mardi 6 novembre 2012

Lalibre.be - La drogue du viol, ce redoutable poison

Lalibre.be - La drogue du viol, ce redoutable poison

La drogue du viol, ce redoutable poison

Déborah Taminiaux (st.)
Mis en ligne le 05/11/2012
L'an dernier, en Belgique, 3024 viols ont été enregistrés. Un chiffre effarant. Qu'en est-il des cas dus à la drogue du viol ?
« Drink spiking », « drug facilitated sexual assault » ou encore « drogue du viol », tous ces termes catégorisent la même chose: une drogue diluée dans une boisson lors d'un moment d'inattention de la victime. Cette dernière se sentira étourdie et subira des pertes de mémoire. La durée de cette perte varie en fonction de la drogue ingérée. En Belgique, des cas ont été signalés mais la pratique semble peu courante. Comme l'explique Antoine Boucher, chargé de communication à Infor Drogue, « il est arrivé que des personnes se plaignent de viol après l'absorption de drogue à leur insu. Néanmoins, ce n'est pas un cas fréquent ».
Il existe plusieurs types de produits que l'on considère comme drogues dites « du viol ». La plus courante reste le GHB (gamma-hydroxybutyrate), conçue à la base, entre autre, pour soigner les cas d'insomnies. Le GHB endort et ralentit la respiration ainsi que le rythme cardiaque. Bien que pour toutes les drogues, les effets varient selon la corpulence, le taux d'alcoolémie ou l'âge de la personne, une fois la drogue absorbée, l'individu se trouvera dans un état léthargique. Quelques autres caractéristiques liées à son ingestion peuvent se manifester par une sensation d'ivresse (même en ayant bu très peu) ou encore un problème dans la coordination des mouvements. C'est lors de ce moment de vulnérabilité que la victime est en danger: vol, agression ou viol,... D'ailleurs, la rapidité de dissolution du sédatif (en 15 minutes à peine) est redoutable car elle permet au malfaiteur de rester présent sur les lieux de son méfait.
« La prévention est difficile: ces faits se déroulent dans des lieux très fréquentés où l'ambiance n'est pas à la réflexion, mais à la fête » souligne Antoine Boucher. Aux Etats-Unis et en Australie, où l'on s'inquiète énormément de ce phénomène, une industrie a commercialisé un détecteur du nom de « Drink Safe Coaster ». Il s'agit d'un petit papier sur lequel on dépose des gouttes de sa boisson. Si la couleur change, le breuvage contient une drogue. Un moyen comme un autre pour prévenir, bien que la vigilance reste la meilleure des armes.
Dans les cas de viols, la victime est appelée à porter plainte à la police et à se rendre aux urgences le plus rapidement possible. En effet, le produit ne reste pas longtemps dans le sang ni dans l'urine. Le temps de l'assoupissement comptant, il ne reste plus énormément de temps pour que la drogue soit encore présente. Antoine Boucher précise que « certaines personnes n'osent pas porter plainte, car elles savent qu'elles ont commis une infraction (absorption de trop d'alcool, consommation de drogues). Elles se disent que le voleur / violeur ne sera pas retrouvé mais que, dans le même temps, admettre l'absorption de produits illicites peut aussi avoir des conséquences pour elles ». http://www.lalibre.be/societe/sciences-sante/article/775710/la-drogue-du-viol-ce-redoutable-poison.html

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