Une fois de plus le Conseil des Etats a refusé d’entrer en matière sur le refus de contracter, qui serait accordée aux caisses maladies. Cela va de soi pour les médecins : au terme d’une très longue formation, ils obtiennent un diplôme donnant le droit de soigner. Si une ou plusieurs caisses peuvent arbitrairement les mettre sur une liste noire, en refusant de rembourser les soins, ces médecins sont de fait privés de diplôme. Il y aurait donc deux instances successives pour accorder un diplôme ou pour permettre de l’utiliserr : les Facultés de médecine et puis les caisses d’assurance. Les premières évaluent la compétence professionnelle et les secondes les coûts engendrés. Ce n’est pas au même niveau. Veut-on des médecins compétents ou économes?
Cela va de soi aussi pour les patients. Ils estiment avoir le droit de choisir leur médecin en fonction de tous les critères imaginables, à commencer par sa réputation professionnelle et par son empathie lors des entretiens. Exclure certains médecins revient à limiter cette liberté fondamentale du choix sur un libre marché. C’est pire qu’une médecine d’Etat à la soviétique ou à la britannique car l’instance de décision n’est plus l’Etat mais des entreprises privées.
Ce n’est pas la première fois que des mesures maladroites sont proposées pour réduire les coûts de la santé. Cela a commencé voici vingt ans avec le numerus clausus des facultés de médecine visant à réduire le nombre de médecins diplômés : cette mesure a tourné à la confusion de ses initiateurs puisque les jeunes Suisse, interdits d’étude, ont été remplacés par des médecins formés à l’étranger. Il n’y a donc pas eu finalement de réductions du nombre de médecins.
Sont-ils pour autant trop nombreux, comme le prétendant les partisans de leur réduction ? A en juger par le délai nécessaire pour obtenir un rendez-vous chez certains spécialistes, de trois semaines à trois mois sur la place de Lausanne, ils seraient au contraire surchargés et trop peu nombreux. Il n’y a pas trop de spécialistes et trop peu de généralistes. Ils sont peut-être mal répartis sur le territoire. Mais qui s’en occupe?
Ensuite on a proposé et mis en œuvre un moratoire sur l’ouverture de nouveaux cabinets par de jeunes médecins. Le seul résultat a été de les confiner dans les hôpitaux universitaires, où ils se sont spécialisés en créant prétendument une pénurie relative de généralistes.
Il n’y a donc pas de méthode simple et efficace pour diminuer les coûts de la santé. Toutes les interventions maladroites ont, jusqu’à présent, été à fins contraires. Quel que soit le système, il y aura toujours des malades imaginaires et des médecins complaisants: c’est inscrit dans la nature humaine, faite d’angoisses et de faiblesses. Si l’on réduisait effectivement la consommation médicale par des mesures administratives ou légales, on réduirait certes des dépenses inutiles, mais aussi d’autres indispensables. Dans un système de marché libre fondé sur la relation privilégiée entre patient et médecin, l’Etat est privé de moyens d’action et il le restera.
Le système de santé suisse est excellent en ce sens qu’il garantit une espérance de vie parmi les trois plus élevées au monde. Il n’absorbe que 12% du produit national. Ce n’est pas trop cher payé, même si c’est un luxe réservé à un pays riche. Si l’on estime qu’il y a trop de médecins, encore faudrait-il décider d’une norme objective. Il y a aussi, si l’on commence à compter, trop d’avocats, de fiduciaires, de stations de ski, de stades, de théâtres, de musées, de parcs, d’universités, d’avions, de voitures, de restaurants, d’antennes de téléphonie dont pourrait théoriquement se passer.
Mais dans ces domaines, il semble qu’il n’y ait jamais assez, parce que des lobbys puissants veillent au grain. Si les médecins étaient organisés en groupe de pression, s’il finançait de la publicité à la télévision, on se rendrait compte qu’ils sont vraiment utiles pour maintenir les gens en vie, en bonne santé et capable de travailler alors que ce n’est pas le cas des antennes de téléphonie, des stations services et des émetteurs de télévision.
Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.
5 réponses à “Trop de médecins ?”
« Si l’on réduisait effectivement la consommation médicale par des mesures administratives ou légales… »
Les mesures de dissuasion de consulter « inutilement » sont déjà en cours, exercées par les caisses maladies. Un exemple est la caisse qui offre une réduction de primes en instaurant le système de consultation préalable à distance, avant prise de rendez-vous au cabinet médical si jugé nécessaire. À premier abord ce filtre peut apparaître sans inconvénients, mais le médecin est limité dans son évaluation (signes physiques, toucher, prise de pression et autres mesures). Il en est cependant conscient, et « prescrira » une consultation traditionnelle s’il ne peut se faire un avis sûr. Mais et la prévention ? Ou la personne qui va consulter pour une grippe, et à qui le médecin dit : « Puisque vous êtes là, je vais vous prendre en même temps la pression… » Ou des changements que celui-ci remarque sur le comportement : « Vous me semblez faitigué(e), je ne vous ai pas vu comme ça les autres fois… » Des riens pour lesquels la personne ne consultera pas à distance, mais qui pourront être évoqués à l’occasion d’un rendez-vous pris pour un motif qu’elle estime sérieux. Ainsi en voulant réduire les consultations au cabinet à ce qui est « nécessaire », on crée une voie à sens unique entre le patient et le médecin. Cette règle de circulation permet évidemment des économies !
Et la prévention ? On l’a souvent dite excessive, comme si celle-ci n’était que destinée à rassurer la personne sur « tout ce qu’elle n’a pas » Et parallèlement nous avons des statistiques fiables indiquant que le 50 % des hommes qui développent un cancer de la prostate auraient pu être mieux soignés s’ils avaient fait un contrôle dès la tranche d’âge où la probabilité se concentre. Un autre exemple encore qui concerne tous les âges, le cancer de la peau. Des dermatologues offrent des journées d’examen gratuit en plusieurs lieux, donnant en même temps un message allant dans le sens de la prévention. Ceux qui auront manqué ces journées prendront peut-être rendez-vous… Est-ce une prévention excessive ? Apparemment les dermatologues constatent qu’ils ne sont pas surchargés de personnes qui prennent rendez-vous pour un contrôle. Alors ce que je considère grave, c’est que les caisses maladies osent parler de « prévention excessive », qu’ils comptabilisent comment entre ce qui est excessif ou ne l’est pas ? Le pourcentage des contrôles « négatifs » en grande proportion vis-à-vis des « positifs » ? En matière de coûts cela pèse trop, autant dire que c’est la prévention qui est en trop… Il fut une époque où le choix des études de médecine pouvait être motivé par la perspective de devenir riche, cela était possible déjà pour le médecin généraliste qui avait le sens des affaires. Ce n’est plus le cas actuellement (hormis le secteur de la « médecine de luxe privée » qui propose des séjours de rajeunissement bénéfiques par la bonne hygiène de vie qu’elles offrent, mais en aucun cas par les traitements dermatologiques à base de cellules fraîches congelées, et autres mensonges qui font rire les dermatologues honnêtes). Ce sont maintenant les caisses qui veulent des médecins estimés honnêtes s’ils pratiquent à l’inverse une sous-médecine low cost. C’est là une solution purement commerciale, incompatible dans le domaine de la santé. Cette même approche, je l’ai constatée dans le secteur social, quand mon directeur m’a déclaré un jour : « Mettez-vous dans la tête que nous ne faisons plus de social, nous devons être rentables ! » Je lui ai répondu : « Eh bien vous êtes au moins honnête, le but de l’association est donc d’assurer un haut salaire au directeur, et un salaire appréciable à ceux qui l’entourent, dont moi… » Un système qui se détourne du but qu’il est censé viser pour gagner en rentabilité perd de sens !
On ne peut totalement écarter le fait que des prestataires de service indépendants tels que médecins ou avocats tendent à remplir leurs agendas pour garantir leur chiffre d’affaire. Ainsi, un simple contrôle de routine comporte trois ou quatre rendez-vous au lieu de se limiter aux analyses de base et du commentaire du médecin. Le client est bien obligé d’accepter et de payer. Je vous donne raison sur un point: ce n’est pas à des entreprises privées comme les caisses maladie qui par définition poursuivent leur intérêt particulier de réguler cela. La santé est par définition une affaire de pouvoir publique et l’on observe que plus le système est libéral, plus les coûts engendrés sont élevés. La réponse toute faite d’une qualité incomparable n’est pas vérifiée par la statistique: en Suisse comme au Etats-Unis, les erreurs médicales ne sont pas significativement moins nombreuses que dans les autres pays occidentaux. Lorsque l’on observe les prestations couvertes par la sécurité sociale française, on pourait être envieux.
La qualité des soins peut se mesurer par un critère simple, le seul vraiment significatif, l’espérance de vie. Elle est de 83.4 années en Suisse et de 78.1 aux Etats-Unis. En France elle est de 82.4.
« …Lorsqu’on observe les prestations couvertes par la sécurité sociale française… » Croyez-moi, par expérience, il n’y à absolument rien à envier. Il s’agit là d’une usine à gaz, d’un coût faramineux pour une productivité dérisoire. Les coûts sont masqués, mais se voient dans le pourcentage de charges prélevées, le plus haut du monde.
12 septembre 2017
Où se former ? Comment ? Avec quel financement ? Les voies de la
formation continue vous semblent impénétrables ? N’ayez crainte : voici
quelques pistes pour se repérer dans le dédale de la formation médicale
continue.
La formation continue : un passage obligé ?
En théorie, l’ensemble des professionnels de santé, tous modes
d’exercice confondus, doit s’inscrire dans une démarche de formation
médicale continue. Celle-ci est réglementée par le Développement médical
continu (DPC), un dispositif initié en 2009 par la loi dite HPST
(Hôpital, Patients, Santé et Territoires), revu et corrigé en 2016 par
la loi de modernisation de notre système de santé. Depuis 2016, le DPC
est géré par l’Agence Nationale du DPC (ANDPC), un groupement d’intérêt
public (GIP) constitué paritairement entre l’État et l’Union nationale
des caisses d’assurance maladie (UNCAM). Concrètement, que disent les textes ? Aujourd’hui,
le professionnel de santé est tenu de satisfaire une obligation
triennale de formation. En d’autres termes, il doit s’engager dans un
parcours de DPC sur trois ans et selon plusieurs modalités dont :
– la réalisation (au minimum) de deux des trois types d’actions de
DPC (formation continue, analyse des pratiques professionnelles et/ou
gestion des risques), dont l’une devra répondre au moins à une des orientations prioritaires nationales fixées par arrêté pour les années 2016 à 2018. Quel contrôle ? Chaque participation à un programme
de DPC est sanctionnée par la remise d’une attestation ; laquelle
prouvera, en cas de contrôle, que le professionnel de santé a bien
rempli son obligation de formation. Les contrôles sont effectués par les
Ordres ou par les Agences régionales de santé (ARS) pour les
professionnels de santé libéraux et par l’employeur pour les salariés
n’ayant pas d’Ordre. En dehors du DPC, il est tout à fait possible de
s’inscrire dans un processus de formation continue. Voir « Quels
financements ? ». Notez par ailleurs que les professions libérales pourront ouvrir un compte personnel de formation (CPF) dès 2018 et l’alimenter en heures de formation. Un droit jusqu’à présent réservé aux salariés de droit privé.
A savoir !
DPC : « work in progress » Quand c’est flou… il n’y a pas forcément
un loup ! Toutefois force est de constater qu’en l’état actuel des
choses, le DPC garde quelques zones de flou. Par exemple, aucun
texte d’application de la loi ne prévoit de sanction à l’encontre d’un
praticien qui n’aurait pas satisfait à son obligation triennale de DPC. De plus, les « parcours DPC » doivent encore être définis. Ils devraient l’être « prochainement
par les Conseils Nationaux Professionnels (CNP) de chaque profession ou
autres instances compétentes, informe l’Agence nationale du DPC sur son
site. Dans ce cadre, le suivi de l’intégralité des étapes d’un
programme de DPC en 2016 participe à l’obligation triennale, mais il
faut attendre la publication des « parcours de DPC » de chaque
profession pour savoir comment le professionnel de santé remplira
pleinement cette obligation. »
Avec quels financements ?
Il existe plusieurs sources de financement selon les professions et
le mode d’exercice. Tout comme il existe plusieurs « cadres » de
formation :
Dans le cadre du DPC, si vous exercez en libéral et
que vous êtes chirurgiens-dentistes, infirmiers,
masseurs-kinésithérapeutes, médecins, orthophonistes, orthoptistes,
pédicures-podologues, pharmaciens et sages-femmes ou que vous êtes salarié exerçant en centre de santé conventionné
(à 50 % minimum de votre activité professionnelle), le financement via
le l’ANDPC se fait selon un forfait horaire avec une prise en charge de 21 heures annuelles de formation
dont dix heures (au maximum) en non-présentiel (en e-learning,
formation à distance) à raison d’une indemnisation de 45 euros par
heure.
Comment l’obtenir ?
>> Si vous êtes libéral ou salarié exerçant en centre de santé
conventionné (à 50 % minimum de votre activité professionnelle), il vous
suffit de vous inscrire au DPC via la plateforme dédiée : mondpc.fr.
>> Si vous êtes hospitaliers, autres salariés ou autres libéraux
(à plus de 50 % de votre activité professionnelle), il faut contacter
votre employeur ou votre OPCA (organisme paritaire collecteurs agréés).
Mais encore….
Les Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) collectent,
mutualisent et redistribuent les obligations financières des entreprises
en matière de formation professionnelle. Agréés et contrôlés par
l’État, les OPCA appliquent les priorités des branches en matière de
formation professionnelle.
Quels sont les professionnels de santé concernés par les OPCA ?
Les personnels hospitaliers dépendent de
l’Association nationale pour la formation permanente du personnel
hospitalier (ANFH). Dans le cadre du DPC, le praticien dispose d’une
enveloppe correspondant au budget de formation de son établissement,
auquel s’ajoute un forfait supplémentaire à l’issue du programme. L’ANFH
prend ainsi en charge le coût du DPC.
Le Fonds d’assurance formation des professions médicales (FAF-PM) finance la formation des médecins libéraux et de leur conjoint collaborateur.
Habilité depuis 1993, il gère les cotisations annuelles dévolues à la
CFP (contribution à la formation professionnelle) des médecins libéraux.
Pour prétendre à ce type de financement, il faut donc être à jour de sa
cotisation pour la formation professionnelle auprès de l’URSSAF. La
prise en charge peut se faire de manière collective, et dans ce cas les
médecins n’ont pas à régler les frais pédagogiques, ou à titre
individuel.
L’autofinancement. Si les besoins et/ou envies de formation n’entrent
pas dans les critères de financement évoqués ci-dessus, il est toujours
possible d’opter pour la solution de l’autofinancement. L’anticipation
sera de mise car il faut pouvoir dégager du temps et… de l’argent. Il
faut bien souvent compter plusieurs centaines d’euros pour une seule
formation.
« Le médecin règle les frais d’inscription fixés par l’organisme
choisi. Ces frais peuvent cependant lui permettre de bénéficier d’une
réduction d’impôt au titre des frais de formation. », explique le Collège des Hautes Etudes en Médecine (CHEM).
Où se former (DPC et hors DPC) ?
1 000 ? 2 000 ? Les structures dédiées à la formation médicale
continue sont, disons-le tout net, pléthores ! Globalement, elles sont
assurées par des associations, des entreprises ou encore l’université.
Mais comment faire le bon choix ? Quels critères retenir ? La renommée
des intervenants ? Le sérieux du contenu (exit le séminaire de Qi Gong à
Bali !) ?
Les formations réalisées dans le cadre du DPC doivent être faites au
sein d’une structure référencée par l’Agence nationale du DPC et de ce
fait, répondre à un cahier des charges très précis. De nouvelles
modalités de contrôle ont été mises en place début 2017. L’ANDPC propose
un moteur de recherche dédié. Actuellement, près de 2 000 structures y sont répertoriées.
Un organisme qui n’aura pas été référencé par l’ANDPC peut tout à
fait dispenser des formations que le professionnel de santé réalisera
dans un autre cadre (lire « Quels financements ? »). Assurez-vous tout
de même qu’il réponde aux diverses obligations réglementaires auxquels
sont soumis n’importe quel organisme de formation. L’indépendance de la
structure peut aussi jouer sur votre choix.
Enfin, les universités notamment les facultés de médecine proposent
des formations agréées (DPC et hors DPC) et disposent, en règle
générale, d’un service dédié à la formation continue dont il faudra vous
rapprocher pour être guidé dans vos démarches. A noter que les
universités dispensent également au titre de la formation continue des
DU (Diplôme universitaire) ou DIU (Diplôme inter-universitaire).
