mercredi 27 septembre 2017

PENURIE DE GENERALISTES

Médecine

Alice, étudiante en médecine: "On est un peu rabaissé quand on veut devenir généraliste"

 

Les affectations des 8.400 étudiants en 3e année de médecine montrent une nouvelle fois une désaffection pour la médecine générale, faisant craindre une future pénurie de généralistes. RMC.fr a joint Alice qui, elle, a fait le choix de devenir médecin de campagne à l'issue de ses études, malgré toutes les difficultés qu'on accole à l'exercice.

 

Au CHUV, les médecins passent trois fois plus de temps devant leur écran qu'avec leurs patients

Une étude montre que les médecins assistants de l’hôpital lausannois passent cinq heures par jour devant un ordinateur, contre 1,7 heure avec les malades. Une conséquence de la lourdeur des tâches administratives
L’ordinateur est devenu bien plus chronophage que la consultation auprès des malades pour les médecins des hôpitaux suisses. C’est ce que nous apprend une étude menée dans le Service de médecine interne du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), à Lausanne.
Conduite entre mai et juillet 2015, cette étude a été publiée le 31 janvier dans la revue Annals of Internal Medicine. Elle révèle que les jeunes médecins passent trois fois plus de temps à alimenter le dossier du patient informatisé qu’au chevet du malade lui-même.
Le Service de médecine interne est une sorte de «plaque tournante» de l’hôpital. C’est lui qui assure la prise en charge des patients souffrant de maladies complexes (insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, infections pulmonaires…), après leur éventuel passage aux urgences. «Nous traitons ici les patients dans leur globalité, et non organe par organe», explique le docteur Nathalie Wenger, cheffe de clinique dans ce service au CHUV, et première signataire de cet article.

La moitié de son temps devant un écran

Les auteurs de ce travail ont formé des observateurs (étudiants en médecine) à l’utilisation d’une application sur tablette, développée à l’interne, permettant d’enregistrer et de catégoriser 22 activités professionnelles à l’hôpital. Puis ces observateurs ont suivi 36 médecins assistants volontaires, dans le Service de médecine interne du CHUV. Au total, près de 700 heures de travail ont été ainsi évaluées.
Premier enseignement: la plupart des internistes travaillent en moyenne 1,6 heure de plus que les 10 heures officiellement prévues, soit 11,6 heures par jour. «C’est un résultat qui ne surprend pas, mais qui reste marquant», souligne le docteur Anja Zyska Cherix, vice-présidente de l’Association suisse des médecins-assistant-es et chef-fes de clinique (ASMAC).
Second résultat: les médecins assistants passent en moyenne 1,7 heure par jour auprès de leurs patients. Contre 5,2 heures devant leurs écrans, pour entrer des informations dans le «dossier patient informatisé» ou pour lire ce dossier, et 13 minutes à faire les deux types d’activité conjointement.
Ces dossiers informatisés, réservés à un usage interne (au sein de l’hôpital), rassemblent les données médicales de chaque patient. Au total, 52% du temps de travail quotidien des médecins est consacré à des tâches indirectement liées aux patients (par exemple, la rédaction de la lettre de sortie, les réunions entre collègues pour discuter du cas des malades…), contre 28% à des tâches directement liées au patient (visite médicale, admissions…).

Un quart d’heure par patient

En moyenne, un médecin assistant passe 14,6 minutes par jour auprès de chaque patient. Ce temps peut paraître court. «Mais ce temps n’a pas changé depuis cinquante ans», relève le docteur Nathalie Wenger. De plus, «c’est un temps bien supérieur [à celui que livrent les] comparaisons internationales: 7,7 minutes par jour et par patient, selon une étude similaire aux Etats-Unis», écrivent les auteurs dans un communiqué de presse.
Le temps dédié à l’entretien du dossier médical informatisé a été largement sous-estimé
Autre résultat: les «changements d’activité» («task shift») des médecins assistants ont lieu toutes les 4 minutes. Ces changements d’activité sont sans doute en partie «liés à des interruptions», estime le docteur Zyska Cherix. «C’est une perte d’efficacité et un facteur de stress.»
Certes, l’étude a des limites, que pointent les auteurs eux-mêmes. Tout d’abord, elle a été réalisée dans un seul hôpital. «Mais le nombre de médecins et d’heures observés en font une des plus grandes études du genre», note le docteur Wengel. Autre biais potentiel: les médecins dont le temps de travail était scruté se savaient observés.

