mardi 13 novembre 2012

LeTemps.ch | Illettrés de la santé



médecine mardi13 novembre 2012

Illettrés de la santé

(©Kormann)
(©Kormann)
La moitié des patients n’ont pas la capacité de traiter les informations les concernant. La «littératie en santé» fait l’objet d’un symposium à Lausanne
D’un côté, on célèbre l’avènement du patient du futur, éclairé et responsable. De l’autre, on observe avec inquiétude gonfler la foule des analphabètes de la santé. Vertige.
Thomas Bischoff, directeur de l’Institut universitaire de médecine générale et Patrick Bodenmann, médecin responsable de l’Unité des populations vulnérables à la Policlinique médicale universitaire (PMU) à Lausanne, sont particulièrement concernés par la problématique de ce qu’on appelle la «littératie en santé». Ils co-organisent sur ce thème un symposium scientifique international qui aura lieu mercredi 14 novembre, dans le cadre des 125 ans de la PMU*. Premiers pas dans une thématique d’avenir.
Le Temps: Comment définir la littératie en santé et où en est-on en Suisse?
Patrick Bodenmann: Il s’agit de la capacité, pour une personne, d’obtenir, de traiter et de comprendre les informations de base concernant la santé, ainsi que le fonctionnement des services compétents, de manière à pouvoir prendre, pour lui-même, les décisions appropriées. On estime, qu’en Suisse, 40% à 60% de la population a un niveau faible à très faible en littératie. Avec un niveau très faible, une personne n’arrive pas à comprendre les instructions sur un emballage de médicament. Avec un niveau faible, elle gère les besoins quotidiens mais pas les situations nouvelles.
– La moitié de la population, c’est énorme!
P. B.: Il s’agit d’une extrapolation, à partir des données sur la littératie en général. Elle situe la Suisse au même niveau que les Etats-Unis.
Thomas Bischoff: Je dois dire qu’intuitivement, ce résultat me semble exagéré, compte tenu de ce que je vois dans mon cabinet, situé dans une banlieue lausannoise traditionnellement ouvrière.
P. B.: Personnellement, ce chiffre ne m’étonne pas, compte tenu de ce que je vois dans ma pratique à la policlinique, où 40 à 50% des patients sont des personnes migrantes ou en situation précaire, ou les deux. Mais nous avons grand besoin de données supplémentaires pour nous faire une idée plus précise de la situation.
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