A savoir !
Depuis le 30 juin 2017, les organismes paritaires collecteurs agréés
(OPCA) – soit les « financeurs » de formation continue – doivent
obligatoirement référencer les organismes de formation qui répondent à
six critères de qualité.
Pourquoi se former ?
Au-delà de l’obligation liée au DPC, pourquoi se former ? Pour
enrichir ses compétences et ses connaissances ? Une évidence ! Pour ne
pas passer à côté des innovations ? Judicieux. Voici quelques réponses
apportées par le Docteur François Boiteux, directeur des formations du
Collège des hautes études en médecine (CHEM) :
Sortir la tête du cabinet. « L’une des principales raisons évoquées
par les professionnels de santé qui viennent en formation est l’échange
avec leurs consœurs et confrères ».
L’interprofessionnalité. « Se former permet de rencontrer, dans le
cadre de formations pluriprofessionnelles, d’autres professionnels de
santé de leur secteur afin d’améliorer la prise en charge globale de
leur patients et de faciliter le parcours de soin de ce dernier. »
Rester dans le coup. « Au-delà de l’obligation légale, les médecins
viennent se former pour mettre à jour leurs connaissances sur les
dernières recommandations et les différentes évolutions thérapeutiques
».
Formation : quelles tendances ?
Difficile de définir les grandes tendances en matière de formation
continue tant les réponses diffèrent d’un organisme de formation à
l’autre. Toutefois, quelques éléments se dégagent. « Nous constatons
aujourd’hui l’intérêt grandissant pour les formations privilégiant la
pratique à la théorie, explique le Docteur François Boiteux, directeur
des formations au CHEM. La demande concerne des formations concrètes,
basées sur des cas cliniques et proches de leur pratique quotidienne
». Exemple : des gestes pratiques en dermatologie, la plaie qui ne
guérit pas, etc. À la FmcAction, on constate que ce sont plutôt « les
jeunes praticiens qui se tournent vers des formations autour des gestes
techniques tandis que les professionnels de santé plus âgés optent plus
volontiers pour l’hypnose, l’entretien motivationnel, etc. »
Assez logiquement, les formations liées à l’actualité médicale et
sanitaire du moment semblent également convoitées : maladie de Lyme,
éducation thérapeutique du patient, etc.
Enfin, pour le Dr François Boiteux, « l’avenir de la formation
repose sur les formations en simulation, utilisant ou non les dernières
avancées technologiques, qui permettent aux professionnels de santé
d’adapter sa formation à son lieu d’exercice et à ses spécificités ».
Trois manières de se former
Se former, ce n’est pas forcément rester assis toute la journée à
visionner des power point. Selon les organismes, la formation peut se
faire :
En présentiel,
À distance via des plateformes de e-learning
Par simulation.
Les sites « sources » à consulter
L’Agence du DPC,
groupement d’intérêt public (GIP) constitué paritairement entre l’Etat
et l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) qui assure
la gestion du DPC et mondpc.fr pour s’inscrire dans la démarche de DPC
Le Fonds d’assurance pour la formation des professions médicales FAF-PM
L’association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier ANFH
Quelques chiffres
281 665 professionnels de santé se sont inscrits dans une action de DPC depuis 2013 dont 82 739 médecins. (Source : ANDPC-Juin 2017)
L’ANDPC comptait 1 949 organismes habilités à
proposer des actions et programmes de DPC dont 56,2 % pour la formation
continue, 7,5 % pour l’évaluation des pratiques professionnelles, 0,3 %
pour la gestion des risques et 36 % pour des programmes intégrés
(actions couplées de DPC). *Source : ANDPC-Juin 2017
Dans le cadre du DPC, l’enveloppe globale par praticien est de 2940 euros pour 21 heures soit 140 euros/heure dont 95 vont à l’organisme de formation et 45 au praticien.
En 2016, seuls 6 % des cabinets médicaux ont envoyé
au moins un salarié en formation et moins de 10 % des salariés en ont
bénéficié. *Source : Observatoire des métiers dans les professions
libérales http://www.profilmedecin.fr/contenu/formation-continue-medecin/?utm_medium=Email&utm_source=ExactTarget&utm_campaign=2017_nl_profil_medecin_octobre17_desinscriptioncandidats
Au rythme où les médecins se désengagent du régime public
pour poursuivre leur carrière au secteur privé, le ministre Gaétan
Barrette risque d’éprouver de sérieuses difficultés à réaliser ses
promesses d’accessibilité: un médecin pour tous les Québécois.
La période des vacances fait oublier les soucis de santé et
fournit habituellement un répit aux centres hospitaliers qui
enregistrent une baisse de l’achalandage dans leurs salles d’urgence. La
fin de cette pause estivale pour des milliers de Québécois nous
ramènera toutefois assez tôt à cette réalité des salles d’urgence
bondées.
Plusieurs prendront peut-être conscience, à ce moment-là, de
l’impact des informations transmises par les médias quant à un niveau
record de médecins qui fuient vers le privé et des appétits de ce
secteur pour en recruter un plus grand nombre.
Un parallèle avec les infirmières
Au cours des dernières années, les hôpitaux ont de plus en plus
recours à des agences privées afin de disposer du personnel en soins
infirmiers nécessaires et pallier les carences d’effectifs réguliers. Ce
procédé s’avère plus dispendieux, car les infirmières de ces agences
obtiennent une rémunération supérieure et les agences ajoutent à la
facture en touchant d’importants frais de gestion.
Cette situation a d’ailleurs été dénoncée, à de multiples
reprises, par les syndicats représentant le personnel en soins
infirmiers qui considéraient que cela affectait la qualité des services
dans le suivi des patients. Ils y voyaient également une forme de
gaspillage qui limiterait éventuellement la quantité de soins
disponibles.
Pour ajouter à leur colère, ils jugeaient inéquitable le recours à
ces agences pour le personnel régulier, car on leur impose des
obligations dont sont dispensées les infirmières des agences.
Malgré cette résistance syndicale, il se trouve un grand nombre
d’infirmières qui ont choisi de poursuivre leur carrière dans le secteur
privé. Elles apprécient la rémunération supérieure ainsi que le
contrôle qu’elles exercent sur leur tâche en matière de disponibilité.
Soirées, nuits ou fins de semaine de travail et heures supplémentaires
deviennent à leur discrétion.
Pousser les médecins vers la sortie
Les récentes lois, adoptées par le gouvernement Couillard,
sont-elles en voie de créer ce même sentiment de répulsion chez les
médecins à l’égard du service public quand ils éprouvent cette sensation
de perte de contrôle de l’exercice de leur profession? Est-ce que
l’évasion vers le privé deviendra la bouée de sauvetage de plusieurs
médecins qui voudront pratiquer à leur rythme? Sommes-nous sur le point
de voir surgir dans nos hôpitaux des médecins qui y auront été délégués
par des agences semblables à celles des infirmières avec un coût encore
plus prohibitif et un service restreint?
L’attitude du ministre et les politiques mises de l’avant par le
gouvernement dans le domaine de la santé pourraient avoir l’effet
contraire aux objectifs visés. L’accessibilité à un médecin de famille
devenue illusion, un système de santé dont les coûts explosent et des
frais directs accrus pour le contribuable m’apparaissent des
perspectives plus probables.
L’activisme du ministre lui aura forgé l’image d’un homme de
décisions. Malheureusement, il semble qu’il ait pris les mauvaises pour
les Québécois en renforçant le caractère commercial des activités
médicales et en consacrant un système de santé à plusieurs vitesses.
Je
crois que si le gouvernement cessait de payer les études des médecins
ces derniers seraient plus intéressés à la pratique du service public ne
serait ce que pour la sécurité du revenu. Avec une forte dette, ils
seraient plus enclins à travailler au secteur public. Le secteur privé
ne garantit pas le revenu. Si le gouvernement passait une loi spécifiant
que si un médecin délaisse le secteur public pour le privé, celui-ci ne
devraient pas retourner au secteur public sous aucun prétexte. Ils y
songeraient à deux fois avant de faire le saut.
La
raison principale du passage des infirmières du public au privé est que
ces dernières ont de la difficulté à trouer un poste à temps plein dans
le secteur public. On offre une fin de semaine sur deux ou un trois
jours semaine. Quand tu as fait tes études pour être infirmière c'est
pour travailler à temps plein et non à temps partiel.
Les
gens qui consultent au privé sont majoritairement des gens qui ont une
assurace au travail. Avec l'accroissement du coût de la vie, je ne suis
pas certaine que les médecins ont une si grosse clientèle au privé. Il y
a des gens qui ne peuvent prendre leur médicaments faute de moyen
financier alors pour le privé, on repassera.
Un
autre article alarmiste. Primo, si des médecins souhaitent se joindre
au prive, les gouvernements n'y peuvent rien. Deuxio, la clientèle qui
peut se le permettre est restreinte comparativement à ceux qui n'en ont
pas les moyens ou se disent 《Pourquoi payer +》Tertio, le gouvernement a
tout simplement resserré les règles face aux médecins qui n'en faisaient
qu'à leur tête. Le collège des médecins a longtemps résisté à l'apport
des infirmières et de la participation des pharmaciens à leur pratique.
C'est drôle de vous lire quand un article récent nous apprenait que
plus de gens avaient accès à un médecin et que la possibilité d'en voir
un le même jour était devenu possible. En conclusion, les médecins
avaient la solution dans une organisation plus efficace mais attendaient
que quelqu'un mette son pied à terre en les forçant presque de se
prendre en main.Ils réaliseront très vite qu'une meilleure gestion est
la solution et que tous s'en porteront mieux .
Je
crois que les Québécois d’une époque pas si lointaine ont été naïfs,
sciemment ou non, en contribuant de leurs deniers à la formation
universitaire d’individus, lesquels, croyaient-ils, seraient imbus des
mêmes soucis de générosité envers une mission, celle à laquelle les
conviait leur serment, le tout appartenant en propre aux valeurs d’une
époque elle aussi pas si lointaine.
Ces mêmes citoyens se rendent
compte aujourd’hui que, pour un nombre de plus en plus important, la
profession médicale s’apparentent à n’importe quelle autre métier ou
entreprise, où le fondement de la motivation en est un relié à une
simple question de rémunération et de bénéfices, se profilant selon des
particularités de carrière laissées au bon loisir de chacun(e). Qu’en
est-il devenu du pacte social des professionnels de la santé?
Les
médecins sont des être humains normaux, ni mieux ni pires que leurs
concitoyens. Soyons sérieux, combien d'entre nous se sont tapé 3-4-5 ans
d'université par générosité, par don de soi, pour donner à la société?
Pas beaucoup. On est à peu près tous allés à l'université soit pour
apprendre quelque chose pour gagner notre vie, soit pour étudier dans un
domaine qui nous passionne, les deux en même temps souvent, mais par
charité? Come on!
@Jacques Tremblay@Pierre Simard
Mais reste que quand les gens souffrent et ont peur, on doit avoir une
organisation qui peut faire face au moins aux besoins les plus
pressants. Au Québec, les médecins ne travaillent pas 35 heures/semaine
comparé à 50 heures en Colombie-Britannique et au plus de 40 heures dans
toutes les autres provinces.
Je ne dis pas que c'est
nécessairement par vice mais le système québécois est vicié. Au Québec,
il y a le plus haut pourcentage de femmes médecins (45%) le plus proche
est de 37% au N-B. Et beaucoup de femmes médecins ressentent l'envie de
faire des familles nombreuses, alors que lorsque c'était des
hommes-médecins, ça ne posait pas le même problème. Je n'aime pas plus
voir un médecin politicien qu'un médecin mère de famille nombreuse car
il y a un gaspillage quelque part.
Ce que font les médecins
maintenant va dans le bon sens. On verra jusqu'où ils se rendent pour
prendre la demande en charge. Le ministre garde toujours le pouvoir de
faire une loi contraignante.
@astérix@Jacques Tremblay@Pierre Simard
Au
lieu de compter le nombre de médecins ayant un droit de pratique, qu'on
compte en ETC, équivalent temps complet, les vrais effectifs médicaux.
Il se peut qu'effectivement on doivent avoir plus de médecins avec droit
de pratique pour arriver au nombre d'ETC nécessaires pour nos besoins.
De plus, on pourrait aussi miser davantage sur les infirmières
cliniciennes au lieu de leur mettre des bâtons dans les roues.
D’abord merci pour votre
commentaire et sincère excuse pour mon retard à vous répondre. C’est bien
évident que l’on peut interpréter tout un chacun, selon son expérience
personnelle, l’étendue et la rigueur des devoirs que doivent remplir ceux qui
auront opté pour la profession médicale. Pourtant lorsque les choix sont arrêtés,
malgré cette latitude d’interprétation, il y a des limites à ne pas dépasser.
Prenons
l’exemple des policiers, celui qui décide d’y faire carrière sait au départ qu’il
aura des circonstances à traverser où il devra respecter les règles, au risque
de sa vie. Il ne pourra prendre un congé de maladie parce que ça se corse.
Je crois qu’il en est de même
pour la médecine, mais sans le stress de ces passages tragiques et excessifs, où
le médecin devra respecter malgré tout, non pas par charité, surtout s’il n’a
pas prévu prodiguer cette épanchement lors du choix de son orientation
professionnelle, mais parce qu’il y a des règles écrites et non écrites,
appartenant à notre société, notre façon de faire et notre culture, auxquelles
il doit se plier et que l’on ne peut, à mon sens, balayer du revers de la main.
D’ailleurs à ce sujet, en ce qui concerne la sélection des prospects à la
médecine, je crois qu’actuellement et dorénavant une prédisposition à l’empathie
et à une plus large disponibilité de sa
personne sera exigée des futurs appelés. Je joint aussi à ce commentaire la
teneur du serment professionnel des médecins, en usage au Québec depuis 15
décembre 1999.
J’affirme solennellement que :
Je remplirai mes devoirs de médecin envers tous les patients avec
conscience, loyauté et intégrité ;
Je donnerai au patient les informations pertinentes et je respecterai ses
droits et son autonomie ;
Je respecterai le secret professionnel et ne révélerai à personne ce qui est
venu à ma connaissance dans l’exercice de la profession à moins que le patient ou
la loi ne m’y autorise ;
J’exercerai la médecine selon les règles de la science et de l’art et je
maintiendrai ma compétence ;
Je conformerai ma conduite professionnelle aux principes du Code de
déontologie ;
Je serai loyal à ma profession et je porterai respect à mes collègues ;
Je me comporterai toujours selon l’honneur et la dignité de la profession.
@Jacques Tremblay@Pierre Simard
Oui mais n'oublions pas que les études des médecins sont payés par
l'état tandis que les autres professions ce sont les étudiants qui
paient leurs études.
"Le Québec compte 393 médecins de plus qu'en 2014, selon les plus récentes données du Collège des médecins.
Au 31 décembre dernier (2014), il y avait 22 552 médecins inscrits au tableau de l'ordre."
Nouvelles TVA
M.Parent
parle lui d'une cinquantaine de médecins en tout, 54 si je me souviens
bien de l'article d'un autre séparatiste sur le même sujet. Ce qui ne
représente pas grand chose au total. !% de tous les médecins au Québec
représenterait 225 médecins et si on prend le quart de 1%, c'est de ça
que nous parle et sur lequel il s'appuie pour énoncer du haut de sa
chaire séparatwist qu'il lui semble que le ministre a pris de mauvaises
décisions. !!
Il faut savoir aussi que comme le gouvernement ne
rembourse pas les soins esthéiques comme la chirurgie plastique, il va y
avoir un certains nombres de médecins qui vont s'en aller au privé de
toutes façons et peut-être que la demande augmente dans ce domaine, je
n'en sais rien mais M. Parent non plus.
Ce que fait le
gouvernement Libéral en la matière est déja infiniment plus que ce que
voulait faire un éventuel gouvernement péquiste qui avait renoncé à
s'occuper du problème carrément le soir du débat par la bouche de Madame
Marois.
J'ai
eu un peu la même réflexion: si le système public est en danger parce
que 50 médecins de plus par année passe au privée, il est temps qu'on
ouvre les vannes dans les facultés de médecine et qu'on en forme plus,
ca presse!
Si les médecins décident de se tournés vers le privé pour exercer, ils
vont manqués de patients car de moins en moins de Québécois a l'argent
nécessaire pour se faire soigner au privé.
Combien de gens riches au Québec?
Qu'ils y aillent au privé cependant je leur souhaite bonne chance pour se trouver une clientèle.
@Larousse Excellent commentaire...Effectivement il y'a une limite de Québécois qui peuvent se permettre
des soins au privé... Un jour il y'aura trop de médecins pour cette clientèle...
Les prix vont baisser...Ou les médecins retourneront au public...
Voila!
