dimanche 2 janvier 2022

OBJECTIF:VAINCRE LE VIH/SIDA

Décryptage

Traitement du VIH : une injection tous les deux mois et basta

Dès ce mardi, les patients VIH éligibles et ceux qui le souhaitent pourront bénéficier d’une injection intramusculaire tous les deux mois. Une nouvelle avancée thérapeutique synonyme d’amélioration du quotidien.
par Charles Delouche-Bertolasi
publié le 21 décembre 2021 à 7h50
(mis à jour le 22 décembre 2021 à 13h15)


Bientôt terminé le comprimé quotidien ? Quarante ans après la découverte du virus responsable du sida, les personnes séropositives vont pouvoir gagner en confort. Dès ce mardi, il est désormais possible aux personnes séropositives de remplacer leur médicament quotidien par une injection, à renouveler tous les deux mois. Fred Bladou, 53 ans, militant à l’association AIDES et infecté en 1986, salue cette alternative. «Cela faisait très longtemps qu’il n’y avait pas eu d’innovation et de progrès dans la lutte contre le Sida, souligne-t-il. Passer d’un traitement quotidien à une injection tous les deux mois, c’est un vrai confort.»

Le Journal officiel a annoncé le remboursement de ce nouveau traitement le 17 décembre. Il avait obtenu une autorisation de mise sur le marché l’année dernière. En France, au cours d’essais cliniques, quelques centaines de patients avaient déjà pu expérimenter ce qui ressemble à une révolution thérapeutique. Des essais multiples qui ont montré l’efficacité de cette bithérapie injectable et démontrent, avec un recul d’environ deux ans, que le passage à cette solution injectable est tout aussi efficace que la prise de comprimés.

Une combinaison de deux antirétroviraux

Ce nouveau traitement résulte de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Le traitement est désormais disponible dans les pharmacies. Au lieu de prendre des cachets quotidiens, ce sera une injection intramusculaire des deux molécules tous les deux mois. L’injection se fera dans chaque fesse et les trois premières séances devront avoir lieu à l’hôpital. A l’issue de cette période de rodage, le patient pourra aller chercher son traitement en officine ou bien recevoir la piqûre à domicile de la part d’une infirmière agréée.

Il existe toutefois des conditions pour en bénéficier. La prise de certains antibiotiques empêche par exemple sa délivrance et il ne peut être administré qu’aux patients ayant une charge virale maîtrisée depuis six mois. Les six injections annuelles des deux molécules représentent un coût de 7 600 euros, entièrement pris en charge par la sécurité sociale. Toutefois, il est contre-indiqué chez les personnes dont la souche de VIH a connu des résistances et /ou des échecs thérapeutiques et chez les personnes sous traitement anticoagulant. Il n’est pas recommandé chez les femmes enceintes en raison d’un manque de données pendant les essais. Un point de vigilance est également souligné chez les personnes obèses ou en surpoids. Le traitement n’est pas contre-indiqué chez ces personnes mais à surveiller, car les rares échecs survenus lors des essais se sont produits chez des personnes avec un IMC (indice de masse corporelle) élevé.

Pour les personnes soucieuses de discrétion ou en quête d’un confort de vie, recevoir l’injection tous les deux mois est une pratique moins contraignante que la prise quotidienne d’une pilule. Elle permet notamment de limiter le risque d’oublis ou encore de voyager sans se soucier de manquer de comprimés. «Aujourd’hui encore, beaucoup de personnes cachent leurs cachets et sont victimes de stigmatisation. Pour les personnes précaires, celles qui n’ont pas un bon cadre de vie, ce traitement extrêmement facile à prendre va aussi leur permettre d’avoir un paquet de médicaments en moins à trimballer, explique Fred Bladou. Lui ne bénéficiera pas de ce nouveau traitement : «Les vieux séropositifs sont exclus car on a la chance d’avoir des traitements stabilisés.»

«Une amélioration en fonction des besoins et des modes de vie»

Dans sa revue trimestrielle baptisée Remaides, l’association AIDES a interrogé 581 personnes vivant avec le VIH quant à leur intérêt face à ce nouveau traitement. Le questionnaire qui leur a été adressé montre des résultats qui diffèrent en fonction des conditions de vie. Dans ces 581 personnes, nous trouvons une majorité d’hommes (79 %), 462 personnes nées en France (80 %). La moyenne d’âge des répondants est de 52 ans et pour 50 % d’entre eux l’année de découverte de l’infection au VIH se situe avant 2005. Par ailleurs, 48 % des personnes se disent très intéressées par ce nouveau traitement en injectable et 30 % sont assez intéressées. Le frein principal identifié dans cette étude est le déplacement à l’hôpital qui est contraignant pour 44 % des répondants.

«Notre enquête montre que ce sont les plus jeunes et plus les femmes que les hommes qui se disent intéressés, explique Franck Barbier, responsable parcours et programme au sein de l’association. Ça met en évidence le fait que le développement des médicaments ne peut pas être généralisé. Pendant des années, les traitements contre le VIH ont été faits sur des hommes blancs de quarante ans. Ensuite, on extrapolait ledit traitement au monde entier. Or, il faut raisonner en termes de population. Les injectables ne sont pas supérieurs aux comprimés mais peuvent mieux correspondre à certaines personnes.» Franck Barbier refuse toutefois tout excès face à cette innovation : «Les laboratoires ne manquent pas de parler de révolution mais c’est aux personnes de le dire. Ce qui est sûr, ce que ce traitement constitue une amélioration en fonction des besoins et des modes de vie.»

Professionnels de santé et militants associatifs rappellent l’importance du dépistage, après une année 2020 notamment marquée par les baisses de délivrance de la Prep (prophylaxie pré-exposition), un mode de protection ouvert en France depuis près de dix ans. Il s’agit, en effet, de prendre un traitement anti-VIH avant, pendant et après un rapport à risque, ou de le prendre en continu. Si ce traitement anti-VIH est correctement suivi, soit avant, pendant et après un rapport à risque, ou en continu, le risque d’être contaminé est quasi nul. D’après les données de Santé publique France, en 2020, on note encore que «30 % des infections au VIH ont été découvertes à un stade avancé, ce qui constitue une perte de chance en termes de prise en charge individuelle et un risque de transmission du VIH aux partenaires avant la mise sous traitement antirétroviral.» En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées par le VIH, dont près de 25 000 ne le savent pas, causant autour de 400 morts par an.

  COTE D’IVOIRE
Les ruptures d’antirétroviraux ne favorisent pas la PTME
Fulgence Zamblé

ABIDJAN , 30 oct (IPS) - Au centre de santé communautaire de Cocody-Anono, au sud-est d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, Bertine Bahi*, 32 ans, est assidue aux séances de sensibilisation sur la Prévention de la transmission mère-enfant (PTME) destinée aux femmes séropositives.

Dépistée séropositive, il y a deux mois, elle porte une grossesse de 20 semaines en octobre, mais Bahi n’a pas dévoilé son statut sérologique à son époux. ''En dépit des conseils de la sage-femme, c’est difficile d’en parler à mon mari. Si je le fais, je prends la porte'', affirme Bahi à IPS. ''Pour le moment, quand il y a des antirétroviraux (ARV) disponibles, je les prends en cachette à la maison''.

Suzanne Asseman*, 37 ans, ménagère à Agboville, dans le sud de la Côte d’Ivoire, a dû se rendre à Abidjan pour recevoir des ARV. Elle connaît son statut sérologique depuis juin 2012. Mais, lorsqu’elle a reçu sa dotation du mois d’octobre en ARV, elle venait d’en manquer pour cinq semaines de traitement.

Enceinte de sept mois, Asseman a toujours patienté une à deux semaines pour obtenir ses médicaments. Mais cette fois, l’attente a été longue. ''C’est difficilement que j’ai accepté de prendre des ARV. Et là où j’étais, les médicaments arrivaient en état de péremption. Je me dis qu’au lieu de continuer à courir après, je préfère arrêter'', confie-t-elle à IPS.

La stigmatisation connaît un regain et les ruptures régulières des ARV compliquent un peu plus la tâche aux patientes, souligne Rolande Yao, assistance sociale dans un centre de PTME à Attécoubé (centre d’Abidjan).

Selon Yao, le dépistage des femmes enceintes a souvent des effets négatifs dans des couples. ''Lorsqu’un homme est informé du statut sérologique positif de sa femme, il la soupçonne d’être infidèle'', déclare Yao à IPS. ''Non seulement il refuse de se faire dépister lui-même, mais aussi, il répudie la femme''.

Yao indique que sept femmes sur dix, sont confrontées à la répudiation et malgré les interventions du personnel médical, elles ne sont plus acceptées par leur mari.

Selon l’assistance sociale, l’une des conséquences de cette situation est que très souvent, des femmes enceintes dépistées séropositives, changent de site de consultation - volontairement ou non - et refusent le dépistage dans le nouveau centre de santé où elles se rendent.

La stigmatisation est telle que de nombreuses femmes enceintes dépistées préfèrent garder le silence. Une fois dépistées séropositives, certaines femmes ''deviennent des cas perdus'' parce qu’elles échappent au contrôle médical rigoureux, ajoute Yao.

Selon Cyriaque Ako, coordonnateur du projet 'Mother to Child', initié par un consortium d’ONG basées à Abidjan, ces cas perdus se retrouvent généralement chez des guérisseurs traditionnels.

A Yopougon, la commune la plus peuplée du pays, ces femmes préfèrent aller chez des guérisseurs, rapporte Ako, dont le projet vise à ramener, depuis deux ans, 15.000 ménages des quartiers précaires vers des centres de santé et de dépistage volontaire.

Il explique l’attitude de ces femmes par le fait que la politique de la PTME n’est pas encore accessible à la majorité des femmes enceintes. ''Ce sont 56 pour cent des sites de consultation qui n’offraient pas de services de PTME depuis 2010'', souligne Ako.

Dans son rapport 2013 sur les progrès réalisés contre le SIDA, l’ONUSIDA indique qu’en Côte d’Ivoire, trois femmes enceintes sur dix, vivant avec le VIH, ne reçoivent pas d’antirétroviraux. Et 17 pour cent des décès maternels sont dus au VIH.

Le ministère de la Santé, dans un rapport national 2012 indiquait que des progrès notables ont été réalisés dans la PTME, avec l’accès gratuit aux ARV en Côte d’Ivoire. Le ministère affirme que 50 pour cent des femmes enceintes séropositives reçoivent actuellement des ARV, contre 46 pour cent en 2010. Et le nombre de sites offrant les services de PTME est passé de 554 en 2009 à 652 en 2010.

Selon l’ONUSIDA, le nombre de personnes séropositives est de 450.000 environ en 2013, dont la moitié sont des femmes, tandis que le taux de prévalence du VIH se situe à 3,2 pour cent dans ce pays d’Afrique de l’ouest, peuplé de quelque 20 millions d’habitants.

Mais, les organisations anti-SIDA constatent que depuis la fin de la crise postélectorale de 2011-2012, les personnes vivant avec le VIH semblent abandonnées. Elles tirent régulièrement la sonnette d’alarme sur les ruptures répétées d’ARV.

L’une des principales causes de la pénurie d’ARV, selon les ONG, a été la désorganisation du système sanitaire pendant une décennie de crise politique après une rébellion armée dans le nord et l’ouest du pays, et en particulier pendant la guerre civile postélectorale (2010-2011).

A cette période, les ports ivoiriens - Abidjan et San Pedro - étaient sous embargo, comme les armes aussi, afin de contraindre l’ancien président Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir après son échec électoral. Conséquence: les médicaments commandés en Europe ne pouvaient plus être acheminés en Côte d'Ivoire. Ensuite, pendant les affrontements, plusieurs infrastructures sanitaires ont été pillées et fermées momentanément, selon les ONG.

''Nos conseillers communautaires et les médecins prescripteurs sont obligés de mentir aux patients car il n'y a pas assez d’antirétroviraux disponibles à la Pharmacie de la santé publique'', explique Yaya Coulibaly, président du Réseau ivoirien des personnes vivant avec le VIH (RIP+), basé à Abidjan. Même la Névirapine 200, prescrite généralement pour les femmes séropositives enceintes, est en rupture de stock, dit-il.

Coulibaly admet cependant que par moments, des ARV sont disponibles en abondance dans certains centres de santé et en rupture dans d’autres, ce qui pose un problème de distribution. Au ministère de la Santé, ajoute-t-il, une réforme de la pharmacie publique est en cours pour réorganiser la distribution des ARV.

Après l’accouchement, l’allaitement maternel exclusif ou l’allaitement au lait artificiel sont proposés aux mères séropositives, selon une sage-femme, malgré la préférence de l’UNICEF pour l’allaitement maternel exclusif. Mais, à cause des problèmes financiers pour acheter du lait artificiel, les femmes préfèrent l’allaitement maternel, même s’il n’est pas toujours exclusif.

Louis Vigneault-Dubois, chargé de communication à UNICEF-Côte d’Ivoire explique à IPS: ''En dépit de la stigmatisation, nous préconisons toujours l’allaitement maternel exclusif sur six mois, pour mieux protéger la mère et l’enfant. Mais nous savons que cela est difficile''.

Aminata Bamba*, 45 ans, est séropositive, dépistée au huitième mois de sa quatrième grossesse. Dans un centre de PTME de Cocody à Abidjan, avec son bébé de quatre mois séronégatif, elle indique à IPS: ''J’ai opté pour un allaitement exclusif au sein. Au départ, ce n’était pas facile, mais le suivi des sages-femmes m’a aidée à continuer... J’espère aller jusqu’au bout''.

*Ce sont des noms d’emprunt pour protéger l’identité des personnes. (FIN/2013)

http://ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=7835&utm_medium=referral&utm_source=pulsenews
Traitement précoce 10:22

Enfant née séropositive sans trace du sida après 18 mois sans traitement

Jean-Louis Santini/AFP
(AP-Keystone)
L’enfant américaine de 3 ans née séropositive et traitée aussitôt avec des antirétroviraux ne montre toujours aucune trace du sida après 18 mois sans traitement, ont indiqué mercredi des chercheurs, confortant l’espoir de guérison des nouveau-nés avec une thérapie précoce
Il s’agit du premier cas connu à ce jour d’une guérison «fonctionnelle» d’un nourrisson infecté par sa mère séropositive. Il avait été dévoilé en mars. La petite fille avait reçu des antirétroviraux moins de 30 heures après sa naissance, beaucoup plus tôt que ce qui est normalement fait pour les nouveau-nés, dont le risque de contamination est élevé.
Ce traitement précoce explique probablement la guérison fonctionnelle de la fillette, âgée aujourd’hui de 3 ans. Le traitement a bloqué la formation de réservoirs viraux difficiles à traiter, selon les chercheurs. Ces cellules contaminées «dormantes» relancent l’infection chez la plupart des personnes séropositives quelques semaines après l’arrêt des antirétroviraux.
«Nos observations suggèrent que cette rémission n’est pas un hasard mais probablement le résultat d’une thérapie antivirale agressive très précoce qui a empêché le VIH de s’établir dans les cellules immunitaires de l’enfant», souligne le Dr Deborah Persaud, virologue au centre hospitalier Johns-Hopkins, principal auteur de cette étude parue dans le New England Journal of Medicine, et qui continue à suivre la petite fille.
Les tests avaient montré une diminution progressive de la présence virale dans le sang du nouveau-né jusqu’à ce que le virus soit indétectable 29 jours après la naissance.
L’enfant, née dans le Mississippi, a été traitée avec des antirétroviraux jusqu’à ses 18 mois, âge à partir duquel les médecins ont perdu sa trace pendant dix mois. Pendant toute cette période, elle n’a pas reçu de traitement antirétroviral.
Etude clinique
Aucun des tests sanguins effectués par la suite n’a permis de détecter la présence du VIH. Seules des traces du virus ont été mises en évidence par des analyses génétiques, mais elles n’étaient pas suffisantes pour sa réplication.
Ce cas de «guérison apparente» va donner lieu, début 2014, à une étude clinique financée par des fonds fédéraux pour tester une thérapie antirétrovirale précoce chez des nouveau-nés séropositifs.
Plus de 260 000 enfants sont contaminés par leur mère chaque année, surtout dans les pays en développement, malgré les avancées importantes qui empêchent cette transmission dans 98% des cas par des traitements antirétroviraux durant la grossesse.
La seule guérison complète officielle du sida reconnue au monde est celle de l’Américain Timothy Brown, dit patient de Berlin, déclaré guéri après une greffe de moelle osseuse d’un donneur présentant une mutation génétique rare empêchant le virus de pénétrer dans les cellules immunitaires. Cette greffe visait à traiter une leucémie.
Mais, soulignent les virologues, ce traitement très lourd n’est pas envisageable pour les 33 millions de séropositifs dans le monde.
La suppression de la charge virale du VIH sans traitement est rare. Elle est observée dans moins de 0,5% des adultes infectés, appelés «contrôleurs». Leur système immunitaire empêche la réplication du virus et le rend cliniquement indétectable.
Une étude présentée en 2012 révélait que 14 adultes séropositifs en France mis peu après leur infection (8 à 10 semaines) sous antirétroviraux pendant près de trois ans continuaient à «contrôler» leur infection, sept ans après, sans ces traitements.
La petite fille «guérie» du Mississippi ne présente aucune des caractéristiques immunitaires de ces «contrôleurs», souligne le Dr Persaud, confirmant l’efficacité potentielle d’une thérapie antivirale précoce.
Mais les virologues se montrent prudents.
«A la question de savoir si l’enfant est guérie, la meilleure réponse à ce stade est: «Peut-être», écrit le virologue Scott Hammer, de l’Université Columbia à New York, dans un éditorial publié dans le «New England Journnal of Medicine».
Cette incertitude s’explique par le besoin d’un suivi à long terme sans traitement et l’imprécision de la mesure des réservoirs viraux, précise-t-il.
http://letemps.ch/Page/Uuid/13e9980e-3c6d-11e3-9f63-acf06ceb3cca/Enfant_n%C3%A9e_s%C3%A9ropositive_sans_trace_du_sida_apr%C3%A8s_18_mois_sans_traitement#.UmklblMraQo



Réduire la propagation du sida par la circoncision ?

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le


Un programme de circoncision volontaire à grande échelle a permis de réduire très sensiblement le taux de nouvelles infections par le virus du sida (VIH) dans un bidonville sud-africain, souligne une
étude publiée mardi 3 septembre.
"L'effet protecteur de la circoncision sur le risque d'être infecté par le VIH chez l'homme avait déjà été montré dans un essai clinique réalisé en 2005 en Afrique du Sud, et confirmé par des essais au Kenya et en Ouganda, mais nous n'avions pas la preuve jusqu'à présent que la méthode était utilisable dans la vraie vie" et à grande échelle, a dit à l'AFP le Pr Bertran Auvert qui a dirigé la nouvelle étude publiée dans la revue américaine en ligne Plos Medicine.
Conduite par des chercheurs français, américains et sud-africains entre 2007 et 2011 dans le bidonville d'Orange Farm en Afrique du Sud, elle a consisté à proposer une circoncision gratuite et médicalisée à tous les hommes âgés de plus de quinze ans. Plus de 20 000 circoncisions ont été réalisées au total.
PRÉCONISATION DE L'OMS
En interrogeant un échantillon de quelque 3 000 hommes, les chercheurs ont découvert une réduction du taux de nouvelles infections chez les hommes circoncis allant de 57 à 61 % par rapport aux non-circoncis, alors même que les comportements sexuels (usage du préservatif, nombre de partenaires) n'étaient pas différents dans les deux groupes.
La circoncision s'est avérée particulièrement efficace chez les 15-29 ans, les chercheurs estimant qu'en l'absence du programme de circoncision, le nombre d'infections par le VIH aurait été de 28 % plus élevé dans cette tranche d'âge (19 % pour l'ensemble de la population étudiée). "L'étude montre qu'il est possible d'obtenir ce résultat en seulement quelques années, y compris dans des populations où la circoncision n'est pas une pratique usuelle, comme les pays d'Afrique australe et orientale où se concentrent 50 % de l'épidémie mondiale de sida", commente le Pr Auvert.
Le résultat est publié alors que des programmes de circoncision débutent dans 14 pays d'Afrique, à la suite de préconisations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'Onusida qui recommandent depuis 2007 la circoncision comme stratégie de prévention additionnelle du VIH.
TRANSFORMATION DE LA MUQUEUSE
L'effet protecteur résulterait d'une réduction considérable, grâce à la circoncision, de la surface de peau comportant de nombreuses cellules immunitaires (cellules dentritiques) très sensibles au VIH, ainsi que d'une transformation de la muqueuse. Après l'opération, une couche de cellules semblables à celles qui recouvrent la peau se forme sur la muqueuse, limitant l'entrée du VIH.
"Compte tenu de l'impact observé dans cette étude (...) la généralisation de la circoncision doit plus que jamais être une priorité de santé publique en Afrique australe et de l'Est" ajoute pour sa part le Pr Jean-Paul Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS).
Pour le Pr Auvert, le succès des programmes de circoncision pourrait réduire l'épidémie mondiale de sida d'environ 25 %. "Chaque fois qu'on fait 5 circoncisions, on évite une infection par le VIH dans les quinze ans qui viennent" estime-t-il.
Lire (édition abonnés) : "Virus du sida : les nouveaux défis"

Sida : 8,2 % des malades à risque ont des rapports non-protégés

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
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Le VIH, virus responsable du sida, a été isolé en 1983.

