vendredi 30 août 2019

VIH-SIDA; LA FIN

VIRUS

Découverte d'une seconde mutation génétique résistante au virus du sida

La nouvelle mutation, qui concerne le gène Transportine-3, a été découverte chez des personnes atteintes d'une maladie musculaire ultra-rare. Il reste encore nombre de «mécanismes de résistance à l'infection» à comprendre
Une mutation génétique extrêmement rare, responsable d'une maladie musculaire touchant une centaine de personnes, crée une immunité naturelle contre le virus du sida, ont rapporté jeudi des chercheurs espagnols qui espèrent que ce sera une piste pour de nouveaux médicaments anti-VIH.
Une première mutation était bien connue jusqu'à présent: celle découverte après avoir été transmise au fameux «patient de Berlin», Timothy Brown, guéri du VIH grâce à une greffe de cellules-souches contenant une mutation rare du gène CCR5, qui confère une immunité naturelle contre ce virus.
La nouvelle mutation concerne un autre gène (Transportine-3 ou TNPO3) et est beaucoup plus rare: elle a été découverte il y des années chez une même famille en Espagne, atteinte d'une maladie musculaire ultra-rare, appelée dystrophie musculaire des ceintures de type 1F. Les médecins se sont aperçus que des chercheurs sur le VIH s'intéressaient séparément au même gène, car il joue un rôle dans le transport du virus à l'intérieur des cellules.
Ils ont donc contacté des généticiens de Madrid, qui ont eu l'idée de tenter d'infecter, en laboratoire, du sang des membres de cette famille espagnole avec le virus du sida. L'expérience livra une surprise: les lymphocytes de ceux qui avaient cette maladie musculaire ultra-rare étaient naturellement résistants au VIH. Le virus n'arrivait pas à rentrer dedans.

Une faille à explorer pour produire un nouveau médicament

«Cela nous aide à comprendre beaucoup mieux le transport du virus dans la cellule», explique en français à l'Agence France-Presse (AFP) José Alcami, le virologue de l'Institut de santé Carlos III à Madrid qui a mené ces recherches publiées dans la revue américaine PLOS Pathogens.
Le VIH est certes le mieux connu de tous les virus, dit-il, «mais il y a encore beaucoup de choses qu'on connaît mal. Par exemple, on ne sait pas pourquoi 5% des patients qui sont infectés ne développent pas de sida. Il y a des mécanismes de résistance à l'infection qu'on comprend très mal».

Le chemin est encore long pour exploiter cette faille afin de produire un nouveau médicament. Mais la découverte de cette résistance naturelle confirme que le gène TNPO3 est une autre cible intéressante pour barrer la route au virus.

https://www.letemps.ch/sciences/decouverte-dune-seconde-mutation-genetique-resistante-virus-sida  OPINION

Une autre politique des drogues pour remédier à l’épidémie de VIH

OPINION. Les Nations unies se sont fixé comme objectif l’élimination du VIH, des hépatites virales et de la tuberculose d’ici à 2030. Pour y parvenir, il ne faut plus ignorer les personnes usagères de drogues, quels que soient leur origine ethnique, leur genre ou leur statut social, écrivent les docteurs Philippe de Botton et Anton Pozniak
La 62e session de la Commission des stupéfiants se tient à Vienne cette semaine. Pour la plupart des observateurs, ce forum chargé de la coopération internationale en matière de drogues n’a pas grand-chose à voir avec la réponse au VIH et aux hépatites virales. Il en est tout autrement!
Depuis quelques années se dessine un changement majeur sur la scène internationale. Alors que l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) demeure l’organe international responsable de la réponse aux drogues et au crime organisé, la voix de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se fait entendre de plus en plus fort, avec celle de nombreux acteurs de la société civile de la santé, du développement et des droits humains. Leur demande: privilégier une politique des drogues axée sur la santé publique et les individus, reconnaissant l’expérience et le large éventail de données scientifiques.
On estime à 15,6 millions le nombre de personnes usagères de drogues par injection dans le monde. Parmi elles, environ 12% vivent avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), 9% avec le virus de l’hépatite B (VHB) et 52% (plus de la moitié, soit 33 fois plus que chez la population générale) avec le virus de l’hépatite C (VHC). La tuberculose (TB) aussi est surreprésentée dans ces populations particulièrement vulnérables, avec une prévalence mondiale estimée à 8%.

Les causes d’un désastre humanitaire

Plusieurs facteurs expliquent cette situation alarmante. Au-delà du risque accru de transmission du VIH et des hépatites virales à travers le partage de matériel d’injection, ce sont les politiques en vigueur et le manque d’accès à des services de prévention adéquats qui sont les premières causes de ce désastre sanitaire. En effet, les législations fondées sur une démarche répressive, héritage d’une vision dépassée méconnaissant le phénomène des drogues et des risques associés, représentent des obstacles pour une offre et un accès aux services médico-sociaux, et contribuent à renforcer les perceptions sociales négatives sources de marginalisation et de discrimination des personnes usagères de drogues.
Au Portugal, la dépénalisation de l’usage de drogues en 2001 a permis une réduction drastique des infections au VIH
Certains Etats progressistes intègrent la réduction des risques au cœur de leurs politiques nationales de santé publique. Cela inclut l’accès à des programmes d’échange de seringues, aux thérapies de substitution aux opiacés, aux traitements des surdoses, aux soins de prévention, de dépistage et de traitement de maladies infectieuses (VIH, VHB, VHC, TB), ou encore à des salles de consommation supervisée comme il en existe en France, en Suisse, en Belgique et au Canada. Au niveau mondial, des programmes d’échange de seringues et de substitution aux opiacés n’existent que dans la moitié des pays environ. Là où ils existent, ces services demeurent néanmoins insuffisants face aux besoins, et sont rarement mis en œuvre selon les recommandations techniques de l’OMS.
Au-delà des services de santé et de réduction des risques, l’approche répressive demeure problématique: elle est inefficace pour réduire les consommations et crée des risques supplémentaires qui limitent les effets bénéfiques de la réduction des risques. Ainsi, l’emprisonnement augmente les risques d’infections (la prévalence des maladies infectieuses est de deux à dix fois supérieure en prison) et le marché noir expose à des surdoses pourtant évitables (47 600 personnes sont mortes par surdose d’opioïdes aux Etats-Unis en 2017). Cette incohérence politique pèse aussi sur les acteurs de proximité, qui se trouvent coincés dans un double discours.

Prioriser les usagers de drogues

Les Nations unies se sont fixé comme objectif l’élimination du VIH, des hépatites virales et de la tuberculose d’ici à 2030. Pour y parvenir, il ne faut plus ignorer les personnes usagères de drogues, quels que soient leur origine ethnique, leur genre ou leur statut social, mais plutôt les prioriser. Cela débute par la promotion des programmes de réduction des risques, à l’échelle tant internationale que nationale, et au niveau communautaire. Il est également nécessaire de mettre en cohérence avec les objectifs de santé la politique globale en matière de drogue en dépénalisant l’usage et la possession pour consommation personnelle, comme le recommandent l’OMS et onze autres agences des Nations unies. Au Portugal, la dépénalisation de l’usage de drogues en 2001 a permis une réduction drastique des infections au VIH et réduit le nombre de consommations problématiques. Ce n’est qu’en réformant notre approche des drogues que nous pourrons peut-être éliminer le VIH et les hépatites virales.
En parallèle, il faut cesser les violations des droits humains perpétrées au nom d’ambitions irréalistes d’élimination des drogues. Et, en partant du constat que les consommations ne disparaîtront pas, il faut réguler ce marché pour protéger les consommateurs, et plus largement la société, des dangers (réels!) des drogues.

https://www.letemps.ch/opinions/une-politique-drogues-remedier-lepidemie-vih

 SANTÉ

A San Francisco, une guerre ouverte contre le sida

ÉDITORIAL. San Francisco veut devenir la première ville américaine à éradiquer le sida. Un idéal pour panser les plaies d’une époque sombre. Cette politique combative pourrait inspirer la Suisse
«Le Temps» propose une opération spéciale en racontant, depuis San Francisco, les innovations à venir dans les domaines scientifiques, technologiques ou culturels. Nos seize journalistes, vidéastes, photographes et dessinateur parcourent la ville, la Silicon Valley et la Californie pour découvrir les nouvelles tendances au cœur de ce laboratoire mondial de l’innovation.
Au début des années 1980, San Francisco voit naître une épouvantable épidémie dans le quartier gay du Castro. Les homosexuels en sont les principales victimes. Leur corps semble perdre tout contrôle et leurs défenses immunitaires s’affaissent. Le quotidien devient angoissant au fur et à mesure que cette maladie mystérieuse progresse dans la cité californienne. La douleur est vive, insupportable pour l’entourage des victimes.
En 1990, le sida est devenu un mal planétaire. San Francisco accueille l’une des premières grandes conférences mondiales sur l’épidémie. La ville se place aux avant-postes de la lutte.
Presque trente ans plus tard, San Francisco compte l’une des plus grandes populations de personnes vivant avec le VIH aux Etats-Unis, soit près de 16 000 malades. Le combat est rude pour enrayer les contaminations et les plaies du passé sont encore ouvertes. Alors les autorités se fixent un objectif ambitieux: «Getting to Zero», soit zéro nouvelle contamination et zéro décès d’ici à 2020. L’une des pierres angulaires du programme est le diagnostic précoce des nouveaux cas et la connexion rapide aux soins médicaux. San Francisco veut ainsi devenir la première ville américaine à éradiquer le virus.
Une perspective illusoire? Les premiers effets de cette politique combative se font ressentir. Le nombre de nouveaux diagnostics positifs a diminué de près de 60% par rapport à la décennie précédente. Au Castro, la prévention apaisée a succédé à l’angoisse de la maladie. Ce haut lieu de la révolution sexuelle retrouve des couleurs, au point que la stratégie san-franciscaine est reconnue dans le monde entier. Bouclier principal contre la maladie: la PrEP. Ce comprimé permet aux séronégatifs d’avoir des rapports non protégés sans risquer d’être contaminés. Tout le monde peut y accéder. Son coût est exorbitant, mais il est couvert en quasi-totalité par les assurances. Pour les plus démunis, un fonds d’assistance prend le relais.
En Suisse, chaque année, plus de 500 nouveaux cas sont déclarés. Les campagnes de prévention ne manquent pas, mais une barrière économique subsiste: la PrEP n’est pas reconnue comme traitement préventif, et n’est donc pas remboursée. Il faut débourser 12 600 francs par an pour une prise en continu du médicament.
Autre faiblesse du dispositif helvétique: le dépistage du sida reste payant. Certes, la récente introduction des tests en pharmacie a permis de faire baisser le prix. Mais pour les plus jeunes, l’angoisse demeure face à une telle démarche. La peur de la maladie et son coût pour la société devraient provoquer une prise de conscience collective.

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Communiqué de presse

La balance a penché – ONUSIDA annonce que 19,5 millions de personnes restent en vie grâce aux traitements et le taux de mortalité due au SIDA a été divisé par deux depuis 2005