Dossier médical informatisé, le revers de la médaille

Malgré tout, l’étude révèle l’importance du temps dédié au dossier patient informatisé: près de la moitié du temps de travail! Un dossier qui «a de nombreux effets positifs et sauve des vies en assurant une meilleure traçabilité et moins d’erreurs de transcriptions», tiennent à rappeler les auteurs, mais qui «peut devenir une lourdeur administrative, spécialement s’il est inefficient».
«Le temps dédié à l’entretien du dossier médical informatisé a été largement sous-estimé», regrette le docteur Zyska Cherix. Car le besoin de documentation est accru: par exemple, pour la rédaction de notes de suivi du patient, les questions médico-légales, les rapports pour les assurances… «Les médecins assistants perdent beaucoup de temps à des tâches administratives qui ne correspondent pas à leur plus-value», renchérit le docteur Wenger.
Comment rendre le système plus efficace? Par des améliorations du dossier patient informatisé, d’abord. «On a vraiment besoin d’un outil informatique plus performant et convivial», indique le docteur Wenger.
Seconde piste d’amélioration: la délégation de compétences. Les tâches administratives pourraient être confiées à des assistantes médicales, par exemple. Depuis cette étude, la direction de l’hôpital a accepté la création de postes «d’assistantes de médecin». En neurologie, «le temps de travail des médecins assistants a ainsi diminué de près de 45 minutes par jour», souligne le docteur Zyska Cherix.https://www.letemps.ch/sciences/2017/02/03/chuv-medecins-passent-trois-plus-temps-devant-ecran-quavec-leurs-patients


Une pénurie qui s’aggrave

Laurent Dupuis Publié le - Mis à jour le
Tournai-Ath-Mouscron Comme ailleurs en Wallonie, la région manque de médecins généralistes. Le manque de médecins généralistes touche pour ainsi dire toute la Wallonie. Cela avait commencé dans les zones rurales. Et maintenant, elle touche aussi les zones urbaines. La profession figure même sur la liste des métiers en pénurie au Forem. Selon une récente étude du Forem, la moitié des communes wallonnes sont en situation de pénurie. Soit 123 communes.
Trois communes de Wallonie picarde sont concernées : Comines-Warneton, Estaimpuis et Mouscron.
"L’offre des premiers soins de santé est jugée insuffisante dans ces trois communes. Seuls 39 généralistes sont encore actifs sur les territoires de Mouscron et Estaimpuis. Le tiers de ceux-ci a plus de 60 ans", souligne la députée wallonne de Mouscron, Mathilde Vandorpe (cdH).
Ces chiffres très préoccupants. "La présidente de l’association des généralistes de Mouscron-Estaimpuis précise d’ailleurs qu’à l’échéance 2020-2025 deux tiers des médecins de la zone auront plus de 50 ans et que, sans renouvellement, dans 10 ans, il ne restera plus que 16 généralistes", poursuit Mathilde Vandorpe. "Actuellement, les patients dont le médecin de famille est retraité ou décédé éprouvent de grosses difficultés à se faire accepter comme nouveaux patients chez un autre médecin. Et à partir de 2017, il faudra neuf ans pour former un généraliste. C’est dire l’urgence qu’il y a à recruter de nouveaux médecins."
Le ministre wallon de la Santé Maxime Prévot (cdH) a prévu un plan d’actions. "Premier élément, l’optimisation des dispositifs Impulseo qui constituent un ensemble de mesures destinées à encourager l’installation des médecins généralistes. Je maintiens la prime d’installation de 20.000€ euros dans les zones en pénurie. Elle atteindra même 25 000€ dans les zones de pénurie sévère."
Autre mesure : le soutien aux initiatives de pratiques groupées par l’agrément de nouvelles maisons médicales en 2017. La création de cabinets ruraux favorisant les pratiques groupées en milieu rural pourrait également être soutenue. Enfin, Maxime Prévot et le ministre wallon de la Ruralité René Collin (cdH) songent à mettre à disposition des logements à loyer réduit afin d’aider les stagiaires et les assistants en médecine générale à s’installer dans les zones rurales ou semi-rurales. L. Dup.
http://www.dhnet.be/regions/tournai-ath-mouscron/une-penurie-qui-s-aggrave-580d27dfcd701ccd4d7f120e 