Près de 8,2 % des porteurs de VIH ayant un risque élevé de transmettre le sida ont un comportement sexuel à risque, selon une étude française publiée mardi 2 juillet dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). D'après ces données, une partie des sondés a reconnu avoir eu "au moins une pénétration non protégée dans les douze derniers mois".

"Les analyses seront poursuivies pour mieux comprendre ce qui se joue dans ce sous-groupe à haut risque, et en particulier chez les immigrés d'Afrique subsaharienne qui sont les plus concernés par ce phénomène", commentent les auteurs de l'article, principalement des chercheurs de l'Inserm.
En effet, d'après l'enquête, 12 % des hommes porteurs du VIH et originaires d'Afrique subsaharienne ont une pratique à risque (contre 8,7 % pour la catégorie des homosexuels). Les chercheurs précisent "qu'aucune différence" n'a été relevée dans la proportion de ceux qui ont des rapports non protégés entre la catégorie des porteurs ayant un risque élevé de transmettre le virus et celle des personnes considérées comme à "risque faible".
15 000 À 30 000 PERSONNES IGNORENT ÊTRE CONTAMINÉES
La grande majorité des porteurs du VIH se déclarent sexuellement actifs avec au moins un rapport sexuel au cours des 12 derniers mois pour 71 %. 62,5 % se disent en couple stable. Dans cette dernière population, environ 20 % déclarent ne pas toujours utiliser de préservatifs alors que seulement l'un des deux partenaires est porteur du VIH (proportion identique dans les couples hétérosexuels et gay).
En France, sur 150 000 porteurs du VIH, de 15 000 à 30 000 personnes ignorent qu'elles sont contaminées, tandis que 6 100 personnes ont appris leur séropositivité en 2011, selon des données de l'Institut de veille sanitaire (InVS). Dans le monde, 34 millions de personnes vivent avec le VIH/sida, d'après des données de l'Organisation mondiale de la santé. On estime qu'environ 2,5 millions de personnes sont infectées chaque année et qu'1,8 million en meurent.
L'enquête Vespa2 a été menée sous l'égide de l'ANRS (Agence nationale de recherche sur le sida) entre avril 2011 et janvier 2012 sur un échantillon (considéré comme représentatif de la "diversité de la population suivie pour infection par VIH") de 3 022 personnes vivant avec le virus du sida et suivies à l'hôpital.

 

Trop d’enfants naissent encore avec le VIH

Les contaminations mère-enfant continuent de baisser en Afrique du Sud. (Keystone)
La 7e Conférence de l’Association internationale du sida débute ce dimanche en Malaisie. Réduire le nombre de bébés séropositifs nés de mère infectée reste un enjeu majeur
Le 18 juin est venu au monde un enfant porteur d’espoir: ce bébé est le millionième, en Afrique, à être né séronégatif alors que sa mère est infectée par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Cette annonce, bien que positive, cache une situation disparate dans les pays touchés par l’épidémie. Ce sera l’un des thèmes dont débattront du 30 juin au 3 juillet, à Kuala Lumpur, les spécialistes mondiaux du sida, rassemblés par l’International Aids Society (IAS). L’occasion de faire le point sur les programmes de prévention, en particulier ceux concernant la transmission «verticale» du virus, soit la contamination des enfants par les mères séropositives.
La naissance de ce millionième bébé séronégatif survient alors que le plan d’urgence américain pour la lutte contre le sida (Pepfar) fête ses 10 ans. Ce programme, qui soutient le traitement de plus de cinq millions de personnes séropositives dans le monde, s’est intensifié il y a peu grâce à une collaboration avec l’Unicef et l’Onusida, qui a lancé en 2011 un Plan mondial de prévention de la transmission mère-enfant. «Les objectifs du Plan mondial sont, pour 2015, d’éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et de maintenir leurs mères en vie», explique Marcos Sahlu, de l’Onusida. Ce programme concerne en premier lieu les 22 pays où vivent 90% des femmes enceintes séropositives (21 pays africains et l’Inde). A 1000 jours de la date butoir des objectifs de ce plan, le premier rapport est encourageant. Le nombre des nouvelles infections à VIH chez les enfants africains a baissé en moyenne de 38% (l’Inde n’a pour l’instant pas communiqué ses chiffres).
«Les contaminations ont certes baissé dans beaucoup de pays, mais les résultats sont très disparates, détaille Marcos Sahlu. Seuls sept pays ont réussi à dépasser les 50% de baisse des nouvelles infections chez les enfants.» Parmi ces nations: l’Afrique du Sud, où la prise de conscience, associée à des engagements politiques forts et un système de santé meilleur que dans la plupart des pays voisins, a produit des résultats probants (diminution de 63% des contaminations). Mais c’est le Ghana qui a montré la plus grande baisse (–76%) des naissances de bébés séropositifs entre 2009 et 2012. Lanterne rouge du Plan mondial, le Nigeria, où les chiffres indiquent une stagnation, voire une aggravation de la situation depuis 2009. «Un tiers des enfants qui naissent aujourd’hui infectés par le VIH sont Nigérians, déplore Marcos Sahlu. Ils étaient 60 000 en 2012!»
Ces différences importantes entre pays sont souvent liées à la «maturité de l’épidémie de sida», explique une des responsables du Plan mondial de l’Onusida, Karusa Kiragu. Les nations qui sont les moins réactives sont celles qui ne sont confrontées au VIH que depuis quelques années et où le virus ne touche encore qu’une frange de la population.
La lutte contre la transmission verticale du VIH passe inévitablement par les traitements antirétroviraux. «Cela fait une vingtaine d’années que l’on sait que traiter les mères empêche la contamination des ­bébés», rappelle Matthias Cavassini, responsable de la consultation ambulatoire du service des maladies infectieuses au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Les pays qui affichent les plus grosses diminutions de contaminations mère-enfant sont ceux qui ont déployé les efforts les plus importants pour favoriser l’accès des femmes enceintes aux traitements. En trois ans, la couverture antirétrovirale a ainsi triplé chez elles au Ghana. L’accès au traitement mais surtout son suivi régulier restent encore problématiques. Et cela même dans les pays qui montrent de fortes diminutions des contaminations mère-enfant. Si la prise en charge des futures mamans s’est améliorée, c’est le suivi de la mère et de l’enfant qui pose souvent des difficultés. «Un nombre important de mères ne reviennent pas en consultation après la naissance. Et elles n’ont alors plus de traitement», dit Karusa Kiragu. Une situation qui conduit souvent au décès des mamans; 33 000 en 2012. «Idéalement, nous voudrions diminuer de moitié les décès maternels dus au sida d’ici à 2015», rappelle Marcos Sahlu.
A cela s’ajoute la contamination des enfants au cours de l’allaitement lorsque les mères arrêtent leur traitement (50 à 70% des nouvelles infections), et la non-prise en charge des petits nouvellement infectés. «Il est inconcevable que seuls un tiers des 1,7 million d’enfants africains infectés par le VIH soient traités», s’insurge Karusa Kiragu.
 http://letemps.ch/Page/Uuid/fa29b0ca-e01e-11e2-b696-f54b31e0a64b#.Uc7Iftj2QYU

Le dépistage doit être facilité

Trop de cas sont encore diagnostiqués à un stade avancé de la maladie
L’importance des antirétroviraux dans la lutte contre l’épidémie de VIH ne concerne pas que les contaminations verticales mais aussi la transmission du virus entre adultes. «Cela a mis du temps à être admis, mais on sait aujourd’hui qu’une personne séropositive qui suit son traitement régulièrement et dont la charge virale est indétectable depuis des mois n’est pas contagieuse», rappelle Matthias Cavassini, du CHUV. Interrogé sur l’intérêt des traitements antirétroviraux administrés de manière préventive aux personnes séronégatives mais appartement à des populations à risques, le médecin vaudois ne cache pas sa perplexité: «Les quelques études menées sur ces stratégies «préventives» montrent une efficacité très variable. Et éthiquement, est-il convenable de traiter des personnes non infectées avec une efficacité médiocre alors que traiter des personnes infectées est très efficace?»
Sur le continent africain, outre l’amélioration de l’accès au traitement, l’attention se porte sur la circoncision. Elle pourrait se révéler une aide non négligeable dans la limitation de la propagation du virus. «Cette intervention chirurgicale est simple, rapide et peu coûteuse, dit Matthias Cavassini. Or trois études ont confirmé qu’elle diminue pour les hommes le risque d’être contaminé de 55%.»
La prévention passe aussi par une connaissance par chacun de son statut sérologique. «Diminuer la transmission du virus implique une amélioration du dépistage, rappelle-t-il. En Suisse, encore un tiers des nouveaux cas sont diagnostiqués au stade sida! Cela signifie que les personnes sont contaminées et contagieuses depuis des années.»
 http://letemps.ch/Page/Uuid/f9c1aad4-e01e-11e2-b696-f54b31e0a64b/Le_d%C3%A9pistage_doit_%C3%AAtre_facilit%C3%A9#.Uc7IoNj2QYU

Lutte contre le VIH/SIDA : Les Premières dames africaines à l’école japonaise

Publié le mercredi 5 juin 2013  |  Le Democrate


En
© Présidence par David Zamblé
En Visite au japon pour la 5eme TICAD: Mme Dominique Ouattara au déjeuner offert par l`épouse du Premier Ministre Japonais
Photo: La Première Dame, Mme Dominique Ouattara saluant la Reine du Swaziland




A l’occasion de la TICAD V (Conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique), un programme spécial a été concocté pour les Premières Dames d’Afrique.
En effet, le ministère des Affaires Etrangères du Japon en collaboration avec le centre japonais pour les Echanges Internationaux ont organisé, le 1 er juin dernier à l’Annex Hall, Pacifico Yokohama un symposium international autour du thème : « Parlons du SIDA : les Défis communs de l’Afrique et du Japon ».

Autour de la table une quinzaine de Premières Dames venues du continent, au rang desquelles Madame Dominique Ouattara de la Côte d’Ivoire. Présence remarquée des Premières Dames du Ghana, du Gabon, du Mali, du Zimbabwe, de la Namibie etc. Et de l’épouse du secrétaire général de l’Onu, Madame Ban Soo-Taek. Madame Akie Abe, Première Dame du Japon s’est dit honorée par la présence de ses pairs. Elle a rappelé que l’objectif de ce symposium est de faire reculer le Sida en Afrique. Elle a été marquée personnellement par la situation des enfants atteints de VIH lors d’une visite d’un centre en Namibie.

Pour sa part, Mme Penehupifo Pohamba, Présidente de l’organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH/SIDA (OPDAS) et ar ailleurs Première Dame de la Namibie, a exprimé au nom de ses pairs, sa gratitude à la First Lady du Japon pour l’attention dont elles ont bénéficié au pays du soleil levant.

Selon la Présidente de OPDAS, la lutte contre le VIH/SIDA est une mission que les Premières Dames se sont assigné. C’est pourquoi, elle a demandé à ses sœurs de s’impliquer davantage dans le plaidoyer et dans la recherche d’une solution durable contre cette pandémie. « Nous avons besoin de tous les soutiens », a plaidé la Présidente de l’OPDAS à l’endroit du Japon et de tous les autres partenaires présents. A l’en croire, cette organisation de Premières Dames ne fonctionne pour le moment qu’avec les cotisations de ses membres.

Jan Beagle, Directeur exécutif adjoint ONUSIDA a dressé un tableau du VIH/SIDA en Afrique non sans souligner que les actions engagées par son organisme donnent une lueur d’espoir. « Il est possible de réduire la transmission mère-enfant du VIH/SIDA», a-t-il indiqué. C’est pourquoi, les partenaires présents ont été invités à multiplier les initiatives.

Les Premières Dames ont, en outre, assisté à des exposés enrichissants sur l’implication du Japon dans la lutte contre le Vih/Sida. Elles ont suivi de bout en bout un exposé sur le thème :
« Traduire l’expérience des communautés vulnérables dans les politiques sur le VIH/SIDA au Japon ». Exposé présenté par Sachiko, Professeur à l’université Kyorin. Ensuite : « Lutter contre la stigmatisation : la communauté Gay à Tokyo ». Exposé présenté par Hiroshi Hasegawa, Représentant du Réseau japonais des personnes vivant avec le VIH/SIDA.

Misa Maeda, Co-directeur du Projet de la TICAD V a clos la série des exposés avec « Le rôle et la possibilité de la jeunesse dans les activités de lutte contre le VIH.

En clair, selon les différentes communications, le succès relatif du Japon repose sur la patience, l’endurance et le respect de la diversité.Les représentants de la société civile africaine et japonaise ont ensuite joint leur voix au concert de la lutte contre la pandémie du siècle.
Pour sa part Madame Dominique Ouattara a exprimé sa joie d’avoir pris part à cette rencontre enrichissante pour la Côte d’Ivoire.

Rappelons que la Première Dame ivoirienne dans le cadre de la lutte contre le SIDA, apporte un appui aux structures de prise en charge du VIH. Des actions directes sont posées en faveur des personnes infectées et affectées. Dans le futur hôpital Mère-Enfant de sa fondation Children Of Africa, une place est notamment accordée aux enfants vivant avec cette maladie.

Info : Sercom



Les premières dames d’Afrique et du Japon participent à un symposium sur la lutte contre le SIDA
Publié le: 3/6/2013  |

  Lutte contre le VIH/SIDA : Les Premières Dames africaines à l’école japonaise

Publié le lundi 3 juin 2013  |  Le Patriote


En
© Présidence par David Zamblé
En Visite au japon pour la 5eme TICAD: Mme Dominique Ouattara au déjeuner offert par l`épouse du Premier Ministre Japonais. photo:La Première Dame, Mme Dominique Ouattara en compagnie de la Première Dame du Mali, Mme Dioncounda Traoré et l`épouse du Premier Ministre Japonais


Partager son expérience avec les Premières Dames africaines dans le cadre de la lutte contre VIH/SIDA. C’est ce qui a été fait à l’occasion de la TICAD V (Conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique) à travers un programme spécial concocté à l’intention des Premières Dames d’Afrique. Le ministère des Affaires Etrangères du Japon, en collaboration avec le centre japonais pour les Echanges Internationaux, a organisé, le 1 er juin, à l’Annex Hall, Pacifico Yokohama, un symposium international autour du thème : « Parlons du SIDA : les Défis communs de l’Afrique et du Japon ». Autour de la table, une quinzaine de Premières Dames venues du continent, au rang desquelles, Madame Dominique Ouattara de la Côte d’Ivoire. Présence remarquée des Premières Dames du Ghana, du Gabon, du Mali, du Zimbabwe, de la Namibie, etc. Et de l’épouse du secrétaire général de l’Onu, Madame Ban Soo-Taek. Honorée par la présence de ses paires, Madame Akie Abe, Première Dame du Japon a rappelé que l’objectif de ce symposium est de faire reculer la pandémie du Sida sur le continent africain. Elle a expliqué avoir été marquée personnellement par la situation des enfants atteints de VIH, lors de la visite d’un centre, en Namibie. Pour sa part, Mme Penehupifo Pohamba, Présidente de l’organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH/SIDA (OPDAS), par ailleurs Première Dame de la Namibie, a exprimé au nom de ses paires, sa gratitude à la First Lady du Japon pour l’attention dont elles ont bénéficié au Pays du Soleil Levant. Selon la Présidente de OPDAS, la lutte contre le VIH/SIDA est une mission que les Premières Dames se sont assignées. Aussi a-t-elle demandé à ses s?urs présentes, de s’impliquer davantage dans le plaidoyer et la recherche d’une solution durable contre la pandémie.« Nous avons besoin de tous les soutiens », a dit la Présidente de l’OPDAS à l’endroit du Japon et de tous les autres partenaires présents. Car cette organisation de Premières Dames ne fonctionne pour le moment qu’avec les cotisations de ses membres. Pour sa part, Jan Beagle, Directeur exécutif adjoint ONUSIDA a dressé le tableau du VIH/SIDA en Afrique, non sans souligner que les actions engagées par son organisme donnent une lueur d’espoir.« Il est possible de réduire la transmission mère-enfant du VIH/SIDA», a relevé avec beaucoup d’optimisme, Jan Beagle. C’est pourquoi les partenaires présent dont l’organisation des Premières Dames, OPDAS ont été invités à multiplier les initiatives. Les Premières Dames ont, en outre, assisté à des exposés enrichissants sur l’implication du Japon dans la lutte contre le Vih/Sida. Elles ont suivi plusieurs exposés avec de nombreux thèmes : « Traduire l’expérience des communautés vulnérables dans les politiques sur le VIH/SIDA au Japon », présenté par Sachiko, Professeur de l’université Kyorin ; « Lutter contre la stigmatisation : la communauté Gay à Tokyo », présenté par Hiroshi Hasegawa, Représentant du Réseau japonais des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Quant à Misa Maeda, Co-directeur du Projet de la TICAD V a clos la série des exposés avec « Le rôle et la possibilité de la jeunesse dans les activités de lutte contre le VIH ». Au vu des différentes communications, le succès relatif du japon repose sur la patience, l’endurance et le respect de la diversité. Les représentants de la société civile africaine et japonaise ont ensuite joint leur voix au concert de la lutte contre la pandémie du siècle. Pour sa part, Dominique Ouattara a exprimé sa joie d’avoir pris part à cette rencontre qu’elle a trouvée enrichissante pour la Côte d’Ivoire. La Première Dame ivoirienne, dans le cadre de la lutte contre le SIDA, fait du plaidoyer, apporte un appui aux structures de prise en charge du VIH. Des actions directes sont posées en faveur des personnes infectées et affectées. Dans le futur hôpital Mère-Enfant de sa fondation Children Of Africa, une place est notamment accordée au cas des enfants vivant avec cette maladie. Le lendemain, la Première Dame du Japon a offert à ses hôtes un déjeuner.

