dimanche 7 novembre 2021

SANTE ET SEXE

INTIMITÉ

Le baiser, son histoire, son pouvoir

Quand sévissaient tapes et bourrades

Baiser de paix

Embrassade devant témoins

Le cul du diable

Effet de balancier

Les Chinois le trouvent dégoûtant

De l’importance du baiser

Intense outil de résistance



Inégalités sexuelles cette année, les femmes commencent à se masturber le 14 août

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SEXUALITÉ

Une enquête dans 17 pays montre que l hommes se masturbent trois fois plus que les femmes. Pourquoi cet écart et comment le résoudre? Réponses de deux spécialistes romandes

D’accord, le sondage a été commandé par Womanizer, une marque de sex-toys qui fonctionnent à air pulsé, sans contact. Mais au-delà de l’intérêt commercial, le constat demeure. Dans 17 pays interrogés en juillet dernier – de l’Australie aux Etats Unis, en passant par la Suisse, Hongkong, la Russie ou la Corée du Sud –, l’écart masturbatoire entre les sexes est de 62%. Ce qui permet aux commanditaires de déclarer le 14 août Journée mondiale de la masturbation égalitaire, puisque, à partir de cette date, les femmes commencent seulement à se donner du plaisir, tandis que les hommes se régalent depuis janvier.

Lire aussi: Plaisir féminin, la sexualité de grand-papa ne suffit pas

Il y a toutefois un progrès, note la marque. L’an dernier, l’écart était de 68% et cette journée a eu lieu le 5 septembre… Honte, méconnaissance, manque de disponibilité, une sexothérapeute et une sexologue expliquent les raisons de cette discrimination et comment la dépasser.

Chouchou des magazines féminins

Un tabou? Pourtant, si l’on tape «masturbation féminine» dans un moteur de recherche, les sites se bousculent pour expliquer ses bienfaits et comment exceller en la matière. La masturbation détend grâce aux endorphines, atténue les douleurs et permet une meilleure concentration, recensent les observateurs. De plus, elle développe la connaissance de soi, permet de guider les partenaires et augmente la fréquence des orgasmes, précise Santé Magazine qui conseille de faire durer la phase du «j’y suis presque» pour rendre l’apothéose plus intense. «Tétaniser volontairement ses jambes, sa ceinture abdominale, ses bras ou ses pieds» mène aussi à l’extase.

Lire également: «La révolution du plaisir féminin, c’est aujourd’hu qu’elle se déploie»

Encore un conseil pour faire la différence? Se chauffer. Musique, bai bougies. Et ce préliminaire qui vient de l’Inde. «Réveillez Muladhara chakra en appuyant avec vos deux mains en triangle, six centimètres en dessous du nombril pendant environ trois minutes. Cette zone dégagera les énergies du plancher pelvien.»

La Suisse parmi les derni

La lecture de ce qui précède vous embrase? Calmez votre joie. En Suisse, lorsque les hommes se masturbent 174 fois par an, les femmes ne s’offrent ce plaisir que 49 fois. Le fossé masturbatoire est donc de 72%, ce qui fixe notre journée égalitaire au 20 septembre et nous place proche du Japon, beau dernier, avec son M-Day le 8 octobre – les USA sont les plus progressistes avec une Journée fixée au 28 juin. Pour enfoncer le pieu – si l’on ose dire –, 15% des Suisses voient dans la masturbation féminine «quelque chose de dégoûtant et d’indécent». Par contre, 33,9% d’entre eux estiment qu’il est plus acceptable pour les femmes d’utiliser des sex-toys, contre 6,3% pour les hommes.

Lire encore: Une bande dessinée se lance à la recherche du clitoris perdu

«Je ne suis pas étonnée par ce dernier chiffre, commente Zoé Blanc-Scuderi, sexologue à Lausanne. Les hommes se méfient souvent des sex-toys qu’ils considèrent comme des concurrents. C’est un contresens, puisqu’il faut le dire et le répéter: la très grande majorité des femmes ont besoin d’une stimulation clitoridienne pour avoir un orgasme et, dès lors, si elles se caressent ou se stimulent avec des sex-toys pendant que les hommes les pénètrent, leurs partenaires ne doivent pas voir dans ce geste une incompétence de leur part.»

Tout plaisir féminin est clitoridien

La trentenaire, fondatrice de Sexopraxis, précise encore le tir: «Dès lors et contrairement à l’idée reçue, les caresses manuelles et le cunnilingus ne sont pas des préliminaires. Pour les femmes, ces pratiques sont centrales.»

Béatrice Devaux Stilli, sexothérapeute à la soixantaine épanouie, va encore plus loin. «Tout plaisir féminin est clitoridien. Même durant la pénétration, ce sont les bulbes du clitoris qui sont stimulés. D’ailleurs, la femme est faite pour l’extase puisque, avec le clitoris, elle est la seule à avoir un organe dont l’unique fonction est de procurer du plaisir!»

Au départ, l’Eglise était pour

Mais alors, si la jouissance est inscrite dans le corps des femmes, pourquoi sont-elles si timides lorsqu’il s’agit de se l’auto-administrer? «Parce que l’orgasme féminin, dont la puissance a été évaluée comme étant sept fois supérieure à l’orgasme masculin, fait peur et a été condamné par l’Eglise et le patriarcat, tous deux effrayés par cette prise de liberté», répond Béatrice Devaux Stilli.

Lire enfin: Plaisir féminin, le raz-de-marée de «T’as joui?»

Une peur relativement récente, continue la spécialiste. Dans les premiers temps de la religion, le plaisir féminin était favorisé, car on estimait que si la femme jouissait, ses enfants seraient en bonne santé. L’Eglise a aussi postulé que le plaisir partagé était un ciment du couple, comment en témoigne le Cantique des Cantiques. Malheureusement, avec la Réforme et le regard plus culpabilisant sur le sexe, les femmes ont été sommées de préférer le devoir au désir et, désormais, «se toucher» est devenu sale.

Le rôle des parents…

«Aujourd’hui, les parents ont un rôle à jouer pour inverser la tendance, invite Zoé Blanc-Scuderi. Lorsque les enfants commencent à se masturber, les parents peuvent les encourager tout en leur faisant juste comprendre qu’il y a des moments et des lieux pour cette activité.» Malheureusement, surtout chez les petites filles, les parents condamnent souvent cette exploration, regrettent les deux spécialistes.

Mais plus qu’à la honte, la jeune sexologue attribue au manque de connaissance la faible activité masturbatoire des femmes: «Déjà, on ne nomme pas la vulve de son vrai nom, mais on lui donne des appellations enfantines ou vulgaires. Une vulve est une vulve, comme un pénis est un pénis. Ensuite, beaucoup de femmes n’ont jamais observé leur sexe, alors que les hommes le connaissent bien puisqu’ils sont habitués à le manipuler quand ils s’habillent, urinent, se grattent, etc. Dans mon atelier Check ta chatte, de nombreuses femmes découvrent leur anatomie pour la première fois!»

… et celui de l’école

L’école n’est pas étrangère au phénomène, ajoute Béatrice Devaux Stilli. «Durant les cours d’éducation sexuelle, les MST ou les grossesses indésirées sont évoquées, mais jamais la masturbation.» «A leur décharge, les spécialistes n’ont que deux séances d’une heure et demie par cursus scolaire pour tout expliquer, nuance Zoé Blanc-Scuderi. Mais c’est vrai que la masturbation n’est pas un sujet à l’école.»

Condamnation morale et manque de connaissance expliquent donc le fossé masturbatoire entre les sexes. Et ce n’est pas tout. «Les hommes et les femmes n’ont pas le même imaginaire, note l’aînée des spécialistes. Les femmes voient l’amour comme une communion entre deux êtres. Se masturber, ça va un moment, ensuite elles se lassent. Tandis que pour les hommes, le plaisir, c’est avant tout le corps, et comme ils sont visuels plus que fantasmatiques, le porno les allume plus facilement avec, parfois, des dérives en la matière.»

Addiction et sphincters

Il y a donc une juste masturbation? «Oui, mais le critère n’est pas la fréquence, c’est la souffrance, répond Zoé Blanc-Scuderi. Si des personnes se sentent bien en se masturbant deux ou trois fois par jour, aucun problème pour moi. C’est quand elles se sentent débordées que le problème commence à se poser.»

Un dernier conseil pour que les femmes prennent du plaisir, à plusieurs ou en solitaire? «Travailler les sphincters, répond Béatrice Devaux Stilli. Dans l’inspire, bloquer les sphincters et tenir dix secondes. On sent tout de suite l’énergie monter. Si les femmes font cet exercice 30 fois par jour, leur plaisir pourrait bien exploser!»


Les Etats-Unis, grands champions

Avec une Journée mondiale de la masturbation égalitaire agendée au 28 juin, les Etats-Unis sont le pays le plus progressiste en matière de masturbation féminine. Il est suivi de la Nouvelle-Zélande (2 juillet), la Corée du Sud (9 juillet), Hongkong et la Russie (23 juillet), l’Italie (3 août), le Canada (7 août), l’Allemagne et l’Espagne (14 août), la France (18 août), l’Australie et l’Autriche (22 août), le Royaume-Uni (29 août), Taïwan (5 septembre), la Suisse (20 septembre), Singapour (27 septembre) et le Japon (8 octobre).

Inégalités sexuelles: cette année, les femmes commencent à se masturber le 14 août

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  SEXUALITÉUne enquête dans 17 pays montre que les hommes se masturbent trois fois plus que les femmes. Pourquoi cet écart et comment le résoudre? Réponses de deux spécialistes romandes

D’accord, le sondage a été commandé par Womanizer, une marque de sex-toys qui fonctionnent à air pulsé, sans contact. Mais au-delà de l’intérêt commercial, le constat demeure. Dans 17 pays interrogés en juillet dernier – de l’Australie aux Etats Unis, en passant par la Suisse, Hongkong, la Russie ou la Corée du Sud –, l’écart masturbatoire entre les sexes est de 62%. Ce qui permet aux commanditaires de déclarer le 14 août Journée mondiale de la masturbation égalitaire, puisque, à partir de cette date, les femmes commencent seulement à se donner du plaisir, tandis que les hommes se régalent depuis janvier.

Lire aussi: Plaisir féminin, la sexualité de grand-papa ne suffit pas

Il y a toutefois un progrès, note la marque. L’an dernier, l’écart était de 68% et cette journée a eu lieu le 5 septembre… Honte, méconnaissance, manque de disponibilité, une sexothérapeute et une sexologue expliquent les raisons de cette discrimination et comment la dépasser.

