affaires sociales. La ministre de la santé souhaite appliquer le tiers payant généralisé – qui existe déjà dans les pharmacies, les laboratoires de biologie et chez les infirmiers libéraux – à l'ensemble des patients d'ici à 2017.

1. Le tiers payant, c'est quoi ?

Les consultations chez le médecin sont payées par le patient. L'Assurance-maladie et sa mutuelle complémentaire – s'il en possède une – lui remboursent ensuite la totalité ou une partie des frais qu'il a avancés.
Le tiers payant est un système permettant de ne pas avancer ces frais. Soit le patient bénéficie du tiers payant partiel et il ne paye que la partie des honoraires qui n'est pas remboursée par l'Assurance-maladie : c'est ce qu'on appelle le ticket modérateur. Soit il dispose du tiers payant total et il n'a alors aucun frais à avancer ; c'est alors la Sécurité sociale qui paye directement le professionnel de santé.

2. Qui en bénéficie ?

Actuellement, le tiers payant s'applique principalement aux personnes bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire, de l'aide médicale de l'Etat ou encore de l'aide pour une complémentaire santé. Les mineurs de plus de 15 ans qui consultent un médecin pour obtenir une contraception sont également concernés.

3. Que prévoit le projet de loi santé ?

La généralisation du tiers payant est une des mesures phares du projet de loi sur la santé défendu par Marisol Touraine. La ministre de la santé souhaite que les patients n'aient plus à avancer les frais de consultation chez le médecin d'ici à la fin de l'année 2017. L'Assurance-maladie et les complémentaires de santé paieront directement les honoraires aux médecins.
L'amendement voté cette nuit en commission des affaires sociales détaille la mise en place du tiers payant généralisé. C'est à la Caisse nationale d'assurance-maladie que reviendra la « mission générale de pilotage ». Ce sera à elle d'organiser le déploiement et l'application du tiers payant, en lien avec les mutuelles. L'article prévoit qu'une pénalité soit versée au professionnel de santé si le paiement excède un certain délai.
Les franchises et les forfaits seront payés directement par l'assuré via prélèvement bancaire par l'organisme d'assurance-maladie.
Lire aussi (édition abonnés) : Le casse-tête des franchises médicales

4. Pourquoi des médecins sont-ils contre ?

Les médecins sont inquiets de la mise en œuvre technique du tiers payant généralisé. Beaucoup craignent les lourdeurs administratives et une augmentation de la paperasse. Il existe au total une centaine de caisses d'assurance-maladie et de complémentaires. Une multiplicité d'interlocuteurs qui risque, selon eux, de ralentir les délais de paiement. De là découle une autre crainte, celle que les mutuelles puissent influencer leurs prescriptions.
Les libéraux critiquent en particulier le caractère obligatoire de la mesure, défendant un tiers payant social, spécifiquement accordé aux patients qui en ont le plus besoin. Marisol Touraine n'a pas encore précisé si les médecins qui refusent d'appliquer le tiers payant généralisé seront sanctionnés.
La loi santé, qui regroupe d'autres mesures comme la mise en vente des paquets de tabacs neutres, doit être débattue dans l'Hémicycle le 31 mars.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/03/19/qu-est-ce-que-le-tiers-payant-generalise_4597338_4355770.html#psLuvx3rOM0C7eC1.99

Touraine : « Le tiers payant sera étendu à tous les Français de manière progressive »

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Propos recueillis par





La ministre de la santé  Marisol Touraine lors d'un meeting avec Manuel Valls à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) le 24 janvier.
Avant l’examen du projet de loi santé en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, le 17 mars, la ministre de la santé, Marisol Touraine, annonce, lundi 9 mars, ses arbitrages après la remise des conclusions de quatre groupes de travail. Tout en procédant en deux temps, elle maintient la généralisation du tiers payant d’ici à 2017, mesure vivement contestée par les médecins. Mme Touraine s’engage notamment à ce que l’Assurance-maladie acquitte des pénalités aux médecins si elle met plus de sept jours à les payer.
Quels sont vos arbitrages finaux, notamment sur la mise en place du tiers payant, la mesure la plus contestée par les médecins ?
Marisol Touraine : Le tiers payant sera bien étendu à tous les Français. Il le sera de manière progressive, et avec des garanties de paiement aux professionnels. Sur le terrain, beaucoup de médecins m’ont dit qu’ils pouvaient avoir du mal à se faire payer lorsqu’ils le pratiquent. Ce n’est pas acceptable. J’inscrirai dans la loi une garantie de paiement aux professionnels de sept jours maximum pour les feuilles de soins électroniques. Si ce délai n’est pas respecté, l’Assurance-maladie paiera des pénalités de retard au médecin. Les complémentaires prendront de leur côté des engagements sur les délais de remboursement aux médecins.
Nous allons procéder par étapes. Au 1er juillet 2016, les médecins disposeront du système technique qui leur permettra de proposer le tiers payant à tous les patients pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie – femmes enceintes, personnes en maladie de longue durée ou en maladie professionnelle –, soit 15 millions de personnes qui sont celles qui ont le plus souvent et le plus besoin de voir un médecin. Cela représente la moitié des consultations. Pendant six mois, les praticiens pourront tester et s’approprier le système technique. Et, au 31 décembre, cela deviendra un droit pour tous les patients pris en charge à 100 %.
Et pour le reste des patients, l’objectif de 2017 est-il maintenu ?
Oui, car le tiers payant n’est pas seulement une mesure sociale. J’ai demandé à l’Assurance-maladie et aux complémentaires santé de proposer d’ici à quelques mois un système coordonné qui sera mis à disposition des médecins le 1er janvier 2017. De la même manière, les médecins disposeront de temps pour s’approprier le dispositif et, avant la fin de l’année 2017, le tiers payant deviendra un droit pour tous les Français.
Les médecins qui refuseraient de le pratiquer seront-ils sanctionnés ?
Je ne fais pas le pari du refus et de l’échec. Dès lors qu’il est simple et sans délai de paiement, je suis convaincue que le tiers payant s’imposera rapidement comme une évidence.
Autre point de crispation des médecins, les pharmaciens seront-ils autorisés à vacciner les patients ?
Ma préoccupation, c’est que les Français se vaccinent davantage. Il y a sur ce point une défiance qui monte et un défaut de vaccination parfois préoccupant. Cet hiver, seulement 43 % des plus de 65 ans se sont vaccinés contre la grippe. Pour répondre à cela, les autres pays ont diversifié les modes de vaccination. Comme il y a chez nous des inquiétudes, nous proposerons des expérimentations. Ma volonté n’est pas de détricoter le métier de médecin.
On vous a beaucoup reproché de privilégier l’hôpital public au détriment des cliniques, notamment par le biais du label service public hospitalier, qui pourrait les exclure de certaines activités. Allez-vous l’amender ?
La grande inquiétude des cliniques, c’est que la non-appartenance à ce service public hospitalier leur ferme des portes. Il sera donc inscrit dans la loi que comme aujourd’hui, cela ne conditionnera pas le droit à avoir tel ou tel matériel. Mais le service public hospitalier n’est pas seulement un slogan, ce sont aussi des obligations, dont celle, réaffirmée dans la loi, de ne pas pratiquer de dépassements d’honoraires. Ce sont aussi des spécificités, comme l’accueil de tous les patients ou la permanence des soins, et cela mérite d’être reconnu.
Lire l’intégralité de l’entretien en édition abonnés : Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »

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En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/03/09/touraine-le-tiers-payant-sera-etendu-a-tous-les-francais-de-maniere-progressive_4589843_3224.html#KXB51o6GQxxjk2AS.99
24/11/2014 11:52:12   /   bonus.ch - News   /   Assurance

Assurance-maladie : le modèle "médecin de famille" permet de faire des économies


Le modèle alternatif "médecin de famille" est un bon moyen pour faire baisser ses primes. Profitez de comparer et de vous renseigner sur bonus.ch. Vous avez jusqu'au 30 novembre pour résilier votre contrat d'assurance actuel et réaliser des économies en 2015.


Assurance-maladie : le modèle médecin de famille permet de faire des économiesEn effet la contrainte de ce modèle est perçue comme faible par une bonne partie des Suisses. Pour les assurés qui se rendent déjà chez un médecin de famille avant d'entreprendre d'autres démarches, ce modèle permet de réaliser des économies substantielles, jusqu'à 20%, sur leur prime, sans rien changer à leurs habitudes.

Ceci vaut pour tous les modèles de type alternatif. À condition d'accepter les contraintes liées à ces prestations (consulter un médecin faisant parti d'une liste agréée ou d'un cabinet de groupe, appeler un centre téléphonique, par exemple), vous aurez la possibilité de réaliser de belles économies. Ci-dessous une comparaison des primes de type "traditionnel" et "alternatif" pour un adulte de 32 ans ayant opté pour une franchise à CHF 500.- :

Assurance-maladie : le modèle médecin de famille permet de faire des économies
Ce sont donc plus de CHF 2000.- par an de différence. Une alternative intéressante ! Soyez cependant certain que les conditions impliquées par les modèles alternatifs ne seront pas trop contraignantes pour vous et que vous pourrez les suivre.

Le modèle "médecin de famille" contribue ainsi à freiner les frais de la santé générés par des consultations injustifiées de spécialistes, sans effets négatifs sur la perception de la qualité des soins par les assurés. Ceux qui ont déjà un médecin de famille reconnu par la caisse-maladie l'ont bien compris et choisissent de plus en plus ce type d'assurance.

