jeudi 27 novembre 2014

La Campagne 16 Jours d'activisme contre la violence

La Campagne 16 Jours d'activisme contre la violence

Pour marquer la Campagne 16 Jours d'activisme contre la violence faite aux
femmes, le CDI de l'Ambassade des Etats-Unis a organisé le mardi 25
novembre 2014 une conférence animée par Maitre Koua-Sombo Viviane sur
'La lutte contre les violences faites aux femmes' sous la présidence de
l'Attaché Politique de l'Ambassade des Etats-Unis.

Comment combattre la cyber-violence à l'école ?

Sur les réseaux sociaux, le problème est démultiplié par un effet de viralité.
La cyber-violence en milieu scolaire se développe, au collège comme au lycée. Selon une enquête du ministère de l'éducation nationale, un collégien sur cinq a déjà été la cible d'insultes, d'humiliations et de brimades par SMS ou sur les réseaux sociaux.
Catherine Blaya, professeure en sciences de l'éducation et présidente de l'Observatoire international de la violence à l'école, explique l'existence de ce phénomène et la manière de lutter contre.
Qu'est-ce que la cyber-violence ?
Catherine Blaya : La cyber-violence est une forme de harcèlement réalisé, non plus uniquement dans la cour d'école ou dans la rue, mais par le biais des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. Il peut prendre des formes multiples : du détournement de photo à la vidéo humiliante, en passant par des brimades, des moqueries, des intimidations par SMS. La spécificité de ce harcèlement est son caractère public, amplifié par le Web, qui agit ici comme une caisse de résonance.
Avez-vous des exemples concrets de ce type de harcèlement ?
Les victimes que j'ai rencontrées ont fait état de situations diverses. Des filles prises à partie sur leur apparence physique. D'autres qui sont ostracisées par des camarades qui jalousent leur succès ou désirent briser leur popularité. Les revanches à la suite de ruptures sont nombreuses aussi, comme les humiliations pour assurer la position dominante de l'agresseur.
Les filles sont-elles plus souvent visées que les garçons ?
Elles ont 1,3 fois plus de risque d'être victimes que les garçons, car elles ont une plus grande propension à mettre en scène leur corps, en postant des photos d'elles. Cela attire les commentaires malveillants et la raillerie. Soumettre son estime de soi au regard d'autrui, c'est s'exposer au harcèlement.
Le machisme n'est-il pas la cause première ?
Bien sûr ! Un machisme auquel elles participent aussi. En critiquant leurs congénères et en utilisant le même type d'arguments que les garçons. C'est le phénomène du « slut shaming ». Elles se font, elles-mêmes, l'instrument de la domination masculine.
Pourquoi les auteurs de ces violences privilégient-ils le Web ?
Les auteurs ont besoin d'un auditoire, de spectateurs pour leur violence. Ils veulent se venger ou acquérir un statut social au sein d'un groupe. Ils cherchent donc des témoins pour faire du « buzz » et gagner des « like », afin d'asseoir leur popularité. C'est pourquoi il faut pousser les jeunes témoins à intervenir. La cyber-violence ne doit pas être banalisée. Sur les réseaux sociaux, le problème est démultiplié par un effet de viralité. Le danger supplémentaire d'Internet est que l'agresseur qui lance une rumeur sur la Toile ne peut plus la maîtriser après coup, même s'il se rétracte. Le mal est fait pour durer.
Comment réagir face aux agresseurs ?
Il ne faut pas oublier que les agresseurs sont aussi des victimes dans la plupart des cas. C'est pourquoi il est important d'expliquer aux victimes que répondre à la violence par la violence, c'est prendre le risque de devenir soi-même agresseur. Ces derniers sont souvent des jeunes en quête de popularité qui n'ont pas confiance en eux, ou sont dans une détresse psychologique. J'ai récemment eu le cas d'un jeune homme qui après une rupture difficile s'est mis à harceler son ex-compagne.
Au quotidien, comment empêcher ces violences et harcèlement ?