Chouchou des magazines féminins

Un tabou? Pourtant, si l’on tape «masturbation féminine» dans un moteur de recherche, les sites se bousculent pour expliquer ses bienfaits et comment exceller en la matière. La masturbation détend grâce aux endorphines, atténue les douleurs et permet une meilleure concentration, recensent les observateurs. De plus, elle développe la connaissance de soi, permet de guider les partenaires et augmente la fréquence des orgasmes, précise Santé Magazine qui conseille de faire durer la phase du «j’y suis presque» pour rendre l’apothéose plus intense. «Tétaniser volontairement ses jambes, sa ceinture abdominale, ses bras ou ses pieds» mène aussi à l’extase.

Lire également: «La révolution du plaisir féminin, c’est aujourd’hui qu’elle se déploie»

Encore un conseil pour faire la différence? Se chauffer. Musique, bain, bougies. Et ce préliminaire qui vient de l’Inde. «Réveillez Muladhara chakra en appuyant avec vos deux mains en triangle, six centimètres en dessous du nombril pendant environ trois minutes. Cette zone dégagera les énergies du plancher pelvien.»

La Suisse parmi les derniers

La lecture de ce qui précède vous embrase? Calmez votre joie. En Suisse, lorsque les hommes se masturbent 174 fois par an, les femmes ne s’offrent ce plaisir que 49 fois. Le fossé masturbatoire est donc de 72%, ce qui fixe notre journée égalitaire au 20 septembre et nous place proche du Japon, beau dernier, avec son M-Day le 8 octobre – les USA sont les plus progressistes avec une Journée fixée au 28 juin. Pour enfoncer le pieu – si l’on ose dire –, 15% des Suisses voient dans la masturbation féminine «quelque chose de dégoûtant et d’indécent». Par contre, 33,9% d’entre eux estiment qu’il est plus acceptable pour les femmes d’utiliser des sex-toys, contre 6,3% pour les hommes.

Lire encore: Une bande dessinée se lance à la recherche du clitoris perdu

«Je ne suis pas étonnée par ce dernier chiffre, commente Zoé Blanc-Scuderi, sexologue à Lausanne. Les hommes se méfient souvent des sex-toys qu’ils considèrent comme des concurrents. C’est un contresens, puisqu’il faut le dire et le répéter: la très grande majorité des femmes ont besoin d’une stimulation clitoridienne pour avoir un orgasme et, dès lors, si elles se caressent ou se stimulent avec des sex-toys pendant que les hommes les pénètrent, leurs partenaires ne doivent pas voir dans ce geste une incompétence de leur part.»

Tout plaisir féminin est clitoridien

La trentenaire, fondatrice de Sexopraxis, précise encore le tir: «Dès lors et contrairement à l’idée reçue, les caresses manuelles et le cunnilingus ne sont pas des préliminaires. Pour les femmes, ces pratiques sont centrales.»

Béatrice Devaux Stilli, sexothérapeute à la soixantaine épanouie, va encore plus loin. «Tout plaisir féminin est clitoridien. Même durant la pénétration, ce sont les bulbes du clitoris qui sont stimulés. D’ailleurs, la femme est faite pour l’extase puisque, avec le clitoris, elle est la seule à avoir un organe dont l’unique fonction est de procurer du plaisir!»

Au départ, l’Eglise était pour

Mais alors, si la jouissance est inscrite dans le corps des femmes, pourquoi sont-elles si timides lorsqu’il s’agit de se l’auto-administrer? «Parce que l’orgasme féminin, dont la puissance a été évaluée comme étant sept fois supérieure à l’orgasme masculin, fait peur et a été condamné par l’Eglise et le patriarcat, tous deux effrayés par cette prise de liberté», répond Béatrice Devaux Stilli.

Lire enfin: Plaisir féminin, le raz-de-marée de «T’as joui?»

Une peur relativement récente, continue la spécialiste. Dans les premiers temps de la religion, le plaisir féminin était favorisé, car on estimait que si la femme jouissait, ses enfants seraient en bonne santé. L’Eglise a aussi postulé que le plaisir partagé était un ciment du couple, comment en témoigne le Cantique des Cantiques. Malheureusement, avec la Réforme et le regard plus culpabilisant sur le sexe, les femmes ont été sommées de préférer le devoir au désir et, désormais, «se toucher» est devenu sale.

Le rôle des parents…

«Aujourd’hui, les parents ont un rôle à jouer pour inverser la tendance, invite Zoé Blanc-Scuderi. Lorsque les enfants commencent à se masturber, les parents peuvent les encourager tout en leur faisant juste comprendre qu’il y a des moments et des lieux pour cette activité.» Malheureusement, surtout chez les petites filles, les parents condamnent souvent cette exploration, regrettent les deux spécialistes.

Mais plus qu’à la honte, la jeune sexologue attribue au manque de connaissance la faible activité masturbatoire des femmes: «Déjà, on ne nomme pas la vulve de son vrai nom, mais on lui donne des appellations enfantines ou vulgaires. Une vulve est une vulve, comme un pénis est un pénis. Ensuite, beaucoup de femmes n’ont jamais observé leur sexe, alors que les hommes le connaissent bien puisqu’ils sont habitués à le manipuler quand ils s’habillent, urinent, se grattent, etc. Dans mon atelier Check ta chatte, de nombreuses femmes découvrent leur anatomie pour la première fois!»

… et celui de l’école

L’école n’est pas étrangère au phénomène, ajoute Béatrice Devaux Stilli. «Durant les cours d’éducation sexuelle, les MST ou les grossesses indésirées sont évoquées, mais jamais la masturbation.» «A leur décharge, les spécialistes n’ont que deux séances d’une heure et demie par cursus scolaire pour tout expliquer, nuance Zoé Blanc-Scuderi. Mais c’est vrai que la masturbation n’est pas un sujet à l’école.»

Condamnation morale et manque de connaissance expliquent donc le fossé masturbatoire entre les sexes. Et ce n’est pas tout. «Les hommes et les femmes n’ont pas le même imaginaire, note l’aînée des spécialistes. Les femmes voient l’amour comme une communion entre deux êtres. Se masturber, ça va un moment, ensuite elles se lassent. Tandis que pour les hommes, le plaisir, c’est avant tout le corps, et comme ils sont visuels plus que fantasmatiques, le porno les allume plus facilement avec, parfois, des dérives en la matière.»

Addiction et sphincters

Il y a donc une juste masturbation? «Oui, mais le critère n’est pas la fréquence, c’est la souffrance, répond Zoé Blanc-Scuderi. Si des personnes se sentent bien en se masturbant deux ou trois fois par jour, aucun problème pour moi. C’est quand elles se sentent débordées que le problème commence à se poser.»

Un dernier conseil pour que les femmes prennent du plaisir, à plusieurs ou en solitaire? «Travailler les sphincters, répond Béatrice Devaux Stilli. Dans l’inspire, bloquer les sphincters et tenir dix secondes. On sent tout de suite l’énergie monter. Si les femmes font cet exercice 30 fois par jour, leur plaisir pourrait bien exploser!»

Les Etats-Unis, grands champions

Avec une Journée mondiale de la masturbation égalitaire agendée au 28 juin, les Etats-Unis sont le pays le plus progressiste en matière de masturbation féminine. Il est suivi de la Nouvelle-Zélande (2 juillet), la Corée du Sud (9 juillet), Hongkong et la Russie (23 juillet), l’Italie (3 août), le Canada (7 août), l’Allemagne et l’Espagne (14 août), la France (18 août), l’Australie et l’Autriche (22 août), le Royaume-Uni (29 août), Taïwan (5 septembre), la Suisse (20 septembre), Singapour (27 septembre) et le Japon (8 octobre).  

et le Japon (8 octobre).

Inégalités sexuelles: cette année, les femmes commencent à se masturber le 14 août

Sexualités et covid, de nouveaux paradigmes

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INTIME

Les premières observations liées aux conséquences de la pandémie sur la sexualité se font connaître. Le Centre Maurice Chalumeau de l’Université de Genève y consacre une conférence le 19 avril

Quelles sont les conséquences de la crise sur le champ des sexualités et quelles réflexions appellent-elles? Si une année auparavant, le monde de la recherche ne pouvait émettre que des hypothèses, il peut désormais présenter ses premières conclusions en la matière. Fort de ce constat, le Centre Maurice Chalumeau en sciences des sexualités de l’Université de Genève a sollicité plusieurs experts et expertes qui exposeront leurs analyses, dans une perspective transdisciplinaire, lors d’une conférence en ligne ce lundi 19 avril.

Transformations des relations sexuelles et affectives

Les enquêtes scientifiques semblent s’accorder sur une diminution de la fréquence de l’activité sexuelle pour tout le monde (célibataires et couples cohabitants) et une baisse de la satisfaction liée à celle-ci. En parallèle, on observe une augmentation de la consommation de pornographie et des pratiques masturbatoires qui peuvent aller de pair. Elles seraient en tout cas de nouveaux points centraux de la vie sexuelle, autant pour les personnes seules que pour les couples. «L’enquête américaine du Kinsey Institute fait apparaître le développement d’une créativité érotique et sexuelle, notamment grâce aux technologies de l’information et de la communication», note Alain Giami, président du comité scientifique de la WAS (Association mondiale pour la santé sexuelle), qui a passé en revue la majorité des recherches réalisées et en cours au sujet de la sexualité à l’ère pandémique.
Lire également: Faut-il semi-confiner sa sexualité?
«Ce qui a souvent été relevé, c’est la difficulté pour les personnes vivant seules à en rencontrer d’autres. En ce sens, il est très intéressant de noter que, pour la première fois depuis longtemps, on considère que la diminution de l’activité sexuelle est un problème de santé, puisqu’elle a un impact sur le bien-être mental. Alors que depuis cinquante ans, son augmentation est plutôt perçue comme un risque.» Mais cela n’a pas complètement changé: la Natsal-Covid Study, étude anglaise, montre que la recherche de satisfaction des «besoins érotiques et romantiques» devient un facteur de risques, puisque… sortir, rencontrer, c’est s’exposer au virus. La sexualité ne se résumant pas aux actes sexuels, Alain Giami appuie également sur les autres risques engendrés par la pandémie comme le manque d’accès aux soins des personnes plus vulnérables – femmes, enfants, personnes LGBT –, notamment concernant la santé sexuelle et reproductive. «Il y a une sorte de hiérarchisation cynique entre les malades du covid et les autres.»