Pour une réorganisation efficace en santé






Au ministre Gaétan Barrette,
En tant que médecins omnipraticiens, nous sommes inquiets depuis l’annonce de votre projet de loi 20. Pour justifier celui-ci, vous manipulez les statistiques en ignorant les congés de maternité, les préretraites, l'enseignement et le travail administratif dans le calcul du nombre de jours travaillés par les omnipraticiens. C’est faire preuve de démagogie afin de manipuler l’opinion publique. Vous ne semblez pas réaliser les conséquences à long terme qu’auront vos solutions magiques. Vous oubliez que votre objectif, comme ministre, est de vous assurer du bon fonctionnement du système de santé.
Produit sans consultation, le projet de loi 20 entraînerait une diminution des services de qualité à la population. Cette loi déshumanise la médecine en faisant des patients des numéros. Elle encourage une médecine à la chaîne, où les patients vulnérables et complexes seront les plus atteints. Les médecins seront forcés de quitter les centres hospitaliers, laissant les urgences et les étages dans quelles conditions? Le départ des omnipraticiens des hôpitaux augmentera la charge de travail des spécialistes, qui sont déjà sollicités par la loi 20 qui leur demande aussi d'augmenter leur débit. Comment seront-ils capables de tout absorber?
Voici des solutions qui pourraient améliorer l'accès à des soins de première ligne de qualité et améliorer son efficacité : favoriser le travail interdisciplinaire entre autres en augmentant le nombre d'infirmières praticiennes; améliorer le ratio infirmière/médecin dans les cliniques de première ligne; développer des plateaux techniques pour faciliter la prise en charge; implanter un système informatique universel efficace; repenser voire abolir les activités médicales particulières (AMP); et viser une approche centrée sur le patient pour reconnaître la complexité des patients.
La concentration de pouvoir entre les mains du ministre est inédite et son aspect punitif va à l'encontre des valeurs québécoises. Nous reconnaissons qu'il y a un problème actuellement dans l'accessibilité aux soins de première ligne et la solution devrait se trouver ensemble plutôt que de se la faire imposer. Une telle Loi rendrait la profession de médecine de famille moins attrayante, découragerait les étudiants à faire ce choix de carrière et limiterait encore plus l'accès aux soins. Il n'est pas normal que déjà à l'heure actuelle, seulement 35% à 40% des étudiants en médecine du Québec se dirigent vers la résidence en médecine familiale. Il faut se questionner sur ces chiffres et repenser un climat de travail qui favoriserait l'attrait de la profession.
Le soulèvement des médecins est clair. Le décompte des apparitions publiques se multiplie, comme le démontrent les lettres ouvertes aux médias, à votre intention et aux députés qui affluent de tous les coins du Québec. Cette indignation est également démontrée par le Regroupement des médecins québécois contre le projet de loi 20 qui a rassemblé plus de 2000 membres en quelques jours. Ce groupe accueille tous les médecins qui protestent contre votre projet de loi et cherchent des solutions.
Plusieurs questionnements y sont relevés. Comment allez-vous intégrer la pratique des médecins de famille qui ont développé des expertises pointues dans certains domaines, mais qui ne répondent pas à vos quotas? Comment espérez-vous augmenter l'attrait pour la médecine familiale dans un contexte aussi coercitif? Comment allez-vous gérer le fait que les médecins vont devoir laisser leurs responsabilités cliniques dans les hôpitaux? Comment allez-vous assurer une prise en charge adéquate pour les patients vulnérables dans une approche qui privilégie la quantité sur la qualité?
Bref, plusieurs questions restent sans réponse. Ce projet semble avoir été écrit sans aucune consultation et fait de manière à dénigrer notre profession. Nous vous invitons à retirer le Projet de loi 20 et à entreprendre un dialogue avec les différentes parties prenantes (Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, Fédération des médecins spécialistes du Québec et représentants aux patients) pour développer des objectifs communs dans le but d'offrir de meilleurs services et une meilleure accessibilité en première ligne.
Bien à vous,
Coauteur
http://www.lanouvelle.net/Opinion/2014-12-13/article-3975857/Pour-une-reorganisation-efficace-en-sante/1 

