lundi 16 décembre 2019

COMMENT MARCHE UNE MUTUELLE

PRÉVOYANCE 

PRÉVOYANCE

L’empire des caisses de pension ne cesse de s’étendre

Les caisses de pension gèrent 41 355 milliards de dollars, soit 67% du produit intérieur brut (PIB) mondial, après une hausse de 50% en dix ans. En Suisse, elles gèrent l’équivalent de 133% du PIB, ce qui place le pays au septième rang mondial, selon Willis Towers Watson
Les caisses de pension détiennent une part croissante du gâteau de la gestion des capitaux dans le monde. En 2017, leurs avoirs ont augmenté de 4800 milliards de dollars, soit de 13%, dans les 22 principaux pays analysés au sein de la «Global Pension Assets Study», un document publié mercredi par le consultant Towers Willis Watson. La progression, qui peut paraître exceptionnelle, doit être relativisée. En comparaison, un portefeuille composé à 60% d’actions internationales et à 40% d’obligations a en effet gagné 16,4% l’an dernier.
Avec 41 355 milliards de dollars en leur sein, les fonds de pension représentent 67% de l’économie des 22 principaux marchés et atteignent un montant supérieur de 50% à celui de 2007. Leur taille équivaut au total des fonds de placement et à plus de six fois l’argent géré par les fonds souverains du monde entier.

Une progression constante sur vingt ans

En Suisse, le septième plus grand marché avec une part de 2,2%, les instituts de prévoyance gèrent 906 milliards de francs (sans tenir compte des fonds gérés par les assurances). Ce total correspond à 133% du PIB (112% en 2007) et dépasse ainsi la moyenne mondiale, située à 67%, même s’il n’est pas le plus élevé du monde. Aux Pays-Bas, les fonds gérés par les caisses de pension atteignent 193,8% du PIB.
La progression des fonds de pension est impressionnante. Sur vingt ans, la hausse annuelle (en dollars) est de 5,8% en Suisse, contre 6,2% dans le monde. Le marché américain est leader mondial, avec 61,4% du total, devant le Royaume-Uni, avec 7,5%.

Des marchés florissants

Les chiffres sont «certes réjouissants, mais les marchés sont aussi exceptionnellement florissants», estime Stephan Wildner, responsable de la prévoyance au sein de Willis Towers Watson en Suisse.
Ce dernier se félicite de la hausse du rapport entre les actifs des fonds de pension et le PIB ainsi que de l’amélioration de la gouvernance. La professionnalisation de la gestion institutionnelle se traduit aussi par la diminution du «biais domestique» au cours des vingt dernières années. En effet, la pondération des actions locales a chuté de 68,7% en 1998 à 41,1% en 2017.

Toujours moins d’actions en portefeuille

La Suisse présente la pondération la plus uniforme des expositions, avec des proportions presque égales entre les actions (33%), les obligations (34%) et les autres actifs – surtout l’immobilier. Elle dépasse aussi les autres pays en termes d’allocation aux actifs étrangers, sans doute en raison de l’environnement de taux négatifs, selon l’étude.
Le consultant constate une baisse marquée de la part des actions dans les fonds de pension. Elle est passée de 57 à 46% au sein des sept principaux marchés.
La gestion des risques et la diversification restent des priorités dans la politique de placement, ainsi qu’en témoigne la forte hausse des actifs non cotés. Celle-ci est passée de 4% en 1997 à 20% actuellement. «Des stratégies de plus en plus sophistiquées ont été développées pour élargir les possibilités de diversification», constate Jérôme Franconville, responsable des services d’investissement de Willis Towers Watson en Suisse. https://www.letemps.ch/economie/lempire-caisses-pension-ne-cesse-setendre


Les caisses de pension ont dû puiser dans leurs réserves en 2018

Les caisses de pension ont puisé dans leurs réserves pour amortir le repli sur les marchés actions enregistré en 2018. «La part des actions a chuté à 27,9% du total du bilan. Ces titres se sont dès lors placés derrière les obligations (31,4%)», détaille ce lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS)
«Les placements ont certes enregistré un résultat net négatif, mais celui-ci a pu être compensé en majeure partie par la dissolution de 40% des réserves de fluctuations de valeur», a indiqué l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans ses résultats définitifs lundi.
L'année dernière, les placements ont enregistré un résultat net négatif, à -25,5 milliards de francs. Pour compenser, 34 milliards ont été prélevés sur les réserves de fluctuation de valeurs. Le montant de ces dernières a ainsi diminué, passant de 9,5% du total du bilan l'année précédente à 5,8% en 2018.
La correction intervenue sur les marchés financiers, en particulier fin 2018, a eu des conséquences sur les placements des caisses de pensions, relèvent les statisticiens fédéraux. La part des actions a chuté à 27,9% du total, contre 31,4% pour les obligations. Les biens immobiliers ont conservé leur troisième place avec une part de 20,3%, précise le communiqué.
Le découvert s'est monté à 38,6 milliards de francs, en hausse de 20%. Il a augmenté de 3,2 milliards pour les 72 institutions de prévoyance de droit public et de 3,1 milliards pour les 1490 institutions de prévoyance de droit privé. La somme du bilan des 1562 caisses de pensions s'est fixé à 875,8 milliards (-2,1%).

