ÉGALITe
Guylaine Lévesque nous parle d’une activité de sensibilisation ce dimanche contre les féminicides et d’une annonce majeure à venir en milieu de travail
Un point de presse aura lieu bientôt afin d’annoncer le lancement du Programme de sensibilisation en milieux de travail alliés contre la violence conjugale pour inviter les milieux de travail en Matanie à s’inscrire et obtenir une certification comme milieu allié.
Selon Guylaine Lévesque, intervenante à la Gigogne, cette annonce à venir s’inscrit dans la campagne « Milieux de travail alliés contre la violence conjugale » initiée en 2019 par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale de Montréal. Il s’agit d’un programme qui a pour but de s’étendre à travers les 44 maisons membres en province. Même si la pandémie a eu pour effet de ralentir ce processus, 2022 sera l’année de concrétisation de ce maillage important partout en province. D’ailleurs, on souhaite accompagner les employeurs de la région dans la mise en œuvre de mesures structurantes visant a lutter contre les impacts de la violence conjugale au travail.
Madame Lévesque précise que cela permettra aux dirigeants et dirigeantes d’entreprises d’avoir la possibilité d’offrir plus de services auprès de leurs employé-e-s qui vivent de la violence conjugale ou aux autres qui viendront se greffer au groupe dans le futur.
La déléguée régionale du Regroupement des Maisons pour femmes victimes de violence conjugale rappelle que ce dimanche à 14 heures, une mobilisation citoyenne est prévue à 14 heures au Métro Frontenac de Montréal afin de dénoncer les féminicides et les violences patriarcales. Plusieurs féministes de tout le Québec s’y donneront rendez-vous afin de rendre hommage à chaque femme qui a perdu la vie au cours des dernières années et ainsi sensibiliser la population à mettre fin à ce fléau.
ou encore "Qu'il brûle", des manifestations étaient organisées par des collectifs féministes à travers tout le pays, avec un grand défilé dans la capitale, après plusieurs cas d'agressions sexuelles révélés ces derniers jours.
Dimanche à l'aube, une femme a déclaré avoir été violée par un groupe d'hommes dans un appartement du bord de mer à Montevideo, où elle était arrivée avec l'un d'eux, rencontré dans un bar de nuit et avec qui elle a eu des relations sexuelles consenties. Au moins trois autres hommes sont ensuite arrivés dans l'appartement et l'ont violée avec la complicité de l'homme qu'elle avait suivi.
Le viol a été confirmé par un examen médical. Des analyses ADN ont été ordonnées pour confirmer la responsabilité des agresseurs présumés, qui ont été convoqués au tribunal.
"La culture du viol, c'est de continuer à dire que les hommes ont des 'besoins' ou des 'pulsions' sexuelles qu'ils ne peuvent pas contrôler", soulignent les collectifs féministes dans une longue déclaration.
"Nous sommes confrontés tous les jours à des discours qui soulignent la peur, le silence et le doute", ajoute le texte qui appelle à une meilleure éducation sexuelle et à des actions concrètes de l'Etat pour protéger les femmes.
©AP
Des milliers d’Israéliennes sont empêchées de divorcer, la loi juive prévoyant que seul l’homme peut décider de la fin de l’union conjugale. Galvanisées par le mouvement #MeToo et soutenues par des rabbins ingénieux, les femmes se battent pour leur liberté
«Bonjour Madame.» Elle a ouvert la porte de sa maison et de sa vie avec timidité. Rivka Perez a 27 ans, mais on la dirait tout juste sortie de l’adolescence. De longs yeux en amande, une démarche gracieuse, la ravissante jeune femme donne une impression de fragilité dans son 3 pièces modeste de la banlieue de Jérusalem. N’y tient que l’essentiel en une existence que l’on devine précaire, mais pleine d’amour. «Je n’ai pas réussi à les arrêter, et voyez le résultat», grimace-t-elle en pointant d’un doigt manucuré un mur que l’on devine blanc sous des gribouillages. Rivka a trois petits garçons nés chacun à environ un an d’écart. Question défis, elle a donc plus que sa part, surtout en temps de pandémie: divorcée, elle élève seule ses enfants.
LE ROAD TRIP DE LUXE SUISSE
Un tableau qui serait banal sans le combat extraordinaire qu’elle a dû mener pour obtenir sa liberté. «Trois ans de bataille pour le quitter», souffle-t-elle avec un sourire las. Mariée à 19 ans, la jeune femme découvre un époux «absent, maltraitant. La situation n’a fait qu’empirer avec le temps. J’ai fini par comprendre qu’il fallait que je parte pour sauver ma peau». Mais après avoir accepté d’ouvrir un dossier de divorce, son ex-mari se volatilise en France puis refuse tout contact pendant des mois.