JEA  http://news.abidjan.net/h/461116.html

Quasi-victoire contre le sida

http://letemps.ch/Page/Uuid/96376fb4-c627-11e2-ba47-5fc21444577b/Quasi-victoire_contre_le_sida#.UaJ_z9jSsVU 

Michel Sidibé: «A l’avenir, on peut imaginer un médicament contre le sida à prendre seulement une fois par semaine.» (Véronique Botteron)
Michel Sidibé: «A l’avenir, on peut imaginer un médicament contre le sida à prendre seulement une fois par semaine.» (Véronique Botteron)
Il y a trente ans, le VIH, responsable de la pandémie qui fera des millions de morts, était identifié. Depuis, des progrès énormes ont été effectués pour diminuer les infections et offrir un accès aux traitements moins onéreux. Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, pense qu’on se dirige vers la fin de la maladie
En mai 1983, il y a tout juste trente ans, des chercheurs français identifiaient le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du sida. La maladie a fait autour de 35 millions de morts ­entre son apparition en 1981 et aujourd’hui. Mais le combat contre le sida a également beaucoup progressé au cours de ces dernières ­années. Le nombre de nouvelles infections a diminué et l’accès aux traitements s’est démocratisé, notamment sur le continent africain, le plus durement touché par la maladie. Autant d’indicateurs positifs qui font dire au Malien Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, qu’il sera un jour possible de maîtriser l’épidémie. Créé en 1995 et basé à Genève, l’organisme qu’il dirige a pour vocation de fédérer l’action des différentes agences de l’ONU intervenant dans la lutte contre le sida.
Le Temps: Comment se porte
la lutte contre le sida?
Michel Sidibé: Je dirais que nous sommes passés d’une période de désespoir à une période d’espoir. Le monde a pris conscience qu’il fallait stopper la pandémie, et cela s’est traduit par une énorme augmentation des ressources mobilisées. Il y a douze ans, moins de 300 millions de dollars étaient alloués à la lutte contre le sida au niveau mondial; on parle désormais de 17 milliards de dollars. Cela a notamment permis d’augmenter la couverture thérapeutique. Il y a dix ans, moins de 300 000 personnes étaient sous traitement, aujourd’hui elles sont 9 millions. Grâce à ces traitements, nous avons sauvé des vies: la réduction de la mortalité au cours des cinq dernières années est d’au moins 30% en Afrique. Ce qui veut dire que nous avons évité à un nombre considérable d’enfants de devenir orphelins. Les nouvelles infections ont également marqué le pas. Trente-cinq pays ont ainsi réduit de plus de 25% les infections chez les jeunes. Dans certains pays comme l’Ethiopie, on peut même parler d’une diminution de 90% des infections dans la population générale, toutes classes d’âge confondues. Cela montre que lorsque les ressources sont utilisées de manière efficace, on obtient des résultats.
– Concrètement, quelles sont les mesures qui ont permis de réduire le nombre d’infections?
– Plusieurs facteurs sont entrés en jeu. D’abord, on a brisé la conspiration du silence. Les populations qui pensaient auparavant que c’était une honte d’avoir le sida ont commencé à demander de l’aide. De nombreux programmes ont aussi mis les jeunes au cœur de la réponse à la maladie, en leur offrant un plus grand accès à l’éducation sexuelle. Mais il y a aussi les dernières découvertes: on sait maintenant qu’une personne mise sous traitement très tôt a 96% de risque en moins d’infecter d’autres personnes qu’un malade qui n’est pas soigné correctement. C’est un professeur de médecine suisse [Bernard Hirschel, de l’Université de Genève, ndlr] qui l’a annoncé avant tout le monde; il avait pressenti que le traitement serait étroitement associé à la prévention. On peut aussi citer les programmes de promotion de la circoncision: on sait que dans les populations où on la pratique, le risque d’infection est réduit de plus de 60% chez les hommes.
– Vous avez des objectifs ambitieux dans la lutte contre la transmission de la maladie de la mère
à l’enfant.
– Je souhaiterais pouvoir un jour m’asseoir sous mon manguier à Bamako et me dire que plus aucun enfant ne naît avec le virus du sida. Nous avons lancé un programme dans cet objectif en 2011, et il a déjà permis de réaliser d’importants progrès. Il y a quatre ans, plus de 430 000 enfants naissaient chaque année avec le sida; aujourd’hui, ils sont 300 000. Il y a donc eu dans le monde une réduction de 30% des transmissions de la mère à l’enfant. Dans certains pays comme l’Afrique du Sud, le Swaziland ou le Botswana, ce type de transmission a même pratiquement disparu. Je tiens à insister sur le fait qu’il s’agit, d’un point de vue économique, d’un excellent investissement. Avec 100 dollars, on peut stopper la transmission de la mère à l’enfant; alors que si celui-ci naît avec la maladie, sa prise en charge coûtera 300 000 dollars, rien qu’en médicaments.

– On estime aujourd’hui qu’il reste environ 7 millions de personnes éligibles à un traitement par antirétroviraux qui n’y ont pas accès. Que faire?
– Il y a douze ans, le traitement coûtait 15 000 dollars par malade et par an et personne ne pensait que les pays pauvres y auraient accès. Mais depuis, grâce au plaidoyer de la société civile et à l’accord des sociétés pharmaceutiques, on a développé les médicaments génériques et on dispose désormais de traitements à 80 dollars. Il faut continuer à poser cette question du bien commun et de l’accès au soin du plus grand nombre. L’autre défi consiste à mettre au point des médicaments simplifiés, comme celui qui a été récemment introduit en Afrique du Sud, qui permet aux patients de ne prendre qu’une pilule par jour. Il faut savoir qu’il y a quelques années seulement, les malades devaient avaler 18 pilules par jour! A l’avenir, on peut même imaginer un médicament contre le sida à prendre seulement une fois par semaine, ou même par mois…
– Comment financer le combat mondial contre le sida?
– Le paradigme du financement a complètement changé ces dernières années. L’Onusida a mis en garde les pays du Sud contre leur forte dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure et les a encouragés à s’approprier la lutte contre le sida. Cela a porté ses fruits puisque plus de 80 pays ont augmenté de plus de 50% leur propre budget alloué à cette fin. Aujourd’hui, la majeure partie des 17 milliards de dollars rassemblés chaque année contre le sida provient de fonds domestiques. Et on voit désormais des pays comme la Chine, l’Inde ou l’Afrique du Sud financer en grande partie eux-mêmes le combat contre la maladie.
– Quelle est votre vision de l’avenir de l’épidémie?
– Aujourd’hui, il faut percevoir le sida comme une épidémie multiple, car chaque région du monde présente des spécificités. En Russie, par exemple, l’infection par le VIH concerne surtout les personnes qui s’injectent de la drogue. Ce n’est pas la même épidémie qu’en Afrique du Sud, où il faut concentrer les efforts sur les jeunes filles et lutter contre les violences qui leur sont faites. En comprenant bien la nature de chaque épidémie, on peut investir de manière efficace. Grâce à cette approche et avec l’appui de la recherche, je suis persuadé qu’il sera possible d’offrir un traitement à toutes les personnes qui ont en besoin et de faire disparaître les transmissions entre la mère et l’enfant d’ici à 2015. On dira peut-être que je suis un rêveur, mais je pense que l’on se dirige actuellement vers la fin, non pas du VIH, mais du sida. Cela signifie que le virus continuera d’exister, mais que les gens ne seront pratiquement plus malades à cause de lui.

«Il faut traiter le sida plus tôt et plus fort»

Paul Benkimoun paris
La biologiste française Françoise Barré-Sinoussi a reçu en 2008 avec son compatriote Luc Montagnier le prix Nobel de médecine. (Keystone)
La biologiste française Françoise Barré-Sinoussi a reçu en 2008 avec son compatriote Luc Montagnier le prix Nobel de médecine. (Keystone)
Le virus responsable du sida, le VIH, a été découvert il y a trente ans, en mai 1983. La virologue Françoise-Barré-Sinoussi, qui a participé à sa description, revient à l’occasion de cet anniversaire sur les pistes explorées des scientifiques contre la maladie.
Il y a trente ans, le 20 mai 1983, la virologue Françoise Barré-Sinoussi était première signataire d’un article publié dans la prestigieuse revue américaine Science , décrivant l’identification du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du sida. Alors que l’Institut Pasteur, où elle travaille toujours, s’apprête à célébrer, par un colloque scientifique, trente ans de recherche sur le VIH, la chercheuse, récompensée avec Luc Montagnier en 2008 par le Prix Nobel de médecine, évoque les perspectives de la lutte contre une pandémie qui a fait plus de 28 millions de morts depuis son apparition, en 1981.
– Depuis le début de l’épidémie, la mise au point d’un vaccin a été présentée comme possible en une dizaine d’années. Y croyez-vous encore, après les échecs successifs des grands essais vaccinaux?
Françoise Barré-Sinoussi: Je crois toujours que nous pourrons arriver à un vaccin contre le VIH, mais, pour cela, il faudra faire bouger les dogmes sur lesquels repose la recherche dans ce domaine. Nous devons ouvrir de nouvelles voies, car tous les candidats vaccins, tous les vecteurs pour les transporter, élaborés à partir d’une approche empirique, ont été des échecs. En 2007, l’essai international STEP a été interrompu devant l’absence de protection obtenue. Jusqu’alors, l’idée était: on tente et on verra, car beaucoup des vaccins efficaces aujourd’hui ont été développés de cette manière. Le problème est que cela ne marche pas dans le cas du VIH. Lorsque des résultats ont été obtenus, comme avec l’essai «Thaï», mené à partir de 2003 en Thaïlande sur 16 000 hommes et femmes, ils sont restés modestes.
– Quelles peuvent être ces nouvelles pistes?
– Elles viendront d’un retour à la recherche fondamentale, mais, je le répète, à condition que les chercheurs s’affranchissent des dogmes. La protection conférée par les vaccins classiques repose sur l’induction d’anticorps neutralisants, qui bloquent la pénétration du virus dans les cellules. Aucun des vaccins contre le VIH n’a pu produire ce type d’anticorps. En revanche, nos connaissances ont avancé sur les anticorps d’un autre genre. Comme pour d’autres maladies, pour lesquelles nous avons du mal à mettre au point un vaccin (paludisme, hépatite C, tuberculose…), nous devons comprendre quelle peut être la meilleure réponse pour protéger les malades.
J’aime la démarche consistant à identifier sur les vaccins qui marchent – comme celui de la fièvre jaune – les premiers signaux de la réponse immunitaire, afin de pouvoir les comparer aux tentatives qui ont échoué sur le VIH. Nous devons également apprendre des travaux qui ont révélé une sous-catégorie d’anticorps particuliers chez des sujets vivant avec le VIH, et chez lesquels l’infection paraît bloquée. Nous en sommes encore à débroussailler.
– A quelle échéance de tels travaux pourraient-ils déboucher?
– Je ne m’amuserai pas à faire des pronostics sur une date.
– Que retenez-vous des trois décennies écoulées?
– Cette histoire est le plus bel exemple de ce que l’on appelle la recherche translationnelle: toute la recherche est là pour aboutir à des outils applicables au diagnostic, au traitement et à la prévention pour les personnes affectées par la maladie. Cet esprit a été présent depuis le début avec le VIH. Nous avons été confrontés à une période dramatique, où les personnes infectées tombaient comme des mouches. D’habitude, les chercheurs en laboratoire, comme moi, ne sont pas en contact avec les malades. Là, des liens et des histoires se sont noués. Cela nous a fait nous remettre en question. Le contact permanent avec les représentants des patients et la société civile a fait évoluer les priorités des programmes de recherche. Je ne pourrais plus me passer de ce contact aujourd’hui.
– Le milieu des scientifiques travaillant sur le VIH et la Société internationale sur le sida (IAS), que vous présidez, a toujours eu un ton très militant…
– Quand on est scientifique et que l’on essaye de donner le maximum le plus vite possible pour que les outils de prévention, de diagnostic et de traitement soient accessibles partout et que l’on voit que cela n’est pas le cas, c’est insupportable. Cela rend agressif et cela ne s’atténue pas avec le temps… Mais notre voix, jointe à celle des militants associatifs, a porté davantage.
– En 2012, l’IAS a lancé l’initiative «Vers une rémission dans l’infection VIH». Quel est l’objectif?
– Notre objectif est d’accélérer la recherche multidisciplinaire, en intégrant recherche fondamentale, clinique, sciences sociales… Cette initiative, contrairement à d’autres, ne part pas des bailleurs et des agences internationales, mais des scientifiques. Nous souhaitons obtenir des financements sur des appels d’offres ciblés, car nous avons à résoudre une question majeure: comment accéder pratiquement aux patients séropositifs et leur proposer les outils existants, qui permettent aujourd’hui de donner une espérance de vie quasi normale? Cela a un coût important, mais tout démontre que c’est la voie à suivre. D’autant que la lutte contre le VIH permet, dans de nombreux pays, de tirer les systèmes de santé vers le haut, en développant parallèlement des programmes de santé plus globaux. Cette stratégie a un coût exponentiel – car, en outre, les malades vivent de plus en plus longtemps –, mais elle est rentable.
– Les conceptions sur la meilleure manière de traiter les personnes vivant avec le VIH ont fluctué au fil des années. Comment la conçoit-on à présent?
– Il y a le problème du moment où mettre le malade sous antirétroviraux. Nous savons à présent que le VIH pénètre très tôt dans différents compartiments de l’organisme et constitue des réservoirs où il reste à l’état latent… jusqu’au moment où il sera de nouveau activé. C’est pour cela que nous devons traiter plus tôt et plus fort qu’auparavant. Mais il reste à résoudre les difficultés posées par un traitement qui reste un traitement à vie. En France, les patients de la cohorte «Visconti», traités dans les dix semaines après l’infection et pendant trois ans pour la plupart, contrôlent toujours leur infection. Pour certains, sept ans après l’arrêt de leur traitement. C’est encourageant.
http://letemps.ch/Page/Uuid/a192fff0-c16c-11e2-b752-1660ab60c758/Il_faut_traiter_le_sida_plus_t%C3%B4t_et_plus_fort#.UZuxxErJLEM

Méthodologie — Stratégies concertées IST-SIDA
Deux outils méthodologiques principaux sont mobilisés dans le cadre des Stratégies concertées et adaptés au processus : la Gestion de cycle de projet (Office de Coopération EuropeAid, 2004) et la méthode PRECEDE-PROCEED de Green et Kreuter(1) (2005).

La Gestion de cycle de projet

La Gestion de cycle de projet est une méthode de planification, c’est-à-dire «une méthode rationnelle et logique de concevoir et de réaliser des activités et des services de santé en mobilisant de façon organisée des ressources appropriées» (Pineault & Daveluy, 1995). Elle définit les étapes d’un programme (voir figure 1), à savoir l’analyse de la situation, l’élaboration d’un plan opérationnel, l’identification des moyens humains et matériels, la mise en oeuvre et l’évaluation. Des étapes supplémentaires (journées stratégique et scientifique) ont été ajoutées dans le cycle des Stratégies concertées. Le travail de mise à jour réalisé en 2008-2009 et présenté dans le document « Une analyse commune pour l’action » correspond au début du second cycle, le premier s’étant déroulé entre les années 2004 et 2008. Chacune des étapes présentées sur la figure 1 se déroule selon un processus participatif associant les acteurs concernés par la mise en oeuvre des activités.
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La méthode PRECEDE-PROCEED

La méthode PRECEDE-PROCEED permet d’analyser les problématiques en tenant compte de leur nature multifactorielle. Les comportements, l’éducation, l’environnement, le cadre institutionnel, les variables sociodémographiques et biologiques sont autant de types de déterminants d’une problématique que cet outil permet de catégoriser. Pour chaque public cible, l’analyse de situation (phase PRECEDE) est réalisée en étapes successives. A chaque étape correspond la construction d’un diagnostic (voir figure 2) :
  • Le diagnostic épidémiologique et social, qui permet de définir les contours spécifiques de la problématique pour chaque public en recherchant des données épidémiologiques concernant les IST/Sida d’une part et des données et constats relatifs aux conditions de vie du public, d’autre part.
  • Le diagnostic comportemental qui consiste à identifier les comportements du public cible et des divers acteurs, services et milieux de vie spécifiques et généralistes en lien avec ce public qui contribuent à la problématique. Il aboutit à un système d’acteurs et d’action régulé ou SAAR (Parent, 2006).
  • Les diagnostics démographique, éducationnel, environnemental et institutionnel qui permettent de mettre en relation des déterminants de ces trois catégories avec les comportements des différents acteurs.
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Les données utilisées pour construire les diagnostics sont issues de travaux de recherche quantitative et qualitative d’une part et de constats de terrain dressés par les acteurs, d’autre part.
La phase de planification (phase PROCEED) consiste à construire un cadre logique qui définit les stratégies d’intervention et les activités à partir de l’analyse de situation. Pour chaque public cible, un objectif spécifique est défini à partir de la problématique. Ensuite, les comportements des acteurs sont traduits en objectifs opérationnels. Enfin, des activités éducationnelles, environnementales et institutionnelles sont définies à partir des déterminants correspondants. La figure 3 illustre le passage de l’étape PRECEDE à l’étape PROCEED. Une fois les objectifs et activités formulés, les activités sont passées en revue afin d’identifier si elles sont effectivement mises en oeuvre et par quels acteurs. Des critères et indicateurs d’évaluation sont définis ainsi que les sources d’information disponibles pour recueillir des données d’évaluation.
Méthodologie PRECEDE-PROCEED
Figure 3 : Passage de l'étape d'analyse de situation PRECEDE à celle de planification PROCEED
Une analyse cohérente des comportements et de leurs déterminants aboutit donc à un système, cohérent lui aussi, d’objectifs opérationnels et d’activités. Cette approche permet, à partir d’une analyse de situation la plus exhaustive possible, d’identifier l’ensemble de l’action à mener mais aussi les limites de cette action, dans la mesure où tous les déterminants identifiés ne peuvent être modifiés.
La démarche est participative en ce qu’elle mobilise, de la phase d’analyse de situation jusqu’à la mise en oeuvre, des panels représentatifs d’acteurs en lien avec la problématique. Elle adopte une vision systémique dans l’analyse et l’action dans la mesure où elle prend en compte l’ensemble des composantes des problématiques (acteurs, comportements, déterminants) et leurs interactions, dans toute leur complexité. Ces deux éléments ont conduit à la construction d’un cadre conceptuel et méthodologique innovant de Gestion de cycle de projet participative et systémique (GCPPS).

Sources

  • Office de Coopération EuropeAid. Lignes directrices. Gestion du cycle de projet. Bruxelles : Commission européenne, 2004. [retour en haut]
  • Pineault R., Daveluy C. La planification de la santé. Montréal : Editions nouvelles, 1995. [retour en haut]
  • Parent F. Déterminants éducationnels et facteurs favorables à une meilleure adéquation entre formation et compétences attendues des professionnels de la santé dans les organisations de santé en Afrique. Etude sur la gestion et le développement des ressources humaines en santé. Thèse de doctorat. Ecole de Santé Publique de l’ULB, Bruxelles, 2006. www.ulb.ac.be/esp/peda-sp/ [retour en haut]

(1) L’acronyme PRECEDE signifie «Predisposing, Reinforcing and Enabling Constructs in Educational/Environment Diagnosis and Evaluation» ou «facteurs prédisposants, facilitants et de renforcement identifiés par le diagnostic éducationnel et environnemental et évaluation de ce diagnostic». L’acronyme PROCEED signifie «Policy, Regulatory and Organizational Contructs in Educational and Environmental Development» ou «Politiques, réglementations et organisations dans le développement éducationnel et environnemental». [r
http://www.strategiesconcertees.be/presentation-scss/methodologie
Lutte contre le VIH : Le venin d’abeilles, un remède
 
Publié le mercredi 20 mars 2013  |  Le Democrate

Des chercheurs américains ont déclaré avoir trouvé le moyen de stopper la propagation du VIH dans l’organisme grâce à une toxine présente dans le venin d’abeilles, combinée à des nanoparticules.

Indispensables pour notre biodiversité, les abeilles pourraient également être d’une grande utilité dans l’élaboration de traitements médicaux. Selon des chercheurs de la Washington University, leur venin aurait la capacité de détruire le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Déjà réputé efficace contre de nombreuses pathologies (affections rhumatismales, les arthrites chroniques) il contiendrait une toxine, la mélittine, qui agirait contre les cellules infectées. La mélittine serait capable de percer l’enveloppe protectrice du VIH ou d’autres virus, pour ensuite le détruire. Une propriété qui avait déjà fait ses preuves, avec l’aide de traitements antirétroviraux. Mais, les chercheurs précisent que cette toxine n’est pas tout à fait viable : elle ne fait pas la différence entre les cellules saines et les cellules tumorales, au point de s’attaquer à tout l’organisme.

Une alternative aux antirétroviraux ?

Ils ont alors eu l’idée de fusionner la toxine avec des nanoparticules, dont le rôle est de protéger les cellules de toute infection. Celles-ci jouent ainsi le rôle de “pare-chocs” moléculaires en rebondissant sur les cellules saines pour ne cibler que les cellules infectées. Actuellement testé en laboratoire, ce traitement aurait l’avantage de détruire le virus au lieu de freiner sa propagation, comme le font les traitements antirétroviraux. Si cette découverte est encore loin d’être commercialisée, les scientifiques parlent déjà d’élaborer un gel vaginal à but préventif. “Nous espérons que dans les endroits où le VIH est largement répandu, les gens puissent utiliser ce gel pour stopper l’infection initiale”, précisent-ils dans un communiqué. Si des essais cliniques s’avèrent concluants, le traitement pourrait même être utilisé contre d’autres pathologies, à l’instar de l’hépatite B ou C, car leurs enveloppes protectrices sont elles aussi vulnérables à la mélitine.