Rente moyenne de 28 947 francs

La statistique des caisses de pensions recensait 4,2 millions d'assurés actifs (+1,6%), dont 2,4 millions d'hommes et 1,8 million de femmes. Les bénéficiaires de rentes de vieillesse ont touché en moyenne 28'947 francs par an. Par ailleurs, 15 556 femmes et 26'568 hommes ont demandé au total 8 milliards de francs (+9,4%) sous forme d'un versement, partiel ou intégral, en capital à la retraite. La valeur moyenne du capital retiré se montait à 189 751 francs, en hausse de 0,5% sur un an.
En 2018, les institutions de prévoyance suisses ont été exposées à des risques comparables à ceux des années précédentes en raison du faible niveau des taux d'intérêt, selon l'enquête annuelle de la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle (CHS PP) publiée en mai dernier.
La mauvaise performance sur le marché des actions, surtout en fin d'année dernière, s'est soldée par un rendement net moyen de -2,8% (contre +7,7% en 2017), notait alors la commission, insistant sur la progression de la proportion de caisses en situation de découvert (13,6% en 2018, contre 1,2% en 2017).
«À moyen terme, il faut compter avec des perspectives de rendement relativement faibles et s'attendre à ce que les positions des institutions de prévoyance subissent des reculs comme en 2018», avait prévenu la CHS PP. https://www.letemps.ch/economie/caisses-pension-ont-puiser-leurs-reserves-2018



Les mutuelles sont-elles encore utiles ?

Jean-Paul Duchâteau et Charles Van Dievort Publié le - Mis à jour le
Ripostes Entretiens croisés.
Un syndicat de médecins vient de rallumer le feu dans la guerre qui l’oppose depuis plusieurs décennies aux mutuelles. Parmi de nombreux reproches, il les accuse de penser surtout à leurs propres intérêts. La réplique est cinglante. Interviews croisées.