Une situation qui bloque tout car, en Israël, seul l’homme peut décider de la fin de l’union conjugale. Selon le judaïsme traditionnel, une femme qui se sépare de son époux sans obtenir de lui le gett, l’acte de divorce, ne peut se remarier. Les enfants qu’elle aurait ultérieurement seraient considérés comme des mamzerim, des bâtards. Un statut qui a de graves conséquences, dont l’interdiction de se marier avec quelqu’un qui ne partagerait pas ce triste destin. Rien de tout cela pour l’homme dont la femme aurait refusé le divorce, le judaïsme ayant autorisé la polygamie pendant des centaines d’années. Ainsi, en Israël, une femme juive sur cinq qui cherche à divorcer se voit retenue dans le mariage contre son gré pendant parfois des années, selon les chiffres communiqués par l’association Mavoi Satum qui les défend. Tout cela ne concerne que le judaïsme traditionnel, qui fonde sa pratique religieuse sur l’observance du Choulhan Aroukh («Table dressée» en hébreu), Code de loi juive compilé au XVIe siècle. Ce texte fondamental édicte des lois en rapport avec la vie quotidienne, la vie religieuse, la vie conjugale et le droit civil. Les courants juifs réformés (libéraux, conservateurs), majoritaires en dehors d’Israël, ont, quant à eux, révisé les sections discriminatoires de cet ouvrage au XIXe siècle.
Etat laïque et religieux
En 1948, c’est le judaïsme orthodoxe et non réformé qui a été ancré au cœur des fondements de l’Etat d’Israël. Pour apaiser la colère des ultrareligieux furieux à l’idée qu’un gauchiste en short crée l’Etat d’Israël à la place du Messie tant attendu, David Ben Gourion, fondateur et premier ministre du pays en construction, passe un accord avec eux leur abandonnant notamment toute la gestion de l’état civil. C’est ainsi que «depuis 1953, les naissances, mariages, conversions ou funérailles sont réglementés par la communauté à laquelle appartient un individu: la charia pour les musulmans, les lois cléricales pour les chrétiens et la halakha pour les juifs», explique Shuki Friedman, directeur du centre Religion, nation et Etat à l’Institut pour la démocratie en Israël.
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Deux types de lois, civile et religieuse, coexistent ainsi en Israël, le droit civil s’occupant grosso modo de tout à part de l’état civil. Et si la Cour suprême israélienne, connue pour son progressisme, a contribué, au fil des années, à faire évoluer l’interprétation de la loi juive par les rabbins en influençant leurs décisions de diverses manières, le divorce résiste encore et toujours aux modernisateurs. «La Haute Cour de justice intervient sur les problèmes découlant de la séparation tels que le soin aux enfants ou le partage des biens, jamais sur l’acte de séparation lui-même», précise Shuki Friedman.
Si le mariage et le divorce demeurent les prérogatives intouchables des orthodoxes, c’est parce que ces changements d’état civil définissent aussi si les enfants nés de ces unions sont juifs ou non. Peu de chances que la situation évolue, les très religieux ayant pris une place considérable dans la société et la politique israéliennes suite à leur expansion démographique hors normes – de quelques centaines en 1948, ils sont aujourd’hui plus d’un million.
Loi éternelle
Ce n’est pas pour déplaire à Raphaël Sadin. «La loi juive n’a pas à être adaptée car sa valeur est éternelle. Lorsque la pratique évolue, ce n’est que pour faire en sorte que la loi continue d’être respectée», tranche le rabbin dans son salon rempli de livres du sol au plafond. Talmudiste reconnu, ce Franco-Israélien à la tête d’un institut d’études religieuses pour hommes à Jérusalem a deux passions: la Bible et les mots. Parlez-lui de mariage, il devient lyrique. «Les noces chez nous, ce n’est pas un contrat: c’est la rencontre de deux âmes faites de toute éternité pour être ensemble!» s’exclame-t-il de sa voix de stentor en se passant la main dans sa barbe grise soigneusement taillée. Il y a pourtant une place pour l’erreur humaine dans ce qui est écrit aux Cieux. «Les pierres du Temple de Jérusalem elles-mêmes versent des larmes lorsqu’un homme et une femme divorcent, mais la loi juive conçoit que cela puisse arriver», dit-il. Un libéralisme apparent qui contraste avec sa description de l’amour. «Le judaïsme traditionnel conçoit le rapport amoureux comme une possession dans laquelle il y a, oui, une certaine violence: métaphysique, spirituelle, politique même. La femme se donne et l’homme s’engage. Et c’est lui qui, au moment du divorce, coupe le lien en lui disant: ce que tu m’as donné, je te le rends.» Une inégalité que Raphaël Sadin assume parfaitement. «Quoi que puisse dire la société occidentale, le féminin et le masculin sont ontologiquement différents.»
Ces paroles pourraient faire craindre que la voix des femmes ne soit jamais entendue dans les tribunaux, mais c’est le contraire qui se produit selon lui. «Le tribunal tranche toujours en faveur de l’épouse. Il n’oblige jamais une femme à rester avec un homme dont elle ne veut plus car, s’il la retient, il commet un des péchés les plus graves de la Torah», tonne Raphaël Sadin. Rivka Perez raconte d’ailleurs que son expérience a été positive. «J’avais peur de la réaction des rabbins mais ils ont été bienveillants et ont fini par donner à mon ex le statut de «mari récalcitrant», «ce qui signifie que des mesures sévères pouvaient être prononcées contre lui». Ils ont ensuite déployé l’artillerie lourde vis-à-vis de cet homme qui refuse obstinément de la laisser partir: «Les rabbins ont lancé à son encontre une mesure d’exclusion de la communauté juive. C’est une des sanctions les plus dures qui puissent être prononcées. Aucun juif n’avait plus le droit de lui parler, il était exclu des synagogues…» Effrayé par les conséquences de cette décision juridique que Rivka diffuse à toutes les communautés juives de France, son ex signe les papiers du divorce en quelques jours à peine.
