https://www.letemps.ch/sciences/des-soins-pour-l-autonomie?utm_medium=partage-social&utm_source=copylink
https://www.letemps.ch/sciences/sciences-de-la-vie/noemie-lang-prime-de-sante?utm_medium=partage-social&utm_source=copylink
Une rémission durable du diabète de type 2, c’est possible
Le diabète de type 2, maladie potentiellement réversible, est
en constante augmentation. L’Ensemble hospitalier de La Côte a lancé un
programme innovant visant la rémission de cette pathologie, voire à
terme sa guérison, en s’appuyant sur des changements de style de vie
Surpoids, sédentarité, alimentation déséquilibrée ou excessive:
combinés, ces trois facteurs peuvent conduire à l’apparition d’un
diabète de type 2, une pathologie en constante progression, y compris
chez les personnes de moins de 50 ans, et dont on estime qu’elle
pourrait toucher jusqu’à 783 millions de personnes dans le monde en
2045. En Suisse, ce sont près de 460 000 patients qui, aujourd’hui, sont
concernés par cette maladie.
Baptisé R2D2,
un programme pilote unique en Suisse visant le recul et la rémission du
diabète de type 2 a été lancé début mai par l’Ensemble hospitalier de
La Côte (EHC), avec un message fort: certains patients peuvent bel et
bien guérir du diabète. La guérison étant définie comme une rémission
complète et prolongée, soit cinq années de glycémies normalisées sans
traitement.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit rappel: le
diabète de type 2 se caractérise par une concentration trop élevée et
durable de glucose dans le sang, ce que l’on appelle l’hyperglycémie.
Celle-ci provient d’une baisse de la sensibilité des cellules (plus
particulièrement celles du foie, des muscles et du tissu adipeux) à
l’insuline, une hormone libérée par le pancréas permettant de faciliter
la pénétration du glucose dans les cellules. Pour répondre à la demande
accrue en insuline résultant de cette insensibilité, le pancréas va
augmenter sa production d’hormone, jusqu’à l’épuisement. La production
d’insuline devenant insuffisante, le glucose s’accumule dans le sang et
le diabète fait alors son apparition.
Le diabète de type 2, maladie potentiellement réversible, est en constante augmentation. L’Ensemble hospitalier de La Côte a lancé un programme innovant visant la rémission de cette pathologie, voire à terme sa guérison, en s’appuyant sur des changements de style de vie
Surpoids, sédentarité, alimentation déséquilibrée ou excessive: combinés, ces trois facteurs peuvent conduire à l’apparition d’un diabète de type 2, une pathologie en constante progression, y compris chez les personnes de moins de 50 ans, et dont on estime qu’elle pourrait toucher jusqu’à 783 millions de personnes dans le monde en 2045. En Suisse, ce sont près de 460 000 patients qui, aujourd’hui, sont concernés par cette maladie.
Baptisé R2D2, un programme pilote unique en Suisse visant le recul et la rémission du diabète de type 2 a été lancé début mai par l’Ensemble hospitalier de La Côte (EHC), avec un message fort: certains patients peuvent bel et bien guérir du diabète. La guérison étant définie comme une rémission complète et prolongée, soit cinq années de glycémies normalisées sans traitement.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit rappel: le diabète de type 2 se caractérise par une concentration trop élevée et durable de glucose dans le sang, ce que l’on appelle l’hyperglycémie. Celle-ci provient d’une baisse de la sensibilité des cellules (plus particulièrement celles du foie, des muscles et du tissu adipeux) à l’insuline, une hormone libérée par le pancréas permettant de faciliter la pénétration du glucose dans les cellules. Pour répondre à la demande accrue en insuline résultant de cette insensibilité, le pancréas va augmenter sa production d’hormone, jusqu’à l’épuisement. La production d’insuline devenant insuffisante, le glucose s’accumule dans le sang et le diabète fait alors son apparition.
Prise en charge précoce du diabète
«Classiquement, on nous apprend, lors de nos études de médecine, que
le diabète est une maladie qui ne cesse de progresser, nécessitant une
augmentation constante des traitements médicamenteux, explique Sophie
Comte-Perret, médecin-cheffe au Centre d’endocrinologie et diabétologie
de l’EHC. Mais si on prend en charge la situation suffisamment
précocement, il est souvent possible de supprimer ou de ralentir la
progression du diabète de type 2, même sans médicament.»
Lire aussi: Les cas de diabète de type 1 ont augmenté chez les enfants durant la pandémie
Pour
envisager un possible retour en arrière, il faut agir avant que le
pancréas ne soit trop profondément atteint, idéalement dans les dix
premières années après le diagnostic et avant que des complications
graves n’apparaissent. «Des travaux
réalisés il y a plus de 20 ans avaient déjà montré qu’une rémission du
diabète de type 2 était possible chez 50 à 90% des patients ayant
bénéficié d’une chirurgie bariatrique [que l’on réalise en cas de
surpoids excessif, ndlr], explique Grégoire Lagger, enseignant-chercheur
spécialisé en éducation thérapeutique du patient aux Hôpitaux
universitaires de Genève et initiateur du projet R2D2. D’autres,
conduits il y a une dizaine d’années, ont montré que des mesures liées
au style de vie pouvaient conduire aux mêmes effets, sans by-pass
gastrique. Ces différentes études nous ont permis de mieux appréhender
différentes pistes pouvant favoriser la rémission du diabète.»
Les
résultats obtenus lors de la première phase du projet R2D2 entre 2020
et 2022 sont encourageants. Sur une trentaine de patients ayant reçu un
diagnostic de diabète de type 2 datant de moins de six ans, deux tiers
ont vu leur diabète reculer. Certains sont même entrés en rémission –
c’est-à-dire que leur glycémie s’est normalisée sans traitement.
«Si
le diabète baisse, nous diminuons les traitements, détaille Sophie
Comte-Perret. La priorité est de ne pas arrêter les médicaments sans
être sûrs d’avoir un diabète équilibré. Nous ne faisons courir aucun
risque au patient, car il peut alors être plus difficile de revenir en
arrière le cas échéant.»
«Classiquement, on nous apprend, lors de nos études de médecine, que le diabète est une maladie qui ne cesse de progresser, nécessitant une augmentation constante des traitements médicamenteux, explique Sophie Comte-Perret, médecin-cheffe au Centre d’endocrinologie et diabétologie de l’EHC. Mais si on prend en charge la situation suffisamment précocement, il est souvent possible de supprimer ou de ralentir la progression du diabète de type 2, même sans médicament.»
Lire aussi: Les cas de diabète de type 1 ont augmenté chez les enfants durant la pandémie
Pour envisager un possible retour en arrière, il faut agir avant que le pancréas ne soit trop profondément atteint, idéalement dans les dix premières années après le diagnostic et avant que des complications graves n’apparaissent. «Des travaux réalisés il y a plus de 20 ans avaient déjà montré qu’une rémission du diabète de type 2 était possible chez 50 à 90% des patients ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique [que l’on réalise en cas de surpoids excessif, ndlr], explique Grégoire Lagger, enseignant-chercheur spécialisé en éducation thérapeutique du patient aux Hôpitaux universitaires de Genève et initiateur du projet R2D2. D’autres, conduits il y a une dizaine d’années, ont montré que des mesures liées au style de vie pouvaient conduire aux mêmes effets, sans by-pass gastrique. Ces différentes études nous ont permis de mieux appréhender différentes pistes pouvant favoriser la rémission du diabète.»
Les résultats obtenus lors de la première phase du projet R2D2 entre 2020 et 2022 sont encourageants. Sur une trentaine de patients ayant reçu un diagnostic de diabète de type 2 datant de moins de six ans, deux tiers ont vu leur diabète reculer. Certains sont même entrés en rémission – c’est-à-dire que leur glycémie s’est normalisée sans traitement.
«Si le diabète baisse, nous diminuons les traitements, détaille Sophie Comte-Perret. La priorité est de ne pas arrêter les médicaments sans être sûrs d’avoir un diabète équilibré. Nous ne faisons courir aucun risque au patient, car il peut alors être plus difficile de revenir en arrière le cas échéant.»
Changements de style de vie
Concrètement, le projet repose sur trois piliers principaux
personnalisés: un reconditionnement à l’effort physique, l’amélioration
de la nutrition par le biais d’une alimentation moins sucrée et/ou moins
grasse, et le soutien psychosocial, tout cela dans une optique
d’éducation thérapeutique du patient. Ces mesures, reposant sur une
collaboration interdisciplinaire, ont notamment pour objectif de
travailler sur la sensibilité à l’insuline.
Lire aussi: Les femmes sont encore victimes des stéréotypes face aux accidents cardiovasculaires
«Les
deux premiers axes sont généralement séparés dans une approche médicale
traditionnelle, analyse Grégoire Lagger. Les diabétologues travaillent
sur le pancréas, le taux de sucre ou la nutrition, mais connaissent
souvent peu la médecine du sport, et inversement. Or, nous nous sommes
rendu compte, il y a environ 10 ans, que le premier organe endocrinien
était le muscle, qui produit 600 à 800 hormones différentes découvertes
jusqu’ici.»
Selon le chercheur, auteur de plusieurs études sur le sujet et notamment d’un article paru en 2015 dans la Revue médicale suisse
sur la guérison du diabète de type 2, un reconditionnement musculaire
sur le long terme représente «la pierre angulaire du traitement du
diabète de type 2», en permettant de mieux métaboliser les sucres et les
graisses, «au lieu d’en saturer les cellules musculaires jusqu’à
entraîner une résistance à l’insuline».
L’activité
physique proposée repose sur l’endurance fondamentale, avec une
fréquence cardiaque qui reste basse, sans essoufflement. «Contrairement à
l’endurance haute, qui renforce l’inflammation et peut engendrer des
blessures, pratiquer ce type d’endurance permet de brûler les graisses,
de régulariser le cholestérol, de diminuer la pression artérielle et
aussi d’accroître la sensibilité des muscles à l’insuline, détaille
Grégoire Lagger. Cela peut être réalisé avec n’importe quelle activité
permettant de bouger suffisamment de muscles à la fois, comme l’aviron,
la marche, le vélo, les sports collectifs ou les activités de loisirs.»
Concrètement, le projet repose sur trois piliers principaux personnalisés: un reconditionnement à l’effort physique, l’amélioration de la nutrition par le biais d’une alimentation moins sucrée et/ou moins grasse, et le soutien psychosocial, tout cela dans une optique d’éducation thérapeutique du patient. Ces mesures, reposant sur une collaboration interdisciplinaire, ont notamment pour objectif de travailler sur la sensibilité à l’insuline.
Lire aussi: Les femmes sont encore victimes des stéréotypes face aux accidents cardiovasculaires
«Les deux premiers axes sont généralement séparés dans une approche médicale traditionnelle, analyse Grégoire Lagger. Les diabétologues travaillent sur le pancréas, le taux de sucre ou la nutrition, mais connaissent souvent peu la médecine du sport, et inversement. Or, nous nous sommes rendu compte, il y a environ 10 ans, que le premier organe endocrinien était le muscle, qui produit 600 à 800 hormones différentes découvertes jusqu’ici.»
Selon le chercheur, auteur de plusieurs études sur le sujet et notamment d’un article paru en 2015 dans la Revue médicale suisse sur la guérison du diabète de type 2, un reconditionnement musculaire sur le long terme représente «la pierre angulaire du traitement du diabète de type 2», en permettant de mieux métaboliser les sucres et les graisses, «au lieu d’en saturer les cellules musculaires jusqu’à entraîner une résistance à l’insuline».
L’activité physique proposée repose sur l’endurance fondamentale, avec une fréquence cardiaque qui reste basse, sans essoufflement. «Contrairement à l’endurance haute, qui renforce l’inflammation et peut engendrer des blessures, pratiquer ce type d’endurance permet de brûler les graisses, de régulariser le cholestérol, de diminuer la pression artérielle et aussi d’accroître la sensibilité des muscles à l’insuline, détaille Grégoire Lagger. Cela peut être réalisé avec n’importe quelle activité permettant de bouger suffisamment de muscles à la fois, comme l’aviron, la marche, le vélo, les sports collectifs ou les activités de loisirs.»
Le pouvoir d’agir
Quant à la dimension liée à l’éducation thérapeutique, elle vise –
notamment par l’organisation de cours, d’ateliers ou de consultations – à
aider le patient à prendre en charge sa pathologie sur le long terme, à
mieux comprendre, suivre et adapter ses traitements médicamenteux, à
travailler sur tous les facteurs favorisant le recul du diabète de type 2
(y compris le stress, la consommation de tabac et/ou d’alcool), en
valorisant ses ressources et réussites.
«Je prends toujours des
antidiabétiques mais ma glycémie est contrôlée, témoigne Stefan Arlt,
participant au projet de 55 ans. Ce programme m’a aidé à mieux maîtriser
mon alimentation, à me rendre compte que je pouvais avoir du plaisir à
bouger et m’a permis d’être un acteur à part entière dans la gestion de
ma propre santé.»
L’ancien libraire, désormais assistant technique
en salle d’opération à l’Hôpital de Morges, insiste sur l’importance
d’activités réalisées en groupe, «où l’on peut être écouté, sans
jugements»: «Il peut nous arriver d’avoir des passages à plat, mais il
faut pouvoir tenir la rampe, ne pas laisser tomber face à cette
pathologie sournoise et insidieuse. Ce courage, on peut le puiser tous
les jours grâce, entre autres, aux rencontres avec d’autres patients.»
Lire aussi: Une piqûre miracle pour les «bons» obèses
«Pour
des personnes, a fortiori jeunes, découvrir que l’on a un diabète
signifie très souvent voir son monde s’écrouler, déplore Sophie
Comte-Perret. Lorsqu’on leur dit que l’on peut faire quelque chose,
qu’ils ont le pouvoir d’agir, quelque chose se rallume dans leurs yeux.»
Prochaine
étape: la phase 2 du projet proposera un suivi à 300 patients dans la
région de La Côte, en partenariat avec les médecins et thérapeutes de
ville. En cas de résultats probants, ce programme, déjà soutenu par
Promotion Santé Suisse, pourrait être étendu à l’échelle nationale.
Quant à la dimension liée à l’éducation thérapeutique, elle vise – notamment par l’organisation de cours, d’ateliers ou de consultations – à aider le patient à prendre en charge sa pathologie sur le long terme, à mieux comprendre, suivre et adapter ses traitements médicamenteux, à travailler sur tous les facteurs favorisant le recul du diabète de type 2 (y compris le stress, la consommation de tabac et/ou d’alcool), en valorisant ses ressources et réussites.
«Je prends toujours des antidiabétiques mais ma glycémie est contrôlée, témoigne Stefan Arlt, participant au projet de 55 ans. Ce programme m’a aidé à mieux maîtriser mon alimentation, à me rendre compte que je pouvais avoir du plaisir à bouger et m’a permis d’être un acteur à part entière dans la gestion de ma propre santé.»
L’ancien libraire, désormais assistant technique en salle d’opération à l’Hôpital de Morges, insiste sur l’importance d’activités réalisées en groupe, «où l’on peut être écouté, sans jugements»: «Il peut nous arriver d’avoir des passages à plat, mais il faut pouvoir tenir la rampe, ne pas laisser tomber face à cette pathologie sournoise et insidieuse. Ce courage, on peut le puiser tous les jours grâce, entre autres, aux rencontres avec d’autres patients.»
Lire aussi: Une piqûre miracle pour les «bons» obèses
«Pour des personnes, a fortiori jeunes, découvrir que l’on a un diabète signifie très souvent voir son monde s’écrouler, déplore Sophie Comte-Perret. Lorsqu’on leur dit que l’on peut faire quelque chose, qu’ils ont le pouvoir d’agir, quelque chose se rallume dans leurs yeux.»
Prochaine étape: la phase 2 du projet proposera un suivi à 300 patients dans la région de La Côte, en partenariat avec les médecins et thérapeutes de ville. En cas de résultats probants, ce programme, déjà soutenu par Promotion Santé Suisse, pourrait être étendu à l’échelle nationale.
https://www.letemps.ch/sciences/sante/une-remission-durable-du-diabete-de-type-2-c-est-possible?utm_source=Newsletters&utm_campaign=e3939eb5a6-EMAIL_CAMPAIGN_2023_06_21_01_00&utm_medium=email&utm_term=0_56c41a402e-e3939eb5a6-%5BLIST_EMAIL_ID%5D
La méthode Sakuma : perte de gras simple et garantie ?!
La méthode Sakuma : perte de gras simple et garantie ?!
La méthode Sakuma : brûler les graisses en quelques minutes par jour !
La méthode Sakuma : 5 exercices faciles pour perdre du poids !
Premier exercice
Deuxième exercice
Troisième exercice
Quatrième exercice
Cinquième exercice
Pour que la méthode Sakuma ait un effet sur le poids, faites attention à l’alimentation !
