Cuvée 2013 de l’internat : les futurs médecins optent pour les spécialités rémunératrices ou confortables
Fin septembre s’est achevée la procédure de choix des étudiants en médecine ayant passé avec succès les épreuves classantes nationales (ECN), l’ex-concours de l’internat. Les 8 001 étudiants officiellement déclarés reçus, début juillet, ont donc dû choisir parmi les 7 820 postes d’internes (moins que de candidats mais la différence s’explique en partie par la filière de médecine militaire, comptabilisée à part) en hôpital proposés par le ministère de la santé, les mieux classés ayant priorité pour exercer le choix de leur spécialité et de leur ville. Depuis 2011, cette procédure pilotée par le Centre national de gestion (CNG) est entièrement automatisée et s’effectue à distance, depuis un ordinateur. Le traditionnel amphi de garnison qui réunissait, autrefois, tous les reçus est désormais virtuel : 7 562 postes ont été pourvus, soit presque 97%.Trio gagnant : Ophtalmo, dermato, radiologie
Le palmarès des spécialités choisies recoupe à peu près la hiérarchie des rémunérations des futurs médecins Arrivent ainsi en tête l’ophtalmologie, pour laquelle il fallait être classé avant le 2148ème rang pour avoir une chance de décrocher un poste, la dermatologie (dernier classé, le 2893ème) puis la radiologie (2998ème), la cardiologie (3040ème) et la gastro-entérologie (3273ème) ou l’anesthésie (3730ème).
Lorsqu’on examine les revenus des médecins libéraux, selon les statistiques de la Dress (chiffres 2011), ce sont les radiologues les mieux payés (217 910 euros annuels), puis les anesthésistes (190 200), les ophtalmologues (145 870), les chirurgiens (132 490 euros) et les cardiologues (120 830). Les dermatologues pointent à l’avant dernière place quant aux rémunérations, avec 64 270 euros, le confort d’une vie professionnelle avec peu d’urgences expliquant sans doute l’attrait de cette discipline auprès des futurs médecins.
En queue : psychiatrie,médecine générale et médecine du travail
Chaque année, le classement et les choix des étudiants réservent quelques surprises. Une étudiante très bien placée, en 490ème position, et qui avait donc le choix le plus large, a préféré la peu prisée médecine générale, qui reste pourtant le dernier choix.
Le peloton de queue regroupe médecine de travail, santé publique, psychiatrie et médecine générale où 168 postes sur les 3 799 offerts n’ont pas été pourvus. Le revenu moyen annuel d'un généraliste exercant en libéral ressort à 71 320 euros . La psychiatrie est la moins bien rémunérée, à 63 030 euros par an. Enfin, la médecine du travail, spécialité offrant pourtant confort de vie et rémunération, est délaissée, toute comme la médecine de santé publique. « C’est dommage car la santé publique, que j’ai moi même choisie, est très intéressante, mais les étudiants ne connaissent pas ces métiers, leurs études ne les mettant pas en contact avec eux », regrette Michel Benzaqui, interne en médecine et vice-président de l’université Paris Diderot, où il représente les étudiants.
Les contrats de service public n'attirent toujours pas
A noter : sur les 83 postes offerts dans le cadre des Contrats d’engagements de services publics (CESP), 26, soit un petit tiers, n’ont pas trouvé preneurs. Ces contrats assurent aux étudiants un salaire de 1 200 euros bruts, par mois, pendant toute leur formation en contrepartie d’un engagement, une fois devenus médecins, à exercer dans les zones déficitaires durant le même nombre d’années qu’a duré cette aide. La ministre de la santé, Marisol Touraine, espère conclure 1 500 de ces contrats d’ici 2017, mais cette mesure incitative suffira-t-elle à combler les déserts médicaux ?
Isabelle Rey-Lefebvre
http://enseignementsup.blog.lemonde.fr/2013/09/28/cuvee-2013-de-linternat-les-futurs-medecins-optent-pour-les-specialites-remuneratrices-ou-confortables/
Médecine
jeudi 19
septembre 2013
«A l’hôpital, tout accroc devrait être signalé»
Les erreurs médicales causent chaque année de 1500 à 2000 décès
dans les hôpitaux suisses. Un chercheur de l’Université de Neuchâtel
leur consacre une étude
Olivier Guillod est un pionnier. Il y a 20 ans, au retour
d’un séjour aux Etats-Unis, il a créé l’Institut de droit de la santé
de l’Université de Neuchâtel, qui est désormais une référence reconnue,
unique en Suisse par la multiplicité de ses champs de recherche. A
57 ans, le professeur neuchâtelois a lancé une étude sur les erreurs
médicales dans les hôpitaux. Le projet vient de recevoir un subside de
177 000 francs du Fonds national suisse. Les résultats sont attendus
pour l’été 2015.Le Temps: Dans la présentation de votre étude, vous indiquez que 1500 à 2000 personnes meurent chaque année dans les hôpitaux suisses en raison d’erreurs médicales. Ce nombre est-il en augmentation?
Olivier Guillod: Il est impossible de le dire. En Suisse, nous n’avons pas de données fiables en la matière. Ces estimations découlent d’extrapolations réalisées sur la base d’expériences menées aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Il vaudrait la peine d’avoir de meilleures données. Pour cela, il faudrait mettre en place un projet ambitieux, avec une collaboration entre médecins, sociologues, économistes et juristes.
– Quelle différence y a-t-il entre une erreur et une faute médicale?
– Pour qu’il y ait faute, il faut qu’un médecin n’ait pas pris les précautions nécessaires. Il doit alors réparer le dommage, aussi bien en matière pénale que civile. La plupart des catastrophes ne sont pas liées à une faute, mais à une accumulation de ce que j’appelle des petits grains de sable: un soignant oublie de prendre une précaution, un autre omet de vérifier et le troisième fait confiance au second parce qu’il n’a pas le temps… Résultat, le patient décède ou est gravement atteint. Quand il y a une telle erreur, les médecins ne savent pas s’ils sont juridiquement responsables. Du coup, ils ont tendance à ne rien dire. On ne sait donc pas ce qui se passe dans les hôpitaux. Les comportements erronés, qui n’ont le plus souvent pas de conséquences, peuvent se reproduire et avoir des effets dramatiques.
– De nombreux médecins ont l’impression de ne pas avoir le droit à l’erreur et de faire l’objet de procédures pénales beaucoup plus souvent qu’il y a vingt ans. Existe-t-il des chiffres qui accréditent ce sentiment?
– J’ai entendu cela aussi, mais sans pouvoir le documenter pour le moment. Dans le cadre de notre étude, j’espère obtenir des données sur une éventuelle augmentation des procédures civiles et pénales. Aujourd’hui, en cas d’erreur médicale, certains avocats commencent par déposer une plainte pénale. Leur objectif est d’obtenir un dédommagement au civil, mais ils commencent par le pénal. Ensuite, le procureur va mener l’instruction, demander des expertises à la charge de l’Etat. L’avocat utilise ensuite le dossier pénal pour obtenir une indemnité devant la juridiction civile. C’est de la pure tactique juridique.
– La justice est-elle toujours à même de déterminer la responsabilité pénale des médecins au vu de la complexité de la chaîne de soins?
– C’est un problème qui se pose aussi bien au pénal qu’au civil. Aux Etats-Unis, des études rétrospectives menées par des équipes d’experts ont montré que les tribunaux sont assez mauvais pour dire si un médecin a vraiment commis une faute. Le système actuel repose sur une fiction: les tribunaux ne sont souvent pas capables de dire s’il y a eu faute ou non. Ils basent leurs décisions sur des expertises. Des expertises souvent contradictoires… Le processus d’établissement de la faute est très difficile. A mon avis, quand un patient est victime d’un accident à l’hôpital, il faudrait pouvoir le dédommager via un fonds d’indemnisation, sans se préoccuper de savoir qui a commis une faute. Une fois l’indemnisation réalisée, on peut se poser la question de savoir s’il y a eu des manquements dans le suivi du cas. Et prendre des sanctions disciplinaires s’il le faut. A l’étranger, des modèles existent déjà où l’indemnisation du patient est déconnectée de la recherche d’un fautif. En Belgique, par exemple, un patient qui contracte une infection nosocomiale est indemnisé. En Suisse, ce n’est pas le cas, alors que cela concerne de manière incompressible de 5% à 7% des patients hospitalisés.
– Vous l’avez dit, les médecins n’aiment pas parler de leurs éventuelles erreurs. Comment améliorer la transparence dans les hôpitaux?
– Dans la culture médicale traditionnelle, un bon médecin est un médecin qui ne se trompe pas. S’il se trompe, il est mauvais. Cela induit des comportements d’opacité. Pour l’éviter, une des réponses serait de mettre en place des incitations pour que tous les incidents indésirables qui se produisent dans un hôpital soient listés. Cela permet de prendre des mesures de correction, comme cela se fait dans l’aviation. Le canton du Valais l’a fait dans sa loi. Les professionnels de la santé doivent déclarer tous les accrocs de la vie hospitalière. Il y a ensuite une analyse et un retour pour améliorer la pratique. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, une politique de transparence avec des propositions systématiques d’indemnisation coûte moins cher que la négation ou la dissimulation des problèmes. Quand un médecin reconnaît une erreur, les patients sont satisfaits. Ils souhaitent parfois juste recevoir des excuses.
– Faut-il intégrer la culture de l’erreur dans la formation des médecins?
– Absolument, ils doivent comprendre que se tromper ne signifie pas être mauvais. Ils doivent aussi apprendre à mieux communiquer. Il y a de grosses lacunes dans ce domaine, que ce soit pour annoncer de mauvaises nouvelles ou pour admettre avoir commis une erreur. Des études américaines montrent que c’est un moment crucial. Il faut absolument le faire dans les heures qui suivent.
– La situation évolue-t-elle?
– Oui, cela commence. Des formations se mettent en place. La Fondation pour la sécurité des patients donne depuis quelques années des cours de formation continue sur ces thématiques. Cela devrait être intégré dans le cursus universitaire. Mais je ne me fais pas d’illusions. On parle de culture professionnelle: le changement ne se fera pas en une année ou deux. Il faudra une génération pour que les réflexes se modifient
.http://letemps.ch/Page/Uuid/ba41b658-2095-11e3-9c11-29388bb52e49|2#.Ujr82X8_LKE
Douleurs rebelles: un mécanisme élucidé
Une étude suisse révèle un des processus
en cause dans les douleurs neuropathiques, un type de douleur fréquent
mais difficile à soulager
Sensations de brûlure intense,
picotements, coups de poignard, décharges électriques… voilà comment
les personnes qui souffrent de douleurs dites «neuropathiques»
décrivent leurs symptômes. Ces douleurs courantes dans la population
peuvent avoir de multiples causes. Mais elles demeurent mal comprises
et difficiles à soulager. Une étude réalisée par une équipe suisse et
publiée dans le Journal of Clinical Investigation (JCI)
vient d’identifier un des mécanismes à l’origine de ces douleurs chez
la souris. Au-delà de la connaissance fondamentale des processus
douloureux, ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles approches
thérapeutiques.En Suisse, 20% de la population souffrent de douleurs chroniques, c’est-à-dire qui persistent au-delà de trois mois. Chez un tiers de ces personnes, les douleurs sont dites neuropathiques: elles résultent d’une lésion ou d’une maladie du système nerveux, qui provoque un dysfonctionnement de la perception de la douleur. Le cerveau reçoit alors régulièrement un signal d’alarme qui n’a pourtant pas lieu d’être.
Un grand nombre de pathologies ou de traumatismes entraîne des douleurs neuropathiques. Celles-ci surviennent notamment après des fractures ou amputations, lorsque des nerfs ont été sectionnés. Ou à l’issue d’interventions chirurgicales, qui peuvent causer des lésions nerveuses. Ces douleurs se produisent aussi chez des personnes souffrant d’une hernie discale, de sclérose en plaques, de diabète ou de zona. Une attaque cérébrale ou une chimiothérapie, enfin, peuvent les causer.
Les traitements actuels sont peu efficaces contre ce type de douleurs. Celles-ci ne répondent pas aux antalgiques classiques comme le paracétamol, et peu aux opiacés tels que la morphine. «Les médicaments les plus efficaces sont les antidépresseurs, car ils ont une action sur les voies de la douleur», explique Isabelle Décosterd, directrice du Centre d’antalgie du CHUV et de l’Université de Lausanne et coauteur de l’étude. Les différents traitements disponibles ne permettent d’atténuer les symptômes que chez moins de la moitié des patients. «Nous sommes assez désarmés face à ces douleurs.»
De nombreux laboratoires tentent d’élucider leurs mécanismes d’apparition, dans l’optique de développer de nouvelles thérapies. «On sait que deux phénomènes cohabitent dans les douleurs neuropathiques, dit Didier Bouhassira, neurologue au Centre d’évaluation et de traitement de la douleur à l’Hôpital Ambroise Paré, à Paris. D’une part, il y a une hyperexcitabilité des neurones chargés de percevoir la douleur, et d’autre part une sensibilisation de la moelle épinière et du cerveau, qui intègrent les messages nerveux.»
Le travail de recherche codirigé par Isabelle Décosterd et Hugues Abriel de l’Université de Berne, s’est penché spécifiquement sur le phénomène d’hyperexcitabilité des neurones. Tout est parti de l’étude de petits canaux présents dans la membrane des neurones sensoriels et perméables aux ions sodium, les canaux sodiques. Quand ils s’ouvrent pour laisser passer les ions, un courant électrique se propage dans le neurone, donnant lieu à un signal de douleur. La sensibilité à la douleur est liée au nombre de ces canaux à la surface des cellules nerveuses.
C’est ce que montre l’étude de certaines maladies rares: «Dans une pathologie génétique qui se caractérise par un dysfonctionnement de certains canaux à sodium, les patients ne ressentent aucune douleur. Une autre maladie, dans laquelle ces canaux sont hyperactifs, occasionne une hypersensibilité à la douleur», relate Isabelle Décosterd. D’où l’intérêt des chercheurs à comprendre pourquoi ces canaux sont plus abondants chez les personnes souffrant de douleurs neuropathiques.
Dans leur étude, menée chez des souris qui avaient subi des lésions nerveuses, les chercheurs suisses ont identifié une molécule, nommée «ubiquitine ligase Nedd4-2», qui détermine le nombre de canaux sodiques à la surface des neurones sensoriels. Ils ont montré que les souris génétiquement modifiées pour ne pas fabriquer cette molécule présentaient un nombre très important de canaux à sodium. Des enregistrements de l’activité électrique de leurs neurones ont aussi révélé qu’ils généraient plus de courants que ceux des s
«Nos résultats suggèrent que Nedd4-2 agit normalement comme un frein qui limite le nombre de canaux sodiques à la surface des neurones, et réduit donc leur sensibilité», précise Cédric Laedermann, dont le travail de thèse a abouti à cette publication. Les scientifiques ont ensuite découvert qu’il était possible de rétablir la quantité de Nedd4-2 chez les souris qui en manquaient grâce à une thérapie génique. Les rongeurs ont alors vu le nombre de canaux sodiques se réduire dans leurs neurones. Les manifestations douloureuses ont aussi été atténuées.
Les auteurs de l’étude se félicitent d’avoir élucidé un des mécanismes intimes des douleurs neuropathiques, mais ils restent prudents quant à la portée thérapeutique de leur découverte. «La thérapie génique, qui nécessite l’utilisation d’un vecteur viral pour insérer un gène dans l’organisme du patient, est déjà utilisée contre les douleurs chroniques sous forme d’essais, mais davantage de recherches sont nécessaires avant de l’envisager comme traitement de routine», estime Isabelle Décosterd.
«On pourrait aussi imaginer utiliser un traitement plus conventionnel, dans lequel un médicament agirait directement sur le mécanisme de Nedd4-2 qui dysfonctionne chez les patients», suggère Didier Bouhassira. Le neurologue fait remarquer que les mécanismes en jeu dans la douleur pourraient être différents chez les souris et les êtres humains. Mais aussi que la molécule Nedd4-2 pourrait n’être impliquée que dans un certain type de douleurs neuropathiques, celles-ci formant un groupe très hétérogène.
ouris «normales». Sans surprise, ces souris génétiquement modifiées étaient hypersensibles à la douleur.
http://letemps.ch/Page/Uuid/5592aa20-d787-11e2-9351-70a034f44d26/Douleurs_rebelles_un_m%C3%A9canisme_%C3%A9lucid%C3%A9#.UcCkydi0tuc
Traitement au cannabis : « Revivre normalement, sans douleurs et sans être stone »
Le Monde.fr |
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Par Camille Bordenet
De nombreux patients atteints de la sclérose en plaque (SEP) nourrissent de l'espoir après l'annonce de l'autorisation de mise sur le marché pour le Sativex, suite au feu vert de l'agence nationale de sécurité des médicaments. Mais sur les quelque 80 000 malades en France, seuls 2 000 à 5 000 d'entre eux pourraient se voir prescrire ce spray buccal à base de cannabis. En effet, l'indication thérapeutique demandée par le laboratoire Almirall – qui commercialise le Sativex en Europe – est extrêmement restrictive : il s'agira uniquement du traitement symptomatique de la spasticité (contractures) liée à la SEP des patients adultes, résistante aux autres traitements.
Des patients originaires des pays où le Sativex est déjà autorisé ont pu attester de son efficacité contre la douleur. Les Français concernés devront encore faire preuve de patience, probablement jusqu'en 2015. Attentes et espoirs de ceux qui ne l'ont jamais testé.Soizic, 63 ans, retraitée, vit avec la SEP depuis quarante-quatre ans
« Cela va faire dix ans que j'attends le Sativex, depuis le premier jour où j'en ai entendu parler. Quand on est atteint de SEP, la spasticité finit malheureusement souvent par arriver, presque pour 50 % d'entre nous. On ne supporte plus rien, c'est tellement douloureux qu'on finit par vivre reclus. Pour moi, cette maladie est une histoire de solitude. Et le Sativex pourrait enfin mettre fin à cet isolement. Je vis avec cette maladie depuis mes 19 ans, et j'en ai 63, j'arrive donc à un âge exceptionnel pour la SEP. Je sais que je n'ai plus que quelques années à vivre, et le Sativex pourrait changer la donne. J'attends qu'il me permette de reprendre une vie normale, qu'il me permette de me socialiser à nouveau. Car la douleur de mes crampes est telle que j'ai choisi de m'isoler, par peur de ne pas réussir à expliquer.
Je ne veux plus que mes amis, mon compagnon, ou même mes collègues à l'époque où je travaillais, soient témoins de ces crises, qui arrivent sans prévenir et peuvent durer des heures. J'ai choisi de ne voir mon compagnon que deux fois par semaine, pour ne pas qu'il subisse mon quotidien, pour ne pas qu'il ait pitié quand je ne peux plus marcher ou que je ne peux pas m'empêcher d'hurler.