L’ingéniosité de la loi juive ne cesse d’émerveiller Katy Bisraor Ayache. Sous son fichu, cette petite femme constamment affairée est avocate rabbinique. Un métier qui n’existe que depuis une trentaine d’années. «J’ai fait des études très poussées en religion pour aider des femmes à se défendre devant les tribunaux rabbiniques», explique cette Française d’origine dont la rencontre sur un parking de la ville balnéaire de Netanya tient du miracle, tant son agenda est plein. On fait appel à elle dans tout le pays car ses compétences sont rares et respectées. «Quand les juges me voient arriver, il y a comme un wouahou dans la salle. Ils savent que je suis une coriace», rigole celle qui a aidé Rivka à quitter son mari.
L’art de la menace
Pour Katy Bisraor Ayache, pas besoin d’abolir la tradition du gett, l’acte de divorce, car la loi juive a prévu mille solutions. «Le mariage peut être annulé, les maris récalcitrants amendés, emprisonnés, leurs droits civiques niés», énumère-t-elle. L’imagination des rabbins semble ne connaître aucune limite. L’an dernier, un Américain qui voulait enterrer sa mère à Jérusalem s’est vu refuser les funérailles tant qu’il n’accordait pas le divorce à sa femme. On imagine la rapidité avec laquelle il a signé les papiers… «Depuis peu, la loi israélienne autorise l’Etat à prendre des mesures sur son territoire contre les hommes concernés, même s’ils ne sont pas Israéliens. D’une certaine façon, la situation des femmes juives orthodoxes est meilleure ici qu’à l’étranger où aucune disposition légale n’est prévue pour les aider», affirme Shuki Friedman. «Les solutions existent, encore faut-il des hommes qui aient le courage et la stature morale pour les appliquer», tacle l’avocate Katy Bisraor. Les associations spécialisées préconisent, quant à elle, la conclusion d’accords prénuptiaux où le mari s’engage à laisser partir son épouse si elle le souhaite. Peu romantique, mais obligatoire dans de nombreuses communautés américaines. «Si les femmes refusaient de se marier sans un tel document, le problème n’existerait pas», affirme Nava Shafner, responsable plaidoyer pour l’association Mavoi Satum.
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Pour faire évoluer la situation, les militantes ont créé cette année un lobby officiel au parlement israélien. Et œuvrent pour intégrer les femmes dans les tribunaux rabbiniques, qui n’en comptent aucune. Une bataille de longue haleine, mais Katy Bisraor est optimiste. «Les juifs orthodoxes se sont beaucoup ouverts sur le monde ces dix dernières années. Quant aux femmes, elles ont été profondément influencées par le mouvement #MeToo, qui les a aidées à prendre conscience de la valeur de leur vie et à défendre leurs droits de manière beaucoup plus affirmée. Pour gagner un dossier, il faut que la plaignante en veuille!»
Ce fut sans aucun doute le cas de Rivka. La jeune femme a obtenu l’acte de divorce de la part de son ex-mari fin avril, un immense soulagement. Divorcée désormais tant sur le plan religieux que civil, elle va pouvoir tourner la page. «Je pourrai enfin obtenir une aide financière et, surtout, refaire ma vie si je le désire», explique la jeune femme. Compliquées par la loi divine, les épreuves traversées ne l’ont cependant pas détournée de sa foi. «La cruauté dont mon ex-mari a fait preuve n’a rien à voir avec notre religion. Dieu n’a jamais demandé que l’on traverse pareilles souffrances. Et moi, je n’ai jamais douté de Lui: il était avec moi à chaque instant», conclut-elle dans un sourire lumineux.
ALLEMAGNE
Munich, modèle pour l’égalité hommes-femmes
La capitale bavaroise a reçu lundi un prix qui récompense les communes dans leur travail d’intégration en faveur des femmes. Il récompense trente années de travail, dans une région pourtant connue pour son conservatisme
Munich, un exemple en matière d’égalité hommes-femmes? C’est ce que considère un vaste réseau professionnel d’organisations de femmes (BAG), qui a décerné le lundi 9 décembre à la ville d’un million et demi d’habitants son annuel «Gender Award». Remis par la ministre des Femmes, Franziska Giffey, ce prix récompense les communes les plus actives et efficaces en la matière.
48,8% des postes à responsabilités
«Vous êtes un exemple à suivre pour les communes, grandes ou petites», a lancé Maria Unger, membre du jury et elle-même maire durant dix-neuf ans de la ville de Gütersloh, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le jury s’est dit particulièrement impressionné par le travail du Bureau pour l’égalité hommes-femmes, fondé il y a plus de trente ans, en 1985, et qui a réussi à «ancrer ce thème de manière structurelle» à tous les échelons de l’administration locale. Avec 40 000 salariés, la ville a imposé de multiples mesures pour que les femmes puissent mener de front carrière et vie familiale, avec notamment la possibilité de travailler à temps partiel, même pour des postes à responsabilités. 20% d’entre eux peuvent être occupés de cette manière. La ville atteint par ailleurs la quasi-parité avec 48,8% de postes à responsabilités occupés par des femmes. Ces dernières constituent aussi 45% du personnel politique du parlement communal, l’un des taux les plus élevés du pays.