Etienne Atta (Source NotreMonde.net)
http://news.abidjan.net/h/454626.html épidémie 10:44

Méthodologie — Stratégies concertées IST-SIDA

Deux outils méthodologiques principaux sont mobilisés dans le cadre des Stratégies concertées et adaptés au processus : la Gestion de cycle de projet (Office de Coopération EuropeAid, 2004) et la méthode PRECEDE-PROCEED de Green et Kreuter(1) (2005).

La Gestion de cycle de projet

La Gestion de cycle de projet est une méthode de planification, c’est-à-dire «une méthode rationnelle et logique de concevoir et de réaliser des activités et des services de santé en mobilisant de façon organisée des ressources appropriées» (Pineault & Daveluy, 1995). Elle définit les étapes d’un programme (voir figure 1), à savoir l’analyse de la situation, l’élaboration d’un plan opérationnel, l’identification des moyens humains et matériels, la mise en oeuvre et l’évaluation. Des étapes supplémentaires (journées stratégique et scientifique) ont été ajoutées dans le cycle des Stratégies concertées. Le travail de mise à jour réalisé en 2008-2009 et présenté dans le document « Une analyse commune pour l’action » correspond au début du second cycle, le premier s’étant déroulé entre les années 2004 et 2008. Chacune des étapes présentées sur la figure 1 se déroule selon un processus participatif associant les acteurs concernés par la mise en oeuvre des activités.
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La méthode PRECEDE-PROCEED

La méthode PRECEDE-PROCEED permet d’analyser les problématiques en tenant compte de leur nature multifactorielle. Les comportements, l’éducation, l’environnement, le cadre institutionnel, les variables sociodémographiques et biologiques sont autant de types de déterminants d’une problématique que cet outil permet de catégoriser. Pour chaque public cible, l’analyse de situation (phase PRECEDE) est réalisée en étapes successives. A chaque étape correspond la construction d’un diagnostic (voir figure 2) :
  • Le diagnostic épidémiologique et social, qui permet de définir les contours spécifiques de la problématique pour chaque public en recherchant des données épidémiologiques concernant les IST/Sida d’une part et des données et constats relatifs aux conditions de vie du public, d’autre part.
  • Le diagnostic comportemental qui consiste à identifier les comportements du public cible et des divers acteurs, services et milieux de vie spécifiques et généralistes en lien avec ce public qui contribuent à la problématique. Il aboutit à un système d’acteurs et d’action régulé ou SAAR (Parent, 2006).
  • Les diagnostics démographique, éducationnel, environnemental et institutionnel qui permettent de mettre en relation des déterminants de ces trois catégories avec les comportements des différents acteurs.
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Les données utilisées pour construire les diagnostics sont issues de travaux de recherche quantitative et qualitative d’une part et de constats de terrain dressés par les acteurs, d’autre part.
La phase de planification (phase PROCEED) consiste à construire un cadre logique qui définit les stratégies d’intervention et les activités à partir de l’analyse de situation. Pour chaque public cible, un objectif spécifique est défini à partir de la problématique. Ensuite, les comportements des acteurs sont traduits en objectifs opérationnels. Enfin, des activités éducationnelles, environnementales et institutionnelles sont définies à partir des déterminants correspondants. La figure 3 illustre le passage de l’étape PRECEDE à l’étape PROCEED. Une fois les objectifs et activités formulés, les activités sont passées en revue afin d’identifier si elles sont effectivement mises en oeuvre et par quels acteurs. Des critères et indicateurs d’évaluation sont définis ainsi que les sources d’information disponibles pour recueillir des données d’évaluation.
Méthodologie PRECEDE-PROCEED
Figure 3 : Passage de l'étape d'analyse de situation PRECEDE à celle de planification PROCEED
Une analyse cohérente des comportements et de leurs déterminants aboutit donc à un système, cohérent lui aussi, d’objectifs opérationnels et d’activités. Cette approche permet, à partir d’une analyse de situation la plus exhaustive possible, d’identifier l’ensemble de l’action à mener mais aussi les limites de cette action, dans la mesure où tous les déterminants identifiés ne peuvent être modifiés.
La démarche est participative en ce qu’elle mobilise, de la phase d’analyse de situation jusqu’à la mise en oeuvre, des panels représentatifs d’acteurs en lien avec la problématique. Elle adopte une vision systémique dans l’analyse et l’action dans la mesure où elle prend en compte l’ensemble des composantes des problématiques (acteurs, comportements, déterminants) et leurs interactions, dans toute leur complexité. Ces deux éléments ont conduit à la construction d’un cadre conceptuel et méthodologique innovant de Gestion de cycle de projet participative et systémique (GCPPS).

Sources

  • Office de Coopération EuropeAid. Lignes directrices. Gestion du cycle de projet. Bruxelles : Commission européenne, 2004. [retour en haut]
  • Pineault R., Daveluy C. La planification de la santé. Montréal : Editions nouvelles, 1995. [retour en haut]
  • Parent F. Déterminants éducationnels et facteurs favorables à une meilleure adéquation entre formation et compétences attendues des professionnels de la santé dans les organisations de santé en Afrique. Etude sur la gestion et le développement des ressources humaines en santé. Thèse de doctorat. Ecole de Santé Publique de l’ULB, Bruxelles, 2006. www.ulb.ac.be/esp/peda-sp/ [retour en haut]

(1) L’acronyme PRECEDE signifie «Predisposing, Reinforcing and Enabling Constructs in Educational/Environment Diagnosis and Evaluation» ou «facteurs prédisposants, facilitants et de renforcement identifiés par le diagnostic éducationnel et environnemental et évaluation de ce diagnostic». L’acronyme PROCEED signifie «Policy, Regulatory and Organizational Contructs in Educational and Environmental Development» ou «Politiques, réglementations et organisations dans le développement éducationnel et environnemental». [r
http://www.strategiesconcertees.be/presentation-scss/methodologie

Sida: nouvel espoir avec le 1er cas de guérison d’un jeune enfant

Jean-Louis Santini/AFP

Le premier cas de guérison apparente d’un jeune enfant contaminé à la naissance avec le virus du sida (VIH) transmis par sa mère séropositive non traitée, annoncé dimanche aux Etats-Unis, conforte l’espoir de pouvoir vaincre cette infection dévastatrice
Le virus n’a pas été complètement éradiqué mais sa présence est tellement faible que le système immunitaire de l’organisme peut le contrôler sans traitement antirétroviral, ont expliqué les chercheurs qui ont présenté ce cas à la 20e Conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) réunie ce week-end à Atlanta (Géorgie).
La seule guérison complète officielle reconnue au monde est celle de l’Américain Timothy Brown, dit le patient de Berlin. Il a été déclaré guéri après une greffe de moelle osseuse d’un donneur présentant une mutation génétique rare empêchant le virus de pénétrer dans les cellules. Cette greffe visait à traiter une leucémie.
Dans le cas de l’enfant pouvant désormais contrôler sans traitement son infection, il avait reçu des antirétroviraux moins de 30 heures après sa naissance, soit beaucoup plus tôt que ce qui est normalement fait pour les nouveau-nés à haut risque d’être contaminés.
Ce traitement précoce explique probablement sa guérison «fonctionnelle» en bloquant la formation de réservoirs viraux difficiles à traiter, selon ces chercheurs.
Ces cellules contaminées «dormantes» relancent l’infection chez la plupart des personnes séropositives dans les quelques semaines après l’arrêt des antirétroviraux.
«Faire une thérapie antirétrovirale chez les nouveau-nés très tôt pourrait permettre d’obtenir une très longue rémission sans antirétroviraux en empêchant la formation de ces réservoirs viraux cachés», souligne le Dr Deborah Persaud, une virologue du Centre des enfants de la faculté du Centre hospitalier universitaire Johns Hopkins à Baltimore (Maryland, est), principal auteur de cette étude clinique.
C’est ce qui s’est apparemment passé avec cet enfant, estime cette chercheuse.
Les tests avaient montré une diminution progressive de la présence virale dans le sang du nouveau-né jusqu’à ce que le virus soit indétectable 29 jours après la naissance.
L’enfant a été traité avec des antirétroviraux jusqu’à 18 mois, âge à partir duquel les médecins ont perdu sa trace pendant dix mois. Pendant cette période, il n’a pas eu de traitement antirétroviral.
Aucun des tests sanguins effectués ensuite n’a détecté la présence du VIH (virus de l’immunodéficience humaine). Seules des traces du virus ont été détectées par des analyses génétiques mais pas suffisantes pour sa réplication.
La suppression de la charge virale du VIH sans traitement est excessivement rare, étant observée dans moins de 0,5% des adultes infectés, appelés «contrôleurs», dont le système immunitaire empêche la réplication du virus et le rend cliniquement indétectable, précisent ces virologues.
Une étude présentée en juillet à la conférence internationale sur le sida à Washington avait indiqué que 12 patients en France de la «cohorte dite de Visconti» infectés avec le VIH et mis peu après leur infection (8 à 10 semaines) sous antirétroviraux pendant près de trois ans, continuaient à contrôler leur infection six ans après sans traitement.
Selon les virologues, le cas du jeune enfant apparemment guéri pourrait changer la pratique médicale actuelle en mettant en lumière le potentiel d’un traitement antirétroviral très tôt après la naissance pour ces nouveau-nés à haut risque.
Mais, soulignent ces chercheurs, le premier objectif est la prévention pour empêcher la transmission de la mère à l’enfant.
Les traitements antirétroviraux des femmes enceintes permettent actuellement d’éviter de transmettre le virus à l’enfant dans 98% des cas, précisent-ils.
Elle pourrait bénéficier aux quelque 300 000 enfants nés séropositifs chaque année dans le monde, pour la plupart dans les pays pauvres où seulement 60% des femmes enceintes infectées avec le VIH bénéficient d’un traitement antirétroviral.
La recherche a été financée par les Instituts nationaux de la santé et l’American Foundation for AIDS Research.
http://letemps.ch/Page/Uuid/15367f64-849f-11e2-9a7c-b82a39145aa8|1#.UTR84DfxN-I

Un nouveau-né infecté pratiquement guéri du Sida

AFP
Mis en ligne le 03/03/2013
Il ne s'agit pas d'une éradication du virus, mais du fait que sa présence est tellement faible que le système immunitaire de l'organisme peut le contrôler sans traitement antirétroviral, expliquent les virologues.
Une équipe de virologues américains a annoncé dimanche le premier cas de guérison fonctionnelle d'un enfant contaminé à la naissance avec le virus du sida (VIH) transmis par sa mère séropositive non traitée.
Il ne s'agit pas d'une éradication du virus mais du fait que sa présence est tellement faible que le système immunitaire de l'organisme peut le contrôler sans traitement antirétroviral, expliquent les virologues.
La seule guérison complète officielle reconnue au monde est celle de l'Américain Timothy Brown dit le patient de Berlin. Il a été déclaré guéri après une greffe de moelle osseuse d'un donneur présentant une mutation génétique rare empêchant le virus de pénétrer dans les cellules. Cette greffe visait à traiter une leucémie.
Dans le cas de l'enfant pouvant désormais contrôler sans traitement son infection, il avait reçu des antirétroviraux moins de 30 heures après sa naissance.
Ce traitement précoce explique probablement sa guérison fonctionnelle en bloquant la formation de réservoirs viraux difficiles à traiter, selon les chercheurs qui ont présenté ce cas à la 20è conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) réunie ce week-end à Atlanta (Géorgie).
Ces cellules contaminées "dormantes" relancent l'infection chez la plupart des personnes séropositives dans les quelques semaines après l'arrêt des antirétroviraux.
Des bébés traités très tôt
"Faire une thérapie antirétrovirale chez les nouveau-nés très tôt pourrait permettre d'obtenir une très longue rémission sans antirétroviraux en empêchant la formation de ces réservoirs viraux cachés", souligne le Dr Deborah Persaud, une virologue du Centre des enfants de la faculté du centre hospitalier universitaire Johns Hopkins à Baltimore (Maryland, est), principal auteur de cette étude clinique.
C'est ce qui s'est apparemment passé avec cet enfant, estime cette chercheuse. Les tests avaient montré une diminution progressive de la présence virale dans le sang du nouveau-né jusqu'à ce que le virus soit indétectable 29 jours après la naissance.
L'enfant a été traité avec des antirétroviraux jusqu'à 18 mois, âge à partir duquel les médecins ont perdu sa trace pendant dix mois. Pendant cette période il n'a pas eu de traitement antirétroviraux.
Les médecins ont procédé alors à une série de tests sanguins dont aucun n'a détecté la présence de VIH dans le sang.
La suppression de la charge virale du VIH sans traitement est excessivement rare étant observée dans moins de O,5% des adultes infectés dont le système immunitaire empêche la réplication du virus et le rend cliniquement indétectable, précisent ces virologues.
Selon eux, ce cas pourrait changer la pratique médicale actuelle en mettant en lumière le potentiel d'un traitement antirétroviral très tôt après la naissance d'enfants à haut risque.
Mais soulignent ces chercheurs le premier objectif est d'empêcher la transmission de la mère à l'enfant.
Les traitements antirétroviraux de la mère permettent actuellement d'éviter de transmettre le virus au foetus dans 98% des cas, précisent-ils.
La recherche a été financée par les Instituts nationaux de la santé et l'American Foundation for AIDS Research. http://www.lalibre.be/societe/sciences-sante/article/800711/un-nouveau-ne-infecte-pratiquement-gueri-du-sida.html

Virus du Sida : guérison "fonctionnelle" d'un enfant contaminé à la naissance

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

Le virus de l'immunodéficience humaine, agent causal du sida, a été isolé en 1983.

Une équipe de chercheurs a présenté, dimanche 3 mars aux Etats-Unis, le premier cas de guérison apparente d'une jeune enfant contaminée à la naissance avec le virus du sida (VIH) transmis par sa mère. Le virus n'a pas été complètement éradiqué mais sa présence est tellement faible que le système immunitaire de l'organisme peut le contrôler sans traitement antirétroviral, ont expliqué les scientifiques et médecins lors de la 20e conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes réunie ce week-end à Atlanta (Géorgie).

De nouveaux tests devront être pratiqués pour voir si ce traitement peut s'appliquer à d'autres enfants à haut risque. La seule guérison complète officielle reconnue au monde est celle de l'Américain Timothy Brown, dit le patient de Berlin. Il a été déclaré guéri après une greffe de moelle osseuse d'un donneur présentant une mutation génétique rare empêchant le virus de pénétrer dans les cellules. Cette greffe visait à traiter une leucémie.
ACCÉLÉRER LA PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE


La pédiatre Hannah Gay, de l'université du Mississippi, a pris en charge le nouveau-né quelques heures après sa naissance.
Dans le cas de la jeune enfant originaire du Mississippi, et née d'une mère séropositive non traitée, elle avait été prise en charge par la pédiatre Hannah Gay, de l'hôpital universitaire de Jackson, et avait reçu une trithérapie moins de trente heures après sa naissance, avant même que les examens en laboratoire confirment qu'elle était infectée. Ce traitement précoce explique probablement sa guérison "fonctionnelle" en bloquant la formation de réservoirs viraux difficiles à traiter, selon ces chercheurs.
Ces cellules contaminées "dormantes" relancent l'infection chez la plupart des personnes séropositives dans les quelques semaines après l'arrêt des antirétroviraux. "Faire une thérapie antirétrovirale chez les nouveau-nés très tôt pourrait permettre d'obtenir une très longue rémission sans antirétroviraux en empêchant la formation de ces réservoirs viraux cachés", souligne Deborah Persaud, virologue du centre hospitalier universitaire Johns-Hopkins à Baltimore (Maryland), la principale auteure de cette étude clinique.
VERS DE NOUVELLES PRATIQUES MÉDICALES
Les tests avaient montré une diminution progressive de la présence virale dans le sang du nouveau-né jusqu'à ce que le virus soit indétectable vingt-neuf jours après la naissance. L'enfant a été traitée avec des antirétroviraux jusqu'à dix-huit mois, avant de disparaître pendant dix mois durant lesquels elle n'a pas été soignée. A son retour, les médecins ont effectué des examens sanguins standard qui n'ont pas détecté la présence de VIH. Seules des traces du virus ont été repérées par des analyses génétiques mais pas suffisantes pour sa réplication.
La suppression de la charge virale du VIH sans traitement est excessivement rare, étant observée chez moins de 0,5 % des adultes infectés. Une étude présentée en juillet à la conférence internationale sur le sida à Washington avait indiqué que 12 patients en France infectés avec le VIH et mis peu après leur infection (huit à dix semaines) sous antirétroviraux pendant près de trois ans continuaient à contrôler leur infection six ans après sans traitement.
Selon les virologues, le cas de la jeune enfant apparemment guérie pourrait changer la pratique médicale actuelle en mettant en lumière le potentiel d'un traitement antirétroviral très tôt après la naissance pour ces nouveau-nés à haut risque. Mais, soulignent ces chercheurs, le premier objectif est la prévention pour empêcher la transmission de la mère à l'enfant. Les traitements antirétroviraux des femmes enceintes permettent actuellement d'éviter de transmettre le virus à l'enfant dans 98 % des cas, précisent-ils.
http://www.lemonde.fr/sante/article/2013/03/04/sida-guerison-fonctionnelle-d-un-enfant-contamine-a-la-naissance_1842054_1651302.html

Plan national 2012-2015 pour l’élimination de la transmission mère-enfant du vih-sida/Mme Dominique Ouattara (1ère Dame de Côte d’Ivoire) :"Aucun enfant ne doit naître avec le vih/sida"

Publié le mercredi 14 novembre 2012  |  Le Nouveau Réveil


Santé
© Présidence par Zamblé
Santé : La Première Dame a présidé au lancement du Plan national 2012-2014 de l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH
Mardi 13 novembre 2012. Abidjan, Espace CRRAE-UMOA. La Première Dame, Mme Dominique Ouattara préside la cérémonie de lancement du Plan National d’élimination de la Transmission Mère-Enfant du VIH




La cérémonie de lancement du Plan national 2012-2015 pour l’élimination de la transmission mère-enfant du vih/sida a été placée sous la présidente de la première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, présidente de l’Ong Children of Afrcia. Le mardi 13 novembre 2012, au Plateau, elle a pris l’engagement d’enrayer la propagation du vih : "Nous avons le pouvoir d’enrayer la propagation du Vih, en prévenant ce mode de contamination inacceptable. De nos jours, aucun enfant ne doit naitre avec le vih-sida. C’est en cela que le plan 2012-2013 pour l’élimination de la transmission mère-enfant explique ce que les acteurs doivent faire, ce que les agents de santé doivent faire et ce que la communauté doit faire". La présidente de Children of Africa n’a pas omis la question des moyens : "Les moyens existent, comme en témoignent les stratégies proposées par ce plan, et nous ne devons ménager aucun effort pour les rendre disponibles dans nos sociétés et communautés. Je ne doute pas un instant que la mise en œuvre du plan nécessite des ressources humaines". Dominique Ouattara a réitéré sa confiance aux sages-femmes qui peuvent "changer le cours de l’épidémie en protégeant les nouveau-nés de l’infection au vih". Pour la réalisation de ce plan, c’est "l’union de tous nos efforts à ceux de la communauté internationale, pour notre contribution singulière à l’édification de la forteresse anti vih pour la survie de notre pays" qu’il faut. Elle a réaffirmé la disponibilité de son "époux, le président Alassane Ouattara, qui s’est pleinement engagé à transformer la vie des Ivoiriens et à s’attaquer aux grandes pandémies". "Le plan global pour l’élimination de la transmission du vih de la mère à l’enfant est une étape clé vers la réalisation de quatre objectifs clés du millénaire pour le développement. D’abord promouvoir l’égalité du genre et l’autonomisation de la femme, ensuite réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle et enfin combattre le vih /sida", a affirmé Christina Deubrun, représentant l’Unicef. La ministre de la Santé et de la lutte contre le sida, le Pr N’dri Thérèse Yoman, avant de remettre officiellement à la 1e Dame, Dominique Ouattara, le plan national 2012-2015 pour l’élimination de la transmission mère-enfant du vih /sida, a déclaré ceci : "Excellence madame la 1e dame, avec tous les décideurs et acteurs, nous voulons amorcer un changement notable dans la lutte contre le sida en Côte d’Ivoire afin que d’ici 2015, aucun enfant ne naisse infecté par le vih en Côte d’Ivoire et que la maman reste en vie pour s’occuper de son enfant. Cet objectif qui parait ambitieux est pourtant à notre portée. Nous pouvons l’atteindre car le nombre de site offrant les services de Ptme est passé de 316 en 2007 à 707 en 2011, ce qui a permis de mettre 10000 femmes sous Anti retro viraux». Aussi elle s’est adressée aux sages femmes de Côte d’Ivoire. «Je voudrais faire une adresse particulière aux sages femmes. Vous constituez pour mon ministère le maillon fort de toutes nos actions en faveur de la santé de la mère et de l’enfant. Et j’ai pris le pari avec vous de faire baisser le taux de mortalité maternelle et infantile aujourd’hui plus qu’hier en face de la première dame, nous prenons l’engagement d’éliminer la transmission du vih à l’enfant. Oui, nous le pouvons», s’est-elle engagée. Le président de la République, Alassane Ouattara, était représenté par son conseiller chargé du genre Jeanne Peuhmond
Foumséké Coulibalyhttp://news.abidjan.net/h/444739.html