Dire que le public va manquer de médecins parce qu'il y en a trop qui
passent au privé est un épouvantail, le 'marché' est à la veille d'être
saturé
@Larousse
C'est drôle, quand c'est le temps de faire soigner pitou ou minou, le
Québécois hésite pas a sortir $1500 de sa poche, mais pour un examen
annuel il voudrait pas débourser ?
Les étudiants en médecine peuvent-ils servir de cobaye à leurs propres camarades de classe ?
ALEX PROIMOS (CC BY-SA 2.0)
Pour apprendre, il faut pratiquer. Et dans les facs de médecine
américaine, les étudiants font leurs premiers diagnostics en s'essayant
sur leurs propres collègues volontaires. Jusque-là ces exercices
pratiques n'avaient pas ému grand monde. Sauf que deux étudiantes du
Valencia College d'Orlando (Floride) ont porté plainte, jeudi 14 mai,
après avoir été contraintes de subir une échographie endovaginale jugée "invasive" devant une partie de leur classe, rapporte CNN,
mardi 19 mai. La plainte vise l'université et trois professeurs qui
n'ont pas souhaité répondre aux questions des journalistes pour le
moment.
Selon cette plainte,
l'université estimerait nécessaire que les étudiantes subissent
elles-mêmes ces échographies pour pouvoir devenir de bonnes
techniciennes. En théorie, seules les étudiantes volontaires les
subissent mais en réalité ce ne serait pas toujours le cas, toujours
selon ce texte. Les deux jeunes filles disent avoir été ainsi menacées
d'être freinées dans leurs études, ou blacklistées par des futurs
employeurs, si elles n'acceptaient pas de ce soumettre à l'examen. "Dommages psychologiques importants"
Les plaignantes décrivent ensuite les conditions dans lesquelles sont
faits ces exercices pratiques : notamment, le peu d'intimité dans
laquelle ils sont pratiqués (elles ont dû traverser la salle de cours
couvertes d'une simple serviette, devant leurs professeurs et
collègues), les commentaires des professeurs, les attouchements censés
faciliter le passage de la sonde...
L'avocat des plaignantes estime que les premier et quatrième
amendements de la Constitution ont été violés et que ses clientes ont
subi des "dommages psychologiques importants".
Pour l'université, le recours à des volontaires pour des exercices
pratiques dans des cours d'échographie médicale est une pratique
largement acceptée. Elle assure tout mettre en œuvre pour que
celle-ci soit réservée au strict volontariat et suffisamment supervisée.
La National Library of medecine (bibliothèque
nationale de médecine) publiait néanmoins récemment un rapport dans
lequel elle appelait à une clarification des règles en matière
d'exercices pratiques entre étudiants http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/05/19/les-etudiants-en-medecine-peuvent-ils-servir-de-cobaye-a-leurs-propres-camarades-de-classe/#xtor=RSS-32280322
Liste des meilleurs blogs de professionnels de santé
Pour vous informer, pour vous distraire ou pour rire, Le Labo
Staff vous propose une sélection des meilleurs blogs de professionnels
de santé.
Auxiliaire de vie, sage-femme, infirmière salariée ou libérale,
professionnel exerçant au Québec ou à la campagne : il y en a pour tous
les goûts.
Soskuld
Cette aide-soignante dépeint, à l’aide de dessins humoristiques, son quotidien professionnel.
Lien : http://www.soskuld.com/
À 34 ans, cette femme a choisi de donner un nouvel élan à sa carrière
en devenant infirmière. Son blog nous propose de suivre son quotidien.
Lien : https://ideeide.wordpress.com/
Brèves, coups de gueule et récits du quotidien d’une sage-femme rythment les pages de ce blog
Lien : http://10lunes.com/
C’est l’infirmière
Suivez les coups de gueule, les rencontres et les bonheurs d’une infirmière libérale en milieu rural.
Lien : http://cestlinfirmiere.blogspot.fr/
Flo et Yo
Ces professionnels de santé nomades partagent, sur leur blog, les différentes manières de soigner à travers le monde.
Lien : http://www.floetyo.com/blog/
Babeth, auxiliaire de vie, vous raconte son quotidien, tantôt
aide-ménagère, confidente, dame de compagnie ou encore souffre-douleur
de ses patients.
Lien : http://www.vieuxetmerveilles.com/
Avec
plus de 8,5 millions de patients par an et pas moins de 52 000
infirmiers, le secteur privé représente un part importante de l’activité
hospitalière en France. (source FHP). Voici quelques particularités à connaître si vous souhaitez travailler dans le secteur privé. Les différents établissements privés
Il existe trois types d’établissements privés :
– les établissements de santé à but non lucratif : il s’agit
d’Établissements de Santé Privés d’Intérêt Collectif (ESPIC) qui sont
gérés par une personne morale de droit privé (association, fondation ou
mutuelle). Leur mode de financement est le même que pour les hôpitaux
publics. Par ailleurs, ils ne sont pas soumis aux règles des marchés
publics et les bénéfices qu’ils dégagent sont réinvestis dans la
création ou le développement de services destinés aux patients.
– les établissements de santé à but lucratif : ce sont en général des
cliniques qui fonctionnent comme des sociétés de personnes ou de
capitaux. Les médecins qui exercent dans ce type de structure sont des
libéraux sous contrat avec l’établissement.
– les Centres de Lutte Contre le Cancer (CLCC) : réunis au sein du
groupe UNICANCER, ces 20 établissements à but non lucratif sont
entièrement dédiés aux soins et à la recherche en cancérologie. Retraite
La retraite des salariés du privé est basée sur la moyenne salariale
des 25 meilleures années. En 2013, la pension moyenne d’un retraité du
privé était de 1 166 € contre 1 750 € pour un retraité du public. Environnement de travail
La taille de structures diffère sensiblement entre le secteur public
et le secteur privé. Là où on compte en moyenne 243 infirmiers dans un
établissement public, un établissement privé en compte 42. Si vous
cherchez à travailler dans un environnement à taille humaine,
privilégiez les établissements privés. Salaire et congés
Dans le secteur privé, le salarié bénéficie de 2 jours 1/2 ouvrables
de repos par semaine et 24 jours ouvrables de congés par an.
Dans la fonction publique hospitalière, la durée du congé annuel est
égale à 5 fois l’obligation hebdomadaire de travail de l’agent. Un ou 2
jours de fractionnement sont ajoutés si le salarié pose au moins 5 à 8
jours de congés entre le 1er mai et le 31 octobre.
Le salarié du privé est rémunéré en fonction de son diplôme, de ses
compétences, de la convention collective et du type de poste pour lequel
il postule. La rémunération du salarié du public se fait en fonction de
la catégorie, de la classe et de l’échelon du poste.
Andreas Lubitz souffrait de graves trouves psychologiques et visuels (Keystone)
Après le drame du vol 4U9525, et les détails des graves troubles
dont souffrait Andreas Lubitz, les politiciens suisses et l’Office
fédéral de l’Aviation Civile demandent de nouvelles directives. Certains
demandent un droit et parfois même une obligation d’annonce pour les
médecins
Les médecins doivent annoncer les automobilistes qui ne
sont pas aptes à la conduite aux services de la circulation routière.
Après les révélations sur les maladies dont souffrait Andreas Lubitz, le
copilote qui a conduit à la mort 149 passagers, le débat sécuritaire
sur le moyen de transport réputé le plus sûr, l’aviation, prend de
l’ampleur.
Daniel Bielinski, membre de la direction de la
Société Suisse de Psychiatrie et Psychothérapie (SSPP), avance
prudemment, dans la SonntagsZeitung, l’idée selon laquelle « le
législateur devrait réfléchir à l’introduction d’une obligation
d’annonce pour les pilotes ». Jürgen Schlup, président de la FMH,
propose un élargissement de la loi en faveur d’un «droit d’annonce pour
les médecins ». L’administration demande aussi un tour de vis
sécuritaire encore plus fort. Urs Holderegger, porte-parole de l’Office
Fédéral de l’Aviation Civile (AFAC) exige « de revoir les
réglementations », selon l’hebdomadaire. A Berne, on part de l’idée que
le devoir de confidentialité sera levé, selon le journal. Est-ce
vraiment la fin de ce devoir essentiel ?
Les politiciens
interrogés partagent la même ligne. Edith Graf-Litscher, spécialiste des
transports au parti socialiste, fait valoir que « si une personne
représente un risque, le devoir de confidentialité médical doit être
levé ». La définition du risque n’est pas précisée. Pour les
professionnels du transport routier et aérien, qui pourraient mettre en
danger la vie des personnes, la politicienne demande « l’introduction
d’une obligation d’annonce pour les médecins ». Dans un premier temps,
il devrait demander au patient qu’il informe son employeur. S’il ne le
fait pas, il appartiendrait au médecin de l’annoncer.
Un
médecin nous explique ce dimanche qu’il est déjà possible aujourd’hui
d’être relevé du secret médical quand la sécurité publique est en jeu.
La procédure diffère selon les cantons, mais c’est bien sûr tout à fait
praticable. La sécurité absolue n’existe pas
Tous les milieux politiques vont dans ce sens. Le
conseiller national PLR Kurt Fluri, membre de la commission des
transports, propose des « exceptions au devoir de confidentialité ou
même un devoir d’annonce pour certaines catégories professionnelles et
certaines maladies »
Dans son commentaire, Arthur
Rütishauser, rédacteur en chef de la SonntagsZeitung, explique pour sa
part que « la sécurité absolue n’existe pas ». Il rappelle que l’idée
selon laquelle la porte du cockpit ne peut être ouverte que si le pilote
le désire est le résultat des attentats du 11 septembre. C’est
précisément cette mesure qui s’est révélée contre-productive lors du vol
de la Germanwings. Malgré les tests pour automobilistes, personne ne
peut empêcher quelqu’un de rouler dans le mauvais sens et de causer la
mort d’autres personnes, conclut-il.
Dans les compagnies d’aviation elles-mêmes, le débat se poursuit sur le meilleur moyen de relever le niveau de sécurité. Le principe des 4 yeux
L’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) se fait
fort d’introduire le principe des quatre yeux dans les avions, selon la
NZZ am Sonntag. Chaque fois qu’un pilote s’absente du cockpit, il
devrait être remplacé par un membre du personnel de cabine. Mais la
question est de savoir si l’on ne remplace pas un faible risque par un
plus grand. Le taux de rotation du personnel de cabine est plus élevé
que celui des pilotes.
Lufthansa réfléchit à «réduire le
facteur de risque humain», poursuit le journal dominical. La compagnie a
créé le poste de responsable de la sécurité des pilotes du groupe. Les
tests psychologiques devraient être renforcés. Pour l’instant, la
sécurité se base sur le principe de la responsabilité individuelle et
du contrôle par le groupe. «Au sein des bonnes équipes, un pilote
avertit ses collègues qu’il est fatigué parce que ses enfants sont
malades», indique Daniel Knecht, responsable du service de recherche des
autorités de sécurité suisses (Sust). Mais les équipes changent souvent
et les pilotes se connaissent de plus en plus mal. Mais le principe de
responsabilité trouve ses limites, selon le journal, lorsqu’il est mis
en relation avec le risque de perdre son emploi.
Qu'est-ce que le tiers payant généralisé chez le médecin ?
Le Monde.fr
|
• Mis à jour le
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Par Alice Fabre
L'Assemblée nationale a adopté jeudi 9 avril, en première lecture,
la généralisation progressive du tiers payant chez les médecins – après
les pharmacies, les laboratoires de biologie et les infirmiers
libéraux. La mesure phare du projet de loi santé, promesse de campagne
de François Hollande, a rencontré beaucoup de réticence dans le corps
médical. Explications.
1. Le tiers payant, c'est quoi ?
Les consultations chez le médecin sont payées par le patient.
L'Assurance-maladie et sa mutuelle complémentaire – s'il en possède une –
lui remboursent ensuite la totalité ou une partie des frais qu'il a
avancés.
Le tiers payant est un système permettant de ne pas avancer ces
frais. Soit le patient bénéficie du tiers payant partiel et il ne paye
que la partie des honoraires qui n'est pas remboursée par
l'Assurance-maladie : c'est ce qu'on appelle le ticket modérateur. Soit
il dispose du tiers payant total et il n'a alors aucun frais à avancer ;
c'est alors la Sécurité sociale qui paye directement le professionnel
de santé.
2. Qui en bénéficie ?
Actuellement, le tiers payant s'applique principalement aux personnes
bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire, de
l'aide médicale de l'Etat ou encore de l'aide pour une complémentaire
santé. Les mineurs de plus de 15 ans qui consultent un médecin pour
obtenir une contraception sont également concernés.
3. Que prévoit le projet de loi santé ?
La généralisation du tiers payant est une des mesures phares du
projet de loi sur la santé défendu par Marisol Touraine. La ministre de
la santé souhaite que les patients n'aient plus à avancer les frais de
consultation chez le médecin d'ici à la fin de l'année 2017.
L'Assurance-maladie et les complémentaires de santé paieront directement
les honoraires aux médecins. L'amendement adopté en mars en commission des affaires sociales
détaille la mise en place du tiers payant généralisé. C'est à la Caisse
nationale d'assurance-maladie que reviendra la « mission générale de
pilotage ». Ce sera à elle d'organiser le déploiement et l'application
du tiers payant, en lien avec les mutuelles. L'article prévoit qu'une
pénalité soit versée au professionnel de santé si le paiement excède un
certain délai.
Les franchises et les forfaits seront payés directement par l'assuré
via prélèvement bancaire par l'organisme d'assurance-maladie.
Les médecins sont inquiets de la mise en œuvre technique du tiers
payant généralisé. Beaucoup craignent les lourdeurs administratives et
une augmentation de la paperasse. Il existe au total une centaine de
caisses d'assurance-maladie et de complémentaires. Une multiplicité
d'interlocuteurs qui risque, selon eux, de ralentir les délais de
paiement. De là découle une autre crainte, celle que les mutuelles
puissent influencer leurs prescriptions.
Les libéraux critiquent en particulier le caractère obligatoire de la
mesure, défendant un tiers payant social, spécifiquement accordé aux
patients qui en ont le plus besoin. Marisol Touraine n'a pas encore
précisé si les médecins qui refusent d'appliquer le tiers payant
généralisé seront sanctionnés.
En
savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/03/19/qu-est-ce-que-le-tiers-payant-generalise_4597338_4355770.html#LfuYdSyGzEZl77TG.99
La mort programmée de la médecine libérale
Mercredi 28 janvier 2015
La
ministre de la santé, Madame Marisol Touraine avec son projet de loi de
santé qui sera discuté au Parlement, en avril 2015, a décidé que les
consultations et les examens réalisés par les médecins seront gratuits
même pour les personnes qui ont un pouvoir d'achat élevé : il s'agit du
tiers payant intégral, généralisé et obligatoire.
Les
soins ne sont pas en réalité gratuits mais la dispense d'avance des
frais médicaux existe déjà, légitimement, pour les plus démunis d'entre
vous, grâce à la couverture médicale universelle (CMU), à l'aide à une
complémentaire santé (ACS) et à l'aide médicale d'Etat (AME). Alors
qu'ils n'y sont pas obligés, les médecins peuvent pratiquer, dans
certains cas, le tiers payant pour les maladies chroniques (ALD). De
plus, connaissant personnellement chacun de ses patients, le médecin de
famille, ne fait pas payer spontanément et avec tout son coeur, ceux qui
ne bénéficient pas légalement d'une consultation gratuite mais qui se
trouvent en grande détresse financière. Dans un premier temps, vous vous
réjouirez de cette aubaine (puisque n'aurez plus à payer votre médecin)
mais finalement vous vous rendrez compte que vos soins médicaux seront
de plus en plus chers du fait de l'augmentation incessante de vos frais
de complémentaire santé ou mutuelle.
En
effet, le but du gouvernement est de faire disparaître la Sécurité
sociale dans son fonctionnement actuel car trop onéreuse pour l'État,
afin que les caisses d'Assurance Maladie et les complémentaires santé
prennent le contrôle du système de soins et fixent des objectifs pour
limiter les dépenses et les prescriptions médicales.
Vous
perdrez alors la liberté de choisir votre médecin traitant car les
complémentaires santé vous imposeront de vous faire soigner dans leurs
centres et réseaux, par des médecins qui accepteront de répondre à leurs
exigences guidées par le seul profit. Seront alors établies des listes
de soins avec des délais de plus en plus longs pour vous faire soigner,
conduisant à l'effet pervers d'une limitation des soins ou d'un retard
de la prise en charge de vos problèmes de santé.
Toujours
dans cette logique de profit, ces mutuelles pourront violer le secret
médical auquel elles auront accès grâce aux caisses, pour limiter encore
les soins en décidant par exemple de ne pas proposer des examens
coûteux, aux plus âgés d'entre vous.