«Notre objectif depuis trente ans est de donner aux femmes qui travaillent dans l’administration communale les mêmes chances qu’aux hommes», résume Nicole Lassal, directrice de ce bureau chargé de l’égalité. Cette stratégie concerne aussi les très nombreux établissements scolaires et culturels municipaux. Ainsi, dans les écoles, des délégués des élèves sont depuis peu chargés de ces questions d’égalité. Autre mesure, la ville a interdit les publicités sexistes et lancera l’an prochain une application permettant aux citoyens de faire remonter leurs plaintes en la matière.
Quant aux aires de jeu, elles devront désormais suivre des critères spécifiques et non discriminants. L’expérience commencera l’an prochain avec la transformation d’un terrain de football en asphalte en aire de jeu adaptée à tous. «Les grands qui surveillent leurs frères et sœurs auront la possibilité de jouer près des petits, explique Nicole Lassal. Des aires de communication, où les enfants peuvent jouer et papoter en même temps, seront aussi aménagées», ajoute-t-elle.
Tradition d’émancipation
Capitale d’une région rurale, conservatrice et catholique, la moderne et émancipée ville de Munich a longtemps été pionnière sur ces questions d’égalité hommes-femmes. Déjà en 1898, cette cité prisée des artistes et des intellectuels obtenait l’abolition d’une loi interdisant aux femmes de participer à toute activité et à tout rassemblement politiques. Un an plus tard, elles organisaient les premières journées bavaroises de la femme, dédiées aux questions d’émancipation. Un héritage que le régime nazi se chargera toutefois de faire oublier.
Bastion social-démocrate depuis 1984, au sein d’une région acquise au parti chrétien-social de la CSU, la municipalité de Munich s’est fait un point d’honneur de militer pour la cause des femmes. «Il est toujours difficile de s’imposer sur ces questions, surtout lorsqu’il s’agit d’obtenir des fonds et des postes, mais nous y sommes parvenus», rappelle Nicole Lassal, qui dirige une équipe de dix personnes. «Nous souhaitons aller plus loin que ce que la législation régionale nous impose et ne voulons pas nous arrêter là. Nous avons encore, concède-t-elle, un long chemin devant nous.»
Munich a ainsi présenté en juillet un catalogue de 67 nouvelles mesures à mettre en œuvre d’ici à 2021, telles qu’une campagne intitulée «faire la fête la nuit» qui prévoit la formation du personnel des boîtes de nuit aux questions de discrimination et de violences sexuelles. En parallèle, les femmes de plus de 16 ans bénéficieront dès l’an prochain d’un bon de 5 euros pour rentrer chez elles en taxi, entre 22h et 6h du matin. Seul bémol à ces efforts, le jury estime que la ville pourrait plus œuvrer en faveur des pères de famille, souvent désireux de s’occuper davantage de leurs enfants.
https://www.letemps.ch/monde/munich-modele-legalite-hommesfemmes
Tendance
Pas de rides, pas de mou: vieillir reste toujours interdit aux femmes
Lire aussi: «Les chasses aux sorcières sont nées aux abords du Léman»
Des femmes bioniques
En cause, notamment, le fait que la société considère qu’une femme de plus de 30 ans se doit de ressembler à une jeune fille embaumée vivante. «Les représentations de femmes qui vieillissent de manière visible restent trop rares. Plus étrange encore, des femmes dont nous savons bien qu’elles ont vieilli nous sont montrées suspendues dans une jeunesse chimérique, flirtant avec le bionique», analyse la journaliste Isabel Flower. Ces propos font écho à ceux de sa consœur Sophie Fontanel: «On nous donne une cocasse vision de la femme, une femme qui aurait changé le moins possible en vingt-cinq ans, pas de rides, pas de mou, pas de cheveux blancs, comme si changer était vraiment la chose à ne pas faire.»Lire aussi: Yann Moix, Elodie et la «persona»
Et gare à celles qui s’y risquent! Les femmes qui refusent d’être remasterisées par la médecine esthétique et qui, par conséquent, ne parviennent pas à relever le défi impossible qui consiste à prétendre que le temps ne passe pas, s’attirent immanquablement des commentaires haineux. En atteste l’exemple de feu Carrie Fisher. En 2015, les spectateurs du nouvel épisode de la saga Star Wars: Le réveil de la Force se sont scandalisés à la vue de la princesse Leia, qui n’était plus la brunette en bikini intergalactique d’il y a quarante ans (certains ont même exigé que la séance leur soit remboursée).
A cet égard et de façon intéressante, on continue à entretenir l’illusion que l’âge des pères ne compte pas, à l’instar de Mick Jagger, devenu père pour la huitième fois à 73 ans, alors qu’il était déjà arrière-grand-père. «Or il y a également plus de risques de malformations de l’enfant, de fausses couches, quand l’homme est âgé. Leur fécondité aussi baisse! Ils ont beau prétendre incarner l’esprit, leur dépérissement n’est ni moins rapide ni moins visible. Mais il y a l’idée implicite que, de toute façon, l’homme s’occupera moins de l’enfant, qu’il aura une compagne plus jeune qui prendra en charge la part éprouvante des soins et de l’éducation», poursuit Mona Chollet.