Ce que les autres pensent de la méthode…
Galerie de photos
Succès d’un traitement révolutionnaire contre la migraine
Quelque 1600 personnes en Suisse se soignent avec l’Erenumab, un nouveau médicament qui réduit de moitié la fréquence de ces violents maux de tête. Son coût est très élevé, mais sa prescription est d’ores et déjà remboursée12 499 boîtes ont été remboursées en Suisse en un an
Depuis l’arrivée des triptans sur le marché, dans les années 1990, aucun nouveau traitement n’était venu soulager les personnes souffrant de migraines chroniques, qui représentent entre 10 et 15% de la population en Suisse. Jusqu’à l’arrivée de l’Erenumab, autorisé à l’été 2018 et administré actuellement à quelque 1600 personnes dans notre pays, selon des chiffres inédits communiqués au Temps par la faîtière des assureurs maladie Curafutura et les entreprises SASIS et COGE.Lire aussi: L’électricité pour soigner les migraines
12 499 boîtes ont été remboursées en Suisse en un an
L’Erenumab, vendu en Suisse sous le nom d’Aimovig, a été développé par Novartis en partenariat avec la firme américaine Amgen. Il se présente sous la forme d’un petit stylo dont on s’auto-injecte le contenu une fois par mois dans l’abdomen ou la cuisse. Son principe est prophylactique: il diminue et prévient la venue des crises de migraine grâce à un anticorps de synthèse qui bloque l’action d’une protéine, le «peptide associé au gène calcitonine» (CGRP selon l’acronyme anglais), présent en plus grande quantité chez les migraineux. L’origine de la maladie, liée à la dilatation des vaisseaux sanguins au niveau des méninges, reste méconnue. Celle-ci induit des céphalées très douloureuses, parfois des nausées, des vomissements, des auras visuelles ainsi qu’une intolérance à la lumière. Pour environ 200 000 personnes en Suisse, selon l’étude Eurolight, ce cauchemar se produit plus de quinze jours par mois, réduisant leur énergie et leurs envies à néant, pesant sur leur travail, leurs loisirs et leur vie sociale.
Genève
Deux fois moins de migraines
Chez ces patients, les essais cliniques de l’Erenumab étaient déjà très encourageants: le médicament avait fortement diminué la fréquence des crises dès le premier mois, avec cinq à six jours de migraine en moins au bout de huit semaines. Un petit miracle, qui se confirme maintenant que le traitement est sur le marché. «Pour nous, c’est un véritable tournant, explique Colette Andrée, présidente de l’association suisse Migraine Action. Cela change la vie des gens.»
«C’est la première fois qu’un traitement est spécialement conçu pour la migraine. Cette maladie est enfin reconnue et prise au sérieux»
Pour elle, «c’est la première fois qu’un traitement est spécifiquement conçu pour la migraine», les autres médicaments ayant initialement été développés dans d’autres buts et leurs effets antimigraineux découverts de manière fortuite. Des pis-aller s’accompagnant d’effets secondaires tels que la somnolence pour les antiépileptiques. Quant aux triptans, ils sont déconseillés aux personnes cardiaques ou aux plus de 65 ans.
«C’est la première fois qu’un traitement est spécialement conçu pour la migraine. Cette maladie est enfin reconnue et prise au sérieux»
616 francs par injection
L’efficacité de l’Erenumab a un coût: 616 francs par injection. En Suisse, comme en Allemagne, en Espagne ou en Autriche – mais pas encore en France – ce montant est remboursé par l’assurance de base. Mais pour pouvoir en bénéficier, les patients doivent répondre à de nombreux critères: souffrir de céphalées presque un jour sur deux, et surtout ne pas répondre aux triptans, qui ont pour effet de contracter les vaisseaux sanguins. Et enfin, ne pas être réactifs non plus aux traitements de fond, soit une prise quotidienne de bêtabloquants ou d’antiépileptiques. C’est un neurologue, exclusivement, qui peut prescrire l’Erenumab.
Depuis plus d’un an maintenant qu’il est disponible, l’Erenumab est déjà entré dans les mœurs. Selon les chiffres fournis par Curafutura, 12 499 boîtes ont été remboursées en Suisse entre novembre 2018 et octobre 2019, pour un chiffre d’affaires total de plus de 7 millions de francs. Ce montant est supérieur à celui des remboursements liés au Relpax, le plus consommé des triptans. Et représente 18% du marché national des antimigraineux, pour lesquels l’assurance de base a déboursé 38 millions de francs sur cette période.
Ce succès inspire déjà la concurrence: un équivalent de l’Erenumab à injecter en intraveineuse, fabriqué par le laboratoire Alder Biopharmaceuticals, devrait être mis sur le marché d’ici à la fin de l’année. Malgré une inconnue: on ignore encore les effets à long terme de ces inhibiteurs des CGRP. https://www.letemps.ch/sciences/succes-dun-traitement-revolutionnaire-contre-migraine
«Ces médicaments chers qui m’ont sauvé la vie»
«Je ne voyais les choses qu’en noir ou blanc»
Un dialogue impossible
Je prône la collaboration entre le savoir académique du soignant et le savoir expérientiel du patient
De la reconnaissance au sentiment de culpabilité
Forum Santé
HANDICAP
INNOVATION
L'échec a aussi des avantages
Avez-vous un exemple à ce sujet?
Comment cela impacte-t-il les dirigeants?
Connaissez-vous un CDO qui excelle particulièrement dans son travail?
Avec leur nouvelle fonction, les CDO sont tout en bas de l’échelle hiérarchique.
La rapidité des mutations est également un enjeu pour vous en tant que scientifique.
Pouvez-vous décrire concrètement ce que cela change dans votre rôle professionnel?
Cela s’applique-t-il aussi au rôle de CEO?
Quelles régions observez-vous lorsque vous voulez savoir comment évoluent les choses?
Nous avons vu le secteur B2B. Mais qu’en est-il du B2C en Europe?
Osons un pronostic: qui parmi les géants de l’Internet américains sera encore là dans cinq ans?
SAP est le plus grand groupe technologique en Europe. Quelle chance donneriez-vous à cette entreprise?
Quels sont les trois conseils essentiels que vous donneriez aux chefs d’entreprise?
Cela est-il suffisant d’être bon dans un ou deux de ces domaines?
L’éclaireur
Formation: Hon. BA, MBA et doctorat de l’Ivey Business School, University of Western Ontario, Canada
https://www.letemps.ch/economie/lechec-avantages
Nouveaux espoirs dans la lutte contre la paralysie
Contrôle des muscles des jambes
A notre connaissance, c’est la première fois qu’un patient ayant subi une perte complète des fonctions sensorimotrices des membres inférieurs a retrouvé une forme de marche indépendanteLes auteurs de l’étude
Avec l'aide d'un déambulateur
On reste ici dans un modèle de laboratoire, non utilisable au quotidienGrégoire Courtine, chef d’unité au Centre de neuroprothèses de l’EPFL
Stimulation modulée au fil du temps
Amylose héréditaire : l’espoir d‘un nouveau traitement grâce à un découverte marseillaise
Auteurs : Valleix S, Verona G, Jourde-Chiche N, Nédelec B, Mangione PP, Bridoux F, Mangé A, Dogan A, Goujon JM, Lhomme M, Dauteuille C, Chabert M, Porcari R, Waudby CA, Relini A, Talmud PJ, Kovrov O, Olivecrona G, Stoppini M, Christodoulou J, Hawkins PN, Grateau G, Delpech M, Kontush A, Gillmore JD, Kalopissis AD, Bellotti V. Nat Commun. 2016 Jan 21;7:10353. doi: 10.1038/ncomms10353).
Catégorie : Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille, Innovation, Recherche -Etude
Candidats à l’agrégation : le site qui vous veut du bien
11 378 candidats présents à l’admissibilité, 1 725 admis. Ce taux de 15,16 % de réussite au concours externe de l’agrégation en 2015 a de quoi faire frémir les étudiants qui se rêveraient professeurs de lycée ou dans l’enseignement supérieur.
Pourtant, de nombreux obstacles rencontrés pendant la préparation pourraient être surmontés facilement avec quelques astuces. C’est le credo de la Société des agrégés de l’université, une association qui regroupe 5 000 adhérents titulaires du fameux diplôme sur les 45 000 environ que compte l’éducation nationale. Elle lance une nouvelle palette d’outils sur son site à destination des futurs « agrégatifs », comme on appelle les candidats.Les renseignements pratiques faciles d’accès
« L’agrégation est un concours difficile, soit, mais beaucoup des difficultés rencontrées par les candidats n’ont rien à voir avec le concours, déplore Blanche Lochmann, la présidente de la Société des agrégés. Souvent, les étudiants hésitent à se lancer par manque de confiance en eux ou simplement d’informations. »Le site internet « l’atelier de l’agrégation » regroupe toutes les informations, les ressources documentaires et les statistiques utiles pour passer le concours, déjà présentes sur le Net mais de façon éparse. À titre d’exemple, les programmes de la préparation sont à retrouver sur cette page du site de l’éducation nationale et le calendrier des épreuves, qui doivent se tenir du 1er au 18 mars 2016, sur cet autre document.
Le site proposera prochainement d’autres services : le nombre de postes offerts à la session 2016 (il n’est pas encore connu), une section « conseils des adhérents » ainsi qu’une liste de toutes les préparations accessibles en France, un travail de fourmi puisqu’il faudra procéder université par université.
Rencontrer et échanger avec d’autres candidats
La Société des agrégés a expérimenté cette année des stages d’été gratuits de latin pour permettre aux étudiants qui hésitent à se lancer de retrouver confiance en eux, de faire un bilan de leurs compétences et d’estimer le chemin à parcourir pour parvenir au niveau de l’examen. Cette expérience devrait s’étendre dans les années à venir à d’autres régions en France et à d’autres matières.« Le but n’est pas de se substituer aux préparations mais de les compléter, précise Blanche Lochmann. D’autre part, l’agrégation n’est pas un concours qui se prépare seul, contrairement à ce que l’on entend souvent. C’est une année d’échange et même si l’évaluation est individuelle, ceux qui travaillent en groupe obtiennent souvent leur diplôme en même temps. »
L’association met à disposition gratuitement une salle pour recevoir les groupes d’agrégatifs qui souhaiteraient travailler ensemble et peut faire venir ponctuellement un agrégé adhérent pour intervenir sur une question précise. Elle espère pouvoir bientôt proposer des préparations aux examens oraux.
Trouver du soutien moral et administratif
L’association assure une permanence téléphonique du lundi au jeudi de 10 heures à 12 heures et les bureaux sont ouverts toute la semaine. De quoi trouver une oreille attentive et compétente pour répondre à toutes vos questions.Autre point compliqué : le financement. Comme l’inscription à l’université coûte entre 400 et 700 €, sans compter qu’il faut assurer le quotidien, beaucoup d’agrégatifs peinent matériellement à tenir toute l’année. Mieux vaut ne pas compter sur les petits boulots, trop difficiles à concilier avec une préparation aussi intense. À moins d’avoir mis de l’argent de côté pendant l’été, beaucoup comptent sur une bourse pour boucler leur budget.
Et là, la course de fond peut rapidement se transformer en parcours du combattant quand il faut en plus se repérer dans les méandres des services administratifs. « Nous aidons les étudiants dans leurs démarches, ajoute Blanche Lochmann. Nous pensons que le succès au concours ne doit pas dépendre de mauvaises conditions financières ou de tracasseries administratives. »
-
Laura Buratti
Journaliste au Monde http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/10/23/candidats-a-l-agregation-le-site-qui-vous-veut-du-bien_4795459_4401467.html
Les femmes atteintes d'un cancer voulant un bébé peuvent compter sur BIG
Publié le - Mis à jour leMartine Piccard est une tigresse. Cela ne saute pas aux yeux à la voir, élégante et souriante derrière son bureau couvert de dossiers. Mais la Chef du Service de Médecine à l’Institut Jules Bordet et professeur en oncologie à l’Université Libre de Bruxelles se bat avec une détermination sans faille depuis de longues années contre le cancer du sein. Elle est la cofondatrice et la présidente de l’association ‘BIG against breast cancer’. Elle a joué un rôle actif dans le développement de nouveaux médicaments et traitements anticancéreux. En 2013, elle a reçu une des plus prestigieuses reconnaissances récompensant les oncologues ayant contribué de façon remarquable à la recherche contre le cancer : le prix David A. Karnofsky, devenant la 2e non Américaine et la 4e femme à recevoir ce prix.
En ce mois d'Octobre Rose, dédié à mettre en lumière la lutte contre le cancer du sein, l'un des plus complexes qui touchent les femmes, elle nous dresse un état des lieux de la recherche contre le cancer et présente les deux grandes actions de BIG destinées à regrouper, informer le public et à générer des fonds qui seront très bien employés.
Est-ce que l'on est sûr qu'un jour ou l'autre, on pourra soigner tous les cancers du sein ?
Non, je ne le pense pas... Malgré toutes les avancées formidables que l'on peut constater aujourd'hui, la maladie est tellement complexe, elle recouvre tellement d'entités différentes qu'il est malheureusement impossible de prédire une éradication totale du cancer du sein. Et notre style de vie en constante évolution complexifie encore les choses. Un seul exemple représentatif : le corps des femmes est fait pour avoir un premier enfant à 14 ans, avec un fonctionnement de la glande mammaire durant 2 ans. Or, on a constaté que « l'activation » de cette glande mammaire au plus tôt était une protection contre le cancer. Aujourd'hui, les femmes sont plus actives, elles allaitent peu ou pas, elles prennent la pilule contraceptive, ... Notre corps n'est plus en tout à fait en phase avec nos comportement sociaux.
Il y a plus de cancers qu'auparavant.
Oui ! On les soigne mieux mais il y en a plus. Cela est dû au vieillissement de la population aussi. Le taux de cancer augmentent comparativement à celui des maladies cardio-vasculaires et des maladies infectieuses car les progrès pour agir contre ces maladies ont été importants. Les grands fléaux du XXIe siècle sont le cancer et les maladies neuro-dégénératives.
On ne va pas se débarrasser du cancer, et certainement pas de celui du sein. Mais heureusement, les progrès dans les diagnostics sont bien réels. Et plus un cancer est pris de manière précoce, plus il a de chances d'être guéri.
Les programmes de recherche fondamentale sont tout de même conséquents.
Bien sûr ! Mais ce qui est très frustrant, c'est la fragmentation des efforts et la duplication des programmes de recherche au niveau international. C'est tellement difficile d'avoir une vision panoramique de l'ensemble des travaux en cours. Et d'autre part, c'est presque une gageure de lever des fonds pour des recherches de labo car, il n'y a rien à faire, les gens ne s'identifient pas à un travail dans des éprouvettes, aussi importants soit-il. C'est l'objectif de BIG : essayer de coordonner les recherches et lever des fonds auprès du public en organisant des événements conviviaux autour de missions pratiques en relation directe avec les patientes.
Cette année, qu'organise BIG pour octobre Rose ?
Les deux campagnes du mois d'octobre, le mois consacré à la sensibilisation au cancer du sein, sont consacrées l'une aux projets de grossesse de patientes qui ont eu un cancer et l'autre à soutenir des recherches pour une meilleure compréhension de la récidive du cancer du sein.
« BIG Time for Baby » est une étude internationale qui a été lancé en octobre 2014 et qui veut donner la preuve irréfutable que l'on peut interrompre pendant 2 ans le traitement d'hormonothérapie qui doit durer 5 ans pour concevoir un bébé. Nous organisons à Bruxelles une BIG Garden Party le 4 octobre prochain. Un événement festif important, ouvert à tous !
Le 10 octobre, il y aura également le premier BIG-athlon, soit un défi sportif dans les Ardennes belges, aux confins de l'Allemagne et du Luxembourg, pour supporter la recherche contre le cancer du sein. Un moment fort, sportif amical et familial. Un moment très important pour nous.
Vous êtes très impliquée dans ce combat contre le cancer et le bon fonctionnement de BIG. Mais qu'est-ce qui vous tient le plus à coeur en ce moment ? Quelle est l'urgence selon vous ?
Il y en a tellement ! Mais pour l'instant, je mets beaucoup de mon énergie dans la coordination du programme « Metastasic Breast Cancer GPS » qui cherche à mieux comprendre les récidives du cancer par métastases. Actuellement approximativement 1 cancer du sein sur trois métastase, c'est à dire que les cellules cancéreuses gagnent une autre partie du corps. Dans ce domaine, on sait peu de choses et cela fait près de 30 ans qu'il n'y a pas eu de recherches sur ce sujet. C'est un programme extrêmement ambitieux où l'on a recours au séquençage du matériel génétique de la tumeur pour pouvoir suivre son parcours en quelque sorte. C'est un programme qui a un prix : 25 millions d'euros. Nous avons 10 millions d'euros de fonds européens, 1,5 million provient d'une fondation luxembourgeoise et 800 000 euros environ de fonds divers et de donations. Il faut encore et toujours continuer : c'est crucial, c'est là tout près... mais nous avons besoin d'aide pour aider au mieux toutes les femmes qui ont un cancer, et toutes celles qui vont être touchées dans le futur.
>> Participez à la BIG Garden Party en cliquant ici, le dimanche 4 octobre de 15 à 19h au château de Grand Bigard. Au programme : un extrait du spectacle en one-man-show d'Eric Boschman, une partie de hockey avec une joueuse des Red Panthers, un atelier customisation de marinière Petit Bateau et beaucoup d'autres ateliers et événements festifs.
Entrée 21 € : le prix d'une semaine de participation pour une patiente à la recherche BIG « Time for Baby Project » (1080€ par an par aptiente)
http://www.lalibre.be/lifestyle/magazine/les-femmes-atteintes-d-un-cancer-voulant-un-bebe-peuvent-compter-sur-big-560ce2c73570b0f19f09a351
Cataracte : un collyre pour remplacer la chirurgie ?