Pour
aider votre médecin à lutter contre ce projet de loi santé, signez les
pétitions présentes dans les cabinets. Elles seront acheminées au
Parlement et nos députés, devant l'ampleur de la protestation nationale,
vont réfléchir à deux fois avant d'approuver ce projet de loi.
Aidez
également votre médecin à réussir la grève administrative, succédant,
depuis le 02 janvier 2015, à la fermeture des cabinets du 23 au 31
décembre 2014, en acceptant, pour le remboursement de vos dépenses de
santé, non plus la Carte Vitale mais la feuille de soins papier. Le
retard observé dans la récupération de votre argent sera imputable à la
CGSS et non pas à votre médecin dont la mission est de vous soigner et
non d'assumer le travail administratif des caisses ni de rationner vos
soins dans un souci d'économie.
Docteur Josiane Montezume-Barnay
Pour l'Intersyndicale des médecins libéraux exerçant dans les cabinets de ville et dans les cliniques.
Opinions
La médecine rentre dans une révolution digitale. Le nombre de
médecins belges sera insuffisant pour répondre à une demande "boostée"
par la mondialisation des accès aux médecins spécialistes les plus
compétents via la télémédecine et la m-santé. Une opinion de Francis
Roger France, professeur em. de l’UCL,
interniste général et médecin gestionnaire de données de santé.
Y aura-t-il vraiment pléthore de médecins après 2015 ou une pénurie
importante rendant la Belgique incapable de répondre à une demande
"boostée" par la mondialisation des accès aux médecins spécialistes les
plus compétents via la télémédecine et la m-santé (technologie mobile) ?
Le numerus clausus, un concept protectionniste
Le Docteur André Wynen, lorsqu’il était président du Syndicat des
médecins (ABSYM), a défendu avec vigueur la limitation du nombre de
médecins pour deux motifs : le risque de pléthore dans un environnement
non encore digitalisé et l’assurance d’un bon niveau de vie pour les
médecins. Il citait l’exemple de la Norvège, où le petit nombre de
médecins leur permettait d’obtenir tout ce qu’ils voulaient.
La digitalisation actuelle de la médecine va bouleverser son organisation
Nous vivons actuellement une véritable révolution technologique. Les
"ordinateurs portables" comprennent, entre autres, des capteurs de
signaux (pouls, tension artérielle, électrocardiogramme, échographie…)
sous forme d’électrodes, de montres digitales ou de lunettes spéciales
reliées à des téléphones portables. Ces instruments sont considérés
comme le domaine le plus vaste du développement industriel de
l’informatique au cours des cinq prochaines années. Le revenu de ce
marché est évalué à près de 50 milliards de dollars (US) par an, avec la
garantie de vente de nouveaux modèles de téléphones portables à adapter
aux besoins engendrés par ces nouvelles technologies.
Ces capteurs et ces émetteurs de signaux physiologiques et d’images
(utilisant wi-fi, Bluetooth, des enregistrements vidéo) vont transformer
le suivi médical des patients avec une technologie sans fil. Ils
devront tenir compte de facteurs d’épargne d’énergie.
La télémédecine ou médecine à distance associée à cette capacité
nouvelle d’envoyer des informations (données, images et sons) dans le
monde entier permettra d’obtenir des avis médicaux et des traitements
chirurgicaux à distance, là où des patients en auront besoin.
Le risque le plus important, en cas de blocage du nombre de médecins
en Belgique dans les dix prochaines années, est de ne plus être
compétitif et de perdre ce "marché" de milliards de citoyens de pays
émergents. Ils ont acquis les moyens de racheter nos entreprises, mais
sont dans l’incapacité de former des médecins spécialistes sur place à
bref délai.
Les besoins d’accès à des médecins experts compétents est énorme pour
interpréter des images (coupes anatomiques, résonnance magnétique…),
poser des diagnostics corrects, proposer des traitements adéquats, aider
des médecins de famille par des dialogues audiovisuels à procéder dans
des territoires isolés à pratiquer des interventions orthopédiques,
obstétricales ou neurologiques, à procéder à des tests psychologiques,
sans compter le suivi des malades chroniques et le suivi du patient à
l’aide de bases de données de populations.
La mondialisation et l’universalité de la télémédecine
La télémédecine a débuté par des expériences ponctuelles pilotes,
comme le traitement thrombolytique décidé à distance à Mont-Godinne dans
les trois heures après un accident vasculaire cérébral d’un malade
hospitalisé ailleurs (après obtention de résultats de labo et d’IRM), ou
par des opérations digestives à distance à Toronto.
Son développement prend des dimensions mondiales et universelles
(couverture de pratiquement tous les champs des soins de santé :
téléconsultation, télédiagnostic, téléradiologie, télépathologie,
téléchirurgie, télémonitoring, télénursing, téléprescription,
télécardiologie, téléneurologie, télépsychiatrie, télédentisterie,
téléophtalmologie, téléréadaptation….)
Plusieurs enquêtes ont montré que la médecine belge était de qualité.
De nombreux spécialistes ont refusé jusqu’à présent d’ajouter des
centaines de demandes d’avis ou de traitement venant des pays émergents,
en raison de la restriction du nombre de médecins. Bref, le numerus
clausus devait devenir un numerus maximus pour pouvoir suivre
l’évolution incontournable des nouvelles technologies.
De nouvelles questions éthiques et juridiques
Quelles sont les responsabilités de chacun en télémédecine ?
Le médecin à proximité
du patient est responsable de ses soins, y compris du choix de l’expert à distance.
Le médecin à distance
est responsable de son diagnostic et de ses interventions (en
collaboration avec le médecin local; il cautérisera de Bruxelles une
lésion du tube digestif à l’aide d’un laparoscope introduit par le
médecin local à Fukushima, par exemple, sous contrôle audiovisuel). Il
ne pourra toutefois agir que dans les limites de l’information
transmise. Les fabricants de robots, émetteurs ou capteurs
d’informations seront tenus responsables du fonctionnement approprié de
leur matériel.
Qui financera ces applications de télématique ? Jusqu’à présent, les
prix sont fixés arbitrairement par conventions entre parties. Il va de
soi que ces médecins sont rémunérés "hors Inami". Une réflexion s’impose
pour l’avenir. Des critères de qualité des soins devraient être établis
à l’échelle internationale ainsi que des mesures d’équité d’accès aux
soins à distance.
Un médecin de famille
montréalais vient de voir son permis de pratique suspendu pour cinq
mois, car il a mal évalué un patient en plus de lui donner trop
rapidement congé de l'hôpital. Ce patient est décédé par la suite d'une
rupture de l'aorte.
Dans sa défense, le Dr Michael Vonniessen, 49 ans, qui pratique dans
l'ouest de Montréal, a mentionné avoir une charge de travail très
élevée aux urgences de l'hôpital du Lakeshore.
Il a souligné être le «seul responsable de 500 lits» durant la nuit. «Il
soumet que dans ce contexte fort difficile et ardu, il recherche en
priorité les patients les plus malades et ceux qui deviennent
instables», est-il écrit dans le jugement publié ce matin.
Mais pour le Conseil de discipline du Collège des médecins, « une fois
que le médecin décide de s'astreindre à un nombre d'heures important et à
voir des patients en quantité, il demeure déontologiquement responsable
de ses actes». Une syncope
Les faits reprochés au Dr Vonniessen remontent à novembre 2011. Ce
jour-là, un patient âgé de 64 ans et souffrant de démence se présente
aux urgences de l'hôpital du Lakeshore dans un épisode de syncope. Il
s'était évanoui quelque temps plus tôt en prenant un repas.
Le Dr Vonniessen a gardé le patient sous surveillance toute la nuit et
lui a fait passer des électrocardiogrammes. Même si le patient
présentait une baisse de pression sanguine et que son dernier
électrocardiogramme n'était pas normal, le Dr Vonniessen lui a donné son
congé peu après 7h en le référant à un cardiologue. Quelques heures
plus tard, le patient décédait d'une rupture de l'aorte.
Le Dr Vonniessen a plaidé coupable aux deux chefs d'accusation qui
pesaient contre lui. Il a reconnu avoir été négligent dans l'élaboration
de son diagnostic et en donnant congé prématurément au patient.
Ce cas n'est pas unique dénonce le Conseil de discipline qui estime que
«la négligence lors de l'élaboration du diagnostic et du suivi sont des
infractions de plus en plus répandues qui méritent une sanction qui
enverra un message clair et non équivoque non seulement à l'intimé, mais
à l'ensemble des membres de la profession médicale»
Travailler en horaires décalés accélère le vieillissement
AFP/ATS
Dans les métiers de la santé, de
l’industrie, des services, le travail de nuit est inévitable. Avec un
coût sur la santé. (Reuters)
Travailler pendant une longue période en horaires décalés,
notamment la nuit, accélère le déclin cognitif, selon une étude publiés
ce mardi, et l’impact négatif persiste au moins cinq ans après l’arrêt
du travail posté. Ouf: il existe une «grande variabilité» selon les
individus
Travailler pendant une longue période en horaires
décalés, notamment la nuit, accélère le vieillissement cognitif, selon
une étude publiée mardi. Ce genre d’emploi est déjà suspecté de jouer un
rôle dans divers problèmes de santé comme les ulcères, maladies
cardiovasculaires ou autres cancers.
Pendant dix ans, des
chercheurs français et britanniques ont suivi 3000 salariés du sud de
la France, âgés de 32 à 62 ans au début de l’étude, travaillant dans
tous les secteurs de production et dont la moitié avaient oeuvré en
horaires décalés pendant au moins 50 jours au cours de l’année.
Leurs
capacités cognitives (mémoire, attention, vitesse de réaction) ont été
mesurées à trois reprises (1996, 2001 et 2006) lors de tests
neuropsychologiques. L’étude publiée dans la revue médicale «Occupational and Environmental Medicine»
a permis de montrer que ceux qui avaient eu un travail posté pendant
dix ans ou plus, présentaient un déclin cognitif - processus naturel
chez toute personne vieillissante - nettement plus rapide que les
autres. 6,5 ans de décalage
Selon Jean-Claude Marquié, un chercheur du CNRS à
Toulouse qui a coordonné l’étude, la baisse des scores obtenus équivaut à
«un vieillissement cognitif de 6,5 ans», une baisse «qui n’est pas
négligeable», mais qui demande encore à être confirmée par d’autres
études. «On savait déjà qu’il y avait des effets à court terme, mais on
ne savait pas si ceux-ci se maintenaient pendant longtemps»,
explique-t-il.
L’étude a permis de montrer que l’impact
négatif sur les capacités cognitives persistait pendant au moins cinq
ans après l’arrêt du travail posté et qu’il existait une «grande
variabilité» selon les individus.
Parmi les solutions
préconisées pour limiter ces effets, le chercheur a cité une
«surveillance médicale personnalisée», ainsi qu’une meilleure
organisation du travail permettant de favoriser les «horaires les plus
favorables au sommeil». «Il vaut mieux par exemple démarrer à 6 heures
du matin plutôt qu’à 4 heures» relève-t-il.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e4488b88-63ed-11e4-8073-f0fefc2ac70d/Travailler_en_horaires_d%C3%A9cal%C3%A9s_acc%C3%A9l%C3%A8re_le_vieillissement
Euthanasie : le docteur Bonnemaison acquitté
Le Monde.fr avec AFP et Reuters |
• Mis à jour le
Jugé pour avoir abrégé la vie de sept de ses
patients, le médecin bayonnais Nicolas Bonnemaison a été acquitté de la
totalité des faits mercredi 25 juin. La veille, l'avocat général avait
requis cinq ans d'emprisonnement avec sursis, en estimant que l'accusé
avait « agi de manière sincère ».
Selon la journaliste du Monde présente sur place,
Pascale Robert-Diard, la salle a acclamé les jurés de la cour d'assises
des Pyrénées-Atlantiques à l'annonce du verdict. Ils ont répondu
négativement aux 14 questions posées, acquittant par conséquence le
médecin de toutes les accusations qui étaient portées contre lui.
Au onzième et dernier jour d'un procès intense, parfois poignant, qui aura peut-être fait bouger les lignes sur l'euthanasie et la fin de vie, le médecin urgentiste avait estimé dans sa dernière prise de parole « que cela fait partie du devoir du médecin d'accompagner ses patients jusqu'au bout du bout ». « FAIRE ACCÉLÉRER L'HISTOIRE »
L'urgentiste bayonnais de 53 ans comparaissait pour avoir
abrégé la vie de sept patients âgés, malades et en fin de vie, des
actes qu'il a pleinement assumés. Il risquait pour cela la réclusion
criminelle à perpétuité. Lors de son plaidoyer, l'avocat de Nicolas
Bonnemaison avait exhorté les jurés à incarner la « justice qui montre le chemin à la loi », espérant que ce procès puisse « faire accélérer l'histoire » en matière de législation sur la fin de vie.
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Affaire Bonnemaison : "On a besoin de faire évoluer la cadre législatif" explique Le Foll
"On
a une responsabilité de faire évoluer notre cadre législatif et il faut
qu'on le fasse avec un consensus" a affirmé Stéphane Le Foll,
porte-parole du gouvernement, après l'acquittement de Nicolas
Bonnemaison.
« Vous avez agi en médecin, mais en médecin qui s’est trompé » dit l’avocat général à Nicolas Bonnemaison
A ce procès de haute tenue, il fallait un grand réquisitoire.
L'exigence a été remplie, mardi 24 juin par l'avocat général Marc
Mariée. Puisant à la fois dans le dossier qu'il suit depuis son premier
jour, il y a presque trois ans jour pour jour en qualité de procureur de
Bayonne, et dans toute la richesse des deux semaines de débats, il a
requis une peine de cinq ans d'emprisonnement avec sursis contre
l'ancien urgentiste, sans l'assortir d'une interdiction d'exercice de la
médecine.
Voici, sous réserve de la prise de notes à l'audience, l'essentiel de son intervention.
"Je voudrais adresser mes premiers mots à Nicolas Bonnemaison.
Non, vous n'êtes pas un assassin. non, vous n'êtes pas un empoisonneur
au sens commun de ces termes. Je vous le dis ici: mon regard sur vous a
changé. Mais pour autant, je maintiens l'intégralité de mes
accusations". Après avoir rappelé que Nicolas Bonnemaison comparaît pour avoir "attenté à la vie" de sept de ses patients par "l'emploi ou l'administration de substances de nature à entraîner la mort" avec la circonstance aggravante qu'il s'agissait de "personnes particulièrement vulnérables en raison de leur était physique et mental", Marc Mariée a observé : "Je dis qu'une agonie, certes, c'est une vie finissante, mais c'est une vie quand même."
"Nul ne sortira indemne de ces débats, de la souffrance qu'ils
ont exprimée, de la difficulté d'exercer le métier de médecin qu'ils ont
révélés, et certainement pas moi. Même si parfois, ils ont été hors
sujet. L'euthanasie n'est pas notre débat. Les directives anticipées,
l'acharnement thérapeutique ne nous concernent pas davantage. Nous ne
sommes pas là pour dire si la loi Léonetti est bonne, si elle est
insuffisante, si elle est imparfaite. La loi, elle s'applique telle
qu'elle existe."
Pour l'avocat général, l'affaire Bonnemaison tient dans cette "limite infime" entre "mettre en place une sédation qui PEUT abréger la vie" et "mettre en place une sédation POUR abréger la vie". Et, selon lui, c'est la deuxième voie qu'a choisie Nicolas Bonnemaison pour sept de ses patients en fin de vie. "Nous
sommes dans une démarche qui, en définitive, sous couvert de sédation,
consiste à abréger l'agonie, abréger les souffrances". Reprenant les propos de Jean Léonetti, cité à la barre de la cour d'assises mardi 17 juin, il a observé : "Nicolas
Bonnemaison est là parce qu'il a donné la mort à des patients qui ne la
demandaient pas. Nous ne sommes plus dans le cadre de la loi Léonetti,
mais dans le droit commun. Celui qui, selon le code pénal, dit qu'il est
interdit de tuer."
Marc Mariée a alors ouvert une longue parenthèse pour défendre le
choix qui avait été fait, tant par le personnel soignant de l'hôpital de
Bayonne que par son directeur, de dénoncer les agissements du docteur
Bonnemaison en alertant le parquet. "Ils ont fait leur devoir. Tout
ce que les infirmières et les aide-soignantes ont dit a été vérifié.
Elles n'ont rien inventé. Elles ont parlé parce qu'elles ont surpris des
faits qui leur étaient cachés. Et parce que ce n'était pas du tout
l'attitude qu'elles attendaient du docteur Bonnemaison."