Trop cher: je renonce à me faire soigner

Vers le pire ou vers le meilleur? Le phénomène s’est accentué depuis 2009. (Pixsil)
Vers le pire ou vers le meilleur? 
Le phénomène s’est accentué depuis 2009. (Pixsil)
Un Suisse sur sept délaisse des soins pour des raisons économiques. Si le système est performant, il grève le patient
«Avez-vous renoncé à des soins médicaux pour des raisons économiques au cours des douze derniers mois?» Aussi étonnant que cela puisse paraître dans un pays où l’assurance maladie est obligatoire et universelle, 11 à 14% des personnes interrogées répondent oui. C’est le résultat troublant auquel arrive une série d’études menées en Suisse romande depuis le début des années 2010, synthétisées dans un article à paraître dans la Revue médicale suisse et placées au cœur d’une journée de formation continue organisée, le 11 septembre, par la Policlinique médicale universitaire de Lausanne (PMU).
Le profil de ces «renonciateurs aux soins» surprend. «On imaginerait que le phénomène touche une frange particulièrement marginalisée de la population, une minorité migrante, liée à l’asile politique ou à la clandestinité», relève Patrick Bodenmann, médecin cadre de la PMU, institution qui forme les médecins de famille. Eh bien, non… «Notre étude a été conduite en 2011 auprès de 2030 patients répartis dans 47 cabinets de médecins de famille en Suisse romande. La totalité de ces patients étaient assurés auprès d’une caisse maladie et 80% d’entre eux étaient Suisses. On n’est pas tombés sur des sans-papiers.»
Etonnant? «La Suisse a un excellent niveau de santé. En termes d’espérance de vie, nous sommes en première position parmi les pays de l’OCDE depuis que nous avons dépassé le Japon. Nous occupons le troisième rang dans le classement des dépenses de santé après les Etats-Unis et la Norvège. Mais nous sommes également en tête de liste en ce qui concerne le financement par ce qu’on appelle le reste à charge», signale Idris Guessous, médecin responsable de l’Unité d’épidémiologie populationnelle au ­Département de médecine communautaire, de premier recours et des urgences des Hôpitaux universitaires de Genève. «Reste à charge», de quoi s’agit-il? «De la part des soins qui est financée directement de notre poche (l’out of pocket, comme disent les Anglo-Saxons), en dehors des impôts, des primes et des remboursements. En Suisse, un tiers des coûts de la santé est ainsi pris en charge directement par le consommateur.»
Franchises, quotes-parts (le 10% à la charge du patient), frais non remboursés car exclus du catalogue des prestations des caisses maladie: ce cocktail de dépenses compose le reste à charge. Cette part des coûts de la santé qui grève directement les budgets personnels semble être au cœur du problème. On constate d’ailleurs, sans surprise cette fois, que la probabilité du renoncement aux soins pour des raisons économiques dépend du revenu. «Le pourcentage de renoncement monte à 30% parmi les personnes vivant dans un ménage dont le revenu mensuel est inférieur à 3000 francs», reprend Idris Guessous. Ce résultat est issu d’une série d’études menées auprès d’un échantillon représentatif de la population genevoise dans le cadre du projet Bus Santé. Une comparaison temporelle montre que la situation s’est aggravée depuis que la Suisse «est entrée officiellement en récession, en 2009: une partie croissante de la population semble alors avoir lâché prise en matière de soins».
A quels soins renonce-t-on? Les frais non remboursés viennent en tête, comme on s’y attend: 74% des personnes concernées renoncent à des soins dentaires. Mais – plus étonnant – 37% d’entre elles renoncent à une consultation de médecin et 15% omettent, pour éviter une dépense, d’aller chercher un médicament qui leur a été prescrit. L’impact clinique de ces omissions? «Les patients sont-ils hospitalisés plus souvent, le diabète est-il moins bien contrôlé, la pression artérielle est-elle moins bien traitée? Ces questions font l’objet d’une étude en cours», annonce Idris Guessous.
Comment la Suisse ressort-elle d’une comparaison avec les autres pays développés sur le plan du renoncement aux soins? Ni mieux, ni pire… «C’est ce qui nous interpelle. Car on parle d’un pays doté d’un système de santé ultra-performant, souvent mis en exergue au niveau international – en particulier par les Américains, qui sont en train de mettre en place le plan Obamacare», relève Patrick Bodenmann.
Que faire? On peut envisager d’intervenir sur le système «assécurologique», comme on dit (les caisses maladie, leur financement et leurs prestations), ou au niveau du médecin de famille. «C’est légitime et même bénéfique que le système comporte des outils qui évitent la surconsommation, avance Idris Guessous. Mais renoncer à des soins pour des raisons économiques pose un vrai problème. Cela signifie qu’on ne régule pas l’accès aux soins par des arguments d’utilité médicale, mais par le niveau socio-économique du patient. Ce qui est d’autant moins acceptable que tout le monde contribue de la même façon, en payant des primes qui ne sont pas proportionnelles au revenu… Indexer la prime et/ou la quote-part sur le revenu ne me semblerait pas illégitime.»Et du côté des cabinets? «On peut anticiper, voir si le médecin de famille est en mesure d’évaluer la réalité sociale du patient, travailler en réseau et en interdisciplinarité – en particulier avec nos collègues assistants sociaux, suggère Patrick Bodenmann. Le médecin fait déjà beaucoup – mais il peut faire un petit bout de plus que ce qu’il croit. C’est vers cela qu’on aimerait amener le lecteur.»
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/32e6880e-3850-11e4-8c03-d377f99f2a56|2
SAnté lundi 26 mai 2014

L’Alliance GAVI travaille à ce que le monde entier ait accès aux vaccins

Seth Berkley, directeur de l’Alliance GAVI. (Eddy Mottaz)
Seth Berkley, directeur de l’Alliance GAVI. (Eddy Mottaz)
Depuis l’an 2000, l’Alliance GAVI, basée à Genève, veut accélérer les progrès dans le domaine de la vaccination. Son objectif: sauver cinq à six millions de vies supplémentaires. Son directeur, le médecin américain Seth Berkley, explique comment son institution veut utiliser les 7,5 milliards de dollars nécessaires, et pour lesquels une campagne de levée de fonds a été lancée le 20 mai à Bruxelles