Le rapport sur le sida conclut que les infections se ralentissent

Par Charlene Porter | Rédactrice | 23 juillet 2012
Un travailleur de la santé en blouse blanche manipule des médicaments pendant qu’une femme attend de l’autre côté de la vitre. (AP Images)
Une clinique kényane fournit une thérapie antirétrovirale à cette mère de trois enfants, séropositive depuis 2006.
Washington – Le Programme conjoint des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) rapporte qu’en 2011 34,2 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH et que la baisse des taux d’infection avait ralenti la propagation de la maladie.
L’ONUSIDA a publié ses dernières conclusions sur l’envergure et la portée de l’épidémie le 18 juin, quelques jours avant le début de la plus grande réunion internationale sur la maladie qui se tient à Washington du 22 au 27 juillet. La 19ème conférence internationale sur le sida doit accueillir quelque 25.000 personnes travaillant sur ou vivant avec le sida et représentant pratiquement tous les pays du monde.
Pour la première fois, l’ONUSIDA rapporte que le montant total des dépenses nationales consacrées à la lutte contre le VIH/sida a dépassé les fonds que les donateurs internationaux ont fournis pour aider les pays les plus touchés. Selon le rapport Ensemble nous vaincrons le sida, quatre-vingt-un pays ont accru leurs investissements intérieurs dans la lutte contre le VIH/sida de plus de 50 % sur la période de cinq ans se terminant en 2011.
Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a déclaré que l’on entrait dans une nouvelle ère dans le traitement et la prévention de la maladie. « Nous vivons à l’ère de la responsabilité mutuelle, de la responsabilisation mutuelle, et de la solidarité internationale », a-t-il dit lors d’un point de presse au siège de l’UNISIDA à Genève.
Une tendance positive notée en 2010 s’est poursuivie en 2011 : dans 56 pays, les taux de nouvelles infections se sont stabilisés ou ont baissé. Le rapport indique que les nouvelles infections étaient tombées de près de 20 % au cours des 10 dernières années, et que l’on avait enregistré 100.000 cas de moins en 2011 qu’en 2010.
« Je suis plus optimiste que je ne l’ai été en 30 ans », a dit M. Eric Goosby, coordonateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, qui travaille avec des cas de VIH depuis l’identification du virus chez les homosexuels de San Francisco. M. Goosby, qui a aidé à mettre en œuvre l’expansion de plans nationaux de traitement du VIH/sida en Afrique du Sud, au Rwanda, en Chine et en Ukraine, a également participé à la conférence de presse de Genève.
La disponibilité sans cesse accrue de traitements antirétroviraux pour les personnes vivant avec le VIH/sida est une des raisons clés de la baisse de nouvelles infections. Les chercheurs ont découvert que le traitement limitait la virulence du virus dans le sang et réduisait en même temps la capacité du patient d’infecter une autre personne lors de contacts intimes.
M. Goosby supervise le Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) qui a été un mécanisme clé pour la fourniture de traitements antirétroviraux à un nombre croissant de personnes depuis son lancement en 2004. Dans la seule année de 2011, plus de 3,9 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont reçu un traitement avec l’aide des États-Unis, soit près de la moitié de tous ceux recevant un tel traitement dans le monde entier.
M. Goosby a également précisé que la réussite du travail mené avec les gouvernements hôtes au plan de l’identification et du traitement des personnes à risque a été cruciale au ralentissement de la propagation de l’épidémie.
« Cela nous a conduit à nous focaliser sur les interventions ayant un impact important dans le domaine de la prévention, comme la circoncision des hommes », a encore dit M. Goosby qui a aussi cité l’expansion des efforts lancés pour prévenir la transmission du virus de la mère au nouveau-né.
Depuis 2004, les États-Unis ont consacré quelque 45,7 milliards de dollars au PEPFAR qui aide les nations souffrant le plus du VIH/sida, dont bon nombre en Afrique sub-saharienne. Le gouvernement du président Bush avait d’abord proposé un programme quinquennal doté de 15 milliards de dollars de financement. Avec un soutien solide du Congrès, le gouvernement Obama a continué le financement et l’a accru.
Le terrible bilan du VIH/sida ne se limite pas aux personnes infectées : il faut aussi y inclure les familles, les enfants et les collectivités. Les jeunes adultes sont les plus fréquemment touchés et leur maladie les vide de toute capacité.
Le PEPFAR, en collaboration avec les gouvernements de plus de 80 pays, a aidé 13 millions de personnes touchées par le VIH en leur offrant des soins et une prise en charge. Il s’agit des familles et des enfants de personnes séropositives, souvent de jeunes adultes tellement malades qu’ils perdent toute capacité de pourvoir à leurs besoins et à ceux de leurs familles et d’apporter la moindre contribution à leurs communautés. Pendant la seule année de 2011, le PEPFAR a soutenu plus de 4 millions d’orphelins et d’enfants vulnérables.
Selon l’ONUDISA, le financement des États-Unis aux programmes internationaux d’assistance contre le VIH/sida se monte à plus de 6,6 milliards de dollars en 2012, soit environ 48 % du total de l’aide internationale.
M. Sidibé et M. Goosby ont également salué les pays de l’Union africaine qui ont lancé leur « Feuille de route sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale en matière de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ». Les dirigeants de l’UA ont adopté ce plan le 17 juillet, lors d’un sommet à Addis-Ababa (Éthiopie) : il marque une avancée majeure au plan de la riposte de la région à ces maladies.

  Lutte contre le Sida / Thérèse N`Dri-Yoman, ministre de la Santé: « Nous cherchons 10 milliards pour pouvoir mettre les malades sous traitement très tôt »

Publié le lundi 30 juillet 2012   |  Le Banco


Signature
© Abidjan.net par DR
Signature d`un accord de partenariat international de la Santé par Le Ministre Ivoirien de la Santé, le Professeur Thérèse N`dri YOMAN en présence du docteur Margarette CHAN DG de l`OMS
Mercredi 23 Mai 2012. 65ème session de l`Assemblée Mondiale de l`OMS à Genève



La 19è conférence internationale sur le SIDA 2012 autour du thème « inverser ensemble le cours de l'épidémie » qui a débuté le Dimanche 22juillet 2012 à Washington, DC et qui a rassemblé plus de 24000 professionnels du Sida en provenance de 195 pays a pris fin le vendredi 27 juillet 2012. La Côte d'Ivoire était représentée à ce grand rendez-vous scientifique par son ministre de la santé et de la lutte contre le SIDA le Professeur Thérèse N'Dri-Yoman. Elle s'est confiée à Lebanco.net. Interview.

Madame la ministre vous venez de participer à la 19ème Conférence mondiale sur le sida quelles sont vos impressions?

Pr Thérèse N'dri Yoman : Mes premières impressions c'est que cette conférence a été un grand succès dans la lutte contre le VIH/SIDA surtout pour l'option que nous venons de prendre l'engagement de toute la communauté international et civile, les autorités au haut niveau pour pouvoir faire fléchir la tendance parce que cette année le thème : ensemble renversons la tendance c'est à dire que nous pensons viser un autre but dans le cas de la lutte contre le VIH/SIDA

En Côte d'Ivoire quelles seront les bénéfices de cette conférence à laquelle vous venez de participer?

Déjà notre présence est importante. Ce n'est pas une présence simplement parce que nous ne sommes pas venus faire comme les autres, nous sommes venus avec une forte délégation et il y a eu des posters qui ont été affichés sur des thèmes importants surtout les partages d'expérience de la Côte d'Ivoire notamment l'instauration du fond mondial de lutte contre le sida. Avec la campagne petite monnaie nous avons la disponibilité et la distribution des ARV même pendant la période de crise ce sont des expériences importantes qui ont été partagées sur des posters, nous avons eu aussi un stand, celui du fond national contre le sida et un stand de la communauté des personnes vivant avec le VIH.

Les ONG se plaignent de ne pas avoir de fond pour pouvoir soutenir les malades, à quoi sert réellement ce fond national ?

La problématique des ONG est délicate parce que voyez-vous, on dit organisation non gouvernementale normalement ce n'est pas le gouvernement qui doit supporter les ONG nous voyons une dérive, l'on crée des ONG comme des petits métiers et on attend que l'Etat subventionne ce n'est pas cela le rôle de l'ONG qui doit mobiliser des ressources en dehors de l'Etat. Nous ne pouvons qu'apporter une subvention, elle ne peut pas permettre de mener les activités donc je pense qu'il y a une certaine reconversion des mentalités des responsables d'ONG qu'il faudrait faire. On ne peut pas attendre de l'Etat une subvention pour fonctionner.

80% des fonds du sida viennent de bailleurs de fonds. N'est-il pas dangereux cette dépendance étrangère ?

Si. Cette dépendance a été déjà dénoncée parce que depuis le début même de la mise en place de tous les fonds qui soutiennent la lutte contre le VIH Sida en Côte d'Ivoire spécialement toutes les enquêtes montrent bien que 87% des dépenses dans le cadre de la lutte sont soutenues par l' extérieur de même que pour toute l'Afrique .Nous avons voulu faire un effort au niveau de la Côte d'Ivoire, c'est pourquoi il y a eu la création du fond national de la lutte contre le sida qui est subventionné en partie par l'Etat mais ce n'est pas suffisant. L'Etat a mis une taxation sur le tabac pour alimenter ce fond national de lutte contre le sida et aussi cette campagne de petite monnaie qui consiste à avoir des timbres dont les montants varient de 100f à 1 million et que chaque citoyen selon ses capacités puissant intervenir dans la lutte contre le VIH sida. Je pense que nous allons multiplier les actions. Nous avons aussi lancé les actions au niveau du ministère de l'Economie et des finances je pense que cela a eu du succès les régies financières étaient la, chacun va prendre son timbre personnel mais tout cela n'est pas suffisant.

Au niveau du monde scientifique il ya une évolution rapide de la maîtrise de ce virus mais maintenir le patient en vie coûte très cher. Quelle stratégie la Côte d'Ivoire a pour maintenir un malade en vie?

Nous n'avons pas de stratégie particulière puisque pour la prise en charge nous avons reçu des directives internationales notamment celles de l'Organisation mondiale de la santé. Au départ il y avait une médecine à deux vitesses. Ailleurs les patients étaient très tôt sous ARV dans les pays africains on attendait que les patients tombent malades avant de les mettre sous traitement mais aujourd'hui nous traitons les malades avant que la maladie ne se déclenche. A cette conférence on vise même un traitement précoce c'est-à-dire une fois le diagnostic posé nous allons mettre le malade sous traitement s'il a les antigènes car cela ne sert à rien d'attendre que l'immunité baisse et qu'il y ait des complications avant de le mettre sous traitement. C'est l'évolution que nous constatons. La Côte d'Ivoire suivra toute les indications internationales. Nous avons opté pour mettre les malades sous traitement à partir de 350CD4 mais il y a un coût financier sur les ARV nous cherchons 10milliards pour pouvoir mettre les malades sous traitement très tôt.

La campagne de sensibilisation sur le Sida bat son plein en Côte d'Ivoire. Donne-t-elle sur le terrain des résultats?

Les résultats portent parce que c'est l'Union Africaine qui a mené une enquête sur la prévalence et qui a conclu que malgré la crise il y a eu une bonne utilisation des préservatifs, la prévalence n'a pas augmenté. Nous voyons que les messages de sensibilisation font de l'effet .Actuellement nous faisons une enquête démographique de santé qui va nous montrer avec précision les taux de prévalence après la crise.

La santé fait partie des critères d'éligibilité de la Côte d'Ivoire au Millennium Challenge Corporation (MCC). Quelle est votre stratégie pour répondre à cette demande des américains?

Le gouvernement est très impliqué. Nous avons des indicateurs à relever les critères d'éligibilité, des critères des ressources humaines et la santé en fait partie nous devons augmenter le taux de la couverture vaccinale chez les enfants à 95% et réduire la mortalité. Pour le taux de couverture nous avons un plan de renforcement du programme élargi de vaccination, nous avons fait le lancement le vendredi dernier dans le quartier d'Anoumanbo pour booster le programme élargi de vaccination. Nous allons faire une semaine de vaccination par mois jusqu'en décembre et après la semaine d'intensification il y a le rattrapage avec des stratégies avancées. Cela c'est pour la vaccination, pour la mortalité maternelle et infantile nous avons déjà commencé avec la gratuité ciblée chez les enfants de 0 à 5 ans nous pensons que cela va améliorer la fréquentation des centres de santé donc réduire la mortalité.

Quel est le bilan de votre séjour aux Etats Unis d'Amérique ?

Le bilan a été positif. Il n'y a pas eu cette année d'innovation contrairement à la Conférence de Vienne où l'accent a été mis sur la prévention. On a détecté des endroits dans l'organisme où les virus se cachent et que l'on constate que lorsqu'on arrête le traitement il y a un rebond. Pour cette conférence il n'y a pas eu de scoop mais en matière d'engagement et de procédure de responsabilisation il y a eu des bénéfices que nous pouvons tirer. On demande à chaque Etat de mobiliser les ressources endogènes et il y a eu des exposés pour montrer ou rechercher cet argent. Au niveau du ministère j'ai rencontré l'UNICEF qui est prêt à nous aider et aussi le fonds suédois auquel nous sommes éligibles avec quatre autres pays pour $7 millions sur 2 ans. Nous avons rencontré les responsables du programme d'urgence du président américain pour la lutte contre le Sida (PEPFAR) qui veut nous soutenir dans la formation. J'ai également rencontré la ministre français de la Santé, Mariol Touraine, pour l'ouverture d'un laboratoire associé sur les maladies infectieuses, le VIH/sida et les autres pathologies.

Réalisée par Séry Pouamon à Washington, DC

 19ème Conférence mondiale sur le sida à Washington : La bataille contre la fin de l’épidémie engagée
Publié le samedi 28 juillet 2012   |  Notre Voie


La 19ème Conférence mondiale sur le sida a démarré lundi dernier à Washington, avec ses sessions plénières sur le thème de la fin de l'épidémie. En session d'ouverture de la journée, Dr. Anthony Fauci, directeur de l'Institut d'allergologie et de maladies infectieuses (Usa), a fait savoir, dans un exposé riche, qu'il est possible que les efforts soient désormais tournés vers une sorte de compte à rebours pour l'épidémie. Pour l'intervenant, il y a de solides raisons d'espérer. D’abord sur le plan de la connaissance de l'agent pathogène : depuis que Luc Montagnier et Françoise Barré Sanoussi ont découvert le virus, l'on sait avec force détails sa composition, son cycle réplicatif et les différentes séquences de son génome.
Ensuite, au plan thérapeutique : depuis 1987 où l'Azt a montré une efficacité limitée et de courte durée sur le virus, de nombreuses molécules intervenant à divers niveaux du cycle du virus ont été mis au point avec une efficacité reconnue si l'observance est bonne. De plus, ces médicaments ont des coûts de plus en plus abordables. Des usines de fabrication ont même vu le jour dans des pays en voie de développement et des combinaisons efficaces facilitent les prises aux patients.
Enfin, au plan programmatique, Dr. Anthony Fauci a expliqué que la combinaison de la prévention (microbicides, circoncision, la promotion et l'utilisation des condoms...) et du traitement Arv a fait la preuve de son efficacité dans de nombreux pays. Avec des protocoles de plus en plus actifs, la transmission mère-enfant (Tme) du virus peut être réduite de façon notable et permettre la naissance d'enfant sain. Ainsi, dans le district de Washington, depuis 2009, aucun enfant n'est né séropositif. Pour couronner le tout, l'étude Htpn O52 a montré que, dans des couples séro-discordants, quand le conjoint infecté est traité par les Arv avec une charge virale indétectable, le taux de transmission du virus se réduit de 96%. D’où le concept du traitement comme moyen de prévention. Dans la mesure où plus il y a des patients traités, moins il y a de virus en circulation.
Au total, en dépit de l'absence de traitement qui élimine pour toujours le virus et de vaccin spécifique, l'assertion selon laquelle le monde ne dispose pas de moyens pour en finir avec le Vih/Sida est fausse. Le pari est donc scientifiquement et virtuellement tenable à certaines conditions: la mise en œuvre massive des interventions qui marchent dans tous les pays, l’'appropriation par les pays de la somme d'expériences réussies et des programmes comme c'est le cas au Botswana, la non-discontinuité des financements de la lutte contre le sida avec un appel aux pays émergents pour plus d'implication financière, l'implication des communautés dans les programmes de lutte contre le sida, y compris les minorités.
Phil Wilson, du Black Aids Institute, a démontré qu'une implication des personnes vivant avec le Vih (Pvvih) est une partie de la solution, notamment dans le district de Washington. Il a dit, en substance, que " nous sommes plus grands que le virus, nous en viendrons à bout".
Le Botswana, le Rwanda et l'Afrique du sud, en accroissant les financements nationaux dans la lutte contre le sida, ont montré que l'appropriation par la partie nationale n'est pas simplement un acte politique, mais un acte de santé publique.

Dr. James Yao Touré
Une correspondance particulière depuis Washington

Sida: bientôt la fin?

 La lutte contre le virus, surgi en 1982, est à un tournant. Arrêter l'épidémie est possible.

Sida : l’espoir est à portée de main

Le 19e congrès mondial sur le VIH s’ouvre dimanche alors que les programmes n’ont jamais été aussi efficaces.