La cataracte touche une personne sur cinq à partir de 65 ans, une sur trois chez les plus de 75 ans et près de deux sur trois après 85 ans. Affectant des dizaines de millions de personnes dans le monde, elle est responsable de plus de la moitié des cécités. L’opacification du cristallin se traduit par une diminution de l’acuité visuelle, une altération de la vision des couleurs, perçues comme plus ternes qu’elles ne le sont, des couleurs vives qui éblouissent, une sensation de brouillard permanent devant les yeux…
Un cristallin pour la vie
Les cellules formant le cristallin se multiplient au cours de la vie embryonnaire. Elles cessent pratiquement de proliférer passé 20 ans et perdent leurs noyaux au cours de leur évolution. Nous vivons donc le reste de notre vie avec un cristallin qui n’est plus renouvelé. Il est formé de lames concentriques, comme un oignon. Les cellules produisent en grande quantité des protéines, les cristallines, qui forment une sorte de gel. Ces protéines contribuent à la transparence du cristallin. Mais, lorsqu’elles s’accumulent sous forme d’agrégats insolubles, le cristallin s’opacifie.Dans la très grande majorité des cas, cette opacification accompagne le vieillissement, mais il existe des formes héréditaires, liées à des mutations génétiques. L’équipe sino-américaine dirigée par Kang Zhang (université de Californie à San Diego) a ainsi identifié deux mutations différentes d’un gène dit « LSS », chez deux familles très affectées par des cataractes congénitales. Ce gène gouverne la synthèse d’une enzyme, qui catalyse la production du lanostérol.
Accroissement de la transparence
L’étude des chercheurs chinois et américains démontre que le lanostérol est capable de dissoudre les structures protéiques anormales au sein de cellules du cristallin. Allant plus loin, ils ont évalué son aptitude à s’opposer au lent processus de dénaturation des cristallines et de formation d’agrégats comme on le constate au cours de la cataracte liée à l’âge.Pour cela, ils ont mis au point un collyre à base de lanostérol et l’ont utilisé, d’une part, in vitro sur des cristallins de lapins atteints de cataracte et, d’autre part, in vivo chez des chiens ayant, eux aussi, spontanément développé une cataracte. Les cristallins de lapins traités présentaient une augmentation significative de leur transparence. L’instillation du collyre chez des chiens adultes de plusieurs races, exempts de la mutation du gène LSS, a montré, là encore, une diminution de la sévérité de la cataracte et un accroissement de la clarté du cristallin.
Ces résultats ouvrent la perspective d’une alternative entre la chirurgie, actuellement le seul traitement disponible, et une approche pharmacologique de cette maladie invalidante.
Chirurgie avec des ultrasons ou du collyre ?
Indolore, la chirurgie consiste en l’ablation du cristallin et son remplacement par un implant. L’intervention, sous anesthésie locale la plupart du temps, dure entre dix et trente minutes. La technique la plus moderne consiste à réaliser une incision de 3 mm dans la cornée. Une petite sonde à ultrasons est introduite pour fragmenter le cristallin opacifié dont les morceaux sont aspirés. L’implant est mis en place par le même orifice. Dans le cas où la cataracte est bilatérale, l’intervention est pratiquée successivement sur les deux yeux en respectant un intervalle de quelques mois.Néanmoins, les techniques les plus modernes ne sont pas accessibles partout, et cette chirurgie reste soumise au risque infectieux (de l’ordre d’un cas de complications infectieuses pour plusieurs milliers d’interventions). Surtout, comme le fait remarquer Fielding Hejtmancik (National Eye Institute, Rockville Maryland) dans un article de commentaire paraissant dans le même numéro de Nature, le vieillissement de la population mondiale devrait « nécessiter un doublement du recours à la chirurgie de la cataracte au cours de vingt prochaines années. Les mêmes données démographiques sur la population suggèrent que si le développement de cataractes liées à l’âge chez les individus sensibles pouvait être différé de jusqu’à dix ans, les besoins en chirurgie pourraient pratiquement être réduits de moitié ».
L’application de gouttes oculaires pour les personnes chez lesquelles les premiers signes de cataracte ont été dépistés, avant toute expression symptomatique, aurait l’avantage de la simplicité. Restent à pratiquer les indispensables essais chez l’homme pour établir l’innocuité et l’efficacité de cette approche novatrice.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/medecine/article/2015/07/22/cataracte-un-collyre-pourrait-il-remplacer-la-chirurgie_4694287_1650718.html#1EB2SZ5Lj3mx4ffS.99
Médecine
jeudi 23 juillet 2015
La cataracte soignée par une molécule cousine du cholestérol
La cataracte est provoquée par une opacification du cristallin, lentille située juste derrière l’iris. Le rôle de ce dernier est double, «concentrer les rayons lumineux sur la rétine et «faire l’autofocus» en changeant de forme», explique Damien Gatinel, chirurgien à la Fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild (Paris). Sa transparence s’explique par la nature particulière des cellules qui le constituent: leur milieu interne, le cytoplasme, est dépourvu d’organites, la machinerie cellulaire dont font partie le noyau et les mitochondries. Contrairement à celui de toutes les autres cellules connues, leur cytoplasme est donc totalement homogène et rempli d’une famille de protéines appelées les cristallines. Parfaitement ordonnées les unes par rapport aux autres, ce sont elles qui assurent la transparence en laissant passer la lumière sans que celle-ci subisse de dispersion.
Mais le moindre grain de sable dans ce somptueux agencement, fruit de millions d’années d’évolution, met à mal la transparence du cristallin. Le vieillissement, les rayons ultraviolets ou encore certaines anomalies génétiques altèrent en effet la structure des cristallines qui s’agrègent entre elles et dispersent les rayons lumineux: le cristallin devient opaque et c’est la cataracte. La seule issue à ce jour consiste en une intervention chirurgicale où l’on retire le cristallin de sa capsule pour le remplacer par une lentille synthétique en matériau biocompatible.
Sans cette intervention, la cataracte entraîne la cécité. Près d’un cas de cécité sur deux dans le monde est dû à une cataracte non opérée, d’après l’Organisation mondiale de la santé. Pour les pays en développement, où cette chirurgie demeure rare, un traitement médicamenteux de la cataracte prendrait tout son sens. Un pas dans cette direction vient d’être fait par une équipe sino-américaine. Ling Zhao, de l’Université du Sichuan, et ses collègues sont en effet parvenus à soigner les yeux de chiens atteints de cataracte sans aucune chirurgie, simplement par injection d’une solution à base de lanostérol, un précurseur biologique du cholestérol et d’autres stéroïdes.
Le lanostérol est une molécule que les scientifiques connaissaient déjà pour sa relation avec la cataracte. Certains enfants ne possédant pas ou peu de lanostérol (en raison d’une mutation génétique qui altère son processus de fabrication) souffrent de cataracte dès leur plus jeune âge. L’équipe de Ling Zhao a dès lors voulu vérifier si cette molécule avait un quelconque effet sur le cristallin et en particulier sur l’agencement des cristallines. Ils ont pour cela collecté les cristallins de lapins atteints de cataracte et les ont laissé barboter dans une solution de lanostérol. Résultat, au bout de six jours, une grande partie de la transparence des cristallins a pu être restaurée.
Poursuivant les expérimentations in situ, Ling Zhao et ses collègues ont injecté une solution contenant du lanostérol dans les yeux de chiens – bien vivants, cette fois – atteints de cataracte. Même constatation: au bout de quelques semaines, le cristallin des chiens est redevenu beaucoup plus transparent qu’il ne l’était avant le traitement.
Par quel mécanisme le lanostérol a-t-il «rajeuni» le cristallin? Une chose est sûre: la molécule a désagrégé les amas de cristallines qui se sont convenablement réordonnées, comme l’ont confirmé des observations microscopiques in vitro. Mais comment, les auteurs l’ignorent. Cela pourrait venir des propriétés chimiques du lanostérol. De nature dite amphipathique, il possède à la fois des parties insolubles et des parties solubles dans l’eau, «ce qui lui permettrait de solubiliser petit à petit les agrégats protéiques, avance Ling Zhao dans Nature. Le lanostérol joue un rôle clé dans l’inhibition des agrégations de cristallines et dans la formation de la cataracte.»
Cette découverte pourrait déboucher sur un traitement pharmacologique qui constituerait une intéressante alternative à la chirurgie, concluent les auteurs. «De nombreux facteurs génétiques ou métaboliques contribuent à l’apparition de la cataracte. Rien ne garantit que le lanostérol puisse guérir toutes les formes de cataracte connues», tempère Francine Behar-Cohen, directrice médicale de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin à Lausanne. La spécialiste y voit toutefois un intérêt: un médicament éviterait la cataracte secondaire, une opacification de la capsule du cristallin qui survient généralement suite à l’implantation de la lentille synthétique.
Les travaux sur le potentiel thérapeutique du lanostérol devront donc être poursuivis, notamment pour vérifier s’ils sont confirmés chez l’homme. Et aussi pour trouver un mode d’administration plus simple, le lanostérol ayant ici été encapsulé dans un nanovecteur injecté dans la pupille à l’aide d’une seringue, et ce à de multiples reprises.
Autre point à vérifier, l’impact du lanostérol sur la souplesse du cristallin, signale Francine Behar-Cohen. Car la cataracte s’accompagne d’une rigidification du cristallin qui peine alors à faire la mise au point. Egalement rigides, les lentilles artificielles obligent les patients à conserver une presbytie résiduelle (difficulté à s’accommoder à la vision de près) après l’opération. «Si le lanostérol permet aussi de redonner sa souplesse au cristallin, cela pourrait retarder l’apparition de la presbytie chez de nombreux patients», indique Damien Gatinel.
En désagrégeant des amas de protéines, le lanostérol pourrait en outre être utilisé dans d’autres maladies où l’agglutination des protéines pose problème. C’est le cas de la maladie d’Alzheimer, dans laquelle se forment dans le cerveau des plaques d’amyloïdes à l’origine des troubles neurologiques.
Grande-Bretagne: implantation réussie d'un "oeil bionique"
Publié le - Mis à jour le"Les progrès de Ray Flinn sont vraiment remarquables. Il voit vraiment bien les contours des gens et des objets", a déclaré le professeur Paulo Stanga, chirurgien ophtalmologiste au Manchester Royal Eye Hospital qui présente cette intervention comme une première mondiale pour un patient atteint de DMLA.
La maladie, marquée par une dégradation d'une partie de la rétine (la macula), est une importante cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans et sa fréquence augmente avec l'âge. Elle peut mener à la perte de la vision centrale.
"Les premiers résultats sont un succès total et je suis impatient de traiter davantage de malades souffrant de DMLA sèche avec l'Argus II dans le cadre de cet essai clinique", a ajouté le professeur.
Un appareillage de précision
Vendu 115.000 euros en Europe et fabriqué par la société californienne Second Sight, Argus II est un implant oculaire jusqu'à présent utilisé sur les personnes aveugles par rétinopathie dégénérative, une maladie génétique. Cet implant "stimule" artificiellement, par des impulsions électriques, la rétine déficiente.
L'appareil se présente sous la forme d'une paire de lunettes de soleil, équipée d'une caméra miniature, d'un boîtier électronique portatif pour retraiter les données visuelles captées par la caméra et d'un système de transmission jusqu'à l'implant oculaire.
Des systèmes similaires de "rétines artificielles" mis au point par trois sociétés, aux États-Unis, en Allemagne et en France, équipent actuellement une centaine de personnes dans le monde.
Cette intervention de quatre heures, qui a déjà permis à plusieurs dizaines d'aveugles souffrant de rétinopathies pigmentaires de recouvrer en partie la vue, pourrait bénéficier aux plus de 30 millions de personnes dans le monde qui souffrent de DMLA, selon les chiffres de la fondation américaine Foundation Fighting Blindness (FFB).
Deux autres voies radicalement différentes sont à l'étude pour soigner la DMLA: la thérapie génique, qui consiste à modifier les gènes à l'origine de la maladie, et la thérapie cellulaire, quand des cellules souches sont injectées dans la rétine pour se substituer aux cellules déficientes.
Des souris sourdes retrouvent l’ouïe
Des nombreuses formes de surdité survenant chez le nouveau-né ou au cours de l’enfance ont une origine génétique: plus de 70 gènes peuvent entraîner la surdité lorsqu’ils sont porteurs de mutations. Dans leur présente étude, les scientifiques se sont intéressés à un de ces gènes en particulier, appelé TMC1. Relativement fréquentes, des mutations sur ce gène sont impliquées dans 4 à 8% des cas de surdité héréditaire. Les enfants porteurs de deux copies défectueuses de TMC1 souffrent de pertes d’audition profondes dès l’âge de 2 ans. Ceux qui conservent une copie fonctionnelle de ce gène, mais pas l’autre, perdront progressivement l’ouïe à partir de 10 à 15 ans.
Les mutations du gène TMC1 perturbent le fonctionnement de l’oreille, plus précisément l’étape de transformation des sons en signaux nerveux. Cette étape se déroule au niveau de la cochlée, une structure en colimaçon située dans l’oreille interne. La cochlée abrite des cellules sensorielles appelées cellules ciliées, du fait des cils qu’elles portent à une de leurs extrémités. Lorsqu’une onde sonore se propage dans l’oreille, ces cils se plient et des petits canaux s’ouvrent dans leur membrane. Des molécules électriquement chargées pénètrent alors dans les cellules ciliées, générant un signal nerveux. Ce signal parcourt ensuite le nerf auditif jusqu’au cerveau. Chez les personnes atteintes de mutations du gène TMC1, c’est l’ouverture des canaux situés dans les cils qui dysfonctionne, empêchant la formation du message nerveux.
Serait-il possible de rétablir le fonctionnement des cellules ciliées en y insérant une copie fonctionnelle du gène TMC1? C’est l’hypothèse qu’ont fait les chercheurs . Pour la tester, ils ont mis au point un protocole de thérapie génique associant le gène TMC1 à un virus vecteur, chargé de l’insérer dans les cellules de l’oreille interne. Les biologistes ont ensuite testé ce traitement sur des souriceaux atteints de mutations du gène TMC1 comparables à celles rencontrées chez les êtres humains. Dans leur oreille gauche, ils ont injecté le gène TMC1 accompagné de son virus vecteur et de son promoteur. L’oreille droite, non traitée, permettait d’évaluer l’ouïe en l’absence d’intervention.
Au bout d’un mois, la capacité des cellules ciliées à répondre aux sons en générant un signal électrique a été mesurée. Alors que dans leur oreille droite, aucune activité n’était détectable, des signaux ont été enregistrés dans les oreilles gauches de 8 des 16 souris traitées. Mieux encore, les scientifiques se sont rendu compte que ces souris sursautaient lorsqu’elles étaient exposées à un son de plus de 90 à 100 dB, comme le font les souris à l’ouïe normale. «Notre thérapie a été en mesure de rendre leur fonctionnalité aux cellules ciliées et ainsi de restaurer en partie l’audition des souris», explique Patrick Aebischer, le président de l’EPFL, dont l’équipe est impliquée dans cette recherche.
«Ces résultats sont très intéressants, notamment en raison du bon taux de transfert du gène TMC1 dans les cellules ciliées. Cela laisse entrevoir la possibilité de restaurer une ouïe de bonne qualité, si on parvient à transposer cette découverte à l’être humain», estime Yvan Arsenijevic, spécialiste de la thérapie génique à l’Hôpital ophtalmique Jules Gonin à Lausanne. Actuellement, les personnes atteintes de surdité héréditaire se voient souvent proposer des implants électroniques dits cochléaires pour remplacer leurs cellules ciliées défectueuses. Ces implants n’offrent pas une audition parfaite, mais de qualité suffisante, notamment pour que les enfants apprennent à parler. Pour être pertinente, il faudrait que la thérapie génique apporte une amélioration de l’ouïe comparable voire meilleure.
Un des autres éléments qui restent à éclaircir concerne l’efficacité du traitement sur le long terme. Dans leur étude, les chercheurs ont évalué les performances auditives de souris jusqu’à deux mois après l’injection du gène. Mais que se passe-t-il ensuite? L’expérience acquise au cours d’autres essais incite à la prudence: «Des progrès significatifs ont été obtenus chez des enfants traités par thérapie génique pour une maladie de la rétine appelée amaurose congénitale de Leber. Mais trois ou quatre ans après le traitement, on s’est aperçu que la dégénérescence de leur rétine reprenait», indique Yvan Arsenijevic.
Une dernière question concerne la sûreté du processus. Par le passé, des essais de thérapie génique ont donné lieu à des effets secondaires graves, dont des cancers. Mais le virus utilisé comme vecteur dans cette étude, appelé AAV1 (pour adeno-associated virus 1) est considéré comme sûr. Il a déjà été employé dans divers essais cliniques sans donner lieu à des maladies. «Et la quantité de virus que nous utilisons pour traiter les cellules ciliées est si faible qu’elle interdit le risque de toxicité», souligne Patrick Aebischer.
Les auteurs de l’étude espèrent tester leur approche sur l’être humain dans les cinq à dix ans. «Je ne veux pas susciter de faux espoirs, car il est clair que nous sommes encore au tout début de la recherche, mais je pense que dans un futur pas si lointain on pourra soigner certains types de surdité héréditaire par thérapie génique», considère Jeffrey Holt, de l’Université Harvard, qui a aussi participé à l’étude. Leur thérapie a par ailleurs l’intérêt d’être transposable: si elle donne de bons résultats dans le traitement des mutations du gène TMC1, elle pourrait être utilisée pour corriger pour d’autres surdités génétiques.