Vacciner 300 millions d’enfants supplémentaires contre des maladies mortelles et sauver cinq à six millions de vies entre 2016 et 2020: c’est l’ambition de l’Alliance GAVI. Ce partenariat public-privé, créé en 2000, veut accélérer les progrès dans le domaine de la vaccination. Il a lancé le 20 mai sa campagne de levée de fonds. En 2013, l’OMS estimait que GAVI avait, depuis sa création, permis d’éviter à six millions d’enfants une mort prématurée. Son directeur depuis août 2011 est Seth Berkley. Cet Américain de 58 ans, épidémiologiste de formation, a été nommé en 2005 par Time parmi les «100 personnalités les plus influentes de la planète», et la revue Fortune l’a choisi en 2010 comme l’un des «Visionnaires» de son Forum global.
Le Temps: Comment fonctionne l’Alliance GAVI?
Seth Berkley: A l’époque, les pays en développement devaient attendre 10 à 20 ans pour bénéficier des vaccins nouvellement développés, alors que ce sont souvent eux qui en ont le plus besoin. GAVI a été créée pour changer cela. Notre rôle est d’abord d’analyser l’efficacité, les coûts, l’utilité d’un vaccin. Nous aidons ensuite les pays qui demandent à en bénéficier à mettre en place les infrastructures pour le distribuer (chaîne du froid, formation du personnel de santé, monitoring, etc.). Enfin, nous les aidons à se procurer les doses, à travers une autre agence, souvent l’Unicef. Un aspect crucial est que tous les pays intéressés doivent participer financièrement à l’acquisition de ces vaccins. Les plus pauvres le font d’abord modestement (20 centimes de dollar par dose). Puis, au fur et à mesure qu’un pays prospère, il paie davantage pour, enfin, s’approprier les programmes de vaccination. L’idée majeure est de faire comprendre la valeur des vaccins. D’ici à 2020, il est prévu que 22 pays ne soient plus éligibles au soutien de GAVI, et financent eux-mêmes les vaccins. Cela ouvrira une nouvelle ère de pérennisation de la vaccination.
– Un exemple de succès?
– La Chine connaissait jadis entre 260 000 et 275 000 cas de cancer du foie par an, dus à des infections par hépatite B. Nous avons travaillé dans l’ouest du pays pour atteindre un haut taux d’immunisation et bloquer la transmission de la mère à l’enfant. De 10% d’enfants infectés, nous sommes passés à 1%, voire moins; cette affection est en train d’y disparaître. Et, plus important, le gouvernement assure maintenant seul la diffusion du vaccin dans tout le pays. De manière générale, la vaccination contre l’hépatite B, appliquée dans les 73 pays que GAVI soutient, à l’exception pour l’instant du Soudan du Sud, démontre l’efficacité de notre modèle, puisque davantage de pays à bas PIB y ont accès que de nations à hauts revenus. Ceci aussi grâce aux bas prix que nous obtenons.
– Comment?
– GAVI a mis en place un système de projection des besoins de vaccins: il permet aux firmes pharmaceutiques de bien mieux planifier la production. Et vu que nous gérons l’achat de vaccins pour 60% des enfants du monde, nous pouvons négocier les prix. Ce d’autant que ces sociétés sont représentées dans notre conseil d’administration – à l’époque, elles s’observaient en chiens de faïence avec le secteur public. Enfin, elles participent aussi à développer les vaccins. Ainsi, un vaccin spécial contre la méningite a été mis au point spécialement pour l’Afrique. Et il résiste pendant quatre jours sans chaîne du froid. Il a déjà été injecté à plus de 150 millions de personnes 
- Malgré les campagnes de vaccination, il reste difficile d’éradiquer une maladie. Cela se vérifie avec la polio qui, bien que sur le point d’être éradiquée, resurgit…
– C’est vrai, éradiquer une maladie reste difficile. Dans le cas de la polio, deux facteurs ont joué. Le premier est lié à la vaccination de routine, qui se fait en principe chez tous les bébés, et qui doit assurer un haut niveau de protection dans la population. Dans ce cas, on peut alors mener des actions d’immunisation régionales ciblées. Or de plus en plus, ce sont les campagnes ponctuelles qui prévalent alors que le taux de couverture de la vaccination de base est très faible – dans certains Etats du Nigeria, il est de 2%.
Deuxièmement, les stratégies d’éradication finale doivent être mises en place, ce qui est complexe: il faut utiliser le vaccin anti-polio administré par injection, qui annihile le vecteur infectieux, plutôt que celui par voie orale, qui protège contre la maladie mais n’empêche pas sa transmission dans les zones à bas taux de couverture vaccinale. GAVI a prévu de venir soutenir l’effort mondial d’éradication en accélérant l’introduction du vaccin par injection dans les pays pauvres durant les deux ans à venir.
– L’une de vos priorités est celle de la vaccination contre le virus HPV, induisant le cancer du col de l’utérus. Ce vaccin ayant suscité la polémique dans les pays riches, une telle démarche est-elle facile à mener dans les ceux en voie de développement?
– Il n’y a pas de débat autour de la nécessité: si, dans les pays riches, les femmes ont divers moyens de lutte (frottis de dépistage, intervention chirurgicale, traitement oncologique), pour celles des pays en voie de développement, une infection au HPV conduit souvent à une mort lente et douloureuse. Le vaccin constituant le seul palliatif, notre travail de conviction est moindre. Par contre, ce vaccin n’étant pas administré à des enfants (un acte traditionnellement bien accepté ) mais à des jeunes filles, nous devons montrer qu’organiser sa distribution et toucher les bonnes personnes est faisable. Nous le ferons avec des projets de démonstration régionaux, à partir desquels nous apprendrons à procéder au mieux, et qui seront ensuite étendus. D’ici à 2020, nous espérons immuniser 30 millions de filles dans 40 pays.
De manière générale, les campagnes massives, malgré les polémiques occidentales entourant parfois les vaccins, sont bien acceptées, car dans la population des pays en développement, l’accès aux vaccins est le signe d’une médecine moderne et d’un système de santé efficace. Cela dit, nous sommes confrontés à des questions qui n’apparaissaient pas avant, tant circulent sur Internet des informations erronées; mais concernant les maladies principales, les médecins et ministères de santé apportent des données correctes.
Enfin, le vrai défi est toujours d’atteindre les zones les plus reculées, donc d’optimiser les systèmes de distribution.
– Lors de votre appel à vos partenaires (Banque mondiale, Fondation Gates, etc.) et aux gouvernements, vous demandiez 7,5 milliards de dollars d’investissements additionnels pour la période 2016-2020. Quel fut l’accueil?
– Il est clair que l’on vit une période de crise économiquement difficile. Mais les gouvernements savent que GAVI est l’une des institutions les plus efficientes (97% de l’argent accordé va aux programmes) et que c’est de l’argent bien dépensé. Je suis plein d’espoir – lors de notre dernière levée de fonds, nous avions reçu plus que demandé – mais aussi d’humilité. Nous encourageons aussi les pays en voie de développement à augmenter sur la durée leurs budgets pour les vaccinations de routine systématique, de manière à les pérenniser, même après qu’ils ne sont plus soutenus par GAVI. Car même si leur situation se dégrade par la suite, nous serons à nouveau là pour les aider. Or, sur ce point aussi, nous sommes optimistes: lors d’une conférence à Abuja, les pays d’Afrique se sont engagés à participer à hauteur de 700 millions de dollars durant les cinq prochaines années.
– Et la Suisse, contribue-t-elle?
– Indirectement pour l’instant en hébergeant GAVI, par le biais d’exemptions fiscales. Le fait que GAVI se trouve à Genève, l’une des deux capitales des relations internationales, est par ailleurs crucial: cela nous permet de travailler en grande proximité avec nos partenaires (OMS, Unicef, etc.), de profiter d’un personnel et d’experts internationaux très qualifiés, et de pouvoir discuter avec les nombreux politiciens qui viennent rendre visite aux organisations internationales sises ici. Il y a dans cette ville une excellente convergence de gens et d’idées.