Les cibles 90-90-90 galvanisent l’action mondiale et sauvent des vies - l'Afrique de l’Est et l’Afrique Australe ouvrent la voie de la réduction de 30% du nombre de nouvelles infections par le VIH depuis 2010 – Malawi, Mozambique, Ouganda et Zimbabwe ont réduit de presque 40% ou plus le nombre de nouvelles infections par le VIH depuis 2010. Des efforts conjugués sont toujours nécessaires pour les enfants, les adolescents, les hommes et les populations clés ainsi que dans certaines régions.
GENEVE/PARIS, 20 juillet 2017L’ONUSIDA a publié un nouveau rapport montrant que la balance a enfin penché : plus de la moitié des personnes porteuses du VIH (53%) ont désormais accès au traitement contre le VIH, et les décès liés au SIDA ont diminué depuis 2005. En 2016, sur les 36,7 millions de personnes porteuses du VIH, 19,5 millions ont eu accès au traitement et les décès liés au SIDA ont chuté de 1,9 million en 2005 à 1 million en 2016. Si cela continue, nous atteindrons l’objectif mondial de 30 millions de personnes en traitement d'ici 2020.
« Nous avons atteint l’objectif 2015 de 15 millions de personnes sous traitement et nous sommes en train de doubler ce chiffre, pour arriver à 30 millions et atteindre l’objectif 2020», dit Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA. « Nous allons continuer à faire avancer pour toucher toutes les personnes en besoin et honorer notre engagement de ne quitter personne »..
La région montrant les plus importants progrès est l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, la plus affectée par le VIH et qui compte plus de la moitié de toutes les personnes porteuses du VIH. Depuis 2010 les décès ont chuté de 42%. Les nouveaux cas d'infection ont chuté de 29%, avec une baisse de 56% des nouveaux cas d'infection parmi les enfants pour la même période, un succès remarquable, résultant suite aux traitement du VIH et aux efforts de prévention, mettant ainsi l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe sur la voie de l’éradication de l’épidémie de SIDA.
CE QUI EST EN COURS
Progrès 90-90-90
Le rapport, En finir avec le SIDA : progresser vers les cibles 90-90-90, fournit une analyse détaillée de l’état d’avancement et des défis vers la réalisation des cibles 90-90-90. Les cibles ont été fixés en 2014 afin d’accélérer les progrès pour qu’en 2020, 90% des personnes porteuses du VIH soient informées de leur séropositivité, 90% de toutes les personnes diagnostiquées séropositives aient accès à une thérapie antirétrovirale soutenue, et 90% de toutes les personnes ayant accès au traitement antirétroviral soient viro-inactivées.
Le rapport montre qu’en 2016 plus des deux tiers (70%) des personnes porteuses du VIH étaient informées de leur séropositivité. De toutes les personnes porteuses du VIH 77%  avaient accès au traitement, et 82% des personnes sous traitement étaient viro-inactivées, protégeant leur état de santé et aidant à la prévention de la transmission du virus.
L’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, l’Europe de l’ouest et l’Europe centrale, ainsi que l’Amérique Latine devraient atteindre les cibles 90-90-90 d’ici 2020. En Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, 76% des personnes porteuses du VIH informées de leur séropositivité ont accès au traitement antirétroviral, et 83% des personnes sous traitement ont des niveaux de VIH indétectables - ce qui équivaut à 50% de l’ensemble des personnes porteuses du VIH en Afrique de l’Est et Afrique Australe sont viro-inactivées. Les Caraïbes ainsi que l’Asie et le Pacifique peuvent également atteindre les objectifs 90-90-90 si les programmes sont davantage accélérés.
Sept pays ont déjà réalisé les cibles 90-90-90 - Botswana, Cambodge, Danemark, Islande, Singapour, Suède et le Royaume Uni de Grande-Bretagne et Irlande du Nord - et de nombreux autres sont sur le point d’y parvenir.
« Un monde sans sida n’est pas une utopie : c’est un engagement commun et une volonté forte que les villes doivent porter, tout en promouvant des sociétés inclusives pour toutes et tous »,  dit Anne Hidalgo, Maire de Paris.
L’impact le plus important de l’intensification 90-90-90 a été la réduction des décès liés au SIDA, qui ont diminué de près de la moitié au cours des 10 dernières années. De ce fait, l’espérance de vie a augmenté de manière significative dans les pays les plus touchés. En Afrique de l’Est et Afrique Australe, l’espérance de vie a augmenté de près de 10 ans entre 2006 et 2016.
« Le SIDA recule et les communités et les personnes s’épanouissent », dit Mr. Sidibé. « Puisque nous mettons l’épidémie sous contrôle, les conditions de santé s’améliorent et les nations deviennent plus fortes. »
90-90-90 - il reste encore du travail à faire
La progression vers les objectifs 90-90-90 s’est toutefois montrée timide au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi qu’en Europe de l’est et en Asie centrale où les décès liés au SIDA ont augmenté respectivement de 48% et de 38%. Ce sont des exceptions dans ces régions qui montrent que lorsque des efforts conjugués sont faits, les résultats ne se font pas attendre. Par exemple, l’Algérie a augmenté l’accès au traitement contre le VIH de 24% en 2010 à 76% en 2016, le Maroc de 16% en 2010 à 48% en 2016 et le Belarus de 29% en 2010 à 45% en 2016.
Au niveau mondial, le progrès a été significatif, mais du travail reste néanmoins à faire. Près de 30% des personnes porteuses du VIH ne sont toujours pas informées de leur séropositivité, 17,2 millions de personnes porteuses du VIH n’ont pas accès au traitement antirétroviral, et plus de la moitié de toutes les personnes porteuses du VIH sont viro-inactivées
Élimination des nouveaux cas d'infection parmi les enfants
La solidarité mondiale pour stopper les nouveaux cas d'infection parmi les enfants a produit des résultats. Près de 76% des femmes enceintes porteuses du VIH ont eu accès à des médicaments antirétroviraux en 2016, soit une augmentation de 47% depuis 2010. Les nouveaux cas d'infection par le VIH parmi les enfants au niveau mondial, sont passés de 300 000 (230 000 - 370 000) en 2010 à 160 000 [100 000 - 220 000] en 2016.
Cinq pays fortement touchés - Botswana, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland et Ouganda - ont déjà atteint l’étape du diagnostic et de la thérapie antirétrovirale à vie pour 95% des femmes enceintes et allaitantes porteuses du VIH.
Les nouveaux cas d’infection par le VIH diminuent mais pas assez rapidement
Le rapport indique également qu’au niveau mondial, les nouveaux cas d’infection par le VIH sont en baisse mais pas au rythme nécessaire pour parvenir aux objectifs mondiaux. Au niveau mondial, les nouveaux cas d'infection par le VIH ont chuté de 16% entre 2010 et 2016, passant ainsi à 1,8 million [1,6 million-2,1 millions]. Des baisses ont été estimées dans 69 pays, dans la majorité desquels, une intensification du traitement a été mise en place avec une augmentation de la disponibilité de services de prévention combinée contre le VIH et dans quelques pays l’utilisation de préservatifs.
Toutefois, des augmentations alarmantes de nouveaux cas d'infections par le VIH ont été signalés en Europe de l’est et en Asie centrale.
La tuberculose
Des progrès majeurs dans la réponse mondiale à la tuberculose et au VIH ont conduit à une baisse de 33% du taux de mortalité due à la tuberculose parmi les personnes porteuses du VIH. En 2015, seulement 11% des 10,4 millions de cas de tuberculose dans le monde touchaient des personnes porteuses du VIH. Cependant, près de 60% des cas de tuberculose parmi les personnes porteuses du VIH n’étaient ni diagnostiqués ni traités.
Nous avons besoin d’agents sanitaires communautaires
Le rapport En finir avec le sida indique que fournir des services plus près des habitations et des lieux de travail, sera un facteur clé de l’éradication de l’épidémie de SIDA. L’ONUSIDA parraine une initiative récemment soutenue par l’Union Africaine en vue du recrutement et de la formation de 2 millions d’agents sanitaires communautaires en Afrique, afin de soutenir davantage la capacité des systèmes sanitaires à fournir des soins de santé dans toute la région.
« Lorsque les services sanitaires arrivent sur le pas de la porte, la santé des familles et des communautés est transformée, » dit Mr. Sidibé. « Les agents sanitaires communautaires seront à la base de systèmes de santé solides et résilients dans toute l’Afrique. »
« Je ne suis pas seule vivant avec le VIH, nous sommes des milliers, déterminés à en finir avec le sida, » dit Christine Kafando, agent de santé communautaire et fondatrice de l’Association Espoir pour Demain. «On agit et nous voulons continuer nos efforts.»
CE QUI EST MAL ENGAGÉ
Traitement pour les enfants porteurs du VIH
Seulement 43% des enfants porteurs du VIH ont accès au traitement antirétroviral contre 54% d’adultes. Le rapport En finir avec le sida révèle également que deux tiers des enfants en dessous de deux ans ont été diagnostiqués tardivement, et commencent un traitement avec une immunodéficience avancée, résultant en un taux de mortalité élevé pour des enfants de ce groupe d’âge. Plus d’action est nécessaire pour diagnostiquer et traiter les enfants porteurs du VIH.
Les populations jeunes sont laissées pour compte
Les populations jeunes (15-24 ans) sont laissées pour compte à de nombreux égards -connaissance du VIH, test de dépistage, traitement et prévention du VIH. Les populations jeunes restent très exposées à l’infection par le VIH, particulièrement les jeunes femmes en Afrique sub-sahariennes. Les nouveaux cas d’infection par le VIH parmi les jeunes femmes en Afrique sub-saharienne sont 44% plus élevés que chez les jeunes gens du même âge dans la région. Approximativement 610 000 nouveaux cas d’infection ont touché les populations jeunes (15-24 ans) ; 59% de ces nouveaux cas ont touché les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans).
Au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, la moitié des populations jeunes n’ont pas connaissance de leur séropositivité, et plus de la moitié n’ont pas accès au traitement contre le VIH. Seulement 36% des jeunes hommes et 30% des jeunes femmes en Afrique sub-saharienne ont une connaissance de base de la manière de se protéger contre le VIH. Les analyses sur l’impact du VIH sur les populations (PHIAS) réalisées au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe et soutenues par le plan d’urgence du Président des Etats-Unis pour la lutte contre le sida, ont révélé que moins de 50% des populations jeunes porteuses du VIH étaient informées leur séropositivité, contre 78% d’adultes âgés de 35 à 59 ans.
Les hommes ne sont pas touchés
Le rapport révèle que moins de 50% des jeunes hommes savent désormais se protéger contre l’infection par le VIH, que les hommes sont moins enclins que les femmes à connaître leur séropositivité ou à commencer un traitement, et que moins de 50% des hommes porteurs du VIH ont accès au traitement antirétroviral. De nombreux hommes séropositifs sont diagnostiqués tardivement et commencent un traitement seulement lorsqu’ils tombent malades, les rendant ainsi plus vulnérables aux maladies liées au SIDA que les femmes. Les décès de maladies liées au SIDA ont été moins nombreux de 27% chez les femmes que parmi les hommes.
Populations clés
En dehors de l’Afrique Sub-saharienne, les populations clés et leurs partenaires sexuels représentaient 80% des nouveaux cas d’infection par le VIH en 2015, et même en Afrique Sub-saharienne, les populations clés représentent 25% des nouveaux cas d'infection par le VIH. Le rapport souligne que des efforts pour atteindre les populations clé avec des services de lutte contre le VIH sont essentiels, et qu'une approche combinée incluant des services de réduction des méfaits est nécessaire.
Régions en retard
L’Europe de l’est et l’Asie centrale sont les seules régions au monde où les nouveaux cas d’infection par le VIH et décès générés par le SIDA sont en augmentation. Les nouveaux cas d'infection par le VIH sont passés de 120 000 [100 000 - 130 000] en 2010 à 190 000 [160 000 - 220 000] en 2016. Les toxicomanes par injection représentaient 42% des nouveaux cas d’infection par le VIH dans la région. Dans la Fédération de Russie, les nouveaux cas signalés de VIH ont augmenté de 75% entre 2010 et 2016. Plusieurs autres pays de la région -notamment l’Albanie, l’Arménie et le Kazakhstan - ont également une épidémie en forte croissance.
Même si l’accès au traitement contre le VIH en Europe de l’est et Asie centrale a plus que doublé au cours des six dernières années, il n’en reste pas moins que 28% des personnes porteuses du VIH n’ont toujours pas accès au traitement antirétroviral, en dépit du fait que deux personnes sur trois porteuses du VIH sont informées de leur séropositivité.  Les décès liés au SIDA ont augmenté de 38%.
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, juste un peu plus de la moitié des personnes porteuses du VIH étaient informées de leur séropositivité, dont moins de la moitié sous un traitement contre le VIH. Seulement une personne sur cinq porteuses du VIH a été viro-inactivée.
L’ONUSIDA travaille avec Médecins Sans Frontières et l’Union Africaine à un plan de rattrapage pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale qui restent loin derrière le reste du continent. Seulement 42% des 6,1 millions de personnes porteuses du VIH dans la région étaient informées de leur séropositivité, à peine 35% avaient accès au traitement contre le VIH, et seulement une personne sur quatre porteuses du VIH était viro-inactivée en 2016.
« Je voudrais réitérer notre soutien au Plan de rattrapage pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre lancé par ONUSIDA, ensuite rejoint par de nombreux partenaires. L’adoption de ce plan par les Chefs d'Etat de l'Union africaine le 3 juillet dernier est une étape essentielle vers la mobilisation et l’appropriation de ce plan par les pays de la région», dit Michèle Boccoz, Ambassadrice française chargée de la lutte contre le VIH/sida
Les ressources destinées à la réponse au SIDA restent stables
Les ressources destinées à la réponse au SIDA restent stables. À la fin de l’année 2016, environ 19 milliards de dollars US étaient disponibles dans les pays à revenu faible et moyen, avec des ressources nationales représentant 57% du total mondial.  Nous estimons que 26 milliards US$ seront nécessaires pour la réponse mondiale au VIH d'ici 2020.
« Nous maximisons l’utilisation de chaque dollar disponible, mais il nous manque toujours 7 milliards d’US, » dit Mr. Sidibé. « Avec plus d’assistance internationale, une augmentation des financements nationaux,des financements innovants  et des programmes efficaces peuvent éradiquer l’épidémie du SIDA d’ici 2030. »

            En 2016 nous avons estimé :
            que 19,5 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral.
            36,7 millions de personnes [30,8 millions - 42,9 millions] dans le monde étaient  porteuses du VIH
            1,8 million de personnes [1,6 million - 2,1 millions] dans le monde nouvellement infectées par le VIH
            1.0 million [830 000 - 1,2 million] de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA.

Le rapport En finir avec le sida : progresser vers les cibles 90-90-90 peut être téléchargée sur unaids.org. L’ONUSIDA est leader mondial et dépositaire des données du programme lié au SIDA. Toutes les données sont disponibles sur le site  http://aidsinfo.unaids.org/

ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

.http://www.unaids.org/fr/resources/presscentre/pressreleaseandstatementarchive/2017/july/20170720_PR_Global_AIDS_Update_2017

virus

Les victimes du sida ont diminué de moitié en dix ans

En 2016, un million de personnes sont décédées du virus, la moitié du bilan de 2005. Quelques jours avant une conférence mondiale, Onusida publie son rapport
Un million de personnes sont mortes du sida en 2016, soit presque moitié moins que lors du pic de 1,9 million de 2005, annonce jeudi Onusida, le programme de coordination de l’ONU. Le nombre de nouvelles contaminations par le VIH est également en baisse.

Un «tournant décisif»

L’ONU affirme dans son rapport annuel «qu’un tournant décisif a été franchi». Mais l’organisme s’inquiète en particulier de l’explosion des nouveaux cas en Europe de l’Est, et particulièrement en Russie.
Plus de la moitié des malades dans le monde sont désormais sous traitement et le nombre de nouvelles contaminations par le VIH a continué à décliner, mais à un rythme encore trop lent, selon les données publiées avant l’ouverture dimanche à Paris d’une conférence internationale de recherche

Des traitements mieux diffusés

Les progrès sont liés en grande partie à une meilleure diffusion des traitements par antirétroviraux. «Nos efforts ont entraîné un solide retour sur investissement», a salué jeudi à Paris Michel Sidibé, directeur exécutif d’Onusida, cité dans le rapport.