Du Viagra pour enrayer le paludisme?
Ce cycle se déroule en partie à l’intérieur du corps de l’homme, et en partie dans celui du moustique anophèle, dont seule la femelle peut transmettre le paludisme. Il existe des médicaments pour traiter les symptômes de la maladie. Mais pour l’éradiquer complètement, il s’agirait de bloquer la transmission du parasite entre son réservoir d’« incubation », l’homme infecté, et un moustique piquant ce dernier, suçant son sang porteur du P. falciparum, et disséminant ensuite le microbe dans la population.
Pour se développer chez l’homme, le parasite va se lover dans les globules rouges (des cellules sanguines) alors que ceux-ci se trouvent encore dans l’organe qui les produit, la moelle osseuse. Une phase de latence qui dure une dizaine de jours.
Rigidifier les globules rouges infectés
Sur la fin de ce développement, le parasite acquiert la capacité de se déformer, de devenir malléable. Cette capacité permet au duo globule-parasite d’une part de s’extraire de la moelle osseuse pour se retrouver et circuler dans le sang. D’autre part, cette malléabilité lui permet de passer entre les mailles du filet que constitue la rate. « Cet organe a en effet pour fonction de filtrer le sang en retenant les globules rouges vieux ou anormaux, plus rigides, et ainsi de purifier le sang », explique Catherine Lavazec. Libres de toutes entraves dans le sang, les globules rouges parasités sont ainsi accessibles aux moustiques vecteurs de la maladie.L’équipe de cette chercheuse de l’Institut Cochin, de l’Inserm et du CNRS, impliquant des scientifiques de l’Université Paris-Descartes, de l’Institut Pasteur et de l’Ecole de médecine et d’hygiène tropicales de Londres, s’est intéressée aux mécanismes moléculaires qui conduisent la paire globule-parasite à acquérir cette déformabilité. Leur ambition ? Pouvoir peut-être glisser des grains de sable dans ces infimes rouages cellulaires pour piéger les globules rouges infectés et les éliminer. Cette malléabilité découle de ce que les biologistes appellent des « voies de signalisation », autrement dit des cascades de réactions moléculaires internes à la cellule.
Modèle in vitro
A l’aide d’un modèle in vitro reproduisant la filtration de la rate, les scientifiques ont identifié des substances pharmaceutiques qui permettent justement de perturber ces cascades, donc d’éliminer cette capacité de déformation et de rendre rigides les globules rouges et leur parasite. Conséquence : ceux-ci ne passent plus le filtre de la rate et, après y avoir été éliminés, ne se retrouvent au final plus dans le sang qui sert de repas aux moustiques anophèles. « Or nous avons observé, un peu par coïncidence, que l’une de ces substances est le sildenafil citrate, molécule plus connue sous son nom commercial de Viagra », explique Catherine Lavazec.« Cette étude est très intéressante », commente Hans-Peter Beck, professeur de parasitologie à l’Institut tropical et de santé publique suisse, à Bâle, l’un des centres mondiaux de référence dans les recherches sur le paludisme. Les cascades moléculaires en question impliquent notamment des enzymes inhibiteurs appelés « phosphodiestérases ». « On savait déjà depuis quelques années que le Viagra pouvait agir partiellement sur ces enzymes, poursuit le scientifique. Mais cette étude démontre désormais que ces enzymes jouent un rôle dans la capacité de déformabilité du duo globule rouge-parasite. C’est un changement de paradigme. Car, au-delà du simple traitement pharmacologique des symptômes de la malaria, cela nous donne désormais une piste d’étude pour, à l’aide de médicaments, enrayer aussi la transmission du parasite du paludisme. »
Catherine Lavazec ne dit pas le contraire : « Il s’agit d’une première étude in vitro, une preuve de concept. Nous souhaitons mener une étude in vivo chez l’homme, mais son début ne surviendra pas avant au moins un an. »
Selon les dernières estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) datant de décembre 2014, entre 124 millions et 283 millions de cas de paludisme ont été enregistrés en 2013. Ceux-ci ont causé 584 000 décès (avec une marge d’incertitude comprise entre 367 000 et 755 000), soit une diminution de la mortalité de 47 % au niveau mondial par rapport à 2000 et de 54 % dans la Région africaine de l’OMS, notamment grâce à la distribution massive de moustiquaires et de tests de détection rapide de la maladie dans le sang. La plupart des décès surviennent chez des enfants de moins de 5 ans vivant en Afrique, où chaque minute, l’un d’eux meurt du paludisme.
-
Olivier Dessibourg ("Le Temps")
Journaliste au Mondehttp://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/05/08/du-viagra-pour-enrayer-le-paludisme_4629925_1650684.html
Les acouphènes, ces bruits fantômes dans les oreilles
D’apparence anodine, ces illusions auditives demeurent en grande partie inexpliquées. Vieillissement, traumatismes auditifs ou crâniens, otites, anémies… la liste des causes est longue, ce qui ne facilite rien. A tel point qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun médicament réellement satisfaisant, et que les thérapies à disposition sont plus basées sur l’acceptation que sur l’éradication de ces bruits parasites. «On ne se débarrasse jamais d’un acouphène chronique, mais on peut apprendre à vivre avec», résume Raphaël Maire, responsable du service d’otoneurologie du Centre hospitalier universitaire vaudois.
Une étude publiée le 23 avril dans la revue Current Biology vient compléter les connaissances acquises sur le sujet et laisse entrevoir de nouvelles approches thérapeutiques.
Des neuroscientifiques dirigés par Will Sedley, de l’Université de Newcastle, ont pu examiner l’activité électrique de plusieurs régions du cerveau d’un patient souffrant d’acouphènes chroniques, ce qui leur a permis de réaliser une «cartographie» de cette affection. Pour comprendre ce qui se trame dans le cerveau d’un patient acouphénique, les neuroscientifiques ont dans le cas présent choisi d’enregistrer les ondes cérébrales, «des oscillations électriques émises lors de l’activation simultanée d’un groupe de neurones voisins», détaille Will Sedley.
Habituellement, de telles ondes sont mesurées à l’aide d’électrodes collées à même le crâne. Mais ici, Will Sedley a pu profiter d’un heureux hasard qui lui a permis de les enregistrer grâce à des électrodes implantées directement dans le cerveau d’un patient.
De l’autre côté de l’Atlantique en effet, l’équipe du Dr Phillip Gander, de l’Université de l’Iowa, soigne des épileptiques en leur implantant de petites électrodes dans le cerveau. Lorsqu’un de ces patients, un homme de 51 ans, a déclaré souffrir d’acouphènes chroniques, Will Sedley a saisi la balle au bond et lui a proposé de prendre part à cette expérimentation. «C’était la seule possibilité pour faire ces expériences de manière légale et éthique chez un être humain», précise le neuroscientifique. La littérature scientifique rapporte un seul cas d’étude similaire, une étude menée par Dirk de Ridder, de l’Université d’Otago, en Nouvelle-Zélande. Ce dernier a effectué ses mesures à l’aide de quatre électrodes, alors que le présent patient en possède 164, améliorant ainsi la précision.
Will Sedley a réalisé ses enregistrements en alternant des périodes normales, durant lesquelles le patient perçoit les bruits fantômes, avec des périodes de calme (il est possible «d’éteindre» temporairement les acouphènes grâce à certains types de sons). Le but: pouvoir comparer les ondes cérébrales dans ces deux situations.
Les résultats révèlent que dans le cortex auditif – le siège de l’interprétation des sons – certaines ondes cérébrales (dites de basse fréquence) diminuent en intensité quand le patient entend les acouphènes. Un résultat qui confirme les travaux de Dirk de Ridder et la théorie qu’ils supportent, selon laquelle les ondes de basse fréquence sont le moteur des acouphènes.
Mais le plus intéressant est sans doute que cette mise en sourdine des ondes de basse fréquence ne se limite pas au cortex auditif. Elle se retrouve dans d’autres régions du cerveau plutôt inattendues car impliquées dans le contrôle des mouvements et du regard, dans l’attention, les émotions, etc. Une découverte qui vient confirmer que «les acouphènes ne sont pas un phénomène purement auditif, et [que] cela peut changer la manière de concevoir des traitements, d’après Will Sedley. Beaucoup pensent que les acouphènes sont encodés comme n’importe quel son par le cerveau, poursuit le chercheur. Or nos résultats suggèrent qu’ils s’inscrivent dans des réseaux de neurones plus larges.» De quoi expliquer, avance-t-il, certains déficits d’attention observés chez les patients acouphéniques.
Bien entendu, avec un échantillon d’un seul patient, il est délicat d’en tirer des conclusions générales, ce que Will Sedley admet bien volontiers. D’autres études avaient en outre déjà suggéré l’existence de tels effets. Comme souvent, c’est l’accumulation progressive et prudente de modestes éléments nouveaux qui permet de lever le voile sur le mystère.
D’autres travaux viendront ainsi bientôt compléter ces connaissances. En collaboration avec l’EPFL, Raphaël Maire travaille actuellement sur une expérimentation similaire. «Nous étudions le cerveau de patients souffrant d’acouphènes grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, qui vise à réaliser une cartographie du cortex auditif chez ces patients», explique le médecin. Une approche complémentaire, basée non pas sur les ondes cérébrales mais sur la mesure du débit sanguin. Par rapport à la méthode des ondes, il s’agit d’une mesure indirecte (toutes les activations de neurones ne se traduisent pas par une modification du débit sanguin), mais qui renseigne sur l’ensemble du cerveau (et pas seulement là où on a implanté des électrodes).
A terme, les médecins disposeront sans doute d’outils plus efficaces pour lutter contre ces affections. «L’acouphène est un trouble simple en apparence, mais ses profondes ramifications font qu’un traitement efficace se fait toujours attendre», invoque Raphaël Maire, avant de rappeler que les traitements actuellement employés, tels que la thérapie auditive d’habituation ou les approches psychosomatiques, soulagent déjà les patients avec succès.
L’Avastin homologué en Suisse - LeTemps.ch
L’Avastin homologué en Suisse
pour lutter contre cette maladie par Swissmedic.
L’autorité suisse de contrôle et d’autorisation des produits thérapeutiques
(Swissmedic) a donné son feu vert après une enquête de six mois et demi,
dans le cadre d’un processus d’examen accéléré, a indiqué lundi le
géant pharmaceutique bâlois dans un communiqué.
L’homologation repose sur l’étude indépendante menée par le Gynecologic Oncology Group
(GOG). Pour valider l’effet thérapeutique du médicament, 452 femmes ont
été testées. Avastin est désormais utilisé, sur sol helvétique, pour le
traitement de sept types de cancers différents dont celui du sein et du
rein.
La professeure Viola Heinzelmann de l’hôpital universitaire de Bâle se réjouit de cette avancée thérapeutique: «A un stade avancé [de la maladie], les options ne sont pas nombreuses. C’est
pourquoi l’homologation est importante».
Mortalité élevée à un stade avancé
Dans les années à venir, le protocole, Avastin et chimiothérapie, devrait s’imposer comme le traitement de référence pour lutter contre le cancer du col de l’utérus. L’apport du médicament
apporte un bénéfice médian de quatre mois en termes de survie. Et réduit
de 29% le risque de décès.
Détectée trop tard, l’affection présente un risque de mortalité élevé. Moins d’une femme sur
six survit si la maladie est découverte tardivement au moment où les
métastases se sont propagées dans tout le corps.
D’où l’intérêt de la prévention: «la vaccination des jeunes femmes avant le
premier rapport sexuel reste l’objectif numéro un», explique Viola
Heinzelmann dans le communiqué. Sans oublier les dépistages préventifs.
En Suisse plus de 240 nouveaux cas sont détectés chaque année. A l’échelle
mondiale, elles sont plus de 500 000 à souffrir de ce trouble. Il
s’agit de la quatrième cause de décès par cancer chez la femme.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/64318b70-89b3-11e4-894e-3285b5d7eb25/LAvastin_homologu%C3%A9_en_Suisse
Une personne sur cinq au Canada est obèse. Photo : iStock |
ce sont surtout les maladies associées à l'obésité, comme le diabète,
l'hypertension ou le cholestérol, qui sont dangereuses. « Le médecin
doit concentrer ses interventions sur ces facteurs de risque, et
évidemment aussi sur les problèmes comme l'arthrose et l'apnée du
sommeil qui accompagnent souvent l'obésité », insiste la Dre Marie-Jo
Ouimet. Pour elle, l'objectif du traitement devrait être la santé et non
la perte de poids.
Le café serait bon pour la santé
«Nous avons examiné toutes les études et rien n’indique des effets nocifs du café sur la santé avec une consommation modérée de trois à cinq tasses par jour», ou 500 milligrammes au plus de caféine, explique Miriam Nelson, professeur de nutrition à l’Université Tufts à Boston, un des membres de ce comité.
«En fait, nous avons constaté une réduction du risque de maladies cardiovasculaires, de Parkinson, de diabète et de certains cancers», de la prostate et du sein, ajoute-t-elle dans un entretien avec l’AFP. «Les résultats sont solides et c’est une bonne nouvelle pour les buveurs de café», estime la professeur Nelson.
Tom Brenna, professeur de nutrition et de chimie à l’Université Cornell à New York, également membre de cette commission d’experts, insiste pour ne pas trop exagérer les bienfaits du café car le mécanisme d’action reste indéterminé. «Ce serait une mauvaise idée de dire au public que le café peut guérir le cancer», dit-il à l’AFP.
Ce que la commission a constaté en analysant les nombreuses études passées, c’est que «boire quotidiennement de trois à cinq tasses de café n’a aucune conséquence négative sur la santé de la population générale. Cette boisson semble même avoir certains effets protecteurs», ajoute-t-il.
Les femmes enceintes devraient en revanche se limiter par précaution à peut-être 200 milligrammes de caféine par jour, soit deux tasses, souligne-t-il. Mais, ajoute ce nutritionniste, rien dans toutes ces études n’indique que le café est lié à des naissances prématurées.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a232ab7c-d830-11e4-95aa-b84293f29f2d/Le_caf%C3%A9_serait_bon_pour_la_sant%C3%A9
Espoir avec la découverte d’un nouvel antibiotique
Un nouvel antibiotique prometteur a été identifié par une équipe de chercheurs américains et allemands dont les résultats sont publiés jeudi 8 janvier dans la revue Nature. Une découverte à marquer d’une pierre blanche tant cela est devenu rare dans cette catégorie de médicaments, contrairement à d’autres domaines. La molécule identifiée a montré, chez la souris, une efficacité contre des bactéries difficiles à traiter. Une dizaine d’années seront encore nécessaires pour qu’elle soit éventuellement utilisable chez l’homme.
L’alarme a été maintes fois donnée. Après l’ère dorée allant des années 1940, où les antibiotiques sont apparus, à la fin des années 1950, où ils se sont multipliés, deux problèmes sont survenus : la découverte de nouveaux antibiotiques s’est progressivement tarie – six classes nouvelles ont vu le jour depuis les années 1960 – et, dans le même temps, les souches bactériennes résistantes aux molécules existantes ont proliféré.Le premier phénomène s’explique par le désintérêt croissant des industriels pour des médicaments utilisés le plus souvent pour de brèves périodes et dont la durée de vie sur le marché est écourtée par le développement des résistances. Le second résulte d’une utilisation abusive et inadaptée des antibiotiques : l’excès de prescription et de consommation, l’interruption trop précoce des traitements, l’administration massive à des fins économiques dans des élevages d’animaux…
Lire aussi : Le business model cassé des antibiotiques
Fabriquée par une moisissure
Au point que les résistances bactériennes ont entraîné une mobilisation des Etats. En France, Marisol Touraine a lancé en novembre un « groupe de travail pour la préservation des antibiotiques », chargé de présenter ses propositions en juin 2015 pour réduire une consommation supérieure à la moyenne européenne. Depuis septembre, des experts britanniques travaillent sur de nouveaux modèles économiques. Selon ces derniers, la résistance aux antibiotiques pourrait causer 10 millions de morts par an d’ici à 2050. Aux Etats-Unis, un décret signé en septembre par Barack Obama vise à renforcer les capacités de combattre la résistance des bactéries.Lire aussi : Les Etats en guerre contre les bactéries
C’est dans ce contexte que Losee Ling (NovoBiotic Pharmaceuticals, Cambridge, Massachusetts) et ses confrères de plusieurs institutions publiques américaines et allemandes se sont mis en chasse de nouvelles molécules dotées d’une activité antibactérienne.
La mise au point d’antibiotiques a reposé jusqu’ici sur l’identification de substances produites naturellement par des micro-organismes présents dans le sol. Ces substances permettent de se défendre contre des bactéries. La pénicilline est ainsi à l’origine fabriquée par une moisissure. Les substances naturelles présentent l’avantage d’être le fruit d’une longue évolution qui leur permet de pénétrer dans les bactéries ciblées bien mieux que des produits de synthèse.
Mais la contrainte est qu’il était nécessaire de se limiter aux micro-organismes cultivables en laboratoire. Or « on avait fait le tour des composés obtenus par ce procédé susceptibles d’avoir une activité antibiotique », constate le professeur Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis, à Paris. C’est précisément là que l’équipe américano-allemande a réalisé une percée, grâce à l’utilisation d’un dispositif miniaturisé très innovant, l’iChip : une puce multicanaux.