La prise en compte des minorités de genre et d’orientation sexuelle

Justement, dans le cas des personnes appartenant à la communauté LGBTQIA*, les données sont plutôt inquiétantes, à en croire le rapport de l’expert indépendant des Nations unies sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. «La conclusion principale est que la pandémie a eu un impact disproportionné sur les personnes LGBT dans le monde. La réponse des Etats à la crise n’a fait que reproduire et amplifier des exclusions et des violences préexistantes», note Catherine de Preux De Baets, spécialiste des droits de l’homme au bureau des Nations unies dédié à la question.
Lire également: Le coronavirus, exhausteur d’inégalités
Concrètement, les mesures de confinement ont vu augmenter les violences domestiques – physiques comme émotionnelles – surtout sur les jeunes et les personnes âgées dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre n’est pas acceptée par la famille. «Quantité de données montrent que la santé mentale s’est dégradée, il y a eu davantage d’appels à l’aide notamment pour des idées suicidaires», précise Catherine de Preux De Baets. Les restrictions de mouvement, donnant lieu à davantage de contrôles, ont vu grimper le nombre d’abus de la part des autorités à l’endroit des personnes LGBT (détentions arbitraires, arrestations sélectives). Certains gouvernements en ont aussi profité pour adopter des législations régressives. En Hongrie, une loi a été introduite afin d’interdire le changement d’état civil aux personnes transgenres. Quant à la santé, l’accès aux soins et notamment aux traitements pour le VIH/sida, qui touche encore durement cette communauté, a été compliqué voire interrompu par le manque d’approvisionnement et les restrictions de déplacements. «Ce sont des traitements qui doivent être réguliers. Beaucoup de personnes qui les prennent préfèrent être suivies ailleurs que dans leur lieu de vie pour éviter la stigmatisation, et n’ont plus pu s’y rendre», note encore la spécialiste.

D’une épidémie à l’autre, ce que le VIH/sida peut enseigner aujourd’hui
Charlotte Pezeril, docteure en anthropologie sociale et directrice de l’Observatoire du sida et des sexualités à l’Université libre de Bruxelles, a rédigé un article au sujet des enseignements à tirer de l’épidémie de VIH pour la situation que nous traversons. Parmi eux, celui de l’attention aux personnes vulnérables. Par exemple, la communication globale concernant la pandémie à ses débuts en Suisse a laissé de côté les personnes sourdes ou malentendantes puisque les consignes n’étaient pas traduites en langue des signes. Ailleurs, les prisons sont rapidement devenues des clusters. Or, si l’épidémie de VIH/sida a d’abord été identifiée chez certaines minorités stigmatisées, ces dernières ont vite été «particulièrement protégées» via des politiques publiques adéquates.
Lire aussi: Durant la pandémie, une communication brouillée avec les personnes sourdes et malentendantes
Autre leçon à tirer: celle de préférer la responsabilisation à la criminalisation des comportements dits «à risques». «Il y a une grande histoire de la pénalisation du VIH. En Belgique, les premiers cas sont apparus dans les années 2010 et on a réalisé que la criminalisation était contre-productive en termes de santé publique. Il n’y a pas d’effets sur la diminution de ces attitudes et cela tend plutôt à défavoriser le dépistage.» Actuellement, la majorité des «infractions» concernant le covid ne sont pas dues à des tentatives de transmission (comme des crachats volontaires), mais au non-respect des règles de confinement. Charlotte Pezeril souligne enfin la nécessité d’impliquer les personnes directement affectées dans les processus de décision concernant les politiques de santé publique. «Il y a un savoir expérientiel du patient qui a été reconnu par l’ONU, dans le cadre du VIH/sida, via le GIPA (principe de la participation accrue des personnes vivant avec le VIH). On observe un début de cela avec les patients qui alertent sur le covid long, mais jusqu’ici l’approche a plutôt été médicalo-centrée.»

La conférence «Covid et sexualités» aura lieu en ligne à 12h15 ce lundi 19 avril, sur www.unige.ch/cmcss/


* Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres (LGBT) et de genre variant


A Genève, un kit pour lutter contre le harcèlement sexuel au travail 

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ENTREPRISES

L’Etat de Genève a présenté mardi une formation en ligne pour sensibiliser à la question du harcèlement sexuel au travail, que tous ses employés devront obligatoirement suivre. Ce cursus est intégré à un kit de la Conférence suisse des délégué-e-s à l’égalité, destiné à toutes les entreprises du pays

Image de la campagne genevoise contre le harcèlement.  — © Roiron Ziomek Bianka

«Nous voulons que, dès demain, plus personne ne puisse dire: je ne savais pas de quoi il s’agissait.» Ce sont les mots de Nathalie Fontanet, conseillère d’Etat genevoise chargée du Département des finances et des ressources humaines, au sujet du harcèlement sexuel au travail.

L’Etat de Genève et le Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences de Genève (BPEV) ont présenté mardi plusieurs outils destinés à lutter contre ce problème, alors qu’en Suisse près d’une femme sur trois et un homme sur dix sont victimes de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle.

Lire aussi: Harcèlement sexuel au travail: de quoi parle-t-on?

«Ce n’est pas une réaction à l’actualité»

Nathalie Fontanet anticipe les remarques: «C’est une démarche initiée en 2019, ce n’est pas une réaction à l’actualité», souligne-t-elle. Le premier outil présenté, un e-learning, a été développé par l’Etat de Genève, pour un coût de 33 000 francs, dont 9000 financés par la ville de Genève. Accessible en ligne donc, cette formation d’une trentaine de minutes propose de la théorie mais aussi différentes mises en situation où il s’agit de se mettre à la place d’une personne concernée, d’un témoin, de l’auteur du harcèlement et d’un représentant de l’employeur.

Les PME, notamment, ont souvent envie d’agir contre le harcèlement, mais elles n’ont pas forcément les ressources

Anne Saturno, chargée de projet au BPEV

L’idée: prendre conscience de ce qui est constitutif du harcèlement pour mieux le prévenir. Cette phrase reviendra plusieurs fois au cours de la présentation des outils: c’est le ressenti de la victime qui compte, pas l’intention de l’auteur. «Souvent, les personnes ne savent pas exactement en quoi consiste le harcèlement. Ce n’est pas seulement des attouchements, ce peut aussi être des blagues sexistes, développe la magistrate. Les victimes ont peur de passer pour des rabat-joie, on leur dit que c’est pour rigoler, qu’elles n’ont pas d’humour, etc. Nous avons un cadre légal, le harcèlement est bien sûr interdit, mais les remarques et gestes déplacés restent une réalité et sont aujourd’hui considérés comme des actes graves.»

Lire également: Violences sexuelles: «Il est temps d’en finir avec la présomption de consentement»

Ainsi, l’Etat de Genève rend désormais obligatoire cet e-learning pour tous ses employés. Des contrôles pour s’assurer de son suivi seront effectués. En tant que plus grand employeur du canton avec ses 18 000 collaboratrices et collaborateurs, l’Etat veut «être un modèle». Une formation plus approfondie des ressources humaines est aussi prévue.

Un kit gratuit et en quatre langues

Mais cette formation se destine au monde du travail bien au-delà des frontières cantonales. Cet outil fait ainsi partie d’un kit de prévention clé en mains également présenté mardi, et destiné à toutes les entreprises et organisations suisses. Traduit en quatre langues et téléchargeable gratuitement, il a été piloté par la Conférence suisse des délégué-e-s à l’égalité (CSDE) et mené sous l’égide du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences de Genève (BPEV). Le coût du kit, 134 500 francs, a été financé par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes.

«Les PME, notamment, ont souvent envie d’agir contre le harcèlement, mais elles n’ont pas forcément les ressources», précise Anne Saturno, chargée de projet au BPEV. Ainsi, les entreprises auront accès à des films de sensibilisation, à des fiches personnalisées pour la direction, pour les ressources humaines et pour les employés, afin de montrer à chacun les différentes actions possibles.

Mais ce matériel en ligne est-il suffisant pour passer de la théorie à la pratique quand il s’agit de cas de harcèlement? «Bien sûr qu’il faut sensibiliser et former de façon régulière, cela ne peut pas avoir lieu qu’une seule fois, répond Anne Saturno. L’utilisation de ce kit doit aussi être accompagnée par un dispositif beaucoup plus large. Par exemple à travers la mise en place d’une personne de confiance à qui s’adresser dans l’entreprise, et à travers une série de mesures pour faire cesser des comportements problématiques. Ce kit et cet e-learning représentent des outils parmi d’autres.»



Violences sexuelles: «Il est temps d’en finir avec la présomption de consentement»

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DROIT

A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes ce mercredi, les collectifs romands de la Grève féministe et des femmes exigent que l’absence de consentement soit intégrée à la définition juridique du viol et d’autres violences sexuelles. Les explications de l’avocate Camille Maulini

Illustration: Fanny Michaelis pour Le Temps.

Si une femme sur cinq subit des actes sexuels contre son gré en Suisse, seulement 8% d’entre elles portent plainte. Des chiffres révélateurs d’un système judiciaire qui ne protège pas suffisamment les victimes de violences sexuelles?

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Refuser explicitement un acte sexuel ne suffit pas, au regard de la loi. Sans preuve de violence ou de menaces, la législation ne punit pas un viol même s’il n’y a pas de consentement.

Pourtant, en 2018, la Suisse a ratifié la Convention d’Istanbul qui exige que tout rapport sexuel non consenti soit criminalisé. Une dizaine de pays européens ont déjà franchi le pas, dont le Danemark, qui, depuis septembre, inclut l’absence de consentement dans sa définition du viol. Mais qu’en est-il de la Suisse, en pleine révision de son droit pénal? Le Temps a rencontré Camille Maulini, avocate spécialisée dans la défense des victimes de violences conjugales et sexuelles, et membre du comité de l’Association des juristes progressistes (AJP).

Lire aussi:  Violences: les hommes libèrent à leur tour la parole

Le Temps: Quelle est la définition du viol en Suisse?

Camille Maulini: L’article 190 du Code pénal suisse définit le viol comme le fait de contraindre, par la menace, la violence physique ou psychique, une femme à subir une pénétration vaginale par un sexe masculin. D’autres actes sexuels forcés, comme la pénétration vaginale par un objet ou la sodomie, sont compris comme une contrainte sexuelle (art. 189 CP).

Lire aussi: Laurence Fehlmann Rielle: «La définition du viol est trop restrictive en Suisse»

En quoi est-elle lacunaire?

Premièrement, la loi actuelle ne garantit pas la protection de la majorité des victimes d’agressions sexuelles. La hiérarchie entre pénétrations vaginale et anale discrimine les personnes LGBTQIA et les victimes d’autres violences sexuelles qu’une pénétration péno-vaginale. Deuxièmement, le droit pénal sexuel suisse exige aussi une forme de contrainte physique ou psychique. Dire et répéter «non, je ne veux pas» n’est pas un critère décisif juridiquement. Même s’il est avéré que le prévenu était conscient d’agir contre la volonté de la plaignante, il sera complètement acquitté s’il n’a pas usé d’un moyen de contrainte. Or cette définition est très restrictive et ne correspond pas à la réalité d’une agression sexuelle.

Pour un délit sexuel, la victime est jugée pour sa réaction, alors qu’on devrait uniquement juger l’auteur pour son acte

Camille Maulini

C’est-à-dire?