VIH : un vaccin permettant d’éradiquer la maladie bloqué par le Centre National de Recherche Scientifique

V. S. Publié le - Mis à jour le






Sciences - Santé Incompréhension du côté du labo Biosantech, proche d’une solution miracle. Le sida fait encore des milliers de morts de par le monde. Pourtant, la recherche a fait d’énormes progrès et le laboratoire Biosantech, de Sofia Antipolis (France), semblait toucher au but en ayant découvert un vaccin permettant d’éradiquer la maladie.
Un conflit d’intérêts politoco-scientifiques semble cependant marquer un coup d’arrêt dans cette avancée majeure. Le Dr Erwann Loret, qui étudie depuis 2013 à Marseille un composé baptisé TAT-OYI (conçu pour s’attaquer à une protéine du VIH qui améliore sa multiplication), se serait vu subitement déporté du projet, selon Corinne Treger, présidente de la société Biosantech. "Le CNRS (Ndlr: centre national de recherche scientifique) a signifié au docteur Loret qu’il devait arrêter ses recherches et stopper toute communication à leur sujet".
De là à voir la pression des lobbies pharmaceutiques qui entendent défendre la rentabilité des traitements tri-thérapeutiques, il n’y a qu’un pas. En effet, l’idée, c’est de non seulement remplacer la très coûteuse tri-thérapie qui stoppe la propagation de la maladie, mais aussi de guérir les patients. Et les résultats sont très encourageants, si l’on en croit l’entreprise.
"Les cellules infectées par le VIH ne sont plus détectables chez une dizaine de patients. Et ce depuis deux ans, ce qui est tout à fait exceptionnel", explique le docteur Loret, en charge des recherches sur ce vaccin chez Biosantech. "Si des épisodes de ce type sont observés parfois chez des patients, cela ne s’était encore jamais produit sur une telle durée."
Pourtant, le Dr Erwann Loret a été interdit par le CNRS de présenter ses travaux. Déjà au printemps 2016, le directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) s’était dit "scandalisé" par la communication de BIosantech, arguant qu’il n’existait, à l’époque, aucune "donnée solide en faveur de ce candidat vaccin."
Alors, un tel vaccin pourrait-il être remisé au placard comme le mythique moteur à eau en son temps? Il est trop tôt pour l’affirmer, mais selon Corinne Treger, "nous n’avons jamais été si proches du but." Espérons que les intérêts de santé l’emporterons sur les aspects purement financiers. http://www.lalibre.be/actu/sciences-sante/vih-un-vaccin-permettant-d-eradiquer-la-maladie-bloque-par-le-centre-national-de-recherche-scientifique-58b96e11cd708ea6c0f4b3d4

Selon une étude, les antirétroviraux réduisent le risque de transmission du VIH

Résultat de quatre années de recherche, une étude révèle qu’un diagnostic précoce et un accès à un traitement efficace aux antirétroviraux permettent de réduire le nombre de nouveaux cas de sida
Les antirétroviraux réduisent le risque de transmission du virus du sida dans les couples où l’un des partenaires est séropositif et qui ont des rapports sexuels sans préservatif, selon une étude publiée mardi. La recherche a duré quatre ans.
Aucun cas de transmission du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) entre ces partenaires n’a été détecté après 1,3 année passée en moyenne à suivre 900 couples, d’après les travaux publiés dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).
Ces couples, près de deux tiers hétérosexuels (62%) et un tiers d’hommes homosexuels (38%), avaient indiqué au début de l’étude avoir eu des rapports non protégés pendant deux ans auparavant. Un petit nombre, 108 homosexuels (33%) et 21 hétérosexuels (4%) séronégatifs, ont dit avoir eu des relations sans préservatif hors de leur couple. Parmi ceux-ci, onze ont été contaminés.
Les auteurs soulignent que l’on ne peut pas totalement exclure un risque de transmission, particulièrement pour des rapports anaux sur une période plus longue.

Des couples suivis pendant 3 ans supplémentaires

«Cette étude fournit des informations utiles pour mieux comprendre et apprécier le risque lié à ce virus pour les couples séro-différents ayant des rapports sexuels non protégés, surtout pour les hétérosexuels», écrivent les chercheurs. Mais ils estiment qu’un suivi plus long est nécessaire pour procurer un niveau similaire de confiance ou d’appréciation du risque pour les rapports anaux. De ce fait, les couples homosexuels dans l’étude seront suivis pendant encore trois ans.
Les personnes séropositives suivies pour l’étude, traitées avec des antirétroviraux, ont réduit leur charge virale à moins de 200 copies/ml, soit une infection quasiment indétectable.
Dès qu’une personne infectée supprime sa charge virale avec des antirétroviraux, le risque de transmission devient minimum
«Les résultats de cette étude montrent clairement qu’un diagnostic précoce d’infection par le VIH et l’accès à un traitement efficace sont cruciaux pour réduire le nombre de nouveaux cas de sida», souligne le professeur Jens Lundgren du Rigshospitalet, à l’université de Copenhague, l’un des principaux auteurs.
«Dès qu’une personne infectée supprime sa charge virale avec des antirétroviraux, le risque de transmission devient minimum», ajoute-t-il.
Pendant la période de suivi, les couples ont fait part de trente-sept rapports annuels non protégés en moyenne. L’étude a été menée sur 75 sites cliniques dans 14 pays européens entre septembre 2010 et mai 2014.
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Les réservoirs cachés du sida 
mis au jour

Une étude lausannoise parue dans la revue «Nature Medicine» dévoile une découverte qui, à terme, pourrait permettre de guérir totalement de la maladie
A-t-on découvert les réservoirs cachés du virus du sida? Deux chercheurs de l’Université de Lausanne (UNIL) et du CHUV à Lausanne, Matthieu Perreau et Giuseppe Pantaleo, ont mis au jour l’existence de cellules dans lesquelles le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) se réplique constamment. Et ce malgré le fait que la personne concernée prenne un traitement antirétroviral. Selon les chercheurs à l’origine de cette étude publiée le 30 mai dans la revue Nature Medicine, cette identification pourrait permettre, à terme, d’éradiquer la totalité du VIH d’un organisme infecté.
Le premier traitement contre le sida est apparu en 1987. Il se composait de multiples médicaments ayant de nombreux effets secondaires. Grâce aux recherches, il a évolué et consiste actuellement en une unique pilule à prendre tous les jours. Il est donc possible de vivre longtemps avec le VIH. Cependant, il reste impossible d’en guérir et le virus fini toujours par refaire surface lors de l’arrêt du traitement.

Cellules infectées

Cette observation a jadis induit les virologues à émettre l’hypothèse qu’il existe une «réplication résiduelle du VIH». Ils ont supposé l’existence de réservoirs, dans le corps humain, abritant ces cellules infectées. Depuis lors, trouver ces réservoirs a constitué l’un des grands espoirs de la lutte contre le sida. Mais où commencer les recherches de telles structures?
Les chercheurs ont pris comme sujets d’étude des patients sous traitement antirétroviral depuis plus de dix ans et ont utilisé des méthodes de tri de groupes de cellules ainsi que des techniques de marquage permettant d’étudier les bonnes cibles. Ils ont alors démontré que des précurseurs du VIH se cachent dans les «lymphocytes T folliculaires», des cellules du système immunitaire situées dans les ganglions lymphatiques.

Persistance du virus

En analysant le comportement de ces lymphocytes T folliculaires, «nous avons enfin réussi à identifier les cellules qui sont responsables de la persistance du VIH même lorsque le traitement antirétroviral a fait disparaître toutes les traces du virus dans le sang du patient», explique Giuseppe Pantaleo, professeur à l’UNIL et coauteur de l’étude. Selon lui, une telle avancée permettra, par la suite, de cibler les traitements sur ces cellules spécifiquement pour ainsi supprimer la totalité du virus.
Interrogé sur l’importance de ces travaux, Bernard Hirschel, ancien professeur de l’Université de Genève et spécialiste du VIH, dit que «cette étude est très élégante et rigoureuse, mais il faut maintenant réussir à traiter spécifiquement les lymphocytes T folliculaires de l’infection par le VIH. Cela peut prendre encore des années.» Un pas de plus dans la bonne direction vers une éradication possible du sida.
Sida
http://www.letemps.ch/sciences/2016/06/01/reservoirs-caches-sida-mis-jour 

La ruse du VIH enfin décodée

Une équipe montréalaise découvre comment le virus déjoue le système immunitaire pour mieux s’installer

Éric Cohen
Photo courtoisie Les Drs Éric Cohen et Mariana Bego ont fait une percée historique qui pourrait contribuer à éradiquer le VIH/sida.
Le VIH/sida pourrait bien être enfin éradiqué grâce à la contribution de deux scientifiques montréalais qui ont découvert comment le virus parvient à duper notre système immunitaire.
Cette découverte «nous rapprochera d’une fin pour le VIH/sida», estime Robert Reinhard, du Consortium canadien de recherche sur la guéé́rison du VIH (CanCURE).
«On est très excités», se réjouit le Dr Éric Cohen, qui chapeaute CanCURE et dirige l’unité de recherche en rétrovirologie humaine à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM).
Son équipe a décodé un mode d’action du virus qui pourrait permettre d’élaborer un remède qui rétablirait nos mécanismes de défense immunitaire naturelle. Nous parviendrions ainsi à empêcher le VIH de se multiplier au point de devenir impossible à éliminer, comme c’est le cas actuellement.
Système immunitaire
Avec la Dre Mariana Bego, le Dr Cohen a découvert la ruse qu’utilise le VIH pour berner notre système immunitaire.
Le processus est le suivant: quand le VIH arrive dans notre corps, il est aussitôt repéré par les cellules immunitaires chargées de la défense immédiate contre les infections.
« La découverte des Drs Bego et Cohen [...] nous rapprochera d’une fin pour le VIH/sida. » – Robert Reinhard, CanCURE
Celles-ci patrouillent en permanence dans le corps et, dès qu’elles repèrent un intrus, elles sécrètent un groupe de protéines nommées interférons.
La mission de l’interféron est de déclencher les mécanismes de défense des cellules avoisinantes pour empêcher la propagation de l’intrus. Un des effets secondaires de cette lutte est la fièvre ressentie par la personne atteinte.
À la merci du virus
Mais le VIH réplique en sécrétant une protéine virale qui bloque la sécrétion d’interféron. Sans ce signal d’alarme, les cellules ne se défendent pas. Le virus peut donc se multiplier à sa guise pour créer rapidement des réservoirs viraux dormants.
«Les médicaments contrôlent le virus dans la phase de multiplication, mais n’ont aucun effet sur les réservoirs viraux latents. C’est pour ça qu’on est obligé de prendre la thérapie antirétrovirale à vie», explique le Dr Cohen. Il estime que la découverte de son équipe pourrait contribuer à établir enfin «une stratégie pour une rémission totale».







Michel Sidibé : « En 2030, on ne pourra plus dire que l’épidémie de sida nous fait peur »








image: http://s2.lemde.fr/image/2016/06/10/768x0/4947496_3_75cc_michel-sidibe-directeur-executif-de_32f8595792e790ffc3166f929be83afb.jpg
Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, à Dakar en novembre 2014.

Plus de 190 Etats membres se sont réunis du 8 au 10 juin à New York pour réaffirmer leur volonté d’éradiquer le sida. Entretien avec Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida.