OUI

Jean Hermesse, Secrétaire général de la mutualité chrétienne.
Nous avons dénoncé les dépassements d’honoraires parce que nous cherchons à défendre l’accès à des soins de santé de qualité pour tous, et à un coût maîtrisé. Je peux bien comprendre que cela dérange. Nous faisons simplement notre boulot et, oui, dans ce cadre, nous empêchons la liberté complète dont souhaiteraient disposer certains syndicats de médecins.
Il y a une semaine, le vice-président de l’Absym (un des syndicats de médecins), M. Moens, a déclaré qu’il préférerait désormais négocier avec les associations de patients plutôt qu’avec les mutuelles qui, dit-il, se montrent trop "arrogantes". Pourquoi, selon vous, une telle attaque à l’égard d’un partenaire des accords médico-mutuellistes ?
Lorsqu’on est dans un système de concertation, cela signifie qu’on est obligé de négocier et qu’on doit donc essayer de faire des choix dans des budgets limités. Dans un modèle où on serait tout seul à décider, ce serait plus facile pour certains. Mais nous agissons dans un système qui donne satisfaction à la population, puisqu’une récente étude a montré que les Belges sont, en Europe, les plus satisfaits de leur système de santé, parce qu’il est accessible pour les différentes spécialités, et aussi financièrement. Je trouve donc que les termes employés par M. Moens ne sont pas corrects.
Il y a quelques mois, l’Absym s’en est prise plus particulièrement à la mutualité chrétienne qui, dit-elle, a perdu plusieurs dizaines de milliers de membres et qui essaie de se refaire une santé sur le dos des médecins. C’est vrai ?
Nous avons prôné la limitation des suppléments d’honoraires parce que, justement, nous cherchons à défendre l’accès à des soins de santé de qualité pour tous, et à un coût maîtrisé. Nous avons aussi défendu le fait qu’il y ait une transparence dans la facture, parce qu’une enquête auprès de nos affiliés a montré qu’il y avait trop peu d’informations. Plus important encore, il est apparu qu’il y avait des suppléments parfois importants d’honoraires chez certains médecins pourtant conventionnés. Je peux bien comprendre que cela dérange, mais c’est notre mission de co-gestionnaire de l’assurance-maladie obligatoire. Nous faisons simplement notre boulot et, oui, dans ce cadre, nous empêchons la liberté complète dont souhaiteraient disposer certains syndicats de médecins.
A propos de cette enquête, le docteur Moens vous accuse de l’avoir fait payer par ceux qui alimentent financièrement l’assurance-maladie, et d’avoir fait pression sur les patients qui ont eu peur de ne pas être remboursés s’ils ne répondaient pas au questionnaire.
Il s’agit d’une accusation gratuite et déplaisante, dans la mesure où nous avons envoyé cette enquête après que les patients eurent été remboursés. La réponse à cette enquête était entièrement volontaire. Mais nous avons eu un énorme taux de réponse qui a permis de faire la lumière sur certains phénomènes pour lesquels le brouillard était entretenu. Nous réclamons seulement la transparence, qui est d’application dans tous les services de la société. Les usagers nous en savent gré car nous travaillons sans but lucratif et au seul service de l’intérêt général. Maintenant, les choses sont claires et c’est sans doute ce qui gêne certains.
L’Absym conteste cette vision des choses. Au contraire, elle dit que les mutuelles servent leurs propres intérêts et qu’elles coûtent donc trop cher pour les usagers et les contribuables.
Ce sont des critiques classiques et anciennes qu’on entend d’année en année. J’invite toujours à faire des comparaisons internationales. Le coût de l’assurance-maladie obligatoire en Belgique, y compris les frais d’administration des mutualités, c’est moins de 4 %. Dans les pays qui nous environnent, on tourne autour de 6-7 %. D’autre part, les frais d’administration dans les assurances privées sont de 20 à 25 %. Si l’Absym souhaite ne travailler, demain, qu’avec des assureurs privés, les patients paieront un quart de leurs primes pour les frais de fonctionnement, au détriment des soins.
Au-delà des médecins, des associations de consommateurs dénoncent une très grande concurrence entre les différentes mutuelles, qui serait malsaine.
Nous sommes sept unions à exécuter l’assurance obligatoire. Nous recevons des frais d’administration forfaitaires en fonction du nombre d’affiliés et nous remboursons tous, évidemment, les mêmes montants en fonction des mêmes règles. Et donc, si nous n’offrons pas un service de qualité et de proximité, des affiliés peuvent librement changer de mutualité. Cette concurrence est donc un aiguillon très intéressant pour nous amener à être le plus performant dans le service aux usagers de la santé.


NON

Marc Moens. Vice-président de l'Absym (Association belge des syndicats médicaux.


Les mutuelles constituent aujourd’hui un groupe fort et politisé qui ne regarde que ses intérêts. Elles ne défendent pas leurs affiliés. La situation a déjà conduit à des catastrophes. Si nous pouvions conclure un accord avec les associations de patients, nous voudrions négocier avec elles et plus avec les mutuelles qui, à l’inverse, se comportent de façon très arrogante. Le week-end dernier, à l’occasion de la réunion annuelle du Groupement belge des spécialistes (GBS), vous avez indiqué que si elle le pouvait, l’Absym souhaiterait pouvoir négocier avec les associations de patients plutôt qu’avec les mutuelles. Que reprochez-vous aux mutuelles ?
Elles ne défendent pas leurs affiliés. C’est devenu un club qui se soigne soi-même, un grand groupe de pouvoir, très politisé, représenté dans tous les cabinets utiles, et qui se sert lui-même d’abord. Elles affirment être les représentants des patients, mais je n’y crois plus. Je donne un exemple dans le rapport 2012 du Groupement belge des spécialistes. Le gouvernement avait demandé aux mutuelles de réaliser 20 millions d’euros d’économies sur leurs frais administratifs. Elles ont refusé et dit que ces économies pouvaient être faites sur les médicaments. Au final, ce sont 30 millions qui ont été économisés sur le dos des patients - et donc de leurs affiliés - au lieu des 20 millions demandés. J’ai reçu des centaines de lettres de patients ou de leurs proches cette année-là indiquant que les mutuelles refusaient de les rembourser. S’agissant de médicaments chers, les gens n’ont pas été en mesure de les payer eux-mêmes. Ils sont donc restés sans pendant des mois. Dans neuf cas sur dix, ces courriers concernaient les Mutualités chrétiennes.
Doit-on comprendre que les mutuelles constituent un pouvoir dans le pouvoir ?
Absolument ! Il y a un an, lors d’un débat ouvert avec Marc Justaert, le président des Mutualités chrétiennes, devant 150 personnes du secteur, celui-ci m’a dit : "Il paraît que vous ne voulez plus de nous et que vous voulez discuter avec les politiques ?" J’ai répondu que discuter avec les politiques c’est comme discuter avec les mutuelles parce qu’elles sont partout. Je ne veux plus discuter avec Monsieur Justaert, c’est terminé.
La situation est-elle susceptible de conduire à des catastrophes ?
Ça a déjà été le cas en 2012 lorsque les mutuelles ont refusé d’économiser elles-mêmes les 20 millions d’euros et qu’elles l’ont fait sur le dos de leurs affiliés qui sont nos patients. La ministre de la Santé a dû intervenir parce qu’elle estimait qu’elles exagéraient. Ce sont les faits ! Les mutuelles refusaient de rembourser des médicaments parce qu’il manquait une virgule ou un point sur la prescription, parce que celle-ci faisait un centimètre de trop en longueur ou en largeur, etc. C’était invraisemblable !
D’où votre souhait de désormais négocier avec les associations de patients plutôt qu’avec les mutuelles ?
Les patients sont directement concernés. On a déjà rencontré ces associations, mais on n’a pas encore discuté du remplacement de la Commission nationale médico-mutualiste. C’est cependant ma réflexion. Cela fait vingt-six ans que je suis dans ces discussions et je connais la chanson. Ça ne va plus. Ça suffit !
Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir négocier avec ces associations parce qu’elles sont plus faibles que les mutuelles ?
Je ne suis pas d’accord. Discuter avec les associations de patients, ça signifie discuter avec toutes celles qui existent et il y en a des centaines. Chacune a son mot à dire. Ça ne sera donc pas plus facile. Quant à la faiblesse, je n’y crois pas. C’est vrai qu’en une centaine d’années d’existence, les mutuelles ont acquis un pouvoir gigantesque, mais les associations de patients ont commencé à s’organiser. Du côté francophone, il y a la Ligue des usagers des services de santé (Luss) et du côté flamand, la Vlaams Patiëntenplatform (VPP). Demandez-leur, mais je ne suis pas convaincu que ces associations se sentent encore représentées par les mutuelles.
Que faut-il faire pour améliorer la situation ?
Il y a sept mutuelles qui utilisent au moins quatre systèmes d’assurance, de facturation et de remboursement différents. Sur le plan informatique, aucun ne communique avec les autres. Ça représente des centaines de millions d’euros de coût. Pour moi, les mutuelles peuvent rester un grand groupe avec des membres, mais tout ce qui concerne la mutualisation des soins de santé, les remboursements et la facturation doit être confié à quelqu’un d’autre. L’Inami, par exemple.











Le Fonds public d'indemnisation des victimes du Mediator démarre en trombe

LEMONDE.FR avec AFP | 04.09.11 | 13h04   •  Mis à jour le 04.09.11 | 19h11


Le Fonds public d'indemnisation, lancé le 1er septembre, promet de dédommager toutes les victimes du Mediator.
Le Fonds public d'indemnisation, lancé le 1er septembre, promet de dédommager toutes les victimes du Mediator. AFP/FRED TANNEAU
Le Fonds public d'indemnisation des victimes du Mediator, lancé jeudi, a déjà reçu plus de 500 appels et 130 dossiers, a indiqué dimanche le ministre de la santé Xavier Bertrand. "Ce qui montre bien qu'il était indispensable d'aller vite, on doit cela aux victimes du Mediator. Maintenant le fonds va travailler vite et bien pour proposer la bonne indemnisation aux victimes", a déclaré le ministre lors du Grand rendez-vous Europe 1-i-Télé-Aujourd'hui en France.
Le ministre a par ailleurs adressé un "message au laboratoire Servier": "Depuis des mois et des mois, vous nous dites que vous allez participer. Faites-le pour les victimes du Mediator ! J'attends qu'il joue le jeu à fond, mais j'attends depuis bien longtemps, et je ne suis pas le seul à attendre."
Ce Fonds public d'indemnisation pour les victimes ou leurs ayants droit est géré par l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam). Des experts doivent recevoir les demandes des victimes présumées et déterminer "les dommages et les responsabilités", en principe dans un délai de plusieurs mois.
A partir de cet avis, l'Oniam demandera au laboratoire Servier de faire une proposition d'indemnisation, dans un délai de trois mois. Le Mediator, médicament essentiellement destiné aux diabétiques en surpoids, a été largement utilisé comme coupe-faim. Retiré du marché en novembre 2009, il serait responsable de 500 à 2 000 décès. Cinq millions de personnes en ont consommé.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/09/04/le-fonds-public-d-indemnisation-des-victimes-du-mediator-demarre-en-trombe_1567589_3224.html#ens_id=1562158

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