"Nicolas Bonnemaison, a-t-il poursuivi, avait une
parfaite conscience de se situer dans l'interdit. Il va lui -même
chercher des ampoules d'Hypnovel ou de Norcuron. Il prépare lui-même les
injections. Il procède lui-même aux injections. Et tout cela, ce n'est
pas la pratique habituelle d'un médecin. Il n'en parle à personne, ni
aux familles, ni au personnel soignant. Et il n'inscrit pas au dossier
médical des patients les traitements qu'il a utilisés, même quand
l'infirmière lui demande de le faire. Il agit dans une opacité totale.
Et on aurait voulu qu'elles trouvent cela normal ?"
"Alors pourquoi Nicolas Bonnemaison, ce bon médecin, cet être
tourné vers l'autre, a-t-il franchi la ligne ? Qu'est-ce qui lui a fait
perdre le recul ?", s'interroge alors l'avocat général, qui aborde à
cet instant la partie la plus sensible de son réquisitoire, consacrée à
la personnalité de l'accusé. "On ne peut pas détacher les faits qui
vous sont reprochés de votre personnalité. Vous étiez un homme seul,
bien seul, Nicolas Bonnemaison." Reprenant les mot du professeur Didier Sicard sur la "solitude hospitalière" et la pression d'une société "devenue intolérante à l'agonie" qui pousse certains médecins "à se retrouver en situation de radicalité", il évoque la fragilité particulière de l'ancien urgentiste,
qui a connu plusieurs épisodes dépressifs dans sa vie et a été
hospitalisé à deux reprises dans un service psychiatrique. Pour l'avocat
général, cette fragilité est une des clés de l'attitude de Nicolas
Bonnemaison à l'égard de ses patients. "Il n'a pas eu l'énergie, la
vigilance nécessaire pour ne pas transgresser la loi. Il n'était plus
dans la situation qui lui permettait de prendre les bonnes décisions."
S'adressant directement à l'accusé, Marc Mariée observe: "Oui,
mon regard sur vous a changé. J'avais de vous au départ de ce dossier
une image extrêmement négative. Celle d'un être déterminé, froid, qui
agissait dans une logique solitaire. Je crois désormais que vous avez
agi de manière sincère." Reprenant à son compte l'analyse que le docteur Roland Coutanceau, chargé de l'expertise psychiatrique de Nicolas Bonnemaison avait livrée à la barre, l'avocat général a observé : "Vous avez agi par compassion. Mais la compassion peut ne pas être lucide.Et être
trop compassionnel, c'est faire l'économie des autres. C'est exonérer
les autres du poids d'une responsabilité qui, pourtant, leur
appartient." "Vous vouliez protéger tout le monde. Les malades, les familles,
le personnel soignant. Mais pour faire le bien, vous avez fait le mal au
regard de la loi. Vous avez agi en médecin mais en médecin qui s'est
trompé", a-t-il conclu. http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2014/06/24/vous-avez-agi-en-medecin-mais-en-medecin-qui-sest-trompe-dit-lavocat-general-a-nicolas-bonnemaison/
Les débats sont désormais clos et dans ce procès qui a emmené
si loin, porté si haut, l'heure du choix est venue. Mercredi 25 juin, la
cour et les jurés ne diront pas s'il faut changer la loi Léonetti de
2005. Ils ne se prononceront pas pour ou contre l'euthanasie ou le
suicide assisté. Ils répondront à la question de savoir si, selon eux,
Nicolas Bonnemaison est ou non coupable d'avoir "attenté à la vie" de sept de ses patients par "l'emploi ou l'administration de substances de nature à entraîner la mort" avec la circonstance aggravante qu'il s'agissait de "personnes particulièrement vulnérables en raison de leur était physique et mental".
Cette accusation, l'avocat général Marc Mariée va la soutenir.
L'affaire Bonnemaison, il la suit depuis ces premiers jours du mois
d'août 2011, où le parquet de Bayonne a été saisi d'un rapport émanant
d'une cadre hospitalière qui dénonçait les agissements du médecin
urgentiste. C'est lui qui, à l'époque, avait requis - sans être suivi
par le juge d'instruction - le placement en détention de Nicolas
Bonnemaison. Pendant deux semaines de débats, il a pleinement tenu sa
place à l'audience et construit méthodiquement son réquisitoire. On l'a
vu offensif, dur parfois, dans ses échanges avec l'accusé, qu'il allait
chercher dans ses retranchements. Comme lors de cette audience où il a crûment décrit les effets du curare sur un patient. Ou de cet autre moment où il a placé Nicolas Bonnemaison face à ses contradictions lors
de la mort accélérée de l'une de ses patientes, qu'il a quittée sans
accompagner ses derniers moments après avoir procédé sur elle à une
injection. On l'a
senti agacé devant les témoignages de certains médecins revendiquant à
la barre avoir eux-aussi donné la mort à leurs patients. "Je découvre que la loi de la République s'arrête parfois à la porte des hôpitaux", avait-il observé.
Mais on l'a vu aussi s'imprégner de l'audience et de toute la
complexité qu'elle a apportée au dossier. Son regard sur l'accusé a
changé. Parfois, il a semblé vaciller. Après
les dépositions des médecins venus raconter à la barre leur
confrontation quotidienne avec l'agonie des patients en fin de vie, il s'était interrogé à voix haute, comme s'il se parlait d'abord à lui-même. "Mais qu'est-ce qui conduit le médecin à être si seul face à des décisions si difficiles ?".
Terrible est la responsabilité qui lui incombe au moment de prononcer
ses réquisitions. De sa place de ministère public, il lui revient de
parler au nom d'une société qui, les débats l'ont montré, ne sait plus
elle-même ce qu'elle doit penser
Au procès Bonnemaison, les certitudes de Bernard Kouchner, l’humilité de Michèle Delaunay
Tous deux sont médecins et anciens ministres et leurs fonctions
gouvernementales les ont amenés à s'intéresser à la problématique de la
fin de vie. Bernard Kouchner, ministre de la santé dans le gouvernement
de Lionel Jospin, avec la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, Michèle
Delaunay, ministre déléguée chargée des personnes âgées et de la
dépendance dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, qui a porté la loi
de programmation sur la dépendance. L'un et l'autre ont été cités,
vendredi 20 juin, en qualité de "grand témoin" à la barre de la cour
d'assises qui juge l'ancien urgentiste Nicolas Bonnemaison.
Le premier a beaucoup de certitudes, la seconde autant d'humilité.
Bernard Kouchner parle beaucoup de lui - le French doctor, l'ingérence
humanitaire, son amitié avec l'abbé Pierre - Michèle Delaunay se nourrit
des autres - "Qui suis-je pour juger?". Mais tous deux sont venus, à leur manière, apporter leur soutien à l'ancien urgentiste accusé d'empoisonnement. "La trajectoire d'un homme se mesure aux risques qu'il encourt. Il y a des domaines dans lesquelles l'illégalité est féconde" a déclaré Bernard Kouchner, qui a rappelé son souhait de voir évoluer la loi en faveur du suicide assisté. "La mentalité du docteur Bonnemaison n'est pas celle d'un meurtrier", a affirmé Michèle Delaunay.
Dehors, il restera sans doute l'image de la longue accolade accordée
par Bernard Kouchner à Nicolas Bonnemaison dans la salle des pas perdus
devant les caméras de télévision. Mais dedans, la cour et les jurés se
souviendront davantage de la densité de l'intervention de la seconde.
Elle s'est imposée dès ses premiers mots. "Tous les cas particuliers - Nicolas Bonnemaison, Vincent Humbert, Vincent Lambert [dont le cas était examiné ce même jour devant le conseil d'Etat] ne peuvent être le support d'une loi. Dans chacun d'entre eux, il y aura toujours un interstice libre pour la conscience, a observé Michèle Delaunay. "Je
suis fondamentalement médecin et je suis aussi un défenseur de la loi.
Le législateur ne peut pas s'absoudre de sa responsabilité sur les
questions de fin de vie. Mais il ne pourra jamais en couvrir tous les
aspects".
Elle a rappelé quelques chiffres: 90.000 Français atteignent leur fin
de vie dans des établissements d'hébergement pour personnes âgées
dépendantes (EHPAD). Parmi eux, 25.000 sont transférés au dernier moment
dans un service d'urgence hospitalière. Et parmi ces 25.000 personnes,
75% meurent avant leur deuxième nuit à l'hôpital.
"C'est ce que j'appelle la parabole des trois résidents. La nuit
est tombée, il y a peu de personnel de garde dans l'établissement. Un
premier résident s'agite et marche dans les couloirs. Un second a du mal
à respirer. Le troisième est à l'agonie. Le personnel va calmer le
premier et le ramener dans sa chambre, donner un traitement au second.
Et appeler l'ambulance pour le troisième. Voilà la raison pour laquelle
les urgentistes, qui ont déjà une tâche suffisamment lourde, sont
chargés, en plus, des dernières heures de ces patients".
En réponse au questionnement qui, depuis le début du procès, porte sur le partage de la responsabilité entre les familles et le médecin dans ces moments d'urgence,
l'ancienne praticienne hospitalière qui a exercé pendant trente ans
dans un service de cancérologie, apporte un jugement nuancé. "L'avis des familles a parfois une certaine...fragilité, dit-elle - elle a hésité un peu sur le mot, cherchant le plus juste ou le moins blessant - La
responsabilité pour elles est très lourde et fluctuante. Il y a parfois
beaucoup de culpabilité. Tel fils ou fille va être dans une relation
fusionnelle. Tel autre sera fatigué des aller-retours entre son domicile
et l'hôpital. On ne peut pas faire un conseil de famille pour réunir
tout le monde. Quand un malade s'étouffe , il n'est pas question de
faire un colloque. Et cela, quoi qu'il arrive, ne pourra jamais être
effacé de la mémoire des proches."
Revenant au cas de Nicolas Bonnemaison, auquel il est reproché par
l'accusation de ne pas avoir suffisamment informé les familles du
traitement sédatif mis en place sur ses patients en fin de vie, elle a
observé que le fait que la majorité d'entre elles ne se sont pas
constituées partie civile, était "une réponse à titre posthume".
"Ce procès, a t-elle souligné, n'est pas celui de
l'euthanasie. Il est celui de la fin de vie et de l'accompagnement de
fin de vie. La plupart des gens qui militent en faveur de l'euthanasie
sont en général plutôt jeunes et bien portants. Mais face à la maladie,
on ne connaît le caractère du soldat que sur le champ de bataille".
Après ces deux témoins, une autre déposition est venue ajouter à la
complexité de la décision de justice que devront rendre, jeudi 26 juin,
la cour et les jurés. Le psychiatre Roland Coutanceau, qui avait été
chargé de l'expertise de Nicolas Bonnemaison, a apporté plusieurs
réponses aux questions posées tant par le président Michel Le Maitre que
par l'avocat général Marc Mariée sur la "fragilité psychologique" de
l'accusé. Elle avait été évoquée assez longuement au début du procès lors de son interrogatoire de personnalité.
Rappelant les épisodes de dépression dont a souffert Nicolas
Bonnemaison - qui l'ont conduit à des séjours en hôpital psychiatrique
et à des arrêts maladie, lorsqu'il exerçait ses fonctions de chef de
service - le docteur Coutanceau a écarté l'idée d'un lien causal direct
entre cette fragilité et les actes qui lui sont reprochés. Mais il a
relevé, chez l'ancien urgentiste une "hyperidentification à autrui". "Il y a là quelque chose qui est excessif. Ce n'est pas pathologique mais cela peut expliquer ses actes", a t-il indiqué.
- Diriez-vous qu'il y a, dans ces actes, une dimension compassionnelle? lui a demandé l'avocat général.
- Oui. Il se met à la place du mourant, en projetant sa propre
sensibilité sur la dignité de la fin de vie. A la place de la famille,
sur laquelle il ne veut pas faire porter la responsabilité. A la place
des équipes soignantes qu'il ne veut pas "embêter". Mais être trop
compassionnel, c'est faire l'économie des autres. Il veut exonérer les
autres d'un poids qui, pourtant, leur appartient".
Poursuite des débats lundi 23 juin. http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2014/06/20/au-proces-bonnemaison-les-certitudes-de-bernard-kouchner-lhumilite-de-michele-delaunay/
1er octobre en Suisse
Santé
Les
tarifs des médecins de famille augmenteront de 9 francs par
consultation dès le 1er octobre. Ceux de certains équipements techniques
utilisés par les spécialistes et les hôpitaux reculeront en
conséquence.
Dès le 1er octobre, la consultation chez le médecin de
famille augmentera de 9 francs. Les tarifs de certains équipements
techniques utilisés par les spécialistes et les hôpitaux diminueront en
conséquence.
Les tarifs des médecins de famille augmenteront de 9 francs par
consultation dès le 1er octobre. Ceux de certains équipements
techniques utilisés par les spécialistes et les hôpitaux reculeront en
conséquence. Le Conseil fédéral a décidé vendredi comme prévu de forcer
la main aux partenaires tarifaires.
Cette première intervention dans la structure des tarifs médicaux
coûtera environ 200 millions de francs aux spécialistes. La
revalorisation de la rémunération des généralistes avait été promise par
le ministre de la santé Alain Berset et a contribué au retrait de
l'initiative populaire des généralistes.
Le peuple a ensuite largement accepté en mai le contre-projet qui
prévoit de renforcer la médecine de base. La mesure s'inscrit dans le
plan directeur du gouvernement pour revaloriser cette médecine. Critiques
Elle avait pourtant soulevé un tollé en consultation. Seule
l'Association Médecins de famille Suisse avait applaudi. La faîtière des
hôpitaux H+ avait dénoncé que les médecins en hôpitaux et les médecins
de famille ne soient pas traités sur un pied d'égalité.
Les cantons s'étaient inquiétés que les hôpitaux publics n'aient
d'autre choix que de se tourner vers les pouvoirs publics pour compenser
le manque à gagner alors que les caisses maladie n'auraient rien à
débourser.
La Fédération des médecins suisses (FMH) avait aussi critiqué la
diminution des tarifs des spécialistes, dénonçant une baisse de
rémunération pour les salariés, personnel non médical inclus. Les
caisses maladie auraient au contraire voulu aller encore plus loin afin
de freiner non seulement les tarifs des prestations techniques, mais
aussi ceux de certains actes médicaux, avait défendu l'association
d'assureurs Curafutura. Adaptations de l'ordonnance abrogées si...
La baisse des tarifs frappera certains équipements techniques comme
les tomodensitomètres surtout utilisés par les spécialistes et les
hôpitaux. Alors que beaucoup de prestations techniques peuvent être
fournies avec moins de ressources, les tarifs n'ont pas été modifiés,
justifie le gouvernement.
La structure tarifaire n'est plus adaptée dans son ensemble. C'est
toutefois aux partenaires tarifaires de le faire. Le Conseil fédéral est
intervenu seulement parce que les partenaires ne se sont pas entendus.
S'ils parviennent à un accord et que le Conseil fédéral l'approuve, les
adaptations de l'ordonnance seront abrogées, promet l'exécutif. Source: ATShttp://www.lenouvelliste.ch/fr/suisse/les-tarifs-des-medecins-de-famille-augmenteront-des-le-1er-octobre-en-suisse-479-1310809
Un médecin généraliste sur deux a plus de 55 ans
Laurent Gérard
Publié le
- Mis à jour le
Exclusif
Sciences - Santé
Et les généralistes en formation restent trop peu nombreux.
La
population de médecins est vieillissante en Belgique. C’est la directe
conséquence du baby-boom de l’après-guerre. Les nombreux médecins de
cette génération arrivent ou se rapprochent de l’âge de la retraite. Le
phénomène prend des proportions impressionnantes, surtout concernant les
médecins généralistes. En Wallonie, particulièrement, la pénurie
guette.
Selon les statistiques que vient de publier le SPF Santé
publique et qui sont basées sur les données au 31 décembre 2013, plus
d’un médecin de famille sur deux a plus de 55 ans. Plus précisément, ils
sont 51,9 %. C’est la première fois que le cap des 50 % est dépassé.
Fin 2012, les plus de 55 ans représentaient 49,4 %. Fin 2011, on en
était à 46,9 %. Fin 2005, on en était encore à moins d’un sur trois
(30,6 %).
Globalement assez de spécialistes
Les
seuls plus de 60 ans représentent 34,4 % des généralistes dans notre
pays. Avec des variations sensibles selon les Régions : 32,7 % en
Flandre, 33,7 % à Bruxelles et pas moins de 37,3 % en Wallonie.