Est-ce réaliste d’imaginer un monde sans sida d’ici 2030 ?
Michel Sidibé Nous n’aurons pas zéro infection au sida en 2030. Mais j’espère que nous serons capables de contrôler l’épidémie comme un problème de santé publique. En 2030, on ne pourra plus dire que cette épidémie nous fait peur et qu’elle concentre toute notre énergie et nos ressources.
Les pays les plus touchés par le sida se trouvent en Afrique. Comment expliquez-vous que le virus continue à se propager dans ces régions-là ?
La partie délaissée, c’est surtout l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Car l’Afrique australe a fait des progrès incroyables. Aujourd’hui, on a pratiquement contrôlé l’épidémie dans la plupart de ces pays en termes de réduction de nouvelles infections et de réduction des décès. Dans un pays comme l’Afrique du Sud, on a pratiquement 3,3 millions de personnes sous traitement, c’est le programme le plus large de traitement mené dans le monde. On observe une baisse des nouvelles infections chez les enfants de 86 %. Même chose au Swaziland, au Botswana. Donc on est dans une situation que je considère plutôt très encourageante en Afrique australe.
Un chiffre témoigne tout de même de la prévalence de la maladie : le sida reste la première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 44 ans. Comment cibler cette population-là ?
Tant qu’on ne met pas les femmes et les jeunes filles au cœur de nos préoccupations, on ne gagnera pas contre l’épidémie du sida en Afrique : 73 % des nouvelles infections se produisent chez les jeunes filles. Ce chiffre stagne depuis vingt ans. Donc il faut absolument se battre contre les violences faites aux femmes, encourager l’éducation à la sexualité et arriver à garder ces jeunes filles à l’école le plus longtemps possible. Ce sont des stratégies indispensables si on veut gagner contre la maladie.
En ce qui concerne les populations les plus discriminées, homosexuels, prostituées et toxicomanes, comment se passe la prise en charge ?
Cela reste assez timide. Les gens pensent encore que le sida est une épidémie hétérosexuelle. Mais on voit quand même des changements. J’étais récemment au Kenya. Il y a quelques années, on ne pouvait pas parler des gens qui s’injectent de la drogue. Aujourd’hui, nous avons un très bon programme de réduction des risques, comme au Sénégal qui vient de créer un centre pour les toxicomanes. Il y a donc des pays qui commencent à revoir timidement leur politique en matière de discriminations pour essayer de prendre en compte ces populations-là.
Ce sont pourtant les populations les plus vulnérables qui ont le moins accès aux soins
Lorsque les gens sont exclus ou discriminés par rapport à leur orientation sexuelle ou autre, cela devient très difficile de les atteindre. C’est là tout notre problème. C’est pour cela qu’on essaye de promouvoir l’idée d’un accès universel aux soins. Et on ne peut pas y arriver si on ne brise pas ces lois punitives et discriminantes.
Cet accès universel aux soins, donc aux médicaments, reste rare en Afrique. Faut-il créer une industrie du médicament en Afrique ?
Je me suis battu dès le premier jour en disant qu’il fallait aller vers une pharmacie locale africaine. Aujourd’hui, le poids de la maladie se trouve en Afrique. Au moins 25 % des malades se trouvent en Afrique. Et en même temps, moins de 2 % des médicaments consommés sont produits en Afrique. Il faut que les pays se mettent ensemble, se disent : « Tiens, on peut avoir quatre ou cinq pôles de production de médicaments par exemple en Afrique du Sud, au Nigeria, en Egypte ou en Ethiopie » et qu’une coopération puisse s’établir avec les firmes pharmaceutiques. On peut déjà produire des médicaments qui ne sont pas sous licence. Ça créerait de l’emploi, de la mobilité, du transfert de compétences techniques, un pôle de recherche et de développement !
Ce serait aussi l’assurance d’avoir des antirétroviraux moins chers ?
Je pense que c’est possible. Il faut anticiper sur les dix ou quinze prochaines années. L’industrie pharmaceutique qui produit aujourd’hui le médicament générique qui permet à des millions de gens de vivre est en Inde. On voit de plus en plus que ces firmes produisent d’autres médicaments et délaissent progressivement la production des médicaments contre le sida. Il faut donc nécessairement que l’Afrique arrive à produire ses propres médicaments de qualité.
Vous êtes optimiste pour l’avenir ?
Nous avons une opportunité unique ces cinq prochaines années. Si on la rate, on va assister à un rebond de l’épidémie. Si on maintient notre objectif, on observera une baisse tellement rapide dans les nouvelles infections que les coûts du traitement vont aussi commencer à baisser et, en définitive, en 2030, on aura une baisse spectaculaire. Il ne faut pas perdre l’opportunité qu’on a construite ces vingt dernières années sur la base de la solidarité globale. Le sida est un problème mais aussi une opportunité. Il faut donc la saisir.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/06/10/en-2030-on-ne-pourra-plus-dire-que-l-epidemie-de-sida-nous-fait-peur_4947497_3212.html#f8AVmJuhMzTPAx1M.99

Éliminer le VIH/sida d’ici 2030 est possible

Une génération sans VIH/sida est désormais envisageable d’ici 2030, d’après le tout dernier rapport de l’ONUSIDA, présenté mardi par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Déjà, la lutte acharnée que mène la communauté internationale est un succès. «L’épidémie a été enrayée et inversée», s’est réjoui Ban Ki-moon.
Entre 2000 et 2014, le nombre de nouvelles infections a en effet plongé de 35,5 %. De plus, le nombre de personnes traitées aux antirétroviraux est passé d’un million en 2001 à 15 millions en 2015.
«Mettre fin à l’épidémie de sida [...] d’ici 2030 est ambitieux, mais réaliste», a estimé le secrétaire général de l’ONU.
Investir davantage
Pour y parvenir, il faudra toutefois continuer d’investir gros, prévient l’Organisation des Nations unies. Alors que le monde a déboursé 21,7 milliards $ US cette année, il devra délier davantage les cordons de sa bourse, jusqu’à 32 milliards $ US chaque année d’ici 2020, selon l’ONU.
«Nous devons d’urgence mener des efforts à plus grande échelle ces cinq prochaines années», a pressé Ban Ki-moon. L’objectif premier est de rendre le dépistage et les traitements accessibles à tous, partout dans le monde.
«Sur les 36,9 millions de gens infectés dans le monde, seulement 15 millions de personnes sont traitées», insiste le Dr Éric Cohen, virologue et directeur de l’unité de recherche en rétrovirologie humaine à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM).
Malades vieillissants
Le scientifique souligne par ailleurs que «même si demain matin on élargissait l’accès aux médicaments au monde entier, il restera toujours 36,9 millions de personnes infectées qui auront toujours le virus».
«Il faut trouver une solution pour ceux qui sont déjà infectés, qui vieillissent avec le virus et subissent des complications importantes», conclut le Dr Cohen.
 

Le VIH/SIDA en chiffres

  • 36,9 M de personnes vivent avec la maladie dans le monde
  • 15 M de personnes dans le monde suivent une thérapie antirétrovirale
  • 21,7 G$ USont été investis dans le monde pour combattre le virus cette année
  • 30 min: temps nécessaire pour obtenir le résultat d’un test de dépistage
  • 100 $ US: coût d’un an de thérapie antirétrovirale
L’épidémie perd de la vitesse: -35,5 % de nouvelles infections entre 2000

Le virus VIH a moins tué en 2014

Moins de nouvelles infections en 2014, par rapport à 2013. Et nombre de décès également en recul. Mais certaines régions continuent à préoccuper, comme l’Europe occidentale, ou les nouveaux cas augmentent. Les cinq prochaines années seront critiques.
Selon le rapport annuel d'Onusida publié mardi, le VIH a fait 100 000 victimes de moins en 2014 qu'en 2013. Les nouvelles infections sont aussi en diminution. «Nous sommes de plus en plus capables d'affiner nos efforts (...) et d'atteindre les personnes qui pourraient être autrement délaissées», a affirmé le directeur exécutif d'Onusida, Michel Sidibé, devant la presse à Genève. Il a répété comme en 2013 que «mettre fin à l'épidémie de sida est possible», peut-être d'ici 2030.
Le directeur exécutif estime aussi que les cinq prochaines années seront «critiques» pour éviter un rebond dans certaines régions. «Tous les cinq ans, nous avons été capables de doubler le nombre de personnes qui ont accès aux thérapies. C'est incroyable», estime Michel Sidibé.
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En 2014, 15,8 millions de personnes ont été soignées par des traitements antirétroviraux. C'est 2,2 millions de personnes en plus qu'en 2013.

36,9 millions de séropositifs

Au total, 36,9 millions de personnes vivent avec le virus. Soit 700 000 de plus qu'en 2013. Mais la courbe tend à diminuer. Si les nouvelles infections d'adultes sont restées stables à 1,8 million, celle des enfants sont passées de 250 000 à 220 000. En quinze ans, le nombre de nouveaux cas est en recul de 35%.
Le virus est surtout légèrement moins meurtrier qu'auparavant. Grâce à l'augmentation de l'accès aux thérapies antirétrovirales, les décès ont chuté de 42% depuis le pic d'il y a une dizaine d'années. Ils ont atteint 1,2 million en 2014, contre 1,3 million un an plus tôt. Mais ce recul a repris son rythme alors qu'il avait connu en pic de 200 000 décès en moins en 2013.
Un nouveau médicament doit permettre un traitement préventif notamment auprès des personnes à risques comme les homosexuels. De tels programmes ne remplacent pas les moyens de protection avant un rapport. Mais un début de traitement rapide permet de réduire de 96% l'infection.

30% de nouvelles infections en plus en «Europe occidentale et Asie centrale»

Les zones «Europe orientale et Asie centrale» et «Moyen-Orient et Afrique du Nord» préoccupent. Les nouvelles infections ont augmenté de 30% dans la première et de 26% dans la seconde depuis une quinzaine d'années. Michel Sidibé met notamment en cause des problèmes législatifs ou l'absence de protection de certains groupes comme les homosexuels.
Le combat reste particulièrement important en Afrique subsaharienne, où 25,8 millions de personnes vivent avec le virus, dont 1,4 million pour la seule année dernière. Les femmes constituent plus de la moitié des personnes touchées. Cette région alimente pour deux tiers les statistiques des nouvelles infections.

En 10 ans, 48% de décès en moins

En revanche, les décès sont davantage en recul, avec 48% de moins en dix ans. Une avancée liée à la hausse considérable des personnes ayant accès aux thérapies, 10,7 millions en 2014, contre moins de 100 000 en 2002.
Parmi les autres régions, l'Asie/Pacifique et l'Amérique latine poursuivent leur progression contre le VIH. Les nouvelles infections y ont respectivement diminué de 31 et 17% en une quinzaine d'années.
Mais les deux régions totalisent 5 millions et 1,7 million de malades du sida. En Asie, trois pays concentrent près de 80% des nouvelles contaminations: la Chine, l'Indonésie et l'Inde.

http://www.letemps.ch/sciences/2015/11/24/virus-vih-tue-2014 
santé 11:27

Sida: une jeune femme en «complète rémission»

Eric Favereau Libération
Le virus HIV 1 vu au scanner. (Cynthia Goldsmith/Centers for Disease Control and Prevention/AP)
Le virus HIV 1 vu au scanner. (Cynthia Goldsmith/Centers for Disease Control and Prevention/AP)
Le cas d’une Française de 19 ans, née avec le VIH et qui semble hors de danger, a été dévoilé par des spécialistes de l’Institut Pasteur dans le cadre d’un congrès à Vancouver. Les raisons de sa rémission échappent en grande partie aux chercheurs
Elle a 19 ans, ne veut surtout pas apparaître, ni que l’on donne son nom ni le moindre élément de sa vie. Pourtant, elle vit, dans son corps, une situation exceptionnelle, voire unique au monde. Elle est née séropositive, infectée par le virus du sida. Or, depuis maintenant près de treize ans, alors qu’elle ne suit plus aucun traitement, elle va bien, très bien. Et on ne décèle plus la moindre trace de virus qui circule dans son sang. «Indétectable», comme disent les virologues.
Certes, le virus n’a pas totalement disparu, car en cherchant bien dans certaines cellules, on peut en trouver quelques traces. Mais c’est tout. «Elle est en complète rémission», lâche le virologue de l’Institut Pasteur, le Dr Asier Sáez-Cirión. Et à Vancouver, alors que vient de s’ouvrir le congrès international sur le VIH, regroupant plus de 5000 participants, son histoire clinique a été présentée lundi soir pour la première fois.
«C’est un cas rarissime, explique le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites (ANRS). En 2013, il y avait eu la présentation de ce que l’on avait appelé le bébé du Mississippi. Une histoire apparemment similaire, mais l’année dernière, on avait appris que le virus chez cet enfant se remettait à se répliquer. A présent donc, c’est le seul cas connu, mais il se peut qu’il y en ait d’autres qui passent inaperçus», tempère-t-il.
A l’origine, une histoire presque banale
L’histoire de cette jeune fille est, en tout cas, banale, presque classique de ces années sida. Sa mère est malade, infectée depuis quelques années par le VIH. Nous sommes en 1996 : un protocole pour tenter d’éviter la transmission du virus de la mère à l’enfant est mis en place pendant la grossesse. Durant celle-ci – et ensuite pendant trois mois après la naissance –, la future mère puis l’enfant reçoivent le médicament le plus utilisé alors, l’AZT (azidothymidine). Au bout de trois mois, on arrête la prescription: dans deux cas sur trois, l’enfant est indemne. Malheureusement dans notre histoire, ce n’est pas le cas. A six mois, le virus réapparaît, et se montre actif.
Elle est donc aussitôt mise sous traitement, et comme nous étions fin 1996, elle a la chance de recevoir une trithérapie, puis une quadrithérapie. Et cela marche : chez elle, le virus devient «indétectable», ce qui signifie que pas la moindre particule virale n’est décelable dans le sang. Son traitement se poursuit. Pendant plusieurs années. C’est un traitement à vie.
D’autres types de rémission
Cette histoire unique peut être mise en parallèle avec deux autres types de patients, suivis eux aussi depuis longtemps par des cohortes internationales. Ce sont des groupes de patients qui vivent avec le virus sans problème, comme si leurs organismes avaient réussi à s’adapter. Puis, il y a un autre groupe. Ce sont des personnes qui ont été contaminées mais traitées très précocement. Pour des raisons variées, elles ont arrêté leur traitement. Et là, comme un miracle, l’organisme contrôle le virus.
«Tout concourt à penser que c’est donc l’instauration très précoce du traitement qui a préservé leur système immunitaire», explique le professeur Delfraissy, ajoutant: «Mais ces situations sont différentes de celle de la jeune fille d’aujourd’hui. Car avec elle, il s’agit d’une contamination dès la naissance.»


