Bien souvent, l’auteur n’a pas besoin de recourir à la violence exigée par la jurisprudence. Il est médicalement établi qu’une personne agressée est souvent incapable de réagir. On appelle cela l’état de sidération, ou de dissociation. La victime est alors paralysée, passive, déconnectée de ses émotions. C’est un mécanisme de défense. Et se débattre peut s’avérer très dangereux. En sus, la loi actuelle étant érigée sur un modèle stéréotypé du viol (le fameux mythe de l’inconnu sautant sur sa proie dans une allée sombre), on attend de la victime un comportement type: qu’elle hurle, se débatte, s’enfuie… Or, la majorité des violences sexuelles ont lieu au sein de la sphère privée. Le recours à la force est moins nécessaire lorsque l’auteur est une personne de confiance, comme un conjoint…

A ce propos, un témoignage sur notre podcast «Brise Glace»:

Seulement 8% des victimes de violences sexuelles se déclarent à la police. En quoi notre système dissuade-t-il le dépôt de plaintes?

Lorsqu’on reçoit une victime de viol au cabinet, on la prévient qu’on n’obtiendra probablement pas de condamnation. C’est extrêmement difficile de remplir les critères pour faire reconnaître un viol. Le vol d’un bien, comme un vélo, est de facto considéré comme une infraction – sans remise en cause du comportement du propriétaire. En revanche, pour un délit sexuel, la victime est jugée pour sa réaction, alors qu’on devrait uniquement juger l’auteur pour son acte. La procédure pénale renforce souvent un sentiment d’auto-culpabilité. Par exemple, en décrétant que la plaignante ne s’est pas suffisamment débattue pour que son viol soit punissable. Ce message de société dissuade énormément les poursuites judiciaires. Plus la loi protégera les victimes, plus on brisera le silence. En Suède, l’adoption du consentement sexuel, en 2018, a entraîné une hausse de 75% des condamnations pour viol.

Lire aussi: La culture du viol au nom de l’amour, un si long mariage

Vous avez signé l’appel pour une révision du droit pénal sexuel. Que demandez-vous?

Nous demandons que le Code pénal suisse reconnaisse l’absence de consentement comme un critère décisif. Tout acte sexuel non consenti doit être puni, même sans menace, violence ou pression d’ordre psychique. Non, ça veut dire non! L’appel ne remet pas en cause la présomption d’innocence et le fardeau de la preuve. Le doute profitera toujours à l’accusé. Ce que nous cherchons à renverser, c’est la présomption de consentement et le fardeau de la culpabilité infligés à la plaignante. Aucun comportement de la victime ne justifie une agression sexuelle.

L’Office fédéral de la justice examine une éventuelle révision de la loi sur le viol. Sur quoi porte-t-elle?

Le projet de loi sur l’harmonisation des peines du Conseil fédéral envisageait d’augmenter la peine minimale pour viol à 2 ans. Depuis, ce projet a été séparé de la révision du droit pénal sexuel et la hauteur des peines prévues reste en discussion. La réforme prévoyait d’inclure toutes les formes de pénétration sous l’infraction pénale du viol. Le viol ne serait ainsi plus restreint à l’acte hétérosexuel, ce qui serait une avancée indéniable et essentielle. Il semble y avoir un consensus sur cette question, mais on ignore encore ce qui ressortira du nouveau projet de l’Office fédéral de la justice. L’administration devait présenter un texte de loi révisé pour l’été 2020, mais elle a du retard, et devrait communiquer à ce sujet prochainement. Avec un peu d’espoir, cela devrait aboutir au parlement vers l’automne 2021.

Lorsqu’un Etat décide d’adapter ses lois pour défendre les victimes d’infractions sexuelles, cela lance un message de société

Camille Maulini

Est-ce suffisant?

Harmoniser les peines, c’est très bien, mais cela ne change rien pour les victimes. A quoi servent des peines plus fortes si les actes sexuels non consentis ne sont toujours pas reconnus comme un viol? C’est pourquoi nous appelons à inclure le consentement dans la redéfinition du viol.

Lire aussi:  Le Conseil fédéral veut des peines plus sévères pour les violeurs

Des études démontrent que le droit pénal n’a aucun effet dissuasif…

Le droit pénal à lui seul ne suffit pas. Mais lorsqu’un Etat décide d’adapter ses lois pour défendre les victimes d’infractions sexuelles, cela lance un message de société. Une éducation sexuelle adaptée paraît notamment essentielle pour se détacher d’une vision arriérée du consentement féminin. Une juge a récemment demandé à ma cliente pourquoi elle était rentrée avec le prévenu après sa soirée. Comme si accepter un verre signifiait donner carte blanche sur son corps. Le consentement n’est jamais acquis d’avance; il n’est ni global ni immuable. Les opposants à la réforme butent contre l’idée fausse qu’un «contrat» devra être signé avant tout rapport… Leurs craintes sont infondées. Etre consentant, c’est aussi, par exemple et tout simplement, être actif dans un rapport.

Besoin de soutien? L’association Viol-Secours et les centres LAVI ont des permanences téléphoniques pour les victimes de violences sexuelles.

Sexe au bureau, que risquez-vous ?

13 février 2020 Mathilde Hardy
Au bureau, on y passe en moyenne 220 jours par an. Se voir plusieurs heures par jour et plusieurs jours par semaine peut créer des liens entre les collaborateurs d’une même entreprise… et même plus si affinités. Les liaisons sur le lieu de travail, et notamment le sexe au bureau, ne sont pas interdites sur le plan légal. Mais la règle d’or reste la discrétion dans ce genre de situation si vous ne souhaitez pas que vos collègues vous regardent de travers. Si le coup de foudre au travail existe vraiment, la promotion canapé comme moyen de gestion de sa carrière aussi. Prêt à coucher pour réussir ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Que risque-t-on lorsque l'on se fait surprendre en pleine relation sexuelle au bureau ? Notre article vous informe sans langue de bois !
Sexe au bureau, que risquez-vous ?
  1. Sexe au bureau, quelles sont les sanctions légales ? 
  2. Sexe au bureau, quelles sont les sanctions morales ?

Sexe au bureau, quelles sont les sanctions légales ? 

Si l’employeur ne doit pas s’immiscer dans la vie privée de ses salariés, il peut néanmoins agir si des dérives créent un trouble caractérisé dans l’entreprise.

Le sexe au bureau consenti n’est pas interdit

Proclamé depuis la nuit des temps par le Code civil, le salarié a droit au respect de sa vie privée (article 9 du Code civil : « Chacun a droit au respect de sa vie privée »). La vie intime et de couple ne relève pas de l’entreprise. Par exemple, l’employeur qui est au courant d’une relation intime entre deux de ses salariés ne peut pas s’y opposer ou mettre en place des techniques d’espionnage pour les surveiller. Rassurez-vous, le flirte de Saint-Valentin autour de la machine à café est donc autorisé !
Le Code du travail de son côté ne mentionne ni ne sanctionne en tant que tel le sexe au bureau. La pratique de relations amoureuses au travail ne constitue pas en soi un motif de sanction disciplinaire, comme un licenciement disciplinaire par exemple. De même, la clause du contrat de travail qui interdirait des relations amoureuses ou le sexe au bureau ne serait pas légale (« Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché » C. trav., art. L1121-1).

… Mais la relation sexuelle ne doit pas entraîner un trouble caractérisé dans l’entreprise

Tournons-nous du côté de la jurisprudence pour en savoir plus sur ce qu’est un « trouble caractérisé dans l’entreprise ». La chambre sociale de la Cour de cassation a eu l’occasion de préciser « qu'il n'était pas établi que les faits imputés à Mme X..., relevant de sa vie privée, aient créé un trouble caractérisé dans l'entreprise, et en a exactement déduit qu'ils ne pouvaient constituer un motif de licenciement » (Cass. ch. soc., 21 décembre 2006, n° 05-41140). Pour que le licenciement soit valable, ou toute autre sanction proportionnée, l’employeur doit donc rapporter la preuve que la relation sexuelle entre deux salariés d’une même entreprise a entraîné un trouble caractérisé dans l’entreprise. Idem si le rapport sexuel a lieu entre une salariée et son supérieur hiérarchique (Cass. ch. soc., 30 mars 1982, n° 79-42107).
Qu’est-ce qui pourrait alors être considéré comme un « trouble caractérisé » ? Par exemple,

  • si la relation empêche de travailler et nuit au bon fonctionnement de l'entreprise ;
  • si des faits de violence sont constatés. On bascule alors dans un volet pénal avec le délit de violence ou le crime de viol ;
  • si la relation sexuelle est pratiquée en public. On parle « d’exhibition sexuelle », sanctionnée par le Code pénal et passible de licenciement.
En résumé, c’est le comportement et non la relation qui peut être sanctionné. La réserve et la décence restent les attitudes à avoir pour ne pas entraver son travail. Les roucoulades doivent donc rester discrètes.

… Ni une promotion « canapé »

Selon l’article L.1132-1 du Code du travail, « aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou de nomination ou de l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou indirecte (…) en raison de ses mœurs ou de son orientation sexuelle (..) ou de sa situation de famille (…) ». Méthode de démarcation au travail, évolution interne, augmentation, évolution de carrière, prime… Certaines peuvent s’obtenir, non pas au mérite, mais par la « promotion canapé ». Dit plus crûment, par des relations sexuelles moyennant un avantage professionnel.
Les promotions ou faveurs accordées doivent être liées aux compétences professionnelles du salarié. À défaut, l’employeur court le risque d’être accusé de discrimination devant le Conseil de prud’hommes.

Sexe au bureau, quelles sont les sanctions morales ?

Des bruits de couloir, une mauvaise réputation ou une mise en quarantaine sont les risques encourus si la relation sexuelle professionnelle est sue. Si l’amour au bureau est accepté par le droit français, il est dans les faits bien moins toléré en interne, surtout si un rapport hiérarchique existe entre les deux collaborateurs. Le secret pour être tranquille ? Le silence est la règle d’or. Dans ce genre de situation, discrétion et impartialité sont les maîtres-mots.
Pour vivre heureux, vivez caché !
Et si l’amour vous tombe dessus sans que vous n’ayez eu le temps de crier gare, restez professionnel quoi qu’il arrive ! Que peut faire un manager quand deux de ses collaborateurs basculent dans une love story ? Notre podcast vous informe.
Mathilde Hardy
Mathilde Hardy
Diplômée avocat, Mathilde Hardy est ensuite formée à l’édition et à la production de contenus print et web pour différents Médias. Elle rédige des articles pour Cadremploi afin d'accompagner les candidats à l'embauche et leur permettre de décrocher l'emploi de leurs rêves, mais informe aussi les cadres sur tout ce qui touche de près ou de loin au monde du travail. https://www.cadremploi.fr/editorial/conseils/droit-du-travail/detail/article/sex-and-the-bureau.html?utm_source=cadremploi&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter&een=c21cbf697cc276f9affbfd301494787f&seen=6

Cinq expressions rigolotes ou surprenantes autour des relations sexuelles

Laura Cerrada Publié le - Mis à jour le



Love & Sex Il existe dans l’argot, l’Histoire ou dans les dictionnaires, des expressions et mots amusants ou surprenants pour qualifier les relations sexuelles et sentimentales.