Par ERIC FAVEREAU
Après Vienne en 2010 et avant Melbourne en 2014, c’est à Washington que se tient le congrès mondial sur le sida, à partir de dimanche. Congrès énorme, comme seule la planète sida en a le secret, avec 25 000 chercheurs, médecins, activistes présents, il intervient à un moment clé dans l’histoire de l’épidémie. Car, tous les experts le disent depuis deux ans : on peut endiguer le virus, et là où les moyens - techniques, médicaux, financiers - sont mis en œuvre, l’épidémie recule en même temps que la vie des malades s’allonge. Mais la crise financière est arrivée, fragilisant une riposte mondiale inédite.
«Prenons le tournant ensemble», c’est le mot d’ordre de ce congrès. En ouverture, un panel spectaculaire : Bill et Hillary Clinton, des dizaines de Premiers ministres, chefs d’Etat, en passant par un message d’Aung San Suu Kyi ou de la star de l’économie du développement Jeffrey Sachs, mais aussi Bill Gates, le patron de la Banque mondiale ou encore Michel Sidibé, qui préside l’Onusida. Côté français, deux ministres vont s’y rendre - Geneviève Fioraso (Recherche) et Marisol Touraine (Santé) - et, lors de la séance d’ouverture, dimanche, un message vidéo de François Hollande sera diffusé.
Mortalité. Chiffre paradoxal, jamais autant de personnes n’ont vécu avec le sida : en 2011, elles étaient 34,2 millions. Ce nombre record s’explique par le net allongement de la vie dû aux traitements antirétroviraux. Et par la baisse du taux de mortalité : - 24% l’année dernière. Le recul le plus spectaculaire du nombre de morts a été constaté en Afrique subsaharienne. Avec environ 1,7 million décès liés au sida dans le monde en 2011, nous sommes loin du pic de mortalité qui a atteint, certaines années, plus de 3 millions de personnes.
Aujourd’hui, selon l’Onusida, plus de 8 millions de malades prennent des antirétroviraux dans les pays en développement. Là encore, c’est un nombre record, en hausse de 20% sur 2010 : depuis 2004, le nombre de séropositifs disposant d’un tel traitement dans les pays en voie de développement a été multiplié par 26. En Afrique, la hausse de la proportion de séropositifs traités avec des antirétroviraux (ARV) a été de 19%entre 2011 et 2010 pour atteindre 56% des besoins.
Selon l’Onusida, 54% des 15 millions de patients ayant besoin d’antirétroviraux dans les pays pauvres et à revenus intermédiaires disposent de ces traitements. «Mais l’accès aux ARV n’est pas encore universel», a expliqué à Libération Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, citant des problèmes d’accès à ces traitements en Asie, en Europe de l’Est et en Asie centrale. «Ces parties du monde voient grimper les décès et le nombre de nouvelles infections à un rythme très alarmant.» Il n’empêche, «une décennie de traitement antirétroviral a transformé l’infection du VIH d’une sentence de mort en une maladie chronique gérable», selon le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Réservoirs. Towards an HIV Cure, «vers la guérison du sida» : c’est le titre d’une initiative - pour le moins explicite - lancée ce week-end à Washington par l’International Aids Society (IAS), et portée par Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine. «Aujourd’hui, les traitements marchent très bien, mais ils ne guérissent pas, dit le PJean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS) et pilier de cette initiative avec le National Institutes of Health (NIH), aux Etats-Unis. On vit avec le virus, mais lorsque le patient arrête son traitement le virus revient et se reproduit.»
Les raisons ? De fait, le virus reste tapi dans des réservoirs, comme les ganglions. Comment, dès lors, les vider ? Comment faire en sorte que le patient ne soit plus obligé de prendre un traitement à vie ? «Nous avons des modèles, nous avons des patients qui ont été traités quelques jours à peine après avoir été contaminés. Et bien, ces patients-là - une cohorte de 15 séropositifs - ont reçu un traitement pendant une moyenne de 2,8 ans : quand ils ont arrêté de le prendre, tout est resté parfait, tout est contrôlé», raconte le Pr Delfraissy. Un exemple à suivre. En tout cas, des pistes se dessinent, soit vers l’objectif d’une guérison complète, soit vers une guérison fonctionnelle, c’est-à-dire une situation où la personne reste séropositive mais son virus ne se reproduit plus. L’existence même de Towards an HIV Cure est un signe fort. Montrant qu’une autre page de cette épidémie, la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité, peut s’ouvrir.
http://www.liberation.fr/societe/2012/07/20/sida-l-espoir-est-a-portee-de-main_834663

Sida: bientôt la fin?

 La lutte contre le virus, surgi en 1982, est à un tournant. Arrêter l'épidémie est possible.

En Zambie, pays témoin des programmes antisida

Reportage C’est l’un des pays les plus aidés financièrement et c’est l’un des pays où la maladie a le plus régressé. Preuve que, même si la mortalité reste élevée, les politiques fonctionnent.

Par ERIC FAVEREAU Envoyé spécial en Zambie
Comme un cri du cœur : «C’est une maladie comme les autres, on prend notre traitement, et cela marche, comme pour le paludisme ou la tuberculose.» Nous sommes à Nangoma, à près de 200 kilomètres de Lusaka, la capitale de la Zambie, dans un petit hôpital de campagne tenu par une organisation chrétienne, Chaz (1). Ils sont quatre : deux hommes et deux femmes. Leur allure : celle de tout le monde et un visage à mille lieues des premières images du sida, alors chargées de cette maigreur si caractéristique. Ils sont quatre, vivant dans de petits villages, et tous les quatre sont sous traitement antisida (ART, pour antirétroviraux).
En Zambie, 420 000 séropositifs bénéficient aujourd’hui des ART. Dans ce petit pays de 13 millions d’habitants, coincé au nord de l’Afrique du Sud et ravagé par l’épidémie de sida depuis vingt ans, tout a basculé en l’espace de quelques années. En décembre 2003, pour à peine une centaine de patients sous ART, il y avait juste trois lieux qui les prescrivaient : aujourd’hui, il y en a 509 à travers le pays. En 2005, à peine un séropositif sur quatre pouvait bénéficier de médicaments. Aujourd’hui, plus de 75% des patients qui en ont besoin y ont accès. On pourrait multiplier les données encourageantes qui marquent cette rupture. La plus importante, bien sûr, est qu’en 2001 on estimait que 15,6% de la population adulte était contaminée par le virus du sida, aujourd’hui c’est autour de 13%. En dix ans, les nouvelles infections ont été réduites de plus de 20%. Au point que, pour la Zambie, on évoque une «success story». Et, dans le monde de la lutte internationale du sida, on cite ce pays pour montrer que «c’est possible».
Banalisé. «C’était en 2007, raconte Paul Phiri, pêcheur de 48 ans. Je maigrissais, à l’hôpital on ne m’a rien dit. Deux ans plus tard, j’étais si fatigué, ils m’ont testé, et lorsqu’ils m’ont dit que j’étais positif au VIH cela m’a rassuré. Au moins on savait.» Et il poursuit : «On m’a tout de suite donné un traitement, je pesais 35 kilos.» Et maintenant ? «Je suis comme tout le monde.» Se sent-il marqué, voire stigmatisé dans son village par la maladie ? Il dit que «non», «avant oui, mais avec le traitement tout le monde voit bien que cela réussit». C’est peut-être là le changement le plus impressionnant : le traitement a banalisé la maladie. Paul et les trois autres malades sous traitement ART sont devenus des «agents de santé». Chacun, dans son village et ses environs, accompagne un certain nombre de malades. «On va les voir, raconte Paul. Quand la personne est testée, si elle est positive, on va lui parler, on lui raconte ce qui va se passer. On lui donne un traitement pour une semaine, puis elle revient à l’hôpital afin d’obtenir un traitement pour deux semaines, puis pour trois semaines, et après tous les mois. C’est pour qu’elle s’habitue, et on voit si elle le prend bien, si elle ne souffre pas d’effets secondaires.»
Changement de lieu, cette fois dans la banlieue de Lusaka, un hospice baptisé Kalingalinga. Dans l’Afrique anglo-saxonne, un hospice est un hôpital pour malades chroniques. Le lieu est vaste, fleuri et totalement financé par l’aide internationale. Au bout du jardin, il y a les pavillons pour les grands malades, et à l’entrée une salle où se fait tous les matins la distribution des ART. Ici, c’est devenu presque banal : le patient vient chaque mois, puis il repart. Des centaines de malades sont ainsi suivis. «On peut vivre maintenant en étant séropositif, raconte Molinda, malade depuis 2005. Il faut être positif, voilà ce que je me suis dit. Toute ma famille le sait, ma femme est aussi positive, et on met toujours un préservatif.» Il se dit détendu, à l’aise. «Cela ne sert à rien de savoir comment on a attrapé le virus. Moi, je me suis dit que je suis OK, et on peut vivre.»
«Succès». A l’autre extrémité, les visages sont différents. Regards las, visages de malades que les traitements n’ont pas soulagés. Ils attendent, sans un mot, que la nuit tombe. Les progrès ont beau avoir été spectaculaires, on meurt encore beaucoup du sida. «En 2011, au bout de deux ans de traitement, près de 30% des patients sont morts ou ont disparu. Et, après cinq ans de traitement, un sur deux», selon l’Onusida en Zambie. Chiffres encore effrayants, indiquant que tout n’est pas fini. Il n’empêche, la courbe de mortalité liée au VIH a diminué de plus de 50% en dix ans. «C’est un vrai succès», tranche le Dr Clement Chela, nouveau directeur du comité national contre le sida en Zambie. «Les résultats sont vraiment encourageants, mais c’est un avion, il peut s’écraser. On a lancé une machine, elle roule. Mais si elle arrête…»
Depuis quelques années, l’aide internationale est en effet arrivée massivement en Zambie. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose a dégagé, depuis 2003, 954 millions de dollars (784 millions d’euros), dont 488 millions ont déjà été versés. Ce qui en a fait l’un des pays les plus largement bénéficiaires par habitant. Les Américains se sont fortement engagés avec le programme dit Pepfar : en 2011, plus de 306 millions de dollars ont été engagés. Sans compter la fondation de Bill Gates, et bien d’autres ONG.
La solidarité internationale a joué à fond et elle a pu se révéler efficace, pour trois raisons majeures. D’abord, parce qu’il y a très peu de médecins en Zambie. La plupart des étudiants formés, leur diplôme en poche, partent à l’étranger. Cette faiblesse structurelle aurait pu être fatale, elle est devenue presqu’une chance : en urgence, des agents de santé ont été formés, et toute une série d’actes médicaux sont sortis du champ de compétence du seul médecin. Ensuite, parce que la réponse médicale face au VIH, mais aussi contre le paludisme, et la tuberculose, s’est très vite standardisée depuis 2005.
Enfin, cette prise en charge a pu se développer grâce à un tissu de petits hôpitaux, dont un grand nombre étaient gérés par l’association catholique Chaz. «Sur les préservatifs, cela n’a pas toujours été sans accroc», raconte le directeur du comité de lutte contre le sida. «Les catholiques sont réticents, mais cela a bougé.» Il n’empêche, on arrive encore à des situations cocasses, comme à l’hospice près de Lusaka. «Dans notre établissement, on n’a pas le droit de donner des préservatifs. C’est idiot», reconnaît la directrice, mais c’est ainsi. «Alors on en distribue dehors.»
Fragile. Par bonheur, dans ce contexte de prévention compliquée, est arrivée la surprise de la circoncision. Différentes études ont montré qu’un homme circoncis a un risque 60% inférieur à un homme qui ne l’est pas d’être infecté par le virus s’il a une relation sexuelle avec une personne séropositive. Depuis ? C’est le boum dans les pays à forte prévalence. Des campagnes massives de circoncision ont été préconisées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et cela marche : en Zambie, un vaste plan a été lancé pour circoncire avant 2015 un peu moins de 2 millions de Zambiens, un programme fortement soutenu par les Américains au travers du Pepfar. «Nous n’avons aucun problème avec les Eglises, note Kristie Mikus, responsable du Pepfar en Zambie. Nous sommes à un moment fascinant, on sait ce qui marche, on sait comment faire pour arrêter l’épidémie, et on le met en place.»
Si, à l’évidence, la lutte contre le sida a rencontré un succès inédit, tout reste fragile. Récemment, le Fonds mondial, premier bailleur, a bloqué une série d’engagements financiers pour cause non seulement de corruption mais aussi de mauvaises utilisations de fonds. «Si c’est un succès, cela dépend de quoi l’on parle. Car il y a des zones d’ombres», s’énerve, non sans passion, Lundu Mazoka, jeune activiste gay de Lusaka.
Lui raconte un autre monde, entouré d’un silence terrifiant. «Je suis gay. En Zambie, je n’existe pas, c’est même illégal. On ne peut rien faire, aucune prévention. Quand vous allez voir un médecin, vous vous taisez, autrement il vous chasse. A l’hôpital quand ils l’ont su, ils m’ont mis de côté. Puis ils m’ont fait attendre pendant des heures. C’est pour cela que je me bats.» «On a un énorme retard, avoue le directeur du comité, et surtout on a un énorme retard sur les données chez les gays. Mais la société zambienne est très conservatrice. Changer la loi n’est pas la priorité.» Autre point de blocage, les prisons : il y a un seul médecin pour les 15 000 détenus. Et la proximité carcérale est telle que les contaminations s’emballent à tous moments.
Rêve. En dépit de ces difficultés, la Zambie est devenue l’un des pays où l’épidémie régresse le plus. Mais on devine que rien n’est encore assuré, comme le raconte Melody. Elle a 32 ans, elle parle peu et, ce jour-là, elle est venue dans un dispensaire à Livingston, à 400 kilomètres au sud-est de Lusaka. C’est là que sa grossesse est suivie. Ce sera son quatrième enfant. On la croit abattue, elle est simplement fatiguée. «Je voudrais que ce soit une fille», dit-elle dans un grand sourire. Jusqu’à cette dernière grossesse, elle était séronégative. Mais là elle est «HIV positive». Comment a-t-elle été infectée ? «Je ne sais pas», dit-elle, à demi-mot. Son mari est sans travail : il refuse de se faire tester. Melody, enceinte de 8 mois, est prise en charge dans le cadre des programmes de prévention mère-enfant. «Pour ma fille, je voudrai qu’elle n’ait pas le virus, et après qu’elle aille à l’école.» C’est son rêve (2). Il est tout simple. En Zambie, même sous perfusion d’aide internationale, il n’est pas assuré d’être exaucé.
(1) Church Health Association of Zambia qui regroupe plus de 200 hôpitaux.
(2) Lorsque la mère est séropositive, pour éviter qu’elle ne transmette le virus à son enfant, avant et après l’accouchement, elle va recevoir un ART, puis l’enfant pendant trois semaines. Le risque de transmission devenant alors très faible.

http://www.liberation.fr/societe/2012/07/20/en-zambie-pays-temoin-des-programmes-antisida_834643

Sensibilisation au VIH/sida dans les écoles primaires de Tanzanie | BTC

Sensibilisation au VIH/sida dans les écoles primaires de Tanzanie

On estime à 7 % le nombre de jeunes de 15 à 24 ans infectés par le VIH*, 55 % des nouvelles infections intervenant dans cette tranche d'âge. La compréhension de cette maladie et de ses causes est cependant toujours lacunaire et les cours d'éducation sexuelle pas vraiment répandus. Les enseignants font face à de nombreux défis, dont le manque de ressources consacrées à la sensibilisation au VIH/sida et la persistance de tabous culturels.
Enseignement dans les écoles, apprentissage pour l’ensemble de la communauté
Teckla, Furaha et Neema, enseignantes à la Kimanzichana Primary School (Mkuranga District), ont, dans le droit fil de leur formation, enseigné à leurs élèves la prévention du VIH/sida et les aptitudes à la vie quotidienne (life skills). Dans cette vidéo, elles nous parlent de l'impact du projet belge sur leurs propres compétences comme enseignantes et conseillères, ainsi que les répercussions plus larges sur les enfants et leur famille.

Impact
La formation dispensée aux enseignants a dopé leur confiance et donné un coup de fouet à leur capacité à transmettre ces connaissances et aptitudes à la vie quotidienne aux plus jeunes, de sorte à mieux les armer contre le VIH/sida. Les élèves sont, quant à eux, formés comme pairs éducateurs, ce qui permet de consolider l'enseignement formel tout en touchant les enfants qui ne fréquentent pas l'école. Une nouvelle salle de consultation, spécialement construite par le projet, permet d'étendre les services d'assistance à la communauté dans son ensemble, parents y compris.
La Kimanzichana Primary School est l'une des 28 écoles soutenues par le projet HIV / AIDS Awareness Creation Programme Targeting Youth and Adolescents in Primary Schools de la CTB. Chaque école bénéficie de :
  • la formation d'enseignants (en classe)
  • la formation d'élèves comme pairs éducateurs
  • la formation de conseillers en VIH/sida et en aptitudes à la vie quotidienne, ainsi que la construction et l'ameublement d'une salle de consultation réservée à cet effet
  • la mise en place et la formation de School Counseling And Aids Education Committees (représentants de l'école et de la communauté dans son ensemble).
Parmi les forces du projet, nous pouvons citer, tout particulièrement :
  • l'adhésion à la stratégie et aux directives existantes du Ministry of Education and Vocational Training tanzanien plutôt que le recours à des ressources externes onéreuses et pas nécessaires ;
  • la focalisation sur un groupe cible négligé, bien que fortement vulnérable (en Tanzanie, ce sont les jeunes de 13, 14 ans ou plus qui fréquentent les écoles primaires) ;
  • l'adoption d'une approche communautaire : implication des parents, enseignants, chefs religieux, etc. en vue de garantir l'appui au projet et sa durabilité, et implication des autorités du district, du quartier et de l'école dans l'optique d'accroître la redevabilité et le leadership au niveau local.


  • Financé par: Belgique, Tanzanie
  • Mise en oeuvre: CTB, Conseils communaux et de district, Ministry of Education and Vocational Training
  • Lieu: 7 districts à Dar Es-Salaam, Kilimandjaro, Arusha et Coast
  • Durée: 2009 – 2012
  • Budget: Contribution belge : 1.549.832 EUR | Contribution tanzanienne : 56.654 EUR
  • Bénéficiaires: 28 écoles primaires | 112 conseillers scolaires | 756 enseignants | 36.500 élèves
*TACAIDS 2007-8 via http://www.avert.org/hiv-aids-tanzania.htm

Sida: bientôt la fin?


La lutte contre le virus, surgi en 1982, est à un tournant. Arrêter l'épidémie est possible.

Avec la crise financière, de nombreux pays donateurs sont tentés par le repli.

Par ERIC FAVEREAU
Dix ans déjà. C’était en 2002, lors du congrès de Barcelone, la communauté internationale mettait sur les rails le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, une structure inédite de financement pour combattre ces trois fléaux.
En 2012, le succès est là, massif, et nul ne le conteste : jamais la solidarité n’aura été aussi puissante sur une question sanitaire. En dix ans, le Fonds a approuvé le financement de subventions pour un montant total de 22,6 milliards de dollars (18,5 milliards d’euros), repartis dans plus de 1 000 programmes, échelonnés dans 150 pays. Et ce n’est pas tout car, à côté de cette aide multilatérale, il y a eu des aides bilatérales, parfois imposantes comme le programme américain dit Pepfar (President’s Emergency Plan for Aids Relief), crée en 2003 et qui a apporté 48 milliards de dollars en cinq ans. Mais aussi le travail des multiples fondations comme celle de Bill Gates. Et, au final, ce constat : «Nous avons la confirmation que c’est faisable de contrôler l’épidémie, dès lors que les ressources sont là», dit le professeur Michel Kazatchkine, ancien directeur du Fonds mondial, aujourd’hui en charge du dossier sida-toxicomanie dans les pays de l’Asie de l’Est à l’ONU.
Question : va-t-on y arriver ? Aujourd’hui, les experts évaluent à 16 milliards de dollars les sommes dépensées chaque année autour du sida. «Ce qui est très encourageant, détaille Michel Kazatchkine, c’est que nous sommes à parité entre les dépenses nationales et les dépenses internationales.» En d’autres termes, 8 milliards viennent des propres pays, et l’autre moitié de l’aide internationale. «Les Etats, y compris les plus pauvres, ont fait et font des efforts majeurs. Ils ont augmenté leur part, mais cela veut dire que l’on a toujours besoin fortement de l’aide internationale.» Or, celle-ci va-t-elle résister à la crise financière ? «Je suis inquiet, je ressens comme une démobilisation politique parmi les pays moteurs», affirme Michel Kazatchkine. Exemple : les pays européens sont divisés. La France, un des plus gros donateurs, reste silencieuse. Il semble néanmoins que François Hollande annoncera, dimanche, par le biais d’un message vidéo à Washington, le maintien de la contribution française. A l’inverse, l’Italie ne verse plus sa quote-part, l’Espagne non plus. Et, lors du dernier G20, la déclaration commune ne s’est guère attardée sur la lutte contre le sida. Plus inquiétant, les pays dits Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), sur lesquels on attendait beaucoup, se cantonnent aujourd’hui dans leur propre territoire. Et ne semblent pas vouloir s’engager vers l’aide aux autres pays. «Il y a une réalité : depuis 2009, les financements internationaux plafonnent», lâche le Pr Kazatchkine.
Ce n’est pas l’avis de l’actuel directeur du Fonds mondial, le Brésilien Gabriel Jaramillo : «Je suis très optimiste, le Fonds mondial va investir 8 milliards de dollars dans les vingt prochains mois, dont 5 milliards en Afrique.» Ajoutant : «Il s’agit là d’une occasion exceptionnelle, notamment grâce aux gains de productivité et à un développement des investissements conjoints de la part des pays bénéficiaires. En tant qu’ancien banquier, je sais reconnaître une bonne affaire quand j’en vois une», nous a-t-il même déclaré. «Et il n’y a pas de meilleure affaire que d’investir dans la prévention de ces maladies.»
Certes, mais encore faut-il que l’argent soit bien utilisé. Est-on, ainsi, bien sûr que l’argent va au bon endroit ? Après trois affaires de corruption, le Fonds mondial vient d’achever un vaste audit interne. «3% des crédits examinés dans le cadre de ces vérifications pour la période allant de 2005 à 2012 ont fait l’objet de dépenses abusives, de détournements frauduleux ou d’erreurs comptables», a déclaré Cees Klumper, directeur de la gestion des risques du Fonds mondial. Et si on entre dans le détail de cet audit, 1,1% correspond«à des dépenses inadmissibles» et 1,1% renvoie à «une motivation insuffisante des dépenses du fait de pièces justificatives incomplètes ou manquantes». Au final, 3%, c’est évidemment beaucoup d’argent mais, par rapport aux autres institutions, c’est bien peu.
«Nous sommes tous d’accord que le moment est particulier, tranche le Pr Jean-Paul Moatti, économiste de la santé. Avec les outils que l’on a, nous pouvons éradiquer le virus, ou du moins contrôler totalement l’épidémie. Et on sait qu’il faut pour cela autour de 10 milliards de dollars par an de plus pour arriver à l’accès universel, ce qui est tout à fait possible.» Le consensus sur ce point est complet entre les chercheurs du Nord et ceux du Sud. «La question qui éventuellement nous divise est de savoir si, pour en finir avec le sida, il faut rester sur ce type de réponse unique et humanitaire. Ou bien si on ne peut y arriver qu’en résolvant, parallèlement, un certain nombre de problèmes structurels dans les pays du Sud.»
Eternel dilemme du développement, que le sida pose de nouveau. http://www.liberation.fr/societe/2012/07/20/l-argent-antivirus-vital_834664
Société