Il faut beaucoup informer sur le rôle primordial des témoins dans la dénonciation de ces violences. L'enquête du ministère de l'éducation nationale indique qu'un collégien sur cinq est concerné par la cyber-violence. Mais selon mes propres études, c'est plutôt 42 % des jeunes qui sont atteints au moins une fois dans l'année. Et près de la moitié d'entre eux sont à la fois victimes en ligne et dans la cour d'école. La majorité de la population collégienne est concernée par le phénomène, en tant qu'auteur, témoin ou victime.
Les parents français sont parmi les plus contrôlant d'Europe, mais la France reste dans la moyenne des victimes de harcèlement.
L'étude du ministère montre une augmentation de la cyber-violence. A quoi est-elle due ?
A un plus large usage des réseaux sociaux. C'est pourquoi il faut sensibiliser les jeunes à en faire un usage positif, parce que contre l'usage lui-même, on ne peut rien faire. Le rapport issu de l'enquête EU Kids Online, montre que les parents français sont parmi les plus vigilants d'Europe, mais la France reste dans la moyenne des victimes de harcèlement. Cela prouve que la surveillance et le contrôle n'influent pas directement sur le harcèlement. Je ne suis pas pour une criminalisation à tout va. Le facteur le plus important de protection, c'est la médiation, le dialogue et l'information sur les risques.
Lorsque la violence s'exerce sur les réseaux sociaux, l'établissement scolaire est-il légitime pour intervenir ?
Oui, car l'établissement est responsable du bien-être de ses élèves. Les disputes émergent en général en milieu scolaire avant de se poursuivre sur Internet. Les études montrent qu'un jeune victime de harcèlement a une appréciation globalement négative de son établissement scolaire. Pour éviter d'avoir à affronter leur agresseur ou les moqueries de leurs camarades, les victimes évitent de retourner en cours, ce qui a pour effet l'aggravation de l'absentéisme, du décrochage, et pèse lourdement sur la réussite scolaire.
Au lancement de la campagne contre le harcèlement, l'ancien ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon avait bien spécifié qu'il était de la responsabilité des établissements de prendre en charge ce phénomène. Ils ne peuvent pas l'ignorer et doivent être attentifs aussi à ce qu'il se passe sur la Toile.
Que risque un agresseur vis-à-vis de son établissement et de la loi ?
L'établissement peut sanctionner, comme pour toute infraction au règlement intérieur. S'ensuit une convocation des parents. Il est aussi possible de faire intervenir l'équipe mobile de sécurité et d'organiser une rencontre avec le psychologue. Dans le cas du « happy slapping » (pratique qui consiste à filmer des violences gratuites), la loi prévoit jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 5 000 euros d'amende. Il y a des qualifications pénales de différents niveaux pour le harcèlement, mais dans tous les cas, une diffusion en ligne est considérée comme une circonstance aggravante.
Quels sont les dispositifs actuels de lutte contre la cyber-violence ?
Le Comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté coordonne différents projets. Il existe des guides d'information pour aider les professionnels. Et les élèves peuvent consulter le site Agir contre le harcèlement à l'école. Les établissements sont très sensibilisés. Ils mettent en place des campagnes contre le harcèlement avec des concours de clips vidéos et d'affiches par exemple. Certains pérennisent l'action sous forme d'ateliers tout au long de l'année.
Dans quelle direction la faire évoluer ?
Par la formation des jeunes. Si on veut qu'ils changent leurs pratiques, il faut les rendre actifs. Mettre en place des jeux de rôles, des saynettes, les faire réagir, les pousser à créer, à devenir eux-mêmes formateurs. Sensibiliser par de l'information c'est bien, leur niveau de connaissance augmente sur le moment, mais cela ne change pas les pratiques. Le plus problématique dans le harcèlement, c'est qu'on croit toujours que ça n'arrive qu'aux autres.
  • Matteo Maillard

Comment combattre la cyber-violence à l'école ?