Une manière subtile de neutraliser la femme
L’injonction faite aux femmes de paraître éternellement jeunes est enfin une manière subtile de les neutraliser. «Le diktat délirant de l’éternelle jeunesse condamne les femmes à vivre dans les faux-semblants et la honte d’elles-mêmes.» En vacances, au lieu d’être tout entière à son plaisir de la baignade et du soleil, Sophie Fontanel redoutait ainsi en sortant de l’eau que l’on voie les racines blanches de ses cheveux mouillés.Cette assignation à la dissimulation a fini par déprimer la journaliste, qui a cessé de se teindre les cheveux. «Je ne pouvais plus me voir en teinture», a-t-elle clamé. Un geste courageux et militant à la portée de toutes les femmes qui voudraient s’en inspirer. Car comme le souligne la romancière militante Susan Sontag, «les femmes ont une autre option. Elles peuvent se laisser vieillir naturellement et sans honte, protestant ainsi activement, en leur désobéissant, contre les conventions nées du «deux poids, deux mesures» de la société par rapport à l’âge. Les femmes devraient permettre à leur visage de raconter la vie qu’elles ont vécue.»
https://www.letemps.ch/societe/rides-mou-vieillir-reste-toujours-interdit-aux-femmes
"Liberté d'importuner", "Je regrette de ne pas avoir été violée", "On peut jouir d'un viol" : Flavie Flament n'en peut plus
"On peut jouir lors d'un viol je vous signale"
"Je regrette de ne pas avoir été violée"
"Pour la solidarité, on repassera"
E.
W. http://www.lalibre.be/lifestyle/people/liberte-d-importuner-je-regrette-de-ne-pas-avoir-ete-violee-on-peut-jouir-d-un-viol-flavie-flament-n-en-peut-plus-5a577e49cd7083db8b82427f
Féminisme, le mot de l'année aux Etats-Unis
Magazine C'est l'un des mots les plus consultés selon le dictionnaire américain Merriam-Webster qui publie son classement annuel.
Le mot de l'année 2017 aux Etats-Unis est "féminisme", porté notamment par les attaques verbales de Donald Trump contre des femmes, et l'avalanche d'accusations d'agressions sexuelles dans le sillage de l'affaire Weinstein, a annoncé mardi le groupe Merriam-Webster. Le mot a été l'un des plus consultés tout au long de l'année, selon un communiqué du plus important dictionnaire américain qui publie son palmarès annuel.
Anecdote : le même jour, le président américain Donald Trump s'est une nouvelle fois illustré via son compte Twitter personnel, rejetant les "histoires inventées" des femmes qui l'accusent de comportements sexuels déplacés, et attaquant également la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand. La situation des femmes a été l'un des grands sujets de discussion en 2017 aux Etats-Unis.
Pussy Hats...
Fin janvier, plusieurs centaines de milliers de personnes avaient défilé dans le pays après l'investiture de Donald Trump. Nombre d'entre elles portaient des bonnets roses à oreilles de chat ("pussy hats"), devenus le symbole de l'opposition au nouveau président. Le terme "pussy", qui désigne en anglais l'animal domestique ou le sexe féminin, avait été avait utilisé par M. Trump dans une vidéo datant de 2005 qui avait fait scandale pendant la campagne, où il se vantait de pouvoir "attraper" les femmes "par la chatte".
"Wonder Woman" et "La Servante écarlate"
Le mot "féminisme" est resté dans l'actualité grâce à Hollywood, avec la sortie au printemps du film "Wonder Woman" où la super-héroïne était interprétée par Gal Gadot, et le succès de la série "La Servante écarlate" ("The Handmaid's Tale") qui dépeint une société américaine basculant dans une dictature ultra-conservatrice, menée par une caste qui use de l'esclavage sexuel pour se perpétuer. Et il s'est définitivement imposé avec les accusations d'agressions sexuelles contre le célèbre producteur Harvey Weinstein et les nombreuses autres allégations qui ont suivi dans le monde du spectacle, de la politique et des médias
http://www.lalibre.be/lifestyle/magazine/feminisme-le-mot-de-l-annee-aux-etats-unis-5a30d259cd7095d1cd658882
Comment réagit-on au harcèlement sexuel dans la réalité ? Pas comme on le suppose
Imaginez. Vous êtes une femme, et vous passez un entretien d'embauche. Soudain, un homme vous demande si vous pensez important que les femmes portent des soutiens-gorge pour travailler. Que feriez-vous, que diriez-vous, seriez-vous en colère, le montreriez-vous ?
Comme la plupart d'entre nous, vous vous dites certainement que vous refuseriez de répondre et diriez que la question est totalement inappropriée, peut-être même pensez-vous que vous vous fâcheriez.
Pourtant, une expérience menée par les psychologues Julie Woodzicka et Marianne LaFrance auprès de 247 participants a montré récemment que la certitude sur la façon dont nous réagirions si nous le voyions ou le vivions nous-mêmes, ne correspond pas à la façon dont les gens font face au harcèlement dans le monde réel.