Ithyphallophobe

L’ithyphallophobie est la peur panique de voir des pénis en érection. Le terme est la contraction de deux mots scientifiques : ithyphalle (phallus en érection) et phobie. Inutile de préciser que cela est, pour les personnes qui en souffrent, un frein certain au déroulement d’une sexualité épanouie, en couple hétérosexuel ou gay.

Le Peaking

La pratique menant à l’extase, le peaking, est, depuis quelques années, dans les magazines féminins, sur les sites dédiés à la santé et au plaisir… Mais qu’est-ce réellement ? C’est une pratique qui demande un peu de pratique et une très bonne connaissance de son corps. En effet, le peaking, c’est l’acte de retarder la montée du plaisir. Une fois qu’on sent l’orgasme arriver, on le refrène. Il est suggéré aux femmes de retenir cette montée d’orgasme pour atteindre le septième ciel. Cela permettrait d’augmenter le niveau d’endorphines et d’avoir une excitation sexuelle à son comble. Les sexologues, tels que Tracey Cox, célèbre sexologue britannique, suggèrent de changer régulièrement de stimulus sexuel. On alterne pénétration, bouche et caresses pour enfin atteindre l’orgasme tant refréné.

Twitter BAng

Aux États-Unis, les mots inventés sont légion. Dans l’argot américain, Twitter bang désigne une personne avec qui on a couché, mais avec qui on n’a pas échangé plus de 140 caractères lorsqu’on était habillés.

Chatouiller le nénuphar

Cette expression argotique, imagée, parle d’elle-même. Elle désigne l’acte sexuel. Amener Prosper au cirque est une expression qui a la même signification (faire l’amour) et qui est un peu plus courante.

Derrière ces mots, l’orgasme

De nombreuses expressions désignent l’orgasme et le plaisir sexuel (masculin ou féminin). Parmi les plus répandues, citons : grimper aux rideaux, prendre son pied,monter au septième ciel… Les plus inattendues sont celles-ci : poinçonner son ticket d’arc-en-ciel, ne pas mettre ses chaussettes à la fenêtre
http://www.lalibre.be/lifestyle/love-sex/cinq-expressions-rigolotes-ou-surprenantes-autour-des-relations-sexuelles-599862dacd706e263f7b31e1 



Le Bhoutan, "pays du dragon", mais aussi... "pays du phallus"

Philippe Paquet Publié le - Mis à jour le
International Les connaisseurs du Bhoutan savaient que ce petit royaume, coincé entre Chine et Inde dans l’Himalaya, était surnommé "pays du dragon", et même du "dragon tonnerre" (Druk Yul). Mais ils ignoraient sans doute que c’était aussi le "pays du phallus". D’où la couverture pour le moins étonnante de ce nouvel opus de la collection "L’âme des peuples", aux éditions Nevicata, que l’on doit à notre consœur Sabine Verhest, journaliste à "La Libre Belgique" et passionnée par les civilisations himalayennes.
Les Bhoutanais, écrit l’auteur, "ont beau manifester une grande pudeur, ils peignent des phallus, bien plus impressionnants que les originaux, sur les façades de leurs maisons. Ils accrochent des spécimens sculptés au-dessus de leur porte d’entrée, en portent autour du cou. […] On en voit de toutes les sortes, un véritable inventaire à la Perret qui n’existe nulle part ailleurs dans l’aire himalayenne". Des représentations qui, en comparaison de l’art indien ou népalais, "n’ont rien de très raffiné", mais "protègent du mauvais sort", précise Sabine Verhest, en avouant avoir été surprise de les découvrir la première fois (et "la deuxième fois également").
On l’aura compris : fidèle à l’esprit de la collection, qui veut aider à mieux comprendre les peuples pour mieux les connaître, ce petit volume n’ignore aucun aspect des réalités bhoutanaises. Et s’il se veut évidemment sérieux, notamment en traitant des sujets graves comme le risque d’aliénation d’une jeunesse projetée brusquement dans le monde moderne (alors que le Bhoutan vivait jusqu’à tout récemment dans un superbe isolement), il ne dédaigne pas un peu de légèreté et beaucoup d’humour quand le thème s’y prête.
On n’en attendait pas moins s’agissant d’un Etat qui a érigé le concept de "bonheur national brut" en critère de développement politique, économique et social. D’où le très beau titre (" Les cimes du bonheur") d’un livre qui se déroule comme un reportage bien charpenté, retraçant d’abord l’histoire et les premiers contacts avec les explorateurs occidentaux, examinant une à une les réalités contemporaines, détaillant les spécificités religieuses et culturelles, s’attachant à des problématiques particulières (le statut de la femme, l’impact du tourisme, le rapport à la nature - ambigu dans un pays où l’on vénère les montagnes, mais où l’on jette les détritus par les fenêtres).
Le récit est émaillé d’anecdotes, collectées au fil de sept ou huit séjours au Bhoutan, ce qui le rend on ne peut plus vivant. Il est utilement complété, comme le veut la règle de la collection, par trois entretiens avec des témoins privilégiés. Françoise Pommaret, la spécialiste française du Bhoutan, revient sur les origines de la nation bhoutanaise et sur l’homme providentiel, Ngawang Namgyel, qui lui donna un Etat unifié. Karma Phuntsho, érudit dont la carrière académique passe par Oxford et le CNRS, analyse le "syndrome de la grenouille ébouillantée", à savoir le danger pour une culture profondément originale de disparaître progressivement sous la pression de la mondialisation. Tho Ha Vinh, docteur en science de l’éducation de l’université de Genève, s’interroge enfin sur ce qu’il faut entendre par "bonheur national brut" et sur la menace que fait, contre toute attente, planer sur lui la démocratisation du royaume imposée d’autorité - autre fait singulier - par le roi précédent, Jigme Singye Wangchuck, qui abdiqua en faveur de son fils à l’âge de 51 ans seulement.


© DR

Sabine Verhest, "Bhoutan. Les cimes du bonheur", Bruxelles, Nevicata (Coll. "L’âme des peuples"), 2017, 89 pp., 9 €.
Philippe Paquet http://www.lalibre.be/actu/international/le-bhoutan-pays-du-dragon-mais-aussi-pays-du-phallus-59da5eb5cd70461d26801db3

Sexe : Est-ce que votre partenaire peut savoir quand vous simulez?

Rédaction lifestyle Publié le - Mis à jour le
Love & Sex La réponse d'une spécialiste en thérapie sexuelle. Pour agir en connaissance de cause !
Que celle qui n'a jamais simulé (dans une position ou une autre) nous jette la première pierre mais la question vaut d'être posée. Il y a de multiples raisons de simuler, dont 4 principales que l'on avait développé dans cet article bien instruit en la matière. Quoi qu'il en soit, est-ce que notre partenaire peut voir ou ressentir que l'on simule?
Sari Cooper qui est thérapeute et sexologue a répondu à cette question posée sans détour par le magazine britannique Marie-Claire.
En fait, en cas d'orgasme, les femmes montrent des signes physiologiques qui sont plus ou moins marqués : pupilles dilatées ou respiration accélérée, rougeurs locales mais il y a surtout un comportement qui prévient qu'elles arrivent au climax : elles deviennent "plus éveillées, plus excitées". Mais ce comportement peut se traduire différemment selon chaque femme : certaines peuvent faire beaucoup de bruit sans pouvoir se contrôler (C'est la fameuse scène de "Quand Harry rencontre Sally"), d'autres par contre restent calmes et intériorisent. Certaines voudront amplifier leur mouvement, d'autres ne bougeront plus; d'autres encore auront envie de signifier par une action ou un bruit que l'autre comprendra qu'elles atteignent l'orgasme, pour partager
Cela dit, selon Sari Cooper, durant l'acte sexuel, la plupart des hommes ne peuvent pas dire si leur partenaire simule un orgasme : ils sont bien trop occupés pour se soucier des yeux, des rougeurs apparentes ou des "vagues" produites par le vagin féminin !
A chacune de bien se connaître pour reproduire l'effet climax... sans le climax !






10 infos et anecdotes insolites mais réelles sur le sexe et la sexualité

L.C Publié le - Mis à jour le
Love & Sex Le saviez-vous ?
1- Une personne sur 20 naîtrait avec un troisième téton. La polythélie touche plus exactement 1 à 5 % de la population. Cette anomalie fréquente se caractérise par la présence d’un mamelon surnuméraire). Elle est bénigne et touche plus fréquemment les femmes.
2- D'après une étude sur le sexe révélée par Playtex, près de 8% des Canadiens ont déjà fait l’amour dans un canoë.
3- Les créatrices de la marque d’accessoires coquins Bijoux Indiscrets ont créé La Bibliothèque des orgasmes. Des femmes, qui gardent leur anonymat, envoient un enregistrement audio de leurs orgasmes. Quelques mots-clés (#En couple, #Explosif, #Jouet, #Plaisir) y sont associés, tout comme une image graphique. Envie d’entendre à quoi ressemble un orgasme dans la vie réelle? https://labibliothequedesorgasmes.fr
4- Toutes les femmes ne peuvent ressentir plusieurs orgasmes d’affilée. Selon les chiffres, seules 20 % des femmes seraient concernées par ce que les spécialistes appellent le multi-orgasme”.
5- Une personne sur cinq utilise son smartphone pendant l’acte sexuel... Essentiellement des jeunes entre 18 et 34 ans, rapporte une étude d’Harris Interactive.
6- Les femmes seraient plus tentées par une relation extraconjugale au moment de leur ovulation: biologiquement, cela se traduit par le besoin de féconder leurs ovules.
7- L’orgasme féminin dure approximativement 20 secondes, soit 14 de plus que l’orgasme masculin (6 secondes).
8- Le liquide sécrété par l’avant du vagin, lorsqu’une femme est sexuellement excitée, s’appelle la cyprine.

9- Le vibromasseur a été inventé au XIXe siècle. Son utilité de base était bien différente d’aujourd’hui: le sextoy avait pour but de réduire l’“hystérie”.
10- Les spermatozoïdes sont plus nombreux et plus rapides en hiverhttp://www.lalibre.be/lifestyle/love-sex/10-infos-et-anecdotes-insolites-mais-reelles-sur-le-sexe-et-la-sexualite-57a8457435704fe6c1d3204d

Si on simule l'orgasme, c'est aussi pour une très mauvaise raison

Rédaction lifestyle Publié le - Mis à jour le
Love & Sex Les raisons de simuler sont bien évidemment multiples, mais une université canadienne lève le voile sur l'une d'entre elles...