Les aides géographiques de l’UE

Thierry Barbé, Coordinateur géographique pour l’Afrique de l’Ouest, Office de coopération EuropeAid
Quels sont les thèmes prioritaires dans les programmes de financement de l’UE en faveur de l\'Afrique de l\'Ouest?

Grosso modo, les aides géographiques d’EuropeAid – qui proviennent du Fonds Européen de Développement (FED) destinés aux pays Afrique Caraïbe Pacifique (ACP) - peuvent être divisées en trois parties. D’abord, les aides budgétaires qui représentent des injections financières directes dans les budgets nationaux des pays bénéficiaires débloquées par la Commission européenne afin d\'améliorer les facteurs généraux auxquels un pays donné fait face : secteurs sociaux, lutte contre la corruption etc. Ces aides s’élèvent à un tiers du budget total des aides géographiques de la Commission dans cette région.

Un autre tiers est réservé au développement de l’infrastructure dans les pays concernés : construction des routes, des hôpitaux, des infrastructures d\'accès à l\'eau potable et à d\'assainissement, développement des transports, développement des infrastructures de l\'énergie, notamment électriques, …A titre d’exemple un peut citer ici la mise en œuvre de système de transport reliant les ports maritimes aux grandes villes des pays enclavés comme le Burkina Faso, le Niger, le Mali etc.

Enfin, le dernier tiers des aides est débloqué sous forme d’assistance financière fournie dans de nombreux domaines répondant aux questions de gouvernance tels que la santé, l’éducation, l’agriculture, le développement rural, les élections, la gestion financière ou encore la justice, les statistiques, les activités des acteurs non-gouvernementaux et le commerce.
Ces thèmes sont définis en fonction des priorités, des demandes locales dans les pays bénéficiaires. Considérant que l’intégration économique est un des principaux fondements de son intervention dans le cadre du développement, la Commission européenne souhaite encourager, à travers ses aides, l’intégration régionale des pays dans lesquels elle intervient.



Y a-t-l une corrélation entre les aides géographiques et les aides débloquées dans le cadre des programmes thématiques de l’UE ?


L’interaction des deux volets des aides de l’UE que vous avez mentionnés est définie entre autre par le Code de Conduite des pays de l\'Union européenne et de la Commission européenne pour la Division du Travail qui prescrit une logique de complémentarité lors de la programmation et de la mise en œuvre des interventions de l’UE quelle que soit leur origine(aide géographique ou thématique). Nous visons ainsi cette complémentarité et essayons de faire en sorte que nos activités ne rentrent pas en contradiction avec les programmes indicatifs adoptés et avec les interventions des autres Etats membres de l\'Union. Il est à noter que la plupart des aides géographiques débloquées en Afrique de l’Ouest sont financées par le FED, un des instruments financiers de l’UE en matière de développement. De façon générale, les programmes des aides géographiques sont élaborés en étroite relation avec les pays bénéficiaires, en tenant compte de leurs besoins, de leurs demandes, des nécessités réelles dans ces pays, ce qui les rend cohérents et plus conséquents. Etant plus globaux, les programmes thématiques sont, quant à eux, préparés le plus souvent au sein de la Commission européenne, et s’appuient moins sur les spécificités des pays auxquels ils s’adressent.



Les acteurs européens (entreprises, acteurs non-étatiques, associations…) peuvent-ils intervenir dans le cadre de vos activités en Afrique de l’Ouest ?


Tout à fait ! Non seulement ils peuvent participer aux projets, leur implication est fortement encouragée et bienvenue. Cela va dans le sens des dispositions de l’Accord de Cotonou qui stipule que les produits et les services provenant des pays signataires, c\'est à dire européens et en provenance des pays ACP sont éligibles à un financement du FED sur un pied d’égalité. Aujourd’hui, nous nous efforçons de faire en sorte que le nombre des intervenants européens (et non seulement européens mais du monde entier aussi) augmente. Nous ressentons surtout un manque d’acteurs spécialisés et compétents présents dans la construction et le BTP dans l’Afrique de l’Ouest. S’agissant des subventions, ce sont surtout les organismes non-étatiques et non-commerciaux qui peuvent bénéficier de soutien financier dans le cadre des aides géographiques mais aussi dans le cadre des programmes thématiques.



Si vous deviez donner un conseil à un organisme souhaitant candidater pour les activités que vous avez évoquées, quel serait-il ?