Premier cas de rémission pour une personne née porteuse du VIH

AFP Publié le - Mis à jour le
Sciences - Santé


Une jeune fille de 18 ans infectée par le virus du sida (VIH) pendant la grossesse de sa mère est en rémission, après avoir été sous traitement antirétroviral jusqu'à l'âge de 6 ans, un traitement stoppé par la suite, selon une étude publiée lundi. Ce premier cas mondial montre "qu'une rémission prolongée après un traitement précoce peut être obtenue chez un enfant infecté par le VIH depuis la naissance", selon l'étude française présentée par le Dr Asier Sáez-Cirión de l'Institut Pasteur, à la 8e conférence sur la pathogenèse du VIH qui se tient jusqu'à mercredi à Vancouver.
Le concept de rémission à long terme après la prise d'antirétroviraux, soulignant l'importance d'un traitement précoce pour contrôler l'infection par le VIH, avait déjà été mis en évidence par l'étude ANRS Visconti publiée en 2013.
L'observation présentée lundi a été réalisée sur une enfant née en 1996 "infectée en fin de grossesse ou à l'accouchement alors que sa mère avait une charge virale (quantité de virus présents dans le sang) non contrôlée". L'enfant a été immédiatement traité par l'antirétroviral zidovudine pendant six semaines et diagnostiquée porteuse du VIH "un mois après sa naissance", selon les travaux menés par l'Institut Pasteur, l'Inserm et l'Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP). "Deux mois plus tard, et suite à l'arrêt programmé du traitement prophylactique, elle présentait une charge virale très élevée, conduisant à la mise en route d'un traitement associant quatre antirétroviraux" pendant les six premières années de sa vie, a mentionné le Dr Sáez-Cirión.
L'enfant a ensuite "été perdue de vue" par le corps médical et "sa famille a décidé d'interrompre la prise des antirétroviraux". "Revue un an plus tard" par l'équipe médicale, la petite fille "avait une charge virale indétectable (moins de 50 copies d'ARN-VIH par ml de sang)" et il a été alors décidé de "ne pas reprendre le traitement", a noté l'étude.
Maintenant âgée d'un peu plus de 18 ans, cette jeune femme "présente toujours une charge virale indétectable (...) sans avoir jamais repris d'antirétroviraux". "Son nombre de lymphocytes (cellules responsables de la mémoire immunitaire contre les maladies, NDLR) CD4 est resté stable tout au long de ces années", ont relevé les scientifiques.
La jeune femme "ne présente aucun des facteurs génétiques connus pour être associés à un contrôle naturel de l'infection", a relevé le Dr Asier Sáez-Cirión en assurant que "c'est le fait d'avoir reçu très tôt après sa contamination une combinaison d'antirétroviraux qui lui permet d'être en rémission virologique depuis aussi longtemps".
L'étude apporte "la preuve du concept qu'une rémission à long terme est, comme chez l'adulte, possible chez l'enfant". Le Dr Sáez-Cirión recommande toutefois de ne pas stopper un traitement antirétroviral en dehors d'essais cliniques, que ce soit chez l'enfant ou chez l'adulte. Il se base pour cette recommandation sur le cas d'un nourrisson infecté par le VIH aux Etats-Unis et traité précocement "dont la rémission n'avait été que de 27 mois après l'arrêt du traitement antirétroviral".
Si le cas de la jeune femme "est un fait clinique majeur qui ouvre de nouvelles perspectives de recherche", il est cependant à souligner que "cette rémission ne doit toutefois pas être assimilée à une guérison", a estimé le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l'ANRS, groupement de chercheurs de toutes disciplines sur le sida et les hépatites virales. "Cette jeune femme reste infectée par le VIH et il est impossible de prédire l'évolution de son état de santé", a-t-il ajouté. Toutefois, ce cas permet de plaider "en faveur d'une mise sous traitement antirétroviral de tous les enfants nés de mères séropositives le plus tôt possible après la naissance".

Santé publique mercredi 15 juillet 2015

15 millions de personnes sous antirétroviraux, la clé du succès face au sida

Les antirétroviraux ont permis une réduction considérable du nombre de victimes des maladies liées au sida ainsi que des nouvelles infections, notamment chez les nouveau-nés. (Rupak de Chowdhuri/Reuters)
Les antirétroviraux ont permis une réduction considérable du nombre de victimes des maladies liées au sida ainsi que des nouvelles infections, notamment chez les nouveau-nés. (Rupak de Chowdhuri/Reuters)
Quinze millions de personnes infectées par le VIH sont soignées avec des antirétroviraux, se réjouit Onusida dans un nouveau rapport. Des résultats encourageants qui dépassent les objectifs fixés par les Nations unies il y a quinze ans
C’était l’un des Objectifs du millénaire pour le développement, fixé par les Nations unies en 2000: élargir l’accès aux traitements du sida pour diminuer le nombre de nouvelles infections par le virus VIH (3,1 millions cette année-là) et inverser la dynamique de l’épidémie. Quinze ans plus tard, c’est chose faite, a annoncé Onusida le mardi 14 juillet, en marge de la conférence sur le financement du développement à Addis-Abeba, en Ethiopie. Le programme commun des Nations unies sur le sida s’est réjoui dans un nouveau rapport d’avoir atteint en mars, soit «avec neuf mois d’avance», l’objectif de 15 millions de personnes sous traitement antirétroviral, ces molécules qui bloquent la prolifération du VIH sans le tuer comme le ferait un vaccin.
La démocratisation de ces thérapies a eu un effet majeur. Depuis 2000, «les nouvelles infections par le VIH ont reculé de 35%, et les décès liés au sida de 41%», a indiqué lors d’un point presse Peter Ghys, directeur par intérim du Département information stratégique et évaluation d’Onusida. En soignant les femmes enceintes, les antirétroviraux auraient évité en quinze ans les infections de 1,4 million de nouveau-nés.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’affaire était loin d’être gagnée d’avance. Nombreux étaient ceux qui au départ ne voyaient dans ces Objectifs du millénaire que des vœux pieux onusiens. Il faut dire qu’en 2000, la situation n’était pas reluisante. La prise de conscience de la gravité de l’épidémie ne faisait que commencer, alors qu’un million et demi de personnes mouraient chaque ­année de maladies opportunistes liées au sida et qu’un demi-million d’enfants venaient au monde déjà infectés. Les antirétroviraux avaient certes fait leur apparition quelques années auparavant mais, avec un coût annuel de 10 000 dollars, ils ne s’adressaient qu’à 1% des personnes atteintes par le virus.
Inverser la tendance en si peu de temps? Personne n’y croyait réellement. «Tout le monde pensait que les moyens à déployer étaient trop chers, trop compliqués à mettre en place», se souvient Peter Piot, l’ancien directeur exécutif d’Onusida de 1994 à 2008. Si les résultats sont aussi encourageants aujourd’hui, c’est en grande partie grâce aux efforts déployés par cet infatigable microbiologiste belge qui a consacré sa vie aux virus mortels parmi lesquels Ebola et le VIH. «Malgré les réticences, Peter Piot fut le premier, dans les années 1990, à agir pour que les patients africains bénéficient des médicaments antirétroviraux», confirme Matthias Cavassini, médecin du Service des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
Ce soir de décembre 1994, lorsqu’il rentre à son hôtel après sa nomination à la tête d’Onusida, nouvellement créé, Peter Piot pense aux quelque 19 millions de personnes vivant déjà avec le virus, et aux courbes de nouvelles infections, qui grimpent en flèche. Comment stopper cette épidémie? L’un de ses premiers chantiers concerne les antirétroviraux, trop chers. Peter Piot entame d’âpres négociations avec les représentants des industries pharmaceutiques (parmi lesquels Merck et GlaxoSmithKline), mais ceux-ci ne veulent pas baisser les prix. Coup de chance, des concurrents indiens et brésiliens fraîchement arrivés sur le marché proposent des génériques beaucoup moins chers, sans reconnaître les brevets pharmaceutiques en vigueur. En 2001, la compagnie indienne Cipla commercialise ainsi un antirétroviral générique à 350 dollars par an et par malade. A n’en point douter, l’événement a amené les poids lourds à revoir leur position. Résultat, Peter Piot et Onusida obtiennent gain de cause: les antirétroviraux fabriqués par les grands laboratoires seront vendus dans les pays en développement à prix coûtant ou presque. Aujourd’hui, la plupart coûtent moins de 100 dollars.
Il manquait encore toutefois un paramètre important dans l’équation: les fonds. Peter Piot a ainsi œuvré à la création en janvier 2002 du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, notamment financé par des pays du G8. Deuxième grand chantier, et deuxième coup de chance: l’annonce d’une initiative de 15 milliards de dollars pour lutter contre le sida par le président Bush en janvier 2003. Du jamais-vu en termes de santé publique, qui a propulsé la guerre contre le VIH à un niveau sans précédent. Nommé Pepfar, ce plan d’aide visant à fournir les antirétroviraux à autant de malades que possible a eu un effet boule de neige, plusieurs pays s’engageant par la suite à verser d’importantes sommes d’argent au Fonds mondial. Si bien que de 4,9 milliards de dollars en 2000, les ressources de la lutte contre le sida sont passées à 21,7 milliards en 2015. Des investissements, et non des dépenses à fonds perdu, insiste Onusida. «Soigner plus de patients infectés par le VIH, c’est réduire d’autant les dépenses de santé liées aux maladies opportunistes telles que la tuberculose», fait valoir Matthias Cavassini.
Reste qu’une telle annonce, quoique réjouissante, ne doit pas occulter la réalité sur le terrain. De nombreux pays ostracisent encore les malades, par exemple en imposant des restrictions à l’entrée sur le territoire. Et cette relative embellie peut très bien contribuer à un relâchement de la vigilance et à une baisse des financements. «Les efforts de prévention ne sont plus aussi présents dans certains pays tels que le Royaume-Uni, où certaines maladies sexuellement transmissibles comme la syphilis ont par exemple marqué un important retour l’année passée», prévient Peter Piot. «Tant que le virus circule, il faut rester vigilant», ajoute Matthias Cavassini.
La route menant à la fin de l’épidémie est donc encore semée d’embûches. Onusida l’entrevoit pour 2030, à condition d’investir 32 milliards de dollars par an ces cinq prochaines années. Même avec autant de moyens, «sans vaccin, cela me paraît impossible, tempère Peter Piot. Mais, en élargissant encore l’accès aux médicaments, l’impact sanitaire de l’épidémie sera de moins en moins important.» http://www.letemps.ch/Page/Uuid/24984082-2a38-11e5-8a84-afa5481f305f/15millions_de_personnes_sous_antir%C3%A9troviraux_la_cl%C3%A9_du_succ%C3%A8s_face_au_sida

Sida: plus d'hésitation possible, le traitement doit être pris sans attendre, dès le diagnostic

Laurence Dardenne Publié le - Mis à jour le
Sciences - Santé C'est une information majeure au niveau du traitement du VIH/sida qui vient de tomber. Cette fois, la question lancinante qui hante les congrès sur les maladies infectieuses depuis des années a trouvé une réponse sans équivoque. A la question de savoir s'il faut prendre des antirétroviraux dès le diagnostic ou s'il est préférable d'attendre, la réponse paraît sans appel: oui, les trithérapies doivent être prises au plus vite car elles diminuent clairement la mortalité.
Pour répondre à cette interrogation qui partageait jusqu'ici les spécialistes, une vaste étude, nommée Start (pour Strategic Timing of Antiretroviral Treatment) avait été lancée en mars 2011, dans 35 pays et sur tous les continents, auprès de 4685 hommes et femmes infectés par le VIH, âgés d'au moins 18 ans avec un âge médian de 36 ans. .Alors que les résultats étaient attendus pour la fin de l'année 2016, il vient d'être décidé de l'interrompre bien plus tôt que prévu, au vu des résultats préliminaires probants, analysés par le Comité indépendant de surveillance. Des données intermédiaires de cette étude randomisée, essentiellement financée par l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), il ressort que les malades infectés traités sans attendre ont 53 % moins de risques de décéder ou de développer des maladies liées à l'infection, par comparaison au groupe témoin chez qui le traitement a été différé, c'est-à-dire seulement une fois que le système immunitaire avait commencé à s'affaiblir.

Cette fois, on a la preuve

"Nous avons désormais la preuve d'un gain beaucoup plus important pour la santé d'une personne infectée par le VIH de commencer une thérapie antirétrovirale plus tôt que plus tard", a déclaré Anthony Fauci, directeur du NIAID. De plus, une thérapie précoce non seulement améliore la santé des personnes infectées mais en même temps elle réduit leur charge virale et du même coup le risque de transmettre le VIH à d'autres".
Il s'agit là d'une information majeure, comme nous l'a confié le Pr Stephane De Wit, chef du service des maladies infectieuses au CHU Saint-Pierre.

Quel est le schéma de l'étude Start?

Il s'agit d'une étude randomisée, incluant des patients qui ont une immunité de plus de 500 T4, et qui n'avaient jusque là jamais été traités pour leur infection à VIH. Les sujets ont été tirés au sort pour former deux groupes. Le premier a reçu les trithérapies d'emblée alors que dans le second groupe, on a attendu pour entamer le traitement qu'un événement survienne, que ce soit une complication de la maladie ou le fait de passer sous le seuil de 350 T4.

Que montrent les résultats intermédiaires ayant entraîné l'interruption brutale de l'étude?

Ils ont montré une différence significative en terme d'incidence de maladies, entre les patients du groupe traité précocement et ceux qui l'ont été tardivement. Ce qui est particulièrement intéressant, c'est qu'au lieu de complications relativement diverses (comme le cancer, l'ostéoporose, les maladies cardiovasculaires, les infections…), on a été confronté essentiellement à des événements opportunistes, étroitement liés au sida, comme la tuberculose, le sarcome de kaposi et le lymphome non hodgkinien. Il s'agit donc bien de complications graves liées au VIH/sida, et non à l'immunité ou à l'inflammation. Ce sont des données extrêmement solides, qui ont été observées aussi bien dans les pays du nord que dans ceux du sud. Et alors que l'on pourrait penser que c'est plus répandu sur le continent africain, au contraire, c'est encore plus marqué dans nos pays.

Quel est donc à présent le message?

Quel que soit son niveau de T4, il faut contrôler la réplication virale pour éviter les complications et administrer dès que possible les trithérapies. Les recommandations à venir seront donc: dès que l'on est séropositif, quel que soit le niveau de T4, on doit bénéficier d'un traitement antirétroviral. Et si on est dépisté, alors que l'on est infesté depuis 3 ans et que l'on a 650 T4, on sait à présent qu'il y a un bénéfice à traiter alors que, jusqu'ici, on pensait parfois pouvoir attendre. Libre encore au patient de choisir, mais nous, médecins, nous serons beaucoup plus affirmatifs dans notre manière de présenter les choses, maintenant que l'on a les preuves des bénéfices réels du traitement précoce.