 Les médecins et dentistes belges alarmés d'un afflux de diplômés étrangers

Belga Publié le - Mis à jour le
Belgique Les Chambres syndicales dentaires (CSD) dénoncent jeudi le manque de places pour les dentistes belges à la suite d'un afflux de diplômés étrangers. Les dentistes flamands du Verbond der vlaamse tandartsen (VVT) et les médecins de l'Association belge des syndicats médicaux (Absym) avaient déjà souligné ce problème en début de semaine.
Selon eux, l'offre médicale risque de devenir excédentaire. Le système belge est "discriminatoire", ont affirmé mardi le VVT et l'Absym. Les jeunes dentistes et médecins "se voient rafler leurs places par des ressortissants de l'UE qui décrochent parfois plus facilement leur diplôme". Les CSD, qui représentent les dentistes francophones et germanophones, signalent que le phénomène est encore plus important en Wallonie. "Le pourcentage d'agréments octroyés à des diplômés non belges passe de 10% en 2004 à 50,6 % en 2013."
Les professionnels étrangers se rendraient en Belgique parce qu'ils considèrent qu'elle souffre d'un cruel manque de dentistes et de médecins. Pour le VVT et l'Absym, il n'existe pourtant pas de vide à combler. "Si la planification en termes de personnel n'est pas respectée, nous ferons vite face à une situation d'offre excédentaire."
Par ailleurs, aucune évaluation scientifique de la formation de ces diplômés n'est effectuée. Pourtant, un problème de compétence se poserait. Les CSD soulignent que, selon une étude de l'EDSA (European Dental Students Association), un étudiant européen sur dix en dentisterie n'a jamais réalisé d'acte clinique durant ses études.
Un autre problème est la maîtrise d'une des trois langues nationales. Pour obtenir un numéro Inami, un examen linguistique doit être passé. Toutefois, ils "sont si faciles qu'un étranger qui, par défaut, parle parfaitement l'une de ces trois langues, se voit autorisé à soigner des patients dans chacune des trois Communautés", dénoncent le VVT et l'Absym. Un Français pourrait dès lors exercer en Flandre sans parler un mot de néerlandais. "Un patient doit être abordé dans la langue de sa communauté et non dans une des trois langues nationales. C'est ce qui est légalement prévu dans la Loi relative aux Droits du patient", ajoutent-ils.
Tant les CSD que le VVT et l'Absym demandent une révision des critères d'obtention de l'agrément et une évaluation scientifique de la formation. En outre, le VVT et l'Absym exigent l'imposition d'un quota maximal à l'afflux migratoire. Aussi, "un numerus fixus doit être établi et tous les candidats aux études de médecine ou dentisterie - y compris les ressortissants étrangers - doivent prendre part à un examen d'entrée fédéral. Il est essentiel de réserver à nos propres jeunes le nombre de places de dentistes et de médecins à pourvoir. Si, toutefois, il restait encore des places, les médecins ou dentistes étrangers pourraient alors se les voir proposer."

Ils plaident enfin pour une planification des ressources humaines "grâce à laquelle tous les candidats aux études de médecine et dentisterie (francophones, néerlandophones ou étrangers) seraient traités de la même manière".

La pénurie de médecins généralistes, une question de plus en plus pressante

Un stéthoscope, à Paris le 14 mars 2016. Si le nombre de médecins stagne depuis plusieurs années avec plus de 215.000 praticiens en activité en 2015, la chute "inexorable" de la médecine générale s'est poursuivie
Un stéthoscope, à Paris le 14 mars 2016. Si le nombre de médecins stagne depuis plusieurs années avec plus de 215.000 praticiens en activité en 2015, la chute "inexorable" de la médecine générale s'est poursuivie
afp.com - FRANCK FIFE
02 juin 2016
Mise à jour 02.06.2016 à 18:00
Par Aurélie CARABIN

Comment stopper l'hémorragie de médecins généralistes ? La question n'est pas nouvelle mais se fait de plus en plus pressante, comme en témoignent les derniers chiffres présentés jeudi par l'Ordre des médecins, qui prédit un quart de généralistes en moins sur 20 ans.
Discutée cette semaine lors du Congrès des maires de France, la question des déserts médicaux "préoccupe", a rappelé le docteur Patrick Romestaing, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), à l'occasion de la présentation de son atlas démographique annuel.
Et les chiffres sont alarmants. Si le nombre de médecins, toutes spécialités confondues, stagne depuis plusieurs années avec plus de 215.000 praticiens en activité en 2015, la chute "inexorable" de la médecine générale s'est poursuivie.
L'Ordre recensait ainsi 89.000 généralistes en activité en janvier 2016, soit une baisse de 8,4% par rapport à 2007. A ce rythme, la France aura perdu un quart de ses généralistes entre 2007 et 2025.
En cause, l'"explosion" du nombre de médecins retraités, qui a augmenté "de 90% sur dix ans", et touche principalement les généralistes, selon Jean-François Rault, président de la section santé publique et démographie médicale du Cnom.
Mais aussi le manque d'attractivité dont souffre la médecine générale chez les étudiants, et la désaffection de la profession pour certains territoires. "Toute la France est concernée", insiste le Dr Romestaing. "Y compris les zones périurbaines, les métropoles, le coeur de Paris !"
C'est à Paris et dans la Nièvre que la décrue est la plus forte, avec un quart de généralistes en moins en neuf ans. A l'inverse, les départements situés sur la façade Atlantique ont vu leur nombre de généralistes augmenter.
Loyers parisiens trop élevés pour les généralistes qui ne pratiquent pas de dépassements d'honoraires, manque de structures et d'opportunités pour l'emploi d'un conjoint dans les zones rurales... la diversité des causes de la désertification n'appelle pas "une solution univoque mais des solutions" estime M. Romestaing.
Le Cnom préconise notamment un meilleur dialogue entre professionnels sur l'organisation des soins.
- Plus de 'modèle sacerdotal' -
A l'heure où les jeunes privilégient qualifié de vie et bonnes conditions de travail, il faut redéfinir l'exercice professionnel, estime-t-il. En redonnant plus de temps médical aux médecins, souvent étouffés par les tâches administratives, et en favorisant la coopération entre professionnels, comme cela se fait dans les maisons de santé pluridisciplinaires, que veut développer le gouvernement.
Car "le modèle sacerdotal" du médecin de famille isolé "n'existe plus", souligne le Dr Sébastien Mourcia, fondateur d'une maison de santé à Beaune (Côte d'Or).
Il faut également "revoir la formation", estime le Dr Romestaing, qui réclame plus de stages dans les cabinets médicaux pour attirer les étudiants, "quasi exclusivement formés" à l'hôpital et qui s'installent souvent dans les villes où se trouve leur faculté. D'où l'idée de valoriser financièrement les médecins accueillant des stagiaires.
Sans recourir à des mesures coercitives, qui entraîneraient une levée de boucliers, le ministère de la Santé a lancé deux plans depuis le début du quinquennat pour tenter de contrer la pénurie de généralistes. Cela passe par une meilleure protection sociale pour les médecins s'installant dans des territoires fragiles ou une hausse du numerus clausus (nombre d'étudiants admis en 2e année de médecine) selon les régions.
C'est dans ce cadre que sont nés les contrats d'engagement de service public (CESP), qui permettent aux étudiants s'engageant à exercer dans ces zones de toucher une allocation pendant leurs études.
Le ministère de la Santé a annoncé cette semaine avoir dépassé l'objectif initial de 1.700 contrats signés pour 2017, visant désormais 2.100 contrats, et 2.550 en 2018.
Mais "ce n'est pas tellement l'argent qui intéresse les étudiants en médecine", assure Maxime Rifad, de l'Association nationale des étudiants en médecine de France: "Ils veulent surtout qu'on les aiguille" pour faciliter leur début de carrière.
Déserts médicaux: « Il y a une peur des internes d'exercer seul cette médecine de proximité »