Suivre l’information, se tenir au courant des appels à projets qui sont lancés par EuropeAid, c’est essentiel pour réussir à se rendre visible et à obtenir un marché. Il est également important de connaître les grands programmes (nationaux, régionaux et thématiques) qui régissent les interventions et les aides de l’UE dans une région ou un pays donné. Comme j’ai déjà dit, nous encourageons l’implication des entreprises ou d’acteurs non-étatiques dans nos activités et les y incitons.
http://fr.welcomeurope.com/interview-europe/aides-geographiques-ue-152+52.html#afficherTexte

 Infographie de la subvention santé


L'action de l'AFD en matière de santé

Actualités

Océan Indien : Un projet régional de veille sanitaire

13/02/2014
Depuis 2008, l’Agence Française de Développement finance un projet de veille sanitaire dans l’Océan Indien unique en son genre. Il vise en effet à mettre en réseau les services publics de surveillance des maladies et à développer une veille sanitaire active.

Réguler les dépenses de santé en Colombie

03/02/2014
Un séminaire sur la régulation des dépenses pharmaceutiques organisé par l’AFD, a réuni à Bogota les 23 et 24 janvier derniers une cinquantaine de techniciens colombiens, autour de 4 experts français du médicament, dans le cadre de la coopération franco-colombienne en matière de sécurité sociale en santé. 

Ex Post n° 53 | Evaluation des lignes de crédit de l'Agence Française de Développement octroyées à la Banque ouest-africaine de développement (2000-2010)

30/01/2014
Janvier 2014 | Jean-Paul SEILLER, Dominique LECHEVIN, Alain GRANEL, Fabrice ALCANDRE, consultants, C2G
Coordination: Paul-Jean REMY et Bertrand SAVOYE, Division Evaluation et Capitalisation, AFD

La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est un établissement régional bien établi, dont la réputation est positive, aussi bien auprès de ses Etats membres qu’auprès de ses partenaires financiers ou de ses emprunteurs. L'AFD l’a accompagnée de façon régulière et significative tout au long de son histoire. C’est dans ce contexte que l’Agence a commandé une mission d’évaluation, à la fois sur le fonctionnement pratique de sa coopération à travers les lignes de crédits octroyées et sur les formes qu’elle pourrait prendre à l’avenir, pour accompagner la Banque dans son développement.

2013, année phare pour le secteur de la santé dans les Outre-mer

27/01/2014
Alors que l'AFD a financé le secteur de la santé en Outre-mer à hauteur de 40 millions d’euros par an depuis 1999, l'exercice 2013 a affiché un montant record de 129 millions d’euros d'autorisation de financement et a confirmé le renforcement du rôle d’appui-conseil de l’AFD.

Quelle stratégie de coopération hospitalière au Mali pour la période 2014 - 2017 ?

21/01/2014
Organisées conjointement par l’AFD et la Fédération Hospitalière de France (FHF), les rencontres de la coopération hospitalière Mali-France se sont déroulées du 14 au 16 janvier 2014 au Centre International de Conférence de Bamako.

Améliorer la santé des producteurs de cacao en Côte d’Ivoire avec le CIDR

26/12/2013
Dans la Région des Grands Lacs en Côte d’Ivoire, le CIDR développe, avec l’appui de l’AFD, un dispositif innovant visant à promouvoir un partenariat avec des entreprises privées et un réseau régional de mutuelles de santé. Il s’inscrit dans le contexte de la mise en place prochaine de la Couverture maladie universelle (CMU) décidée par le gouvernement ivoirien.

   
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Infographie : Les résultats de l’action de l’AFD en 2012

Conformément à la décision du gouvernement « d’améliorer l'efficacité, la redevabilité et la transparence de notre politique », et de produire tous les deux ans un rapport public sur les évaluations des résultats des interventions au titre de l’aide publique au développement française, cette infographie présente les résultats de développement effectifs obtenus lors de l’année 2012 grâce aux projets et programmes financés par l’AFD dans les Etats étrangers.
Pour en savoir plus: lire l'entretien avec Anne Paugam, directrice générale de l'AFD, « Ce sont bien les impacts de développement au bénéfice des populations que nous visons ».

► Lutter contre la pauvreté et les inégalités [+]

► Promouvoir une croissance verte et solidaire [+]

► Relever les défis communs du Nord et du Sud [+]