Un jour, mon neurologue m'a gentiment suggéré de fumer un petit joint, pour soulager ma douleur. Depuis, comme beaucoup de patients dans mon cas, je fais cultiver du cannabis dans mon jardin, pour inhaler une bouffée tous les soirs. Parfois, je dose mal et je suis stone, un effet secondaire désagréable. C'est pour ça que le Sativex sera parfait : je veux le bon dosage, celui qui me permettra de revivre normalement en société, sans douleurs et sans être stone. Cinq à six vaporisations sous la langue contre le même nombre de cachets aujourd'hui, et pourtant, ça pourrait tout changer. »
Myriam, 43 ans, puéricultrice, diagnostiquée il y a sept ans
« Cela fait quelques temps que je réfléchis sur le Sativex dont m'a déjà parlé mon neurologue. Cela me semble être la meilleure solution face aux traitements anti-douleurs actuels : les anti-épileptiques, les neuroleptiques et les somnifères sont des traitements de chevaux qui abattent et dont les effets secondaires, atroces, rendent incapables de faire quoi que ce soit, sinon de rester cloué au lit. S'il ne sera pas forcément plus efficace que les traitements antidouleurs qu'on prend déjà, le Sativex aura l'avantage indéniable de produire des effets secondaires moindres. En plus, comme c'est un sublingual, j'imagine que ce sera beaucoup moins contraignant à prendre. »
Camille, 22 ans, diagnostiquée il y a huit ans
« Depuis huit ans que j'ai une sclérose en plaques, je suis passée par un peu tous les états, du plus bas au plus haut, et, avec eux, différentes douleurs, des pires aux plus supportables. Je les trouve indescriptibles d'ailleurs, ces douleurs : quand quelqu'un a mal à la tête, au ventre ou à la gorge, les traitements sont spécifiques et ciblés. Mais que répondre à “ma peau me brûle” ou “mes nerfs sont martelés, insensibles, douloureux” ? Depuis le temps qu'il existe outre-Atlantique, ce médicament Sativex nous permettra peut-être d'oublier notre corps quand il souffre, d'oublier un temps que l'on est malade. »
Jacqueline, 60 ans, retraitée, diagnostiquée il y a huit ans
« Mon point de vue est mitigé. En termes d'efficacité, la question ne se pose même pas : le Sativex a déjà fait ses preuves dans les nombreux pays où il est autorisé, on sait que ça marche. En tant que patiente dont les contractures et les spasmes résistent aux traitements antidouleurs, j'attends le Sativex avec une impatience indicible, tout comme mon neurologue, qui aurait aimé me le prescrire plus tôt : ça fait des années qu'il se bat, au gré des colloques internationaux, pour cette autorisation.
Faute d'une mise sur le marché trop tardive en France, contraignant les sclérosés à recourir à des pratiques illégales, je me suis jusque-là soulagée avec des teintures-mère, une sorte de macération d'alcool et de plantes, qui font tomber 40 % de mes douleurs. Le Sativex aura le mérite d'être encadré, contrôlé médicalement, donc on saura exactement ce qu'il y a dedans. Tout cela est une aberration : nos médecins sont les premiers à nous suggérer de tirer sur un joint, alors pourquoi a-t-on autant attendu pour encadrer le procédé médicalement ? Cette frilosité médicale, sociétale et politique face au cannabis en France est due à une diabolisation de ce produit : on a peur que ça ouvre la porte à la légalisation et à la libre-circulation du cannabis à des fins thérapeutiques d'abord, puis récréatives, ensuite. Pourtant, on le prescrivait à des fins thérapeutiques jusqu'au milieu des années 1950.
Je regrette aussi le fait que l'attribution du Sativex sera aussi restrictive : les patients vont devoir faire leurs preuves pour y avoir droit, alors que la douleur est quelque chose de très subjectif, devant laquelle nous ne sommes pas égaux. Sans parler des patients atteints d'autres maladies, comme le cancer, qui vont devoir se battre encore longtemps pour y avoir eux aussi droit, un jour. »
Hélène, 29 ans, chargée de relation dans le secteur de l'énergie, diagnostiquée il y a sept ans
« Avec la mise sur le marché du Sativex, j'espère pouvoir calmer ma spasticité musculaire des membres inférieurs. Je souffre énormément de crise de spasmes et de contractions. Je ne suis pas en fauteuil roulant mais j'ai des difficultés pour marcher correctement vu mes raideurs dans les jambes. C'est un assortiment d'ataxie, de syndrome cérébelleux et d'un signe de Lhermitte (sensation de décharge électrique,ndlr). La vie quotidienne est compliquée avec cette maladie, mais j'espère que ce médicament pourra me soulager un peu à condition qu'il n'ait pas d'effet sédatif comme la plupart des médicaments actuels.
Dans tous les cas, le fait qu'il soit à base de cannabis ne m'effraie pas. On se sert bien de la morphine en milieu hospitalier sans problème majeur bien que ce soit une drogue puissante. Alors pourquoi pas le cannabis ? »
La télémédecine, une chance pour l’Afrique
Les pratiques médicales à distance par Internet se
développent depuis quelques années sur tout le continent africain. Elles
permettent de combler certaines lacunes de systèmes de santé
défaillants et inéquitables.
Le docteur Diak se connecte via Skype pour montrer à un collègue les signes extérieurs d’une crise aiguë de paludisme d’une patiente dans un centre de santé de Dimbal au Mali.
Avec cet article
Le patient a été blessé au visage par une arme à feu. « La balle a traversé son œil gauche », explique le docteur Akagblan. Le chirurgien de Strasbourg demande des éléments précis en vue d’une éventuelle opération. « Je lui envoie régulièrement des photos du patient pour lui montrer l’évolution des blessures, poursuit François Akagblan. Le numérique a bouleversé notre façon de travailler. » Récemment, c’est à une jeune consœur de Toumodi, petite ville à 200 km au nord d’Abidjan, que l’hôpital a porté conseil. « Le patient avait un traumatisme au visage. Ma consœur voulait l’opérer, mais elle avait besoin d’une expertise, raconte-t-il. Elle nous a envoyé toutes les radios par Internet. On lui a finalement conseillé un autre traitement que l’opération. »
Le Mali, pionnier en télémédecine
En Côte d’Ivoire, la télémédecine, ou l’utilisation des moyens de télécommunications au service des soins médicaux, en est encore aux balbutiements : on y fait surtout de la formation à distance. L’essentiel se passe de manière informelle, loin de ce qui se fait chez le voisin malien, pionnier en la matière.L’an passé au Mali, ils sont près de 2000 patients à avoir pu effectuer une échographie à distance, et un peu plus de 1000 à avoir passé un électrocardiogramme dans des conditions similaires. Ces patients dépendent de cinq hôpitaux de district, dans des zones reculées du pays, qui n’ont ni radiologues ni cardiologues. Ces hôpitaux de district sont reliés aux centres médicaux de Bamako, si bien que les examens qui y sont effectués peuvent être interprétés par des spécialistes basés dans la capitale. C’est ce que l’on appelle la téléconsultation ou télé-expertise.
« Le but premier est d’éviter les évacuations sanitaires inutiles et d’appuyer la prise en charge des patients sur place », explique le docteur Cheikh Oumar Bakayoko, coordinateur du Réseau en Afrique francophone pour la télémédecine (Raft), qui regroupe 18 pays. Fort de son succès au Mali, la téléconsultation échographique et cardiologique est en train de se développer un peu partout sur le continent : en République démocratique du Congo, en Mauritanie, en Guinée-Conakry et au Tchad ; le Sénégal et le Burkina Faso devraient suivre.
Côte d’Ivoire fait de la cybersanté une priorité
En retard sur cette question, en raison notamment des dix ans de crise politique, la Côte d’Ivoire fait de la cybersanté l’une de ses priorités. Un plan national stratégique a ainsi été adopté en 2011 dans le cadre d’une réforme globale mettant le numérique au centre de la gouvernance, de l’éducation et de la santé.L’année dernière, une sous-direction de la télémédecine, dirigée par Francis Ehua, spécialiste en chirurgie digestive et représentant du Raft en Côte d’Ivoire, a été mise en place au ministère de la santé et une filière de télémédecine doit être créée à l’université. « Il y a une vraie volonté politique de développer la télémédecine », promet le professeur Ehua. Il reste cependant à définir le cadre éthique et déontologique pour ces pratiques, notamment sur la confidentialité des données et le droit à l’image des patients.
Faible coût
Parmi les nombreux avantages de la télémédecine, celui de son faible coût est généralement mis en avant. Selon le Raft, les patients maliens qui ont bénéficié d’une échographie à distance ont économisé en moyenne 35000 francs CFA (53 €) par consultation, sur le coût du transport s’ils avaient dû se rendre à Bamako. « De toute façon, si on leur dit de faire 1000 kilomètres pour passer un examen à la capitale, la plupart des patients ne partent pas, ils restent chez eux », poursuit le docteur Bakayoko.Autre avantage : une meilleure surveillance des épidémies et des maladies qui se répandent rapidement, notamment le paludisme. Au Mali, des petits centres de santé à l’intérieur du pays recueillent les données épidémiologiques et les envoient par téléphone portable au niveau régional, puis national.
Une application mobile pour les infirmiers
En Côte d’Ivoire, un projet vise à lutter contre l’ulcère de Buruli, une maladie tropicale infectieuse de la peau présente dans le centre et l’ouest du pays. Pour pallier le manque de spécialistes, une application mobile pourrait permettre à des infirmiers ou agents de santé de prendre en photo les cas qu’ils considèrent suspects pour les envoyer à des experts à Abidjan. Un projet similaire pour le diabète pourrait aussi voir le jour.La télémédecine, une aubaine pour les pays d’Afrique aux systèmes de santé globalement défaillants ? Le professeur ivoirien Ehua en est convaincu. « Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) permettent d’améliorer les soins et rendre leur accès plus équitable », résume-t-il.
L’accès aux soins est mal réparti
De fait, au-delà de l’insuffisance des infrastructures et des médecins, l’accès aux soins est mal réparti sur le continent, l’essentiel des techniciens et spécialistes exerçant dans les capitales. Au Mali, 50 % des sages-femmes sont basées à Bamako. La situation est similaire en Côte d’Ivoire, et elle a été renforcée par la crise politique qui a coupé le pays pendant près de dix ans entre un Nord rebelle et un Sud loyal à l’ex-président Laurent Gbagbo. Selon le coordinateur du Raft, l’utilisation des moyens de télécommunication au service des soins médicaux favorise le recrutement des médecins dans les zones reculées et incite ceux qui y sont à y rester.« Les médecins rechignent souvent à aller travailler à l’intérieur du pays », raconte le docteur Innocent Nanan, chirurgien-dentiste à Abidjan et expert des systèmes d’informations de santé. « La télémédecine rompt leur isolement. Et l’acquisition de nouvelles compétences à travers la formation à distance les motive », estime de son côté le docteur Bakayoko. Sans parler des revenus additionnels qui viennent améliorer l’ordinaire de ces médecins isolés. Et de conclure avec conviction : « On ne peut plus se passer de ces techniques si l’on veut un système de santé équilibré et performant. »
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La télémédecine au programme du colloque de bioéthique de Cotonou
Du 10 au 14 juin à Cotonou (Bénin), l’Institut politique Léon Hamel (IPLH, faculté libre d’éthique) organise un colloque de bioéthique, autour notamment de trois thèmes : la recherche biomédicale sur le continent africain, les problématiques éthiques soulevées par l’euthanasie, et la télémédecine en Afrique.
Au cours de ces journées, plus de 150 professionnels de la santé d’Afrique noire francophone feront le point sur les protocoles de recherche médicale en Afrique de l’Ouest, les relations entre écosystème et santé humaine, la conception des soins palliatifs sur le continent, les moyens pour traiter la douleur, l’attention accordée aux anciens, ou encore l’accès aux meilleurs soins pour tous…
Des réflexions tout à la fois porteuses d’une « ouverture sur la culture africaine » et fidèles aux principaux textes de l’Église en matière d’éthique médicale.
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/La-telemedecine-une-chance-pour-l-Afrique-2013-06-10-971257
C’est du moins ce qu’ont écrit récemment certains médias. A l’origine de cette information, un communiqué de presse diffusé le 6 mai par Pfizer. Le fabricant annonce que son fameux produit peut à présent être commandé sur le site officiel qu’il a conçu dans ce but. Ceci afin de «répondre aux besoins des consommateurs qui se rendent de plus en plus sur Internet pour acheter des médicaments soumis à ordonnance». Vérification faite, cette possibilité ne concerne en fait pour l’instant que le marché américain. «Une agence l’a peut-être reprise telle quelle par erreur», suppose Nicolas Schaad, pharmacien-chef de la Pharmacie interhospitalière de la Côte (PIC), à Morges. Pfizer indique ne pas envisager de proposer ce service dans d’autres pays.
Le Viagra étant moins cher aux Etats-Unis, certains Suisses pourraient être tentés de passer commande en donnant une adresse de livraison en Amérique du Nord, pour se faire ensuite expédier le colis à domicile. Pas sûr que cela fonctionne: «Pour être considérée comme valide, l’ordonnance doit avoir été établie par un médecin exerçant sur le territoire américain», indique Nicolas Schaad. En outre, la quantité de stimulants de la fonction érectile pouvant être importée pour un usage personnel est limitée à 20 comprimés, capsules ou gels. «Si la douane intercepte votre commande, le contenu sera probablement détruit et des frais administratifs de plusieurs centaines de francs vous seront facturés», précise sur son site Swissmedic, l’autorité suisse d’enregistrement des médicaments.
Cette annonce de Pfizer n’est toutefois pas inopportune. Le brevet du Viagra étant sur le point de tomber dans le domaine public, plusieurs génériques sont déjà disponibles à meilleur marché que l’original en pharmacie; Pfizer a lancé le sien le 14 mai. Leur prix de vente, qui n’a pas encore été régulé, pourrait se situer entre 50 et 70 francs de moins pour une boîte de douze comprimés.
«Le Viagra est un cas sans précédent, explique Christian Cordt-Moller, directeur de la Pharmacie de la Tour, à Genève. On parle normalement de génériques pour les médicaments pris en charge par les assureurs. Or, le Viagra n’est pas remboursé, et ses génériques ne le seront pas non plus. Cela veut dire que leur prix public ne peut pas être fixé par les autorités sanitaires. Chaque pharmacie devra se déterminer en tenant compte de la concurrence. Il sera intéressant de voir quelle sera la fourchette du prix de vente mais, en attendant, c’est le flou.» Les spéculations vont bon train: la petite pilule bleue (qui devrait désormais être de couleur blanche) pourrait au final coûter 30 à 60% de moins qu’aujourd’hui, voire 70% ,selon Stéphane Joly, président du Gemme, association regroupant les industriels français du médicament générique, cité par le site Medscape.
En toile de fond, se joue ainsi la survie du «vrai Viagra». Après la France et la Suisse en mai, ce sera au tour de l’Angleterre, de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie, dès juin, de rendre accessibles ses génériques; une quinzaine d’autorisations de mise sur le marché (AMM) auraient déjà été accordées. Quant au Cialis et au Levitra, les principaux produits concurrents, ils cesseront d’être protégés dans quelques années, au plus tard en 2020.
Ensemble, ces trois médicaments représentent un chiffre d’affaires annuel supérieur à 2 milliards de dollars. On estime que plus de 37 millions d’hommes dans le monde en ont pris depuis 1998, date de lancement du Viagra, premier arrivé sur le marché.
Dès lors, la vente du produit original de Pfizer via un site internet appartenant à la firme pourrait être interprétée comme une stratégie destinée à contrer la concurrence des génériques. Porte-parole du laboratoire Pfizer à Zurich, Sven Seitz affirme qu’il s’agit en réalité de protéger les consommateurs en luttant contre les contrefaçons puisque, désormais, les intéressés peuvent acheter du Viagra «en toute sécurité» sur Internet – aux Etats-Unis pour le moins. Selon le site spécialisé d’analyses pour investisseurs www.247wallst.com, il est fort probable que les fabricants du Cialis et du Levitra suivront l’exemple.
Il faut dire que les ventes illégales entraînent chaque année des pertes de plusieurs centaines de millions de dollars pour ces laboratoires. Les études coïncident pour dire que la grande majorité des pharmacies en ligne – jusqu’à 90% selon les sources – ne sont pas fiables. En 2010, une série d’analyses effectuées par Swissmedic sur des échantillons saisis à la douane a révélé que 40% d’entre eux présentaient de «graves problèmes de qualité» tels que sous-dosage, surdosage ou composition erronée, avec, par exemple, la présence de substances non testées sur l’homme.
Pour cette raison, les fabricants d’originaux avaient tendance, jusqu’ici, à conseiller de ne pas acheter en ligne. La récente décision de Pfizer ne risque-t-elle pas de susciter la confusion chez les consommateurs? «Cela me paraît être un risque, affirme Valérie Muster, responsable de la permanence de la Fédération romande des consommateurs (FRC). Pfizer valide le fait que l’on peut se procurer du Viagra sur Internet. Or, d’après les expériences qui ont été faites avec certains articles de marque, les consommateurs ont beaucoup de peine à reconnaître les sites officiels des sites «bidon.» Et Lukas Jaggi, porte-parole de Swissmedic, d’abonder: «Il leur est non seulement très difficile de faire cette distinction, mais il n’est plus guère possible à un particulier de savoir si un médicament est authentique ou contrefait.» D’après Pfizer, 82% des hommes pensent qu’il est difficile de distinguer un vrai médicament d’un faux, cependant, 36% d’entre eux seraient tout de même prêts à courir le risque d’acheter du Viagra sur Internet.
Scepticisme également du côté de PharmaSuisse, qui voit dans cette opération du géant pharmaceutique une «menace» pour la sécurité des consommateurs: «La vente via Internet ne pourra jamais présenter le niveau de qualité du conseil à la clientèle garanti dans les officines», déclare Karl Küenzi, porte-parole. Médecin-chef au service d’urologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le professeur Christophe Iselin estime toutefois que les éventuels problèmes devraient «finir par être portés à la connaissance du grand public grâce au bouche-à-oreille et rectifiés par les médias».
http://letemps.ch/Page/Uuid/20804468-c6e4-11e2-9b03-60a880028ca8|0#.UaS9dNj2QYU
«On savait déjà que les centres hospitaliers ne sont pas récompensés pour la qualité des soins dispensés mais on ignorait combien d’argent ils gagnaient quand leurs patients subissaient des préjudices», poursuit le Dr Atul Gawande, directeur des Laboratoires Ariadne et professeur de santé publique à la Harvard School of Public Health (HSPH), le principal auteur de l’étude.
Les malades couverts par une assurance médicale privée ayant des complications à la suite d’une intervention donnent à l’hôpital qui les traite une marge bénéficiaire 330% plus élevée (ou 39 000 dollars par malade) que ceux sans aucun problème, selon ces chercheurs.
Les patients ayant une couverture avec le Medicare, le système fédéral d’assurance maladie pour les retraités, et connaissant une complication à la suite d’une intervention chirurgicale, génèrent une marge 190% plus élevée à l’hôpital où ils sont traités par rapport à ceux dont la procédure s’est bien déroulée.
Ainsi, pour les directeurs des hôpitaux, faire des efforts pour réduire le taux des complications chirurgicales, dont les dix plus courantes sont évitables, pourrait fortement dégrader leurs performances financières, expliquent les auteurs de cette recherche.
Les hôpitaux et cliniques effectuent pour quelque 400 milliards de dollars d’interventions chirurgicales chaque année et bien que des méthodes efficaces existent pour réduire les complications, les progrès sont lents dans leur mise en œuvre et les motivations financières pourraient bien en être la raison, déplore l’étude.
Ces chercheurs ont analysé des données portant sur 34 256 patients ayant subi une intervention chirurgicale en 2010 dans 12 systèmes hospitaliers du sud des Etats-Unis.