La
situation wallonne devient inquiétante si l’on sait que la relève se
fait attendre. Au 31 décembre 2013, on comptait seulement 175 candidats
médecins généralistes en formation domiciliés en Wallonie (et 730 pour
l’ensemble du pays). Certes, c’est cinq de plus qu’un an plus tôt (où
l’on avait observé un recul de deux unités), mais c’est nettement
insuffisant pour combler le départ à la retraite de milliers de
généralistes wallons dans les années à venir. Les autorités belges
peinent encore et toujours à convaincre les futurs médecins de
s’orienter vers la médecine générale plutôt que vers les spécialités.
En
effet, côté spécialistes, la pyramide des âges suscite moins
d’inquiétudes. Certes, ici aussi, la moyenne d’âge est à la hausse. Fin
2013, on comptait 42,8 % de spécialistes âgés de plus de 55 ans. Mais à
la même date, 4 212 candidats spécialistes en formation domiciliés en
Belgique se préparaient à leur succéder. Même si certaines spécialités
manquent de candidats (gériatrie,…), la relève est donc globalement
assurée.L. G. http://www.lalibre.be/actu/sciences-sante/un-medecin-generaliste-sur-deux-a-plus-de-55-ans-53a464f73570c0e7433d9b3a
Publié le 18 avril 2014 à 05h00| Mis à jour le 18 avril 2014 à 05h00
Yves Bolduc, député libéral
dans la circonscription de Jean Talon, Gaétan Barrette, député libéral
dans la circonscription de La Pinière et le premier ministre élu du
Québec, Philippe Couillard.
L'auteur est président de la Fédération des médecins résidents du Québec.
Il était une fois trois
médecins. L'un était médecin de famille et venait de Québec, l'autre de
Montréal et spécialiste. Le troisième, lui, a fait ses premières armes
en centre universitaire mais affectionnait particulièrement les régions.
Ensemble, ils ont cumulé les tâches de chef de département, directeur
des services professionnels, ministre de la Santé et président de
fédération médicale.
Ensemble, ils détenaient une compréhension globale du réseau de la santé au Québec et la capacité de résoudre ses illogismes.
Ensemble, ils jouissaient d'un grand potentiel... ***
Les élections du 7 avril dernier nous ont laissé un tableau politique
drastiquement différent. En fin de compte, nous aurons vu un
gouvernement péquiste décimé qui rêvait pourtant de meilleurs lendemains
lorsqu'il a appelé les électeurs aux urnes dans un climat de division. «
Diviser pour mieux régner », disait l'autre. Un constat d'échec est à
faire.
De mémoire, je ne me souviens pas d'avoir été témoin d'autant de «
doctor-bashing ». On a commencé par alimenter la peur des médecins
portant un signe religieux. Nous sommes allés jusqu'à dire qu'on les
congédierait. Puis nous avons attribué tous les maux du système de santé
aux salaires des médecins. Tout à coup, ils gagnaient trop d'argent. Et
on a fait la fausse équation : rattrapage salarial = moins
d'efficacité. Parallèlement, peu de solutions cohésives ont été
présentées aux problèmes que l'on connaît déjà. La santé n'a pas été au
coeur de cette campagne. À ce chapitre, tous les partis sont coupables.
Où se trouve la solution ? Elle passe par la fin de la division. L'heure
est venue d'amorcer des dialogues. À cet effet, la communauté médicale
doit réaliser que c'est plutôt l'union qui fait la force. Le privilège
d'autorégulation nous a été accordé, car la société avait confiance en
ses médecins. J'ai bon espoir que c'est toujours le cas. Cette confiance
n'est toutefois pas aveugle et nous devons bien nous garder de la
prendre pour acquis.
Les Drs Couillard, Bolduc et Barrette auront plusieurs tâches
à accomplir. Le fait qu'ils soient issus du milieu médical permet
d'espérer qu'ils portent encore et toujours les mêmes valeurs qui nous
animent comme médecins. Ils devront privilégier la constance dans la
gestion du réseau de la santé. Ils devront continuer à valoriser la
médecine familiale. Ils devront accepter le constat que les Plans
régionaux d'effectifs médicaux (PREM) commencent à manquer dans
certaines spécialités. Ils devront faciliter l'octroi de ressources pour
favoriser l'installation des médecins formés chez nous, au Québec.
Cependant, la responsabilité d'autorégulation ne leur incombe pas. C'est
à nous de prendre le leadership. Reste à espérer qu'ils seront à
l'écoute.
Les premiers pas d'une médecin généraliste dans la vie active : dur contact
avec la réalité
"Promenade de santé" raconte le
parcours d'une jeune médecin généraliste, depuis ses études de médecine jusqu'à
son installation dans un village. Une chronique dans laquelle se succèdent des
patients de tous âges et les réflexions que lui inspire son expérience de
médecin de famille. Extraits (1/2).
Bonnes feuilles
le concours de la première année, en septembre,
il y a le premier stage. En fait, pendant un an, ou deux si on a échoué
une fois, on ne bûche que sur de la théorie : des
équations d’écoulement, de l’anatomie, le cycle de Krebs,
de l’histoire de la médecine etc. De la théorie et encore de la
théorie. Et d’un coup, hop, on nous jette dans l’hôpital pour apprendre en
trois semaines ce que les infirmiers apprennent en trois ans.
Formation accélérée.
J’avais hâte pourtant, et même pas peur. Hâte
de voir des gens. De côtoyer ce monde-là. Le tirage au sort m’a
envoyée en otorhinolaryngologie. Et là j’ai vu.
J’ai vu M. Cancer Du Visage qui fut mon premier
patient et mon premier pansement. Nous ouvrions la fenêtre alors que
c’était interdit car l’odeur était difficilement supportable. En trois
semaines, le trou dans son visage n’a cessé de se creuser. J’ai
entendu sa douleur, et celle de sa famille en miroir. J’ai vu
les médecins des soins palliatifs réfléchir, pour l’aider au mieux. J’ai
vécu la solidarité d’une équipe de soins face à une situation complexe. Et
le soulagement de tous, à sa mort.
J’ai vu Mme Tuberculose me tendre son bras pour
ma toute première prise de sang en me disant : « Mon petit bébé docteur,
si vous n’en faites pas une première une fois, vous n’en ferez jamais.
» J’ai entraperçu des chirurgiens virevolter dans le service sans
jamais s’y poser.
J’ai vu que quand on était « fils de », on
pouvait avoir une chambre seule après une opération des dents de
sagesse, pendant que M. Fin De Vie mourait dans l’agitation d’une chambre
à deux lits, devant son voisin, hospitalisé pour une simple opération
du lobe de l’oreille. Et j’ai pensé que pour mourir paisiblement dans une
chambre seule, il aurait peut-être fallu qu’il soit le papa de quelqu’un
d’important.
J’ai assisté à des consultations médicales
d’une rapidité déconcertante. Je suis allée faire semblant que je
voyais quelque chose au bloc opératoire, alors que le trou dans le champ
opératoire était minuscule et que je n’y voyais rien. Et en plus, il
fallait rester debout huit heures sans faire pipi ni toucher à
quoi que ce soit, atroce je vous jure. Je n’ai pas réussi, j’ai dû aller
aux toilettes, et je n’ai plus eu le droit d’y retourner, suite à la
susceptibilité d’un chirurgien despotique. Jamais au cours de ces trois
semaines.
J’ai entendu ma co-stagiaire dire « moi j’aime pas
les gens ». Et je me suis demandé comment quelqu’un comme ça pouvait
avoir pris la place d’un autre qui voulait vraiment faire médecine. Six
mois après, elle a quitté la fac. J’ai participé aux soins de
toilette des patients, j’ai nettoyé par terre, j’ai reçu du sang sur mes chaussures
et sur les bras, j’ai enlevé des sondes nasogastriques, j’ai fait des lits,
j’ai brancardé, j’ai ri en salle de pause en mangeant du gâteau au
chocolat, je n’ai pas bu de café, je me suis fait incendier
parce qu’une fois, une fois seulement et la dernière fois de ma vie,
j’avais « marché dans le mouillé », j’ai fait d’autres prises de sang,
d’autres pansements.
Et sur tout, j’ai fait partie d’une équipe
soudée. Après je suis retournée en cours. Et je savais enfin pourquoi
il fallait que je continue d’apprendre : je voulais y retourner parce que
moi j’aimais les gens.
Extraits de "Promenade de santé. Chroniques d'une
jeune généraliste" de Fluorette publié aux Editions Grasset.
5 Reasons Why Doctors
Should Be Highly Paid
Discussion in 'Doctors Cafe' started by Egyptian Doctor, Feb 20, 2013.
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Egypt
All right, I’m biased. I’ll admit it. I think doctors,
especially me, should make a gazillion dollars. Now that we have that
disclosure out of the way, I’d like to explore five reasons why we (as a
society) shouldn’t want physician pay to go lower.
1) Physicians provide a valuable service
Most importantly, what doctors do is valuable. In all the
whining about the high cost of health care, few people would argue we
should just bag the whole thing all together. The day to day work of a
doctor is valuable. Worries are extinguished, lives are lengthened, and
quality of life is improved. Does medicine have lots of problems? Sure.
Are there some bad doctors out there? Of course. But overall, physician
services have a high economic value. Those who provide them deserve
appropriate compensation for the value provided. We don’t think twice
about plunking down $200 for an iPhone, but balk at $200 to get a
specialist’s opinion on treating a serious condition? Where are our
priorities?
2) The Lost Decade
The 20s and early 30s are the prime of life. You typically enjoy
good health, can run on little sleep, can bounce back easily from a
hard day, and are often free from burdensome family responsibilities.
Many physicians come out of residency feeling as though they checked out
of life for 5-15 years. They’ve lost friends, missed opportunities, and
often times suffered through the loss of important romantic
relationships. They’ve missed weddings, funerals, vacations, reunions (I
was in my first month of internship during my 10 year high school
reunion) etc. If there is no financial compensation for this loss (i.e. a
light at the end of the tunnel), the intelligent people you want to go
into medicine won’t.
3) A Difficult Job
When I was growing up in Alaska, everyone understood that you
had to be paid well to do a difficult job. Commercial fishermen didn’t
risk their lives on the Bering Sea for minimum wage. Oil men didn’t work
a two-weeks-on-two-weeks-off schedule on the North Slope for lower
middle class wages. If your corporation wanted to send you to Alaska, it
had to pay you a lot of money to do so. There was a well-known
relationship evident in everything people did. If a job required hard
work, long hours, odd hours, and/or a great deal of stress, it paid
more. Enter medicine- long hours, constant stress of not diagnosing or
treating someone properly (leading to the patient getting sick or even
dying), and the bureaucratic hassles imposed by government and other
payors, and you’ve got a hard job that deserves to be paid well. How
many times have you been told by friends and family “I could never do
that, I can’t stand the blood.” (Or the rectals and pelvics, or sick
people, or the stress, or the call, or the crazies.) More importantly,
it’s a hard job that requires compassion, difficult decision-making,
leadership, intelligence, continuous learning, and decades of
dedication. That deserves appropriate compensation.
4) Constant Liability
I never thought about this much as a pre-med, or even a medical
student. Becoming involved in two suits during my first two months of
residency (I was dismissed from both thankfully) really opened my eyes.
Ever since then I constantly think about and worry about legal liability
for my actions. I worry more about doing the right thing for my
patients so they actually get better and don’t die, but you better
believe I never fill out a chart without thinking about how I would
defend it in court. You think your grocer worries about that? Or your
mortgage broker? How many times a day do you suppose a teacher worries
about getting sued for $5 Million? Don’t you think having to deal with
that constantly hanging over your head deserves a little bit bigger
paycheck? I do. I used to think I’d be a doctor even if it only paid
$50K. Now? No way. And the constant liability is a major part of it.
5) Long, Costly Training
If it takes a few months of training to learn to do something,
it should pay more than something you can pick up in 10 minutes on the
job. But what if something takes more than a decade to learn? And
requires you to take on levels of debt that many wouldn’t consider for a
mortgage they plan to pay off over 30 years. Isn’t that worth
something? It’s gotten to the point where the typical graduate of many
medical schools simply cannot afford to go into the lower-paying
specialties. That’s just not right. Some argue that the problem is that
other specialists are paid too much, stealing part of the income of a
lower-paid specialist. Having worked in a system where no specialists
are making more than the very low six figures, and watching people quit
that job at the first available opportunity, I just don’t believe that
lowering the pay for all physicians to the lowest common denominator is
the solution.
If our society demotes doctors from their status as
professionals and business owners to that of unionized workers, our
society is going to get what we deserve. The medical training pipeline
is long enough that it will take a while to see the effects, but in the
end, we’ll rue the day we decided quality health care wasn’t worth
paying for.
[IMG]
Source
BelgiqueUn professeur qui a travaillé plus de trente ans aux cliniques
de l’UCL à Woluwe, vient d’être licencié. Il se plaint de harcèlement
mais met aussi en cause la qualité des soins apportés aux patients,
notamment en matière d’anesthésie. L’institution défend ses troupes et
ses pratiques.
On croirait l’univers hospitalier belge à
l’abri des mesquineries humaines. Le "dossier Collard" semble démontrer
le contraire et peut faire naître quelques inquiétudes chez les patients
lambda.
Le professeur Jean-Marie Collard ne fait plus partie du
personnel médical des cliniques universitaires Saint-Luc. Il s’est vu
signifier son congé le 21 février, après plusieurs décennies de ce que
lui considère, contrairement apparemment à son employeur, comme de bons
et de loyaux services.
Attention, danger
Aujourd’hui, ce chirurgien, spécialiste mondialement reconnu des opérations de l’œsophage et de l’estomac, contre-attaque.
Avec
ses conseils, Maîtres Antoine et Pierre Chomé, il accuse les
responsables de Saint-Luc de l’avoir licencié parce qu’il avait eu
l’outrecuidance de porter plainte pour harcèlement, calomnie et
diffamation après avoir, dit-il, été l’objet d’une cabale menée par une
équipe d’anesthésistes.
Plus grave : celui qui se dit "docteur dans l’âme" et prétend n’être mû par aucun sentiment de vengeance, estime que "les cliniques universitaires sont gangrenées" , aux mains de dirigeants qui préfèrent "les médecins dociles aux praticiens talentueux"
et attribuent des titres "à des inconnus, qui n’ont aucune publication,
aucun fait d’armes à leur actif, aucun talent particulier mais
l’avantage de rester dans le rang" .
C’est "un système de courtisans" , poursuit le Dr Collard, et "la qualité des soins s’en ressent" même si, ajoute-t-il, "il reste d’éminents médecins à Saint-Luc".
Selon
lui, l’institution serait extrêmement frileuse à l’égard du
développement des techniques et des traitements de pointe. Quant aux
méthodes appliquées par certains anesthésistes, elles conduiraient ni
plus ni moins "à des drames" .
Mais de quoi se plaint le Dr Collard sur le plan personnel ? "Pendant
près de trente ans, j’ai pu travailler en toute indépendance même si je
faisais l’objet d’une animosité larvée. Les choses se sont compliquées
en février 2007 quand une lettre signée par des assistants en anesthésie
a mis en cause la qualité de mon travail. J’ai demandé et obtenu la
réalisation d’un audit externe, mené notamment par des professeurs
allemand et italien de renommée mondiale, qui a souligné, à l’unanimité,
le caractère remarquable de ma pratique mais a, au contraire, épinglé
les problèmes liés à certaines techniques d’anesthésie à l’origine
d’accidents. C’était, en quelque sorte, l’arroseur arrosé."
Médiation vaine et actes de vandalisme
Après quelques mois d’accalmie, nouvelle lettre, en décembre 2009. Elle est signée par treize médecins "dont deux que je ne connaissais pas et plusieurs autres avec lesquels je n’avais que des rapports lointains" . On y parle de complications chez des malades opérés par le professeur Collard, d’opérations "blanches", etc. "J’ai
proposé une médiation aux autorités médicales. En vain. Par la suite,
le harcèlement a commencé. Des courriels étaient effacés de mon
ordinateur, des malades, que m’adressaient des généralistes, étaient
détournés vers d’autres praticiens. Cela a entraîné une chute de ma
pratique, ce qui m’a été aussitôt reproché par le directeur médical.
J’ai retrouvé le fauteuil que je m’étais fait faire sur mesure pour
mieux opérer lacéré au couteau. J’ai découvert le matin même d’une
opération que des instruments de chirurgie avaient disparu et je
pourrais multiplier les exemples d’actes de vandalisme dirigés contre
moi" , indique le professeur, qui se dit tout sauf affabulateur.
La direction médicale a sommé le Dr Collard de répondre aux accusations : "Je
l’ai fait point par point, ce qui m’a coûté des journées entières de
recherches à ajouter aux heures que je consacrais à mes patients. A la
faveur de ce travail, j’ai mis le doigt sur de graves lacunes dans la
mission de diagnostic et de traitement de mes détracteurs, qui
semblaient se défausser sur moi de leurs propres manquements."