Ces données vont donc changer les protocoles de traitement?

Effectivement. Le critère "moins de 500 T4" pour instaurer le traitement va forcément tomber, car il n'est plus défendable. Il va nous falloir entamer des discussions avec l'Inami et le ministère de la Santé pour élargir les prescriptions et revoir les critères.

Les résultats de cette étude vous ont-ils surpris?

Je ne suis pas étonné par le bénéfice du traitement précoce. Par contre, ce qui est plus étonnant, c'est qu'il s'agit de complications aussi claires et nettes. Rien que sur les cancers et les infections tuberculeuses, il y a en effet un bénéfice très évident. L'autre surprise est que cela se vérifie dans tous les pays. Enfin, la troisième chose surprenante est le fait que le bénéfice soit apparu aussi rapidement au point d'arrêter prématurément l'étude. Cette annonce est extrêmement importante dans la mesure où elle va clore un débat très ancien. Le problème sera de voir si, dans tous les pays, on aura les ressources pour pouvoir traiter tous les patients. L'Organisation mondiale de la santé devra en effet voir comment transférer tout cela dans la pratique journalière et les recommandations internationales.




Ipergay, un traitement préventif à la demande efficace contre le VIH

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par
Ils étaient très attendus. Les résultats de l’essai clinique Ipergay ont été présentés, mardi 24 février, lors de la 22e conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI), à Seattle. Ils démontrent une très haute efficacité (86 %) d’une « prophylaxie pré-exposition » (PrEp) prise à la demande dans une population à risque élevé de contamination par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
« Il est important de ne pas relâcher les politiques de prévention qui ont fait leurs preuves : utilisation systématique du préservatif, dépistages réguliers du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles, et leur traitement », met en garde Jean-Michel Molina (université Paris-VII, hôpital Saint-Louis, AP-HP), coordinateur de l’étude. Ces conclusions chez des hommes ayant des rapports homosexuels ne peuvent être extrapolées à d’autres populations.

Deux comprimés avant, puis deux autres après les rapports

Dûment informés sur les risques de contamination, recevant des préservatifs et du gel, les 400 hommes ayant des relations homosexuelles enrôlés à partir de 2012 dans l’essai Ipergay utilisaient de leur propre initiative un traitement préventif. Il pouvait s’agir de l’association d’antirétroviraux ténofovir et d’emtricitabine en un seul comprimé (commercialisée sous le nom Truvada par le laboratoire américain Gilead) ou bien d’un placebo, sans activité pharmacologique.
Le schéma consistait à prendre deux comprimés entre vingt-quatre et deux heures avant des rapports, suivis d’un comprimé immédiatement après le dernier rapport puis d’un quatrième comprimé quarante-huit heures plus tard.
Les participants – âge moyen, 35 ans – avaient en moyenne dix rapports homosexuels par mois, dans 70 % des cas sans préservatif, et huit partenaires différents en deux mois. A l’issue d’un suivi moyen de treize mois, seize cas d’infection par le VIH ont été détectés : quatorze chez les participants sous placebo (soit une incidence de près de 7 %) et deux chez des hommes du groupe Truvada, mais ayant cessé d’en prendre depuis plusieurs semaines. Le traitement par Truvada a été « globalement bien toléré ». Au vu des résultats probants, depuis octobre 2014, le suivi se poursuit dans une seconde phase. Cette fois tous les participants reçoivent le Truvada.

Les limites de la prophylaxie en continu

Les antirétroviraux comme moyen de prévention de la transmission du VIH (et non pour traiter cette infection) ont d’abord été utilisés avec succès chez la femme séropositive afin d’éviter la contamination de l’enfant. Publiés en 2013, les résultats de l’étude Iprex, avec prise de Truvada en continu ou d’un placebo chez des hommes ayant des rapports homosexuels non protégés, faisaient état d’une réduction de 44 % du risque d’infection. Un autre essai de PrEp, intitulé Voice, chez 5 000 femmes en Afrique australe, dont certaines prenaient en continu du Truvada, n’a pas montré d’effet protecteur. La principale cause avancée est le mauvais respect du traitement.
L’approche d’un traitement prophylactique en continu avec Truvada dans la vie réelle et non plus dans les conditions « idéales » d’un essai clinique a montré ses limites. Aux Etats-Unis, où elle est autorisée depuis 2012, cette méthode n’a été que peu adoptée : un pour mille des 3,3 millions d’ordonnances prescrivant le Truvada était à visée préventive, selon les chiffres donnés le 19 février par Bloomberg Business.

Offre de santé sexuelle globale

Promu et principalement financé par l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), l’essai Ipergay testait une approche différente, celle d’une « offre de santé sexuelle globale incluant la PrEp », comme la résume Bruno Spire, président de Aides – association impliquée tout au long de l’essai – et co-investigateur d’Ipergay.
« La PrEp marche bien si elle est régulièrement observée. Le traitement à la demande change beaucoup de choses pour les personnes concernées. Au cours de l’essai Ipergay, les participants choisissaient eux-mêmes d’utiliser ou non le Truvada en fonction du risque qu’ils estimaient prendre. Cela rend les gens plus responsables. Mais cela était combiné à des tests de dépistages réguliers. C’est ce qui a permis d’atteindre un niveau de protection que nous n’aurons peut-être jamais avec un vaccin anti-VIH », estime le Pr Molina.

Des décisions à l’été 2015

« Il faut distinguer les résultats de la recherche et ce qui sera mis en place en France et qui relève d’une décision politique, commente le Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS. Des discussions sont en cours au niveau des autorités et devraient avancer très vite, probablement à l’été ou à la rentrée 2015. »
Reste que l’essai a mis en évidence la fréquence des autres infections sexuellement transmissibles, comme la gonorrhée, la syphilis, l’hépatite C ou l’infection par les chlamydiae : un tiers des participants en ont contracté une au cours de l’essai.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sante/article/2015/02/24/un-traitement-preventif-a-la-demande-est-efficace-contre-le-vih_4582660_1651302.html#y6zLa7uGs28I7RTv.99

Sida : Un traitement protégeant durablement du VIH, efficace sur des singes, a été mise au point
Le HuffPost/AFP
Publication: 18/02/2015 14h14 CET Mis à jour: Il y a 1 heure

SANTÉ - Une substance anti-VIH mise au point par une équipe américaine s'est avérée efficace pendant des mois sur des singes, offrant la perspective d'un traitement à effet prolongé contre le virus responsable du sida, a annoncé mercredi 18 février la revue scientifique Nature.
"Nous avons développé un inhibiteur très puissant et à large spectre" agissant sur le VIH-1, à savoir le principal type de virus du sida présent dans le monde, a expliqué à l'AFP le Pr Michael Farzan qui a dirigé l'étude.
La substance est le fruit de plusieurs années de recherche principalement réalisée par The Scripps Research Institute — centre de recherche à but non lucratif basé en Floride — et financée par l'Institut public de recherche américain sur les maladies infectieuses NIAID.
"Très, très forte protection" contre le VIH
Ce "composé" baptisé eCD4-Ig offre une "très, très forte protection" contre le VIH, explique le Pr Farzan qui s'appuie sur une expérience menée sur des singes décrite dans une lettre publiée mercredi dans la revue scientifique britannique Nature.
L'expérimentation conduite sur des macaques rhésus a montré que cette substance, injectée en une seule fois, était capable de protéger les singes de l'équivalent du sida chez eux sur une durée d'au moins huit mois.
Pour assurer cet effet prolongé, eCD4-Ig a été associé à un virus de type adéno-associé (AAV), inoffensif mais capable de s'introduire dans les cellules et de leur faire fabriquer indéfiniment la protéine protectrice afin de créer un effet anti-sida de longue durée.
Les macaques continuent d'être protégés malgré des doses infectieuses 8 à 16 fois supérieures
Après avoir été traité avec ce cocktail, les macaques ont été soumis à des doses de plus en plus fortes de la version singe du virus du sida (SHIV-AD8). Aucun de ces animaux n'a développé d'infection contrairement aux singes non traités avec eCD4-Ig et utilisés comme témoins.
Les données publiés mercredi dans Nature montrent une protection efficace pendant au moins 34 semaines malgré des doses de SHIV quatre fois supérieures à celles ayant suffi à infecter les macaques témoins.
L'expérimentation sera présentée lors de la grande conférence annuelle CROI sur les rétrovirus et infections opportunistes qui se tiendra à Seattle aux Etats-Unis du 23 au 26 février.
A cette occasion "nous montrerons que ces macaques continuent d'être protégés malgré des doses huit à 16 fois supérieures à la dose infectieuse, plus d'un an après leur traitement" a précisé à l'AFP le Dr Farzan.
"Protection bien meilleure que n'importe quels vaccins conventionnels ou non conventionnels"
"Cette protection est bien meilleure que n'importe quelle protection décrite pour des vaccins conventionnels ou non conventionnels" estime ce responsable qui s'attend à un effet protecteur de plusieurs années.
La molécule eCD4-Ig agit en empêchant le virus du sida d'entrer dans les cellules du système immunitaire lymphocytes CD4 pour s'y reproduire. Elle agit en neutralisant deux récepteurs du VIH qui sont nécessaires au virus pour entrer dans les cellules.
Ce double mode d'action assure à ce produit une efficacité inhibitrice plus grande contre les différents types de virus du sida même ceux connus pour être "difficiles à neutraliser", assure le Pr Farzan.
Aussi le responsable estime que le produit pourrait offrir une protection plus universelle par rapport à des vaccins conventionnels qui stimulent la production d'anticorps spécifiques.
Études supplémentaires nécessaires
Plusieurs autres recherches explorant des voies différentes sont en cours à travers le monde pour la mise au point de vaccins thérapeutiques, capables de guérir ou bien de museler définitivement le virus après une infection.
Les traitements actuels antirétroviraux sont très efficaces pour réduire à néant la charge virale (la quantité de virus présent dans le sang) chez les personnes infectées. Mais ils sont incapables d'éradiquer définitivement le VIH et les traitements doivent être pris à vie.
La stratégie poursuivie par l'équipe du Pr Farzan aurait l'avantage d'offrir une protection durable contre le sida sans l'obligation de prises quotidiennes d'antirétroviraux et sans leurs effets secondaires.
Mais "bien sûr des études supplémentaires sont nécessaires sur la sécurité (du produit, ndlr) aussi bien chez les macaques que chez l'homme" souligne le Pr Farzan.


















Mise au point d'une substance anti-sida durablement efficace sur des singes

AFP Publié le - Mis à jour le

 Sciences - Santé
Une substance anti-sida mise au point par une équipe américaine s'est avérée efficace pendant des mois sur des singes, offrant la perspective d'un traitement à effet prolongé contre le VIH, a annoncé mercredi la revue scientifique Nature.
"Nous avons développé un inhibiteur très puissant et à large spectre" agissant sur le VIH-1, à savoir le principal type de virus du sida présent dans le monde, a expliqué à l'AFP le Pr Michael Farzan qui a dirigé la recherche
http://www.lalibre.be/actu/sciences-sante/mise-au-point-d-une-substance-anti-sida-durablement-efficace-sur-des-singes-54e482b135700d7522a5a43d
SURTOUT A NE PAS FAIRE
Quelque part à ABIDJAN

Route du ZOO ABOBO

Si on pouvait le mettre en prison pendant SEPT JOURS 




















Deux guérisons apparentes du Sida

Belga Publié le - Mis à jour le
Sciences - Santé

Une guérison spontanée apparente de deux hommes infectés par le virus du sida (VIH), dont l'un depuis 30 ans, serait due à l'intégration de ce rétrovirus dégradé et neutralisé dans leur ADN, selon les travaux de chercheurs publiés mardi. Ces deux patients ont été infectés par le VIH sans jamais avoir été malades et n'ont jamais eu de virus détectable dans le sang, notent les auteurs dont les résultats sont détaillés dans le journal spécialisé Clinical Microbiology and Infection. Aucun des deux n'a été traité.
"Cette observation représente une piste pour la guérison", dit à l'AFP Didier Raoult, professeur à la faculté de médecine de Marseille (France), spécialiste des microbes de la Fondation Méditerranée Infection de Marseille (URMITE/CNRS/Inserm/IRD), co-auteur avec une autre équipe française dirigée par le Pr Yves Lévy (Inserm Créteil).
L'analyse réalisée grâce à des technologies modernes a permis de reconstituer le virus retrouvé dans le génome de ces patients. Les chercheurs ont ainsi pu montrer qu'il était inactivé par un système d'interruptions de l'information délivrée par les gènes du virus. Ce système dit de "codon-stop" marque la fin de la traduction d'un gène en protéine. Le virus est ainsi devenu incapable de se multiplier mais reste présent à l'intérieur de l'ADN des patients.
Ces interruptions seraient dues à une enzyme connue, l'Apobec, qui fait partie de l'arsenal des humains pour lutter contre le virus, mais qui est habituellement inactivée par une protéine du virus (la protéine "vif").
Ce travail ouvre des perspectives de guérison par l'utilisation ou la stimulation de cette enzyme, et de détection, chez les patients nouvellement infectés, de ceux ayant une chance de guérir spontanément, selon les auteurs.
Pour le Pr Raoult, il pourrait aussi conduire à revoir la définition de la guérison qui actuellement repose uniquement sur l'idée de débarrasser l'organisme du virus.
L'infection par le VIH datait de plus de 30 ans pour le patient âgé de 57 ans, diagnostiqué en 1985, qui semble être de surcroît immunisé contre le VIH. La séropositivité du second, un Chilien de 23 ans, a été identifiée en 2011, même s'il a probablement été infecté trois ans auparavant en Amérique du sud.
Aucun n'avait d'autres facteurs de résistance au VIH connus. http://www.lalibre.be/actu/sciences-sante/deux-guerisons-apparentes-du-sida-54588d7c3570a5ad0ee035c0




















Où est né le sida?