Un échantillon d’un gramme d’un sol herbeux prélevé dans l’Etat du Maine, aux Etats-Unis, a été dilué de telle façon qu’à peu près une seule cellule bactérienne aille se nicher dans un minicanal. Puis ce dispositif a été recouvert de deux membranes semi-perméables et replacé dans le sol. Au bout d’un mois, près de la moitié des cellules avaient donné naissance à une colonie, alors que 1 % seulement de cellules poussent avec la méthode de culture classique dans un milieu de culture, selon les auteurs. Les colonies ont ensuite été mises en culture in vitro.
Dans un second temps, quelque 10 000 cultures isolées ont été testées sur des plaques recouvertes de staphylocoques dorés afin de détecter une éventuelle activité antibiotique. Cela a été le cas avec l’extrait d’une nouvelle espèce bactérienne, baptisée provisoirement Eleftheria terræ. Les chercheurs ont identifié la molécule responsable de cette action sur les bactéries de type Gram positif, comme le staphylocoque doré, et l’ont appelée « teixobactine ». Elle agit en s’attaquant à la membrane des bactéries qui, comme celles de type Gram positif, ont une paroi épaisse.
Nouvelle technique de culture in situ
Enfin, la teixobactine a été testée avec succès chez des souris infectées par le staphylocoque doré, par le pneumocoque, par Clostridium difficile ou par le bacille de Koch, agent de la tuberculose. Des résultats encourageants mais qui ne signifient pas que la molécule pourra assurément entrer dans la pharmacopée. Elle doit en effet passer par diverses étapes de développement, d’évaluation de sa sécurité d’emploi chez l’homme, de sa bonne tolérance à des doses efficaces, de sa capacité être produite en grande quantité… A supposer que toutes ces étapes soient franchies, le nouvel antibiotique pourrait apparaître sur le marché d’ici dix ans ou peut-être moins.« C’est assurément une bonne nouvelle car peu d’antitiobiques sont apparus récemment », se réjouit le professeur Mathieu Molimard (université de Bordeaux), président du Collège national de pharmacologie médicale. « L’activité sur le bacille de Koch est probablement la plus intéressante, compte tenu de l’ampleur des résistances, car pour les autres bactéries, nous ne sommes heureusement pas encore en situation d’impasse thérapeutique », remarque le professeur Molina.
Les deux spécialistes soulignent que la meilleure nouvelle qu’apporte cet article est l’identification d’une nouvelle technique de culture in situ, qui va permettre d’explorer un ensemble de micro-organismes jusque-là inexploitables. « C’est un peu comme si l’on avait découvert un nouveau champ de pétrole », se réjouit le professeur Molimard.
La découverte pourrait aussi motiver l’industrie pharmaceutique pour réinvestir ce domaine de recherche. Certains signes montrent un regain d’intérêt. En 2013, Roche a racheté Polyphor, un petit laboratoire spécialisé dans les antibiotiques, et en décembre 2014 Merck a annoncé l’acquisition pour plus de 7 milliards d’euros de Cubist Pharmaceuticals, une société spécialisée dans les traitements contre les bactéries superrésistantes.
-
Paul Benkimoun
Journaliste au Monde
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/01/08/espoir-avec-la-decouverte-d-un-nouvel-antibiotique_4551731_3244.html#DsCfdcCKIVuF3SKx.99
Des chercheurs genevois pensent avoir déchiffré le code du cerveau
«Nous nous sommes demandé comment le cerveau parvient à analyser en continu l’incessant flux de signaux qu’il reçoit», dit Alexandre Pouget. A chaque instant, le cerveau doit reconnaître les informations qui lui parviennent et les distinguer des signaux parasites, ou bruit de fond. Un incroyable écheveau à démêler qui mettrait à genoux n’importe quel supercalculateur. La prouesse du cerveau est d’autant plus remarquable qu’elle s’effectue moyennant une consommation énergétique bien moindre. «Cette prodigieuse capacité de traitement de l’information pour un coût énergétique si faible a toutefois un prix: les calculs du cerveau demeurent approximatifs, tempère Alexandre Pouget. Pour obtenir un modèle théorique précis, nous avons donc cherché à prendre cela en compte.»
Le cerveau a beau faire des erreurs, il est néanmoins capable de les corriger grâce à ce que les neuroscientifiques appellent les «codes redondants», un terme issu des mathématiques statistiques: «Plutôt que d’écrire chaque information dans un seul neurone, le cerveau la chiffre dans environ un millier d’entre eux. En comparant le signal entre ces différents neurones, le cerveau peut alors facilement repérer ses erreurs.»
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/0fa2a37a-3844-11e4-8c03-d377f99f2a56/Des_chercheurs_genevois_pensent_avoir_d%C3%A9chiffr%C3%A9_le_code_du_cerveau
Protéger les prématurés avec l’EPO
- Plus d’un bébé sur 10 naît prématurément (16.11.2012)
Les grands prématurés, c’est-à-dire les enfants nés avant 32 semaines de gestation, risquent de souffrir d’un certain nombre de pathologies précoces, parmi lesquelles des atteintes cérébrales. «Quand ces enfants naissent, leur cerveau est encore immature. Le développement cérébral se finit en couveuse, dans des conditions qui ne sont pas celles qui règnent in utero. C’est ce qui explique la survenue possible de lésions», explique Russia Ha-Vinh Leuchter, pédiatre aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et auteure de l’étude publiée dans JAMA. Ces atteintes cérébrales ne sont pas sans conséquences pour les enfants. Elles peuvent entraîner des difficultés motrices ou des troubles de la cognition se traduisant entre autres par des difficultés d’apprentissage.
L’EPO est déjà utilisée par certains hôpitaux depuis plusieurs années chez les prématurés afin de stimuler leur production de globules rouges, et donc de limiter le nombre de transfusions sanguines. Par ailleurs, des études chez l’animal ont amené les chercheurs à soupçonner un autre effet de l’hormone, neuroprotecteur cette fois. Une recherche rétrospective, comparant les performances d’enfants prématurés ayant reçu ou non de l’EPO, a également donné des résultats allant dans ce sens. «L’érythropoïétine semble avoir une action double: elle diminuerait le risque de lésions et augmenterait les chances de récupération», pointe Russia Ha-Vinh Leuchter.
Ces données ont incité des chercheurs de l’Université de Zurich, en collaboration avec Petra Hüppi, médecin aux HUG et professeure à l’Université de Genève, à lancer une vaste recherche sur l’effet de l’EPO sur le cerveau des prématurés, dont l’étude parue dans JAMA constitue le premier volet. Les scientifiques ont analysé les images cérébrales obtenues par IRM chez 165 bébés, âgés de 2 à 3 mois, et nés grands prématurés (entre 26 et 32 semaines); 77 d’entre eux avaient reçu trois hautes doses d’EPO durant leurs deux premiers jours de vie, et 88 un placebo.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d4bb34ae-2d33-11e4-9b2f-a894516ff6c9/Prot%C3%A9ger_les_pr%C3%A9matur%C3%A9s_avec_lEPO
Un médicamement Novartis réduit de 20% le nombre de décès pour les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque
«En démontrant une réduction très significative des décès cardiovasculaires tout en améliorant la qualité de vie, le nouveau médicament pour l’insuffisance cardiaque de Novartis, le LCZ696, représente une des plus importantes avancées cardiologiques de la dernière décennie» , affirme David Epstein, chef de la division pharmaceutiques de Novartis.
Le LCZ696, un comprimé à prendre deux fois par jour, réduirait la pression sur le coeur défaillant. Il renforcerait le système neurohormonal protecteur du coeur tout en supprimant simultanément le système néfaste. Les médicaments actuellement disponibles en cas de HF-REF ne font que bloquer les effets néfastes. Malgré les traitements existants, le taux de mortalité demeure très élevé, avec jusqu’à 50 % des patients mourant dans les 5 ans après le diagnostic d’insuffisance cardiaque.
Novartis prévoit de déposer les demandes d’autorisation de mise sur le marché auprès de la Food and Drug Administration aux Etats-Unis pour la fin 2014 et de l’Union européenne début 2015.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/6c9946b8-303a-11e4-9b2f-a894516ff6c9/Un_m%C3%A9dicamement_Novartis_r%C3%A9duit_de_20_le_nombre_de_d%C3%A9c%C3%A8s_pour_les_personnes_atteintes_dinsuffisance_cardiaque
Selon CNN, un sérum encore expérimental viendrait à bout d’Ebola
Aujourd’hui, CNN sous la rubrique suggestive «Killer Virus» («Virus tueur»), amorce la curiosité de tous ses lecteurs: «Un sérum secret a-t-il sauvé les victimes d’Ebola?» C’est le chef des correspondants médicaux de la chaîne qui révèle que le Dr Kent Brantly, ainsi qu’une autre personne contaminée, ont reçu des injections d’un sérum expérimental jamais testé auparavant sur l’être humain, et qui semble, selon les témoins, avoir fait merveille, dans les vingt à soixante minutes succédant à son administration. «Le sérum est connu sous le nom de ZMapp et a été développé par la firme biotechnologique Mapp Biopharmaceutical Inc, basée à San Diego», précise la chaîne d’information en continu.
Le recours à une telle médication, qui n’en est qu’à un stade très expérimental, n’est pas sans soulever de nombreuses questions, poursuit CNN. L’OMS souligne ainsi, par la voix de son porte-parole Gregory Hartl, «que les autorités sanitaires ne peuvent pas commencer, au beau milieu d’une explosion épidémique, à administrer des substances qui n’ont pas été testées». CNN précise néanmoins que les deux patients qui ont bénéficié du sérum l’ont fait de leur plein gré et avec leur consentement éclairé. CNN conclut enfin que la firme californienne productrice du sérum a reçu de la «Defense Threat Reduction Agency (DTRA)», un bras armé de la défense américaine contre les risques biologiques, une subvention substantielle pour poursuivre ses recherches.
Pendant ce temps, la panique et l’effroi continuent de se répandre: Rod Mac Johnson, de l’Agence France Presse, relaie ainsi les déclarations du président sierra-léonais Ernest Bai Koroma, qui déclare: «L’essence même de notre nation est en jeu.» Une déclaration lancée à l’occasion, relate le journaliste, «d’une journée décrétée chômée pour combattre l’épidémie. Les commerces, bars et restaurants étaient fermés, les marchés et les rues désertes, à l’exception notamment des véhicules du Ministère de la santé, arborant des messages de prévention ou d’hygiène tels que: «Ebola est réel, ne mangez pas de viande de chauve-souris, ni de chauve-souris ou de fruits partiellement mangés par des animaux.» Des policiers en civil interrogeaient les rares passants sur leur destination et les renvoyaient chez eux. Les écoles sont fermées jusqu’à septembre»…
D’où ce que la Tribune de Genève qualifie d’autre danger: «la psychose internationale». Et de rappeler ce que le baron Peter Karel Piot, qui fut directeur exécutif de l’Onusida et grand spécialiste des maladies tropicales, déclare: «Il s’agit d’une infection qui nécessite un contact très proche.» Ce qui n’empêche pas Genève aéroport et HUG de se préparer au cas où. La Tribune de Genève révèle ainsi que ces derniers ont activé un groupe «précrise». Et que l’aéroport de Genève a déjà mis un avion en quarantaine.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a42bc504-1c78-11e4-8b39-5bee34cf2558/Selon_CNN_un_s%C3%A9rum_encore_exp%C3%A9rimental_viendrait_%C3%A0_bout_dEbola
médecine vendredi 13 juin 2014
Une molécule pour récupérer après un AVC
Les chercheurs ont montré comment il était possible d’induire la croissance de nouveaux nerfs dans la moelle épinière pour que l’animal puisse à nouveau commander les muscles fins de sa patte. Mieux, ils ont pu marquer directement chez l’animal les nouvelles fibres nerveuses suscitées par ce traitement dans la moelle épinière et les inactiver pour démontrer leur rôle déterminant dans la motricité retrouvée. «Ce résultat spectaculaire est inédit, poursuit Jean-Claude Baron, car dans ce cas extrême de paralysie, qui exclurait chez l’homme toute récupération de la motricité de la main, ils ont montré que des fibres nerveuses de l’autre hémisphère du cerveau ont pris le relais chez le rat dans sa moelle épinière pour récupérer toute la motricité de la patte.»
Face à un AVC, l’objectif des chercheurs est de pouvoir remédier aux dégâts causés par l’absence d’irrigation locale du cerveau, due le plus souvent à la présence d’un caillot. En Suisse, plus de 16 000 personnes sont frappées d’un AVC chaque année, chiffre qui ne peut qu’augmenter avec le vieillissement de la population. En Occident, c’est la première cause de handicap chez l’adulte et la troisième cause de mortalité après les maladies cardiovasculaires et les cancers. Un AVC entraîne le décès dans 20% des cas, et des séquelles motrices diverses dans les autres cas qui peuvent être très handicapantes comme le rappelle le site de l’association suisse Fragile. «Dans près de la moitié des cas, l’AVC affecte la main et les chances de récupérer sa motricité si précise sont très réduites», précise Jean-Claude Baron. Un seul traitement a fait ses preuves, l’injection dans le sang, moins de trois heures après l’AVC, d’une enzyme capable de dissoudre le caillot, ce qui suppose un dépistage très rapide et un transfert à l’hôpital le plus proche.
Très tôt, les chercheurs ont constaté que le système nerveux pouvait récupérer une partie des fonctions perdues. Mais dans le système nerveux central, cette plasticité cesse rapidement sous l’effet de plusieurs protéines inhibitrices présentes dans la myéline, une gaine isolante entourant les neurones. L’identification de ces protéines a offert la perspective, avec la possibilité de les bloquer, d’amplifier la plasticité nerveuse déclenchée par l’AVC. Dès la fin des années 1990, Martin Schwab et son équipe avait identifié Nogo-A, une protéine majeure pour cette inhibition. L’injection dans la moelle épinière partiellement sectionnée de rats d’un anticorps capable de neutraliser Nogo-A permet aux animaux de récupérer une partie de leur motricité.
Un effet comparable est obtenu lorsque le cortex moteur est lésé par les chercheurs pour mimer un AVC chez l’homme. Les chercheurs constatent que, sous l’effet facilitateur de l’anticorps, des fibres nerveuses indépendantes de la région du cerveau touchée prennent le relais pour innerver à nouveau les muscles. En 2013, à la suite d’une collaboration avec des chercheurs de l’Université de Fribourg, ce résultat a été reproduit chez le singe pour le membre supérieur et la main.
La récupération motrice restait cependant limitée, et c’est à ce stade que le nouveau travail publié dans Science apporte un progrès décisif. Après lésion de la région corticale responsable du mouvement de leur patte, les chercheurs ont injecté dans la moelle épinière l’anticorps neutralisant Nogo-A durant deux semaine,s puis soumis les rats à d’intenses répétitions de l’exercice de préhension qu’ils avaient appris. Les progrès au fil des jours ont alors été spectaculaires, et au bout de deux semaines, les animaux réussissait leur geste dans plus de 80% des fois, un taux de réussite qui chutait à moins de 40% chez les animaux n’ayant pas reçu l’anticorps. «Cette amélioration a été retrouvée pour deux exercices de préhension que les animaux ne connaissaient pas, preuve que les bénéfices du traitement ne se limitent pas aux gestes déjà appris», précise la première auteure de l’étude, Anna-Sophia Wahl.
Une telle performance est de bon augure pour envisager de réduire les séquelles dues à un AVC chez l’homme. Ces espoirs sont nourris par le fait que plusieurs anticorps contre Nogo-A ont montré leur absence d’effets indésirables chez l’homme. L’un d’eux, produit par la société GSK, fait déjà l’objet d’un essai clinique pour traiter la sclérose latérale amyotrophique. «Notre anticorps, produit par la société Novartis, est aussi en essai chez l’homme pour traiter la sclérose en plaques et des lésions de la moelle épinière» ajoute Anna-Sophia Wahl.
Cependant, un autre résultat obtenu dans cette étude doit inciter à la prudence. Le traitement stimulant la neurogenèse appliqué non pas avant, mais en même temps que la rééducation intensive, a aggravé les symptômes de la paralysie chez le rat. «La nécessité, dans ce nouveau protocole, d’attendre plusieurs semaines avant d’entamer la rééducation motrice va à l’encontre de ce qui est actuellement préconisé chez les patients, ce qui suggère qu’une transposition chez l’homme de ces résultats, où patients et lésions sont aussi beaucoup plus hétérogènes que dans ce modèle animal, sera délicate à mener», conclut Jean-Claude Baron.
http://letemps.ch/Page/Uuid/4415fd26-f246-11e3-a2d8-dc7d3196b5d7|1
Médecine vendredi 31 janvier 2014
Le renouveau de la stimulation cardiaque
L’idée de stimuler la contraction du cœur par des impulsions électriques ne date pas d’hier; déjà au début du XXe siècle, des essais avaient été réalisés avec des systèmes externes. Le premier modèle de stimulateur totalement implantable sera testé avec succès chez l’homme, en 1958. «Depuis, le principe n’a guère changé, souligne Pascal Defaye, responsable de l’Unité de rythmologie du CHU de Grenoble, qui a réalisé la première implantation du Nanostim. Le système est toujours composé d’un boîtier placé sous la peau ou le muscle, au niveau de la clavicule, et d’une ou deux sondes qui détectent l’activité électrique dans le cœur et transmettent les impulsions produites par le stimulateur.»