Plainte pour harcèlement
Pendant
tout un temps, le professeur dit avoir tenté de régler le problème en
interne puis, de guerre lasse, il a décidé de porter l’affaire devant le
Conseil de l’Ordre et, avec l’aide de ses avocats, devant l’auditorat
du travail, où le dossier est pendant. "Les choses étaient
allées trop loin. J’ai constaté des erreurs, en ma défaveur, dans mes
fiches de paie, on a intimidé mes jeunes collaborateurs, sans
considération pour leur talent, le climat était devenu trop délétère."
Cette démarche vers l’extérieur, le Dr Collard estime qu’elle lui a coûté son poste. "J’ai
écrit à Jean Hilgers, président du CA de l’UCL et de l’AG des
cliniques. Il m’a reçu, comme Jacques Grégoire, vice-recteur au
personnel académique de l’UCL, mais pas comme Jean-Jacques Viseur,
président du CA des cliniques, qui ne m’a jamais répondu. Rien n’a bougé
pour autant."
Finalement, début février, Jean-Marie Collard
a reçu un courriel de la part de l’administrateur-délégué de Saint-Luc,
Renaud Mazy. "Il m’a proposé une rencontre. Il m’a demandé mon point de vue. Je le lui ai donné."
M.
Collard ne s’attendait guère à ce que le vendredi 21 février, on le
somme de se présenter séance tenante devant le Conseil médical réuni au
grand complet. Il a refusé les conditions de cette convocation. Avec,
comme résultat, dit-il, d’être appelé par M. Mazy, qui lui a signifié la
fin immédiate de son contrat de travail avec versement d’indemnités
compensatoires. "J’avais deux heures pour vider les lieux. On
ne s’est même pas préoccupé du fait que j’avais des malades en
consultation, que je devais en opérer la semaine suivante, que je devais
donner cours à mes étudiants, etc."
Le Dr Collard envisage à présent de déposer plainte pour licenciement abusif mais, conclut-il, "ce
n’est pas à moi que je pense, c’est à mes patients et à tous ceux qui
se rendent à Saint-Luc en pleine confiance sans savoir ce qui se passe
vraiment derrière les murs de l’institution" .
5 Reasons Why Doctors
Should Be Highly Paid
Discussion in 'Doctors Cafe' started by Egyptian Doctor, Feb 20, 2013.
Egyptian Doctor
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Male
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Physician
Location:
Cairo , Egypt
Country:
Egypt
All right, I’m biased. I’ll admit it. I think doctors,
especially me, should make a gazillion dollars. Now that we have that
disclosure out of the way, I’d like to explore five reasons why we (as a
society) shouldn’t want physician pay to go lower.
1) Physicians provide a valuable service
Most importantly, what doctors do is valuable. In all the
whining about the high cost of health care, few people would argue we
should just bag the whole thing all together. The day to day work of a
doctor is valuable. Worries are extinguished, lives are lengthened, and
quality of life is improved. Does medicine have lots of problems? Sure.
Are there some bad doctors out there? Of course. But overall, physician
services have a high economic value. Those who provide them deserve
appropriate compensation for the value provided. We don’t think twice
about plunking down $200 for an iPhone, but balk at $200 to get a
specialist’s opinion on treating a serious condition? Where are our
priorities?
2) The Lost Decade
The 20s and early 30s are the prime of life. You typically enjoy
good health, can run on little sleep, can bounce back easily from a
hard day, and are often free from burdensome family responsibilities.
Many physicians come out of residency feeling as though they checked out
of life for 5-15 years. They’ve lost friends, missed opportunities, and
often times suffered through the loss of important romantic
relationships. They’ve missed weddings, funerals, vacations, reunions (I
was in my first month of internship during my 10 year high school
reunion) etc. If there is no financial compensation for this loss (i.e. a
light at the end of the tunnel), the intelligent people you want to go
into medicine won’t.
3) A Difficult Job
When I was growing up in Alaska, everyone understood that you
had to be paid well to do a difficult job. Commercial fishermen didn’t
risk their lives on the Bering Sea for minimum wage. Oil men didn’t work
a two-weeks-on-two-weeks-off schedule on the North Slope for lower
middle class wages. If your corporation wanted to send you to Alaska, it
had to pay you a lot of money to do so. There was a well-known
relationship evident in everything people did. If a job required hard
work, long hours, odd hours, and/or a great deal of stress, it paid
more. Enter medicine- long hours, constant stress of not diagnosing or
treating someone properly (leading to the patient getting sick or even
dying), and the bureaucratic hassles imposed by government and other
payors, and you’ve got a hard job that deserves to be paid well. How
many times have you been told by friends and family “I could never do
that, I can’t stand the blood.” (Or the rectals and pelvics, or sick
people, or the stress, or the call, or the crazies.) More importantly,
it’s a hard job that requires compassion, difficult decision-making,
leadership, intelligence, continuous learning, and decades of
dedication. That deserves appropriate compensation.
4) Constant Liability
I never thought about this much as a pre-med, or even a medical
student. Becoming involved in two suits during my first two months of
residency (I was dismissed from both thankfully) really opened my eyes.
Ever since then I constantly think about and worry about legal liability
for my actions. I worry more about doing the right thing for my
patients so they actually get better and don’t die, but you better
believe I never fill out a chart without thinking about how I would
defend it in court. You think your grocer worries about that? Or your
mortgage broker? How many times a day do you suppose a teacher worries
about getting sued for $5 Million? Don’t you think having to deal with
that constantly hanging over your head deserves a little bit bigger
paycheck? I do. I used to think I’d be a doctor even if it only paid
$50K. Now? No way. And the constant liability is a major part of it.
5) Long, Costly Training
If it takes a few months of training to learn to do something,
it should pay more than something you can pick up in 10 minutes on the
job. But what if something takes more than a decade to learn? And
requires you to take on levels of debt that many wouldn’t consider for a
mortgage they plan to pay off over 30 years. Isn’t that worth
something? It’s gotten to the point where the typical graduate of many
medical schools simply cannot afford to go into the lower-paying
specialties. That’s just not right. Some argue that the problem is that
other specialists are paid too much, stealing part of the income of a
lower-paid specialist. Having worked in a system where no specialists
are making more than the very low six figures, and watching people quit
that job at the first available opportunity, I just don’t believe that
lowering the pay for all physicians to the lowest common denominator is
the solution.
If our society demotes doctors from their status as
professionals and business owners to that of unionized workers, our
society is going to get what we deserve. The medical training pipeline
is long enough that it will take a while to see the effects, but in the
end, we’ll rue the day we decided quality health care wasn’t worth
paying for.
Sciences - SantéL’acquittement des praticiens de l’hôpital des enfants choque les parents.
La cour d’appel de Bruxelles a acquitté,
mercredi, trois chirurgiens pédiatriques de l’Hôpital universitaire des
enfants Reine Fabiola (Huderf) qui étaient prévenus de coups et
blessures volontaires sur mineurs, mais aussi de faux et usage de faux
pour avoir dressé des protocoles opératoires sans y mentionner toutes
les informations.
Ces médecins étaient suspectés d’avoir, entre
1998 et 2001, opéré abusivement de jeunes patients souffrant de
malrotation, un défaut dans le développement des intestins.
Huit fois plus qu’ailleurs
C’est
un radiologue de l’Huderf qui, en 2002, avait communiqué un rapport
selon lequel, pendant cette période, 229 enfants avaient été opérés soit
entre quatre et huit fois plus qu’ailleurs. Plusieurs familles avaient
décidé de saisir la justice, convaincues que leur enfant avait subi une
intervention chirurgicale injustifiée.
La cour d’appel a
toutefois considéré que les médecins n’avaient agi que dans un but
thérapeutique, ajoutant qu’ils avaient agi de manière proportionnée et
raisonnable. "Je ressens avant tout un grand soulagement", a confié l’ancien chef du service de chirurgie générale et digestive de l’Huderf (aujourd’hui retraité). "Mais
je suis aussi et surtout très content que la cour se soit intéressée
aux enfants et à leur santé. Elle a retenu que notre but avait été de
les soigner, de leur venir en aide". "La cour a
clairement dit qu’il n’y avait aucune preuve que les médecins avaient
agi dans un autre but que thérapeutique. Cet arrêt est très important
parce qu’il restaure la confiance des patients envers l’hôpital", a commenté Me Michèle Hirsch, conseil du médecin.
Incompréhension
Du côté des parties civiles, l’incompréhension dominait. "C’est
un peu difficile pour mes clients de comprendre l’arrêt rendu puisque
des collèges de médecins désignés pendant l’enquête avaient estimé que
pour certains cas, l’opération avait été inutile. La cour a considéré
que les questions qu’on s’était posé étaient légitimes, certes, mais
qu’on ne pouvait pas imaginer que les opérations avaient été réalisées
dans un autre but que celui de soigner", a indiqué Me André Risopoulos, qui représentait cinq familles de patients.
En
première instance, en décembre 2011, le trio avait été condamné à des
peines allant de 6 à 10 mois de prison avec sursis. Le tribunal avait
considéré certains faits établis et jugé que les prévenus avaient fait
preuve d’une négligence continuelle et d’une totale absence de remise en
question. Ils avaient cependant été acquittés partiellement, au
bénéfice du doute pour certaines préventions.
Le procès en appel
aurait dû avoir lieu en mai 2013 mais il avait dû être reporté au mois
de décembre en raison de l’encombrement du rôle. Ce qui avait fâché la
défense.
Pas de consensus
Les
trois chirurgiens ont plaidé l’acquittement, estimant qu’il n’y avait
pas de consensus international sur le traitement de la malrotation. Ils
avaient expliqué qu’il y avait deux écoles et qu’ils avaient choisi la
plus préventive, qui consiste à opérer l’enfant pour le mettre à l’abri
de complications. Me Isabelle Lutte, l’un des conseils de l’ancien chef
de service, avait avancé que les opérations chirurgicales pratiquées
répondaient à une nécessité.
Médecin et avocate, elle avait
décrit les symptômes présentés par les patients à leur arrivée à
l’Huderf, symptômes caractéristiques de la malrotation, selon elle. Elle
avait évoqué les risques encourus au cas où une malrotation n’est pas
détectée et soignée à temps.
À l’audience, Me Danielle Bloem,
conseil de plusieurs parties civiles, avait, au contraire, plaidé que
les trois chirurgiens avaient abusé de cette technique. Elle avait
décrit le cas d’un petit garçon de quatre mois et demi "très souriant" qui après avoir été opéré à l’Huderf "a
dû être réopéré pour des complications et placé en soins intensifs
alors que la première opération n’était pas nécessaire". "Imaginez à
quel point c’est catastrophique pour nos clients d’apprendre ça", a scandé l’avocate. Me André Risopoulos avait renchéri : "Je
ne pense pas que les prévenus soient des psychopathes et des pervers.
Je ne crois pas qu’ils ont voulu faire du mal à des enfants. Mais en
droit pénal, le mobile n’entre pas en compte", avait-il déclaré.
On connaît désormais l’épilogue de cette affaire douloureuse.
Catherine, vous avez eu envie de parler du respect du médecin envers son malade, pourquoi ?
Catherine : Pour plusieurs raisons !
Catherine, vous avez eu envie de parler du respect du médecin envers son malade, pourquoi ?
Catherine : Pour plusieurs raisons !
-Parce que j’ai moi-même été malade, et que je n’’ai
pas toujours trouvé le respect que j’aurais aimé trouvé auprès des
médecins. Idem pendant mes études. Autant, j’ai connu des médecins
merveilleux comme le Pr Pawlotsky, le Pr Sabouraud, le Dr Husson,
autant, j’en ai connu qui ne témoignaient pas à leurs malades le respect
qu’ils auraient dû.
- Pour permettre aux personnes malades de mieux se faire respecter en sachant ce qu’elles ont le droit de demander.
- Et puis l’autre raison, c’est que j’ai une formation en éthique de la santé parce que ce sujet me tient à cœur.
Claire : Comment un médecin doit-il se comporter pour respecter son malade ?
Catherine : Il doit le traiter comme un être intelligent qui
est son égal. C’est simple, ce n’est pas parce que l’on est médecin que
l’on peut faire n’importe quoi avec son patient.
Claire : en pratique, qu’est-ce que cela signifie ?
Catherine : Un médecin, avant d’examiner son patient, doit toujours lui expliquer ce qu’il va faire, et comme cela va se passer pour lui.
Par exemple, pour un examen gynécologique le médecin doit dire : « Je
vais vous installer sur la table gynécologique, les jambes écartées.Je
vais commencer par observer.Je vais introduire un spéculum pour écarter
les parois de votre vagin. Voici cet instrument. Et il le montre ?
Attention, cela va être un peu froid peut-être… » Idem pour le toucher
vaginal, il doit expliquer avant.
Claire : mais ça ne doit pas être facile d’expliquer la même chose toute la journée !
Catherine : C’est bien le problème. C’est vrai qu’un médecin qui voit une femme pour la 3ième
fois peut dire ; alors, on fait votre examen ? La femme sait à quoi
s’attendre. Mais ce n’est pas le cas de toutes. J’explique cela pour
dire qu’une femme a le doit de dire non, je ne m’allonge pas tant que
vous ne m’avez pas expliqué ce que vous allez faire. Et c’est vrai pour
tous les actes médicaux sans exception.
Claire : Une fois qu’il a expliqué ça, c’est bon, il peut alors faire son examen ?
Catherine : Pas du tout. Il doit ensuite expliquer pourquoi il pratique cet examen, dans quel but.
Par exemple, pour l’examen gynécologique, il doit dire : je vais
frotter le col de votre utérus au fond pour récolter des cellules. Je
les enverrai à analyser, afin de faire le dépistage des cancers. Ou
encore, le toucher vaginal sert à palper votre utérus et vos ovaires
pour pouvoir détecter une anomalie, si vous avez mal ou si je sens
quelque chose d’anormal à la palpation.
Claire : L’explication est importante ?
Catherine : Très importante. Sinon, un médecin pourrait dire : je
vais vous faire ceci ou cela, et on ne comprend pas pourquoi. C’est
très angoissant de se trouver examiné ou de passer un examen sans en
comprendre la raison. On a l’impression d’être un objet.
Claire : Et ensuite, une fois que le médecin a expliqué ce
qu’il veut faire, pourquoi il le fait, il y a un troisième volet
encore ?
Catherine : Oui, la troisième chose que le médecin doit encore
faire, c’est vous demander la permission de faire ce qu’il vient de vous
expliquer. Parce que vous avez toujours le droit de refuser. Et
heureusement, cela fait partie des droits du patient. Vous pouvez dire :
non, je ne souhaite pas faire cet examen aujourd’hui. Soit parce que
vous avez envie de réfléchir, soit parce que ce médecin ne vous plait
pas du tout et que vous avez envie d’en changer, soit parce que vous
voulez être accompagné, ou pour d’autres raisons qui ne regardent que
vous.
Claire : Au total, un médecin doit toujours :
- Décrire ce qu’il va faire,
- Expliquer dans quel but il le fait,
- Vous demander la permission de le faire.
Catherine : Exactement. Et s’il ne le
fait pas, vous avez le droit de l’arrêter pour le lui demander : avant
de commencer, que voulez-vous me faire ? Et pourquoi ? Et ensuite dire :
« Je suis d’accord », ou « je ne suis pas d’accord ».
En expliquant cela, je suis certaine que beaucoup de personnes se
disent : « J’aurais dû demander ça à mon médecin au lieu de me laisser
faire… » Nous avons encore des progrès à faire en tant que médecin !
Les médecins étrangers soignent de plus en plus d’Allemands
AFP
Que se passe-t-il quand un pays ne forme plus suffisamment de
soignants? L’Allemagne dépend de plus en plus de médecins étrangers pour
combler les besoins de ses services de santé. Problème: la barrière de
la langue. Et le fédéralisme n’arrange rien
L’Allemagne dépend de plus en plus de médecins étrangers
pour combler les besoins des services de santé, mais la barrière de la
langue complique la prise en charge des patients. Et si les modalités
administratives ont été simplifiées pour attirer ces compétences, des
voix s’élèvent pour réclamer que soit fixé un niveau suffisant de
maîtrise de l’allemand pour communiquer correctement avec les malades.
«C’est
un problème grandissant en Allemagne», explique Hartwig Meyer, un
avocat à la tête de l’Association de protection des patients allemands.
«Il y a beaucoup de médecins qui arrivent de l’étranger, et leur niveau
d’allemand est très faible.»