Ils ont examiné dix complications sérieuses évitables et la contribution de chacune d’elles à la marge bénéficiaire de l’établissement.
Au total, 1820 procédures ayant provoqué au moins une complication ont été identifiées.http://letemps.ch/Page/Uuid/340cdc42-a742-11e2-a4a8-c21a3316ea2a/Les_complications_chirurgicales_rendent_les_h%C3%B4pitaux_am%C3%A9ricains_plus_rentables#.UW6dSUr2R-I
http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1679400
En modélisant l’hormone fixée sur son récepteur (une protéine) grâce à un accélérateur de particules, «nous avons montré que l’insuline et son récepteur se modifient en interagissant», a souligné Mike Lawrence, professeur associé au Walter and Eliza Hall Institute de Melbourne.
«Un morceau d’insuline se déplie et des parties essentielles du récepteur vont à la rencontre de l’hormone d’insuline. On peut appeler ça une poignée de main moléculaire», a-t-il expliqué.
Son laboratoire est à l’origine de cette découverte, en association avec la Case Western Reserve University de Cleveland (Ohio), l’Université de Chicago, l’Université de York (Grande-Bretagne) et l’Institut de chimie organique et de biochimie de Prague.
«Nous pouvons maintenant utiliser ces connaissances pour mettre au point de nouveaux traitements par insuline, plus performants», a ajouté Mike Lawrence.
Des millions de malades peuvent par exemple espérer une formidable amélioration de leur qualité de vie avec la fin des injections quotidiennes.
Espoir également dans les pays émergents avec la production d’une insuline plus stable résistant à des températures élevées sans réfrigération, ainsi que pour les malades d’Alzheimer et de certains cancers associés à la résistance à l’insuline.
Les cellules bêta du pancréas, qui permettent de réguler le taux de sucre dans l’organisme, sont défectueuses dans le diabète.
La destruction des cellules bêta productrices d’insuline conduit au diabète de type 1, tandis que la perturbation de leur fonctionnement entraîne la forme la plus courante de la maladie, le diabète de type 2 (DT2).
Le DT2 touche plus de 300 millions de personnes dans le monde, dont plus de 32 millions en Europe et 3 millions en France. Un chiffre qui devrait doubler dans les prochaines années du fait de l’épidémie d’obésité et des modes de vie sédentaire accompagnés d’une alimentation trop riche en graisses et en glucides.
Certains facteurs génétiques peuvent également favoriser son apparition.
«Nous n’avons toujours pas de traitement pour le diabète, mais les découvertes comme celle sur la fixation de l’insuline nous donnent l’espoir de nous en approcher», a déclaré Nicola Stokes du Conseil australien du diabète.
http://letemps.ch/Page/Uuid/f4282fd6-5af8-11e2-b91b-db7740915aad/Une_avanc%C3%A9e_potentiellement_capitale_pour_comprendre_le_diab%C3%A8te#.UO68EazxN-I
Le baroud du vrai Viagra contre les génériques et les contrefaçons
Les premiers génériques du Viagra arrivent sur le marché suisse et
menacent la fameuse pilule bleue, qui peut désormais aussi être achetée
sur Internet. Les experts de santé publique s’inquiètent de ces
changements
Rançon de la gloire pour la fameuse petite pilule bleue contre les
troubles érectiles: le Viagra est l’un des médicaments qui ont été les
plus copiés frauduleusement et vendus illégalement sur Internet. Mais
des choses sont sur le point de changer pour les consommateurs. Les
premiers génériques arrivent sur le marché suisse, et du «vrai Viagra»
peut désormais être acheté sur la Toile en deux clics de souris.C’est du moins ce qu’ont écrit récemment certains médias. A l’origine de cette information, un communiqué de presse diffusé le 6 mai par Pfizer. Le fabricant annonce que son fameux produit peut à présent être commandé sur le site officiel qu’il a conçu dans ce but. Ceci afin de «répondre aux besoins des consommateurs qui se rendent de plus en plus sur Internet pour acheter des médicaments soumis à ordonnance». Vérification faite, cette possibilité ne concerne en fait pour l’instant que le marché américain. «Une agence l’a peut-être reprise telle quelle par erreur», suppose Nicolas Schaad, pharmacien-chef de la Pharmacie interhospitalière de la Côte (PIC), à Morges. Pfizer indique ne pas envisager de proposer ce service dans d’autres pays.
Le Viagra étant moins cher aux Etats-Unis, certains Suisses pourraient être tentés de passer commande en donnant une adresse de livraison en Amérique du Nord, pour se faire ensuite expédier le colis à domicile. Pas sûr que cela fonctionne: «Pour être considérée comme valide, l’ordonnance doit avoir été établie par un médecin exerçant sur le territoire américain», indique Nicolas Schaad. En outre, la quantité de stimulants de la fonction érectile pouvant être importée pour un usage personnel est limitée à 20 comprimés, capsules ou gels. «Si la douane intercepte votre commande, le contenu sera probablement détruit et des frais administratifs de plusieurs centaines de francs vous seront facturés», précise sur son site Swissmedic, l’autorité suisse d’enregistrement des médicaments.
Cette annonce de Pfizer n’est toutefois pas inopportune. Le brevet du Viagra étant sur le point de tomber dans le domaine public, plusieurs génériques sont déjà disponibles à meilleur marché que l’original en pharmacie; Pfizer a lancé le sien le 14 mai. Leur prix de vente, qui n’a pas encore été régulé, pourrait se situer entre 50 et 70 francs de moins pour une boîte de douze comprimés.
«Le Viagra est un cas sans précédent, explique Christian Cordt-Moller, directeur de la Pharmacie de la Tour, à Genève. On parle normalement de génériques pour les médicaments pris en charge par les assureurs. Or, le Viagra n’est pas remboursé, et ses génériques ne le seront pas non plus. Cela veut dire que leur prix public ne peut pas être fixé par les autorités sanitaires. Chaque pharmacie devra se déterminer en tenant compte de la concurrence. Il sera intéressant de voir quelle sera la fourchette du prix de vente mais, en attendant, c’est le flou.» Les spéculations vont bon train: la petite pilule bleue (qui devrait désormais être de couleur blanche) pourrait au final coûter 30 à 60% de moins qu’aujourd’hui, voire 70% ,selon Stéphane Joly, président du Gemme, association regroupant les industriels français du médicament générique, cité par le site Medscape.
En toile de fond, se joue ainsi la survie du «vrai Viagra». Après la France et la Suisse en mai, ce sera au tour de l’Angleterre, de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie, dès juin, de rendre accessibles ses génériques; une quinzaine d’autorisations de mise sur le marché (AMM) auraient déjà été accordées. Quant au Cialis et au Levitra, les principaux produits concurrents, ils cesseront d’être protégés dans quelques années, au plus tard en 2020.
Ensemble, ces trois médicaments représentent un chiffre d’affaires annuel supérieur à 2 milliards de dollars. On estime que plus de 37 millions d’hommes dans le monde en ont pris depuis 1998, date de lancement du Viagra, premier arrivé sur le marché.
Dès lors, la vente du produit original de Pfizer via un site internet appartenant à la firme pourrait être interprétée comme une stratégie destinée à contrer la concurrence des génériques. Porte-parole du laboratoire Pfizer à Zurich, Sven Seitz affirme qu’il s’agit en réalité de protéger les consommateurs en luttant contre les contrefaçons puisque, désormais, les intéressés peuvent acheter du Viagra «en toute sécurité» sur Internet – aux Etats-Unis pour le moins. Selon le site spécialisé d’analyses pour investisseurs www.247wallst.com, il est fort probable que les fabricants du Cialis et du Levitra suivront l’exemple.
Il faut dire que les ventes illégales entraînent chaque année des pertes de plusieurs centaines de millions de dollars pour ces laboratoires. Les études coïncident pour dire que la grande majorité des pharmacies en ligne – jusqu’à 90% selon les sources – ne sont pas fiables. En 2010, une série d’analyses effectuées par Swissmedic sur des échantillons saisis à la douane a révélé que 40% d’entre eux présentaient de «graves problèmes de qualité» tels que sous-dosage, surdosage ou composition erronée, avec, par exemple, la présence de substances non testées sur l’homme.
Pour cette raison, les fabricants d’originaux avaient tendance, jusqu’ici, à conseiller de ne pas acheter en ligne. La récente décision de Pfizer ne risque-t-elle pas de susciter la confusion chez les consommateurs? «Cela me paraît être un risque, affirme Valérie Muster, responsable de la permanence de la Fédération romande des consommateurs (FRC). Pfizer valide le fait que l’on peut se procurer du Viagra sur Internet. Or, d’après les expériences qui ont été faites avec certains articles de marque, les consommateurs ont beaucoup de peine à reconnaître les sites officiels des sites «bidon.» Et Lukas Jaggi, porte-parole de Swissmedic, d’abonder: «Il leur est non seulement très difficile de faire cette distinction, mais il n’est plus guère possible à un particulier de savoir si un médicament est authentique ou contrefait.» D’après Pfizer, 82% des hommes pensent qu’il est difficile de distinguer un vrai médicament d’un faux, cependant, 36% d’entre eux seraient tout de même prêts à courir le risque d’acheter du Viagra sur Internet.
Scepticisme également du côté de PharmaSuisse, qui voit dans cette opération du géant pharmaceutique une «menace» pour la sécurité des consommateurs: «La vente via Internet ne pourra jamais présenter le niveau de qualité du conseil à la clientèle garanti dans les officines», déclare Karl Küenzi, porte-parole. Médecin-chef au service d’urologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le professeur Christophe Iselin estime toutefois que les éventuels problèmes devraient «finir par être portés à la connaissance du grand public grâce au bouche-à-oreille et rectifiés par les médias».
http://letemps.ch/Page/Uuid/20804468-c6e4-11e2-9b03-60a880028ca8|0#.UaS9dNj2QYU
Les complications chirurgicales rendent les hôpitaux américains plus rentables
Plus il y a de complications dans les interventions chirurgicales,
plus rentables sont les hôpitaux aux Etats-Unis, un système qui
clairement décourage la qualité des soins, révèle mardi une étude
publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA)
«Nous avons découvert des indications claires montrant que réduire
les préjudices pour les patients et améliorer la qualité des
traitements sont pénalisés de façon perverse dans notre système de
soins», conclut le Dr
Sunil Eappen, un des responsables du Centre du Massachusetts des yeux
et des oreilles (Massachusetts Eye and Ear Infirmary) à Boston, un des coauteurs de cette recherche.«On savait déjà que les centres hospitaliers ne sont pas récompensés pour la qualité des soins dispensés mais on ignorait combien d’argent ils gagnaient quand leurs patients subissaient des préjudices», poursuit le Dr Atul Gawande, directeur des Laboratoires Ariadne et professeur de santé publique à la Harvard School of Public Health (HSPH), le principal auteur de l’étude.
Les malades couverts par une assurance médicale privée ayant des complications à la suite d’une intervention donnent à l’hôpital qui les traite une marge bénéficiaire 330% plus élevée (ou 39 000 dollars par malade) que ceux sans aucun problème, selon ces chercheurs.
Les patients ayant une couverture avec le Medicare, le système fédéral d’assurance maladie pour les retraités, et connaissant une complication à la suite d’une intervention chirurgicale, génèrent une marge 190% plus élevée à l’hôpital où ils sont traités par rapport à ceux dont la procédure s’est bien déroulée.
Ainsi, pour les directeurs des hôpitaux, faire des efforts pour réduire le taux des complications chirurgicales, dont les dix plus courantes sont évitables, pourrait fortement dégrader leurs performances financières, expliquent les auteurs de cette recherche.
Les hôpitaux et cliniques effectuent pour quelque 400 milliards de dollars d’interventions chirurgicales chaque année et bien que des méthodes efficaces existent pour réduire les complications, les progrès sont lents dans leur mise en œuvre et les motivations financières pourraient bien en être la raison, déplore l’étude.
Ces chercheurs ont analysé des données portant sur 34 256 patients ayant subi une intervention chirurgicale en 2010 dans 12 systèmes hospitaliers du sud des Etats-Unis.
Ils ont examiné dix complications sérieuses évitables et la contribution de chacune d’elles à la marge bénéficiaire de l’établissement.
Au total, 1820 procédures ayant provoqué au moins une complication ont été identifiées.http://letemps.ch/Page/Uuid/340cdc42-a742-11e2-a4a8-c21a3316ea2a/Les_complications_chirurgicales_rendent_les_h%C3%B4pitaux_am%C3%A9ricains_plus_rentables#.UW6dSUr2R-I
http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1679400
Relationship Between Occurrence of Surgical Complications and Hospital Finances
ABSTRACT
Importance
The effect of surgical complications on hospital finances is unclear.
Objective To determine the relationship between major surgical complications and per-encounter hospital costs and revenues by payer type.
Design, Setting, and Participants Retrospective analysis of administrative data for all inpatient surgical discharges during 2010 from a nonprofit 12-hospital system in the southern United States. Discharges were categorized by principal procedure and occurrence of 1 or more postsurgical complications, using International Classification of Diseases, Ninth Revision, diagnosis and procedure codes. Nine common surgical procedures and 10 major complications across 4 payer types were analyzed. Hospital costs and revenue at discharge were obtained from hospital accounting systems and classified by payer type.
Main Outcomes and Measures Hospital costs, revenues, and contribution margin (defined as revenue minus variable expenses) were compared for patients with and without surgical complications according to payer type.
Results Of 34 256 surgical discharges, 1820 patients (5.3%; 95% CI, 4.4%-6.4%) experienced 1 or more postsurgical complications. Compared with absence of complications, complications were associated with a $39 017 (95% CI, $20 069-$50 394; P < .001) higher contribution margin per patient with private insurance ($55 953 vs $16 936) and a $1749 (95% CI, $976-$3287; P < .001) higher contribution margin per patient with Medicare ($3629 vs $1880). For this hospital system in which private insurers covered 40% of patients (13 544), Medicare covered 45% (15 406), Medicaid covered 4% (1336), and self-payment covered 6% (2202), occurrence of complications was associated with an $8084 (95% CI, $4903-$9740; P < .001) higher contribution margin per patient ($15 726 vs $7642) and with a $7435 lower per-patient total margin (95% CI, $5103-$10 507; P < .001) ($1013 vs −$6422).
Conclusions and Relevance In this hospital system, the occurrence of postsurgical complications was associated with a higher per-encounter hospital contribution margin for patients covered by Medicare and private insurance but a lower one for patients covered by Medicaid and who self-paid. Depending on payer mix, many hospitals have the potential for adverse near-term financial consequences for decreasing postsurgical complications.
http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1679400
Objective To determine the relationship between major surgical complications and per-encounter hospital costs and revenues by payer type.
Design, Setting, and Participants Retrospective analysis of administrative data for all inpatient surgical discharges during 2010 from a nonprofit 12-hospital system in the southern United States. Discharges were categorized by principal procedure and occurrence of 1 or more postsurgical complications, using International Classification of Diseases, Ninth Revision, diagnosis and procedure codes. Nine common surgical procedures and 10 major complications across 4 payer types were analyzed. Hospital costs and revenue at discharge were obtained from hospital accounting systems and classified by payer type.
Main Outcomes and Measures Hospital costs, revenues, and contribution margin (defined as revenue minus variable expenses) were compared for patients with and without surgical complications according to payer type.
Results Of 34 256 surgical discharges, 1820 patients (5.3%; 95% CI, 4.4%-6.4%) experienced 1 or more postsurgical complications. Compared with absence of complications, complications were associated with a $39 017 (95% CI, $20 069-$50 394; P < .001) higher contribution margin per patient with private insurance ($55 953 vs $16 936) and a $1749 (95% CI, $976-$3287; P < .001) higher contribution margin per patient with Medicare ($3629 vs $1880). For this hospital system in which private insurers covered 40% of patients (13 544), Medicare covered 45% (15 406), Medicaid covered 4% (1336), and self-payment covered 6% (2202), occurrence of complications was associated with an $8084 (95% CI, $4903-$9740; P < .001) higher contribution margin per patient ($15 726 vs $7642) and with a $7435 lower per-patient total margin (95% CI, $5103-$10 507; P < .001) ($1013 vs −$6422).
Conclusions and Relevance In this hospital system, the occurrence of postsurgical complications was associated with a higher per-encounter hospital contribution margin for patients covered by Medicare and private insurance but a lower one for patients covered by Medicaid and who self-paid. Depending on payer mix, many hospitals have the potential for adverse near-term financial consequences for decreasing postsurgical complications.
http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1679400
Biologie
12:55
Une avancée potentiellement capitale pour comprendre le diabète
Des chercheurs sont parvenus à décrypter le mécanisme de fixation
de l’insuline sur son récepteur cellulaire, comparable à une «poignée de
main moléculaire», avancée potentiellement capitale pour des millions
de diabétiques dans le monde
Ces travaux publiés ce jeudi dans la revue «Nature» permettent
de mieux comprendre le fonctionnement de l’insuline, hormone chargée de
prélever le sucre contenu dans le sang pour le transformer en énergie.En modélisant l’hormone fixée sur son récepteur (une protéine) grâce à un accélérateur de particules, «nous avons montré que l’insuline et son récepteur se modifient en interagissant», a souligné Mike Lawrence, professeur associé au Walter and Eliza Hall Institute de Melbourne.
«Un morceau d’insuline se déplie et des parties essentielles du récepteur vont à la rencontre de l’hormone d’insuline. On peut appeler ça une poignée de main moléculaire», a-t-il expliqué.
Son laboratoire est à l’origine de cette découverte, en association avec la Case Western Reserve University de Cleveland (Ohio), l’Université de Chicago, l’Université de York (Grande-Bretagne) et l’Institut de chimie organique et de biochimie de Prague.
«Nous pouvons maintenant utiliser ces connaissances pour mettre au point de nouveaux traitements par insuline, plus performants», a ajouté Mike Lawrence.
Des millions de malades peuvent par exemple espérer une formidable amélioration de leur qualité de vie avec la fin des injections quotidiennes.
Espoir également dans les pays émergents avec la production d’une insuline plus stable résistant à des températures élevées sans réfrigération, ainsi que pour les malades d’Alzheimer et de certains cancers associés à la résistance à l’insuline.
Les cellules bêta du pancréas, qui permettent de réguler le taux de sucre dans l’organisme, sont défectueuses dans le diabète.
La destruction des cellules bêta productrices d’insuline conduit au diabète de type 1, tandis que la perturbation de leur fonctionnement entraîne la forme la plus courante de la maladie, le diabète de type 2 (DT2).
Le DT2 touche plus de 300 millions de personnes dans le monde, dont plus de 32 millions en Europe et 3 millions en France. Un chiffre qui devrait doubler dans les prochaines années du fait de l’épidémie d’obésité et des modes de vie sédentaire accompagnés d’une alimentation trop riche en graisses et en glucides.
Certains facteurs génétiques peuvent également favoriser son apparition.