Les batteries actuelles permettent de laisser le stimulateur en place près de dix ans, mais il n’est pas rare que les sondes se détachent de leur site d’implantation ou dysfonctionnent. Or leur remplacement peut s’avérer complexe. «Pour relier le boîtier au cœur, les sondes passent par les veines, l’oreillette droite et la valvule tricuspide, explique Thierry Carrel, directeur de la clinique universitaire de chirurgie cardio-vasculaire de l’hôpital de l’Ile à Berne. Au fil du temps, il est fréquent que les sondes s’intègrent dans la paroi vasculaire, et les enlever sans endommager la veine n’est pas toujours aisé.» A tel point qu’il est parfois moins risqué de poser de nouvelles sondes sans enlever les anciennes. Un choix qui peut cependant aussi conduire à des complications. «Cela reste rare heureusement, mais nous avons chaque année l’un ou l’autre patient qu’il faut opérer à cœur ouvert pour enlever des sondes», précise Thierry Carrel.
Etonnant qu’il ait fallu attendre cinquante-cinq ans pour que le premier prototype sans électrodes voie le jour. «Nous ne sommes pas les premiers à y avoir pensé, sourit Pascal Defaye. Il y a déjà vingt ans, un article scientifique avait été publié sur le sujet. Mais le projet est resté au point mort faute de techniques suffisamment évoluées pour concrétiser l’idée.» C’est finalement une start-up californienne qui va développer le projet Nanostim, aujourd’hui commercialisé par un des leaders mondiaux des dispositifs implantables, St. Jude Medical. Mais il aura fallu une bonne dizaine d’années d’allers-retours entre ingénieurs et médecins pour parvenir à ce stimulateur d’un nouveau genre.
Le Nanostim, dix fois plus petit que les dispositifs classiques, n’est plus placé sur le thorax mais directement à l’intérieur du cœur. Le pacemaker en forme de bâtonnet est mis en place à la base du ventricule droit par un cathéter qui remonte le long de la veine fémorale. Une intervention d’une trentaine de minutes, dite «mini-invasive», et qui ne nécessite plus de créer de poche sur le thorax pour y loger le boîtier. «Pour certaines personnes, voir et sentir le pacemaker sous la peau ou le muscle était quelque chose de dérangeant; là au moins, il n’y a plus aucune trace du dispositif, ni de cicatrice», souligne Thierry Carrel.
Même avec ses batteries miniaturisées, le Nanostim devrait avoir une autonomie de 9 à 13 ans, selon la fréquence des impulsions délivrées. Un système a également été développé pour permettre d’aller récupérer le stimulateur. «Cette nouvelle technologie sans sonde peut paraître moins spectaculaire que le cœur artificiel greffé récemment en France par l’équipe d’Alain Carpentier, mais pour les praticiens elle est tout aussi importante, peut-être même plus», relève Thierry Carrel. Le chirurgien cardiaque n’hésite pas à avouer qu’il trouve ce dispositif très séduisamt: «Si les études confirment qu’il n’y a pas plus de complications avec le Nanostim qu’avec les stimulateurs conventionnels, ce système pourrait s’avérer révolutionnaire!»
Page précédente1 2 3 Page suivante http://letemps.ch/Page/Uuid/d9e3bfb6-89cb-11e3-a23f-f26c5d0f14c1/Le_renouveau_de_la_stimulation_cardiaque
Une génération de jeunes de droite se construit contre le mariage pour tous
Bertrand de Villèle, 21 ans, a été le premier à quitter, un peu groggy, le commissariat du XVIIIe arrondissement de Paris, lundi 15 avril, où il a passé quelque seize heures en garde à vue pour avoir tenté d’installer des tentes devant l’Assemblée nationale dans la nuit. «C’est la première fois qu’une loi me fait descendre dans la rue, avoue cet adhérent de l’UNI, une organisation étudiante de droite. Mais depuis novembre dernier, je n’ai raté aucune manifestation, tellement cette loi me révolte.» Il tremble toujours, une vingtaine de minutes après sa libération.
Rassemblement autour des réseaux sociaux
La plupart des jeunes sont alertés par SMS, via les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, ou encore sur les nombreux blogs dédiés. «Il y a des SMS dans tous les sens!» sourit Carol Ardent, candidat à l’agrégation de lettres, et responsable du blog Le Rouge et le Noir, suivi par des milliers d’internautes et qui revendique 45 rédacteurs. «On publie et relaie tous les principaux mots d’ordre, s’enorgueillit le jeune de 24 ans, cheveux déjà poivre et sel assortis à son col roulé. Il n’y a pas vraiment de leader, chacun passe l’information à son niveau.» Un avis partagé par Thibaud, 25 ans, qui travaille dans un cabinet de conseil. Son compte Twitter lui prend jusqu’à deux heures par jour: «Je relaie des articles, je réponds à des personnalités, je discute avec des personnes qui ont des points de vue opposés», raconte ce Lyonnais.
L’«espérance de vie en bonne santé» stagne en Europe
«Cela signifie que les années de vie supplémentaires sont vécues avec des limitations d’activité», explique Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l’Inserm, qui coordonne l’Action européenne conjointe sur les années de vie en bonne santé (EHLEIS) à la veille d’une réunion à Paris.
La France en tête de l’espérance de vie
La France reste la championne de «l’espérance de vie à 65 ans» (à savoir le nombre d’années à vivre pour une personne âgée de 65 ans). Le pays affiche 19,3 ans pour les hommes et 23,8 ans pour les femmes en 2011, contre 18 ans pour les hommes et 21,4 ans pour les femmes dans l’ensemble des pays de l’UE. La France fait partie des pays où l’espérance de vie à 65 ans a le plus augmenté: 1,8 an pour les femmes et 1,6 an pour les hommes entre 2005 et 2011.
Mais comme dans le reste de l’Europe, l’espérance de vie en bonne santé a stagné en France entre 2005 et 2011, surtout en ce qui concerne les femmes (+0,3 an, considéré comme «non significatif»), les hommes ayant pour leur part gagné 1,2 an, soit nettement plus que la moyenne européenne.
Des écarts importants en Europe
Des écarts importants pouvant atteindre plus de 10 ans subsistent entre les différents pays européens, selon des chiffres publiés en mars par Eurostat, l’office statistique de la Commission européenne. Les hommes lituaniens ont ainsi une espérance de vie à la naissance de 68 ans contre 79,9 ans pour leurs homologues suédois.
Des différences existent également en ce qui concerne l’espérance de vie en bonne santé qui va de 52 ans en Slovaquie pour les hommes qui naissent actuellement, à 71,1 ans en Suède (chez les femmes, les chiffres vont de 52 ans en Slovaquie à 70,7 ans à Malte).
A 65 ans, l’espérance de vie en bonne santé atteint encore 15 ans chez les femmes suédoises ou norvégiennes mais tombe à 9,9 ans chez les femmes françaises et à 9 chez les femmes espagnoles dont les espérances de vie globales font partie des plus élevées d’Europe.
«C’est probablement dû au fait que les pays nordiques privilégient l’autonomie et favorisent plus l’indépendance des individus alors que les pays du Sud réussissent à faire vivre leur population plus longtemps avec des incapacités ou des maladies chroniques», explique M. Robine.
Le cas le plus intéressant est celui du Danemark où l’espérance de vie à 65 ans chez les femmes est inférieure de près de 4 ans à celle des Françaises, alors que leur espérance de vie en bonne santé est supérieure de près de 3 ans.
Au chapitre des bonnes nouvelles, M. Robine cite un nouvel indicateur qui mesure les années de vie où les gens se perçoivent en bonne santé, qui a augmenté paradoxalement en Europe entre 2005 et 2011 (1,5 an pour les hommes et 1,6 an pour les femmes), alors même que le nombre des personnes vivant avec des incapacités ou des maladies chroniques augmentait.
«Les gens se sentent en meilleure santé, ce qui signifie une bonne gestion des problèmes de santé malgré la crise», relève-t-il.http://letemps.ch/Page/Uuid/b546a902-a74f-11e2-a4a8-c21a3316ea2a|0#.UW6lLkr2R-I
boisson mardi28 août 2012
Le bon créneau de l’eau de coco
Depuis peu, cette même boisson au puissant pouvoir évocateur trône sur les rayons des supermarchés et des commerces bio, sous la forme infiniment moins poétique de berlingots, voire de canettes ou petites bouteilles alu. CocoZona chez Coop depuis le mois de mai, Kulau ou Dr Antonio Martins chez Urbanbio, Pearl Royal chez Manor ou depuis juin, sous sa propre étiquette (BINA) par Migros.
Ces quelques marques – sur plusieurs dizaines apparues ces dernières années aux Etats-Unis – vantent toutes les mêmes qualités. Celles d’une boisson particulièrement désaltérante et drainante, peu ou pas sucrée, dénuée de gras, riche en potassium et en oligoéléments, idéale pour les sportifs et les consommateurs soucieux de leur ligne.
Nature ou mélangée à d’autres parfums: ananas, banane, cerisier de Virginie, grenade, açaï, l’eau de coco est vendue entre 5,85 francs et près de 15 francs le litre. Il s’agit bien du jus de coco, soit le liquide incolore issu du fruit vert, immature du cocotier – et non du lait de coco, ce liquide blanchâtre plus épais extrait de la pulpe du fruit mûr.
«Loco for coco», titrait le New York Post récemment. Autrement dit: raides dingues de ce breuvage – c’est ce que seraient les stars outre-Atlantique, nombreuses à en chanter les louanges… A commencer par Madonna, qui aurait investi 1,5 million de dollars dans la marque bio américaine Vita Coco, dont l’égérie est Rihanna. Dianna Agron, Jessica Alba, Stacy Keibler, mais aussi A-Rod, Gisele sont tous accros, poursuit en substance le journal. Et ce breuvage qui resta d’abord cantonné aux échoppes bio a désormais conquis toute la grande distribution et jusqu’aux petites épiceries de quartier.
Les chiffres avancés par les médias américains ont aussi de quoi secouer le cocotier de l’industrie agroalimentaire. L’an dernier, les ventes de cette eau précieuse auraient avoisiné 400 millions de dollars pour le seul marché des Etats-Unis. Zico, une des marques les plus populaires, affiche des résultats en hausse de 150% par an depuis sa création en 2006.
Comment se construit le mythe? A coup de paysages féeriques, de noms connus, tous miracles bienvenus, avérés ou supposés. On lit sur certains blogs et sites que l’eau de coco aurait notamment été utilisée à la place du sérum physiologique pour des perfusions à des soldats lors de la Deuxième Guerre mondiale, allez savoir…
Là-dessus, chacune des marques se tricote une identité adaptée à son public cible. Vita Coco, on l’a vu, à grand renfort de stars, là où son concurrent Zico mise sur l’image de sportifs pratiquant le triathlon, le surf ou le beach-volley et où Dr Antonio Martins entend conquérir les adeptes du yoga et le haut de gamme.
Anne-Christine Morard, diététicienne du sport à Genève, a découvert l’eau de coco par une de ses patientes américaines et trouve a priori plutôt intéressant son apport lors d’efforts sportifs. «La boisson que j’ai examinée contient deux fois moins de sucre que le jus de fruits ou le coca, pas de gras et présente de bonnes valeurs en minéraux. Reste à savoir comment se pratique le conditionnement: avec certains produits, la pasteurisation revient à détruire des nutriments, que l’industrie réinjecte par la suite…»
Une étude américaine récente menée par une association de consommateurs indique en outre que les bienfaits prêtés à certaines eaux de coco ont été grossis. Bénéfique pour la santé – le potassium est vanté dans la prévention de problèmes cardiaques, mais aussi pour aider à la digestion, aux fonctions musculaires et nerveuses, pour traiter la déshydratation et même la gueule de bois… – elle n’en est pas pour autant une panacée.
A-t-on exagéré les vertus scientifiquement avérées du jus de coco pour la santé? «Cela évoque de nombreux autres produits miracles, note Aline Clerc, responsable agriculture et alimentation à la Fédération romande des consommateurs, de l’aloe vera aux baies de goji, dans lesquelles on a découvert récemment des résidus de pesticides.» Et de discuter également des aspects écologiques de l’itinéraire de notre noix de coco. «Sur place, dans des pays chauds, cette boisson isotonique, dont la forte concentration en minéraux favorise la réhydratation, est très intéressante, estime Aline Clerc. Cela dit, transporter sur des milliers de kilomètres un produit qui pourrait aussi bien être produit chez nous, comme l’Isostar par exemple, est une aberration écologique. C’est aussi sensé que d’exporter de l’eau d’Evian vers les Etats-Unis.»
http://letemps.ch/Page/Uuid/6d62105e-f07f-11e1-9788-184183423f07/Le_bon_cr%C3%A9neau_de_leau_de_coco
santé mercredi16 mai 2012
Engagement suisse contre le paludisme
Le Muséum d’histoire naturelle de Genève consacre depuis hier une exposition à la maladie. Elle a été élaborée par le Swiss Malaria Group, qui réuni le TPH, la Direction du développement et de la coopération (DDC), des ONG, des universités, l’industrie pharmaceutique et les autres organismes actifs dans ce domaine. L’idée est aussi de documenter la bataille contre le paludisme et notamment toute la partie qui se livre en Suisse.
Le Temps: Comment se fait-il que la Suisse se soit particulièrement impliquée dans ce combat?
Marcel Tanner: Il y a toujours eu un lien avec les pays endémiques, à travers des émigrants ainsi que des missionnaires. Ces derniers ont notamment géré des hôpitaux dans des régions où ils étaient chaque jour confrontés à la malaria. D’autre part, l’industrie pharmaceutique s’est traditionnellement occupée de ce type de maladie infectieuse et négligée. Aujourd’hui encore, Roche est l’un des leaders mondiaux dans la production d’antipaludiques. Et c’est Novartis qui fabrique le Coartem, l’un des principaux traitements contre la maladie, dont 500 millions de doses ont été distribuées en Afrique et ailleurs au prix de revient, grâce au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
– C’est aussi à Bâle, dans les laboratoires Geigy, qu’est né en 1939 le DDT, interdit depuis, mais qui a permis de faire reculer drastiquement la malaria, notamment en Europe.
Il est intéressant de noter que ce sont les doses massives utilisées dans l’agriculture qui étaient dangereuses, pas celles que l’on sprayait sur les maisons pour lutter contre le paludisme. Aujourd’hui encore, une grande partie du travail sur les insecticides est réalisée à Bâle, chez Syngenta. La Suisse est impliquée à tous les niveaux: les médicaments, les insecticides, mais aussi l’engagement des institutions, comme la DDC. Tout cela a une influence sur la recherche. Ce n’est pas pour rien que des organisations comme Medicines for Malaria Venture et Drugs for Neglected Diseases Initiative sont basées à Genève. Il y a ici une cristallisation des compétences.
– Et sur le terrain, comment se concrétise cet engagement?
– En Tanzanie, par exemple, la DDC, la Fondation Novartis et le TPH collaborent avec le gouvernement tanzanien pour faciliter l’accès à des moustiquaires imprégnées, au diagnostic et aux traitements. Dans certaines régions, nous sommes parvenus à faire baisser la mortalité infantile de 30 à 40%.
– Vous déplorez toutefois un manque de participation de la Suisse aux organisations internationales comme le Fonds mondial. A titre de comparaison, en 2010, la Confédération ne lui a versé que 1 franc par personne alors que la France en versait 5,90.
– La DDC aime beaucoup les projets bilatéraux. Maintenant que nous avons adopté cette approche avec succès, il faut aussi encourager la prise de responsabilité internationale. Attention, je ne dis pas qu’il faut choisir entre l’une et l’autre: il faut une juste balance entre les deux approches.
– Des chercheurs suisses participent aussi à l’élaboration d’un vaccin contre la malaria.
– Il s’agit du vaccin RTS, S, le premier à atteindre la phase 3 des essais cliniques. Il fait actuellement l’objet d’un test dans onze centres de sept pays africains, auprès de 15 000 enfants. Il semble qu’il offre une protection de 55% contre la maladie. Si les résultats se confirment pour les accès de paludisme grave, comme la malaria cérébrale ou les anémies aiguës, il pourrait être enregistré d’ici à 2014 ou 2015. Bien sûr, un vaccin n’est pas une baguette magique qui fera disparaître la maladie, mais, combiné avec les autres outils, il peut beaucoup nous aider.
Engagement suisse: ensemble contre la malaria, du 15 mai au 9 septembre, Muséum d’histoire naturelle de Genève.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e2a7682c-9eb9-11e1-8a04-3f21f00605c0/Engagement_suisse_contre_le_paludisme
Un anticancéreux inverse rapidement Alzheimer chez des souris
Il s'agit d'une percée majeure dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer. Une équipe de chercheurs américains a découvert qu'un médicament contre le cancer restaurait rapidement les fonctions cérébrales normales de souris de laboratoire atteintes de l'équivalent d'Alzheimer. Cette avancée pourrait déboucher sur un traitement pour cette maladie incurable et dévastatrice, révèle une étude (sur abonnement) publiée dans Science, jeudi 9 février.
>> Voir la vidéo explicative de Science (sur abonnement)Tout juste soixante-douze heures après avoir commencé le traitement avec le bexarotène, les souris de laboratoire – génétiquement modifiées pour développer l'équivalent de la maladie d'Alzheimer – ont commencé à montrer des comportements normaux, expliquent les chercheurs à l'origine de cette étude.