AFP Publié le - Mis à jour le




















Sciences - Santé

La pandémie de sida a débuté à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, dans les années 20, avant de se propager dans le monde en pleine mutation, ont déterminé des chercheurs en reconstituant le cheminement de cette infection responsable de 36 millions de morts.
Cette équipe internationale de recherche a pu reconstituer l'histoire génétique du rétrovirus VIH (virus de l'immunodéficience humaine) responsable du sida, se concentrant sur la souche du groupe M, la plus fréquente.
Les résultats de ces travaux parus jeudi dans la revue américaine Science suggèrent que l'ancêtre commun du VIH est "très probablement" apparu à Kinshasa vers les années 1920.
Les virologues savaient déjà que ce rétrovirus a été transmis des singes à l'homme au moins à treize reprises, mais qu'une seule de ces transmissions est responsable de la pandémie humaine.
C'est seulement cette transmission spécifique qui a abouti à l'émergence du VIH-1, à l'origine de la pandémie qui a entraîné près de 75 millions d'infections à ce jour, la plus grande partie en Afrique subsaharienne.
Les analyses du groupe de chercheurs des universités britannique d'Oxford et belge de Louvain laissent penser qu'entre les années 1920 et 1950, une combinaison de facteurs, dont l'urbanisation rapide, la construction des chemins de fer en République démocratique du Congo (RDC), alors le Congo belge, ainsi que des changements dans le commerce du sexe, a favorisé l'émergence et la propagation du sida à partir de Kinshasa.
"Pour la première fois, nous avons analysé toutes les données génétiques disponibles en recourant aux dernières techniques phylogéographiques pour estimer statistiquement l'origine du virus", explique le professeur Oliver Pybus du département de zoologie d'Oxford, l'un des principaux auteurs de l'étude.
"Nous pouvons ainsi dire avec un degré élevé de certitude d'où et quand la pandémie est partie", a-t-il dit.
Un des facteurs analysés laisse penser que le développement des chemins de fer, en particulier au Congo belge, a joué un rôle clé dans le développement de la pandémie à ses débuts en faisant de Kinshasa une des villes les mieux desservies de toute l'Afrique centrale, une plaque-tournante.
"Les informations des archives coloniales indiquent qu'à la fin des années 40 plus d'un million de personnes transitaient par Kinshasa par le train chaque année", précise Nuno Faria, de l'Université d'Oxford, également l'un des principaux auteurs.
"Nos données génétiques nous disent aussi que le virus VIH s'est propagé très rapidement à travers le Congo, d'une superficie équivalente à l'Europe de l'Ouest, se déplaçant avec des personnes par les chemins de fer et les voies d'eau", souligne-t-il.
Ainsi, le VIH a pu atteindre Mbuji-Mayi et Lubumbashi dans l'extrême Sud et Kisangani dans le Nord entre la fin des années 30 et le début des années 50.
Ces migrations ont permis au virus d'établir les premiers foyers secondaires d'infection dans des régions qui disposaient de bons réseaux de communication avec des pays du sud et de l'est de l'Afrique, selon ces chercheurs.
"Nous pensons que les changements dans la société qui se sont produits au moment de l'indépendance du Congo en 1960 ont aussi probablement fait que le virus a pu s'échapper de petits groupes de personnes séropositives pour infecter des populations plus étendues, avant de se propager dans le monde" à la fin des années 70. Le VIH a été identifié pour la première fois en 1981.
Outre le développement du transport, certains changements dans les attitudes sociales, notamment parmi les travailleurs du sexe, ainsi qu'un plus grand accès aux seringues que se partageaient les toxicomanes, dont certains étaient infectés, ont fait flamber l'épidémie.
"Notre recherche suggère qu'après la transmission initiale du virus de l'animal à l'homme par la chasse et la consommation de viande de brousse, il y a eu une brève fenêtre à l'époque du Congo belge qui a permis à cette souche particulière du VIH d'émerger et de se propager", conclut le professeur Pybus.
Dans les années 60, le système de transport notamment ferroviaire, qui a permis au virus de se disséminer sur de vastes distances, avait joué son rôle et "les graines de la pandémie étaient déjà semées partout en Afrique et au-delà", ajoute-t-il. http://www.lalibre.be/actu/sciences-sante/ou-est-ne-le-sida-542e720435708a6d4d5b0213

La Conférence de Melbourne sur le sida, hommages et espoirs

Paul Benkimoun envoyé spécial à Melbourne Le Monde
Une Conférence endeuillée par la mort de plusieurs spécialistes invités, décédés dans l’attentat contre le vol de la Malaysia Airlines en Ukraine. (Reuters)
Une Conférence endeuillée par la mort de plusieurs spécialistes invités, décédés dans l’attentat contre le vol de la Malaysia Airlines en Ukraine. (Reuters)
La 20e Conférence internationale sur le sida s’est ouverte hier en Australie par un hommage rendu aux spécialistes morts dans le crash du MH17, et par la promesse de terrasser l’épidémie en accélérant l’accès au traitement et la lutte contre les discriminations
L’onde de choc du crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines s’est fortement fait sentir lors de la cérémonie d’ouverture de la 20e Conférence sur le sida, qui s’est ouverte, dimanche 20 juillet à Melbourne. La gorge serrée, le professeur Françoise Barré-Sinoussi, co-présidente du congrès, a invité une trentaine de membres des institutions et associations auxquelles appartenaient six des 298 victimes de la tragédie aérienne, à monter sur la scène immense du Centre des conférences de Melbourne, avant de faire observer une minute de silence pour ceux qui auraient dû rejoindre les 12000 congressistes.
Présidente sortante de l’International AIDS Society (IAS), François Barré-Sinoussi a brossé les lignes de force de cette conférence dont le slogan est «Accélérer l’allure» («Stepping up the pace»): un changement d’échelle pour le nombre de personnes ayant accès aux traitements anti-VIH avec des millions de vies sauvées de même qu’une révolution qu’apportent les nouveaux traitements contre l’hépatite C, une maladie qui coexiste souvent avec l’infection par le VIH.
Directeur exécutif de l’Onusida, Michel Sidibé est allé dans le même sens en soulignant que 10 millions de nouvelles infections et 7,6 millions de décès avaient été évités dans le monde depuis 2002 grâce à la réponse apportée face à l’épidémie. «En ce mois de juillet 2014, nous comptons plus de 14 millions de personnes sous traitement anti-VIH. Au cours des trois dernières années, nous avons permis l’accès au traitement de 5,6 millions d’individus, soit plus qu’au cours des 25 années précédentes», s’est-il réjoui.
Des progrès indéniables, mais que viennent tempérer quelques mauvaises nouvelles comme la découverte que l’enfant baptisée «le bébé du Mississippi», née d’une mère séropositive non traitée et mise très vite après sa naissance sous traitement s’est finalement révélée séropositive peu avant son quatrième anniversaire. Surtout, «de nombreux pays et de nombreuses personnes touchées par le VIH sont laissés pour compte. La répression ou la stigmatisation et la discrimination demeurent des obstacles à l’accès aux soins», a affirmé Françoise Barré-Sinoussi, évoquant les «législations qui s’en prennent à des populations qui sont déjà les plus vulnérables.» «Plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH ignorent qu’elles sont infectées», a rappelé Michel Sidibé.

La Conférence de Melbourne sur le sida, hommages et espoirs

N’oublier personne
Le discours dominant dans la conférence est le refus de laisser des personnes touchées par le VIH sur le bord de la route. C’est le thème de la «Déclaration de Melbourne» (disponible à l’adresse: www.aids2014.org/declaration.aspx), qu’ont signée nombre de figures de la lutte contre le sida, mais aussi des personnalité comme Aung San Suu Kyi, l’archevêque Desmond Tutu, Richard Branson ou Bob Geldof, qui dénoncent notamment les lois qui «dans plus de 80 pays criminalisent les individus du fait de leur orientation sexuelle». Les signataires de la pétition affirment que «la fin du sida n’est possible que si nous surmontons les barrières de la criminalisation, de la stigmatisation et de la discrimination, qui demeurent les moteurs essentiels de l’épidémie.»
Très engagé contre les discriminations, l’ancien juge à la Cour suprême d’Australie, Michael Kirby a invité à une révision des lois internationales sur la propriété intellectuelle et a vanté le «modèle australien». Dans ce pays, les progressistes et les conservateurs sont parvenus à maintenir un consensus dans la réponse à l’épidémie due au VIH, malgré les alternances politiques. L’actuel premier ministre conservateur Tony Abbott, dont le gouvernement détricote la législation sur l’environnement, a même rétabli une contribution au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui avait été supprimée par le gouvernement précédent, et l’a portée à 200 millions de dollars (145 millions d’euros).
Coprésidente de la conférence, le professeur Sharon Lewin (Burnet Institute, Melbourne) a rappelé que son pays avait d’emblée répondu efficacement à l’épidémie, en incluant les communautés les plus affectées, ce qui n’est pas vrai partout dans la région Asie et Pacifique où vivent 4,8 millions de personnes infectées par le VIH. Alors que le nombre de nouvelles infections continue globalement de diminuer, plusieurs pays très peuplés de la région (Indonésie, Pakistan, Philippines) les ont vues s’accroître au cours de l’année 2013. Seize pour cent des personnes qui s’injectent des drogues en Asie sont infectés par le VIH.
Objectif ambitieux
Pour espérer enfin faire régresser l’épidémie jusqu’à ce qu’elle ne représente plus une menace pour la santé publique mondiale, Michel Sidibé a lui aussi appelé à ne laisser personne en arrière. «Nous avons une fenêtre d’opportunité fragile de cinq ans. Si nous sommes astucieux et changeons suffisamment d’échelle la réponse d’ici à 2020, nous serons sur la voie de stopper l’épidémie en 2030, a-t-il alerté. «Nous devons adopter un objectif ambitieux: 90% des personnes traitées, 90% des personnes vivant avec le VIH traitées et 90% des personnes traitées avec une charge virale indétectable [signe d’une infection sous contrôle]. Ce n’est pas qu’un objectif quantifié, c’est un impératif moral et économique.»
Pour se mettre sur cette bonne voie, Michel Sidibé a énuméré quelques-unes des mesures permettant d’éviter 5,3 millions de décès liés au sida et 7 millions de nouvelles infections d’ici à 2020 : encourager chacun au dépistage, se tourner vers tous les groupes vulnérables, assurer une couverture par le traitement à 100% des enfants vivant avec le VIH, développer des programmes en direction des adolescents (le VIH est la première cause de mortalité dans cette tranche d’âge en Afrique), traiter la tuberculose qui co-infecte souvent les personnes touchées par le VIH, obtenir des réductions significatives du coût des tests de charge virale et des nouveaux traitements de l’hépatite C.
«Nous devons concentrer nos ressources limitées pour les zones où se produisent le plus d’infections et là où les gens meurent le plus. Le monde a besoin d’un plan de rattrapage pour les 15 pays qui concentrent les trois quarts des nouvelles infections et des décès», a martelé Michel Sidibé. Le dernier rapport de l’Onusida montre en effet que le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Inde, le Mozambique, la Tanzanie, le Zimbabwe, l’Ouganda, le Kenya, le Malawi, l’Ethiopie, le Cameroun, la Chine, la Russie, la République démocratique du Congo et l’Indonésie représentaient 74% des décès liés au sida en 2013, la Zambie, les Etats-Unis et le Brésil remplaçant l’Ethiopie, la République démocratique du Congo et le Malawi dans le cas des nouvelles infections.
http://letemps.ch/Page/Uuid/b1be4bfe-10bd-11e4-befc-d0fb0d39023d/La_Conf%C3%A9rence_de_Melbourne_sur_le_sida_hommages_et_espoirs






















Pour la première fois au monde, un vaccin contre le sida passe une étape décisive avant sa commercialisation