Mais pourquoi diable simule-t-on l'orgasme ? Souvent, on répond que c'est pour ne pas froisser son ou sa partenaire. Mais une étude menée par l'Université de Ryerson, au Canada, évoque un autre motif, nettement moins "généreux" ou attentionné. La raison serait également de mettre fin plus rapidement à un mauvais moment, voire carrément à une situation non consentie (même si le mot "viol" n'est pas mentionné dans le rapport d'étude).
Un panel d'une quinzaine de femmes âgées entre 19 et 28 ans a été sondé par les chercheurs, ce qui n'est clairement pas suffisant pour établir une conclusion définitive. Mais il est ressorti que celles-ci avaient vécu des situations où elles ne souhaitaient pas forcément avoir de rapports. Pour écourter le plus possible ce moment, elles ont opté pour la simulation. "Certaines femmes déclaraient simuler d'une façon positive, par exemple, pour développer leur propre désir", explique l'une des chercheuses, qui a rendue cette expérience publique lors d'une conférence de psychologie au Royaume-Uni. "Mais d'autres disaient agir de cette façon dans un contexte sexuel désagréable, voire non désiré. Nous avons été frappés par cette corrélation entre le fait de simuler un orgasme et le sexe non consenti."
Les femmes sondées décrivaient ces situations comme étant "mauvaises", "terribles" et même "horribles". Pourquoi ? A cause de la mauvaise performance de leur partenaire, des raisons de santé. Mais, plus inquiétant, la pression mise sur leurs épaules par leur compagnon (qu'il s'agisse de leur mari, leur copain ou un simple amant de passage).
Selon la chercheuse, il ressort qu'il reste plus facile de simuler que de "simplement" dire non à quelque chose que l'on ne souhaite pas faire. Elle ajoute que les femmes interrogées ne voulaient pas que ces rapports soient considérés comme des "viols", parfois en raison de ce que cela impliquait au niveau légal ou seulement parce qu'elles n'estimaient pas qu'il s'agissait ici d'une telle agression.








Le sexe en vacances: attention certains lieux sont risqués !

Laura Cerrada Publié le - Mis à jour le
Love & Sex L’été, le beau temps, le soleil, l’enivrement d’un instant...
Tous ces éléments peuvent conduire les couples à faire l’amour dans toutes sortes d’endroits. À l’air libre, à la plage ou dans un lit d’une grange inhabitée... Tout peut rapidement devenir un terrain de jeu coquin entre deux adultes consentants.
Outre le fait que faire l’amour dans des lieux publics est une infraction pénale (et forcément punissable), ces envolées et désirs sexuels peuvent avoir des conséquences sur... votre peau!
En effet, les lieux ne sont pas toujours sans risques. Punaises, puces, sable, plantes qui provoquent des abrasions de la peau...
"Même les infections sexuellement transmissibles laissent des séquelles sur la peau, en plus de mettre en péril la santé", met en garde le Professeur Dominique Tennstedt, dermatologue aux cliniques universitaires Saint-Luc. "Le sida, bien sûr, mais aussi la syphilis, la gonorrhée, la gale humaine..."
La nécessité de bien se protéger lors de relations sexuelles avec un nouveau partenaire est bien réelle. Le préservatif reste le moyen le plus sûr d’éviter la transmission de ces IST.

Plantes toxiques

Dans les jardins et les champs, on peut retrouver des plantes toxiques qui peuvent provoquer des irritations de la peau via un simple contact. "L’un des plus gros photosensibilisant des jardins, c’est la grande berce", précise le dermatologue. "Toutes les semaines, des personnes viennent nous consulter pour un eczéma de contact provoqué par la plante."
Même si elles précisent rarement au dermatologue que leurs souffrances sont liées à une relation sexuelle en plein air, le spécialiste n’est pas dupe. "Les gens se roulent, dénudés, dans les mauvaises herbes. C’est indiscutable et cela arrive bien plus souvent qu’on ne croit."

L'amour à la plage

Les fantasmes de l’amour à la plage sont nombreux : bain de minuit, petite crique isolée, parasol bien placé qui permet de faire l’amour sans être vu... Les tentations sont nombreuses. Mais faire l’amour à la plage est loin d’être aussi glamour que l’on ne le pense. En cause? Le sable! "Il provoque, lui-même, des irritations de la peau", admet le dermatologue. "On est souvent confrontés à des problèmes de sable chez les enfants. Ils sont souvent un peu plus dénudés à la plage. Les grains de sable se coincent dans les plis de la peau et provoquent des irritations. C’est exactement ce qui arrivent à des adultes qui se roulent dans le sable pour faire autre chose... En plus, sur la plage, le sable est également composé de petits cailloux et.. d’insectes." Les puces de sable, notamment, mordent les personnes qui s’y prélassent. "Les méduses, également, provoquent des urticaires." Prudence, donc...

Dans de beaux draps

"Ce n’est pas un problème de peau directement lié au sexe", précise Dominique Tennstedt. "C’est plutôt dans le choix du lieu." De nombreux lits de campagne sont infestés de petits nuisibles qui peuvent pourrir votre séjour et ternir votre belle humeur. "Dans des matelas dans des greniers, des lits dans des chalets ou maison de vacances inoccupée, on peut retrouver des puces et des punaises. Ces dernières se réveillent avec la chaleur qui arrive. Et piquent." S’ensuivent alors des démangeaisons et des moments peu agréables. Solution? Avoir une couverture personnelle ou des draps importés directement de chez soi.

Les 8 qualités que doit avoir un pénis pour une femme

Rédaction lifestyle Publié le - Mis à jour le
Love & Sex Qu'est-ce que les femmes veulent d'un pénis ? C'est une question qui a fait l'objet d'une étude publiée dans "The Journal of Sexual Medicine". Et ce n'est ni la longueur, ni la largeur qui sont en tête du classement.

Directement, viennent à l'esprit la longueur et la circonférence. Mais la liste des souhaits est bien plus longue que ça ! C'est ce qu'a mis en lumière des chercheurs de l'université de Zurich. Ils ont en effet établi une liste des qualités du sexe masculin de la plus importante à la moins importante, selon les femmes. Cette étude, vulgarisée par le magazine Refinery 29, visait à établir la réussite des opérations visant à réparer l'hypospadia*.
Pour ce faire, l'équipe a sélectionné 105 femmes, établissant 3 groupes d'âge différent : de 16 à 20 ans, de 25 à 30 et de 40 à 45 ans. Elles ont dû classer par ordre d'importance pour elles 8 aspects péniens, incluant la circonférence et la longueur mais aussi l'apparence du scrotum par exemple.
D'après le classement général des femmes, le plus important de tout est "l'apparence cosmétique générale", suivi par l'apparence des poils pubiens, la peau du pénis (sa couleur, sa finesse ...), la circonférence pénienne, la forme du gland, la longueur du pénis, l'apparence du scrotum (autrement dit les bourses soit la peau entourant les testicules) et la position et la forme de l'urètre.
Pour affiner la classification, les participantes ont comparé 10 photos de pénis circoncis et 10 photos de pénis traités chirurgicalement pour hypospadia*. Elles les ont classées par ordre de préférence. Les pénis opérés n'ont pas du tout été considérés comme différents des autres... Une bonne nouvelle pour les hommes opérés qui continuent à se sentir fragilisés et désemparés même après l'opération.
Au-delà ce ces questions de placement d'urètre, cette étude reprise par "The Journal of Sexual Medicine", montre que c'est l'apparence globale qui compte le plus, plus que la largeur qui elle-même compte plus que la longueur... Bref, tous les "zizis" de la chanson de Pierre Perret ont une chance !

* L'hypospadia est une malformation du pénis qui se manifeste par l'ouverture de l'urètre dans la face inférieure du pénis au lieu de son extrémité. D'après Wikipédia, cette malformation affecte, selon les études, entre une et huit naissances masculines pour 1 000. Mais surtout, ce type de malformation semble en augmentation depuis une cinquantaine d'années. Et produit beaucoup de honte chez les hommes qui en souffrent. D'où l'importance d'une chirurgie réparatrice valable.

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Les femmes dessinent leur pénis idéal

Rédaction lifestyle Publié le - Mis à jour le
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Love & Sex Même si la majorité d'entre elles s'accordent à dire que la taille idéale du pénis se situe entre 15 et 17 centimètres, chaque femme a ses petites préférences en la matière. Le magazine américain Elite Daily a demandé à plusieurs femmes de dessiner leur pénis idéal. Elles se sont prêtées au jeu avec concentration et humour. Une chose est sûre : elles se débrouillent pas trop mal. Ce qui n'était pas le cas quand des hommes à qui, lors d'une expérience similaire dans le passé, il était demandé de dessiner un vagin.

Sexe: grand ou large? La fameuse question de la taille...

Rédaction en ligne Publié le - Mis à jour le










Love & Sex Question « hautement cruciale » qui déchaîne les passions à peu près tous les trimestres: est-ce que la taille du pénis compte? Ne serait-ce pas plutôt la circonférence...
Ce mystère qui intrigue surtout les hommes, facilement complexés par cette partie de leur corps, serait-il enfin résolu? Selon une récente étude menée à Los Angeles, ce n'est pas la longueur du pénis qui compte, mais bien sa largeur... Très sérieuses, les recherches ont été présentées par une étudiante en biologie, Shannon Leung, lors du congrès de l'Association for Psychological Science à San Francisco. Si les tests n'ont pas été réalisés en « vrai » (quand même!), il a été demandé à 41 femmes d'observer et manipuler des pénis réalisés à l'imprimante 3D. Il y avait 33 modèles différents. Les testeuses devaient choisir lequel elles préféraient pour une aventure d'un soir ou bien une romance de longue durée.
Verdict: le pénis de 15 cm (la moyenne) faisait l'unanimité et les femmes ont choisi les plus larges lorsqu'il s'agissait d'un rapport sans lendemain. Visiblement, elles sont moins exigeantes pour les relations sérieuses."Elles ont préféré les modèles avec une plus grande circonférence (mais pas la longueur) pour les coups d'un soir", ont conclu les chercheurs. "Le vagin a de nombreuses terminaisons nerveuses sensibles à la pression et qui détectent la sensation d'étirement, et ces capteurs sont peut-être réglés pour détecter les variations de largeur du pénis", ont-ils expliqué. Trop de centimètres en longueur peuvent provoquer une douleur, et donc des difficultés d'atteindre le 7e ciel. Mais toujours selon cette étude, les femmes auraient tendance à surévaluer la taille du pénis de leur partenaire...
Grands pieds, grand sexe?
Il existe des croyances bien ancrées. Si beaucoup d'hommes pensent que la taille de leur pénis est essentielle au plaisir qu'ils apporteront à leur partenaire, certains (et certaines) s'imaginent encore qu'en regardant les pieds, les mains ou même le nez, on peut évaluer la longueur du sexe. C'est un des mythes sexuels que relève le Daily Mail dans une liste hier. Bien entendu, rien ne prouve le lien entre toutes ces parties du corps...