Déserts médicaux: "Il y a une peur des internes d'exercer seul cette médecine de proximité"






Roselyne Bachelot était l'invitée de Carrément Brunet sur RMC.










D'après
un sondage Elabe pour RMC, 80% des Français sont favorables à des mesures contraignantes pour obliger des médecins à s'installer sur les déserts médicaux. Pour Roselyne Bachelot, invitée d'Eric Brunet, il faut surtout redonner envie aux jeunes médecins de devenir généraliste et limiter les installations dans les zones denses. 
 

A Paris, 798 médecins se partagent 100.000 habitants quand dans l'Eure ils sont 180 pour la même population, d'après le ministère de la Santé. Ces dernières années, les déserts médicaux se sont accentués, pourtant les médecins continuent de sortir plus nombreux des facs de médecine.


La solution aux quotas en médecine ? Que les spécialistes gagnent moins !

Contribution externe Publié le - Mis à jour le
Opinions
Une opinion du docteur Ir. Frank Venmans, chargé de cours en microéconomie à l'UMons, Visiting Fellow London School of Economics.

Le secteur médical est essentiellement un marché planifié sur lequel les interactions entre l’offre, la demande et les prix sont quasi inexistantes. L’Etat fixe pour les médecins la rémunération par patient en légiférant sur les tarifs pour les patients soit de manière directe soit en fixant le montant remboursé par les mutuelles ou encore via les règles de financement des hôpitaux. L’Etat fixe également la quantité de médecins (ou essaie de la fixer) via un quota sur les numéros Inami, limitant ainsi la quantité de jeunes médecins qui entrent dans le secteur. La nature planifiée du secteur médical belge est nécessaire pour maintenir une médecine accessible et de qualité pour tous. Cependant, un marché sur lequel on fixe le prix aussi bien que les quantités peut facilement se trouver en déséquilibre. Sur un marché classique, un métier qui paie mieux qu’un autre pour un même niveau de complexité/pénibilité a tendance à attirer des nouveaux entrants. La concurrence avec ces nouveaux entrants engendre à son tour une pression sur les revenus du métier et ramène la rémunération à un niveau qui crée un équilibre entre entrants et sortants.
Dans le secteur médical, ce mécanisme n’est pas possible. Premièrement : parce que l’entrée de plus de médecins sur le marché est interdite via les quotas et ensuite parce que l’Etat fixe indirectement les revenus par patient. Légalement, les médecins ont un statut d’indépendant, mais cela n’empêche pas qu’ils fonctionnent dans un marché étatique.
De 13 000 à 35 000 euros
En Belgique, le salaire brut moyen d’un urologue, après déduction de la partie payée aux hôpitaux, s’élève à 35 000 euros par mois. Il s’agit de la spécialisation la mieux payée. Les biologistes cliniciens et les radiologues suivent en deuxième et troisième positions avec respectivement 29 000 et 28 000 euros de salaire mensuel moyen brut. Même les neurologues, les spécialistes les moins bien payés, gagnent en moyenne 13 000 euros par mois (1). En moyenne, les spécialistes gagnent 460 euros par demi-journée de service dans un hôpital (1). Il s’agit de spécialistes qui ont accompli sept ans d’études théoriques et plus de cinq années d’assistanat. Ils travaillent souvent beaucoup d’heures et ont d’importantes responsabilités. Cela étant dit, leurs revenus restent très élevés comparés à d’autres métiers de cadre. Je ne veux pas mettre en question le mérite des spécialistes qui font un travail formidable. Je vais néanmoins argumenter qu’une diminution des salaires a plus d’avantages que d’inconvénients en termes de bien-être pour l’ensemble de la population : diminuer les salaires des spécialistes mènerait à quatre types d’efficience et augmenterait en même temps l’égalité.
Un coût d’opportunité