D’après l’Ordre des
médecins, en 2012, 15% des praticiens en Allemagne étaient nés à
l’étranger, contre 5% en 2007. La perspective de rémunérations plus
attractives que dans leur pays d’origine, combinée à un désert médical
grandissant dans les petites villes et les zones rurales allemandes a
attiré des médecins de Grèce, Roumanie et Pologne, notamment.
Mais
les médias ont fait état de plusieurs litiges survenus avec des
patients, comme Volker Mikat, 49 ans, un habitant de Gütersloh (ouest),
qui a attaqué en justice l’hôpital où il a été opéré de l’estomac,
affirmant qu’il avait été mal informé des risques de l’opération.
«Quand
j’ai demandé (au médecin) quelles étaient les alternatives (à
l’opération), il n’a rien pu me répondre, je pense que c’est parce qu’il
ne me comprenait pas», a raconté M. Mikat à la chaîne de télévision
publique ARD, qui n’a pas dévoilé la nationalité du médecin mis en
cause.
Hartwig Meyer affirme recevoir régulièrement de telles plaintes. Die deutsche Sprache, grosses Problem!
Beaucoup d’étrangers apprenant l’allemand se plaignent
de la complexité de la langue, un obstacle majeur à l’immigration dans
une Allemagne qui tente de combler une pénurie de travailleurs qualifiés
liée à sa démographie déclinante.
La docteure iranienne
Hengameh Bigdeli, 45 ans, a pris un cours intensif de six mois avant de
commencer à travailler près de Nuremberg (sud). «Quand j’ai commencé à
travailler, j’avais vraiment peur qu’il y ait une urgence et que je ne
sois pas capable de comprendre le patient, confie-t-elle. Mais quand
j’ai eu un problème, j’ai demandé aux patients de répéter, de parler
lentement, et ils ont répété et répété jusqu’à ce que je comprenne.»
Didier Pittet:
«Contrairement à l’argent, l’entraide est disponible en quantité
illimitée. C’est la monnaie de l’abondance.»(Eddy Mottaz)
Un ouvrage racontant le parcours du professeur genevois Didier
Pittet sort en librairie ce vendredi. Celui que l’on surnomme le «Dr
Mains propres» a été anobli par la reine d’Angleterre pour services
rendus à la couronne. Rencontre
C’est l’histoire d’un multimilliardaire raté. Ou encore
l’épopée d’un bienfaiteur du genre humain. Entre ces deux extrêmes:
l’interprétation intime d’un livre qui retrace les aventures médicales
du professeur Didier Pittet, monument international de l’hygiène
hospitalière. Le récit, intitulé Le geste qui sauve*, est
présenté cette semaine au Salon du livre à Genève. L’ouvrage
biographique – traduit en six langues et accessible gratuitement en
ligne – sortira en librairie le 2 mai prochain. Sa lecture bouscule les
échelles de valeur. Didier Pittet aurait pu devenir richissime en
brevetant ses travaux. Au lieu de cela, il a choisi d’en faire don à la
postérité.
Le personnage, né au bord du Léman en 1957,
n’était pas prédestiné à la médecine. Issu d’une famille modeste,
croyante par hérédité et «accrochée à la terre du Petit-Lancy», il
aurait pu consacrer sa vie aux Evangiles. Didier Pittet leur préférera
la blouse blanche. Proche dans sa jeunesse de son médecin de famille, il
devinera à travers cette figure tutélaire un métier, une vocation, un
sacerdoce cousin de la prêtrise: guérir autrui.
Aujourd’hui
professeur de médecine et d’épidémiologie hospitalière à l’Université
de Genève, consultant en maladies infectieuses aux Hôpitaux
universitaires de Genève (HUG), Didier Pittet est notamment le coauteur
de plus de 500 publications spécialisées, et auréolé de plusieurs
distinctions nationales et internationales dans son domaine d’expertise.
Il figurait en 1998 au top 5 des savants les plus influents de son
époque. Et cumule par ailleurs les titres de praticien auprès des plus
prestigieuses institutions de soins au monde.
Dernier
fait marquant mais non le moindre: c’est lui qui a démocratisé – dans le
sillage de la grippe A – l’usage de solution désinfectante
hydroalcoolique (formule inventée par un pharmacien des HUG), dont il a
démontré la plus grande efficacité sur le savon antiseptique pour
l’hygiène des mains. Cette innovation de rupture, permettant notamment
de s’affranchir du déficit en eau courante dans les pays pauvres, est
depuis connue sous l’appellation scientifique de «Geneva Model».
La rémunération des médecins québécois fait
régulièrement les machettes. Les omnipraticiens et les spécialistes
doivent s’entendre avec le gouvernement pour étaler la balance de
l’augmentation qu’ils ont obtenue en 2007, pour éliminer l’écart entre
leur rémunération et celle de leurs confrères des autres provinces.
Lorsque les négociations se sont amorcées en 2003, les médecins du
Québec gagnaient 55 % moins que ceux qui pratiquaient ailleurs au pays.
Pour honorer l’entente de 2007, l’État doit encore hausser le salaire
des 20 000 médecins de 1,2 milliard $.
La somme devait être étalée sur deux ans, 2014-15 et 2015-16, mais
Québec souhaite étendre la période. Au terme des augmentations, un
écart de 15 % devrait subsister entre les médecins du Québec et ceux des
autres provinces, pour tenir compte du coût de la vie inférieur dans la
province.
Malgré tout, les médecins jouissent déjà de revenus importants. La
Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) leur a versé 5,8
milliards $ pendant l’exercice 2012-2013 du gouvernement, soit une
progression de 35 % par rapport aux 4,3 milliards $ que les médecins
avaient empoché en 2008-2009.
Au 31 mars dernier, le revenu brut moyen des omnipraticiens se
chiffrait à 263 673 $. Les frais de cabinet correspondaient à 44 473 $
en moyenne, ce qui signifie que le revenu net moyen des médecins de
famille atteignait 219 200 $.
Pour les médecins spécialistes, le revenu brut moyen s’établissait
à 384 129 $, au 31 mars. En retranchant les frais de cabinet moyens de
28 091 $, les spécialistes récoltaient 356 038 $, en moyenne. Les
spécialistes les mieux payés sont les radiologistes et les
ophtalmologistes, dont les revenus bruts atteignent 628 819 $ et 579 675
$, en moyenne.
De tels niveaux de revenus classent les médecins parmi les
Québécois les mieux rémunérés. En 2011, seulement 7,7% des travailleurs
gagnaient plus de 80 000 $ par année, selon l’Institut de la statistique
du Québec.
La rémunération à l’acte est le mode de rémunération le plus
répandu chez les médecins. Ils réclament un remboursement à la RAMQ
chaque fois que la carte soleil d’un patient est enregistrée. Le montant
réclamé varie selon l’acte réalisé. Par exemple, rencontrer un patient
quelques minutes dans un cabinet permet au médecin de réclamer 40 $.
Les médecins peuvent aussi recevoir une rémunération forfaitaire.
Par exemple, ceux qui pratiquent en régions éloignées ont le droit à des
primes. Elles varient selon les secteurs mais, au minimum, le médecin
touchera 125 % de son salaire de base. Toujours plus de médecins inc.
Le nombre de médecins québécois qui s’incorporent pour réduire
leur facture fiscale à court terme continue de se multiplier. Plus de 47
% des 20 000 omnipraticiens et spécialistes de la province possédaient
leur entreprise, en date du 19 septembre.
Il s’agit d’une progression de 7 % par rapport à février dernier,
moment du dernier bilan publié par Argent. L’incorporation des médecins
prive Ottawa et Québec de près de 164 millions $ de recettes fiscales
annuelles, même si une portion de la somme sera perçue dans plusieurs
années.
Le calcul a été établi à partir d’estimations du magazine
spécialisé Santé inc., qui a évalué l’économie d’impôt des médecins
omnipraticiens, à 13 000 $ en moyenne par année, et celle des médecins
spécialistes à 20 000 $, en moyenne annuellement.
Les médecins, qui choisissent de créer leur entreprise, doivent
abandonner leur statut de travailleur autonome pour devenir le salarié
de leur entreprise. Ils parviennent à économiser de l’impôt en ne se
versant pas tout l’argent perçu auprès de l’État par l’intermédiaire de
la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
Les médecins peuvent laisser des dizaines de milliers de dollars
dans les coffres de leur compagnie. Ces sommes seront imposées comme un
revenu d’entreprise, au taux de 19 %. Le médecin actionnaire devra payer
de l’impôt lorsqu’il se versera des dividendes, par exemple une fois à
la retraite. Mais le taux d’imposition total, en incluant le 19 %
précédent, sera généralement inférieur à ce que le médecin aurait dû
payer l’année où il a gagné le revenu.
Les premiers pas d'une médecin généraliste dans la vie active : dur contact avec la réalité
"Promenade de santé" raconte le
parcours d'une jeune médecin généraliste, depuis ses études de médecine
jusqu'à son installation dans un village. Une chronique dans laquelle se
succèdent des patients de tous âges et les réflexions que lui inspire
son expérience de médecin de famille. Extraits (1/2).
Quand on a réussi le concours de la
première année, en septembre, il y a le premier stage. En fait, pendant
un an, ou deux si on a échoué une fois, on ne bûche que sur de la
théorie : des équations d’écoulement, de l’anatomie, le cycle de Krebs,
de l’histoire de la médecine etc. De la théorie et encore de la théorie.
Et d’un coup, hop, on nous jette dans l’hôpital pour apprendre en trois
semaines ce que les infirmiers apprennent en trois ans.
Formation accélérée.
J’avais hâte pourtant, et
même pas peur. Hâte de voir des gens. De côtoyer ce monde-là. Le tirage
au sort m’a envoyée en otorhinolaryngologie. Et là j’ai vu.
J’ai vu M. Cancer Du Visage qui fut mon premier patient et mon premier pansement. Nous ouvrions la fenêtre alors que c’était interdit car l’odeur était difficilement supportable. En trois semaines, le trou dans son visage n’a cessé de se creuser. J’ai entendu sa douleur, et celle de sa famille en miroir. J’ai vu les médecins des soins palliatifs réfléchir, pour l’aider au mieux. J’ai vécu la solidarité d’une équipe de soins face à une situation complexe. Et le soulagement de tous, à sa mort.
J’ai
vu Mme Tuberculose me tendre son bras pour ma toute première prise de
sang en me disant : « Mon petit bébé docteur, si vous n’en faites pas
une première une fois, vous n’en ferez jamais. » J’ai entraperçu des
chirurgiens virevolter dans le service sans jamais s’y poser.
J’ai vu que quand on était « fils de », on
pouvait avoir une chambre seule après une opération des dents de
sagesse, pendant que M. Fin De Vie mourait dans l’agitation d’une
chambre à deux lits, devant son voisin, hospitalisé pour une simple
opération du lobe de l’oreille. Et j’ai pensé que pour mourir
paisiblement dans une chambre seule, il aurait peut-être fallu qu’il
soit le papa de quelqu’un d’important.
J’ai
assisté à des consultations médicales d’une rapidité déconcertante. Je
suis allée faire semblant que je voyais quelque chose au bloc
opératoire, alors que le trou dans le champ opératoire était
minuscule et que je n’y voyais rien. Et en plus, il fallait
rester debout huit heures sans faire pipi ni toucher à quoi que ce soit,
atroce je vous jure. Je n’ai pas réussi, j’ai dû aller aux toilettes,
et je n’ai plus eu le droit d’y retourner, suite à la susceptibilité d’un chirurgien despotique. Jamais au cours de ces trois semaines.
J’ai
entendu ma co-stagiaire dire « moi j’aime pas les gens ». Et je me suis
demandé comment quelqu’un comme ça pouvait avoir pris la place d’un
autre qui voulait vraiment faire médecine. Six mois après, elle a quitté
la fac. J’ai participé aux soins de toilette des patients, j’ai nettoyé
par terre, j’ai reçu du sang sur mes chaussures et sur les bras, j’ai
enlevé des sondes nasogastriques, j’ai fait des lits, j’ai brancardé,
j’ai ri en salle de pause en mangeant du gâteau au chocolat, je n’ai pas
bu de café, je me suis fait incendier parce qu’une fois, une fois
seulement et la dernière fois de ma vie, j’avais « marché dans le
mouillé », j’ai fait d’autres prises de sang, d’autres pansements.
Et
sur tout, j’ai fait partie d’une équipe soudée. Après je suis retournée
en cours. Et je savais enfin pourquoi il fallait que je continue
d’apprendre : je voulais y retourner parce que moi j’aimais les gens.
Extraits de "Promenade de santé. Chroniques d'une jeune généraliste" de Fluorette publié aux Editions Grasset.
Les premiers pas d'une médecin généraliste dans la vie active : dur contact avec la réalité
"Promenade de santé" raconte le
parcours d'une jeune médecin généraliste, depuis ses études de médecine
jusqu'à son installation dans un village. Une chronique dans laquelle se
succèdent des patients de tous âges et les réflexions que lui inspire
son expérience de médecin de famille. Extraits (1/2).
Quand on a réussi le concours de la
première année, en septembre, il y a le premier stage. En fait, pendant
un an, ou deux si on a échoué une fois, on ne bûche que sur de la
théorie : des équations d’écoulement, de l’anatomie, le cycle de Krebs,
de l’histoire de la médecine etc. De la théorie et encore de la théorie.
Et d’un coup, hop, on nous jette dans l’hôpital pour apprendre en trois
semaines ce que les infirmiers apprennent en trois ans.
Formation accélérée.
J’avais hâte pourtant, et
même pas peur. Hâte de voir des gens. De côtoyer ce monde-là. Le tirage
au sort m’a envoyée en otorhinolaryngologie. Et là j’ai vu.
J’ai vu M. Cancer Du Visage qui fut mon premier patient et mon premier pansement. Nous ouvrions la fenêtre alors que c’était interdit car l’odeur était difficilement supportable. En trois semaines, le trou dans son visage n’a cessé de se creuser. J’ai entendu sa douleur, et celle de sa famille en miroir. J’ai vu les médecins des soins palliatifs réfléchir, pour l’aider au mieux. J’ai vécu la solidarité d’une équipe de soins face à une situation complexe. Et le soulagement de tous, à sa mort.
J’ai
vu Mme Tuberculose me tendre son bras pour ma toute première prise de
sang en me disant : « Mon petit bébé docteur, si vous n’en faites pas
une première une fois, vous n’en ferez jamais. » J’ai entraperçu des
chirurgiens virevolter dans le service sans jamais s’y poser.
J’ai vu que quand on était « fils de », on
pouvait avoir une chambre seule après une opération des dents de
sagesse, pendant que M. Fin De Vie mourait dans l’agitation d’une
chambre à deux lits, devant son voisin, hospitalisé pour une simple
opération du lobe de l’oreille. Et j’ai pensé que pour mourir
paisiblement dans une chambre seule, il aurait peut-être fallu qu’il
soit le papa de quelqu’un d’important.
J’ai
assisté à des consultations médicales d’une rapidité déconcertante. Je
suis allée faire semblant que je voyais quelque chose au bloc
opératoire, alors que le trou dans le champ opératoire était
minuscule et que je n’y voyais rien. Et en plus, il fallait
rester debout huit heures sans faire pipi ni toucher à quoi que ce soit,
atroce je vous jure. Je n’ai pas réussi, j’ai dû aller aux toilettes,
et je n’ai plus eu le droit d’y retourner, suite à la susceptibilité d’un chirurgien despotique. Jamais au cours de ces trois semaines.
J’ai
entendu ma co-stagiaire dire « moi j’aime pas les gens ». Et je me suis
demandé comment quelqu’un comme ça pouvait avoir pris la place d’un
autre qui voulait vraiment faire médecine. Six mois après, elle a quitté
la fac. J’ai participé aux soins de toilette des patients, j’ai nettoyé
par terre, j’ai reçu du sang sur mes chaussures et sur les bras, j’ai
enlevé des sondes nasogastriques, j’ai fait des lits, j’ai brancardé,
j’ai ri en salle de pause en mangeant du gâteau au chocolat, je n’ai pas
bu de café, je me suis fait incendier parce qu’une fois, une fois
seulement et la dernière fois de ma vie, j’avais « marché dans le
mouillé », j’ai fait d’autres prises de sang, d’autres pansements.
Et
sur tout, j’ai fait partie d’une équipe soudée. Après je suis retournée
en cours. Et je savais enfin pourquoi il fallait que je continue
d’apprendre : je voulais y retourner parce que moi j’aimais les gens.
Extraits de "Promenade de santé. Chroniques d'une jeune généraliste" de Fluorette publié aux Editions Grasset.
Croyez-moi, par expérience, il n’y à absolument rien à envier. Il s’agit là d’une usine à gaz, d’un coût faramineux pour une productivité dérisoire.
Les coûts sont masqués, mais se voient dans le pourcentage de charges prélevées, le plus haut du monde.