Aide

Par FRANÇOIS SERGENT
Le sida sera-t-il la première épidémie qui en l’espace d’une génération aura été identifiée, dont un traitement efficace aura été trouvé et qui finalement sera éradiquée ? En trente ans, cette maladie, mystérieuse et effrayante lorsqu’elle apparut dans les années 80, est devenue une pathologie presque gérable. Des millions de patients vivent avec le sida des existences normales.
A la différence d’autres pathologies, le sida, peut-être parce qu’il atteint les pays riches comme les pays pauvres, peut-être parce qu’il touche à la sexualité, a donné lieu à une mobilisation sans précédent de la planète entière.
Le chemin a été ardu, fait d’avancées et de régressions, mais le monde s’est vraiment engagé pour contrôler cette épidémie. Sous la pression des militants du Nord, notamment les associations homosexuelles, les laboratoires ont ainsi accepté de réduire le coût des traitements dans les pays pauvres. Ils sont devenus accessibles et efficaces, comme le montre notre reportage en Zambie. Les spécialistes parlent même aujourd’hui de la fin possible de l’épidémie.
Mais la guerre n’est pas encore gagnée.
La crise perdure et l’aide internationale qui conditionne ces avancées est la première victime des politiques d’austérité. Ces économies sont criminelles. C’est aujourd’hui que le monde doit poursuivre son engagement pour vaincre le sida.
http://www.liberation.fr/societe/2012/07/20/aide_834666

Médecine mardi15 mai 2012

Transcure Biosciences fait le pari d’éradiquer le virus du sida

Patrick Nef, cofondateur de Transcure Biosciences. La start-up prévoit de vendre l’accès à des souris chimériques qui expriment le système immunitaire humain. (Eddy Mottaz)
Patrick Nef, 
cofondateur de Transcure Biosciences. La start-up prévoit de vendre l’accès à des souris chimériques qui expriment le système immunitaire humain. (Eddy Mottaz)
Des cellules souches de la moelle osseuse sont prélevées et modifiées. Une animalerie sera créée à Archamps avec des souris chimériques qui expriment le système immunitaire humain reconstitué
Vaincra-t-on un jour le sida? De nombreux traitements existent contre cette maladie, mais aucun ne permet d’en guérir. La société genevoise Transcure Biosciences aimerait y remédier.
Aujourd’hui, le but des traitements anti-VIH est d’empêcher la prolifération du virus en bloquant une des étapes de son développement. Ces traitements ont d’abord été administrés sous forme de trithérapies mais on parle désormais de multithérapies et les associations vont de deux à cinq médicaments selon les cas. «Il s’agit de traitements que la personne malade doit prendre à vie, avec des effets secondaires importants. Le coût de la prise en charge est évalué à un million de francs par patient», relève Patrick Nef, un entrepreneur qui cherche à développer un traitement capable d’éradiquer le virus du sida de manière définitive.
Avec Roberto Speck, professeur en infectiologie à l’Hôpital universitaire de Zurich, Karl-Heinz Krause, directeur du Laboratoire de thérapie cellulaire expérimentale des Hôpitaux universitaires de Genève et le médecin Michael Pepper à Pretoria en Afrique du Sud, Patrick Nef a fondé la société Transcure Biosciences à Genève, à un jet de pierre des HUG.
Tout a commencé en 1996. Des chercheurs américains ont découvert le mécanisme de l’infection au VIH. Pour pénétrer dans les principales cellules cibles du système sanguin – les lymphocytes T (globules blancs) – le virus du sida doit s’attacher à un récepteur situé sur la membrane cellulaire, connue sous le nom de CD4. Plus exactement, c’est son interaction avec un autre récepteur en surface, baptisé CCR5, qui lui permet de pénétrer dans les lymphocytes T.
Plusieurs équipes de chercheurs à travers le monde veulent inhiber l’interaction entre le virus et le CCR5. Pfizer figure comme précurseur, avec la commercialisation du maravioc. Plusieurs autres médicaments du même genre sont actuellement en phases finales de développement clinique.
De son côté, Transcure Biosciences a développé un procédé qui consiste à prélever des cellules souches de la moelle osseuse (cellules hématopoïétiques) des patients malades et de les modifier génétiquement pour empêcher l’expression du CCR5. «Elles peuvent dès lors être réimplantées chez le patient. Il s’agit d’une greffe autologue, explique Patrick Nef dans son bureau genevois. Nous parvenons à rendre ces cellules CCR5 négatives grâce à une famille de virus – appelée Lentivector – qui exprime un ARN spécifique pour bloquer l’expression des CCR5 à des niveaux jamais obtenus. Il s’agit d’un outil moléculaire puissant et spécifique. Il s’intègre à l’ADN génomique et présente l’avantage de comporter potentiellement peu de risque de toxicité.»




















Les USA injectent 30 millions de dollars dans la lutte contre le VIH / Sida en Côte d’Ivoire, en 2012

Publié le lundi 2 avril 2012   |  AIP



Le gouvernement américain, dans le cadre de son Plan présidentiel d’urgence d’aide à la lutte contre le sida (PEPFAR), va, cette année, assister l’Etat de Côte d’Ivoire à hauteur de quelque 30 millions de dollars (un peu plus de 12 milliards de FCFA), a annoncé, lundi, à Abidjan, SEM Philip Carter III, ambassadeur des Etats-Unis dans ce pays.

"Nous avons annoncé la poursuite du projet PEPFAR qui, cette année, va consacrer 30 millions de dollars à la Côte d’Ivoire", a-t-il indiqué au sortir de l’audience que lui a accordée le Premier ministre ivoirien, Me Ahoussou Kouadio Jeannot, pour selon lui "faire un tour d’horizon de tout le programme d’assistance des Etats-Unis au gouvernement ivoirien".

Dans le cadre toujours de l’aide américaine à la Côte d’Ivoire, SEM Philip Carter III dit avoir également parlé, avec son hôte, des questions de la reforme du secteur de la sécurité, de la bonne gouvernance et de la réconciliation, de la croissance économique et de celles de l’assistance technique à la justice ivoirienne notamment "l’équipement des tribunaux".

"Pour une plus grande efficacité de tout ce programme qui est en train d’être mis en place en partenariat avec les autorités ivoirienne, nous avons expliqué au premier ministre la nécessité de coordonner, avec son cabinet, nos actions", a, par ailleurs, déclaré le diplomate américain.

Après l’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, le Premier ministre ivoirien a reçu le chef de délégation de l’Union Européenne (UE), l’ambassadeur Thierry de St Maurice pour évoquer, selon celui-ci, "les grands sujets de l’heure".

"Après sa récente visite dans la partie Ouest du pays, nous avons évoqué avec le Premier ministre la situation des populations dans cette région. Il a été aussi question de la stabilité politique du pays, de réconciliation, de justice, en somme, tous les sujets majeurs pour l’avenir de la Côte d’Ivoire et pour lesquels l’UE est prêt à apporter son soutien politique et matériel", a-t-il laissé entendre à l’issue de l’audience.

(AIP)http://news.abidjan.net/h/430634.html

"Nous pouvons arriver à mettre un terme à l'épidémie du Sida"

Le Monde.fr |
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Cette semaine, je rencontre des ministres des finances venus de toute l'Afrique pour leur demander de faire des investissements judicieux. Ils sont face à un choix : investir intelligemment dans la riposte au sida aujourd'hui ou payer un prix plus élevé plus tard et pour toujours.
Pourquoi devraient-ils m'écouter ? Cela tient en trois mots : résultats, résultats et résultats. Le travail intense qui a été effectué dans le cadre de la riposte au sida, en particulier durant la décennie écoulée, a permis de mettre en place davantage de systèmes de santé, et les résultats obtenus ont considérablement changé la donne. Peu à peu, dans tous les pays d'Afrique et d'Asie, des millions d'hommes et de femmes recouvrent la santé et sont désormais en mesure de reprendre le travail, de s'occuper de leurs enfants et de prendre soin des personnes âgées. Il y a seulement dix ans, les rôles étaient inversés : tandis que le sida décimait les familles, les personnes âgées et les enfants se retrouvaient obligés de s'occuper des personnes vivant avec le VIH.
Le nombre des décès liés au sida a rapidement diminué au cours des cinq dernières années. Aujourd'hui, 6,6 millions de personnes, des Africains pour la plupart, suivent un traitement contre le VIH, le virus responsable du sida. Cependant, il y a encore 7 millions de personnes qui attendent avec impatience de pouvoir reconstruire leur vie à leur tour. Alors que le nombre de personnes nouvellement infectées est en baisse, les besoins thérapeutiques continuent à devancer les efforts de prévention.
C'est pourquoi mon attention se tourne vers les ministres des finances. Nous devons mettre en place des systèmes de financement novateurs et pérennes pour éviter que la situation ne régresse. Il n'y a pas de meilleur moment pour continuer à investir dans la riposte au sida. La reprise économique en Asie a été rapide et le PIB de l'Afrique croît de 6 % par an, d'où une augmentation des recettes publiques. En fonction de la gravité de l'épidémie, l'Onusida recommande de consacrer entre 0,5 % et 3 % des recettes publiques à la riposte au sida.
Il existe des précédents dans l'histoire de la lutte contre le sida. Bien que la taxe sida instaurée au Zimbabwe ne constitue pas une panacée, nous pouvons tirer des enseignements de cette expérience. Le parlement a créé un prélèvement sida qui représente 3% de l'impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés. Aujourd'hui, alors que l'économie du Zimbabwe se développe, le pays est en train de récolter les dividendes de cette politique. En 2011, ce sont 26 millions de dollars qui ont été collectés. Cette année, on prévoit un montant de 30 millions de dollars. Grâce à cet argent, le pays envisage de placer 70 000 Zimbabwéens supplémentaires sous traitement antirétroviral.
Les premières années, le prélèvement a généré peu de recettes, lesquelles ont par ailleurs perdu pratiquement toute valeur en raison de taux d'inflation élevés. L'Organisation des Nations unies a pu en convertir une partie en dollars américains à des taux favorables, afin d'aider le pays à importer des médicaments antirétroviraux. Du fait d'un rebond de l'économie et de la dollarisation de la devise nationale, les investissements intérieurs dans la lutte contre le VIH sont passés de la modique somme de 354 000 dollars en 2008, à 7 millions de dollars en 2009, pour atteindre plus de 26 millions de dollars en 2011. Si l'on considère l'Indice des priorités en matière d'investissements intérieurs de l'Onusida, le zimbabwe est passé de 1,4 % en 2009 à environ 10 % en 2011.
Le Zimbabwe est maintenant à égalité avec le Botswana, le pays qui consacre la plus grande part de ses recettes à la lutte contre le sida. Le pays a créé une plate-forme pour faire en sorte que les ressources destinées aux actions contre le sida soient prévisibles.
Le Zimbabwe mérite de la reconnaissance, pas seulement pour la mise en place d'un impôt sida, mais pour son action contre l'épidémie de manière générale. Le pays attire l'attention sur la nécessité d'adopter une approche globale. La prévalence du VIH chez les adultes est passée de 29 % en 1997 à 16 % en 2007, grâce en grande partie à des changements de comportements. Des changements dans les comportements sexuels -  moins de partenaires, usage accru du préservatif, des jeunes qui choisissent de repousser l'âge des premiers rapports - ont entraîné une diminution rapide du nombre des nouvelles infections.
Même pendant les années d'instabilité politique, le dynamisme et la résilience des communautés ont permis de conserver la prévention du VIH en tête des priorités. Avec peu de ressources, le Zimbabwe a réussi à maintenir le taux des nouvelles infections à VIH stable à environ 1 %. Avec les changements politiques qui ont suivi, le pays a été en mesure d'accélérer ses efforts en matière de traitements, ce qui a permis de faire baisser encore davantage le nombre des nouvelles infections. Ainsi que l'ont montré des recherches récentes, le fait de traiter les personnes vivant avec le VIH contribue également à réduire la propagation du virus.
L'épidémie de sida au Zimbabwe est loin d'être terminée. Elle n'est terminée ni en Afrique, ni en Asie, ni ailleurs dans le monde. Cela dit, nous avons une chance réelle de parvenir à y mettre un terme. Alors que les pays investissent davantage, de nouvelles manières de mobiliser des ressources sont nécessaires comme, par exemple, un impôt sida, une taxe sur les transactions financières et les téléphones portables, une taxe sur le transport aérien et même davantage d'organisations philanthropiques. À l'heure où la riposte au sida s'engage définitivement sur la voie de la réussite, ne laissons pas le manque de ressources devenir un obstacle.

Fonds mondial : anniversaire amer

07/02/2012 à 16h:37 Par Justine Spiegel
L'Afrique subsaharienne est la région la plus touchée par le VIH.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a fêté ses dix ans. Une décennie de succès dans son combat contre ces maladies. Mais, aujourd'hui, la crise économique menace ses investissements.
Les dix ans du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sonnent comme un cri d'alarme. Pourtant, les avancées, spectaculaires, sont là. L'incidence du VIH a reculé de plus de 25 % entre 2001 et 2009 dans 22 pays d'Afrique subsaharienne, notamment en Afrique du Sud, en Éthiopie, au Nigeria, en Zambie et au Zimbabwe, là où l'épidémie est la plus forte. Si 68 % des 34 millions de séropositifs à travers le monde sont Africains, le nombre de décès causés par la maladie est en baisse constante.
Aujourd'hui, 7 millions d'Africains reçoivent des médicaments.
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida
« Il y a dix ans, aucun traitement contre le sida n'avait été envisagé pour l'Afrique, commente Michel Sidibé, directeur exécutif de ­l'Onusida. Aujourd'hui, 7 millions d'Africains reçoivent des médicaments. Alors que ceux-ci coûtaient 7 000 euros par personne et par an, nous avons désormais des génériques de bonne qualité pour 110 euros. »
Autre résultat encourageant : le nombre de décès liés au paludisme a reculé de 33 % entre 2000 et 2010. On en a comptabilisé 655 000 dans le monde en 2010, dont 91 % en Afrique. L'Érythrée, le Rwanda et le Sénégal comptent parmi les pays qui réalisent le plus de progrès contre la maladie. Aujourd'hui, 73 % des populations à risque du continent sont couvertes, grâce à la diffusion massive de moustiquaires imprégnées d'insecticide ; en dix ans, les programmes soutenus par le Fonds mondial en ont ainsi distribué 230 millions à l'échelle de la planète.
Mais ces progrès sont menacés. La crise économique qui frappe l'Europe, première contributrice du fonds, pourrait le priver de 1,2 milliard d'euros, à la suite du désengagement de certains bailleurs. Dans ce contexte, il faut d'urgence trouver d'autres sources de financement. Mais la taxe sur les billets d'avion reste pour l'instant largement insuffisante. Quant à celle sur les transactions financières, dont l'instauration à grande échelle reste hypothétique, elle semble surtout destinée à combler la dette des pays du Nord.
Autant de défis pour une institution récemment ébranlée par des scandales de corruption. D'autant que Michel Kazatchkine, son très médiatique patron - contesté par plusieurs bailleurs, dont les États-Unis - a annoncé, le 24 janvier, qu'il quitterait le Fonds mondial en mars.

Lire l'article sur Jeuneafrique.com :
Fonds mondial : anniversaire amer | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

 Vers la victoire sur le sida, si tout suit

L.D.
Mis en ligne le 01/12/2011
Alors que des progrès extraordinaires ont été réalisés, la baisse des financements inquiète. Résumé du rapport mitigé de la situation fin 2011.
Signé Margaret Chan, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, et Anthony Lake, directeur exécutif de l’Unicef, l’avant-propos du rapport de situation 2011, intitulé "La riposte mondiale au VIH/sida", pointe les faits marquants en l’état actuel de l’épidémie. On peut y lire cette petite phrase : "Le VIH s’est avéré un défi redoutable mais les vents tournent". Tournent-ils pour autant du bon côté ? Oui et non.
Dans ce volumineux rapport, dont nous avons déjà livré les principaux chiffres (La Libre du 22 novembre), il y a, comme dans les précédents, des données encourageantes, et d’autres qui le sont nettement moins. Histoire aussi de ne pas relâcher la vigilance et de souligner qu’en dépit des victoires gagnées sur certains plans, la guerre, elle, ne l’est pas encore. Que retenir, dès lors, de ce "Point sur l’épidémie et sur les progrès du secteur de santé vers un accès universel" ?
Avant tout, un certain nombre de résultats positifs ou, selon les termes du rapport, "des progrès extraordinaires de la réponse du secteur de la santé face au VIH au cours des dix dernières années". Concrètement, il est ici fait référence "au développement spectaculaire de l’accès à la prévention du VIH, fondée sur des données factuelles, au conseil et au dépistage, ainsi qu’aux services de traitement et de soins dans les pays à revenu faible ou intermédiaire". En s’engageant, en investissant et en menant une action collective, certains pays ont en effet réussi à surmonter un défi qui, il n’y a pas si longtemps encore, semblait insoluble.
S’agissant de l’incidence mondiale de l’infection à VIH, on peut légitimement se réjouir du fait qu’elle se soit stabilisée et qu’elle ait même diminué dans certaines régions. En 2010, un total de 2,7 millions de personnes ont été contaminées (dont 390 000 enfants), contre 3,1 millions en 2001.
Autre raison de manifester son contentement : l’augmentation du nombre de personnes ayant accès au traitement. Fin 2010, ils étaient en effet 6,65 millions de par le monde à en bénéficier. Quant aux femmes enceintes vivant avec le VIH, près de 50 % d’entre elles suivent les schémas efficaces de prévention de la transmission mère-enfant par les antirétroviraux. Dans la foulée a d’ailleurs été lancé le "Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez l’enfant d’ici à 2015 et garder leurs mères en vie".
Enfin, au niveau des avancées scientifiques, il convient de souligner - comme démontré lors d’essais cliniques - le puissant impact des médicaments antirétroviraux sur l’épidémie dans le cadre d’une combinaison efficace d’options de prévention. "Pour la première fois, la perspective d’un microbicide contenant un médicament antirétroviral donne un espoir supplémentaire aux femmes en Afrique subsaharienne qui continuent de supporter une part disproportionnée de l’épidémie de VIH dans cette région", peut-on encore lire dans ce rapport.
Tout n’est cependant pas rose. Si l’incidence mondiale se stabilise, voire diminue à certains endroits, ils sont encore nombreux - "trop", selon le rapport - à contracter le virus et à en décéder, cette tendance - croissante - étant particulièrement préoccupante en Europe orientale et en Asie centrale. Principales victimes : les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les transsexuels, les personnes qui s’injectent des drogues, les prisonniers et les migrants en situation d’épidémie concentrée comme généralisée. Ce sont, d’après les auteurs du document, "les grands oubliés" des plans nationaux de lutte contre le sida.
Et si l’on peut se réjouir de l’accès croissant au traitement - soit près de 50 % des séropositifs, ce qui a sauvé la vie à 700 000 personnes pour la seule année 2010 - sans doute faut-il aussi déplorer qu’à l’échelle mondiale, plus de 50 % des personnes qui remplissent les conditions pour la thérapie antirétrovirale n’y ont toujours pas accès. Parmi elles, un certain nombre de personnes vivant avec le VIH mais ignorant leur statut sérologique. Un autre point à déplorer est le moindre accès aux traitements des enfants, soulignent les auteurs qui s’inquiètent également de la baisse de financement des programmes en raison de la crise. Les financements nationaux et internationaux spécifiques à la lutte contre le VIH sont ainsi passés de 15,9 milliards de dollars en 2009 à 15 milliards de dollars en 2010, alors que l’on estime que de 22 à 24 milliards de dollars seraient nécessaires en 2015.http://www.lalibre.be/societe/sciences-sante/article/703580/vers-la-victoire-sur-le-sida-si-tout-suit.html

L'épidémie de sida bientôt enrayée ?