Des prédictions inexactes dans tous les domaines
Les deux spécialistes ont mené une étude sur 247 participantes. Un groupe de femmes devaient imaginer leur propre comportement à la suite de trois questions inappropriées au cours d'un entretien d'embauche. Un autre groupe de participantes a été confronté en direct à ces 3 questions lors de ce qu'elles prenaient pour un véritable entretien d'embauche.Résultat : 68% des femmes qui avaient imaginé leurs réponses disaient qu'elles refuseraient de répondre à au moins une des questions inappropriées. Mais lorsque cela s'est produit au cours de l'entrevue, aucune femme n' a refusé de répondre à ces questions.
Ces résultats concordent avec une vérité générale qui est que nous, humains, prédisons de façon inexacte comment nous réagirions ou répondrions à des tas de choses, banales ou importantes. Lorsque nous imaginons un événement, nous y réfléchissons de façon abstraite et nous nous concentrons davantage sur des principes et des valeurs de haut niveau; lorsque nous l'expérimentons, nous nous concentrons davantage sur des facteurs pragmatiques et des détails concrets qui sont spécifiques à la situation...
Notre moi imaginaire et notre moi réel
Notre moi imaginaire est donc bien loin du moi réel: l'étude de Woodzicka et LaFrance le met également en valeur. Dans le premier groupe, les femmes qui imaginent leur ressenti parlent de "colère". Dans le deuxième groupe, elles parlent de "peur". Cette deuxième émotion négative nous pousse plutôt à fuir alors que la colère mène davantage au combat.Conclusion : nous avons été nombreux et même nombreuses à nous demander pourquoi les femmes exposant publiquement le harcèlement qu'elles ont subi ne l'avaient pas fait avant... En nous disant même qu'à leur place, on aurait certainement agi plus vite. La réponse est dans la différence entre une pensée hypothétique et un comportement réel...
La lapidation médiatique de Tariq Ramadan va ouvrir le débat sur la sexualité dans l'Islam (CHRONIQUE)
La semaine passée, Edwy Plenel demandait sur BFM-TV : "Les actes intimes de Tariq Ramadan, est-ce qu’ils ont à voir avec ses idées ?" Oui, justement ! Ramadan est de ceux qui passent leur temps à diaboliser le sexe dans le monde musulman (il n’est pas le seul évidemment, j’ai des "pierres" pour tout le monde y compris dans le monde chrétien). Ceux qui lisent le Coran avec des yeux sexistes; ceux qui présentent sans cesse les hommes comme des prédateurs sexuels dont les femmes doivent se protéger en étant pudiques (d’où la promotion par Ramadan des piscines non-mixtes, pour éviter "le regard posé sur des choses que tu ne dois pas voir"). Cette image bestiale de l’homme ne rend-elle pas plus acceptable un éventuel "dérapage", puisque c’est sa nature ? Le viol n’est-il pas la prolongation affreuse mais inévitable d’un système de domination sexiste qui mène à ces dérives ?
Dans "Sex and the Citadel", Shereen El Feki, spécialiste de la sexualité au Moyen-Orient nous livre l’étendue des dégâts : 70 % des jeunes arabes ont moins de 30 ans et leur frustration est incommensurable. L’âge du mariage a augmenté en raison de la crise économique et la pratique sexuelle est inaccessible à la plupart des filles et des garçons (sans contraception et avec l’injonction de virginité des filles au mariage). Les violences faites aux femmes sont partout : excision, harcèlement, violence conjugale. En raison de l’inégalité entre les sexes, bien sûr, mais aussi parce que l’honneur supposé des familles reste conditionné à la chasteté de ses femmes. Elles ne peuvent dénoncer leurs agresseurs car ce serait une honte pour leurs proches. Pour la même raison, de nombreuses femmes travaillent mais leur autonomie financière ne se transforme pas en autonomie sociale. Enfin, selon El Feki, la démocratie n’émerge pas car les enfants ne faisant pas l’expérience de l’égalité dans la cellule familiale continuent, une fois adultes, à supporter les rapports de force et l’injustice. Bref, le tabou du sexe est littéralement en train de détruire le Moyen-Orient.
Pourtant, il pourrait en être autrement. Shereen El Feki rappelle que l’Islam a eu neuf siècles de tradition érotique et de tolérance (quand, à la même époque, la vie sexuelle des femmes européennes ne devait pas être très amusante). Aux religieux qui disent que la tolérance sexuelle est une importation occidentale, elle conseille de relire l’Encyclopédie du Plaisir et autres traités sacrés islamiques de l’époque de l’Islam flamboyant. Ouverture au plaisir sexuel qui a pris fin justement au XIXe, au déclin de l’âge d’or de l’Islam, suite aux conquêtes napoléoniennes puis à la chute de l’empire Ottoman.
Bref, au-delà de la vérité judiciaire, pour moi, la lapidation médiatique de Ramadan (et donc de ses idées) est une bonne nouvelle pour un débat dans l’Islam européen. Elle permettra, peut-être, de donner de la place à ceux pour qui il est évident que Mohamed a permis la lapidation en cas d’adultère uniquement s’il y a quatre témoins oculaires directs expressément pour rendre celle-ci impossible. Il existe parmi nous des musulman.e.s qui n’utilisent pas le Coran pour contrôler le corps des femmes et la sexualité de tous, et il est temps de leur donner plus largement la parole !