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Tristan Blanchard, le
C’est une excellente nouvelle que nous apprenons aujourd’hui. Pour la première fois, un vaccin visant à soigner le sida vient d’atteindre la phase des essais cliniques. De plus, cela nous vient d’une société française. C’est peut-être le début d’une révolution concernant le traitement de cette maladie qui redonne espoir aux malades. DGS vous explique tout en détail.
Biosantech est une entreprise française qui travaille depuis 3 ans à l’élaboration d’un possible vaccin contre le VIH. Actuellement, elle développe un vaccin considéré comme le plus apte à protéger les individus du sida. Au mois de septembre 2013, l’Agence nationale du médicament a autorisé le début de la phase II des essais, ce qui est une première dans le domaine du traitement de cette terrible maladie.
Pour être commercialisé, un vaccin doit passer par trois phases. La première consiste à injecter le produit à des patients déjà atteints de la maladie à traiter pour déterminer si elle est stoppée par le vaccin alors que le sujet arrête de prendre ses médicaments. Dans le cadre du VIH, les résultats de l’étude lancée en janvier 2013 ont été concluants. Les 48 patients traités n’ont subi aucun effet indésirable. La deuxième phase sert à déterminer la dose idéale à injecter pour maintenir un état stable et inoffensif de la maladie. Ici, les chercheurs vont s’intéresser au fait de garder un taux de virus dans le sang inférieur à 40 copies par millilitre, cela alors que les malades arrêtent leur trithérapie. Enfin, la dernière phase permet d’effectuer des tests à grande échelle (jusqu’à 40 000 sujets) dans le but de lancer une version commerciale du vaccin.
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Le traitement développé par Biosantech cherche à s’attaquer à la protéine TAT, qui empêche le système immunitaire du corps à s’attaquer aux cellules infectées par le VIH. Le vaccin pourrait permettre la création d’anticorps capables de se débarrasser de ces cellules. Le but premier est de supprimer la trithérapie du traitement, pour que les patients vivent de manière normale, sans les effets secondaires très contraignants de ce remède (vomissements, fièvre, maux de tête…). « On peut envisager plusieurs possibilités selon les résultats que nous allons obtenir. Soit le vaccin permettra de se passer temporairement voire définitivement de trithérapie soit on peut s’en servir comme d’un antirétroviral en plus. Tout dépend de ce qui va se passer avec l’interruption de traitement », explique le Dr Mareuil de Biosantech.
En 2006, ce même vaccin avait déjà permis l’éradication complète du virus chez les macaques ayant servi de cobayes. Même les cellules immunisées contre la trithérapie avaient été soignées. « La principale difficulté dans la recherche d’un vaccin contre le VIH, c’est la très grande variabilité du virus, il mute sans arrêt », précise le Dr Mareuil. L’objectif du traitement est de réussir là où les thérapies actuelles échouent encore, à savoir parvenir à soigner les cellules infectées résistantes sur les humains. Nous pourrons ensuite procéder à un dernier essai en phase III qui consistera à une vaccination à très grande échelle, notamment en Afrique. Nous misons sur une commercialisation d’ici quatre ans, à condition d’obtenir avant les autorisations de mise sur le marché dans chaque pays », conclut le chercheur Corinne Treger, présidente de la société. Elle a lancé une campagne de financement participatif pour financer cette fameuse phase III en ajoutant que le prix du vaccin sera « en fonction du PIB des pays où il sera distribué ».
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Cette avancée dans le traitement du VIH nous a vraiment mis du baume au coeur. Nous sommes dans la dernière ligne droite avant de savoir si l’un des plus importants fléaux de ces 30 dernières années pourra être efficacement soigné. Pensez-vous que dans quelques années, le sida sera devenu une maladie facile à traiter ?
SOURCE
METRONEWS
SUJETS RELATIFS
http://dailygeekshow.com/2014/04/29/vaccin-biosantehc-vih-sida/

Le "début de la fin du sida" en Afrique ?


29/11/2013 à 08:10 Par Fanny Rey
Le nombre de femmes enceintes traitées contre le Sida a progressé de 21 % en un an. © AFP
C’est en Afrique que les progrès de la lutte contre l’épidémie du Sida sont les plus marqués. L’an dernier, le nombre de nouveaux patients sous antirétroviraux y a atteint un niveau record et le nombre de nouvelles infections n’y a jamais été aussi bas.
Du côté des acteurs de la lutte contre le sida, le constat est unanime : le continent serait à un tournant en matière de lutte contre l’épidémie. Une thèse que relaie la deuxième édition du rapport de l’ONG française One sur le "Suivi des engagements mondiaux dans la lutte contre le sida", dévoilé le 26 novembre. D’après ce document, seize pays d’Afrique subsaharienne ont déjà atteint le "début de la fin du sida", ce tournant où le nombre de personnes nouvellement sous traitement dépasse celui des nouveaux contaminés (voir la cartographie ci-dessous). Selon l’Onusida, fin 2012, quelque 9,7 millions de personnes dans les pays à revenus faibles et intermédiaire avaient accès aux antirétroviraux (ARV). Cette augmentation de 20 % en un an s’explique entre autres par une meilleure gestion des subventions au Nigeria et au Malawi et par l’élargissement remarquable de la couverture en ARV au Zimbabwe.
Le point de bascule est atteint quand le chiffre des nouvelles contaminations est inférieure à celui des patients traités. © One.
>> À lire aussi : L'Afrique subsaharienne, première victime du virus du sida

En parallèle, les programmes visant à réduire la transmission mère-enfant ont continué à s’étendre : au premier semestre 2013, le nombre de femmes enceintes traitées a progressé de 21 % par rapport à 2012. Des avancées que devrait conforter le lancement mi-septembre par Unitaid du programme de "test de charge virale" visant à mesurer l’efficacité des ARV administrés, qui concernera dans un premier temps plusieurs dizaines de milliers de personnes en Côte d’Ivoire, au Burundi, au Cameroun et en Guinée.
Au sud du Sahara, les progrès sont particulièrement criants au Ghana, au Malawi et en Zambie grâce à un budget national de santé conséquent, un volontarisme politique affirmé et à l’affectation des fonds à des programmes clairement définis. À l’inverse, le Nigeria, le Cameroun et le Togo font figure de mauvais élèves en matière de prévention faute de systèmes de prise en charge efficace et d’engagements financiers suffisants.
À l’image du Cameroun, nombre de pays affichent des politiques discriminatoires envers les populations les plus exposées, au premier rang desquelles les homosexuels. Une entrave à la lutte contre le VIH qui affecte également l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, où le nombre de nouvelles infections a doublé depuis 2001, de même que le nombre de décès dus au sida.
Le défi du financement
Pour la première fois, les dépenses nationales pour la lutte contre le VIH sont supérieures aux financements des donateurs : l’an dernier, elles représentaient 53 % des ressources mondiales consacrées à cette maladie. "C’est un signal positif, mais qui indique que la cause ne mobilise plus autant les bailleurs internationaux", déplore Friederike Röder, directrice France de One. L’an dernier, les ressources mondiales étaient estimées à 18,9 milliards de dollars, alors que les besoins annuels d’ici à 2015 sont estimés à 22-24 milliards pour atteindre les Objectifs millénaires du développement.
Le 3 décembre, la conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial s’avérera décisive, alors que l’objectif pour pouvoir mener à bien ses programmes a été fixé à 15 milliards de dollars sur trois ans. Si rien n’indique que l’objectif sera atteint, l’institution se veut confiante. "Il est inhabituel d’avoir autant d’engagements à l’avance, et nombre de pays africains se sont engagés à contribuer. Le but est d’obtenir le maximum de promesses et de trouver de nouveaux donateurs dans les trois prochaines années, souligne Mark Dybul, son directeur exécutif. En cas d’échec de la mobilisation, l’opportunité historique de vaincre ce fléau sera perdue. Nous avons le choix d’investir maintenant ou de payer à tout jamais."
L'Afrique sur la bonne voie
En Afrique subsaharienne, le nombre de nouvelles infections annuelles est passé de 2,6 millions en 2001 à 1,6 million en 2012. Dans l’intervalle, le nombre de patients mis sous traitement a bondi de 50 000 en 2002 à 7,5 millions en 2012 (source = Onusida).
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20131127171847/onu-sante-sida-vih-sante-le-debut-de-la-fin-du-sida-en-afrique.html 






















Trente ans d'avancées scientifiques contre le sida

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le | Par
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Le VIH, virus responsable du sida, a été isolé en 1983.
La possibilité de mettre fin, un jour, à la pandémie du sida, voire d'éradiquer le virus responsable de l'infection, est au cœur de la 19e conférence internationale sur la maladie, qui s'est ouverte dimanche 22 juillet à Washington et se termine vendredi 27 juillet.

En 1983, les chercheurs isolaient le VIH. Trente ans de recherche plus tard, les scientifiques ont acquis une connaissance poussée de ses mécanismes et ont développé des traitements qui permettent de diminuer la mortalité et les contaminations.

  • Une décennie de traitements antirétroviraux
Plus de 8 millions de personnes contaminées par le virus du sida prenaient des antirétroviraux fin 2011 dans les pays en développement, un nombre record, en hausse de 20 % sur 2010, selon l'Onusida. "Une décennie de traitement antirétroviral a transformé l'infection du VIH (virus de l'immunodéficience humaine) d'une sentence de mort à une maladie chronique gérable", se félicite le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon dans une introduction au rapport intitulé : "Ensemble nous mettrons fin au sida" (PDF).
Les combinaisons de médicaments antirétroviraux, apparues en 1996, ont sauvé environ 700 000 vies dans le monde en 2010, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ils permettent aussi de réduire significativement les risques de contaminations, notamment de la mère à l'enfant.
Les antirétroviraux actuels sont moins toxiques, plus efficaces et moins susceptibles de déclencher une résistance du virus que les précédentes générations. Un bémol cependant : ces traitements se heurtent à une résistance croissante dans plusieurs régions d'Afrique, selon une étude publiée lundi 23 juillet dans la revue médicale britannique The Lancet.
>> Lire : "Sida : la résistance aux traitements antirétroviraux croît en Afrique"
  • Truvada : un traitement préventif qui fait polémique
La recherche fonde de grands espoirs sur les résultats récents d'essais cliniques révélant que des antirétroviraux permettent de réduire fortement le risque d'infection et de transmission des personnes séronégatives ayant des relations sexuelles risquées. Un traitement préventif à l'antirétroviral Truvada, avec une prise quotidienne de pilules, est efficace à plus de 90 %, selon un essai réalisé en 2010. Depuis, de nouvelles études sont venues confirmer ces résultats, bien que l'efficacité chute à 44 % si le médicament n'est pas pris tous les jours.
>> Lire : "De nouvelles études confirment l'impact des antirétroviraux contre la transmission du VIH"
Le Truvada devrait arriver sur le marché aux Etats-Unis, l'agence américaine des médicaments (FDA, Food and Drug Administration) ayant donné son accord le 16 juillet. Mais il fait polémique et inquiète médecins et militants d'associations de lutte contre le sida. Ils redoutent notamment qu'un sujet séropositif prenant le Truvada soit moins vigilant sur le risque qu'il transmette le virus et qu'il n'utilise pas systématiquement un préservatif. En France, ce médicament est utilisé depuis janvier 2012 dans le cadre de l'essai Ipergay (Intervention préventive de l'exposition aux risques avec et pour les gays).
>> Lire : "Ipergay, l'essai de prévention du sida qui fait polémique"
Dans un communiqué mis en ligne mardi 17 juillet, Act Up-Paris a donc jugé "précipitée" la décision de l'agence américaine. Selon l'association, il existe "une reproductibilité très incertaine de ces résultats". Elle pointe aussi du doigt de possibles conflits d'intérêts. "Laisserons-nous encore longtemps les lobbys du médicament dicter leurs règles à notre communauté, au mépris de notre santé ?", interroge l'association.
>> Lire : "Act Up juge 'précipitée' la mise sur le marché du Truvada"
  • Le cas du "patient de Berlin" ou la transplantation de moelle
Le "patient de Berlin" est le seul malade au monde qui semble avoir complètement été guéri du Sida. En 2007, Timothy Brown, un américain qui vivait avec le VIH, soigné pour une leucémie, a reçu une transplantation de cellules souches de la moelle osseuse provenant d'un donneur qui fait partie des personnes naturellement résistantes à l'infection. M. Brown a alors cessé son traitement antirétroviral. Depuis cinq ans, il ne présente aucun signe biologique d'infection. "C'est la preuve qu'arriver à éliminer le virus du corps est quelque chose de réaliste", a indiqué le prix nobel Françoise Barré-Sinoussi, présidente de l'International AIDS Society (IAS). 
En moyenne, 30 % des patients ne survivent pas à une greffe de moelle osseuse. Cette solution ne peut donc pas constituer en pratique une solution à grande échelle. La directrice de l'étude, Kristina Allers, qui reconnaît que la procédure ne peut être répétée sur la plupart des patients, explique que "le prochain défi sera de transposer notre découverte dans des formes de traitement moins dangereuses".
  • Vers un vaccin contre la contamination
Le premier essai clinique étendu avec un vaccin expérimental contre le virus du sida, mené en Thaïlande sur plus de 16 000 adultes en 2010, a fourni d'importantes informations sur les réponses du système immunitaire. Selon les estimations révélées en 2009, 31,2 % des participants ayant été vaccinés avec ce produit baptisé RV144 avaient nettement moins de risques d'être infectés par le VIH que le groupe traité avec un placebo. La principale découverte porte sur le fait que des anticorps spécifiques à une zone particulière de l'enveloppe du VIH, appelée V1V2, sont liés à des taux d'infection plus faibles chez les vaccinés. Selon l'hypothèse avancée par ces virologues, ces anticorps se lient à la zone V1V2 de l'enveloppe du virus, ce qui empêcherait l'infection en bloquant sa réplication.
>> Lire : "Sida : l'essai clinique d'un vaccin se révèle riche d'informations"
  • Une protéine efficace contre la réplication du VIH
Deux équipes médicales des universités de Strasbourg et de Marseille-II ont, elles, mis au jour les propriétés inhibitrices de la protéine humaine HBPB (Human Phosphate Binding Protein) sur la réplication du VIH, une étape dans la multiplication du virus. "Les résultats obtenus in vitro montrent que cette protéine agit sur une voie encore non ciblée par les thérapies actuelles", ont souligné les scientifiques.
Une découverte d'autant plus importante que cette protéine est aussi efficace sur les souches classiques du virus que sur les souches résistantes à l'antirétroviral AZT (le premier médicament utilisé contre le VIH). Les perspectives sont très prometteuses. Toutefois, l'utilisation à grande échelle de cette protéine ne pourra pas se répandre avant plusieurs années, le temps de mener à bien tous les tests, d'abord sur des animaux, puis sur des patients volontaires.
>> Lire : "Des scientifiques découvrent une protéine efficace contre la réplication du VIH"

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