Le sexe, entre pulsion et apprentissage

La sexualité humaine à vol d’oiseau – ou vue d’un drone, comme ici dans le film «Drone Boning». (Ghost + Cow/Brandon LaGanke + John Carlucci)
La sexualité humaine à vol d’oiseau – ou vue d’un drone, comme ici dans le film «Drone Boning». (Ghost + Cow/Brandon LaGanke + John Carlucci)
Qu’est-ce qui est inné, qu’est-ce qui est construit dans notre vie érotique? Trois éclairages à travers la mémoire, la curiosité enfantine et l’homosexualité animale. Suite de notre série consacrée aux liens entre nature et culture
Le sexe, évidemment. Nulle part ailleurs les batailles pour fixer la frontière entre nature et culture ne sont plus passionnées qu’en ce domaine. Débat stérile, en réalité: s’il est inutile d’appeler la nature à la rescousse contre l’homosexualité (qui s’observe chez des centaines d’espèces animales), il est tout aussi vain d’y rechercher des recettes universelles (essayez de tomber enceinte comme les lézards fouette-queue, reptiles mexicains lesbiens qui se reproduisent sans mâle après des frottements entre femelles). Tout existe, sexuellement, dans la nature comme dans la culture. Mais comment s’articulent-elles? Voici trois éclairages récents.
Freud dans un scanner
Depuis une quinzaine d’années, le psychiatre français Serge Stoléru et son groupe de recherche s’emploient à exciter des quidams enfermés dans des scanners. Moyen utilisé: des images projetées, qui transforment la machine médicale en cabine de sex-shop. Objectif: identifier les corrélats neuronaux de la pulsion sexuelle. Avec Freud dans une main et l’imagerie cérébrale dans l’autre, la neuro­psychanalyse fait ainsi le tri dans la penderie freudienne: on garde ceci, on reprise cela, on jette le reste…
Freud lui-même aurait approuvé le procédé, note Stoléru dans un article publié dans Frontiers in Human Neuroscience en mars 2014. Le fondateur de la psychanalyse ne rejetait pas l’idée que les avancées de la biologie fassent «s’effondrer l’ensemble de notre structure artificielle d’hypothèses», comme il l’écrivait dans Au-delà du principe de plaisir en 1920. Cela valait en particulier pour les pulsions, «l’élément le plus important mais aussi le plus obscur de la recherche psychologique».
Que dit donc le scanner? Du survol proposé par Stoléru, retenons un point lié au sujet qui nous occupe. Si la pulsion sexuelle est de toute évidence un facteur inné, les caractéristiques des objets qui l’éveillent ne le sont pas. L’opération par laquelle le cerveau juge si un stimulus est sexuellement excitant (et combien excitant, le cas échéant) «est exécutée en relation à des références internes, ou traces mnésiques dans le langage de la théorie psychanalytique», écrit le chercheur. L’«activation de l’hippocampe, une région clé pour la mémoire», montre que c’est en lien avec celle-ci que les sujets «définissent l’objet de leurs pulsions sexuelles». Ce n’est peut-être pas une surprise, mais c’est une confirmation. La pulsion nous donne des instructions (désire! bande! mouille!), mais c’est notre vécu, fait de nos vicissitudes biographiques et du bouillon de culture où l’on barbote, qui décide qui et quoi activera le programme.
L’école du sexe
Si la pulsion fait office de moteur, la mémoire – donc l’expérience – fournit la feuille de route. Mais comment se forme-t-elle? Comment apprend-on ce qu’il faut savoir à propos du sexe? Question délicate, comme toutes celles qui relient éros et enfance. Tellement délicate, relève Lawrence Josephs, qu’on a largement omis de l’étudier. Psychologue à l’Université Adelphi de New York, le chercheur répond par «une analyse inter-espèces et transculturelle» dans une étude publiée en février 2015 par les Archives of Sexual Behavior.
On remarquera d’abord que le sexe est bien une affaire d’apprentissage. Comme on le constate en 1800 à propos de l’«enfant sauvage de l’Aveyron», un primate qui atteint la puberté en ayant grandi à l’écart de ses congénères ressent de l’excitation sexuelle, mais ne sait pas quoi en faire. Il en va ainsi des macaques étudiés par Harry Harlow dans les années 50-60: «Elevés en situation d’isolement», ces singes ne savaient pas comment copuler «et pouvaient répondre avec violence à des situations sexuelles». Alors, comment apprend-on? Chez les primates observés – chimpanzés, babouins, gibbons, bonobos –, cela passe par l’observation des étreintes parentales, ainsi que par des «jeux d’entraînement sexuels» (sexual rehearsal play) entre pairs, où les juvéniles imitent le comportement des adultes.
Ce trait observé auprès des autres primates s’est-il maintenu chez les humains? Réponse unanime, affirmative, des anthropologues qui se sont penchés sur la question. Chez les natifs des îles Trobriand, Bronislaw Malinowski observait que l’enfant avait «la possibilité de regarder les parents à sa guise jusqu’à sa puberté». En parallèle, «les enfants commençaient à s’engager dans des jeux sexuels dans les buissons. Les adultes acceptaient ce comportement, pour autant qu’il se déroule en privé. Les enfants s’adonnaient mutuellement à des stimulations manuelles et orales des organes génitaux, ainsi qu’à des coïts simulés.» La même chose s’observe chez les Amharas d’Ethiopie, les Aymaras du Pérou, les Santal d’Inde, les Sherpas du Népal, les habitants des îles Alor dans l’archipel de la Sonde, ainsi que chez les chasseurs-cueilleurs Hazda et Kung de Tanzanie. Il en allait probablement de même dans la préhistoire.
Après un Moyen Age où les étreintes parentales semblent demeurer visibles et un âge moderne qui voit se développer l’intimité, les mœurs actuelles se mettent en place il y a quelque trois siècles: les adultes se cachent pour coucher et les jeux sexuels entre enfants sont découragés. Comment apprend-on, alors? Selon Freud, une très grande curiosité sexuelle pousse les petits à se bricoler un savoir par tous les moyens: «Leurs recherches peuvent être facilitées par l’observation de la copulation d’animaux, ou par le fait de dormir dans la chambre des parents pendant la première année.» Un siècle plus tard, l’information échangée entre amis, Internet et l’éducation sexuelle ont pris le relais.
Faut-il se réjouir ou s’inquiéter de ce tournant? Le questionner, est-ce s’engager sur une pente glissante? Les observations rassemblées par Lawrence Josephs peuvent-elles alimenter des idées dangereuses? Réponse en trois mouvements. D’une part, les quelques études disponibles indiquent, contrairement à ce qu’avançait Freud, que le fait d’assister à la «scène primitive» – une relation sexuelle entre ses parents – n’est pas, en tant que tel, un événement traumatisant. C’est «le schéma des relations familiales» qui détermine «les réactions à l’expérience», note Jo­sephs. D’autre part, il demeure avéré que l’exposition des enfants à la sexualité parentale est traumatisante si l’enfant est converti par les adultes en objet de désir et de plaisir. Enfin, relève le chercheur, «il ne s’agit pas de promouvoir un romantisme naïf à propos du développement psychosexuel humain», comme si «la préhistoire était un paradis perdu», mais plutôt «de souligner la nécessité de recherches supplémentaires»: on veut savoir d’où on vient et où on va.
Darwin à la Gay Pride
L’orientation sexuelle: autre domaine où la relation nature/culture est un débat particulièrement délicat. Autant, côté conservateurs, on fait appel à la nature pour disqualifier l’homosexualité, autant, du côté progressiste (surtout dans le monde anglo-saxon), on défend l’identité lesbienne ou gay comme un caractère inné. Qu’en dit la science? Psychiatre à Toronto, Brad Bowins fait le tour de la question dans un article paru en mars 2015 dans l’International Journal of Social Science Studies. D’une part, relève-t-il, la quête d’un déterminant génétique de l’homosexualité s’est révélée vaine. D’autre part, de nombreux chercheurs ont tenté sans succès de résoudre le «paradoxe évolutif» de l’homosexualité: si l’évolution résulte de la sélection des traits les mieux adaptés à la reproduction, pourquoi ce comportement sexuel s’est-il répandu chez autant d’espèces – des insectes aux primates, en passant par les oiseaux et les poissons?
Dans un pavé pionnier (Biological Exuberance: Animal Homosexuality and Natural Diversity, 1999), le biologiste Bruce Bagemihl sortait l’homosexualité animale du placard et rejetait l’idée que tout dans la nature doit servir à quelque chose. Idée séduisante, mais peu étayée, objecte Brad Bowins. En collant au paradigme évolutionniste, ce dernier déconstruit le paradoxe: l’observation révèle que l’homosexualité animale présente un avantage reproductif, car elle permet des alliances qui élargissent l’accès aux partenaires de l’autre sexe. Mais alors, l’homosexualité «pure» n’existe-t-elle pas? L’hétérosexualité «pure» non plus, répond le chercheur. Chacun est biologiquement pourvu des deux dimensions sexuelles et se place de manière potentiellement mouvante sur les deux curseurs. C’est notre culture qui nous pousse à un choix binaire… Tous homos, tous hétéros – et Darwin gagne sa place à la Gay Pride. http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d77bc658-2f13-11e5-903f-511fc5349148/Le_sexe_entre_pulsion_et_apprentissage





Pourquoi a-t-on envie de faire l’amour ?