"C'est un devoir national de violer une femme qui porte un jean déchiré", estime un avocat égyptien
"Etes-vous heureux de voir une fille marcher dans la rue avec des déchirures sur son jean au niveau des fesses et des cuisses? Je dis que quand un fille marche comme ça, c'est un devoir patriotique de la harceler sexuellement et un devoir national de la violer", a déclaré cet avocat réputé. "Les femmes doivent se respecter si elles veulent qu'on les respecte", a-t-il poursuivi sous les protestations des femmes présentes en plateau.
Le lendemain, l'avocat a persisté en signant une tribune dans le journal al-Watan. Il y écrit que "sa fille la première mériterait ce traitement si elle portait un jeans" et que "la robe est une incitation au viol", peut-on lire sur l'Orient-Le Jour.
Le fléau du harcèlement sexuel
Le Conseil national égyptien pour les femmes a déposé plainte contre la chaîne de télévision et le principal intéressé. Harrassmap, une organisation qui lutte contre le harcèlement sexuel en Egypte, a également dénoncé les propos de "cet homme idiot est dangereux".
Forbes a par ailleurs établi un triste classement des métropoles les plus dangereuses pour les femmes et Le Caire est arrivé en tête. Sans compter que selon une étude de 2013 du United Nations Entity for Gender Equality, 99% des Egyptiennes ont été agressées sexuellement. http://www.lalibre.be/actu/international/c-est-un-devoir-national-de-violer-une-femme-qui-porte-un-jean-dechire-estime-un-avocat-egyptien-59fd9d7ecd707514e892649e
Une présentatrice égyptienne en prison pour avoir parlé de grossesses hors mariage à l'antenne
Doaa Salah avait à l'époque demandé aux téléspectateurs s'ils avaient déjà songé à avoir des relations sexuelles hors mariage.
Elle avait également suggéré aux femmes célibataires qui souhaitaient un enfant de se marier pendant la grossesse et de divorcer par la suite imaginant que le mari puisse être payé pour sa participation. Elle avait également abordé la question du don de sperme qui était autorisé dans certains pays mais pas en Egypte.
Ces propos lui avaient valu une suspension de 3 mois à l'antenne en attendant le verdict qui est maintenant tombé.
Dans ce pays conservateur, il est encore considéré comme inacceptable d'avoir des relations sexuelles hors mariage.
http://www.lalibre.be/actu/international/une-presentatrice-egyptienne-en-prison-pour-avoir-parle-de-grossesses-hor
Le harcèlement sexuel, et si on en parlait?
Il y a quelques jours France 2 consacrait une soirée à ce sujet avec ces chiffres glaçants : en France une femme sur 5 serait victime de harcèlement sexuel au travail, seules 5 % de ces femmes porteraient plainte et 95 % de ces dernières perdraient leur emploi !
Les femmes harcelées, qui témoignaient dans l’émission, exprimaient cette difficulté qu’on imagine sans peine : comment ensuite dans un entretien de recrutement expliquer son départ du dernier emploi ? « J’ai porté plainte contre mon patron » ? On comprend qu’elles n’osent pas porter plainte, d’autant plus que la question de la preuve amène à bien des classements sans suite de ces affaires.
Dans le débat qui suivait :
· Jacques Toubon, Défenseur des Droits, invoquait la nécessité de faire évoluer la loi pour que les enregistrements soient reconnus comme preuve au civil, ce qui n’est pas encore le cas actuellement, contrairement au pénal.
· Marie Hezé, psychanalyste et créatrice il y a 20 ans de la première consultation Souffrance et Travail, recommandait aux DRH et patrons une vigilance particulière face aux femmes en situation de vulnérabilité : les femmes seules avec des enfants.
· Elle soulignait les traces traumatiques graves que ce harcèlement pouvait créer. Ce harcèlement que l’on banalise parfois en disant : « Oh ça va, c’est pas un viol ! ».
Le documentaire, réalisé par Andrea Rawlins-Gaston et Laurent Follea, montrait pourtant qu’il s’agit bien de violence, avec des conséquences lourdes sur la santé physique et psychique de ces femmes. Marie Hezé rappelait que l’entreprise est légalement responsable face à ces dégradations, mais aussi qu’aux yeux de la loi nous tou.te.s qui les entourons, sommes aussi tenu.e.s d’intervenir.
Les femmes harcelées se croient seules dans leur cas et ne voient pas à qui s’en ouvrir, une fois qu’elles ont identifié qu’il s’agit de harcèlement sexuel, ce qui prend parfois quelque temps. Jusqu’au jour où… elles découvriront qu’il y en a eu d’autres, avant ou en même temps qu’elles, que d’autres étaient au courant, mais pensaient : « Ce n’est pas mes affaires ».
L’affaire Harvey Weinstein déclenche actuellement des réactions en chaine, la parole se libère brusquement. Ainsi en France, la journaliste Sandra Muller a posté sur Twitter le vendredi 13 octobre "#balancetonporc!! Toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends". Dimanche 15 octobre, à 13H00, le hashtag #balancetonporc cumulait 26.900 tweets. Figurant depuis minuit dans le top 10 des hashtags les plus populaires, il était passé numéro un à 6H00. Un emballement qui "n'étonne absolument pas" Marilyn Baldeck, déléguée générale de l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), interrogée par l'AFP. "Il suffit qu'on tende la perche" aux femmes pour qu'elles parlent.