Sur les réseaux sociaux, le problème est démultiplié par un effet de viralité.
La cyber-violence en milieu scolaire se développe, au collège comme au lycée. Selon une enquête du ministère de l'éducation nationale, un collégien sur cinq a déjà été la cible d'insultes, d'humiliations et de brimades par SMS ou sur les réseaux sociaux.
Catherine Blaya, professeure en sciences de l'éducation et présidente de l'Observatoire international de la violence à l'école, explique l'existence de ce phénomène et la manière de lutter contre.
Qu'est-ce que la cyber-violence ?
Catherine Blaya : La cyber-violence est une forme de harcèlement réalisé, non plus uniquement dans la cour d'école ou dans la rue, mais par le biais des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. Il peut prendre des formes multiples : du détournement de photo à la vidéo humiliante, en passant par des brimades, des moqueries, des intimidations par SMS. La spécificité de ce harcèlement est son caractère public, amplifié par le Web, qui agit ici comme une caisse de résonance.
Avez-vous des exemples concrets de ce type de harcèlement ?
Les victimes que j'ai rencontrées ont fait état de situations diverses. Des filles prises à partie sur leur apparence physique. D'autres qui sont ostracisées par des camarades qui jalousent leur succès ou désirent briser leur popularité. Les revanches à la suite de ruptures sont nombreuses aussi, comme les humiliations pour assurer la position dominante de l'agresseur.
Les filles sont-elles plus souvent visées que les garçons ?
Elles ont 1,3 fois plus de risque d'être victimes que les garçons, car elles ont une plus grande propension à mettre en scène leur corps, en postant des photos d'elles. Cela attire les commentaires malveillants et la raillerie. Soumettre son estime de soi au regard d'autrui, c'est s'exposer au harcèlement.
Le machisme n'est-il pas la cause première ?
Bien sûr ! Un machisme auquel elles participent aussi. En critiquant leurs congénères et en utilisant le même type d'arguments que les garçons. C'est le phénomène du « slut shaming ». Elles se font, elles-mêmes, l'instrument de la domination masculine.
témoin ou victime.
Les parents français sont parmi les plus contrôlant d'Europe, mais la France reste dans la moyenne des victimes de harcèlement.






















































 

 

 

 

 


Comment combattre la cyber-violence à l'école?