UNE AVANCÉE "SANS PRÉCÉDENT"
Ces animaux ont ainsi retrouvé leur mémoire et leur sens de l'odorat, explique le Dr Daniel Wesson, professeur adjoint de neurosciences à la faculté de médecine Case Western à Cleveland (Ohio), coauteur de l'étude publiée dans la revue américaine Science datée du 10 février. Il note que la perte de l'odorat est souvent le premier signe de la maladie d'Alzheimer chez les humains.
Cette avancée est "sans précédent", juge Paige Cramer, un chercheur de la faculté de médecine Case Western qui a contribué à cette recherche : "Jusqu'alors le meilleur traitement existant chez des souris de laboratoire prenait plusieurs mois pour éliminer les plaques amyloïdes." "Ce médicament est efficace chez les souris et notre prochain objectif est de s'assurer qu'il agit de la même manière chez les humains", ajoute le Dr Gary Landreth, professeur de neurosciences dans cette même faculté et autre auteur de l'étude.
"Nous sommes encore au tout premier stade de nos efforts pour transformer cette découverte de recherche fondamentale en un traitement", note ce chercheur. Selon le Dr Wesson, l'équipe de recherche "espère obtenir les premiers résultats d'un essai clinique préliminaire d'ici l'année prochaine".http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/02/09/un-anticancereux-inverse-rapidement-alzheimer-chez-des-souris_1641488_3244.html
Un haut taux de cholestérol peut-il être sain?
Faut-il en déduire que les fameuses statines, médicament phare pour abaisser le cholestérol, ne devraient plus être prescrites en prévention à partir de 65 ans? L’avis de Nicolas Rodondi, médecin-chef de la Policlinique médicale de l’Hôpital de l’Ile à Berne.
Le Temps: Finalement, le cholestérol, ce n’est pas aussi mauvais qu’on le dit?
Nicolas Rodondi: L’étude rappelle surtout que le traitement doit tenir compte de l’âge du patient. Chez les personnes âgées, l’association entre cholestérol élevé et maladies cardiovasculaires est en effet plus faible que chez les plus jeunes. De plus, le risque cardiovasculaire diminue avec l’âge. Par contre, et des études bien plus larges l’ont démontré, chez les personnes plus jeunes, un cholestérol élevé est un facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires.
– Le mot d’ordre est toujours d’essayer de baisser le taux de cholestérol, y compris chez les plus de 65 ans. Faut-il changer les recommandations?
– Il faut toujours pondérer les recommandations en fonction de l’état de santé et de l’âge des patients. Si l’on suit les «guidelines» à la lettre, on risque de surtraiter les personnes âgées.
– L’étude, qui a eu un suivi de près de 14 ans, comprend des personnes âgées de 55 à 99 ans. Presque 100 ans, c’est un âge extraordinaire pour une étude de ce type?
Certainement. Malheureusement, la plupart des études de traitements médicamenteux écartent les personnes âgées, alors qu’avec le vieillissement de la population il y a de plus en plus de gens entre 70 et 80 ans. Or, dans la plupart des études sur le lien entre les maladies cardiovasculaires et le cholestérol concernant des personnes exemptes de problèmes cardiaques, les participants ont un âge maximum de 70 ans. L’âge peut monter jusqu’à 80 ans si l’étude concerne des personnes qui ont une maladie cardiovasculaire. Au-delà, il n’y a pas de données. Ce constat est d’ailleurs valable pour d’autres maladies. Cela pose un véritable problème en pratique clinique, et l’Union européenne a lancé un appel à projets pour qu’on implique plus de personnes âgées dans les études.
– Pourquoi les personnes âgées sont-elles exclues des études?
– Parce que l’industrie pharmaceutique craint des résultats négatifs. Si le médicament testé n’a pas d’effet sur les personnes plus âgées, l’étude sera moins positive. La crainte des effets secondaires, plus fréquents chez les seniors, entre aussi en ligne de compte.
– Pour revenir à l’étude, le cholestérol protège-t-il des maladies autres que cardiovasculaires à partir d’un certain âge?
– On ne peut pas dire cela. Par contre, certaines maladies, comme le cancer ou les maladies inflammatoires, baissent le taux de cholestérol. On s’est d’ailleurs demandé un temps si les personnes qui avaient un cholestérol bas couraient un plus grand risque de cancer. Ou si les médicaments contre le cholestérol pouvaient favoriser le cancer. Mais cela a été clarifié depuis: en fait, les cancers abaissent le taux de cholestérol, sans que ce dernier soit lié à un risque de cancer.
*«Journal of American Geriatrics Society», vol. 59,
issue 10, October 2011.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/30e1b190-1225-11e1-96f5-6fd02ec0c9b3/Un_haut_taux_de_cholest%C3%A9rol_peut-il_%C3%AAtre_sain
Un nouvel anticoagulant réduit la mortalité en cas d'infarctus
Un espoir pour les patients souffrant de maladies cardiovasculaires. Les personnes hospitalisées pour un infarctus ou de fortes douleurs à la poitrine ont un risque de rechute ou de mortalité nettement réduit avec un nouvel anticoagulant, le Xarelto, des laboratoires Johnson & Johnson et Bayer, selon les résultats d'un vaste essai clinique publiés dimanche 13 novembre.
Le Xarelto – dont la molécule active est le rivaroxaban – est administré oralement en combinaison avec un anticoagulant standard. D'après les auteurs de cette étude parue dans la version en ligne de la revue médicale américaine New England Journal of Medicine, le Xarelto aurait néanmoins un inconvénient : il entraînerait davantage de risques d'hémorragie importante que les autres traitements visant à rendre le sang plus fluide. Les résultats ont été présentés à la conférence annuelle de l'American Heart Association réunie ce week-end à Orlando en Floride.Les patients traités avec du Xarelto ont vu le risque de succomber à un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC) réduit de 16 % comparativement à ceux ayant pris un placebo. Le risque de mortalité de toutes causes a diminué de plus de 30 % avec le Xarelto, un inhibiteur de la coagulation du sang. Il a aussi permis de réduire de 31 % le risque de formation de caillot avec un stent (sorte de ressort métallique placé à l'intérieur d'une artère pour la maintenir ouverte et assurer la circulation du sang) comparé au groupe témoin.
RISQUE ACCRU D'HÉMORRAGIE INTERNE
Les auteurs de l'étude ont aussi constaté un risque accru d'hémorragie interne sérieuse avec cet anticoagulant, mais il n'y a eu aucun cas mortel. "Malgré les efforts déployés jusque-là pour traiter les personnes venant de subir un infarctus ou souffrant d'angine de poitrine aiguë, ces patients voyaient leur risque de subir une nouvelle crise cardiaque, une attaque cérébrale ou de décéder dans les douze mois, augmenter d'au moins 10 %", souligne le Dr Michael Gibson, de la faculté de médecine de l'université Harvard et principal chercheur chargé de cette partie de l'essai clinique sur le Xarelto.
"Nous savons que l'organisme des personnes qui font un infarctus ou souffrent d'angine de poitrine instable produit trop de thrombine, un enzyme qui forme les caillots sanguins. Nous avons étudié si, en réduisant la production de cet enzyme avec le rivaroxaban, on pouvait aussi réduire le risque de mortalité, d'accident vasculaire cérébral et d'infarctus", explique ce médecin.
Un autre anticoagulant, le Vorapaxar, du laboratoire américain Merck, n'a montré aucune efficacité en combinaison avec un autre anticoagulant standard pour réduire le risque de mortalité ou de rechute chez ce type de patient. Les résultats de l'essai clinique de phase 3, également présentés dimanche, n'ont révélé aucune différence statistique notable dans le risque d'un nouvel accident cardio-vasculaire et de décès comparativement au groupe traité avec un placebo. Menée avec 13 000 patients de différents pays, l'étude montre aussi que le Vorapaxar accroît le risque d'hémorragie interne grave.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/14/un-nouvel-anticoagulant-reduit-la-mortalite-et-la-rechute-en-cas-d-infarctus_1603199_3244.html
Un bon détartrage des dents réduit le risque de crise cardio-vasculaire
Un détartrage et nettoyage régulier des dents par un dentiste ne procurent pas seulement un sourire éclatant mais réduiraient aussi le risque de crise cardiaque et d'attaque cérébrale, selon une étude dévoilée dimanche. Selon cette recherche, menée sur plus de 100 000 personnes par des cardiologues taiwanais, les personnes qui se font nettoyer et détartrer les dents par un dentiste diminuent leur risque d'attaque cardiaque et cérébrale de 24 % et de 13 % respectivement, comparativement à des personnes qui n'ont jamais reçu ces soins dentaires.
Les participants à cette étude ont été suivis pendant sept ans en moyenne, précisent les auteurs, qui ont présenté leur étude à la conférence annuelle de l'American Heart Association réunie ce week-end à Orlando. Les médecins considèrent un détartrage des dents fréquent s'il est pratiqué au moins deux fois ou plus en deux ans. L'étude comprenait plus de 51 000 adultes qui avaient subi au moins un détartrage dentaire partiel ou complet comparativement à un groupe témoin similaire quant à la distribution des hommes et des femmes et qui, eux, n'avaient jamais reçu de nettoyage de dents. Aucun des participants à cette étude n'avait été victime d'une crise cardiaque ou d'une attaque cérébrale au début de cette recherche, précisent les auteurs.Une autre étude suédoise ayant porté sur près de 8 000 participants, présentée également à Orlando dimanche, montre également que les maladies des gencives sont de bons indicateurs des risques cardio-vasculaires et d'attaque cérébrale. Ainsi les personnes comptant moins de 21 dents sur le nombre normal de 32, avaient dans cette recherche un accroissement de 69 % du risque d'attaque cardiaque par rapport à ceux qui avaient le plus de dents.
Les participants avec le nombre le plus élevé de poches péridontales, une infection de la gencive autour de la dent, ont vu leur risque de maladies cardio-vasculaires grimper de 53 % comparativement à ceux avec le moins de ces infections. Les participants avec le plus petit nombre de dents ont vu leur risque d'insuffisance cardiaque multiplié par 2, 5. Enfin, les sujets de l'étude dont le nombre de saignements de gencives était le plus fréquents avaient un risque d'attaque cérébrale multiplié par 2,1 comparé à ceux qui en avaient le moins. Cette recherche a surtout été conduite par le Dr Anders Holmlund, un chirurgien dentiste.
Burkina Faso / Santé publique & Coopération Nord-Sud : Messes basses autour du Centre médical de Natenga !
Construit et équipé à hauteur de quarante trois millions deux cent trente mille (43.230 000 F. Cfa) selon le plan type du ministère burkinabé de la Santé, le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Natenga doit être inauguré le samedi 26 novembre 2011 par le ministre de la Santé, le Pr Adama Traoré. Ce beau joyau d’une superficie de quatre hectares est le fruit de la juteuse coopération entre la Belge Elisabeth Emmaneel et un ressortissant de Natenga, Michel Sandwidi, hôtelier de son état, par ailleurs Président de l’Amicale des Ressortissants du Village de Natenga (Pouytenga) et Secrétaire aux activités socioculturelles de l’Association pour le Développement de la Commune de Pouytenga (ADCP). Genèse fort enrichissante d’une coopération émaillée d’embûches et de croques-en-jambes de tous ordres entre une population et une samaritaine. Une coopération somme toute exemplaire. Pour la valeur d’exemple …
Michel Sandwidi est employé à l’Hôtel Mercure Silmandé de Ouagadougou. C’est là qu’un soir de l’an de grâce 2006, il surprend une conversation entre des Burkinabé et des Européens. A l’ordre du jour : un projet de construction de dispensaire dans une localité burkinabé. Il approche ces samaritains et les supplie d’inscrire son village sur la liste d’attente des futurs bénéficiaires d’infrastructures sanitaires du genre. Ce que, contre toute attente, ces derniers acceptent très gentiment ! Un an plus tard, Elisabeth Emmaneel joint l’acte à la parole en informant Michel Sandwidi que le village de Natenga figure désormais en tête de liste des tout prochains bénéficiaires. Et qu’il dispose d’une semaine pour lui notifier par retour de courrier son accord de principe. Soixante-douze heures avant l’expiration dudit délai et sur recommandation express de la donatrice, Michel Sandwidi recrute une entreprise locale pour faire la reconnaissance du site à Natenga et démarrer immédiatement les travaux d’implantation. Auparavant, il rencontre le Chef du village de Pouytenga résidant à Natenga. Il lui explique les démarches discrètes qu’il avait entreprises un an plus tôt auprès des Belges en vue d’obtenir de l’aide, lesquels viennent d’accéder à sa requête, en lui enjoignant toutefois de trouver rapidement un site approprié pour la construction d’un Centre Médical et d’un forage au profit des populations locales. Aux notables coutumiers - qui lui rétrocèdent gracieusement un vaste site de quatre hectares - il demande d’être son interprète auprès du bourgmestre de la ville pour lui demander d’autoriser et de faciliter l’implantation de ce projet sur le territoire communal.
«Ces futurs locaux serviront de nid aux chauves-souris !»
Tout semble bien huilé jusqu’au jour où le Maire le fait appeler pour l’informer que n’ayant jamais été officiellement saisi d’un tel projet, il n’avait pas sa caution ! Très surpris, Michel Sandwidi lui explique calmement que compte tenu de ses nombreuses occupations, le Chef du village avait promis de le faire à sa place et devait être certainement en route. Quelques semaines plus tard, la donatrice, Elisabeth Emmaneel arrivée de la Belgique et Michel sollicitent plusieurs entrevues avec le Maire. Celui-ci finit par accepter de les recevoir à son domicile sis à Wemtenga, Secteur 29 de Ouagadougou. Après les avoir gentiment écoutés, il leur dit clairement être opposé à la finalisation des travaux de construction du CSPS dans sa Commune. Il les avertit que s’ils persistaient, «ces futurs locaux serviront de nid aux chauves-souris», en tout cas aussi longtemps qu’il sera le Maire de Pouytenga ! Mais la donatrice, le promoteur, le Chef de Pouytenga, les notables, les propriétaires terriens et la population refusent de baisser les bras. Mieux, ils multiplient les rencontres et les échanges afin que le projet aboutisse vite et dans les conditions les meilleures. Finalement, la Mairie accepte de mettre de l’eau dans son vin en suggérant à Michel Sandwidi, au cas où il tient à finaliser son projet, d’opter pour l’une des solutions suivantes :
1. le paiement intégral, contre quittance, de la somme de Cent cinquante mille (150.000 F. CFA) l’hectare, soit le montant total de Six cents mille (600.000 F. Cfa) pour les 4 hectares de superficie qui lui ont été attribués par le Chef du village. Dans ce cas, précise-t-elle, il doit, en sa qualité de maître d’œuvre du projet, être présent sur le chantier 24 H sur 24 afin de poursuivre tous les travaux !
2. le paiement intégral, contre quittance, de la somme de Cent quatre vingts mille (180.000 F. CFA) l’hectare, soit le montant total de Sept cent vingt mille (720.000 F. Cfa) pour les 4 hectares. Dans ce cas, le promoteur reste libre de ne pas effectuer les déplacements de Pouytenga, la plus-value de trente mille (30.000 F. Cfa) par hectare pouvant servir à désintéresser les agents chargés du suivi-évaluation des travaux.
Ayant bien assimilé la leçon, Michel Sandwidi fait contre mauvaise fortune bon cœur en choisissant la deuxième formule de règlement (720.000 F. Cfa). Il exige toutefois que les Services municipaux établissent la facture en son nom, que les bâtiments soient considérés comme étant la propriété exclusive de l’Administration Publique et que les populations locales en soient les bénéficiaires exclusifs, entendu que c’est en leur nom et en leur faveur qu’il a entrepris toutes les négociations et obtenu cette aide. Puis, vu la tournure prise par les événements, il s’en ouvre à un fils de la Commune, cadre à la Direction Générale de la Coopération (Dgcop). Objectif : bénéficier de sa très longue et riche expérience en matière de gestion des projets de développement au sein de l’appareil d’Etat. L’intéressé dit accepter de l’aider de bon cœur. Au cours d’un de ses voyages en Belgique, Michel Sandwidi le fait donc recevoir en grandes pompes par la donatrice, Elisabeth Emmaneel et son époux. Mais, malgré les nombreux garde-fous dont Michel s’entoure pour faire aboutir rapidement le projet, les difficultés et les croques-en-jambes ne manquent pas. Ainsi, trois demandes d’autorisation de construction du CSPS adressées au Ministre de la Santé s’évanouissent très bizarrement dans la nature. Comme si elles n’avaient jamais été enregistrées, on n’en trouve aucune trace dans les archives de l’Administration locale ! La première ne quitte jamais la Commune de Pouytenga. La deuxième disparaît dans les locaux du CMA (Centre Médical avec Antenne chirurgicale) tandis que la troisième reste quasiment introuvable au niveau du Gouvernorat du Centre-Est ! Heureusement, une quatrième demande signée de la main de la donatrice, Élisabeth Emmaneel et introduite auprès du secrétariat du Ministère de la Santé porte ses fruits. N’empêche : le promoteur et la donatrice ne sont pas au bout de leurs peines. Loin s’en faut ! En effet, tous les matériels médicaux conteneurisés qui sont acheminés au Burkina Faso sous forme de dons sont strictement assujettis aux droits et taxes de douane.