Donc sachons de quoi nous parlons. On entend en effet « Mais alors on ne peut plus draguer au bureau », « On va tuer la séduction » et on fait remarquer fort justement que 35% des couples se rencontrent sur leur lieu de travail.
- Or ce n’est pas de la « séduction ». La séduction implique une réciprocité, du respect, du plaisir.
- Le but du harceleur n’est pas de séduire. C’est un rapport de domination dans lequel les femmes se sentent devenir « un bout de viande ».
- Le harcèlement sexuel se caractérise par la répétition, le non-consentement.
- Cependant un acte isolé recherchant un acte de nature sexuelle, quand il exerce une pression grave, comme cela peut être le cas de la part d’un hiérarchique, est selon la loi du harcèlement sexuel.
- Des propositions sexuelles qui se répètent entre collègues de même niveau hiérarchique sont aussi considérées comme harcèlement sexuel, si il y a eu refus.
- Donc les « lourdauds », les « dragueurs lourds » dans la bonne tradition gauloise peuvent être considérés par la loi comme des harceleurs. Il faut le savoir et savoir le dire ! C’est là que l’entourage professionnel immédiat a un rôle à jouer.
- De même dans ce qui est maintenant appelé par la jurisprudence du « harcèlement d’ambiance ». Il s’agit des propos à connotation sexuelle qui créent une ambiance de travail insupportable, dégradée.
Les réseaux de femmes et d’hommes engagés pour l’égalité dans le monde du travail n’auraient-ils pas un rôle à jouer ? Quelle solidarité collective pourraient-ils créer qui aiderait à transformer ces situations ?
N’oublions pas non plus le 3919 « Violences Femmes info ». Depuis le 1er janvier 2014, il est le numéro national de référence d’écoute téléphonique et d’orientation à destination des femmes victimes de violences (toutes les violences, violences conjugales, violences sexuelles, mariages forcés, mutilations sexuelles féminines, violences au travail), de leur entourage et des professionnels concernés. Anonyme, accessible, gratuit depuis un poste fixe ou mobile en métropole, comme dans les départements d’outre-mer, ce numéro national garantit une écoute, une information, et, en fonction des demandes, une orientation adaptée vers les dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge.
Ouvert 7 jours sur 7, du lundi au vendredi de 9 heures à 22 heures, les samedis, dimanches et jours fériés de 9 heures à 18 heures. https://www.linkedin.com/pulse/le-harc%C3%A8lement-sexuel-et-si-en-parlait-laurence-dejouany/?trk=eml-email_feed_ecosystem_digest_01-recommended_articles-8-Unknown&midToken=AQHZTuOSZub9Sg&fromEmail=fromEmail&ut=2_hgbWA-njJTY1
La violence entre partenaires poursuit les victimes jusqu'au travail
Les résultats de l’enquête montrent qu’un bon quart (28 %) des 2 000 répondants (560 travailleurs) disent avoir été victimes de violence entre partenaires. Une femme sur dix (10,5 %) et un homme sur 20 (5,2 %) disent l’avoir été au cours des 12 derniers mois. Trois quarts d’entre eux disent que ces graves problèmes conjugaux ont eu un impact sur leur fonctionnement au travail : fatigue, distraction, mal-être physique et/ou mental. Dans deux cas sur cinq, ces violences physiques, émotionnelles, économiques ou sexuelles entre partenaires ont éte à l’origine d’un certain absentéisme.
Les harceleurs poursuivent leurs victimes sur leur lieu de travail en envoyant des emails violents, en téléphonant. Dans 8 % des cas, l’(ex) partenaire s’est rendu sur le lieu de travail.
Collègues préoccupés Les collègues sont souvent préoccupés par la situation de violence que l’un d’entre eux vit à la maison. Leur travail peut aussi en être affecté. Citation reprise dans l’enquête : “Le plus compliqué à gérer, parfois, c’est le fait que le/la collègue fonctionne moins bien mais qu’il ou elle a besoin de travailler pour s’éloigner de la maison”. Résultat : l’entourage professionnel, compréhensif, écope; il doit pallier la rentabilité moindre de la victime en travaillant davantage.
Pour Kris Peeters (CD&V), vice-Premier et ministre de l’Emploi, cette problématique, qui engendre une grande souffrance humaine, a également un impact social et économique plus large. En Belgique, les absences, les interruptions et le stress causés par la violence entre partenaires entraînent une perte de production évaluée à 288 millions d’euros par an.
Sujet encore tabou La loi belge en matière de bien-être au travail est déjà très solide, dit le ministre, qui encourage les entreprises à permettre à leurs services sociaux, psychologues et médecins du travail de venir en aide à ces victimes particulières.
Les deux tiers des répondants à l’enquête considèrent qu’une approche de cette problématique sur le lieu de travail peut constituer une opportunité. Pour Michel Pasteel, directeur de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, la violence entre partenaires nécessite une approche spécifique. “Sur le lieu de travail, c’est encore un sujet tabou, tant pour les victimes que pour les auteurs. Le seuil à franchir pour chercher de l’aide est par conséquent élevé. Bien orienter les personnes concernées et leur offrir une oreille attentive peut déjà signifier beaucoup pour les travailleurs concernés et pour leurs collègues”.
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