Premièrement : harmoniser les rémunérations des spécialistes médicaux avec celles de métiers comparables rendrait le choix d’études de nos jeunes étudiants plus efficace. Imaginons un jeune de 18 ans qui est doué aussi bien en médecine qu’en ingéniorat et qui aurait une probabilité comparable de devenir spécialiste médical que professeur d’université. Imaginons qu’il a une légère préférence pour la carrière académique. Le salaire mensuel brut d’un professeur d’université en Belgique, après dix ou douze années d’études, commence à 4 600 euros pour évoluer aux alentours de 8 500 euros en fin de carrière. On peut facilement comprendre qu’il choisira quand même la branche médicale parce que, via la carrière médicale, il va probablement obtenir un salaire trois fois plus élevé par rapport à celui qu’il aurait pu toucher en optant pour la carrière académique.
Son choix pour son métier préféré entraînerait un coût d’opportunité d’au moins 10 000 euros par mois pendant le reste de sa vie. Le rapprochement des salaires des médecins et ce celui des autres cadres, mènerait à un processus d’autosélection plus efficace, au sein duquel les jeunes avec le plus de talent et d’envie pour ces autres métiers se tourneraient vers ces autres carrières tandis que les jeunes qui sont les plus doués et attirés par la médecine choisiraient une carrière médicale.
Deuxièmement : à budget de santé égal, diminuer les salaires des spécialistes permet d’engager davantage de médecins. Sachant qu’il y aura une augmentation de la demande de services médicaux liée au vieillissement de la population, ces médecins supplémentaires permettraient d’augmenter la qualité de notre secteur médical. Cela permettrait, par la même occasion, à plus de jeunes de réaliser le métier de leur rêve et à nos jeunes assistants médicaux d’éviter les semaines de 60 heures.
Troisièmement : la suppression des quotas, qui ne serait plus nécessaire lorsque (si ?) la rémunération est en phase avec l’offre et la demande, diminuerait les tensions entre Flamands et Wallons qui partagent le même budget médical. Cela permettrait également d’atténuer le phénomène des hôpitaux belges qui engagent des spécialistes de l’étranger, étant donné que les quotas ont la vocation de créer une forme de pénurie de médecins. Notons que les spécialistes de l’étranger ne sont pas concernés par les numéros Inami parce que la législation européenne interdit les entraves au libre-échange de services.
Finalement, un salaire moins élevé pour les spécialistes mènerait à un équilibre entre les salaires des médecins généralistes et ceux des médecins spécialisés. Selon l’OCDE, les médecins spécialistes belges sont payés au-dessus de la moyenne des pays développés et les médecins généralistes en dessous de la moyenne. Une grande proportion des médecins généralistes partira à la pension dans la décennie à venir et il y a trop peu de jeunes médecins généralistes pour les remplacer. Diminuer les salaires des spécialistes diminuerait le coût d’opportunité pour ces jeunes qui choisiront la médecine générale dans le futur.
Un gain pour les patients
En plus des gains d’efficacité évoqués ci-dessus, cette proposition implique également un gain en termes d’égalité. En effet, à budget de santé égale, diminuer les salaires des spécialistes engendrerait une perte pour les spécialistes mais un gain pour les patients qui recevraient plus de services médicaux gratuits ou pour qui la facture médicale diminuerait. Comme il s’agit d’un transfert de personnes avec revenus élevés vers des malades qui ont des revenus divers, cette mesure augmenterait l’égalité.
Chaque fois que je suis à l’hôpital, je suis heureux de voir le dévouement et le professionnalisme des spécialistes et je suis impressionné par les miracles médicaux qu’ils y réalisent au quotidien. En soi, je n’ai pas de problème avec des salaires élevés pour des métiers en pénurie qui requièrent beaucoup de formation et entraînent beaucoup de responsabilités. Néanmoins, d’un point de vue économique, lorsque l’Etat paie un métier au-delà du prix qui permet l’équilibre entre l’offre et la demande, on parle de rente. Et la distribution de rentes mène très souvent à des conflits. Au lieu de discuter sur la clé de répartition de la rente entre Flamands et Wallons, il serait, à mon sens, préférable de mettre fin à la rente, on gagnerait ainsi en efficacité et en égalité.
(1) Centre fédéral d’expertise des soins de santé, KCE rapport 178A, 2012, pp. 43 et 101.