«Nous n’avons toujours pas de traitement pour le diabète, mais les découvertes comme celle sur la fixation de l’insuline nous donnent l’espoir de nous en approcher», a déclaré Nicola Stokes du Conseil australien du diabète.
http://letemps.ch/Page/Uuid/f4282fd6-5af8-11e2-b91b-db7740915aad/Une_avanc%C3%A9e_potentiellement_capitale_pour_comprendre_le_diab%C3%A8te#.UO68EazxN-I
La Polypill, remède préventif contre l’infarctus
La pilule révolutionnaire va être commercialisée très
prochainement. Ses partisans préconisent de la proposer à tout le monde
dès la cinquantaine
Proposer une pilule à toute la population dès la cinquantaine pour
prévenir les problèmes cardiaques: telle est l’idée du professeur
Nicholas Wald, directeur du Wolfson Institute of Preventive Medicine, à
Londres. Sa «Polypill» pourrait être commercialisée début 2013 aux
Etats-Unis, selon un article publié en octobre dans la Revue médicale suisse
par le professeur Gérard Waeber, médecin-chef du service de médecine
interne du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).La Polypill, comme le laisse deviner son nom, est un mélange de plusieurs substances. Elles sont utilisées individuellement depuis longtemps et donc tombées dans le domaine public. La formule n’est pas définitivement arrêtée, mais pourrait comporter un bêtabloquant pour ralentir le rythme cardiaque, un antiagrégant pour fluidifier le sang et un anti-cholestérol pour prévenir l’athérosclérose. La Polypill, c’est en quelque sorte le principe du shampoing «trois en un» appliqué à la pharmacie.
Sachant que l’âge est un facteur de risque de maladies cardiaques, le professeur Nicholas Wald, et avec lui quelques autres chercheurs lancés dans la course à la commercialisation de la première Polypill, préconise de mettre ce médicament à la disposition de l’ensemble de la population dès 55 ans. Ce qui préserverait d’un infarctus 28% des individus pendant une dizaine d’années. «Même si seulement 50% des quinquagénaires prenaient la Polypill, environ 94 000 crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux seraient évités chaque année en Grande-Bretagne», annonçait-il en 2011 dans un communiqué de presse de la Queen Mary University of London, publié en même temps qu’une recherche concluant que «cette Polypill a un potentiel considérable en termes de prévention». Parue dans la revue PlosOne, l’étude suggère que ce cocktail médicamenteux permet de diminuer la pression artérielle de 12% et le «mauvais» cholestérol de 39%, d’où une réduction prévisible de la fréquence des infarctus de plus de 60%.
Pour se faire une idée du potentiel de la Polypill, il faut savoir que les maladies cardiaques représentent la première cause de mortalité dans les pays à fort PIB. Elles sont responsables de 22 200 morts par année en Suisse, soit 36% de tous les cas de décès. L’hypertension artérielle – l’un des premiers facteurs de risque contrôlables – concerne 35% de la population après 50 ans, et ce pourcentage passe à 45% au-delà de 60. Selon le professeur de cardiologie Salim Yusuf à l’Université McMaster, à Hamilton, au Canada, il faut voir la Polypill «non pas comme une pilule, mais comme une autre approche de la prévention». Et qui de surcroît ne coûterait pas cher: environ 57 euros par année et par personne. Composée de génériques, la pilule pourrait être mise en vente libre en pharmacie.
http://letemps.ch/Page/Uuid/d521bd4c-5502-11e2-ade3-10acb0ebb0f0/La_Polypill_rem%C3%83%C2%A8de_pr%C3%83%C2%A9ventif_contre_linfarctus#.UOWTYazxN-I
Technologie médicale mardi6 novembre 2012
Technologie médicale mardi6 novembre 2012
Rheon Medical teste un implant contrôlable à distance pour traiter le glaucome
Une étude clinique démarrera en 2013 à Lausanne auprès de 30
patients. La start-up espère réduire les risques postopératoires des
opérations du glaucome.
Afin de commercialiser son invention, Nikolaos Stergiopulos a créé en 2010 la start-up Rheon Medical, basée à Préverenges (VD). Elle a été sélectionnée parmi les vingt-cinq entreprises de technologie médicale les plus innovantes en Europe au dernier European Tech Tour qui s’est tenu en octobre à Lausanne.
Pour rappel, le glaucome est une maladie associée à l’élévation de la pression intra-oculaire. Entre la cornée et l’iris se trouve un espace appelé la chambre antérieure. Celle-ci est remplie d’un liquide – l’humeur aqueuse – qui se renouvelle constamment. Dans la plupart des cas de glaucome, une diminution de l’excrétion de l’humeur aqueuse par sa voie de sortie se produit. Cela engendre un accroissement de la pression à l’intérieur de l’œil et un endommagement du nerf optique.
Habituellement, des gouttes ophtalmiques suffisent à réduire la production d’humeur aqueuse dans l’œil en augmentant son excrétion. Toutefois, dans certains cas, une intervention chirurgicale s’avère indispensable malgré les collyres. Parmi les différentes techniques opératoires, l’une d’elles consiste à poser un micro-tube dans un volet scléral (le blanc de l’œil) qui permet de drainer l’humeur aqueuse.
biologie
mercredi31 octobre 2012
Quand l’anesthésie copie le sommeil
Bien que l’anesthésie générale soit pratiquée par les médecins depuis
plus de 150 ans, son mode d’action demeure mystérieux. Une nouvelle
étude révèle qu’elle emprunte au sommeil un de ses mécanismes
santé mardi3 avril 2012
La médecine à l’ère du patient virtuel
Pascaline Minet BERNE
Interface. La société zurichoise Nhumi
cartographie l’information du corps humain, sur le modèle des systèmes
géographiques comme Google Maps. (NHUMI)
Le projet européen «Flagship» IT Future of Medicine prévoit de
créer des modèles virtuels des patients, afin d’offrir à chacun une prise en
charge personnalisée
Les liens
Vous avez peut-être déjà créé, sur Internet ou dans un jeu vidéo, un personnage virtuel qui vous ressemble en tout point: un avatar. A l’avenir, c’est un avatar médical que chacun pourrait posséder. Ce double rassemblera toutes les informations relatives à la santé d’un individu: son code génétique, ses résultats d’analyse ou d’imagerie, mais aussi des données sur son exposition à des produits toxiques, le tabac par exemple. Ce dossier médical d’un nouveau genre, qui intégrera aussi des modèles prédictifs des maladies, permettra aux médecins de mieux soigner, notamment en prescrivant les médicaments les plus adaptés.Telle est la vision du professeur Hans Lehrach, de l’Institut Max Planck de génétique moléculaire à Berlin, qui coordonne le projet de recherche «IT Future of Medicine» (ITFoM), et du professeur Denis Hochstrasser, chef du Département de médecine génétique et de laboratoire à l’Université de Genève, qui en coordonne le volet suisse. Ce projet, qui a récemment fait l’objet d’un colloque organisé à Berne par l’Académie suisse des sciences médicales, figure parmi les six programmes «Flagship» européens présélectionnés, actuellement en évaluation pour recevoir un financement d’un milliard d’euros pendant dix ans de l’UE. Les deux projets retenus devraient être connus au début 2013.
Les initiants du projet ITFoM sont partis d’un constat: les médecins ont de plus en plus d’informations à leur disposition pour soigner leurs patients. Avec l’abaissement du coût du séquençage de l’ADN, le code génétique va prochainement venir s’ajouter aux données médicales «traditionnelles» de chacun, déjà nombreuses: résultats d’analyses, antécédents du patient, données épidémiologiques, etc. «Il faut que nous trouvions un moyen de filtrer ce tsunami d’informations pour identifier celles qui sont importantes», estime Denis Hochstrasser.
Par ailleurs, les connaissances sur l’apparition et le développement des pathologies ont beaucoup progressé. A tel point qu’il serait aujourd’hui possible de modéliser le fonctionnement de certaines maladies, d’après Hans Lehrach. «Ce serait un peu comme dans la météo, quand on détermine le temps qu’il va faire à partir de diverses données atmosphériques», illustre le chercheur. Sauf que, dans le cas du projet ITFoM, on modéliserait l’évolution d’une pathologie, en fonction des caractéristiques biologiques des patients concernés. Chaque personne pourrait ainsi posséder un modèle virtuel de son corps. «Cela ouvrirait la voie à une véritable médecine personnalisée», assure Hans Lehrach.
L’un des principaux avantages du patient virtuel serait de pouvoir tester l’effet d’un traitement sur un patient, avant de le lui prescrire dans la réalité. «On pourrait ainsi s’assurer qu’il est efficace et qu’il n’entraîne pas d’effets secondaires», avance Denis Hochstrasser. Car un même médicament n’a pas forcément un effet identique d’un patient à un autre. Certains traitements avancés du cancer, par exemple, ne sont efficaces que chez certaines personnes, qui possèdent des caractéristiques génétiques particulières. «Seulement 20% des traitements prescrits en première ligne dans le traitement du cancer sont adaptés aux malades», d’après Hans Lehrach. Non seulement ces traitements inadaptés ont des désagréments pour les patients, mais ils ont aussi un lourd impact sur les dépenses de santé. «On ne peut tout simplement plus se permettre d’avoir une médecine chère et inefficace», juge Hans Lehrach.
Une des autres promesses du patient virtuel est de limiter le nombre d’erreurs médicales, en facilitant l’échange de données entre médecins et patients. «Les médecins ne savent pas toujours quels médicaments ont déjà été prescrits à leur patient par des confrères. Cette situation peut donner lieu à des interactions médicamenteuses potentiellement fatales», explique Denis Hochstrasser. Les patients qui disposeraient de ce type d’avatars pourraient aussi mieux prendre en charge leur santé, en suivant l’évolution de leurs pathologies et en y puisant des recommandations personnalisées.
La mise au point des patients virtuels nécessitera cependant beaucoup de travail: les modèles prédictifs des maladies, en particulier, restent à développer. De plus, pour un grand nombre de pathologies, les connaissances semblent encore trop lacunaires pour y parvenir. «Il est inenvisageable de créer un modèle prédictif de la schizophrénie, par exemple, précise Hans Lehrach. Mais nous pourrions commencer par des pathologies dont nous connaissons bien les processus moléculaires, comme certains cancers.»
Autre question qui reste à éclaircir: celle de l’apparence qu’aurait cet ensemble de données et de modèles, qui constitue le patient virtuel. L’interface devra être suffisamment agréable pour que les médecins comme les patients, puissent la consulter. Les chercheurs du projet ITFoM n’ont pas encore de propositions précises à ce sujet, mais des start-up y ont déjà pensé de leur côté. Denis Hochstrasser cite ainsi l’exemple de la société zurichoise Nhumi, qui a développé plusieurs logiciels de gestion des données médicales. L’un d’entre eux permet justement d’éviter les interactions médicamenteuses.
Le patient virtuel va-t-il réellement révolutionner la médecine? Les experts présents au colloque de Berne n’en semblaient pas convaincus. Le cancérologue Franco Cavalli, de l’hôpital de Lugano, rappelle ainsi que l’avènement de la médecine personnalisée, maintes fois annoncé, tarde toujours à se concrétiser. «Il faut donc être prudent avec les promesses qu’on fait aux patients», estime-t-il.
Fred Paccaud, directeur de l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive de Lausanne, juge ces développements «importants pour la santé». Mais il est sceptique quant à leur utilité clinique: «Pour l’instant, j’ai l’impression que les nouvelles données générées par l’analyse du génome ont surtout servi d’un point de vue fondamental, mais pas tellement pratique.» Il reconnaît aussi «douter que ces modèles puissent réellement permettre d’économiser de l’argent». Si elle est sélectionnée par la Commission européenne, cette vision de patient virtuel devra donc encore prouver qu’elle peut séduire ses usagers: les médecins, mais aussi les patients, c’est-à-dire chacun d’entre nous.
Prochain volet: Une boule de cristal numérique pour prédire l’avenir
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a292d690-7cf4-11e1-a306-977f944e8b1b|2
Santé : les soins médicaux s’améliorent mais des progrès dans la prévention et la gestion des maladies chroniques sont nécessaires pour abaisser les coûts, estime l’OCDE
23/11/2011 - La qualité des soins médicaux s’améliore dans les
pays de l’OCDE, ce qui se traduit par une augmentation des taux de
survie aux maladies graves, selon un nouveau rapport de l’OCDE. Panorama de la santé 2011 montre qu’aujourd’hui, en moyenne dans les pays de l’OCDE, 4 % seulement des personnes hospitalisées après une crise cardiaque décèdent dans les 30 jours suivant leur admission à l’hôpital, alors que la proportion était de 8 % en 2000. Les taux de survie à différents types de cancer sont également en augmentation, grâce à une détection plus précoce et à de meilleurs traitements. Le taux de survie à cinq ans des femmes qui ont été diagnostiquées pour un cancer du sein en 2004 s’élevait à 84 % en 2009, alors qu’il n’était que de 79 % pour les femmes diagnostiquées en 1997. Il est cependant nécessaire d’améliorer la prévention et la gestion des maladies chroniques comme l’asthme et le diabète, car il y a trop d’admissions inutiles et coûteuses à l’hôpital :
Ces constats soulignent l’importance de renforcer la prévention et la gestion des maladies chroniques et assurer une offre suffisante de prestataires de soins primaires. Panorama de la santé 2011 montre que l’équilibre entre médecins généralistes et spécialistes s’est modifié au cours de la dernière décennie, le nombre de spécialistes ayant augmenté beaucoup plus rapidement que celui des généralistes. Ce déséquilibre peut s’expliquer en partie par le creusement de l’écart de rémunération entre généralistes et spécialistes dans plusieurs pays, notamment au Canada, en Finlande, en France et en Irlande.
Prévenir les maladies chroniques
L’obésité est un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies chroniques. Les personnes souffrant d’obésité sévère décédent jusqu’à 10 ans plus tôt que les personnes ayant un poids normal. Panorama de la santé 2011 montre que les taux d’obésité ont doublé, voire triplé, dans de nombreux pays, depuis 1980. Dans plus de la moitié des pays de l’OCDE, 50 % ou plus de la population est aujourd’hui en surpoids, si ce n’est obèse. Le taux d’obésité parmi la population adulte est particulièrement élevé aux États-Unis où il est passé de 15 % en 1980 à 34 % en 2008, et le plus bas au Japon et en Corée, se situant à 4 %.
Autres faits saillants du Panorama de la santé 2011
Panorama de la santé 2011 présente également des comparaisons internationales portant sur les dépenses et le financement de la santé, ainsi que l’accès aux soins :
Les journalistes sont invités à prendre contact avec la Division des relations avec les médias de l’OCDE (tél.: 33 1 45 24 97 00 ou news.contact@oecd.org) pour obtenir un exemplaire de Panorama de la santé 2011. Pour toute question concernant le contenu de la publication, les journalistes sont invités à prendre contact avec Mark Pearson (tél. 33 1 45 24 92 69 ou mark.pearson@oecd.org) ou Gaétan Lafortune (tél. 33 1 45 24 92 67 ou gaetan.lafortune@oecd.org). Des notes par pays sont disponibles pour: Allemagne, Australie, Canada, Corée, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni. De plus amples informations sur cette publication sont également disponibles à l’adresse www.oecd.org/sante/panoramadelasante. |
Aussi disponible :
PROPARCO finance le secteur de la santé au Liban
18/03/2012
Beyrouth, le 18 mars 2012. PROPARCO annonce la signature d’un
prêt senior de 15M US$ en faveur de la société libanaise CareMed Holding
pour financer la construction de deux centres de soin au Liban. La
cérémonie de signature s’est déroulée en présence du Docteur Bassim,
Président Directeur Général de CareMed Holding, de Kabalan Yammine,
Partenaire Principal, membre délégué du Conseil d’Administration de
CareMed Holding, d’Etienne Viard, Directeur Général de PROPARCO et de
Marie-Hélène Loison, Directrice générale déléguée de PROPARCO.
Avec le vieillissement de la
population et l’augmentation des maladies chroniques, les besoins de
santé au Liban sont en pleine évolution. On estime entre 4 000 et 5 000
le nombre de nouveaux cas de cancer chaque année. L’offre de soins,
majoritairement privée, demeure encore insuffisante pour répondre à
cette demande croissante. De fortes disparités existent dans l’accès aux
soins entre les différentes régions. A cette couverture géographique
inégale, s’ajoute une extrême fragmentation du réseau hospitalier
libanais qui freine sa modernisation.
Pour répondre aux nouvelles contraintes de soins, le paysage
hospitalier devrait se recomposer avec la création de grands groupes.
CareMed aspire à constituer le premier groupe de santé du pays à travers
un modèle innovant de réseau d’hôpitaux. Le groupe est d’ores et déjà
constitué d’un hôpital de renom au Nord-Liban, le Centre Hospitalier du
Nord Liban, Hôpital Universitaire créé en 1996 pour pallier au manque de
lits, et d’un centre de radiothérapie juxtaposé. Le projet prévoit la
création de deux nouveaux centres de soins : un hôpital généraliste de
160 lits, le Kesrwan Medical Center, au Mont-Liban qui sera affilié à
une faculté de médecine prestigieuse au Liban et un centre de jour de 21
lits, le Beirut Surgery Center, à Beyrouth. Du nouveau matériel de
pointe, notamment pour le traitement des cancers, permettra également de
moderniser le centre de radiothérapie du Nord-Liban.
« Soutenir un acteur de la santé réputé comme le groupe
CareMed, devrait faire émerger une offre de soins plus complète et plus
moderne. La création des deux centres de santé permettra d’améliorer
l’accès aux soins des populations de Beyrouth, du Mont-Liban et du
Nord-Liban », explique Etienne Viard, Directeur Général de PROPARCO.
« Nous espérons pouvoir influencer et induire des changements dans la structure du système de sant é au
Liban et dans son impact dans la région. On s’oriente vers plus
d’intégration et de collaboration entre les hôpitaux dans ce réseau et a
plus de coopération avec d’autres institutions dans le secteur. Nous
sommes honorés de le faire avec le soutien de PROPARCO, et nous sommes
très heureux d'avoir partagé cette expérience avec l'équipe Proparco,
une équipe d’experts dédiée au développement» explique
Docteur Bassim Président Directeur Général de CareMed Holding.
Grâce à la diffusion de nouvelles technologies, le projet de
CareMed contribuera, plus largement, à l’amélioration de la qualité de
prise en charge des pathologies chroniques des patients au Liban.
A PROPOS DE
PROPARCO, institution financière de développement, est
détenue par l’Agence Française de Développement (AFD) et des
actionnaires privés du Nord et du Sud. Sa mission est de catalyser
l’investissement privé dans les pays émergents et en développement en
faveur de la croissance, du développement durable et de l’atteinte des
Objectifs du Millénaire pour le Développement. PROPARCO compte parmi les
principales institutions financières bilatérales de développement dans
le monde. Elle intervient sur quatre continents, allant des grands pays
émergents aux pays les plus pauvres, en particulier en Afrique, avec un
haut niveau d’exigence en matière de responsabilité sociale et
environnementale.
Le Groupe CareMed a été créé par le Docteur César
Bassim. Après avoir fondé en 1996 le Centre Hospitalier du Nord (CHN)
situé dans le Nord du Liban et le Centre de Traitement Medical, centre
de radiothérapie juxtaposé au CHN, le Docteur Bassim a souhaité étendre son activité en développant deux nouveaux centres de soin de qualité dans la région de
Beyrouth et une faculté de Sciences Infirmières. Le Groupe CareMed a
vocation à devenir un groupe de santé comportant diverses entités avec
un système de gestion harmonisé.
Armée ivoirienne / Hôpital militaire d’Abidjan (HMA) - Le médecin-colonel Gabriel Beugré et 16 médecins-officiers s’en vont
Publié le mercredi 25 janvier 2012 | L'intelligent d'Abidjan
Professeur agrégé de radiologie de l’Hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce en France, le Colonel-major Gabriel Beugré quitte la direction de l’Hôpital militaire d’Abidjan. Admis à faire valoir ses droits à la retraite depuis décembre 2011, avec 17 autres sur 40 médecins officiers, sa succession est ouverte.
L’information n’est pas encore officielle. Mais elle ne va pas tarder à être connue de tous. Notamment des usagers de soins et des praticiens de cette formation sanitaire sous tutelle du ministère de la Défense. Un décret a déjà été pris dans ce sens. L’homme qui a, par son dévouement au travail, donné une forte notoriété à l’hôpital militaire d’Abidjan est à la retraite depuis décembre 2011. Celui qui plaidait lors d’une visite du ministre Paul Koffi Koffi pour une révision du mode de recrutement des médecins militaires et leur départ à la retraite, est lui-même une victime des textes appliqués aux praticiens de soins militaires. Après dix ans de bons et loyaux services rendus à la nation, à la tête de HMA, il vient d’être mis à la touche à 57 ans. Et part ainsi de l’unique hôpital militaire ivoirien sans que des chantiers qui lui tenaient à cœur n’aient été réalisés. Il s’agit de la création d’un hôpital d’instruction militaire en Côte d’Ivoire, la cession de l’hôpital d’Angré au service de santé des armées et l’achèvement des travaux d’extension de l’HMA. «Le chantier prioritaire pour nous, c’est la construction d’un Hôpital militaire digne de ce nom. Avec les équipements de pointe. Et le plus tôt sera le mieux pour le bonheur des Ivoiriens et tous ceux que nous recevons», avait-il expliqué de retour d’un séminaire de haut niveau à Shanghai, en Chine, du 12 au 31 mai 2010.
Le HMA se vide des médecins expérimentés
Ce militaire expert en radiologie médicale laisse également deux médecins non expérimentés qu’il encadrait depuis peu. A l’instar des autres agents, ces deux ‘’élèves’’ se trouvent séparés d’un ‘’père’’ mis à la retraite avec 17 autres médecins ayant le grade d’officiers sur les 40 que comptait l’HMA. Si les textes du code militaire appliqués aux médecins-militaires ne sont pas révisés, le mouvement va toucher cette année 2012 plus de la moitié du personnel. Ainsi, vingt (20) médecins-militaires de grade d’officiers, à terme des 57 ans, iront faire valoir leurs droits à la retraite. Contre 60 ans pour leurs pairs non militaires exerçant sous tutelle du ministère de la Santé publique. Aussi, le service médical des armées et son hôpital se retrouveront-t-ils vidés de plus de la moitié des officiers médecins expérimentés.
L’artisan de la métamorphose qualitative
de l’HMA
Avant cette vague de 2012, le Pr Beugré sera déjà parti. Auréolé de la réalisation de plusieurs chantiers dont la réhabilitation des services et l’amélioration du plateau technique suite aux divers plaidoyers pour l’accroissement du budget de fonctionnement ainsi que le paiement des créances de l’Etat qui s’élèvent en moyenne à 60 millions F Cfa par an, son départ sera sans nul doute avec la tête haute. Homme de résultats, il a mobilisé récemment de nouveaux équipements à hauteur de près de 40 millions de francs Cfa pour le service ORL dont les agents de soins seront désormais mieux outillés pour dépister les maux de la gorge, les autistes et le diagnostic du seuil de surdité. La remise de ces matériels sera certainement sa dernière activité à la tête de l’HMA. Le Pr Beugré va beaucoup manquer au personnel. Mais aussi à ceux que le jargon médical militaire désigne sous le nom de PM. C’est-à-dire les ‘’Parents de malades’’. Il laisse à ceux-ci, un lieu de culte, un dortoir et un espace de prise d’ablution pour les PM de confession musulmane.
Après le SSA, le ministre Koffi Koffi cherche une femme pour l’HMA
Pour lui succéder, deux médecins-militaires de même grade sont sur le calepin du ministre de la Défense. Sur ces deux prétendants au poste de directeur général de ce centre de santé situé à l'intersection des communes d’Adjamé, d’Abobo et de Cocody (face au zoo), le Pr N’Dri vient en pole position. Mais, selon des indiscrétions, le ministre Paul Koffi Koffi qui nourrit l’ambition d’un hôpital militaire ivoirien de référence, à la dimension de ceux des pays européens où les Chefs d’Etat vont se soigner est particulièrement porté sur la promotion du genre au sein de l’Armée. Ainsi, son choix s’orienterait plutôt vers le directeur du service Laboratoire, le Colonel Madeleine-Marie Guigui, médecin-clinicien et spécialiste de biologie médicale, diplômée d’une école militaire des armées en France. A preuve, il a confié la tête du service de santé des armées à une femme. En l’occurrence, le Colonel-major Kouamé Akissi qui a fait ses premiers pas dans le corps en 1981 avec sa ‘’sœur’’ Guigui. Et qui, si les textes restent en l’état, ira à la retraite cette année 2012 et n’aura ainsi passé qu’un an à la tête du SSA. La préoccupation à l’HMA, c’est qui va succéder au Pr Beugré à la tête de l’hôpital militaire. Un hôpital qui a en son sein 14 bâtiments, 60 lits, 14 services cliniques et para-cliniques, 5 services administratifs et techniques et 1 restaurant de 150 couverts par jour pour le personnel et les malades.
M Tié Traoré
La prise en charge des malades chroniques, défi du XXIe siècle
Santé mercredi18 janvier 2012
Etienne Dubuis
Les cas de très longues maladies se multiplient dans le monde industrialisé. Des enseignantes de la Haute Ecole de santé de Fribourg rassemblent leur savoir dans un livre
Les maladies chroniques représentent l’un des principaux défis que le personnel soignant aura à relever au cours du XXIe siècle. En raison notamment du vieillissement et de la sédentarisation des populations se développent massivement aujourd’hui des affections de très longue durée comme certains cancers, des troubles cardio-vasculaires, l’obésité ainsi que diverses pathologies neurodégénératives. Autant de troubles avec lesquels nos sociétés industrialisées vont devoir de plus en plus composer. Pour aider leur profession à affronter la difficulté, des infirmières-enseignantes spécialisées de la Haute Ecole de santé de Fribourg ont publié fin 2011 un «Précis de chronicité et soins dans la durée» qu’elles ont présenté officiellement ce mardi.
L’ouvrage souligne la spécificité de la prise en charge des affections chroniques. Spécificité d’objectifs aussi bien que de moyens. «La préoccupation principale des soignants ne sera pas de guérir mais de favoriser la meilleure qualité de vie possible, explique l’une des deux coordinatrices de l’ouvrage, Christine Sager Tinguely. Pareil objectif suppose non seulement une bonne connaissance de la maladie mais aussi une grande capacité à soulager le patient et sa famille. Ce qui passe souvent par une sensibilité à la spiritualité, soit par la faculté à donner de l’espoir ou à chercher du sens dans des situations douloureuses.»
La qualité de vie recherchée est impossible à définir. Des critères objectifs ont bien été développés pour tenter de la cerner dans différents domaines, du sommeil à l’alimentation, en passant par la mobilité et les loisirs. Mais ce type de démarche paraît vite limité, tant la question est à l’évidence subjective. «Chacun ressent cette notion à sa manière, commente Christine Sager Tinguely. Certains la lient étroitement à leurs relations familiales, d’autres la rattachent tout aussi fortement à leur insertion dans un milieu professionnel. Les soignants ont donc pour tâche non de prescrire quelque vue que ce soit mais de comprendre ce que cette idée signifie aux yeux de leurs patients.»
Un principe s’impose: celui du partenariat. Autant un soignant est habilité à prendre la direction des opérations en situation de crise aiguë, autant il doit écouter son patient dès qu’il s’agit de déterminer ce qui peut contribuer à sa qualité de vie. S’il se doit d’informer au mieux son interlocuteur sur toutes les questions techniques qui se présentent, ce n’est jamais que pour lui permettre d’exercer sa propre expertise sur le fond et de rester «l’acteur de sa vie».
Une telle exigence place le soignant dans une position d’humilité. «C’est là, avec le risque de routine, l’une des causes principales de la sous-valorisation de la prise en charge des malades chroniques dans le monde médical, déplore Christine Sager Tinguely. Et pourtant. On se rend compte aujourd’hui que cette spécialité est très exigeante. Un accompagnement dans la durée n’est pas un accompagnement uniforme. Il concerne des patients qui passent par diverses phases, en raison de leur avancée en âge comme des soubresauts de leurs maladies.» Des changements qui demandent de trouver continuellement de nouvelles solutions à de nouveaux problèmes.
«Un nombre croissant d’institutions (hôpitaux, établissements médico-sociaux, unités de réadaptation, organisations de soins à domicile) prennent en charge des patients chroniques, remarque Christine Sager Tinguely. Mais les besoins spécifiques de formation que supposent ces malades particuliers ne sont toujours pas reconnus comme il le faudrait. L’un des principaux objectifs de notre ouvrage est de convaincre que notre société devrait former aussi sérieusement du personnel à prendre en charge des patients de longue durée qu’elle en instruit déjà à affronter des situations aiguës.»
«Précis de chronicité et soins
dans la durée», ouvrage collectif coordonné par Christine Sager Tinguely et Catherine Weber, Editions Lamarre, 2011
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/eaf119cc-4146-11e1-be15-4490bc3350aa/La_prise_en_charge_des_malades_chroniques_d%C3%A9fi_du_XXIesi%C3%A8cle
L'aspirine préventive à petites doses fait plus de mal que de bien
LEMONDE.FR avec AFP | 10.01.12 | 11h27 • Mis à jour le 11.01.12 | 11h30
Les risques posés par la prise d'une faible dose d'aspirine chaque jour pour des personnes sans maladie cardiovasculaire dépassent les bénéfices en termes de prévention d'un accident cardiaque, selon une étude publiée mardi dans la revue spécialisée Archives of Internal Medicine.
L'étude dirigée par des chercheurs britanniques de l'université de Londres a examiné les données portant sur 100 000 participants à neuf essais cliniques. Les résultats montrent certes une diminution de 10 % du risque de maladie cardiovasculaire, sans conduire pour autant à une baisse significative des décès dus à un accident cardiovasculaire ou à un cancer. En revanche, la prise régulière d'aspirine à faible dose a entraîné un risque 30 % plus élevé de saignements internes mettant en danger la vie du patient.L'étude conclut que pour des patients en bonne santé, sans pathologie cardiaque détectée, la prise d'aspirine à petite dose entraîne davantage de risques que de bénéfices. L'aspirine, qui prévient la formation de caillots, est administrée aux patients souffrant d'une maladie cardiovasculaire, par exemple après la pose d'un stent. Mais des médecins ont également commencé à prescrire la prise de faibles doses d'aspirine de façon préventive, sans pathologie connue.
Or, l'aspirine à long terme peut entraîner des saignements de type ulcère mais aussi des saignements oculaires. "L'effet bénéfique de l'aspirine dans la prévention des maladies cardiovasculaires pour des personnes ayant fait des attaques ou des AVC [accidents vasculaires cérébraux] est indiscutable", a estimé le docteur Rao Sehasai, de l'université de Londres-St George, engageant ces patients à poursuivre leur traitement.
"Mais les bénéfices pour des personnes qui n'ont pas ces problèmes sont beaucoup plus modestes qu'on le croyait, et un traitement à l'aspirine peut entraîner potentiellement des dégâts majeurs consécutifs à des saignements", a-t-il ajouté. L'étude n'a en outre pas trouvé de preuve que l'aspirine pouvait prévenir des décès par cancer. Plusieurs études précédentes publiées dans The Lancet ont fait état d'effets protecteurs de l'aspirine contre plusieurs cancers courants (colon, prostate, poumon).
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/01/10/l-aspirine-preventive-a-petites-doses-fait-plus-de-mal-que-de-bien_1627734_3244.html
Les «Facebook des malades» en plein essor
L’usage des technologies informatiques en médecine se développe
fortement. Premier d’une série de quatre épisodes sur ce thème: les
«réseaux sociaux médicaux», où les patients évoquent leurs maladies et
les traitements en détail, et font avancer les recherches
Revenus de l’omniscience des docteurs d’antan, les patients ont
ensuite été placés «au centre» du processus médical. Voilà qu’ils sont
en passe d’en prendre les commandes! Ils s’émancipent, deviennent de
vrais acteurs dans les décisions, la prise en charge de leur thérapie,
les rouages des recherches médicales. Ils agissent notamment à travers
les «Facebook des malades»: des réseaux sociaux sur Internet sur
lesquels ils se regroupent pour évoquer leurs affections, mais qui sont
bien plus que de simples forums de discussion. Des portails mis sur pied
par des sociétés dont le business plan repose sur la commercialisation
des données acquises auprès de ces milliers d’internautes. A l’ère où
les systèmes de santé sont à refondre, où la pharma-industrie peine à
trouver de nouvelles molécules, et où la gestion des maladies chroniques
devient un enjeu de santé public majeur, cette tendance suscite de
toutes parts un vif intérêt.L’un des sites les plus célèbres est Patientslikeme.com , fondé en 2004 par Jamie Heywood, confronté à la maladie de son frère Stephan, la sclérose latérale amyotrophique (SLA): cet Américain cherchait par tous les moyens des méthodes, éprouvées ou non, pour allonger sa vie. Moult portails similaires ont depuis vu le jour, tels Inspire.com , CureTogether.com . En France, Carenity.com est né en avril 2011.
Le principe est simple: les participants créent sur ces sites un profil, en indiquant la maladie dont ils souffrent. Puis ils y partagent des informations précises concernant le diagnostic reçu, les études parues sur leur problème, leur expérience de tel traitement, de ses dosages et de ses effets secondaires. Des thérapies qui sortent parfois des sentiers battus par le corps médical. Outre l’aspect thérapeutique, «l’aspect social est aussi crucial, dit Michael Chekroun, fondateur de Carenity, qui compte plusieurs milliers d’inscrits, dont quelques dizaines en Suisse. Notre site sert aux patients à entrer en contact avec des gens qui ont exactement la même affection qu’eux. De plus, le site leur permet de tenir «un carnet de bord» de suivi de leur état de santé.» Au final se crée une fantastique et précieuse mine de données médicales.
Les concepteurs de Patientslikeme ont vite compris qu’ils pouvaient tirer profit de la leur pour faire avancer la recherche, comme le démontre la première étude du genre publiée le 24 avril 2011 dans Nature Biotechnology . 348 patients inscrits au site, souffrant de SLA, se sont passé le mot pour se soigner avec du carbonate de lithium, des potentiels effets bénéfiques ayant été observés lors d’un bref essai en 2008. «Neuf mois plus tard, après qu’une partie d’entre eux eut scrupuleusement suivi la posologie, on a pu conclure que cette substance n’apportait aucune amélioration de santé», résumait Paul Wicks, responsable de la recherche chez Patientslikeme , lors d’un colloque de l’Association suisse de journalisme scientifique en novembre. En d’autres termes, les patients avaient démontré eux-mêmes, rapidement, avec des coûts faibles et une logistique légère, l’inefficacité de ce traitement. «Or il faut des mois à la pharma-industrie pour mener la même démarche de manière conventionnelle; neuf mois sont nécessaires ne serait-ce que pour recruter assez de sujets…» Patientslikeme compte plus de 124 000 membres, concernés par plus de 1000 affections différentes.
Paul Wicks et Michael Chekroun le reconnaissent: leur site n’est largement financé ni par une inscription, ni par la publicité, mais bien par la vente de ces données à des sociétés de marketing ou pharmaceutiques. Car, par exemple, ces dernières doivent souvent investir des sommes énormes pour la phase IV d’un médicament, à savoir la surveillance après sa mise sur le marché; ces sites de patients leur permettent d’assurer ce suivi.
Se pose tout de même la question du rôle que des représentants des pharmas pourraient jouer sur ces réseaux sociaux médicaux, en se faisant passer pour des malades et en conseillant d’utiliser tel médicament plutôt qu’un autre. «Peu de sociétés oseraient s’y risquer, tant elles seraient terrifiées des conséquences du fait d’être découvertes», dit Geoffrey Henning, ancien responsable de la communication pour Roche.
Malgré les opportunités qu’offre cette tendance à une implication volontaire des patients, certains observateurs voient des dérives possibles. La première concerne la production de données médicales non uniformisées par des personnes directement concernées, et donc pas forcément impartiales. «Nous faisons tout pour générer des statistiques aussi précises que possible», assure Paul Wicks. Et à ceux qui voient là une opportunité pour les pharmas de recruter aisément des sujets pour leurs essais, tant les protocoles sont contraignants, Geoffrey Henning dit que «ce sont justement ces règlements très lourds qui empêchent cette industrie d’être innovative aujourd’hui.»
A l’Institut d’éthique biomédicale de l’Université de Zurich, Effy Vayena se demande, elle, «si ces patients-internautes sont bien conscients de tous leurs droits. Et savent-ils que leurs données peuvent être consultées par vraiment tout le monde, et pas uniquement le petit groupe de gens avec qui ils conversent sur ces sites? Je n’en suis pas sûre…» «Même si les informations personnelles sont sécurisées et que nos espaces membres ne sont pas accessibles par les moteurs de recherche, nous conseillons aux membres de Carenity d’utiliser un pseudonyme, précise Michael Chekroun. Et avant de vendre ces données, nous les anonymisons.»
«Cette approche a un potentiel énorme», estime de son côté Lee Hartwell, dans le Wall Street Journal . Selon l’oncologue américain, prix Nobel de médecine, les réseaux sociaux médicaux ne vont pas remplacer les traditionnels essais cliniques randomisés, en double aveugle et avec un «groupe contrôle», devenus des standards pour générer des savoirs. «Mais ceux-ci sont devenus si compliqués que de nouveaux modèles sont nécessaires.» Effy Vayena ne dit pas le contraire, mais souhaite que soient créés «des organes indépendants pour évaluer les risques et les bénéfices de ces recherches inédites», faites par des sociétés privées et qui ne sont pas forcément soumises aux mêmes protocoles que les travaux académiques.
Dernier risque: que les patients donnent aux avis de leurs pairs le même poids qu’à une prescription médicale. «Avec notre outil, nous visons aussi à améliorer le dialogue entre le patient et son médecin, rétorque Michael Chekroun. Car un patient qui se prend en charge se soigne mieux. Le rôle du médecin – qui va évoluer – est de guider ses patients vers des sites de qualité.»
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/197a3ff8-356c-11e1-8b16-9fdd903a14aa/Les_Facebook_des_malades_en_plein_essor
Cholestérol, à qui se fier?
Check-Up samedi24 décembre 2011
Dans un livre à succès, Michel de Lorgeril s’en prend aux traitements médicamenteux du cholestérol. Bon ou pas bon?
«Ce livre peut vous sauver la vie et vous épargner de lourds
handicaps». La promotion du dernier livre de Michel de Lorgeril* ne fait
pas dans la dentelle. La thématique est toujours la même: il ne faut
pas traiter un cholestérol élevé par des médicaments, notamment en
recourant aux fameuses statines, car cela a un effet toxique sur
l’organisme. Il n’y a pas de bon ou de mauvais cholestérol, pas plus que
de risque génétique. Et d’ailleurs un cholestérol élevé n’est pas un
problème. Bonne nouvelle au moment des Fêtes? Pas forcément car le
cardiologue rebelle mise sur l’hygiène de vie. En fait, il parle surtout
de prévention primaire, visant à empêcher la survenue de la maladie
chez les personnes saines. Or le traitement médicamenteux devrait
concerner principalement la prévention secondaire, soit les personnes
qui ont déjà eu un accident cardio-vasculaire. Comment s’y retrouver?Explications de François Mach**, responsable du Service de cardiologie des HUG.
Le Temps: Faut-il toujours traiter un cholestérol élevé par des médicaments?
François Mach: Il ne faudrait pas mettre des statines dans l’eau du robinet! Bref, il y a certainement eu quelques abus de prescription. Chez les personnes qui ont un cholestérol élevé, sans autres facteurs de risque, il faut commencer par des mesures d’hygiène de vie: alimentation méditerranéenne, activité physique, perte de poids. Par contre, ce médicament est efficace chez les personnes qui ont une maladie cardiovasculaire. Il permet aussi de prévenir un accident chez les gens qui ont des plaques d’athérosclérose. C’est une erreur d’opposer l’hygiène de vie, qui améliore indubitablement les facteurs de risque, et les médicaments, qui traitent une pathologie.
– Les médicaments sont-ils véritablement efficaces?
– Les statines sont arrivées sur le marché au milieu des années 1980. Depuis cette période, les décès dus aux maladies cardio-vasculaires ont diminué de façon significative selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique. Ce, malgré l’augmentation des facteurs de risque comme l’obésité, le diabète, le tabac, la sédentarité et les polluants. Cela ne peut être dû qu’à l’utilisation de l’aspirine et des statines, les études le montrent clairement.
– Justement, on a appris à se méfier des études. Le professeur Dan Poldermans, du centre universitaire Erasmus de Rotterdam, a été licencié récemment. Il aurait falsifié une étude sur les statines, selon Michel de Lorgeril. Qu’en pensez-vous?
– Je ne connais pas ce professeur. Pour l’instant, ce ne sont que des suppositions, mais il est sûr que les scandales de ce type sont dramatiques. On l’a vu avec le Vioxx ou le Mediator. Il faut les dénoncer, sans pour autant tout mélanger. Il y a des études très solides sur l’efficacité des statines.
– Peut-on toujours parler de bon et de mauvais cholestérol?
– Nous avons besoin du cholestérol. Il est partout, dans la paroi des cellules, les hormones, les vitamines. Cela dit, des taux élevés de LDL-cholestérol («mauvais» cholestérol) sont corrélés à une augmentation des maladies cardio-vasculaires. Par contre, lorsque cette élévation concerne le HDL-cholestérol («bon» cholestérol), il y a une diminution du risque. On observe cela chez la femme qui est protégée du risque cardio-vasculaire grâce à un HDL-cholestérol élevé. Avantage qu’elle perd après la ménopause.
– Le risque génétique, une fable?
– Ça, c’est vraiment stupide! Certaines personnes ont une mutation génétique pour un récepteur du cholestérol qui empêche certaines cellules d’absorber le LDL-cholestérol. Celui-ci reste en circulation dans le sang et provoque des dégâts artériels. Des enfants de 10-15 ans peuvent ainsi avoir de l’athérosclérose. On les soigne, en filtrant leur sang pour diminuer le cholestérol, et en leur donnant des doses importantes de statines. Ce qui démontre bien qu’un niveau élevé de cholestérol est un facteur de risque et que les statines sont efficaces.
* «Prévenir l’infarctus et l’accident vasculaire cérébral», Ed. Thierry Souccar, décembre 2011.
** «Prévention cardiovasculaire à l’usage des praticiens», de Cédric Vuillé et François Mach, Ed. Médecine & Hygiène, 2009.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d07dfee6-2dac-11e1-918e-033927ba66b1|1
Les jeunes médecins britanniques se disent incapables de soigner des maladies graves
LEMONDE.FR | 13.12.11 | 09h35 • Mis à jour le 13.12.11 | 10h56
Si les jeunes recrues se sentent mieux préparées au métier dans la plupart des secteurs, il n'en demeure pas moins que les domaines de la prescription et des traitements de pointe se détériorent. Des critiques nombreuses ont vu le jour ces dernières années, les jeunes médecins étant laissés trop souvent avec des patients présentant de lourdes pathologies les week-ends et les jours fériés.
D'autres critiques visent les directives européennes sur le temps de travail, qui le limitent à quarante-huit heures hebdomadaires, ce qui signifie qu'ils manquent d'expériences sur le terrain.
Le Monde.fr
http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/12/13/les-jeunes-medecins-britanniques-se-disent-incapables-de-soigner-des-maladies-graves_1617708_3214.html
Médecine : conférences payantes de l'internat
| 23.11.11 | 14h39 • Mis à jour le 24.11.11 | 07h43
Pa
Les étudiants en médecine, même quand ils réussissent leur concours d'entrée en 2e année, n'en ont pas fini avec les concours. En fin de 6e année les attendent les difficiles épreuves classantes nationales (ECN, ex-concours de l'internat), course de fond à l'enjeu majeur : du rang auquel ces 7 000 étudiants en sortiront dépend leur choix parmi trente spécialités, ainsi que le lieu de leur futur poste d'interne en centre hospitalier et universitaire (CHU).
Aujourd'hui, la discipline reine, parce que la plus lucrative, est la radiologie, puis l'ophtalmologie, tandis que la médecine générale, la psychiatrie et la santé publique figurent en bas de tableau.
Partenariats
Afin d'être mieux classés, les étudiants qui le peuvent suivent, en plus de leurs cours et souvent le soir, des conférences, assurées par des professeurs d'université, suivies, pour s'entraîner, de concours blancs. Ces conférences sont payantes et font l'objet de partenariats.
Les conférences baptisées "Hippocrate" sont en partie financées par la Fondation Servier - dont les services n'ont pas souhaité s'exprimer à ce sujet, pas plus que l'Association nationale des étudiants en médecine - et chaque étudiant acquitte, à l'entrée et en liquide, une contribution de 5 ou 10 euros, devant servir à rémunérerles correcteurs des copies.
D'autres cycles de conférences, appelées "Hermès" ou "Khalifa", demandent aux étudiants une participation aux frais de 255 euros pour 18 sessions. A quoi il fautajouter 215 euros par concours blanc, pour Hermès.
"QUEL LE MÉDECINE DEMAIN?"
Des médecins américains ont infecté sans leur consentement 1308 Guatémaltèques. Un rapport officiel confirme l’affaire
Des soldats, des prisonniers, des prostituées et des malades mentaux à qui des médecins américains ont tenté d’inoculer secrètement des maladies vénériennes dans les années 1940 au Guatemala: c’est la sale histoire sur laquelle est tombée il y a quelques années une professeur du Wellesley College, Susan M. Reverby. Dûment informé l’an dernier, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a aussitôt transmis ses excuses à son homologue guatémaltèque et demandé à la Commission présidentielle pour l’étude des problèmes bioéthiques un rapport détaillé sur le sujet. Le document, publié mardi, confirme le scandale.
Au milieu du siècle dernier, les maladies vénériennes posent de graves problèmes à la population des Etats-Unis en général et à l’armée américaine en particulier. Or, la pénicilline, qui commence à se diffuser largement, paraît en mesure de les soigner. Une poignée de chercheurs attachés au Service de la santé publique (PHS) se mettent dès lors en tête de tester son efficacité non seulement sur les lapins habituels mais aussi sur des humains.
Une première expérience a lieu de 1943 à 1944 au pénitencier fédéral de Terre Haute, dans l’Indiana. Des médecins tentent alors pendant plusieurs mois d’inoculer la blennorragie (inflammation des voies génito-urinaires) à quelque 241 détenus volontaires mais ils n’obtiennent que de piètres résultats et sont bientôt sommés d’interrompre leurs travaux.
Le chef du Laboratoire de recherche sur les maladies vénériennes du PHS, John Mahoney, et le médecin chargé de l’expérience au sein du pénitencier fédéral, John Cutler, sortent très frustrés de l’aventure. Quand l’occasion se présente de la poursuivre au Guatemala, ils la saisissent avec enthousiasme. Comme le dit crûment le rapport officiel remis mardi, cela «limitait la crainte de deux obstacles associés aux expériences de Terre Haute: la peur de conséquences légales et celle d’une publicité négative».
La première partie de ces recherches consiste à prélever des échantillons de sang pour affiner la détection des maladies vénériennes. Une tâche qui se révèle plus compliquée que prévue, les prisonniers indiens censés se prêter à l’exercice refusant les prises répétées. Le problème est résolu par le recours à d’autres participants, notamment aux petits pensionnaires d’un orphelinat.
Encore faut-il tester l’efficacité de la pénicilline contre les maladies vénériennes, en particulier la syphilis, la blennorragie et la chancrelle (irritation permanente de la verge ou de la vulve). Ne disposant pas d’assez de patients, John Cutler, de nouveau en première ligne, entreprend d’inoculer ces affections à des prisonniers. Et pour ce faire, il leur envoie des prostituées testées préalablement positives ou… contaminées à dessein.
Mais «les lapins sont bien sûr beaucoup plus faciles à gérer que les êtres humains», remarque Susan Reverby dans un article récemment paru dans The Journal of Policy History («Normal exposure and Inoculation Syphilis»). Les problèmes se multiplient. «Notre donneuse est malheureusement en train de quitter la profession pour se marier», regrette un chercheur à la date du 30 juin 1947. Surtout, un nombre insuffisant de détenus tombent malades. Décision est prise de viser par conséquent un nouveau groupe humain: les malades mentaux de l’unique hôpital psychiatrique du Guatemala.
L’institution accepte d’offrir son concours en échange de quelques cadeaux: des médicaments, un réfrigérateur, un projecteur, de la vaisselle. Mais l’expérience n’est pas aisée à conduire pour autant. Il s’avère plus difficile encore qu’en prison d’introduire des prostituées et de suivre de près les ébats qui s’ensuivent. Il reste à inoculer artificiellement les maladies. Ce qui suppose dans bien des cas d’écorcher la peau de l’avant-bras, du visage ou de la bouche.
Aux Etats-Unis, l’inquiétude monte cependant. Passent encore les expériences sur les prisonniers. Mais celles sur les malades mentaux vont beaucoup plus loin sur le plan moral: elles ne peuvent pas prétendre se dérouler avec le consentement des cobayes. «Si des organisations de bienfaisance ont vent de ces travaux, elles sont susceptibles de faire un sacré grabuge», avertit le médecin chargé de superviser les opérations. Les recherches ne donnant guère de résultats, elles s’interrompent peu après. Sur les 1308 cobayes contaminés, 83 ont perdu la vie à l’époque, pour des raisons non connues.
«Les événements du Guatemala représentent un récit édifiant sur la façon dont la quête de la connaissance scientifique […] peut aveugler des chercheurs sur l’humanité des personnes qu’ils sollicitent», commente le rapport de la commission présidentielle. Qui souligne l’importance de ne pas traiter les gens comme de simples moyens d’atteindre des fins. Et de traiter chacun avec respect, ce qui suppose de ne pas imposer une part «disproportionnée» du fardeau aux groupes humains les plus vulnérables.
«Il a placé du pus de blennorragie dans les yeux de Berta»
Voici deux extraits du rapport «Ethically Impossible» – STD Research in Guatemala from 1946 à 1948, concernant deux personnages impliqués dans cette affaire
Voici deux extraits du rapport «Ethically Impossible» – STD Research in Guatemala from 1946 à 1948, concernant deux personnages impliqués dans cette affaire.
Maria Luisa, prostituée
«Maria Luisa était une travailleuse du sexe […]. [Testée positive pour la blennorragie], elle a été envoyée par le Dr. Funes au Dr. Cutler. Le 15 mars 1947, Maria Luisa a été payée 25 dollars et a eu un rapport sexuel avec sept hommes. L’année suivante, Maria Luisa a été infectée à onze reprises de différentes sortes de blennorragie. Au total, elle a eu 105 rapports sexuels en étant atteinte de blennorragie. Il n’existe pas de preuve que Maria Luisa ait reçu quelque traitement que ce soit contre sa blennorragie aiguë au cours des expériences.»
Berta, malade mentale
En février 1948, Berta a reçu une injection de syphilis dans son bras gauche. Un mois après, elle a développé de la gale […]. Quelques semaines plus tard, le Dr. Cutler a noté qu’elle avait aussi développé des bosses rouges à l’endroit où il l’avait piquée […]. Peu après, le 23 août, le Dr. Cutler a écrit que Berta avait l’air d’aller vers la mort mais il n’a pas spécifié pourquoi. Ce même jour, il a placé du pus de blennorragie d’un autre patient mâle dans les deux yeux de Berta, dans son urètre et dans son rectum. Il l’a aussi recontaminée avec de la syphilis.»
Isabelle Rey-Lefebvre
Les soins de santé transférés par morceaux
Notre dossier "6e réforme de l'Etat: les transferts de compétences"
V.R.
Mis en ligne le 12/11/2011
Le défédéralisation de pans entiers de l’assurance
maladie laisse perplexe. On découvrira bientôt les difficultés concrètes
que soulève un tel transfert.
C’est peu dire que l’annonce du transfert vers les Communautés
d’une série de compétences en matière de soins de santé laisse de
nombreux acteurs de terrain plus que perplexes. Pour beaucoup, ce qui a
été édifié va rendre le système beaucoup plus complexe. Les négociateurs
semblent d’ailleurs en être conscients puisqu’ils ont prévu la mise sur
pied d’un Institut faisant " office de lieu permanent et interfédéral de concertation entre les ministres compétents en matière de santé ". La preuve qu’une concertation sera à tout le moins nécessaire
Il y a des décisions qui paraissent peu abouties. Voire carrément absurdes. Ainsi il est décidé de confier aux Communautés la quasi-totalité de la politique d’aides aux personnes âgées. Cela comprend notamment la compétence en matière de maisons de repos (interview ci-dessous). Cela comprend aussi les hôpitaux qui ne disposent qu’un d’un service gériatrique - dans le jargon Inami, on parle de services G isolés. Mais il faut savoir qu’en Wallonie, il n’y en a qu’un seul. " Va-t-on devoir faire tout un décret pour un seul établissement ?", raille un gestionnaire hospitalier. Et puis, il y a un tas de services G qui ne sont pas isolés mais intégrés dans un hôpital général. Ceux-là cependant resteront dans le giron fédéral. " Il y a donc des lits gériatriques qui dépendront d’une norme régionale et d’autres qui dépendront du fédéral. C’est kafkaïen." Même interrogation sur la médecine préventive. Les Communautés et/ou les Régions deviendront compétentes pour l’organisation des cercles de médecins généralistes. Mais l’accord ne dit pas un mot des postes avancés de médecine générale destinés à désengorger les urgences dans les hôpitaux. Or l’un ne paraît pas devoir aller l’un sans l’autre.
De nombreuses questions se posent aussi quant à l’organisation future des soins de santé passés aux mains des entités fédérées. L’attribution même ne paraît pas toujours bien définie. Les maisons de repos bruxelloises, par exemple : dépendront-elles de la Commission communautaire commune bicommunautaire ? Ou devront-elles choisir de dépendre de la Commission communautaire française (Cocof) ou de son homologue néerlandophone, la VGC ? Même les cabinets ministériels a priori concernés ne peuvent pas apporter de réponse claire à cette question. " C’est encore trop tôt ", avance-t-on...
Autre question toujours non tranchée : le monde d’organisation des soins transférés. Les entités fédérées vont-elles imiter ce qui se fait actuellement au Fédéral et associer mutuelles, prestataires de soins et partenaires sociaux à la gestion du département ? Ou imagineront-elles une formule plus classique, avec un ministre de tutelle et une administration mettant en œuvre ses décisions ? En clair, c’est le modèle bismarckien ou le système béverigien. Les francophones pencheraient pour le premier modèle qui a fait ses preuves au fédéral. Mais cela doit encore être confirmé.
Et puis, certains imaginent déjà avec beaucoup d’appréhension le transfert des fonctionnaires. Il y a des matières plutôt pointues, qui passeront dans les Communautés et qui sont suivies par des fonctionnaires flamands. " Ceux-là ne vont pas spontanément choisir la Communauté française, avance quelqu’un qui connaît bien les rouages de l’Inami. Mais ils sont à peu près les seuls à pouvoir gérer leur domaine. Comment on va faire ? " Bigre.
Il y a des décisions qui paraissent peu abouties. Voire carrément absurdes. Ainsi il est décidé de confier aux Communautés la quasi-totalité de la politique d’aides aux personnes âgées. Cela comprend notamment la compétence en matière de maisons de repos (interview ci-dessous). Cela comprend aussi les hôpitaux qui ne disposent qu’un d’un service gériatrique - dans le jargon Inami, on parle de services G isolés. Mais il faut savoir qu’en Wallonie, il n’y en a qu’un seul. " Va-t-on devoir faire tout un décret pour un seul établissement ?", raille un gestionnaire hospitalier. Et puis, il y a un tas de services G qui ne sont pas isolés mais intégrés dans un hôpital général. Ceux-là cependant resteront dans le giron fédéral. " Il y a donc des lits gériatriques qui dépendront d’une norme régionale et d’autres qui dépendront du fédéral. C’est kafkaïen." Même interrogation sur la médecine préventive. Les Communautés et/ou les Régions deviendront compétentes pour l’organisation des cercles de médecins généralistes. Mais l’accord ne dit pas un mot des postes avancés de médecine générale destinés à désengorger les urgences dans les hôpitaux. Or l’un ne paraît pas devoir aller l’un sans l’autre.
De nombreuses questions se posent aussi quant à l’organisation future des soins de santé passés aux mains des entités fédérées. L’attribution même ne paraît pas toujours bien définie. Les maisons de repos bruxelloises, par exemple : dépendront-elles de la Commission communautaire commune bicommunautaire ? Ou devront-elles choisir de dépendre de la Commission communautaire française (Cocof) ou de son homologue néerlandophone, la VGC ? Même les cabinets ministériels a priori concernés ne peuvent pas apporter de réponse claire à cette question. " C’est encore trop tôt ", avance-t-on...
Autre question toujours non tranchée : le monde d’organisation des soins transférés. Les entités fédérées vont-elles imiter ce qui se fait actuellement au Fédéral et associer mutuelles, prestataires de soins et partenaires sociaux à la gestion du département ? Ou imagineront-elles une formule plus classique, avec un ministre de tutelle et une administration mettant en œuvre ses décisions ? En clair, c’est le modèle bismarckien ou le système béverigien. Les francophones pencheraient pour le premier modèle qui a fait ses preuves au fédéral. Mais cela doit encore être confirmé.
Et puis, certains imaginent déjà avec beaucoup d’appréhension le transfert des fonctionnaires. Il y a des matières plutôt pointues, qui passeront dans les Communautés et qui sont suivies par des fonctionnaires flamands. " Ceux-là ne vont pas spontanément choisir la Communauté française, avance quelqu’un qui connaît bien les rouages de l’Inami. Mais ils sont à peu près les seuls à pouvoir gérer leur domaine. Comment on va faire ? " Bigre.
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/699467/les-soins-de-sante-transferes-par-morceaux.html
Diabète d’âge mûr qu’ils disaient...
Laurence Dardenne
Mis en ligne le 12/11/2011
Il touche de plus en plus de jeunes. Dépistage gratuit, ce lundi 14 novembre.
Signe d’une évolution pour le moins inquiétante, celui que l’on
avait coutume de surnommer le diabète "d’âge mûr" ou "de vieillesse" -
en l’occurrence le diabète de type 2 - touche depuis plusieurs années à
présent de plus en plus de jeunes qui, victimes de surcharge pondérale,
sollicitent de façon prématurée leur pancréas. Lancée en 1991, à
l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la
Fédération internationale du diabète (FID), en réponse aux inquiétudes
liées à l’incidence croissante de cette maladie dans le monde, la
journée mondiale du diabète, est célébrée le 14 novembre. C’est
l’occasion de sensibiliser la population sur ce qui est devenu un réel
souci de santé public, et surtout d’insister sur l’importance du
dépistage précoce - qui consiste en une prise de sang et un test
d’hyperglycémie - d’une pathologie qui s’installe de manière insidieuse.
Car, en effet, asymptomatique dans un premier temps, parfois de longues années durant, le diabète est trop souvent diagnostiqué tardivement, à l’apparition des premières complications (oculaires, rénales, au niveau des systèmes cardio-vasculaires, nerveux et immunitaire). Il faut savoir que de 5 à 10 % des diabétiques risquent une amputation suite à des complications vasculaires ou infectieuses au niveau des membres inférieurs. Par ailleurs, on estime que 55 % des diabétiques décèdent de complications cardiaques. Ce n’est pas pour rien si le diabète est aussi appelé "le tueur silencieux".
Alors qu’un diabétique sur deux s’ignore, la FID estime à plus trois cents millions le nombre de personnes dans le monde susceptibles de développer le diabète de type 2, une pathologie évitable dans de nombreux cas par une bonne hygiène de vie. Initiée en 2009, pour une période de cinq ans, la campagne de l’OMS et de la FID traite précisément du besoin croissant de programmes de prévention et d’éducation. Sous le slogan : "Comprenez le diabète et prenez-en le contrôle", la campagne vise à faire connaître les risques et les signes précurseurs du diabète, savoir comment faire face au diabète et vers qui se tourner mais aussi comment gérer la maladie et en prendre le contrôle.
" Quelques signes précurseurs, s’ils sont plus marqués qu’en temps normal, doivent vous alerter et vous inciter à consulter votre médecin , avertit l’Association belge du diabète (ABD) . A commencer par une envie fréquente d’uriner et une soif excessive. A partir d’un certain seuil, l’excès de glucose dans le sang sera éliminé par les reins , explique l’ABD. La fonction première des reins est de filtrer le sang et d’éliminer les déchets qui s’y trouvent. Si le taux de glucose est trop élevé, celui-ci sera éliminé avec une grande quantité d’eau, les urines deviendront abondantes et la perte d’eau qui en résultera provoquera une forte envie de boire ." Les autres signes qui doivent alerter sont une perte de poids, de la fatigue, un manque d’énergie, d’intérêt et de concentration, des vomissements et des douleurs stomacales, des picotements, engourdissements ou sensation d’insensibilité dans les mains ou les pieds, une vision floue, des infections fréquentes ou encore une lente guérison des plaies.
Parmi les initiatives organisées ce lundi en Belgique, citons, au Centre hospitalier Hornu Frameries (CHHF), une journée de dépistage organisée, de 9 à 16 heures, dans le hall d’entrée. Médecins, infirmières et diététiciens spécialisés en la matière informeront les visiteurs et proposeront un bilan gratuit accompagné de recommandations. Un test de glycémie mesurant le taux de sucre dans le sang ainsi qu’un calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) permettront de donner un avis médical, ainsi que, si nécessaire, des conseils d’hygiène de vie et recettes adaptées.
Au CHU de Liège, une journée de dépistage gratuit se déroule également ce lundi 14 novembre, dans le cadre du projet interrégional Edudora (pour "Education thérapeutique et préventive face au diabète et à l’obésité à risque chez l’adulte et l’adolescent"). Face à la difficulté de prise en charge du diabète, que ce soit par les patients ou les professionnels de santé, l’Ecole de santé publique de l’Université de Liège développe actuellement ce projet, en mettant l’accent sur la recherche en éducation thérapeutique du patient. " Il s’agit de rendre le patient acteur de sa prise en charge , explique-t-on au CHU de Liège, considérant tout ce qu’implique une maladie chronique, en lui fournissant les ressources nécessaires pour devenir compétent dans la gestion de son quotidien et l’aider à maintenir et/ou améliorer sa qualité de vie ." Ce lundi donc, de 9 à 16 heures, le public est invité à une journée de dépistage et de prévention dans la grande verrière du CHU de Liège, sur le site du Sart Tilman.
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/699335/diabete-d-age-mur-qu-ils-disaient.html
Car, en effet, asymptomatique dans un premier temps, parfois de longues années durant, le diabète est trop souvent diagnostiqué tardivement, à l’apparition des premières complications (oculaires, rénales, au niveau des systèmes cardio-vasculaires, nerveux et immunitaire). Il faut savoir que de 5 à 10 % des diabétiques risquent une amputation suite à des complications vasculaires ou infectieuses au niveau des membres inférieurs. Par ailleurs, on estime que 55 % des diabétiques décèdent de complications cardiaques. Ce n’est pas pour rien si le diabète est aussi appelé "le tueur silencieux".
Alors qu’un diabétique sur deux s’ignore, la FID estime à plus trois cents millions le nombre de personnes dans le monde susceptibles de développer le diabète de type 2, une pathologie évitable dans de nombreux cas par une bonne hygiène de vie. Initiée en 2009, pour une période de cinq ans, la campagne de l’OMS et de la FID traite précisément du besoin croissant de programmes de prévention et d’éducation. Sous le slogan : "Comprenez le diabète et prenez-en le contrôle", la campagne vise à faire connaître les risques et les signes précurseurs du diabète, savoir comment faire face au diabète et vers qui se tourner mais aussi comment gérer la maladie et en prendre le contrôle.
" Quelques signes précurseurs, s’ils sont plus marqués qu’en temps normal, doivent vous alerter et vous inciter à consulter votre médecin , avertit l’Association belge du diabète (ABD) . A commencer par une envie fréquente d’uriner et une soif excessive. A partir d’un certain seuil, l’excès de glucose dans le sang sera éliminé par les reins , explique l’ABD. La fonction première des reins est de filtrer le sang et d’éliminer les déchets qui s’y trouvent. Si le taux de glucose est trop élevé, celui-ci sera éliminé avec une grande quantité d’eau, les urines deviendront abondantes et la perte d’eau qui en résultera provoquera une forte envie de boire ." Les autres signes qui doivent alerter sont une perte de poids, de la fatigue, un manque d’énergie, d’intérêt et de concentration, des vomissements et des douleurs stomacales, des picotements, engourdissements ou sensation d’insensibilité dans les mains ou les pieds, une vision floue, des infections fréquentes ou encore une lente guérison des plaies.
Parmi les initiatives organisées ce lundi en Belgique, citons, au Centre hospitalier Hornu Frameries (CHHF), une journée de dépistage organisée, de 9 à 16 heures, dans le hall d’entrée. Médecins, infirmières et diététiciens spécialisés en la matière informeront les visiteurs et proposeront un bilan gratuit accompagné de recommandations. Un test de glycémie mesurant le taux de sucre dans le sang ainsi qu’un calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) permettront de donner un avis médical, ainsi que, si nécessaire, des conseils d’hygiène de vie et recettes adaptées.
Au CHU de Liège, une journée de dépistage gratuit se déroule également ce lundi 14 novembre, dans le cadre du projet interrégional Edudora (pour "Education thérapeutique et préventive face au diabète et à l’obésité à risque chez l’adulte et l’adolescent"). Face à la difficulté de prise en charge du diabète, que ce soit par les patients ou les professionnels de santé, l’Ecole de santé publique de l’Université de Liège développe actuellement ce projet, en mettant l’accent sur la recherche en éducation thérapeutique du patient. " Il s’agit de rendre le patient acteur de sa prise en charge , explique-t-on au CHU de Liège, considérant tout ce qu’implique une maladie chronique, en lui fournissant les ressources nécessaires pour devenir compétent dans la gestion de son quotidien et l’aider à maintenir et/ou améliorer sa qualité de vie ." Ce lundi donc, de 9 à 16 heures, le public est invité à une journée de dépistage et de prévention dans la grande verrière du CHU de Liège, sur le site du Sart Tilman.
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/699335/diabete-d-age-mur-qu-ils-disaient.html
Check-up samedi5 novembre 2011
Faut-il vacciner les garçons contre le papillomavirus?
En Suisse, on vaccine les filles. Aux Etats-Unis, on vaccinera
aussi les garçons. Question de fond: l’égalité des sexes face aux
vaccinations
Les Etats-Unis vont très probablement rembourser le vaccin contre
le papillomavirus humain (HPV) pour les garçons. Un comité d’experts
s’est prononcé dans ce sens et les autorités sanitaires devraient suivre
dans les deux mois. Le vaccin contre ce virus, responsable des
infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes, est déjà
recommandé pour les jeunes filles et donc remboursé, tout comme en
Suisse. Le HPV, ou plutôt les HPV puisqu’il en existe plusieurs types,
provoque des lésions précancéreuses et des cancers de la région anale et
génitale. Ils favorisent aussi les cancers de la bouche, du pharynx et
surtout de l’amygdale. Ce pour les deux sexes. Mais ce sont surtout les
femmes qui sont touchées.Faudrait-il étendre la vaccination aux garçons? Explications de Claire-Anne Siegrist, présidente de la Commission fédérale pour les vaccinations.
Le Temps: Pourquoi vaccine-t-on les filles plutôt que les garçons contre les HPV?
Claire-Anne Siegrist: Parce que les conséquences d’une infection sont beaucoup plus graves pour les femmes que pour les hommes. Il est en effet très
rare qu’un homme décède à la suite d’une infection HPV, ou qu’il ne puisse pas être traité correctement. Alors que chaque année en Suisse, des milliers de femmes sont opérées pour des lésions précancéreuses de la vulve ou du col de l’utérus. Plusieurs
centaines de femmes sont aussi diagnostiquées pour un cancer de l’utérus dont près d’une centaine décèdent. D’un point de vue de santé publique, les jeunes filles sont donc la population cible de ce vaccin.
– Et les garçons?
– Les garçons bénéficient du vaccin à titre individuel, puisqu’il les protège du virus. Des voix se sont d’ailleurs élevées pour dire que puisque le vaccin est efficace et sûr, il n’est pas équitable qu’il ne soit pas recommandé aux garçons alors qu’il l’est aux filles. La notion d’un accès égal aux soins est un des éléments qui ont pesé dans la décision des Etats-Unis de proposer le remboursement de ce vaccin. Par ailleurs, la vaccination des garçons bénéficie aussi aux filles, puisqu’elle les protège indirectement. Je comprends donc cette décision, même si elle se défend moins bien au plan de la santé publique que la prise en charge de la vaccination des filles.
– Une vaccination de tous les adolescents ne serait-elle pas plus efficace?
– Pas forcément. Si l’on prend en compte le rapport coûts-efficacité de la vaccination, en ajoutant les garçons, on double les coûts sans doubler les bénéfices. Or il suffit d’atteindre un taux de vaccination de 70 à 80% chez les filles pour que les garçons soient indirectement protégés.
– Une façon de se reposer sur les femmes pour protéger les hommes?
– Plutôt une façon d’optimiser des ressources financières non extensibles! L’essentiel est vraiment de recommander à toutes les jeunes filles de se faire vacciner. Ensuite, on pourrait recommander l’immunisation, comme un vaccin complémentaire, aux garçons souhaitant une protection optimale. Le vaccin HPV qui était très cher à sa mise sur le marché, 236 francs la dose, est descendu au prix de 65 francs. C’est moins cher qu’un traitement antibiotique, pour un effet bien plus durable!
– On considérait jusqu’ici qu’il fallait trois doses
pour une bonne protection. Une étude montre qu’il pourrait suffire de deux, voire d’une dose. L’Office fédéral de la santé publique va-t-il changer ses recommandations?
– Il semble effectivement qu’il suffise de deux
doses si le vaccin est administré avant 15 ans, âge
où le système immunitaire répond particulièrement bien. Les études récentes montrent que le vaccin induit chez toutes les adolescentes des taux
d’anticorps élevés qui persistent sans diminuer.
Je n’ai que rarement vu une pareille efficacité
pour un vaccin. Alors oui, nous travaillons à une modification des recommandations pour les adolescentes.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/7bbf3a7c-0724-11e1-8b1f-1469d202e55f|1
Le python birman pourrait devenir la clé de la santé cardiaque humaine
LEMONDE.FR avec AFP | 28.10.11 | 08h17 • Mis à jour le 28.10.11 | 08h24
Une équipe de chercheurs américains met de grands espoirs dans le python birman. Ce reptile, qui peut atteindre neuf mètres de long et peser 90 kilos, pourrait détenir les clés de nouveaux traitements pour prévenir ou combattre les maladies cardiaques humaines.
Capable d'avaler une biche ou un alligator, le plus grand reptile du monde secrète alors des acides gras aux propriétés bénéfiques pour le cœur. Les scientifiques de l'Université du Colorado, à Boulder, ont découvert que les quantités de triglycérides – principal élément formant des graisses et huiles naturelles – étaient multipliées par 50 dans le sang des pythons un jour après avoir englouti une proie. Malgré la forte augmentation de ces graisses dans l'organisme des serpents, les auteurs de l'étude, parue dans la revue américaine Science du 28 octobre, n'ont pas constaté de dépôts graisseux dans leur cœur. De plus, ils ont mesuré l'accroissement d'une enzyme, appelée superoxide dismutase, bien connue pour ses puissants effets protecteurs sur le muscle cardiaque, y compris chez l'homme.
Après avoir déterminé la composition chimique du plasma sanguin (composant liquide du sang) de pythons en pleine digestion, ces chercheurs ont injecté ce liquide ou une substance similaire reconstituée dans des pythons qui avaient l'estomac vide. Après ces injections, ces serpents ont montré un net accroissement du cœur et des indications d'une bonne santé cardiaque.Les chercheurs ont répété l'expérience avec des souris et constaté les mêmes effets bénéfiques sur le cœur des rongeurs qui a augmenté de taille. "Nous avons découvert qu'une certaine combinaison d'acides gras peut avoir des effets favorables sur la croissance cardiaque chez des organismes vivants", explique Cecilia Riquelme, principal auteur de l'étude. "Maintenant nous essayons de comprendre le mécanisme moléculaire derrière ce processus et espérons que les résultats débouchent sur de nouvelles thérapies pour mieux traiter les maladies cardio-vasculaires humaines", ajoute-t-elle.
De précédentes études ont montré que la masse du cœur de pythons birmans augmentait de 40 % dans les 24 à 72 heures après un gros repas et que l'activité de leur métabolisme quadruplait immédiatement après avoir avalé leur proie. Les pythons, qui peuvent jeûner pendant un an avec peu d'effets néfastes sur leur santé, voient leur cœur quasiment doubler de taille après un repas. Puisque cet accroissement de la masse du muscle cardiaque est similaire chez des athlètes, étudier le cœur des pythons pourrait aider les chercheurs à améliorer la santé cardiaque des humains, jugent ces scientifiques.
Ils notent qu'il existe aussi une "mauvaise" augmentation du volume du cœur, principale cause de la mort subite chez les jeunes athlètes. Si des maladies peuvent provoquer un épaississement du muscle cardiaque et une réduction des chambres du cœur résultant du fait qu'il travaille plus pour pomper le sang, un élargissement résultant d'un exercice vigoureux est en revanche une bonne chose, souligne Leslie Leinwand, professeur de biologie qui a dirigé ces travaux. "Il y a un grand nombre de personnes qui ne sont pas en mesure de faire de l'exercice car souffrant d'une maladie cardiaque", note cette biologiste ajoutant qu'il serait "bien de mettre au point un traitement capable d'induire la croissance de cellules cardiaques" chez ces malades.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/10/28/le-python-birman-pourrait-devenir-la-cle-de-la-sante-cardiaque-humaine_1595386_3244.html
Plus d’un médecin sur 5 est non conventionné
Vincent Rocour
Mis en ligne le 25/10/2011
Selon des chiffres de la ministre Onkelinx, 22% des médecins peuvent fixer librement leurs tarifs. Le phénomène est plus marqué à Bruxelles.
Voilà qui donne une indication sur l’accès aux soins de santé en Belgique. Interrogée par la députée N-VA Reinilde Van Moer sur l’adhésion des médecins à la convention médico-mutualiste, la ministre des Affaires sociales, Laurette Onkelinx (PS), vient de livrer quelques chiffres éclairants. Des chiffres importants pour les patients puisque le médecin non conventionné est libre de pratiquer les prix qu’il veut.
Or que constate-on ? Que, de manière générale, 22,8% des médecins belges n’étaient pas conventionnés en 2009 - 7 827 médecins des 34 255 médecins recensés par l’Inami ont refusé de signer la convention. Certes, cela ne fait qu’un peu plus d’un médecin sur 5. Mais c’est un chiffre apparemment en légère hausse. En 2008 en tout cas, le nombre de médecins conventionnés atteignait juste les 20%.
Ce chiffre global nécessite cependant une nuance importante. Les 22% de médecins qui ont refusé d’adhérer à la convention n’ont effectué, en 2009, que 17% des prestations médicales. En clair, chaque médecin non conventionné pose en moyenne moins d’actes que son homologue conventionné. Cet écart peut s’expliquer de deux façons. Soit les chiffres reprennent un certain nombre de médecins en fin de carrière qui ne jugent plus utile de se conventionner, mais qui ne pratiquent plus beaucoup non plus. Soit les médecins non conventionnés font effectivement moins d’actes que leurs homologues conventionnés, notamment parce qu’ils retirent a priori un plus grand revenu par acte et qu’ils peuvent y consacrer plus de temps.
Une deuxième nuance s’impose. Les taux de conventionnement varient fort d’une spécialité à l’autre et, aussi, d’une région à l’autre. De toute évidence, les généralistes sont plus attachés à la convention que les spécialistes. Les généralistes sont moins de 19% à avoir choisi de fixer librement leur tarif. Les spécialistes sont 27% dans ce cas. A quoi est-ce dû ? Difficile à dire. Peut-être que les 4 500 euros promis au médecin qui signe la convention pour lui assurer un statut social constituent une somme à laquelle les généralistes peuvent plus difficilement se passer.
On notera qu’il y a aussi des variations dans les rangs des spécialistes. Selon la ministre Onkelinx, les secteurs de la gynécologie, de l’ophtalmologie, de la chirurgie esthétique et de la dermatologie sont frappés de taux de déconventionnement particulièrement élevés.
On constate aussi des différences régionales. C’est à Bruxelles que la convention séduit le moins de médecins : ils sont 30% à l’avoir rejetée - 34% des généralistes et 31,3% des spécialistes bruxellois lui ont tourné le dos. En Flandre et en Wallonie, le taux de déconventionnement tourne autour des 21%. Avec un grand contraste, en Flandre, entre les généralistes qui ont adhéré à la convention à 86,6% et les spécialistes qui n’ont été que 70% à l’avoir approuvée.
Or que constate-on ? Que, de manière générale, 22,8% des médecins belges n’étaient pas conventionnés en 2009 - 7 827 médecins des 34 255 médecins recensés par l’Inami ont refusé de signer la convention. Certes, cela ne fait qu’un peu plus d’un médecin sur 5. Mais c’est un chiffre apparemment en légère hausse. En 2008 en tout cas, le nombre de médecins conventionnés atteignait juste les 20%.