Santé mercredi 09 avril 2014

Comment les hôpitaux ont perdu la guerre des tarifs

A l’Hôpital de l’Ile de Berne. (Keystone)
A l’Hôpital de l’Ile de Berne. (Keystone)
Le Tribunal administratif fédéral va prochainement éclaircir les conditions de fixation des tarifs de référence pour l’avenir. Les enjeux financiers sont énormes. Sous pression, les HUG ont accepté un tarif de base bien au-dessous de leurs prétentions initiales. Le CHUV avait déjà fait le pas. Les deux hôpitaux envisagent des collaborations élargies
Le brouillard est en train de se lever dans la mise en œuvre du nouveau financement des hôpitaux entré en vigueur en 2012. Après le CHUV lausannois et ­l’Hôpital universitaire de Bâle, les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) ont annoncé le 19 mars qu’ils avaient trouvé un arran­gement avec les principaux ­assureurs maladie. Au terme d’une âpre négociation, ils se sont mis d’accord sur un tarif de base («baserate») échelonné qui dé­termine le prix des hospitalisations de soins aigus: 10 800 francs pour 2012, 10 600 francs pour 2013, 10 500 francs pour 2014 et 10 400 francs pour 2015.
Cet épilogue aurait paru improbable il y a deux ans. Avec la convention signée par les HUG, trois hôpitaux universitaires sur cinq – Berne et Zurich n’ont pas trouvé d’accord tarifaire – s’accommodent d’un tarif nettement inférieur à leurs prétentions initiales. Courant 2012, les cinq ­établissements avaient exigé d’une seule voix un tarif de base de 11 400 francs pour ne pas être étranglés financièrement. Une exigence liée à la prise en charge des cas hautement spécialisés et complexes qui, soulignent-ils, entraînent des coûts 20% plus élevés que dans les hôpitaux régionaux. Ils demandent donc «une différenciation renforcée» du tarif de base entre les différents hôpitaux.
Tarifsuisse, qui regroupe la majorité des assureurs, avait refusé d’entrer en matière. «Un montant de 11 400 francs ne respecte pas les critères d’efficacité et d’économicité fixés par la LAMal», indique Daniel Wiedmer, responsable communication et politique de Tarifsuisse. Le surveillant des prix, Stefan Meierhans, partage cette analyse. Invité à donner un avis consultatif sur la question, il considère qu’un tarif de base de 9674 francs est «suffisant» pour les hôpitaux universitaires.
L’introduction de la notion d’économicité des prestations était une des principales volontés du parlement quand il a adopté en 2007 le système des forfaits par cas. Désormais, il ne s’agit plus de rembourser les coûts effectifs des hôpitaux mais le «juste prix» des prestations fournies. Une obligation notamment définie par l’article 32 de la LAMal, qui exige que les prestations soient «efficaces, appropriées et économiques».
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Économie Suivi des Contrats de Désendettement et de Développement (C2D) pour la Côte d’Ivoire - la Plateforme Dette et Développement française (PFDD) se retire provisoirement.
Publié le mardi 15 juillet 2014  |  PFDD
Séminaire
© Abidjan.net par Serges T
Séminaire de remobilisation de la Convention de la Société Civile Ivoirienne
Mardi 8 avril 2014 - Abidjan: La Convention de la Société Civile Ivoirienne ( CSCI) organise un séminaire de remobilisation de ses membres sur le thème" la société civile face aux défis de son indépendance"

Jeudi 10 juillet se tient au Cameroun le premier Comité d’organisation stratégique (COS) de l’année 2014, dont l’objectif est d’assurer le suivi des Contrats de Désendettement et de Développement [1]. A cette occasion, la Plateforme Dette et Développement a alerté les pouvoirs publics français sur les graves dysfonctionnements, tant au Cameroun qu’en Côte d’Ivoire, des instances de ce processus de désendettement, initié en 2006 et censé pleinement impliquer les sociétés civiles de façon à garantir un contrôle citoyen sur les fonds reversés par l’État français.

L’engagement de pleine association des sociétés civiles à l’élaboration et au suivi des Contrats de Désendettement et de Développement (C2D) est la raison pour laquelle la Plateforme Dette et Développement française (PFDD) a accepté de s’engager dans ce processus aux côtés de ses partenaires africains, alors même qu’elle considère que ce mécanisme, qui consacre le droit de regard de la France sur les fonds restitués, ne peut s’apparenter à une véritable annulation de la dette. Aujourd’hui, cet engagement n’a pas été tenu, au Cameroun comme en Côte d’Ivoire, remettant en cause le principe même des C2D.

Au Cameroun, et ce malgré près de sept années d’interpellation des Plateformes camerounaise comme française, les conditions d’une véritable participation des représentants de la société civile ne sont pas réunies : les invitations aux sessions du Comité d’orientation stratégique (COS) ne parviennent aux intéressés que quelques jours avant la date prévue de la réunion, sans être accompagnées d’aucun document, ce qui empêche une préparation constructive et concertée par les collectifs français et camerounais. Le représentant camerounais n’est invité que de manière aléatoire aux réunions du Comité Technique Bilatéral (CTB), instance chargée du suivi technique et administratif du C2D, dans lesquels il n’a qu’un statut d’observateur. De plus, le financement des activités du suivi indépendant, réalisé par la plateforme dette camerounaise et en principe financé sur des fonds du C2D, accuse de graves retards.

En Côte d’Ivoire, la volonté de tenir la société civile en marge de ce processus, dont les montants sont considérables, est encore plus manifeste. En témoigne le refus du gouvernement ivoirien d’inviter aux instances de décision et d’orientation les représentants de la Convention de la Société Civile ivoirienne (CSCI), la plus grande coalition d’acteurs de la société civile en Côte d’Ivoire. L’argument utilisé du doute quant à la légalité des instances de coordination de la CSCI ne tient pas, comme l’a d’ailleurs confirmé un récent arrêt de la chambre administrative de la Cour Suprême de Côte d’Ivoire [2]. Cela amène la PFDD française à se retirer provisoirement du processus et à conditionner sa réintégration à l'association pleine et entière de la CSCI dans le pilotage du C2D.

Sans la participation de la société civile, l’un des engagements pris par les autorités françaises lors de la signature de ce contrat entre la France et la Côte d’Ivoire n’est pas honoré. Cela devrait conduire de fait à une suspension temporaire du C2D ivoirien le temps que soit régularisée cette situation.

La PFDD a donc interpellé les pouvoirs publics français pour qu’ils cessent de cautionner la mise à l’écart des représentants des sociétés civiles du Sud et qu’ils exigent que l’engagement de leur pleine association soit respecté : c’est une condition intangible pour que les C2D puissent contribuer à l’intérêt des populations et au renforcement de la démocratie, et non à des manœuvres politiques partisanes ou à des investissements productifs peu utiles en termes de développement.

Ps : Le titre est de la rédaction.http://news.abidjan.net/h/503890.html