Point de vue | IRIS | 28.11.11 | 11h02
par Fanny Chabrol, chercheur associée à l'IRIS

Trente-quatre millions de personnes vivant dans le monde avec le VIH ? Un record inégalé ? Une bonne nouvelle ? La question provocante, certes, mais à l'ordre du jour car les nouvelles dans le champ de la lutte contre le sida sont plutôt positives à l'occasion de la publication du Rapport mondial sur l'épidémie de sida : l'accès aux médicaments progresse, l'espoir existe dans le domaine de la prévention avec la circoncision masculine et la "prévention biomédicale". Autant d'excellentes nouvelles qui portent à croire que la progression de l'épidémie peut être enrayée, à défaut d'être éradiquée à une échéance proche. Cependant, sur fond de crise économique et financière mondiale, c'est sur le front des financements que les ombres au tableau sont portées.

Tous les deux ans, à la veille de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le sida (le 1er décembre), l'agence de coordination des Nations Unies pour la lutte contre le sida publie un rapport qui fait le point sur l'épidémie au niveau mondial et régional. Sur le plan épidémiologique, en 2010, trente-quatre millions de personnes vivent avec le VIH. Ce chiffre effroyable, en particulier en Afrique (22,9 millions en Afrique subsaharienne), ne doit pas occulter qu'une proportion de plus en plus importante des patients séropositifs bénéficient de traitements antirétroviraux qui prolongent leur durée de vie et leur permet même de vieillir avec le VIH. De ce fait, la proportion totale des personnes vivant avec le virus augmente car la mortalité a diminué grâce aux médicaments. Pour autant la couverture antirétrovirale est encore insuffisante (47%). Le nombre de personnes ayant besoin de traitements et qui n'ont pas accès est évalué à près de 7 millions par l'Onusida (les ONG internationales donnent un chiffre encore supérieur).
L'élargissement de l'accès aux thérapies antirétrovirales est d'autant plus crucial qu'il est désormais prouvé que les bénéfices du traitement s'étendent à la prévention : le traitement est en soi un acte préventif (la charge virale des personnes suivant un traitement peut baisser jusqu'à ne plus être transmissible), c'est ce que l'on nomme "TasP" pour "le traitement comme prévention". Dans le champ de la prévention toujours, les bénéfices de la circoncision masculine (et ses effets protecteurs) tout comme les opportunités offertes par la prophylaxie biomédicale (l'utilisation d'antirétroviraux avant un rapport à risque) commencent à être envisagées dans certains contextes de santé publique où le préservatif peine à être utilisé.
Pour poursuivre la lutte et enregistrer encore des succès, le front des financements internationaux doit faire l'objet d'une re-mobilisation. En effet, avec la crise économique et financière, les Etats contributeurs (Etats-Unis, Etats européens) n'ont cessé ces dernières années de baisser leurs contributions au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l'organisme qui soutient les pays du Sud en contribuant largement au financement de l'accès aux médicaments.
Plus inquiétant car c'est un phénomène nouveau, de récents rapports notent que les organisations philanthropiques baissent également leurs financements ce qui pourrait sérieusement obérer la lutte contre le sida et l'accès aux soins dans les années à venir. La secrétaire d'Etat américaine Hilary Clinton vient cependant de réaffirmer l'engagement des Etats-Unis dans la lutte contre le sida, vers une "génération sans sida", ce qui laisse espérer que le Plan d'urgence du président des Etats-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) soit maintenu à de hauts niveaux. Plus que jamais l'idée, d'une taxe sur les transactions financières proposée par les associations transnationales pour financer la lutte contre le sida devrait s'imposer (la taxe "Robin") pour assurer une répartition égalitaire des contributions et la pérennité du financement de la lutte contre le sida.

 

VIH/SIDA : les signes d'espoir se multiplient

Le nombre de décès imputables au SIDA dans le monde, a diminué de 21% depuis 2005. Quant au nombre des nouvelles infections constatées, il a chuté de 21% depuis 1997. Dans son dernier rapport publié ce 21 novembre, l'ONUSIDA fait état de tendances littéralement historiques dans l'évolution de l'épidémie.
« L'année 2011 a changé la donne pour la riposte au SIDA », expliquent les auteurs du rapport. « Les nouvelles infections à VIH et les décès liés au SIDA sont tombés à leurs plus bas niveaux depuis le pic de l'épidémie », à la fin des années 90.
Au niveau des chiffres, les Nations-Unies estiment :
- que 4 millions de personnes vivent avec le VIH en 2010. Soit 700 000 de plus qu'en 2009 ;
- que 2,7 million, de nouvelles infections ont été constatées au cours de l'année 2010 ;
- et enfin que le VIH – et les pathologies qui lui sont liées – ont provoqué 1,8 million de décès en 2010. Par rapport à 2004, ce chiffre traduit une baisse de plus de 15%. Cette année-là en effet, le VIH avait été à l'origine de 2,1 millions de morts.
Elargissement de l'accès aux antirétroviraux. Les malades vivent donc plus longtemps, et grâce aux antirétroviraux les décès liés au SIDA continuent de diminuer. Le Dr Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, fait valoir que « nous avons vu un élargissement massif de l'accès aux traitements du VIH, avec un effet spectaculaire sur la vie des gens, partout dans le monde ». En 2010 en effet, 6,6 millions de patients ont bénéficié d'une thérapie antirétrovirale. Ils n'étaient que 5,25 millions dans ce cas en 2009.
Au cours des 6 dernières années donc, le nombre total de malades sous traitement a été multiplié par plus de neuf, puisque seulement 700 000 patients y avaient accès en 2004. Sur la seule année 2010, plus de 1,3 million de patients supplémentaires ont été pris en charge.
La prévention paie. L'ONUSIDA salue également d'importants progrès dans le domaine de la prévention. Notamment en Afrique subsaharienne où le nombre de (...) Lire la suite sur destinationsante.com

 http://fr.news.yahoo.com/vih-sida-signes-despoir-multiplient-150423121.html;_ylt=AmC0mG9rfxisBGZ4IEzQe1V4fsl_;_ylu=X3oDMTNxdHZkYWlqBG1pdANUb3BTdG9yeSBTYW50ZVNGBHBrZwM3YjMxNjA2Ni0xYjZlLTM0MTQtOTYwNS0yMjI2MWRlMTk5NzUEcG9zAzgEc2VjA3RvcF9zdG9yeQR2ZXIDYjFkZWJlODAtMTUxZi0xMWUxLWJkZmMtNDFjMjIwNzkyYWNj;_ylg=X3oDMTFxbm9vMjk3BGludGwDZnIEbGFuZwNmci1mcgRwc3RhaWQDBHBzdGNhdANzYW50w6kEcHQDc2VjdGlvbnMEdGVzdAM-;_ylv=3

 VIH : un dépistage facilité ?

[22 novembre 2011 - 11h46]

VIH : un dépistage facilit

Les tests rapides d’orientation et de diagnostic (TROD) du VIH vont-ils se généraliser en France ? Une étude démontrerait leur capacité à faciliter le dépistage de la maladie. Seul bémol : l’exactitude des résultats n’est garantie que si l’exposition au virus remonte à plus de 3 mois.

Publiée ce mardi dans le Bulletin épidémiologique Hebdomadaire (BEH), cette étude dite de « faisabilité », ferait état de la «  bonne sensibilité et spécificité  » du test rapide d’orientation et de diagnostic.
Elle a été réalisée au Centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) de Saint-Antoine (Paris, XIIème arrondissement), entre janvier 2010 et janvier 2011. Au cours de cette période, ce centre a reçu 3 179 personnes ayant déclaré un rapport sexuel non protégé remontant à trois mois ou plus. Chacune s’est vue proposer un test rapide et le traditionnel test ELISA. Au final, sur près de 2 500 tests réalisés, 15 se sont révélés positifs.
Un essai… encourageant
D’après les responsables du CDAG où s’est déroulée l’étude, «  l’utilisation du TROD est faisable, acceptable et très bien perçue par les usagers ». Ce mode de dépistage peut en effet convenir aux personnes en demande d’un résultat rapide. Il suffit de prélever une goutte de sang au bout du doigt du donneur, exactement comme un diabétique procède pour contrôler sa glycémie. Les résultats sont disponibles en 30 minutes.
Cependant, d’après l’arrêté du 9 novembre 2010 fixant les conditions de son utilisation, il est précisé que « ce test ne permet qu’une orientation diagnostique et ne constitue en aucun cas un diagnostic biologique ».
Le test ELISA demeure donc la référence en matière de dépistage du virus du SIDA. Il doit être réalisé « le plus rapidement possible, quel que soit le résultat du test  » souligne la Haute Autorité de Santé. Rappelons qu’en France, 6 500 personnes contractent le virus du SIDA chaque année. Et 40 000 seraient même dans l’ignorance de leur séropositivité.
Source : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire du 22 novembre, Institut de veille sanitaire, Haute Autorité de Santé, consultés le 18 novembre 2011

La lutte vitale de «Magic» Johnson

l’œil du sport jeudi10 novembre 2011
«Magic» Johnson sous le maillot de la Dream Team de 1992. (Allsport)
«Magic» Johnson sous le maillot de la Dream Team de 1992. (Allsport)
Vingt ans après avoir abandonné la compétition pour cause de virus VIH, celui qui fut l’un des meilleurs basketteurs de l’histoire se porte comme un charme. Et consacre sa vie et son argent à la lutte contre le sida
Le 6 novembre 1991, Earvin «Magic» Johnson Jr, 32 ans, meneur de jeu des glorieux Los Angeles Lakers depuis 1979, convoquait une conférence de presse dont l’écho fut mondial. «A cause du virus VIH que j’ai contracté, je vais devoir prendre ma retraite de l’équipe dès aujourd’hui. Je tiens à préciser que je n’ai pas la maladie du sida, car je sais que cela préoccupe beaucoup d’entre vous. Je prévois de vivre longtemps, de continuer de vous embêter, vous les journalistes, donc vous ne me perdrez pas de vue.»
Il y a vingt ans, l’approche sociale – et médicale – de la séropositivité était évidemment différente de maintenant. Le mal provoquait une peur irraisonnée en termes de contagion. Au point que, quand Chuck Daly, coach de la Dream Team américaine mise sur pied pour les JO de Barcelone 1992, proposa à «Magic» d’en faire partie malgré son état de santé et son manque de compétition, des voix s’élevèrent au sein de la NBA pour dénoncer cette «folie».
Des voix, mais pas celles des grands seigneurs – Michael Jordan, Scottie Pippen, Charles Barkley, Larry Bird, Karl Malone et consorts – qui formaient l’équipe de rêve. Au contraire, ils poussèrent Johnson à accepter, ce qui valut à ce dernier une médaille d’or olympique en guise d’adieux aux parquets.
Lundi soir, hôte d’honneur bien vivant d’un dîner au Staples Center de Los Angeles, «Magic» s’est laissé aller à quelques confidences. «A cette époque, c’était la bonne décision. Mais, si j’avais su ce que je sais à l’heure actuelle, c’est-à-dire que j’aurais pu continuer à jouer au basket et faire mon boulot, je ne me serais probablement pas retiré […] Je dis souvent que je suis à la fois bon et mauvais face au virus. Bon parce que je vais bien, que je peux inciter chacun à se faire tester. Mauvais parce que, précisément, on voit que je me porte au mieux et on se méfie moins du VIH et du sida. Les gens croient que s’ils ont le virus aujourd’hui, ils s’en tireront. Or, cette année encore, deux millions de personnes en mourront dans le monde.»

 «Magic» Johnson, 52 ans à ce jour, a entièrement consacré sa vie à la lutte contre le sida depuis sa retraite sportive. Lundi, il en a profité pour annoncer que sa fondation ajoutait un million de dollars dans le pot destiné à ce combat. Déjà, on s’inclinait bien bas devant le basketteur de génie. Il reste à le faire devant l’homme.

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/71318332-0b14-11e1-8999-590a021e0a44/La_lutte_vitale_de_Magic_Johnson 

Des scientifiques découvrent une protéine efficace contre la réplication du VIH

LEMONDE.FR avec AFP | 01.09.11 | 18h17   •  Mis à jour le 01.09.11 | 18h25



Le VIH, virus responsable du sida, a été isolé en 1983.
Le VIH, virus responsable du sida, a été isolé en 1983.AFP
Un nouvel espoir dans la lutte contre le sida : deux équipes médicales des universités de Strasbourg et Marseille-II ont mis à jour les propriétés inhibitrices de la protéine humaine HBPB (human phosphate binding protein) sur la réplication du VIH, a annoncé jeudi 1er septembre la faculté de Strasbourg. "Les résultats obtenus in vitro montrent que cette protéine agit sur une voie encore non ciblée par les thérapies actuelles", soulignent les scientifiques dans un communiqué commun.
La HBPB était déjà connue, mais ses vertus pour lutter contre le VIH viennent seulement d'être mises en lumière. Une découverte d'autant plus importante que cette protéine est aussi efficace sur les souches classiques du virus que sur les souches résistantes à l'antirétroviral AZT (le premier médicament utilisé contre le VIH). "Ces travaux prometteurs ouvrent la voie à de nouvelles stratégies pour développer des traitements", ajoute l'équipe médicale, qui "projette de poursuivre l'étude du mécanisme d'inhibition de cette protéine et de commencer prochainement les tests in vivo."
Toutefois, l'utilisation à grande échelle de cette protéine ne pourra pas se faire avant plusieurs années, le temps de mener à bien tous les tests, d'abord sur des animaux, puis sur des patients volontaires. "Maintenant c'est une question de moyens, a souligné le professeur Eric Chabrière. Pour l'instant, tous les voyants sont au vert, les premiers tests de toxicité n'ont pas montré d'effets secondaires, mais les tests sur les animaux sont très coûteux, et ceux sur des sujets humains encore plus."
La réplication est une étape dans la multiplication d'un virus. Elle consiste en la production de nouvelles mollécules nucléiques d'ADN ou d'ARN.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/09/01/des-scientifiques-decouvrent-une-proteine-efficace-contre-la-replication-du-vih_1566508_3244.html

IMMUNOLOGIE
LE MONDE | 30.06.08 | 17h20  •  Mis à jour le 30.06.08 | 17h20
Des chercheurs bloquent l'entrée du virus du sida dans des globules blancs




Peut-on rendre résistantes au virus du sida les cellules immunitaires qu'il infecte préférentiellement ? Le travail d'une équipe de l'université de Philadelphie, publié en ligne, dimanche 29 juin, sur le site de la revue Nature Biotechnology, tend à montrer que cela est réalisable in vitro et chez la souris.

Le point de départ de la recherche, menée par l'équipe de Carl June, est le fait que certains humains présentent une résistance naturelle à l'infection par le VIH. Normalement, le virus pénètre dans certains globules blancs, les lymphocytes T, en se fixant sur un récepteur de surface - appelé CD4 - et sur un corécepteur - soit CCR5, soit CXCR4. Mais, chez les porteurs d'une mutation du gène de CCR5, la molécule présente à la surface du lymphocyte T n'est pas fonctionnelle, ce qui empêche le VIH de l'employer pour infecter la cellule.
C'est ce blocage de la "porte d'entrée" qu'ont reproduit Carl June et ses collègues en appliquant une technique de correction des anomalies du génome, celle dites des "protéines en doigt de zinc". Le processus consiste à couper avec une grande précision une séquence d'ADN définie à l'avance. L'équipe américaine a donc amputé le gène de CCR5 de manière à rendre non fonctionnelle la molécule codée par cette séquence. Mis en présence du VIH in vitro, les lymphocytes T porteurs de l'altération génétique résistaient mieux à l'infection que ceux qui n'étaient pas modifiés.
RÉSERVES
Les chercheurs ont ensuite transféré des lymphocytes T modifiés ou non modifiés chez des souris. Les animaux ayant reçu les cellules porteuses de la version altérée du gène CCR5 présentaient des charges virales (nombre d'exemplaires du virus dans le sang) plus basses et un taux plus élevé de lymphocytes T CD4 +. Ce résultat est "conforme au potentiel de reconstitution de la fonction immunitaire chez des individus porteurs du VIH/sida par le maintien d'une population de lymphocytes T CD4 + résistants au VIH", indiquent les auteurs. A leurs yeux, le transfert de lymphocytes T dont le CCR5 a été modifié à l'extérieur du corps par des protéines en doigt de zinc "est une approche séduisante pour le traitement de l'infection par le VIH-1".
S'ils saluent la grande qualité méthodologique du travail de leurs confrères américains, les spécialistes français consultés par Le Monde sont nettement plus réservés sur cette conclusion. "Une telle approche complexe, onéreuse, paraît difficilement pouvoir répondre à une pandémie d'une telle ampleur", estime le professeur Patrice Debré (La Pitié-Salpêtrière, Paris), directeur de recherche à l'Inserm (UMR 543).
Directeur de l'U 199 de l'Inserm à l'Institut Pasteur, Fernando Arenzana-Seisdedos ajoute être sceptique sur l'efficacité d'un blocage d'un des deux corécepteurs majeurs du VIH. "Dans 40 à 50 % des sidas évolués, le VIH utilise l'autre corécepteur, CXCR4. Le blocage de CCR5 pourrait conférer un avantage à la population de virus utilisant plutôt le corécepteur CXCR4 pour se développer. De plus, d'autres virus que le VIH peuvent en tirer parti : les individus n'ayant pas de molécule CCR5 fonctionnelle présentent une forme plus grave et une plus grande mortalité lorsqu'ils sont infectés par le virus West Nile."
L'approche de l'équipe de Carl June devra au moins faire ses preuves expérimentales, ne serait-ce que chez le primate, avant d'espérer pouvoir convaincre de son intérêt.
Paul Benkimoun

Sida : découverte d'un gène qui pourrait neutraliser le VIH



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 LEMONDE.FR avec AFP | 04.09.08 | 21h13  •  Mis à jour le 04.09.08 | 21h13
Des chercheurs américains, dont les travaux sont publiés dans la revue Science du vendredi 5 septembre, ont découvert un gène jouant un rôle clef dans la production d'anticorps qui neutralisent des rétrovirus comme le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) responsable du sida. Cette découverte, faite sur des souris, est non seulement potentiellement importante pour la mise au point d'un vaccin, mais également pour expliquer pourquoi certaines personnes exposées au VIH ne sont jamais infectées.

Le gène, appelé Apobec3 et qui existe également chez les humains, contrôle à lui seul la capacité des souris à produire des anticorps neutralisant des rétrovirus, ce qui leur permet de combattre avec succès des infections. Selon l'hypothèse des chercheurs, le gène pourrait jouer le même rôle chez les humains et neutraliser ainsi le rétrovirus responsable du sida. De précedentes études montraient déjà que les protéines produites par Apobec3 ont des propriétés anti-VIH et que la région du chromosome où se situe ce gène influe sur la capacité du virus à infecter l'organisme.
"Cette avancée met en évidence un mécanisme génétique potentiel de production d'anticorps capables de neutraliser le virus du sida, ce qui est essentiel pour empêcher l'infection", souligne dans un communiqué le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Les anticorps sont la clef pour combattre avec succès des infections virales et la plupart des vaccins stimule la production d'anticorps visant un virus en particulier.

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