Ce chiffre global nécessite cependant une nuance importante. Les 22% de médecins qui ont refusé d’adhérer à la convention n’ont effectué, en 2009, que 17% des prestations médicales. En clair, chaque médecin non conventionné pose en moyenne moins d’actes que son homologue conventionné. Cet écart peut s’expliquer de deux façons. Soit les chiffres reprennent un certain nombre de médecins en fin de carrière qui ne jugent plus utile de se conventionner, mais qui ne pratiquent plus beaucoup non plus. Soit les médecins non conventionnés font effectivement moins d’actes que leurs homologues conventionnés, notamment parce qu’ils retirent a priori un plus grand revenu par acte et qu’ils peuvent y consacrer plus de temps.
Une deuxième nuance s’impose. Les taux de conventionnement varient fort d’une spécialité à l’autre et, aussi, d’une région à l’autre. De toute évidence, les généralistes sont plus attachés à la convention que les spécialistes. Les généralistes sont moins de 19% à avoir choisi de fixer librement leur tarif. Les spécialistes sont 27% dans ce cas. A quoi est-ce dû ? Difficile à dire. Peut-être que les 4 500 euros promis au médecin qui signe la convention pour lui assurer un statut social constituent une somme à laquelle les généralistes peuvent plus difficilement se passer.
On notera qu’il y a aussi des variations dans les rangs des spécialistes. Selon la ministre Onkelinx, les secteurs de la gynécologie, de l’ophtalmologie, de la chirurgie esthétique et de la dermatologie sont frappés de taux de déconventionnement particulièrement élevés.
On constate aussi des différences régionales. C’est à Bruxelles que la convention séduit le moins de médecins : ils sont 30% à l’avoir rejetée - 34% des généralistes et 31,3% des spécialistes bruxellois lui ont tourné le dos. En Flandre et en Wallonie, le taux de déconventionnement tourne autour des 21%. Avec un grand contraste, en Flandre, entre les généralistes qui ont adhéré à la convention à 86,6% et les spécialistes qui n’ont été que 70% à l’avoir approuvée.
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/695508/plus-d-un-medecin-sur-5-est-non-conventionne.html
A Nantes, les agents de l'hôpital n'en peuvent plus
Reportage | | 08.10.11 | 14h52 • Mis à jour le 09.10.11 | 13h43
Les conclusions sont très dures. "Les signes de souffrance observés chez le personnel ne cessent d'augmenter, tous grades confondus, et notamment au niveau de l'encadrement, ce qui est un phénomène plus récent", égrènent les médecins. Les visites dites "d'urgence" sont en hausse, tout comme les visites ordinaires (3 894 en 2010, contre 3 056 en 2009).
AGRESSIVITÉ, ANXIÉTÉ
Les agents se plaignent de "la charge et du rythme de travail", ainsi que de "la dégradation des conditions de travail". Un comble : le personnel médical et paramédical se retrouve perclus de "symptômes neuropsychologiques et émotionnels". Irritabilité, agressivité, anxiété, crises de larmes, syndrome d'épuisement sont relevés. Des troubles du sommeil et de la sphère digestive, mais aussi de multiples affections périarticulaires, sont déplorés. Des cas de tachycardie et d'asthénie sont signalés.
La direction de l'hôpital, qui regimbe à remplacer les salariés absents, est mise en accusation. "Quand les arrêts se succèdent ou surviennent à l'improviste, les équipes font face par des retours sur repos, des modifications de planning de dernière minute, des heures supplémentaires avec une incapacité croissante des cadres à fournir des plannings et des roulements suffisamment à l'avance", relate le rapport, dont Le Monde a obtenu une copie. La situation génère "de plus en plus un épuisement professionnel que, désormais, beaucoup osent exprimer, généralement quand ils sont au bout du rouleau, voire en "burn-out"". Le rapport souligne une hausse des avis d'aptitude avec restrictions ou aménagements de poste, préconisations difficiles à observer du fait d'"un nombre restreint de possibilités" et de "contraintes élevées de rentabilité".
Rencontré en présence de la direction, le docteur Dominique Tripodi, responsable de l'unité santé, travail, cosignataire de l'expertise avec huit confrères, nuance la portée alarmiste du constat mais concède qu'il reflète "une période de mutation difficile". Le CHU de Nantes, qui souffrait en 2007 d'un déficit abyssal de près de 33 millions d'euros, a été soumis à une thérapie de choc, combinant réduction d'effectifs, rétrocession de quatre jours de congé et augmentation du nombre d'actes médicaux prodigués.
L'opération est une réussite en termes comptables : le retour à l'équilibre, initialement prévu fin 2012, devrait être atteint cette année. "Ce qui a été demandé aux agents est énorme, dit M. Tripodi. Le plan de restructuration, la révision des effectifs, les nouveaux projets, tels que le regroupement de l'hôpital sur l'île de Nantes ou le développement de la médecine ambulatoire, ont généré stress et fatigue."
L'hôpital "a su relever le défi", indique Sandrine Delage, directrice adjointe, qui veut croire à "une embellie". Une centaine de personnes ont été recrutées entre mars 2010 et mars 2011. Mais les syndicats récusent "cette vision optimiste". "On rattrape tout juste les effectifs de 2007, fustige Olivier Terrien (CGT). Or, l'activité de l'établissement a augmenté de 8 %.""On a peut-être repris des parts de marché aux cliniques, mais au prix de quelles souffrances", poursuit Emmanuel Renaud, élu CFDT. La situation nantaise n'est "hélas pas une exception", répète-t-on. "C'est un cas d'école."
Yan Gauchardhttp://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/08/a-nantes-les-agents-de-l-hopital-n-en-peuvent-plus_1584407_3224.html
La médecine se meurt…
Point de vue | LEMONDE.FR | 23.09.11 | 11h02
par Frédéric Rouillon, professeur de psychiatrie à l'université Paris-Descartes, chef de service à l'hôpital Sainte-Anne (Paris)
En admettant même que le financement des soins se soit dégradé, ce ne serait pas quantitativement mais qualitativement ; avec une proportion croissante des frais médicaux à la charge des patients, une disparité de l'offre de soins (géographique et socio-économique), une dévalorisation de certains métiers notamment celui d'infirmier(e)s, un gaspillage non maîtrisé, une inflation des coûts liés aux nouvelles technologies, le vieillissement de la population qui mécaniquement accroît les patientèles… Mais, c'est surtout, le poids budgétaire de la bureaucratie sanitaire qui absorbe une part croissante du budget de la santé.
Si les premières causes de l'agonie de la médecine ne sont essentiellement pas d'ordre budgétaire, elles doivent être recherchées ailleurs. Entre autres parmi les changements idéologiques qui ont déterminé l'évolution de notre vocabulaire et particulièrement l'émergence de la notion de "producteurs de soins" et celle "d'usagers de la médecine". Elle témoigne de deux violations majeures des valeurs de notre profession : le passage de la médecine, comme art de guérir, à un mode de production industrielle ; le consumérisme qui a transformé les patients en clients, voire en consommateurs.
Or, n'en déplaise aux technocrates qui ont voulu repenser notre activité, la médecine ne saurait être qu'artisanale, car elle s'accommode mal du taylorisme qui tente de lui imposer une spécialisation stricte et une suppression des gestes inutiles. En effet, même si l'inflation des connaissances médicales nécessite une spécialisation, celle-ci ne peut réduire l'acte de soin à un geste technique dans une "chaîne de montage" thérapeutique expurgée de tout acte considéré comme accessoire.
La relation médecin-malade, qui est au cœur du processus thérapeutique, est en péril. Non seulement par le caractère de plus en plus technique de l'intervention médicale, résultant de la sophistication des moyens d'investigation diagnostique et des thérapeutiques, mais aussi par la nature même du recours aux soins. Toutefois, comment imaginer que l'indispensable lien de confiance puisse se nouer entre un patient, réduit à l'état "d'usager" d'un service médical, et un technicien spécialiste de l'organe dysfonctionnel ? C'est de l'interaction, pour ne pas dire du transfert entre deux personnes, que naît le processus thérapeutique. L'acte médical est un subtil mélange d'application de connaissances scientifiques et de savoir-faire relationnel ; l'un ne va pas sans l'autre, jusque dans le médicament prescrit qui conjugue, comme nous le savons, effet pharmacologique et effet placebo…
La médecine n'est pas un bien de consommation, ni même un service comme les transports ou la banque, d'où le caractère inadapté du terme "usager" pour qualifier les patients qui consultent ou sont hospitalisés. De la même façon que les marchands ont tout transformé en "produit" : placements bancaires, automobiles, déjeuners gastronomiques, voyages touristiques et même les activités culturelles, de même, l'administration hospitalière se plaît à présenter l'hôpital comme un producteur de soins et à embrigader les patients dans des associations d'usagers, construites comme des associations de consommateurs.
"Santé – publique" : ces deux mots accolés pour un concept si cher à la technocratie sanitaire sont une contradiction dans les termes. En effet, l'état de complet bien-être physique, mental et social, selon la définition angélique que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a donnée à la santé, est une notion bien trop intime pour être réduite à des critères conçus pour une généralisation. S'il est à peine possible de qualifier ce que peut être, pour une population, la sensation de confort physique qui varie en fonction de l'âge, du sexe, du poids, des intérêts et des goûts, des traits de personnalité, des périodes de l'année, etc., que dire d'une standardisation de la notion de santé psychique ?
Bien sûr, le bien-être est une aspiration commune particulièrement dans les sociétés occidentales ; il est même devenu un marché prospère pour les marchands de cosmétiques, de diététique (des yogourts aux alicaments), de psychologie positive et autres techniques de coaching ou clubs de fitness. Or, si l'hygiène alimentaire et l'activité physique sont incontestablement des éléments essentiels à la prévention de nombreuses maladies, l'acte médical doit-il être, pour autant, instrumentalisé à seule fin de servir la société des loisirs ?
Il appartient à chacun de trouver le chemin du bonheur dont la santé est souvent une condition mais nullement une fin en soi ! Après le "prêt à penser" du politiquement correct, devrons-nous nous accommoder d'une conception dogmatique de la santé ? Les médecins, traditionnellement au service de l'homme malade, depuis Hippocrate, doivent-ils devenir des officiers de santé publique, promoteurs de standards universels d'hygiène de vie ?
Comme les autres grands secteurs de notre organisation sociale, la médecine est asphyxiée par la bureaucratie. Celle-ci a non seulement un coût qui s'alourdit d'année en année, notamment par l'augmentation de la masse salariale qu'elle entraîne, mais les médecins et les infirmiers lui sacrifient une part croissante de leur temps dont leurs patients se trouvent ainsi privés.
A tous les niveaux , l'administration sanitaire est devenue pléthorique : la Direction générale de la santé s'est dotée d'agences et d'instituts (Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé ; Haute Autorité de santé ; Institut national de veille sanitaire ; Institut national de promotion et d'éducation pour la santé…, pour ne citer que les principaux) auxquelles elle a délégué des missions plus ou moins bien assumées si l'on en juge par les failles de la pharmacovigilance mises en lumière avec la méconnaissance des effets iatrogènes du Médiator.
Les collectivités territoriales avaient les directions départementales des affaires sanitaires et sociales et les direction régionales auxquelles ont été substituées les agences régionales de santé. Quant aux hôpitaux, non contents d'engloutir des milliers d'heures de travail dans les réunions de leurs commission médicale d'établissement et leurs multiples déclinaisons (bureau de CME et sous-commissions, etc.), conseil d'administration devenu conseil de surveillance avec la loi Hôpital patients santé territoires (HPST ) – ce qui, on l'imagine, a tout changé – comité d'hygiène et de sécurité des conditions de travail, directoire, n'ont eu de cesse de multiplier les comités.
Des dizaines sévissent dans chaque établissement dont les membres se retrouvent régulièrement pour disserter sur la qualité, la permanence des soins, la lutte contre les infections nosocomiales (CLIN), la qualité alimentaire (CLAN) – avec le résultat gastronomique que toute personne hospitalisée a pu apprécier – la lutte contre la douleur (CLUD) ; une commission a-t-elle jamais soulagé un douloureux chronique ? Un médecin bien formé a-t-il besoin qu'un "comité Théodule" lui rappelle la nécessité de prendre en compte les plaintes algiques de ses patients ou qu'il est capital de se laver les mains ?
Alors qu'il n'est question, chez nos technocrates, que d'évaluation, on peut s'étonner que l'utilité de toutes ces commissions ne soit jamais évaluée alors qu'existe, comble du burlesque, une commission de l'évaluation dans la plupart des grands hôpitaux. L'administration qui devrait tout mettre en œuvre pour valoriser son capital humain – les soignants – a gangréné leur exercice professionnel en édictant des règles inopportunes, chronophages et coûteuses. Son fantasme de tout maîtriser et son hostilité affichée vis-à-vis des médecins, aboutit à une caporalisation de la médecine qui nuit gravement à ses missions.
Dénaturée par la société de consommation, soumise au diktat de la santé Publique et étranglée par la bureaucratie sanitaire la médecine se meurt, les médecins se découragent et les malades se plaignent d'être négligés. C'est à se demander s'ils ont encore leur place à l'hôpital. Un hôpital sans malade, et si possible sans médecin, est sans doute le rêve d'une administration hospitalière décomplexée !
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/23/la-medecine-se-meurt_1576687_3232.html
Sous surveillance ou déjà interdits, la vraie liste des médicaments dangereux
| 29.09.11 | 12h06
Au total, 56 médicaments sont sous surveillance : 9 avec une réévaluation de leur bénéfice-risque, 19 avec un suivi de pharmacovigilance et 28 dans le cadre d'un PGR.
DES RISQUES DE RETRAIT DU MARCHÉ
Neuf médicaments sont en cours de réévaluation, avec des conséquences possibles sur leur commercialisation. C'est le cas du groupe de sirops antitussifs à la pholcodine et du Ferrisat (fer dextran), destiné au traitement des carences en fer, pour lesquels existe un risque de réactions allergiques. Sont également concernées des spécialités contre les infections urinaires contenant du nitrofurantoïne (toxicité hépatique et pulmonaire), et Multaq, indiqué dans les troubles du rythme cardiaque et qui présente un risque de lésions hépatiques. Deux médicaments du laboratoire Servier sont dans le même cas : Trivastal, utilisé dans le déficit cognitif et la maladie de Parkinson avec pour effets secondaires une somnolence et des "attaques de sommeil" ; Vastarel, traitement prophylactique de l'angine de poitrine, qui peut entraîner des syndromes parkinsoniens et une baisse des plaquettes.
Des modifications substantielles de l'AMM, pouvant aller jusqu'au retrait du marché, sont attendues pour trois autres produits : Hexaquine, destiné au traitement des crampes (risque de réactions allergiques, cutanées et hépatiques graves) ; les produits à base de minocycline, antibactérien et antiacnéique (réactions d'hypersensibilité parfois sévères) ; et Nexen, anti-inflammatoire présentant un risque d'atteintes hépatiques.
De plus, le 27 septembre, la commission nationale de pharmacovigilance a demandé la réévaluation du rapport bénéfice-risque du traitement contre l'ostéoporose, Protelos, commercialisé par Servier. Le sujet est à l'ordre du jour de la commission d'AMM, jeudi.
La nouvelle liste comprend également 19 médicaments ou classes thérapeutiques faisant l'objet d'un suivi national de pharmacovigilance en raison de signaux d'alerte : sont concernés le Ketum, un anti-inflammatoire ; le Lévothyrox (hormone thyroïdienne) ; certains antidépresseurs, collyres, immunoglobulines et sclérosants veineux. Pour leur part, 28 médicaments sont assortis d'un PGR, parmi lesquels Alli (aide à la perte de poids) et Champix (aide au sevrage tabagique). Les vaccins, les stupéfiants et les psychotropes sont listés à part, car faisant l'objet d'une procédure de surveillance spécifique et systématique. C'est le cas des vaccins Gardasil et Cervarix (contre le papillomavirus), Prévenar 13 (contre le pneumocoque), et de ceux contre l'hépatite B, le virus grippal A (H1N1) et la grippe saisonnière, même si leur rapport bénéfice-risque positif a été confirmé.
RETRAIT DU MARCHÉ
Huit médicaments et leurs génériques figurant sur la liste initiale ont par ailleurs déjà fait l'objet d'une décision de retrait du marché. Six l'ont été à l'issue d'une procédure de réévaluation de leur rapport bénéfice-risque à la demande des autorités. C'est le cas des antidiabétiques à base de pioglitazone Actos et Competact – retirés le 11 juillet par la France mais bénéficiant toujours d'une AMM européenne –; des antalgiques à base de dextropropoxyphène (Di-Antalvic, Propofan…), retirés le 1er mars ; du vasodilatateur Fonzylane, dont l'AMM a été suspendue le 17 février. Trois retraits sont programmés : ceux de l'hypnotique Noctran, à partir du 27 octobre ; de l'anxiolytique et antihistaminique Mépronizine, le 10 janvier 2012 ; de l'Equanil, début 2012. Deux autres produits ont été retirés à la demande des groupes titulaires de l'AMM : l'antiparkinsonien Celance et Lipiocis (traitement des cancers du foie).
La nouvelle direction de l'Afssaps veut accélérer le mouvement, en n'hésitant pas, lorsqu'un médicament présente un risque, à agiter le chiffon rouge. Non sans efficacité. La mise en garde adressée aux professionnels de santé qui a précédé le retrait d'Actos avait fait chuter de 45 % en trois semaines la consommation de ce produit. Celle concernant Protelos l'a fait diminuer de 60 %, dit-on à l'Afssaps.
Cette nouvelle liste est révélée alors que les députés ont bouclé, dans la nuit de mercredi 28 à jeudi 29 septembre, l'examen du projet de loi de réforme du système de sécurité sanitaire. Un amendement permet à l'Agence de demander à une firme des essais comparant le produit dont elle sollicite l'autorisation à une molécule existante. Sur proposition socialiste, l'Assemblée a par ailleurs adopté le principe d'une réévaluation systématique, tous les cinq ans, de chaque médicament, même en l'absence de signaux d'alerte. Un moyen d'éviter un nouveau Mediator.
Paul Benkimoun
Document : la liste des médicaments sous surveillance
Le tableau (document PDF) présente l'état du suivi des 77 médicaments et des 12 classes thérapeutiques que l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) avait annoncé être placés sous surveillance renforcée. Cette liste de 89 molécules ou groupes de molécules a été actualisée par l'Afssaps et sera mise en ligne sur son site au début octobre.Elle comprend 56 médicaments ou classes thérapeutiques surveillés de près : 28 sont maintenus sous surveillance en raison de signaux d'alerte, dont neuf font l'objet d'une réévaluation de leur rapport bénéfice risque pouvant entraîner des modifications substantielles de leur autorisation de mise sur le marché, et 28 autres sont suivis dans le cadre d'un plan de gestion des risque décidé par précaution. Huit médicaments ont été retirés du marché. Les 6 types de vaccins et les 12 psychotropes (catégorie "Addictovigilance") de la liste initiale ont été retirés du nouveau document car faisant déjà l'objet d'une surveillance de principe systématique. Enfin, 7 produits ne font plus l'objet de mesure de surveillance renforcée (catégorie "Divers").
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/09/29/sous-surveillance-ou-deja-interdits-la-vraie-liste-des-medicaments-dangereux_1579656_3224.html#ens_id=1562
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