La cyber-violence en milieu scolaire se développe, au collège comme au lycée. Selon une enquête du ministère de l'éducation nationale, un collégien sur cinq a déjà été la cible d'insultes, d'humiliations et de brimades par SMS ou sur les réseaux sociaux.
Catherine Blaya, professeure en sciences de l'éducation et présidente de l'Observatoire international de la violence à l'école, explique l'existence de ce phénomène et la manière de lutter contre.
Qu'est-ce que la cyber-violence ?
Catherine Blaya : La cyber-violence est une forme de harcèlement réalisé, non plus uniquement dans la cour d'école ou dans la rue, mais par le biais des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. Il peut prendre des formes multiples : du détournement de photo à la vidéo humiliante, en passant par des brimades, des moqueries, des intimidations par SMS. La spécificité de ce harcèlement est son caractère public, amplifié par le Web, qui agit ici comme une caisse de résonance.
Avez-vous des exemples concrets de ce type de harcèlement ?
Les victimes que j'ai rencontrées ont fait état de situations diverses. Des filles prises à partie sur leur apparence physique. D'autres qui sont ostracisées par des camarades qui jalousent leur succès ou désirent briser leur popularité. Les revanches à la suite de ruptures sont nombreuses aussi, comme les humiliations pour assurer la position dominante de l'agresseur.
Les filles sont-elles plus souvent visées que les garçons ?
Elles ont 1,3 fois plus de risque d'être victimes que les garçons, car elles ont une plus grande propension à mettre en scène leur corps, en postant des photos d'elles. Cela attire les commentaires malveillants et la raillerie. Soumettre son estime de soi au regard d'autrui, c'est s'exposer au harcèlement.
Le machisme n'est-il pas la cause première ?
Bien sûr ! Un machisme auquel elles participent aussi. En critiquant leurs congénères et en utilisant le même type d'arguments que les garçons. C'est le phénomène du « slut shaming ». Elles se font, elles-mêmes, l'instrument de la domination masculine.
Pourquoi les auteurs de ces violences privilégient-ils le Web ?
Les auteurs ont besoin d'un auditoire, de spectateurs pour leur violence. Ils veulent se venger ou acquérir un statut social au sein d'un groupe. Ils cherchent donc des témoins pour faire du « buzz » et gagner des « like », afin d'asseoir leur popularité. C'est pourquoi il faut pousser les jeunes témoins à intervenir. La cyber-violence ne doit pas être banalisée. Sur les réseaux sociaux, le problème est démultiplié par un effet de viralité. Le danger supplémentaire d'Internet est que l'agresseur qui lance une rumeur sur la Toile ne peut plus la maîtriser après coup, même s'il se rétracte. Le mal est fait pour durer.
Comment réagir face aux agresseurs ?
Il ne faut pas oublier que les agresseurs sont aussi des victimes dans la plupart des cas. C'est pourquoi il est important d'expliquer aux victimes que répondre à la violence par la violence, c'est prendre le risque de devenir soi-même agresseur. Ces derniers sont souvent des jeunes en quête de popularité qui n'ont pas confiance en eux, ou sont dans une détresse psychologique. J'ai récemment eu le cas d'un jeune homme qui après une rupture difficile s'est mis à harceler son ex-compagne.
Au quotidien, comment empêcher ces violences et harcèlement ?
Il faut beaucoup informer sur le rôle primordial des témoins dans la dénonciation de ces violences. L'enquête du ministère de l'éducation nationale indique qu'un collégien sur cinq est concerné par la cyber-violence. Mais selon mes propres études, c'est plutôt 42 % des jeunes qui sont atteints au moins une fois dans l'année. Et près de la moitié d'entre eux sont à la fois victimes en ligne et dans la cour d'école. La majorité de la population collégienne est concernée par le phénomène, en tant qu'auteur, témoin ou victime.
L'étude du ministère montre une augmentation de la cyber-violence. A quoi est-elle due ?
A un plus large usage des réseaux sociaux. C'est pourquoi il faut sensibiliser les jeunes à en faire un usage positif, parce que contre l'usage lui-même, on ne peut rien faire. Le rapport issu de l'enquête EU Kids Online, montre que les parents français sont parmi les plus vigilants d'Europe, mais la France reste dans la moyenne des victimes de harcèlement. Cela prouve que la surveillance et le contrôle n'influent pas directement sur le harcèlement. Je ne suis pas pour une criminalisation à tout va. Le facteur le plus important de protection, c'est la médiation, le dialogue et l'information sur les risques.
Lorsque la violence s'exerce sur les réseaux sociaux, l'établissement scolaire est-il légitime pour intervenir ?
Oui, car l'établissement est responsable du bien-être de ses élèves. Les disputes émergent en général en milieu scolaire avant de se poursuivre sur Internet. Les études montrent qu'un jeune victime de harcèlement a une appréciation globalement négative de son établissement scolaire. Pour éviter d'avoir à affronter leur agresseur ou les moqueries de leurs camarades, les victimes évitent de retourner en cours, ce qui a pour effet l'aggravation de l'absentéisme, du décrochage, et pèse lourdement sur la réussite scolaire.
Au lancement de la campagne contre le harcèlement, l'ancien ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon avait bien spécifié qu'il était de la responsabilité des établissements de prendre en charge ce phénomène. Ils ne peuvent pas l'ignorer et doivent être attentifs aussi à ce qu'il se passe sur la Toile.
Que risque un agresseur vis-à-vis de son établissement et de la loi ?
L'établissement peut sanctionner, comme pour toute infraction au règlement intérieur. S'ensuit une convocation des parents. Il est aussi possible de faire intervenir l'équipe mobile de sécurité et d'organiser une rencontre avec le psychologue. Dans le cas du « happy slapping » (pratique qui consiste à filmer des violences gratuites), la loi prévoit jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 5 000 euros d'amende. Il y a des qualifications pénales de différents niveaux pour le harcèlement, mais dans tous les cas, une diffusion en ligne est considérée comme une circonstance aggravante.
Quels sont les dispositifs actuels de lutte contre la cyber-violence ?
Le Comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté coordonne différents projets. Il existe des guides d'information pour aider les professionnels. Et les élèves peuvent consulter le site Agir contre le harcèlement à l'école. Les établissements sont très sensibilisés. Ils mettent en place des campagnes contre le harcèlement avec des concours de clips vidéos et d'affiches par exemple. Certains pérennisent l'action sous forme d'ateliers tout au long de l'année.
Dans quelle direction la faire évoluer ?
Par la formation des jeunes. Si on veut qu'ils changent leurs pratiques, il faut les rendre actifs. Mettre en place des jeux de rôles, des saynettes, les faire réagir, les pousser à créer, à devenir eux-mêmes formateurs. Sensibiliser par de l'information c'est bien, leur niveau de connaissance augmente sur le moment, mais cela ne change pas les pratiques. Le plus problématique dans le harcèlement, c'est qu'on croit toujours que ça n'arrive qu'aux autres.
  • Matteo Maillard


L'étude du ministère montre une augmentation de la cyber-violence. A quoi est-elle due ?
A un plus large usage des réseaux sociaux. C'est pourquoi il faut sensibiliser les jeunes à en faire un usage positif, parce que contre l'usage lui-même, on ne peut rien faire. Le rapport issu de l'enquête EU Kids Online, montre que les parents français sont parmi les plus vigilants d'Europe, mais la France reste dans la moyenne des victimes de harcèlement. Cela prouve que la surveillance et le contrôle n'influent pas directement sur le harcèlement. Je ne suis pas pour une criminalisation à tout va. Le facteur le plus important de protection, c'est la médiation, le dialogue et l'information sur les risques.
Lorsque la violence s'exerce sur les réseaux sociaux, l'établissement scolaire est-il légitime pour intervenir ?
Oui, car l'établissement est responsable du bien-être de ses élèves. Les disputes émergent en général en milieu scolaire avant de se poursuivre sur Internet. Les études montrent qu'un jeune victime de harcèlement a une appréciation globalement négative de son établissement scolaire. Pour éviter d'avoir à affronter leur agresseur ou les moqueries de leurs camarades, les victimes évitent de retourner en cours, ce qui a pour effet l'aggravation de l'absentéisme, du décrochage, et pèse lourdement sur la réussite scolaire.
Au lancement de la campagne contre le harcèlement, l'ancien ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon avait bien spécifié qu'il était de la responsabilité des établissements de prendre en charge ce phénomène. Ils ne peuvent pas l'ignorer et doivent être attentifs aussi à ce qu'il se passe sur la Toile.
Que risque un agresseur vis-à-vis de son établissement et de la loi ?
L'établissement peut sanctionner, comme pour toute infraction au règlement intérieur. S'ensuit une convocation des parents. Il est aussi possible de faire intervenir l'équipe mobile de sécurité et d'organiser une rencontre avec le psychologue. Dans le cas du « happy slapping » (pratique qui consiste à filmer des violences gratuites), la loi prévoit jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 5 000 euros d'amende. Il y a des qualifications pénales de différents niveaux pour le harcèlement, mais dans tous les cas, une diffusion en ligne est considérée comme une circonstance aggravante.
Quels sont les dispositifs actuels de lutte contre la cyber-violence ?
Le Comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté coordonne différents projets. Il existe des guides d'information pour aider les professionnels. Et les élèves peuvent consulter le site Agir contre le harcèlement à l'école. Les établissements sont très sensibilisés. Ils mettent en place des campagnes contre le harcèlement avec des concours de clips vidéos et d'affiches par exemple. Certains pérennisent l'action sous forme d'ateliers tout au long de l'année.
Dans quelle direction la faire évoluer ?
Par la formation des jeunes. Si on veut qu'ils changent leurs pratiques, il faut les rendre actifs. Mettre en place des jeux de rôles, des saynettes, les faire réagir, les pousser à créer, à devenir eux-mêmes formateurs. Sensibiliser par de l'information c'est bien, leur niveau de connaissance augmente sur le moment, mais cela ne change pas les pratiques. Le plus problématique dans le harcèlement, c'est qu'on croit toujours que ça n'arrive qu'aux autres.

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