Alexandra Hubin, DR en Psychologie et sexologue Publié le - Mis à jour le
Love & Sex Identifier les motivations aide à mieux comprendre notre désir. Il semblerait d’ailleurs que la libido a ses raisons que la raison ne comprend pas toujours… Notre désir est très personnel : nous avons chacun nos propres motivations pour faire l’amour. Des chercheurs américains qui se sont récemment penchés sur le sujet en ont recensé pas moins de 237 ! La première motivation semble être l’attirance pour l’autre, et cela autant chez l’homme que chez la femme. D’ailleurs, le top 10 est quasiment identique chez les deux sexes : il s’agit d’intentions tournées vers l’autre telles qu’"exprimer son amour pour la personne", et de motivations plutôt centrées sur soi ou sur les sensations ressenties, comme "l’excitation" ou le fait que c’est "plaisant".
À côté de ces raisons somme toute assez prévisibles, on en trouve des plus surprenantes… Parmi les plus originales, citons l’altruiste, "aider l’autre à se sentir mieux par rapport à elle-même"; la manipulatrice, "obtenir une promotion"; ou encore la spirituelle, "se rapprocher de Dieu".
Après analyse, les résultats de cette enquête ont pu être classés en quatre catégories principales. La première rassemble les raisons d’ordre physique, comme réduire le stress, aider à s’endormir, ressentir du plaisir ou satisfaire sa curiosité.
Dans la deuxième se rangent les motivations qui trouvent leur origine dans un objectif ou un intérêt. Elles sont bien plus pragmatiques : pour certains, faire l’amour sert à avoir un enfant, grimper les échelons de l’échelle sociale, devenir populaire… ou même se venger.
La troisième catégorie regroupe les raisons émotionnelles. Elles concernent principalement l’amour, l’engagement ou la gratitude : le câlin sous la couette est une façon de "rentrer en connexion avec l’autre" ou de "dire merci".
Enfin, dans la dernière catégorie se trouvent toutes ces intentions qui découlent d’une insécurité personnelle : le besoin d’attention, la nécessité de répondre à la pression de l’autre, ou la peur de l’abandon.
En définitive, ces résultats étonnants nous rappellent surtout que nos motivations à faire l’amour sont personnelles, multiples, variées, et de tout ordre. L’acte sexuel peut décidément symboliser bien d’autres choses qu’un simple rapprochement physique.

Les clefs d’Alexandra

Même si ce n’est pas toujours l’intention qui compte, comprendre ce qui motive votre libido peut vous aider à mieux la connaître. Et donc à mieux la cultiver… Sans tomber dans un excès d’analyse (Le désir se vit plus qu’il ne se réfléchit), voici quelques pistes pour vous aider à cerner les intentions de votre désir.
Pour qui faites-vous l’amour ? Prenez le temps d’y réfléchir : quelles sont les raisons qui vous poussent à initier un rapport sexuel ? Sont-elles tournées vers vous ou vers l’autre ? Si la réponse va toujours dans le même sens, c’est l’occasion de mesurer si vos relations sexuelles sont un réel moment de partage et si cela vous satisfait pleinement.
De quoi avez-vous envie quand vous désirez l’autre ? Qu’est-ce que vous attendez avec impatience quand une envie de câlin vous prend ? La tendresse ? Le plaisir ? Le partage ? L’apaisement ? Vous poser la question peut vous permettre de cerner ce qui vous fait envie sur le moment, et de le partager avec votre partenaire pour en profiter pleinement.
Qu’est-ce qui déclenche votre désir ? Observez votre désir et tentez de déterminer les moments où il se manifeste, et ce qui le déclenche. Un regard ? Un geste tendre ? Un moment de partage ? Un ton de voix ? Soyez à l’écoute de votre libido, c’est la meilleure manière de lui laisser l’occasion de s’exprimer pleinement.
Retrouvez toutes les clés d’Alexandra sur son site : www.sexopositive.be

http://www.lalibre.be/lifestyle/love-sex/pourquoi-a-t-on-envie-de-faire-l-amour-55a0e80a3570e4598ce0fa84

En Suède, la masturbation féminine a désormais son petit nom

Rédaction lifestyle Publié le - Mis à jour le
Love & Sex "Klittra", ajoutez ce mot à votre dico de la sexualité.

En novembre 2014, une Association suédoise pour l'éducation sexuelle (RSFU) lançait un concours plutôt original. Objectif : trouver un mot spécifique pour décrire la masturbation féminine. "Quand il s'agit de masturbation, les gens pensent souvent à une pratique masculine, expliquait à l'époque une porte-parole de l'organisation Kristina Ljungros à un journal local. Selon elle, "l'absence d'un mot courant pour désigner la masturbation féminine suggère que l'égalité des sexes ici en Suède n'est toujours pas effective. Si nous n’avons pas de mot dans le langage, comment pourrait-on en parler ?" Après un millier de suggestions, le mot gagnant a été dévoilé il y a quelques jours à Stockholm. La masturbation féminine en Suède s'appellera désormais Klittra, contraction de clitoris et glittra, en français "brillant", pour mettre en valeur l'importance du clitoris dans le plaisir. L'association espère aujourd'hui que le grand public s'appropriera le mot. Elle lance dans la foulée une campagne pour que Klittra figure dans la prochaine édition du dictionnaire officiel de la Suède.









La contagion sexfriend

Contribution externe Publié le - Mis à jour le

Opinions De belles amitiés avec intimité sexuelle. Où est le mal dans notre société moins hypocrite ? Mais cela peut aussi devenir le pire quand arrive un enfant ou qu’un des deux est vraiment amoureux. Une opinion d'Armand Lequeux, chroniqueur. 


Désolé d’utiliser un anglicisme, mais le terme sexfriend ne semble pas avoir d’équivalent pertinent dans la langue française. Il faut sans doute attribuer cette lacune au fait que ce type de relation est resté longtemps discret et minoritaire au point que la nécessité de lui accorder une dénomination spécifique n’est évidente que depuis peu.
Or, dans notre société contemporaine, le phénomène est maintenant reconnu, revendiqué et largement répandu. De quoi s’agit-il ? Prenez tout ce que vous savez de l’amitié (une relation privilégiée, la confiance mutuelle, la solidarité, le plaisir d’être ensemble, la capacité de se réjouir du bonheur de l’autre, etc.) et ajoutez-y la composante sexuelle. Quelle différence avec la relation amoureuse classique ? Un niveau d’engagement nettement moins important, voire absent. Les protagonistes d’une relation d’amour s’engagent a priori pour toujours et pour le meilleur et pour le pire. Ils ne connaissent pas leur avenir, ils ne sont pas naïfs au point de croire le maîtriser, mais ils sont habités par ce désir et cette volonté de faire vie commune quoi qu’il arrive et pour l’éternité. Comme dans l’amitié, cette composante n’est pas présente dans la relation sexfriend.
Le terme "contagion" proposé dans le titre de cette chronique n’est pas nécessairement péjoratif. De belles amitiés avec intimité sexuelle se vivent parmi les jeunes et les moins jeunes. La plupart des seniors ne se reconnaîtront pas dans cette appellation, mais lorsque, veufs, divorcés ou séparés, ils vous présentent leur compagne ou leur compagnon avec qui ils partagent des week-ends, des voyages et des sorties culturelles, ils sont sans doute engagés à leur insu dans une relation sexfriend ! Où est le mal ? Nous avons l’immense chance de vivre dans une société moins hypocrite qu’auparavant.
Là où le bât blesse, c’est lorsque la contagion sexfriend atteint le domaine conjugal traditionnel. L’arrivée d’un enfant dans un cadre aussi incertain risque fort de créer des tensions. Une naissance implique de facto un engagement fort (nous sommes parents jusqu’à notre dernier souffle) qui entre dès lors en contradiction avec l’engagement de faible intensité qui caractérisait la relation avant le projet d’enfant. Le baby-clash trouve là sans doute une partie importante de son explication. On sait que le taux de divorces et de séparations est particulièrement élevé dans l’année qui suit la naissance d’un enfant !
Un autre cas de figure est lui aussi caractérisé par un risque élevé de séparation : lorsqu’un membre du couple croit évoluer dans un cadre sexfriend, alors que l’autre se croit engagé dans une relation d’amour conjugal. D’une part il est possible que la notion d’exclusivité sexuelle ne soit pas toujours interprétée de façon identique par les deux partenaires, d’autre part le risque est grand qu’en cas de coup dur (aléas professionnels ou de santé) l’un des deux fasse ses valises. Faut-il voir là, partiellement du moins, l’explication du nombre croissant de femmes "abandonnées" par leur conjoint pour alourdir de plus en plus les statistiques de familles monoparentales défavorisées ?
Alors ? Comme la langue d’Esope, la contagion sexfriend est sans doute la pire et la meilleure des choses. La pire lorsqu’elle étend son domaine à la conjugalité à vocation durable et à la cellule familiale, la meilleure lorsqu’elle permet à de nombreux contemporains de tous âges de vivre une relation épanouissante et authentique.






Sexe: mieux vaut la qualité que la quantité - La Libre.be

AFP RelaxNews

- Mis à jour le 








Love & Sex

Augmenter la fréquence des rapports sexuels ne rend pas les couples nécessairement plus heureux, selon une nouvelle étude.

Une nouvelle étude médicale menée à l’Université Carnegie Mellon aux
Etats-Unis montre que les couples qui augmentent la fréquence de leurs
câlins ne sont pas plus heureux que les autres. Il existe un lien
indéniablement positif entre sexe et bonheur, comme le notent les
chercheurs américains. Ces derniers ajoutent que le bonheur peut donner
envie de se porter un peu plus sur la chose et qu’être en bonne santé
peut permettre de se sentir bien et ainsi avoir plus de rapports
sexuels. Mais le simple fait d’augmenter la fréquence de ses relations
sexuelles avec son partenaire n’est pas une recette infaillible pour le
bonheur des couples, comme le montrent leurs recherches.
L’équipe a travaillé avec 128 personnes hétérosexuelles et
en couple, âgées de 35 à 65 ans. On a les interrogées pour établir des
statistiques de départ sur la sexualité hebdomadaire de chaque couple.
Les chercheurs ont choisi de manière aléatoire certains couples et leur
ont demandé de doubler leur activité sexuelle habituelle chaque semaine.
L’expérience fut prolongée pendant trois mois, au cours desquels les
scientifiques se sont entretenus régulièrement avec tous les couples –
même ceux appartenant au groupe témoin qui ne devait rien changer à son
fonctionnement habituel sur l’oreiller.


Les participants devaient répondre à des questionnaires en
ligne sur leur santé, leur bien-être et sur leur appréciation des
rapports sexuels. Les chercheurs n’ont pas hésité à leur demander de
décrire par leur menu leur vie sexuelle, même les positions qu'ils
adoptaient. Les personnes qui devaient augmenter leurs rapports n’ont
pas rechigné, expliquent les chercheurs, mais ils ont cependant
enregistré un petit recul de bien-être. Ils expliquent cela par un
moindre appétit sexuel et par le côté artificiel de l'exercice qui
pouvait poser problème lors de certains rapports.


George Loewenstein de Carnegie Melon note que les couples
qui devaient redoubler d'ardeurs ont peut être changé d'état d'esprit
envers leurs rapports "en passant d'une activité volontaire à une tâche associée à une étude".


Cette étude montre clairement l'importance de la volonté et
de la motivation de chaque membre du couple à augmenter la fréquence de
ses ébats pour récolter de véritables bienfaits. "Si nous menions à
nouveau l'étude, et si nous en avions les moyens, nous essayerions
d'encourager les sujets à initier plus de rapports mais suivant des
mises en scène sexy, comme à l'hôtel ou en achetant des draps en coton
égyptien, plutôt que de simplement leur dire de s'y mettre
", précise le principal auteur de l'étude, George Loewenstein.


Ses recherches sont parues dans le Journal of Economic Behavior and Organization.






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