http://www.lalibre.be/debats/opinions/la-solution-aux-quotas-en-medecine-que-les-specialistes-gagnent-moins-57e7ddcccd706759d53450a6 

Les médecins et dentistes belges alarmés d'un afflux de diplômés étrangers

Belga Publié le - Mis à jour le
Belgique Les Chambres syndicales dentaires (CSD) dénoncent jeudi le manque de places pour les dentistes belges à la suite d'un afflux de diplômés étrangers. Les dentistes flamands du Verbond der vlaamse tandartsen (VVT) et les médecins de l'Association belge des syndicats médicaux (Absym) avaient déjà souligné ce problème en début de semaine.
Selon eux, l'offre médicale risque de devenir excédentaire. Le système belge est "discriminatoire", ont affirmé mardi le VVT et l'Absym. Les jeunes dentistes et médecins "se voient rafler leurs places par des ressortissants de l'UE qui décrochent parfois plus facilement leur diplôme". Les CSD, qui représentent les dentistes francophones et germanophones, signalent que le phénomène est encore plus important en Wallonie. "Le pourcentage d'agréments octroyés à des diplômés non belges passe de 10% en 2004 à 50,6 % en 2013."
Les professionnels étrangers se rendraient en Belgique parce qu'ils considèrent qu'elle souffre d'un cruel manque de dentistes et de médecins. Pour le VVT et l'Absym, il n'existe pourtant pas de vide à combler. "Si la planification en termes de personnel n'est pas respectée, nous ferons vite face à une situation d'offre excédentaire."
Par ailleurs, aucune évaluation scientifique de la formation de ces diplômés n'est effectuée. Pourtant, un problème de compétence se poserait. Les CSD soulignent que, selon une étude de l'EDSA (European Dental Students Association), un étudiant européen sur dix en dentisterie n'a jamais réalisé d'acte clinique durant ses études.
Un autre problème est la maîtrise d'une des trois langues nationales. Pour obtenir un numéro Inami, un examen linguistique doit être passé. Toutefois, ils "sont si faciles qu'un étranger qui, par défaut, parle parfaitement l'une de ces trois langues, se voit autorisé à soigner des patients dans chacune des trois Communautés", dénoncent le VVT et l'Absym. Un Français pourrait dès lors exercer en Flandre sans parler un mot de néerlandais. "Un patient doit être abordé dans la langue de sa communauté et non dans une des trois langues nationales. C'est ce qui est légalement prévu dans la Loi relative aux Droits du patient", ajoutent-ils.
Tant les CSD que le VVT et l'Absym demandent une révision des critères d'obtention de l'agrément et une évaluation scientifique de la formation. En outre, le VVT et l'Absym exigent l'imposition d'un quota maximal à l'afflux migratoire. Aussi, "un numerus fixus doit être établi et tous les candidats aux études de médecine ou dentisterie - y compris les ressortissants étrangers - doivent prendre part à un examen d'entrée fédéral. Il est essentiel de réserver à nos propres jeunes le nombre de places de dentistes et de médecins à pourvoir. Si, toutefois, il restait encore des places, les médecins ou dentistes étrangers pourraient alors se les voir proposer."

Ils plaident enfin pour une planification des ressources humaines "grâce à laquelle tous les candidats aux études de médecine et dentisterie (francophones, néerlandophones ou étrangers) seraient traités de la même manière".

La pénurie de médecins généralistes, une question de plus en plus pressante

Un stéthoscope, à Paris le 14 mars 2016. Si le nombre de médecins stagne depuis plusieurs années avec plus de 215.000 praticiens en activité en 2015, la chute "inexorable" de la médecine générale s'est poursuivie
Un stéthoscope, à Paris le 14 mars 2016. Si le nombre de médecins stagne depuis plusieurs années avec plus de 215.000 praticiens en activité en 2015, la chute "inexorable" de la médecine générale s'est poursuivie
afp.com - FRANCK FIFE
02 juin 2016

Mise à jour 02.06.2016 à 18:00
Comment stopper l'hémorragie de médecins généralistes ? La question n'est pas nouvelle mais se fait de plus en plus pressante, comme en témoignent les derniers chiffres présentés jeudi par l'Ordre des médecins, qui prédit un quart de généralistes en moins sur 20 ans.
Discutée cette semaine lors du Congrès des maires de France, la question des déserts médicaux "préoccupe", a rappelé le docteur Patrick Romestaing, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), à l'occasion de la présentation de son atlas démographique annuel.
Et les chiffres sont alarmants. Si le nombre de médecins, toutes spécialités confondues, stagne depuis plusieurs années avec plus de 215.000 praticiens en activité en 2015, la chute "inexorable" de la médecine générale s'est poursuivie.
L'Ordre recensait ainsi 89.000 généralistes en activité en janvier 2016, soit une baisse de 8,4% par rapport à 2007. A ce rythme, la France aura perdu un quart de ses généralistes entre 2007 et 2025.
En cause, l'"explosion" du nombre de médecins retraités, qui a augmenté "de 90% sur dix ans", et touche principalement les généralistes, selon Jean-François Rault, président de la section santé publique et démographie médicale du Cnom.
Mais aussi le manque d'attractivité dont souffre la médecine générale chez les étudiants, et la désaffection de la profession pour certains territoires. "Toute la France est concernée", insiste le Dr Romestaing. "Y compris les zones périurbaines, les métropoles, le coeur de Paris !"
C'est à Paris et dans la Nièvre que la décrue est la plus forte, avec un quart de généralistes en moins en neuf ans. A l'inverse, les départements situés sur la façade Atlantique ont vu leur nombre de généralistes augmenter.
Loyers parisiens trop élevés pour les généralistes qui ne pratiquent pas de dépassements d'honoraires, manque de structures et d'opportunités pour l'emploi d'un conjoint dans les zones rurales... la diversité des causes de la désertification n'appelle pas "une solution univoque mais des solutions" estime M. Romestaing.
Le Cnom préconise notamment un meilleur dialogue entre professionnels sur l'organisation des soins.
- Plus de 'modèle sacerdotal' -
A l'heure où les jeunes privilégient qualifié de vie et bonnes conditions de travail, il faut redéfinir l'exercice professionnel, estime-t-il. En redonnant plus de temps médical aux médecins, souvent étouffés par les tâches administratives, et en favorisant la coopération entre professionnels, comme cela se fait dans les maisons de santé pluridisciplinaires, que veut développer le gouvernement.
Car "le modèle sacerdotal" du médecin de famille isolé "n'existe plus", souligne le Dr Sébastien Mourcia, fondateur d'une maison de santé à Beaune (Côte d'Or).
Il faut également "revoir la formation", estime le Dr Romestaing, qui réclame plus de stages dans les cabinets médicaux pour attirer les étudiants, "quasi exclusivement formés" à l'hôpital et qui s'installent souvent dans les villes où se trouve leur faculté. D'où l'idée de valoriser financièrement les médecins accueillant des stagiaires.
Sans recourir à des mesures coercitives, qui entraîneraient une levée de boucliers, le ministère de la Santé a lancé deux plans depuis le début du quinquennat pour tenter de contrer la pénurie de généralistes. Cela passe par une meilleure protection sociale pour les médecins s'installant dans des territoires fragiles ou une hausse du numerus clausus (nombre d'étudiants admis en 2e année de médecine) selon les régions.
C'est dans ce cadre que sont nés les contrats d'engagement de service public (CESP), qui permettent aux étudiants s'engageant à exercer dans ces zones de toucher une allocation pendant leurs études.
Le ministère de la Santé a annoncé cette semaine avoir dépassé l'objectif initial de 1.700 contrats signés pour 2017, visant désormais 2.100 contrats, et 2.550 en 2018.
Mais "ce n'est pas tellement l'argent qui intéresse les étudiants en médecine", assure Maxime Rifad, de l'Association nationale des étudiants en médecine de France: "Ils veulent surtout qu'on les aiguille" pour faciliter leur début de carrière.

Déserts médicaux: « Il y a une peur des internes d'exercer seul cette médecine de proximité »

Déserts médicaux: "Il y a une peur des internes d'exercer seul cette médecine de proximité"






Roselyne Bachelot était l'invitée de Carrément Brunet sur RMC.












D'après
un sondage Elabe pour RMC, 80% des Français sont favorables à des mesures contraignantes pour obliger des médecins à s'installer sur les déserts médicaux. Pour Roselyne Bachelot, invitée d'Eric Brunet, il faut surtout redonner envie aux jeunes médecins de devenir généraliste et limiter les installations dans les zones denses. 
 

A Paris, 798 médecins se partagent 100.000 habitants quand dans l'Eure ils sont 180 pour la même population, d'après le ministère de la Santé. Ces dernières années, les déserts médicaux se sont accentués, pourtant les médecins continuent de sortir plus nombreux des facs de médecine.


Notre système de santé est malade! Chronique

Confessions d'une médecin de famille

Notre système de santé est malade!





Notre système de santé est malade!

Photo Archives / Agence QM

Dre Anonyme



Le système de santé ne fonctionne pas. Je me fais souvent demander: «Pourquoi? Comment ça se fait qu'on investit presque 50 % de notre budget, qu'on augmente le  nombre d'admis en médecine, et que malgré tout, on a l'impression de vivre dans le tiers monde?»

La réponse trop facile serait: on gaspille notre argent. On paie trop d'employés. Coupons les salaires! Coupons des postes!

C'est ce que le gouvernement essaie de faire et ça ne fonctionne pas. Pourquoi?
  1. Aucune communication. Les gestionnaires n'ont aucune idée de ce qui se passe sur le terrain. Ils gèrent des chiffres, mais ne connaissent pas les forces et les besoins des professionnels qu'ils gèrent. Donc, ils coupent des postes, ils restructurent les équipes, ils pensent qu'une infirmière est interchangeable d'une place à l'autre ne sachant pas que ça gaspille beaucoup d'argent et que le travail fait est beaucoup moins efficace.

  2. Mauvaise utilisation des ressources. Mon patient dépressif a besoin d'une psychologue? Depuis des coupures où personne n'a été consulté, il y a UNE
    psychologue dans l'établissement. «Attends donc 7 mois pour la voir ou bien paie de ta poche 90 $ la séance en privé». Ce patient finit par me voir à chaque semaine au lieu de la psy. Moi, qui coûte trois fois plus cher que la psychologue.

  3. «Un médecin de famille pour chaque citoyen!» scande le gouvernement. C'est ça qui va régler nos problèmes?
    Mes patients chez qui je découvre un diabète, un cancer ou trouble
    d'apprentissage, doivent être référés à des spécialistes, un nutritionniste ou un orthophoniste. Quand vont-ils être vus? Je ne le
    sais pas, je n'ai aucun contrôle. Le fait d'avoir un médecin de famille ne garantit pas un bon suivi, ni moins d'attente. C'est comme ouvrir plus de caisses au cinéma pour accélérer la file, mais ne mettre qu'une personne pour vérifier les billets. Ça ne fait que déplacer le problème.

  4. Les mentalités difficiles à changer. Après des
    années d'investissement dans la formation d'infirmières spécialisées, qui peuvent diagnostiquer et prescrire, il y a encore une grande majorité des patients qui n'y croient pas. «Comment ça je ne vois pas le médecin aujourd'hui?! J'ai manqué le travail et je vais juste voir l'infirmière?» «Je préfère être rassuré par le médecin, y'a tu encore de la place?». Les patients devraient recevoir une facture pour leur consultation, pour réaliser ce que ça coute réellement.

  5. La vision à court terme. La majorité des coupures
    ces derniers temps, c'est dans la santé publique: dans l'éducation de la population, dans la prévention. Pourquoi? Parce que ce n'est pas «payant» immédiatement, ce ne sont pas des statistiques qu'on peut chiffrer sur le coup. Combien de consultations on peut sauver à la
    longue? Probablement des milliers. Vaut mieux investir pour prévenir des maladies, que de payer pour les traiter plus tard, non?
Évoluons, changeons notre façon de faire, parce que les remèdes imposés par le gouvernement ne semblent pas traiter grand chose.


Pour questions et commentaires, écrivez à dreanonyme@gmail.com.




Santé: six communes liégeoises en pénurie de médecins généralistes

C.V.
Aywaille, Herstal, Seraing, Grâce-Hollogne, St-Nicolas, Sprimont : six communes de notre arrondissement font partie des 123 répertoriées par le ministre wallon de la Santé où l’offre de généralistes est jugée insuffisante. Maxime Prévot veut améliorer cette première ligne de soins, en soutenant la pratique en équipe et multidisciplinaire.




SP/iStock
«  Allô, Docteur ? Est-ce que vous me prendriez comme patient, je n’ai plus de médecin traitant…  » Cette question, de nombreux généralistes liégeois l’entendent déjà régulièrement. Et la demande ne va qu’augmenter, vu la pénurie de médecins de première ligne. En cause, divers facteurs, dont le vieillissement de la population de généralistes actifs. Mais ce n’est pas la seule raison.
«  Les jeunes médecins ont plus tendance à travailler en équipe ou en maisons médicales, pour avoir une meilleure qualité de vie, notamment les femmes puisque la médecine se féminise  », glisse un médecin de Saint-Nicolas. Depuis qu’il s’est installé il y a vingt ans, quasi aucun collègue n’a ouvert de cabinet seul.
La pratique médicale en groupe a le vent en poupe, et Maxime Prévot entend bien l’encourager pour combler la pénurie. Dans le cadre de la 6e Réforme de l’État et du glissement de compétences fédérales vers les Régions, dont celle de l’organisation des soins de première ligne (généralistes, kinés, infirmiers), le ministre wallon a présenté une ‘note-cadre’ qui vise à valoriser ce système de santé le plus proche des gens, et qui les accompagne en principe toute leur vie.
Parmi les mesures, un soutien à la collaboration entre acteurs de première ligne et à l’approche multidisciplinaire, au travers d’ « associations de santé intégrée » (ex-Maisons médicales).
Une philosophie très différente de celle des médecins libéraux, et déjà bien implantée sur le terrain. À Seraing par exemple, fief historique (et politique) de la première maison médicale, deux tiers des médecins travaillent désormais en soins intégrés (et la majorité au forfait). Les médecins de famille qui pratiquent seuls à leur cabinet sont minoritaires. «  Le système s’est complètement inversé, constate le Dr Jacques Peduzzi. À mon époque, je sortais en pleine pléthore – 200 nouveaux médecins par an –, mais on répondait aux besoins et on avait du boulot car beaucoup de médecins de 60 ans et + turbinaient.  »http://www.lameuse.be/1637106/article/2016-08-03/sante-six-communes-liegeoises-en-penurie-de-medecins-generalistes


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