A la lettre sans numéro, le ministre répond avec prudence…
A l’issue d’un satisfaisant tour d’horizon des travaux déjà réalisés au mois de juin 2011, décision est prise d’organiser la cérémonie d’inauguration du CSPS le samedi 26 Novembre 2011 sous la présidence du ministre de la Santé. Ce, compte tenu du calendrier des différents donateurs d’une part et de l’autre, dans le souci d’éviter que les chauves-souris ne s’établissent durablement dans les locaux. François Oubida est mandaté à cet effet pour adresser la correspondance au Ministre de la Santé. Le courrier est rédigé et expédié le 14 septembre 2011.
Sitôt informés de la date du 26 novembre, la donatrice, sa famille ainsi que divers sponsors s’organisent, préparent leur voyage au pays des hommes intègres en s’achetant des billets d’avion et en réservant des places auprès des compagnies de voyage. Mais, surprise : le courrier adressé au ministre de la Santé reste introuvable. En tout cas, on n’en trouve aucune trace dans les archives dudit Ministère. D’où cette légitime question : cette lettre a-t-elle été enregistrée avant d’être acheminée au ministre ? Si, oui, pourquoi ne comporte-t-elle aucun numéro ? Par ailleurs, pourquoi le Maire de Pouytenga n’a-t-il été ni informé ni ampliateur de cet important courrier alors que la cérémonie de réception des ouvrages doit être organisée dans sa Commune ? La donatrice – qui fait expressément le déplacement de Ouagadougou - s’en rend tout simplement compte en cherchant vainement à se procurer une copie de la demande d’autorisation officielle y afférente. Rencontré, François Oubida reconnaît d’emblée avoir commis une faute en n’informant pas le Maire de Pouytenga. Il remet au promoteur et à la donatrice une lettre du Ministre de la Santé datée du 30 Septembre 2011 par laquelle le Pr Adama Traoré répond à celle de Michel Sandwidi datée du 14 septembre. Il y félicite et encourage au passage tous les acteurs (populations, autorités administratives et sanitaires locales) pour les investissements déjà faits sur le site. Mais il reste prudent quant à la date du 26 Novembre 2011 proposée pour l’organisation de la cérémonie sous sa présidence. Ce sont là, écrit-il, des perspectives qui seront examinées ultérieurement, après l’achèvement des travaux.Quel est le contenu de la lettre du 14 Septembre 2011 vu que visiblement le ministre observe une très grande prudence quand bien même les travaux ont déjà été réalisés à plus de 90% ? That is the question !
Comme si cela ne suffisait pas, voilà ce fils de Pouytenga, piqué par on ne sait quelle mouche, qui tente de discréditer le promoteur auprès de la donatrice en affirmant sans la moindre preuve «qu’aux dires des villageois, ce dernier roule désormais en Mercedes grâce à ce projet !» Une accusation battue en brèche séance tenante par la donatrice elle-même qui reconnaît que «dans le cadre de ce projet tous les virements faits au nom et dans le compte bancaire de Michel Sandwidi ont été correctement gérés.»
Il n’en fallait pas plus pour que Michel Sandwidi cherche à savoir jusqu’aujourd’hui qui a pu, au niveau de Pouytenga, débiter de telles insanités pour le moins saugrenues, quand on sait surtout qu’il change régulièrement de voitures depuis plus d’une dizaine d’années avec l’argent gagné à la sueur de son front ? S’agirait-il de politiciens en mal d’inspiration, de petits jaloux endimanchés, de quelques éléments isolés intoxiqués par de sinistres individus on ne peut plus abonnés à la médisance facile et gratuite ? En attendant des réponses à toutes ces questions, mystère et boule de gomme ! Et c’est la mort dans l’âme que la donatrice regagne son pays ce 19 Octobre 2011. Pourtant, elle a remué ciel et terre pour collecter les fonds nécessaires à l’aboutissement du projet. En effet, outre les recettes tirées d’un concert et d’un récital organisés sur place en Belgique, elle a âprement négocié et bénéficié du soutien financier de sa famille et de ses amis : le ministre belge des Affaires Etrangères, K. De Guekl, la municipalité de Waasmunster, des médecins, des avocats, des industriels, les Lions’ Clubs de Waasmunster, de Lokeren et de Sint-Niklaas. Aujourd’hui encore, Elisabeth Emmaneel continue, comme les populations de Pouytenga du reste, de se demander si la remise officielle des bâtiments déjà réalisés sur le site aura bel et bien lieu à la date du 26 Novembre prochain sous la présidence du ministre de la Santé ! La balle, comme on le voit aisément, est désormais dans le camp du gouvernement burkinabé dont l’appui aux braves populations de Natenga permettra de démêler les écheveaux. Affaire à suivre de très près !...
Une correspondance de
Travail des femmes : la clé d'une fécondité élevée
La fécondité a nettement baissé dans tous les pays de l'OCDE depuis 1960. Néanmoins, note une étude de l'Ined [1], ce taux a recommencé à augmenter dans la majorité de ces pays depuis 1995, passant en moyenne de 1,69 enfant par femme cette année-là à 1,71 en 2008.
La hausse a été particulièrement marquée en France, en Espagne, en Belgique, aux Etats-Unis et en Irlande. Or, ces pays sont aussi ceux où les taux d'emploi féminins sont les plus élevés, du fait de politiques favorisant le travail des femmes : aides financières, création de structures de garde de jeunes enfants, etc. Conclusion : " la possibilité pour [les femmes] de concilier travail et famille apparaît comme un facteur clé du rebond de la fécondité ", notent les auteurs de l'étude.
Alternatives Economiques n° 307 - novembre 2011
Santé jeudi18 août 2011
La caféine aurait des vertus contre le cancer de la peau
Des chercheurs de l’Université de l’Etat de Washington, qui publient leurs résultats dans la revue PNAS du 15 août, ont modifié génétiquement des souris pour réduire dans leur peau la fonction de la protéine ATR. Cette enzyme joue un rôle clé pour favoriser la multiplication dangereuse des cellules de la peau endommagées par les rayons UV.
Des recherches avaient déjà montré que la caféine inhibait l’ATR. Dans cette étude, cette enzyme a été artificiellement neutralisée; ce faisant, l’ATR ne pouvant plus permettre aux cellules dont l’ADN était abîmé ou devenues malignes de proliférer, l’on accentue la destruction de ces dernières.
Ces résultats indiquent donc que les effets protecteurs de la caféine contre les rayons UV s’expliquent probablement par la neutralisation d’une enzyme durant le stade précancéreux, avant que la tumeur de la peau ne se développe totalement. Cette découverte pourrait, à terme, permettre de mieux lutter contre le cancer de la peau, le plus fréquent sur la planète, même si la plupart ne sont pas des mélanomes (forme la plus grave) et sont très souvent curables si le diagnostic est effectué assez tôt
«Il n’y a pas de doute que cette recherche très pointue aboutit à des perspectives importantes tant en matière de prévention des cancers que comme solution potentielle pour soigner les cancers déclarés», jauge le professeur Pierre Vereecken, chef du service de dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, à Bruxelles. «Mais la vulnérabilité des gens est très variable selon le type de peau, que l’on classe en six types différents. Il est donc peu vraisemblable de développer un outil préventif à base de caféine pour la population générale. La prévention primaire du cancer de la peau doit avant tout reposer sur la réduction de l’exposition solaire. Mais l’application locale préventive de la caféine, si son utilité est confirmée, est plus intéressante chez les patients à risque de développer un carcinome cutané. Comme les patients présentant un dommage photo-induit important, ou ceux ayant séjourné en zone ensoleillée pour des périodes prolongées. Ou les patients avec une immunosuppression dans le cadre d’une maladie ou d’une greffe d’organe.»
La caféine pourrait aussi servir de médicament: «Son développement serait particulièrement intéressant puisque celui-ci se rajouterait à un arsenal de traitements non chirurgicaux des carcinomes, qui s’étoffe depuis quelques années, comme l’emploi de l’imiquimod, une molécule stimulant l’immunité contre les cellules tumorales. Mais le développement d’un tel outil impose sans doute encore des années de développement et de tests.»Solution ciblée à développer Mais sous quelle forme utiliser la caféine? En l’ingérant? En l’appliquant sur la peau, comme le préconisent les chercheurs? Et en quelles quantités? «Il n’y a pas de doute que cette recherche très pointue aboutit à des perspectives importantes tant en matière de prévention des cancers que comme solution potentielle pour soigner les cancers déclarés», jauge le professeur Pierre Vereecken, chef du service de dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, à Bruxelles. «Mais la vulnérabilité des gens est très variable selon le type de peau, que l’on classe en six types différents. Il est donc peu vraisemblable de développer un outil préventif à base de caféine pour la population générale. La prévention primaire du cancer de la peau doit avant tout reposer sur la réduction de l’exposition solaire. Mais l’application locale préventive de la caféine, si son utilité est confirmée, est plus intéressante chez les patients à risque de développer un carcinome cutané. Comme les patients présentant un dommage photo-induit important, ou ceux ayant séjourné en zone ensoleillée pour des périodes prolongées. Ou les patients avec une immunosuppression dans le cadre d’une maladie ou d’une greffe d’organe.» La caféine pourrait aussi servir de médicament: «Son développement serait particulièrement intéressant puisque celui-ci se rajouterait à un arsenal de traitements non chirurgicaux des carcinomes, qui s’étoffe depuis quelques années, comme l’emploi de l’imiquimod, une molécule stimulant l’immunité contre les cellules tumorales. Mais le développement d’un tel outil impose sans doute encore des années de développement et de tests.»
Si c'est bon pour le moral, c'est bon pour le cœur
Encore faut-il le consommer avec modération. A l'excès, cette friandise peut favoriser la prise de poids et le diabète. Pour pallier ces effets, les chercheurs suggèrent de développer la production de chocolats ordinaires moins gras et moins sucrés. Mais ils ne détiennent aucune donnée précise sur la quantité de chocolat à consommer pour parvenir à ce bénéfice cardiovasculaire.
Un style de vie et un régime alimentaire adéquats restent les meilleurs moyens de prévention des maladies cardiaques, qui selon l'Organisation mondiale de la santé devrait tuer 23,6 millions de personnes en 2030, soit six millions de plus qu'aujourd'hui.
RIRE, PÉDALER, NE PAS TROP TRAVAILLER
D'autres petits plaisirs de la vie participent également de ce mode de vie sain. Rire régulièrement par exemple. Des chercheurs de l'école de médecine de Baltimore (Etats-Unis) avaient constaté il y a une dizaine d'années que les personnes souffrant d'un problème cardiaque avaient moins le sens de l'humour. Ils ont voulu établir si rire pouvait affecter directement la fonction vasculaire, largement déterminée par l'état de la membrane qui tapisse les vaisseaux.
Présentant à des volontaires des passages d'un film grave – Il faut sauver le soldat Ryan –, ils ont constaté que cela provoquait chez eux un resserrement des parois des vaisseaux. En revanche, s'ils regardaient un film drôle les faisant rire, il y avait expansion des parois.
Limiter les risques de maladies cardiaques, c'est aussi améliorer les conditions de travail. Selon une étude de Tea Lallukka, de l'université d'Helsinki, un emploi "à haut niveau de stress", avec "des exigences fortes et un contrôle limité sur la manière d'y répondre" est à risque pour la santé cardiaque. Et plus encore si cela est associé à de longues heures au travail. Elle note que ceux qui travaillent sont en général en meilleure santé que les chômeurs, sauf s'ils sont soumis à de fortes demandes et à des pressions excessives, durant de longues périodes.
Encore un effort pour garder son cœur en forme : faire du vélo, et pédaler fort. Selon une étude conduite par le cardiologue danois Peter Schnohr, les hommes au franc coup de pédale survivent 5,3 années de plus que les cyclistes les moins énergiques.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/08/30/si-c-est-bon-pour-le-moral-c-est-bon-pour-le-c-ur_1565141_3244.html
SOLUTION – Café contre déprime
Le rituel est immuable : un bol de café accompagne le petit-déjeuner. Puis un autre, à la machine, peut-être moins fort et moins goûteux, rassemble les collègues dans la matinée. Un expresso conclut le déjeuner. Un dernier petit noir, peut-être, dans l'après-midi ravive une attention engourdie. Ces habitudes machinales seraient en fait de vrais actes thérapeutiques. Une énième étude sur les bienfaits du café, révélée par la BBC expose en effet le possible lien de causalité entre la consommation de caféine et un faible risque de dépression chez les femmes.
"Les raisons de cet effet ne sont pas très claires mais les auteurs suppposent que la caféine contenue dans le café joue sur la chimie du cerveau. Le café décaféiné n'a pas le même effet", souligne le site d'information.
Les scientifiques nuancent cependant : il est trop tôt pour recommander aux femmes de boire davantage de café pour doper leur humeur. "Trop de café peut aussi augmenter l'anxiété", note également l'article.
Les conclusions de l'étude sont pourtant limpides : sur 50 000 femmes suivies pendant dix ans, 2 600 ont développé des dépressions et la plupart d'entre elles consommaient peu ou pas du tout de café. "Les femmes qui consommaient quatre tassses de café voire plus diminuaient [leur risque de dépression] de 20 %", pointe la BBC.
Ces recherches corroborent le travail scientifique mené sur le faible taux de suicide parmi les consommateurs de café. Mais cette corrélation peut également être expliquée par ce paramètre : les personnes déprimées peuvent tendre à boire moins de café parce que l'un des symptômes de la dépression est un sommeil agité, ce qui peut être exacerbé par la caféine, note la BBC.
Publié le vendredi 5 aot 2011 | Ambassade des USA
© Autre presse par Ambassade des USA
Education nationale: De nouveaux bénéficiaires de la bourse Fulbright d’études s`envolent pour les Etats-unis |
Ce sont :
- Docteur Danielle Flinle Biemi, titulaire d’un doctorat d’Etat obtenu en 2005 à la faculté de médecine de l’Université d’Abidjan Cocody. Elle est actuellement médecin généraliste au service des urgences pédiatriques de la Maternité Thérèse Houphouet-Boigny d’Abidjan.
Dr. Biemi participera à un programme de Master en Sciences de la Santé avec une spécialisation en nutrition, à l’Ecole des Professions de Santé et des Sciences Humaines du Département de Nutrition de l’Université d’Etat de Georgie à Atlanta,
- Docteur Damus Paquin Kouassi, titulaire d’un doctorat d’Etat obtenu en 2006 à la faculté de médecine de l’Université de Bouaké. Il est actuellement médecin au Point Focal de Médecine de Catastrophes de l’Institut National d’Hygiène Publique. Dr. Kouassi participera à un programme de Master en Santé Publique à l’Ecole Steinhardt pour la Culture, l’Education et le Développement Humain de l’Université de New York,
- Monsieur Isaac Kouamé Yao, titulaire d’un diplôme d’Ingénieur en Pétrole obtenu en 2010 à l’Institut des Technologies d’Abidjan. Il effectue actuellement un stage à la compagnie pétrolière AFREN. Monsieur Yao part à l’Ecole Supérieure de l’Université de Technologie du Michigan, à Houghton pour préparer un Master en Economie Appliquée aux Ressources Naturelles.
La bourse Fulbright, est le programme phare d'échange international du Gouvernement des États-Unis, conçu pour promouvoir la compréhension mutuelle entre le peuple des États-Unis et ceux des autres pays. La bourse Fulbright offre aux participants — choisis pour leur mérite académique et leur potentiel de leadership — l’opportunité d'étudier, d’enseigner ou d’effectuer des recherches, d’échanger des idées et de contribuer à trouver des solutions aux préoccupations internationales communes. Environ 310 000 « Fulbrighters » ont participé au programme depuis sa création, il y a plus de soixante ans. Le programme Fulbright attribue environ 8 000 bourses chaque année.
L’Université d’Etat de Georgie d’Atlanta est une des plus grandes universités urbaines de recherche. Plus de 40 000 étudiants en provenance de tous les Etats-Unis et de 160 pays du monde viennent y préparer des diplômes. Elle dispose de 52 formations de premier cycle et de cycles supérieures dans plus de 250 programmes d’études. Atlanta est la capitale de l’Etat de Georgie où se sont déroulés les jeux olympiques d’été de 1996.
L’Unité universitaire Steinhardt de Culture, éducation et développement humain de l'Université de New York a été fondée en 1890 et est situé au coeur de Greenwich Village dans la ville de New York. Elle dispose d’environ 20 programmes de formations de premier cycle et 40 programmes de Masters dans divers domaines ; notamment la psychologie appliquée, la formation des enseignants, la santé, les études des media, la musique et les professions musicales. L’université accueille environ 6400 étudiants chaque année.
Fondée en 1885, Michigan Tech offre plus de 120 programmes en arts, sciences humaines et sciences sociales, Business et économie, informatique, ingénierie, foresterie et sciences de l'environnement, sciences naturelles et physiques ainsi qu’en technologie. Michigan Tech accueille environ 7 000 étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs en provenance des Etats-Unis et de divers pays monde. Houghton est une ville de 7 000 habitants située dans la péninsule nord de l’Etat du Michigan avec une moyenne de 528 centimètres de neige en hiver.
http://news.abidjan.net/h/406839.html
Santé/Le café, un produit méconnu
© Reuters
Un planteur ramassant les grains de café, dans une plantation de café et de cacao, à Divo. |
T.Yhttp://news.abidjan.net/h/424876.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire