Une rémission durable du diabète de type 2, c’est possible
Le diabète de type 2, maladie potentiellement réversible, est
en constante augmentation. L’Ensemble hospitalier de La Côte a lancé un
programme innovant visant la rémission de cette pathologie, voire à
terme sa guérison, en s’appuyant sur des changements de style de vie
Surpoids, sédentarité, alimentation déséquilibrée ou excessive:
combinés, ces trois facteurs peuvent conduire à l’apparition d’un
diabète de type 2, une pathologie en constante progression, y compris
chez les personnes de moins de 50 ans, et dont on estime qu’elle
pourrait toucher jusqu’à 783 millions de personnes dans le monde en
2045. En Suisse, ce sont près de 460 000 patients qui, aujourd’hui, sont
concernés par cette maladie.
Baptisé R2D2,
un programme pilote unique en Suisse visant le recul et la rémission du
diabète de type 2 a été lancé début mai par l’Ensemble hospitalier de
La Côte (EHC), avec un message fort: certains patients peuvent bel et
bien guérir du diabète. La guérison étant définie comme une rémission
complète et prolongée, soit cinq années de glycémies normalisées sans
traitement.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit rappel: le
diabète de type 2 se caractérise par une concentration trop élevée et
durable de glucose dans le sang, ce que l’on appelle l’hyperglycémie.
Celle-ci provient d’une baisse de la sensibilité des cellules (plus
particulièrement celles du foie, des muscles et du tissu adipeux) à
l’insuline, une hormone libérée par le pancréas permettant de faciliter
la pénétration du glucose dans les cellules. Pour répondre à la demande
accrue en insuline résultant de cette insensibilité, le pancréas va
augmenter sa production d’hormone, jusqu’à l’épuisement. La production
d’insuline devenant insuffisante, le glucose s’accumule dans le sang et
le diabète fait alors son apparition.
Prise en charge précoce du diabète
«Classiquement, on nous apprend, lors de nos études de médecine, que
le diabète est une maladie qui ne cesse de progresser, nécessitant une
augmentation constante des traitements médicamenteux, explique Sophie
Comte-Perret, médecin-cheffe au Centre d’endocrinologie et diabétologie
de l’EHC. Mais si on prend en charge la situation suffisamment
précocement, il est souvent possible de supprimer ou de ralentir la
progression du diabète de type 2, même sans médicament.»
Pour
envisager un possible retour en arrière, il faut agir avant que le
pancréas ne soit trop profondément atteint, idéalement dans les dix
premières années après le diagnostic et avant que des complications
graves n’apparaissent. «Des travaux
réalisés il y a plus de 20 ans avaient déjà montré qu’une rémission du
diabète de type 2 était possible chez 50 à 90% des patients ayant
bénéficié d’une chirurgie bariatrique [que l’on réalise en cas de
surpoids excessif, ndlr], explique Grégoire Lagger, enseignant-chercheur
spécialisé en éducation thérapeutique du patient aux Hôpitaux
universitaires de Genève et initiateur du projet R2D2. D’autres,
conduits il y a une dizaine d’années, ont montré que des mesures liées
au style de vie pouvaient conduire aux mêmes effets, sans by-pass
gastrique. Ces différentes études nous ont permis de mieux appréhender
différentes pistes pouvant favoriser la rémission du diabète.»
Les
résultats obtenus lors de la première phase du projet R2D2 entre 2020
et 2022 sont encourageants. Sur une trentaine de patients ayant reçu un
diagnostic de diabète de type 2 datant de moins de six ans, deux tiers
ont vu leur diabète reculer. Certains sont même entrés en rémission –
c’est-à-dire que leur glycémie s’est normalisée sans traitement.
«Si
le diabète baisse, nous diminuons les traitements, détaille Sophie
Comte-Perret. La priorité est de ne pas arrêter les médicaments sans
être sûrs d’avoir un diabète équilibré. Nous ne faisons courir aucun
risque au patient, car il peut alors être plus difficile de revenir en
arrière le cas échéant.»
Changements de style de vie
Concrètement, le projet repose sur trois piliers principaux
personnalisés: un reconditionnement à l’effort physique, l’amélioration
de la nutrition par le biais d’une alimentation moins sucrée et/ou moins
grasse, et le soutien psychosocial, tout cela dans une optique
d’éducation thérapeutique du patient. Ces mesures, reposant sur une
collaboration interdisciplinaire, ont notamment pour objectif de
travailler sur la sensibilité à l’insuline.
«Les
deux premiers axes sont généralement séparés dans une approche médicale
traditionnelle, analyse Grégoire Lagger. Les diabétologues travaillent
sur le pancréas, le taux de sucre ou la nutrition, mais connaissent
souvent peu la médecine du sport, et inversement. Or, nous nous sommes
rendu compte, il y a environ 10 ans, que le premier organe endocrinien
était le muscle, qui produit 600 à 800 hormones différentes découvertes
jusqu’ici.»
Selon le chercheur, auteur de plusieurs études sur le sujet et notamment d’un article paru en 2015 dans la Revue médicale suisse
sur la guérison du diabète de type 2, un reconditionnement musculaire
sur le long terme représente «la pierre angulaire du traitement du
diabète de type 2», en permettant de mieux métaboliser les sucres et les
graisses, «au lieu d’en saturer les cellules musculaires jusqu’à
entraîner une résistance à l’insuline».
L’activité
physique proposée repose sur l’endurance fondamentale, avec une
fréquence cardiaque qui reste basse, sans essoufflement. «Contrairement à
l’endurance haute, qui renforce l’inflammation et peut engendrer des
blessures, pratiquer ce type d’endurance permet de brûler les graisses,
de régulariser le cholestérol, de diminuer la pression artérielle et
aussi d’accroître la sensibilité des muscles à l’insuline, détaille
Grégoire Lagger. Cela peut être réalisé avec n’importe quelle activité
permettant de bouger suffisamment de muscles à la fois, comme l’aviron,
la marche, le vélo, les sports collectifs ou les activités de loisirs.»
Le pouvoir d’agir
Quant à la dimension liée à l’éducation thérapeutique, elle vise –
notamment par l’organisation de cours, d’ateliers ou de consultations – à
aider le patient à prendre en charge sa pathologie sur le long terme, à
mieux comprendre, suivre et adapter ses traitements médicamenteux, à
travailler sur tous les facteurs favorisant le recul du diabète de type 2
(y compris le stress, la consommation de tabac et/ou d’alcool), en
valorisant ses ressources et réussites.
«Je prends toujours des
antidiabétiques mais ma glycémie est contrôlée, témoigne Stefan Arlt,
participant au projet de 55 ans. Ce programme m’a aidé à mieux maîtriser
mon alimentation, à me rendre compte que je pouvais avoir du plaisir à
bouger et m’a permis d’être un acteur à part entière dans la gestion de
ma propre santé.»
L’ancien libraire, désormais assistant technique
en salle d’opération à l’Hôpital de Morges, insiste sur l’importance
d’activités réalisées en groupe, «où l’on peut être écouté, sans
jugements»: «Il peut nous arriver d’avoir des passages à plat, mais il
faut pouvoir tenir la rampe, ne pas laisser tomber face à cette
pathologie sournoise et insidieuse. Ce courage, on peut le puiser tous
les jours grâce, entre autres, aux rencontres avec d’autres patients.»
«Pour
des personnes, a fortiori jeunes, découvrir que l’on a un diabète
signifie très souvent voir son monde s’écrouler, déplore Sophie
Comte-Perret. Lorsqu’on leur dit que l’on peut faire quelque chose,
qu’ils ont le pouvoir d’agir, quelque chose se rallume dans leurs yeux.»
Prochaine
étape: la phase 2 du projet proposera un suivi à 300 patients dans la
région de La Côte, en partenariat avec les médecins et thérapeutes de
ville. En cas de résultats probants, ce programme, déjà soutenu par
Promotion Santé Suisse, pourrait être étendu à l’échelle nationale.
La méthode Sakuma est en train de
devenir rapidement la préférée des célébrités et des accros des régimes !
Le livre de Kenichi Sakuma a atteint des millions de personnes dans le
monde entier. Ses méthodes originaires de l’Est sont vraiment uniques en
leur genre et curieuses à essayer pour les Occidentaux. Il n’y a pas
d’exercices compliqués et pénibles à faire. Tout est tellement simple et
faisable ! Dites adieu aux régimes difficiles tels que le régime citron pour maigrir en une semaine ! Restez avec nous pour découvrir ce qu’il faut faire !
La méthode Sakuma : brûler les graisses en quelques minutes par jour !
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Cette méthode particulière est en train de conquérir le monde ! Si vous voulez brûler la graisse du ventre et corriger votre posture
en même temps, vous avez trouvé ce que vous cherchiez ! Il n’y a pas de
famine ici, pas d’heures passées à la salle de musculation pour essayer
de se mettre en forme ! Vous pouvez faire tous ces exercices dans le
confort de votre maison. Et tout ce dont vous avez besoin, c’est de
passer 5 à 10 minutes par jour à les faire ! Oui, cela semble trop bon
pour être vrai. Cependant, on se demande si ce n’est pas une fraude !
Mais Sakuma promet que vous verrez des résultats en seulement deux
semaines ! Qu’est-ce que vous avez à perdre ? Restez avec nous pour
savoir ce que vous aurez à faire si vous êtes toujours intéressé.
La méthode Sakuma : 5 exercices faciles pour perdre du poids !
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Il y a beaucoup de façons de perdre la graisse du ventre naturellement.
Mais avec la méthode Sakuma, ce n’est pas le seul bon résultat ! Cela
semble trop bon pour être vrai, non ? Voici le principe : tout est dans
les exercices d’étirement
et la répétition ! Les exercices de la méthode Sakuma sont des
entraînements négatifs, ce qui permet de renforcer les muscles et de les
réparer plus rapidement. Les exercices négatifs s’effectuent en
contrôlant le rythme des répétitions et en ralentissant la phase
d’abaissement du soulèvement à un nombre de répétitions d’environ 5 à 7
secondes. Ce type d’entraînement permet de réduire le volume de graisse
dans des parties spécifiques de notre corps, car en étirant les muscles,
nous augmentons notre souplesse.
Premier exercice
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Pour commencer, couchez-vous sur le dos
avec une serviette pliée sous votre taille. Fléchissez vos genoux et
écartez-les au niveau des hanches. Ensuite, tournez votre corps vers la
gauche jusqu’à ce que les reins perdent le contact avec la serviette.
Puis, restez dans cette position pendant 20 secondes, pendant lesquelles
vous devez inspirer (10 secondes) et expirer (10 secondes). Revenez à
la position de départ, puis faites de même à droite. En fait, il devrait
y avoir au moins trois cycles de ce type dans une même approche.
Respirez en rentrant le ventre. Les bras ne doivent pas être décollés du
sol. Dans ce cas, vous devriez sentir vos bras et les muscles du dos
s’étirer.
Deuxième exercice
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Crédit photo : HuffPost
Ensuite, allongez-vous sur le dos et
gardez le regard sur le plafond. Essayez de vous concentrer sur la
respiration avant de commencer. D’ailleurs, vous pouvez même prendre 1-2
minutes si vous en avez besoin. Placez vos mains sous votre tête de
façon à ce que l’extérieur de vos coudes soit appuyé sur le sol. Pliez
votre jambe droite à un angle de 90º au niveau du genou et essayez
d’atteindre le côté gauche du sol avec votre pied. N’enlevez pas vos
mains du sol. Après cela, revenez à la position de départ. Effectuez ce
cycle cinq-six fois. Puis, faites la même chose avec l’autre jambe.
Troisième exercice
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Crédit photo : HuffPost
Asseyez-vous sur une chaise et redressez
votre dos. Ainsi, vos hanches et votre dos doivent former un angle
droit. Mettez votre main droite autour de votre coude gauche et votre
main gauche autour de votre coude droit. Puis, levez les bras de façon à
ce que vos avant-bras, qui sont parallèles au sol, soient derrière
l’arrière de votre tête. Penchez votre corps vers la gauche, maintenez
la position pendant de trois à cinq secondes et revenez à la position de
départ. Enfin à droite, de la même manière. Répétez le cycle complet
dix fois. Essayez de ne pas vous pencher en avant !
Quatrième exercice
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Crédit photo : HuffPost
Allongez-vous sur le côté droit. Placez
votre tête sur votre bras, plié au niveau du coude. Vos genoux doivent
être fléchis à 90º et légèrement tendus vers le torse, de sorte que
l’angle entre votre corps et vos hanches est d’environ 140º. Les genoux
sont bloqués ensemble. Après, soulevez votre genou gauche autant que
possible. Abaissez et, en pressant le genou gauche contre le genou
droit, relevez le tibia gauche en le faisant tourner. Le pied gauche
doit être le plus haut possible. Répétez cette « ouverture et
fermeture » 10 à 15 fois. Puis faites de même avec votre jambe droite,
en vous retournant sur le côté gauche.
Cinquième exercice
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Crédit photo : Ana Gema Quesada
Finalement, le moment pour terminer
cette série d’exercices, en travaillant tout le corps, est venu. Ce
dernier mouvement est plus global et permet d’équilibrer le corps dans
son ensemble. Accroupissez-vous en posant vos mains sur le sol.
L’exercice consiste à se lever brusquement, à se hisser sur la pointe
des pieds et à tendre les bras vers le plafond. Ne vous découragez pas
si ce n’est pas assez facile pour vous dès le premier jour. Vous y
arriverez assez facilement si vous suivez les conseils et faites les
exercices de manière régulière. Donc, répétez ce mouvement environ dix
ou douze fois !
Pour que la méthode Sakuma ait un effet sur le poids, faites attention à l’alimentation !
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En ce qui concerne les habitudes
alimentaires, la méthode Sakuma est assez simple. Bien que certains
occidentaux aient du mal à s’adapter à ce régime, n’ayez crainte ! Vous
n’êtes pas obligé de trouver exactement les mêmes aliments que Kenichi
Sakuma cite dans son livre. Par conséquent, vous pouvez facilement
suivre ses conseils. Voici quelques exemples utiles :
Ne mangez pas de glucides après 17 h.
Prenez votre petit-déjeuner dans les 30 minutes qui suivent votre réveil le matin.
Mangez plus que 3 fois par jour (mais en plus petites portions).
Cette méthode fait l’objet d’un nombre
impressionnant de critiques positives. DeaVita a le plaisir de vous en
présenter un récapitulatif. La plupart des gens qui l’ont essayée,
disent :
Les exercices sont vraiment efficaces et renforcent les muscles en peu de temps.
C’est un bon plan d’exercice pour tous ceux qui travaillent assis et ont une mauvaise posture.
Le régime alimentaire de Sakuma est simple et peut être adapté à votre goût.
Si vous êtes cohérent, les changements peuvent être très rapides !
En conclusion, la méthode n’exige pas beaucoup d’effort. C’est un véritable plaisir !
C’est maintenant à vous de décider. Même
si cette méthode n’est pas un miracle et ne vous fera pas perdre du
poids rapidement en une seconde, elle semble tout de même excellente
pour vos muscles et votre posture générale. Alors, essayez-la et voyez
par vous-même !
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N’oubliez pas de boire de l’eau ! Bonus : pour améliorer votre digestion, buvez de l’eau citronnée !
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Visitez votre marché local ce week-end et achetez des légumes frais…
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… pour faire une merveilleuse salade…
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… qui éliminera les ballonnements et vous gardera rassasié !
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Partez en randonnée dans la nature avec votre famille ou vos amis. Faites de cette sortie un moment agréable et sain !
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Les sorties régulières vous aideront également à améliorer votre posture.
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Ne sous-estimez pas une autre partie importante de la perte du poids et de votre bien-être : le sommeil.
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L’étirement est essentiel !
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Qu’est-ce qu’on vient de dire ? Allez donc boire de l’eau !
Succès d’un traitement révolutionnaire contre la migraine
Quelque 1600 personnes en Suisse se soignent avec l’Erenumab, un nouveau médicament qui réduit de moitié la fréquence de ces violents maux de tête. Son coût est très élevé, mais sa prescription est d’ores et déjà remboursée
12 499 boîtes ont été remboursées en Suisse en un an
Depuis l’arrivée des triptans sur le marché, dans les années 1990, aucun nouveau traitement n’était venu soulager les personnes souffrant de migraines chroniques, qui représentent entre 10 et 15% de la population en Suisse. Jusqu’à l’arrivée de l’Erenumab, autorisé à l’été 2018 et administré actuellement à quelque 1600 personnes dans notre pays, selon des chiffres inédits communiqués au Temps par la faîtière des assureurs maladie Curafutura et les entreprises SASIS et COGE.
L’Erenumab, vendu en Suisse sous le nom d’Aimovig, a été développé par Novartis en partenariat avec la firme américaine Amgen. Il se présente sous la forme d’un petit stylo dont on s’auto-injecte le contenu une fois par mois dans l’abdomen ou la cuisse. Son principe est prophylactique: il diminue et prévient la venue des crises de migraine grâce à un anticorps de synthèse qui bloque l’action d’une protéine, le «peptide associé au gène calcitonine» (CGRP selon l’acronyme anglais), présent en plus grande quantité chez les migraineux. L’origine de la maladie, liée à la dilatation des vaisseaux sanguins au niveau des méninges, reste méconnue. Celle-ci induit des céphalées très douloureuses, parfois des nausées, des vomissements, des auras visuelles ainsi qu’une intolérance à la lumière. Pour environ 200 000 personnes en Suisse, selon l’étude Eurolight, ce cauchemar se produit plus de quinze jours par mois, réduisant leur énergie et leurs envies à néant, pesant sur leur travail, leurs loisirs et leur vie sociale.
Genève
Deux fois moins de migraines
Chez ces patients, les essais cliniques de l’Erenumab étaient déjà très encourageants: le médicament avait fortement diminué la fréquence des crises dès le premier mois, avec cinq à six jours de migraine en moins au bout de huit semaines. Un petit miracle, qui se confirme maintenant que le traitement est sur le marché. «Pour nous, c’est un véritable tournant, explique Colette Andrée, présidente de l’association suisse Migraine Action. Cela change la vie des gens.»
«C’est la première fois qu’un traitement est spécialement conçu pour la migraine. Cette maladie est enfin reconnue et prise au sérieux»
Pour elle, «c’est la première fois qu’un traitement est spécifiquement conçu pour la migraine», les autres médicaments ayant initialement été développés dans d’autres buts et leurs effets antimigraineux découverts de manière fortuite. Des pis-aller s’accompagnant d’effets secondaires tels que la somnolence pour les antiépileptiques. Quant aux triptans, ils sont déconseillés aux personnes cardiaques ou aux plus de 65 ans.
616 francs par injection
L’efficacité de l’Erenumab a un coût: 616 francs par injection. En Suisse, comme en Allemagne, en Espagne ou en Autriche – mais pas encore en France – ce montant est remboursé par l’assurance de base. Mais pour pouvoir en bénéficier, les patients doivent répondre à de nombreux critères: souffrir de céphalées presque un jour sur deux, et surtout ne pas répondre aux triptans, qui ont pour effet de contracter les vaisseaux sanguins. Et enfin, ne pas être réactifs non plus aux traitements de fond, soit une prise quotidienne de bêtabloquants ou d’antiépileptiques. C’est un neurologue, exclusivement, qui peut prescrire l’Erenumab.
Depuis plus d’un an maintenant qu’il est disponible, l’Erenumab est déjà entré dans les mœurs. Selon les chiffres fournis par Curafutura, 12 499 boîtes ont été remboursées en Suisse entre novembre 2018 et octobre 2019, pour un chiffre d’affaires total de plus de 7 millions de francs. Ce montant est supérieur à celui des remboursements liés au Relpax, le plus consommé des triptans. Et représente 18% du marché national des antimigraineux, pour lesquels l’assurance de base a déboursé 38 millions de francs sur cette période.
Souffrant depuis neuf ans d’un cancer du sein, Christine Bienvenu, une Vaudoise de 44 ans, raconte son combat contre la maladie qui l’a conduite à créer une plateforme d’échange et à prôner un véritable partenariat entre médecins et patients
En ce mercredi d’avant l’Ascension en mai 2010, le radiologue ne se montre guère empathique lors d’une biopsie. «Il y a 50% de risques que ce soit un cancer», lance-t-il, les yeux rivés sur son écran. Quelques jours plus tard, sa gynécologue confirme le diagnostic. Tout bascule pour Christine Bienvenu, une jeune maman de 35 ans domiciliée à Morges. Alors qu’elle avait toute la vie devant elle – une famille, un mari et deux enfants de 4 et 8 ans, une profession gratifiante d’animatrice socioculturelle en EMS –, soudain l’horizon s’assombrit. On lui dit qu’elle a «32% de chances d’être encore vivante dans les cinq ans.»
Neuf ans ont passé. Aujourd’hui, Christine Bienvenu ne vit plus dans l’urgence. Depuis qu’elle bénéficie d’un traitement combiné très efficace de deux médicaments anticancéreux qui coûte environ 100 000 francs par an, elle va mieux. Elle a pu créer une plateforme d’échanges «Seinplement Romand(e) s», travaille à 20% et donne des cours sur l’autonomisation du patient. Mais elle sent toujours une épée de Damoclès planer au-dessus de sa tête. Comme elle doit se soumettre à des contrôles trois fois par an, elle dit qu’elle planifie «de quatre mois en quatre mois».
«Je ne voyais les choses qu’en noir ou blanc»
C’est le récit d’une combattante dans un système suisse de santé qui menace d’exploser à l’heure où l’industrie pharmaceutique développe de nouveaux traitements très coûteux que les assureurs refusent de rembourser lorsqu’ils jugent les bénéfices thérapeutiques insuffisants. Christine Bienvenu n’a pas ce problème, mais elle culpabilise tout de même. Alors elle a décidé de témoigner et de faire entendre la voix de ceux et celles qui sont souvent absents de ce débat dans les médias: les patients. Ou plutôt les «e-patients».
En neuf ans, Christine Bienvenu a traversé 1000 épreuves: d’abord le choc et la peur panique, «comme celle d’un animal qui traverse la rue la nuit et qui se retrouve prisonnier du faisceau aveuglant des phares d’une voiture» lors de l’annonce de la nouvelle. Puis un diagnostic impossible à décrypter, aussi mystérieux qu’inquiétant: «Cancer du sein triple négatif.» Elle apprend que pour certains types de cancer parmi les plus fréquents, des thérapies très ciblées et efficaces existent. Mais son cancer à elle ne touche que 15% des patientes, souvent plus jeunes que la moyenne. On le nomme «triple négatif» parce qu’il n’y a aucun marqueur connu à la surface des cellules cancéreuses, susceptible de répondre à une thérapie connue. De plus, le taux de récidive est également assez élevé dans les deux ans qui suivent la fin des traitements. «N’ayant aucune connaissance de cette maladie, j’ai eu peur de mourir. A cette époque, je ne voyais les choses qu’en noir ou blanc.»
La thérapie est lourde: en juin 2010, tumorectomie et curage axillaire car les ganglions sont atteints, puis début des chimiothérapies toutes les trois semaines; en décembre de la même année, double mastectomie (amputation des seins). Heureusement, son couple tient le coup. Son mari Alain, chef-cuisinier de profession, reprend les tâches domestiques tandis que des proches l’aident à s’occuper des enfants. «Durant plusieurs semaines, j’ai été complètement désemparé. Je me suis raccroché à mon travail. C’était une échappatoire, mais aussi une obligation», témoigne-t-il. Il faut bien payer les factures qui s’amoncellent.
Un dialogue impossible
Très vieille école, son médecin est très professionnel, peut-être même trop. «Il a fait preuve d’une empathie paternaliste.» Il est celui qui détient le savoir, sa patiente est poliment priée de suivre ses conseils. Entre les deux, le dialogue s’avère impossible.
Je prône la collaboration entre le savoir académique du soignant et le savoir expérientiel du patient
Mais Christine Bienvenu n’est pas femme à laisser son destin se jouer sans elle. «Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas», assène-t-elle. Or, elle veut comprendre, quitte à poser des questions qui dérangent. Avant que ne commence sa maladie, elle était déjà devenue une geek écumant les réseaux sociaux en matière de santé après avoir été confrontée à une recherche de diagnostic pour son fils. N’étant pas satisfaite des réponses des professionnels, elle en avait cherché ailleurs, soit sur la Toile. Concernant son cancer, elle reprend la même démarche, même si son médecin la décourage. «Arrêtez d’aller sur le Net, ce n’est pas votre rôle.»
Christine Bienvenu balaie cette injonction. Durant sa maladie, elle cherche du soutien et des informations sur les médias sociaux romands. Elle ne trouve rien, ou presque, pouvant combler son besoin d’échanger. Il existe certes des groupes de parole, mais la plupart des femmes sont plus âgées, alors qu’elle, avec ses deux enfants en bas âge, a d’autres soucis. Dans le cadre d’une reconversion professionnelle pour devenir spécialiste en médias sociaux et communautés en ligne, elle crée une plateforme sur le Net pour les femmes souffrant d’un cancer du sein et leurs proches, «Seinplement Romand(e) s»: une place de village virtuelle qu’ont rejointe 300 personnes qui partagent leurs expériences et s’entraident: «Je crois beaucoup à l’intelligence collective», souligne-t-elle.
Peu à peu, Christine Bienvenu s’affirme en Suisse romande comme un chantre de «l’empowerment» du patient, soit de son «autonomisation», de sa participation à ses soins et de son implication dans son projet de vie. Elle donne des cours non seulement dans les deux hôpitaux universitaires du CHUV et des HUG, mais aussi quelques conférences en Europe. Elle croit à ce changement radical de paradigme qu’implique un vrai partenariat entre le corps médical et les patients.
De la reconnaissance au sentiment de culpabilité
Il s’agit bien d’un partenariat et non d’une confrontation avec les blouses blanches, dont elle reconnaît tout à fait le savoir. «Je prône la collaboration entre le savoir académique du soignant et le savoir expérientiel du patient», insiste-t-elle. Pas facile comme combat: certains médecins sont à l’écoute, d’autres se braquent. Elle préfère les médecins qui cultivent une certaine humilité. «J’ai davantage confiance en un médecin qui me dit «je ne sais pas, mais cherchons des solutions ensemble» qu’en un médecin qui prétend tout savoir.»
Après une deuxième récidive de son cancer, elle tient à quérir un autre avis que celui de son médecin et sollicite le CHUV, «mieux au fait des traitements innovants». Une analyse de la biopsie révèle que le cancer est «HER2 +». Nouvelle phase d’inquiétude: est-ce là un nouveau cancer alors que le «triple négatif» est en hibernation, mais pourrait s’activer à tout moment? Impossible de le savoir…
Sa nouvelle oncologue lui prescrit un traitement combiné des deux anticancéreux Herceptin et Perjeta, qu’elle reçoit toutes les trois semaines. Généralement, il s’agit là d’un traitement limité à une seule année. Mais dans le cas de Christine Bienvenu, il a été recommandé tant qu’il fonctionne. Jusqu’à présent, c’est le cas. En jargon médical, elle est NED («No evidence of disease»), ce qui signifie que la maladie n’est pas active. Même si elle vient de passer quatre ans sans trace de maladie ni trop d’effets secondaires, sa vie n’est pas redevenue «normale» pour autant. «Etre patient est un travail à plein temps, tant l’agenda, même en vacances, est affecté par des examens et par des démarches administratives, notamment auprès de l’Assurance Invalidité (AI). Actuellement, elle travaille pour le centre universitaire de médecine générale et santé publique à Lausanne dans le secteur de la pharmacie où elle fait de la recherche et de l’enseignement depuis 2014.
Dans un premier temps, elle a éprouvé beaucoup de reconnaissance d’avoir accès au traitement de l’Herceptin et du Perjeta dans le cadre de l’assurance de base. «Je suis consciente que ce n’est pas le cas partout dans le monde, par exemple aux Etats-Unis.» Mais ces derniers temps, ce sentiment s’est effacé pour faire place à de la culpabilité, notamment après deux émissions – Mise au Point et Infrarouge – que la RTS a consacrées aux médicaments chers. J’ai eu l’impression d’être montrée du doigt, d’être celle qui coûte cher à la collectivité.»
Face à l’industrie pharmaceutique, elle s’avoue complètement déchirée. «D’un côté, je ne peux pas être critique envers elle, car c’est grâce à elle que je suis en vie. De l’autre, je souhaite que ces entreprises deviennent plus transparentes: qu’elles quittent leur tour d’ivoire, qu’elles expliquent leur fonctionnement et dévoilent leurs marges. Car leurs prix doivent baisser», dit-elle.
Dans l’immédiat, elle a décidé de renoncer à la chirurgie reconstructive. Elle en avait fait durant deux ans dès 2010, mais dit n’en avoir pas été satisfaite. Elle a récemment fait enlever ses prothèses mammaires en novembre 2018. Elle veut recouvrir sa poitrine d’un grand tatouage pour masquer les cicatrices. Ce sera un grand arbre de vie avec des mots en anglais qui lui tiennent à cœur: l’amour, le courage, la famille, le mari, les enfants. Ah oui: il y a aussi «warrior»! La combattante n’est pas près de déposer les armes, car elle compte bien se sentir utile à la collectivité le plus longtemps possible.
Forum Santé
La santé est l’un des principaux sujets de préoccupation des Suisses. A l’heure de l’annonce des primes maladie, «Le Temps» et «l’Illustré» organisent un grand forum pour en débattre.
Le 26 septembre, de 16h à 19h30, à l'Amphimax, Université de Lausanne.
RÉALISÉ POUR SAP Michael Wade, professeur à l’IMD de Lausanne, estime superflues les stratégies à long terme pour la transformation numérique
Quels sont actuellement les principaux moteurs des innovations?
Michael Wade: Les clients en veulent toujours plus. Ils ont des possibilités de comparaison tout à fait différentes. Et les attentes émises par l’univers des consommateurs commencent à se transposer dans celui des entreprises. On ne peut pas du tout appréhender la dimension des conséquences d’une telle mutation.
Avez-vous un exemple à ce sujet?
Prenons celui des voitures autonomes. Les chauffeurs de taxi seront les premiers à devenir superflus. Mais le secteur des taxis ne sera pas le seul à changer, les conditions de plusieurs autres secteurs apparentés aussi. Pensez notamment aux transports publics ou à la mobilité en général. Se posent ensuite les questions liées à l’habitat, à la construction de routes, aux places de stationnement ou à l’assurance.
Comment cela impacte-t-il les dirigeants?
La fonction nouvellement créée de Chief Digital Officer (CDO) existe depuis seulement quelques années. Son importance est la plus croissante en ce moment. Mais il existe encore de nombreuses directions d’entreprise qui doivent d’abord définir les contours de cette fonction et les modalités de travail entre le CDO et les autres cadres dirigeants.
Connaissez-vous un CDO qui excelle particulièrement dans son travail?
Guido Jouret, CDO chez ABB. Il est, à mon avis, excellent dans ce qu’il fait. En tant que CDO, on se trouve souvent à la croisée de différents intérêts : l’informatique, les opérations, le marketing et les hauts dirigeants. Parvenir à harmoniser et à regrouper tous ces intérêts est une fonction essentielle. Jouret a réussi à le faire en lançant des projets importants avec son département, dont l’envergure est modeste. Il a dû même passer outre certains autres services. Il a ratissé large pour obtenir le soutien à l’interne ainsi que le financement dont il avait besoin. Il est également important qu’un CDO rapporte directement au CEO.
Avec leur nouvelle fonction, les CDO sont tout en bas de l’échelle hiérarchique.
Ce n’est pas le seul problème. Leur rôle est certes important, mais il n’est pas clairement défini. De nombreux CDO produisent de très belles présentations Powerpoint, mais ces myriades de diapos n’intéressent pas grand monde au sein de l’entreprise. L’efficacité est donc nulle dans ce cas. Personne ne s’intéresse à ce que fait le CDO. Si celui-ci veut avoir un impact, il doit pouvoir travailler main dans la main avec les dirigeants en place que sont le Chief Information Officer, le Chief Operations Officer et le Chief Technology Officer.
La rapidité des mutations est également un enjeu pour vous en tant que scientifique.
Effectivement, les prévisions concrètes sont devenues difficiles. Exerçant dans des instituts, plusieurs scientifiques souffrent du fait qu’ils sont trop éloignés de la réalité, où se déroulent effectivement ces changements. Ici, à l’IMD Lausanne, nous sommes privilégiés, dans la mesure où nous entraînons les cadres dirigeants par le biais de perfectionnements interactifs. Nous sommes ainsi toujours au diapason des développements réels dans le monde des entreprises.
Pouvez-vous décrire concrètement ce que cela change dans votre rôle professionnel?
Autrefois, il fallait transmettre des connaissances qui étaient essentielles. Aujourd’hui, il est impossible de tout savoir. En outre, on trouve tout sur Internet. C’est pourquoi il convient davantage de transmettre les outils et les pratiques adaptés. Nous sommes donc en mesure de faire progresser les dirigeants au sens d’une aide à l’auto-assistance.
Cela s’applique-t-il aussi au rôle de CEO?
Oui, ce rôle évolue aussi. Autrefois, les personnes à la tête de l’entreprise savaient tout. La hiérarchie, le pouvoir et le savoir étaient calqués sur une même structure, qui était au sommet de la pyramide. Au 20e siècle, le savoir faisait la différence. De nos jours, en revanche, il est essentiel de savoir comment utiliser ces connaissances. Un CEO devrait moins piloter. Il devrait plutôt faciliter les processus et les mettre en route. Ce n’est que comme ça que les problèmes peuvent être résolus au sein de l’entreprise.
Quelles régions observez-vous lorsque vous voulez savoir comment évoluent les choses?
Lorsqu’il s’agit de création d’entreprises, j’observe ce qui se passe aux USA, et pas seulement à Silicon Valley, mais sur toute la côte Ouest. Il existe des instituts de recherche qui publient d’excellentes vues d’ensemble sur l’orientation de l’évolution. En termes d’agilité, même pour les multinationales, je regarde vers la Chine. C’est impressionnant de voir la vitesse à laquelle les choses évoluent là-bas. Quant aux innovations dans le secteur B2B, j’observe ce qui se passe en Europe. De grandes sociétés comme SAP, ABB, Siemens ou Bosch font d’immenses progrès à vive allure.
Nous avons vu le secteur B2B. Mais qu’en est-il du B2C en Europe?
Le secteur B2C est dominé par les plateformes numériques et l’Europe est à la traîne dans ce domaine. Spotify, la plateforme suédoise d’envergure globale, est la seule exception. Or, l’Europe dispose d’excellentes conditions avec : des talents, des connaissances et un capital-risque disponible. Mais les règles du jeu du B2B sont différentes. Rappelez-vous de General Electric, dont le grand projet « d’Internet industriel » s’est soldé par un échec.
Osons un pronostic: qui parmi les géants de l’Internet américains sera encore là dans cinq ans?
Je vois des chances considérables pour Amazon et Microsoft. Leur assise est large et ils ont de multiples flux de recettes. Le seul problème d’Amazon sera de conserver une cadence élevée de croissance. En revanche, Facebook est confronté à des problèmes. Apple est tributaire d’un seul produit : l’iPhone, avec lequel le groupe réalise deux tiers de son chiffre d’affaires. Google et Facebook vivent à 90% de la publicité. Or, ils seront tous deux menacés lorsqu’à l’avenir, les interactions vocales remplaceront les écrans, du moins en partie. Une bannière publicitaire fonctionne sur un écran mais dans une interaction pilotée par la voix, personne n’a envie d’écouter de la publicité pendant dix secondes.
SAP est le plus grand groupe technologique en Europe. Quelle chance donneriez-vous à cette entreprise?
SAP se trouve à la croisée des chemins. Le modèle actuel, qui consiste à vendre des licences logicielles aux clients et à exploiter le logiciel dans leurs propres centres de données, évolue rapidement. Il est en train d'être remplacé par le modèle du cloud et de la location des services. De plus, l’entreprise subit la pression des utilisateurs, qui attendent d’un programme le même confort d’utilisation et la convivialité que ceux d’une application. SAP doit y répondre rapidement. S’ils y parviennent correctement et dans un délai raisonnable, alors ils pourront dominer également la prochaine génération de logiciels d’entreprise.
Quels sont les trois conseils essentiels que vous donneriez aux chefs d’entreprise?
Premièrement, soyez toujours à l’affût de qui se passe à l’extérieur : quelles sont les innovations ou quels sont nouveaux concurrents potentiels ? La plupart des entreprises et leurs dirigeants ne savent pas reconnaître rapidement l’évolution du monde qui les entoure. Deuxièmement, les décisions doivent désormais reposer sur des faits et des chiffres solides et non plus sur l’instinct. Les dirigeants doivent travailler leur aptitude à déchiffrer des données. Et troisièmement, après une décision, le processus a souvent du mal à évoluer dans la bonne direction. Les sociétés et leurs employés devraient appliquer les décisions prises et agir concrètement. Il est plus important de prioriser la cadence plutôt que le perfectionnisme dans le développement d’un produit. Dans un tel contexte, un échec rapide est aussi un avantage.
Cela est-il suffisant d’être bon dans un ou deux de ces domaines?
Pas du tout ! Il faut être bon dans les trois. Sinon on tombe dans un cercle vicieux. Ces trois comportements prévalent toute stratégie. Dès l’instant où seules quelques conditions cadres changent, la stratégie est vouée à l’échec. Ces trois principes permettent de continuer à diriger une entreprise.
Nouveaux espoirs dans la lutte contre la paralysie
Pour la première fois, trois patients paraplégiques sont parvenus à retrouver une forme de marche grâce à une technique de stimulation électrique de la moelle épinière, suivie d’un entraînement physique intensif
Rétablir une forme de marche chez des personnes paralysées: cet espoir se voit doublement conforté. Le 24 septembre, deux études ont été publiées dans deux journaux médicaux de prestige. Toutes deux relatent les résultats encourageants obtenus chez des patients paraplégiques, touchés à la moelle épinière à la suite d’un accident. Elles font appel à la même stratégie: une stimulation électrique continue de la moelle épinière, suivie d’un entraînement physique prolongé – les experts parlent de «réhabilitation».
La première, dans la revue Nature Medicine, a concerné un patient. La seconde, dans le New England Journal of Medicine, a porté sur quatre patients. Au total, trois de ces cinq personnes sont parvenues à se mouvoir sur un tapis roulant ou au sol, avec l’aide d’un déambulateur. Pour autant, il serait abusif de parler de «marche autonome».
Sur ce terrain, de nombreuses équipes s’affrontent à travers le monde. Qui fera remarcher, le premier, le mieux ces patients lourdement handicapés? La course s’accélère. Ainsi la publication de l’article du New England Journal of Medicine, initialement prévue le 27 septembre, a-t-elle été avancée au 24, pour coïncider avec celle de Nature Medicine.
Cette dernière étude relate le parcours d’un homme victime, à l’âge de 23 ans, d’une fracture traumatique avec dislocation de la huitième vertèbre thoracique, provoquant une paralysie complète des membres inférieurs. Après les soins d’urgence, ce patient a bénéficié d’une réhabilitation pour améliorer son autonomie au quotidien, en fauteuil roulant.
Contrôle des muscles des jambes
Trois ans plus tard, cet homme est entré dans le protocole de la Mayo Clinic, un établissement réputé du Minnesota (Etats-Unis). Après avoir suivi un entraînement locomoteur (61 séances sur vingt-deux semaines), il a bénéficié de la pose d’un implant électronique de la société Medtronic (un stimulateur à 16 électrodes, conçu pour traiter la douleur), sur la surface dorsale de la moelle épinière, dans la région lombo-sacrée. Là où aboutissent les fibres des neurones qui contrôlent les muscles des jambes.
Chez ce patient, la stimulation électrique continue de ces neurones, via cet implant, a d’abord restauré la capacité à se mettre debout et à contrôler les mouvements mimant la marche, quand il était couché ou suspendu à un harnais. Un premier résultat publié en 2017. Ce travail reproduisait des avancées déjà obtenues en 2011, 2012 et 2014, chez d’autres patients paralysés.
A notre connaissance, c’est la première fois qu’un patient ayant subi une perte complète des fonctions sensorimotrices des membres inférieurs a retrouvé une forme de marche indépendante
Les auteurs de l’étude
Les auteurs sont allés plus loin. Le patient a bénéficié, après la pose de l’implant, de 43 semaines d’un réentraînement ciblé (113 séances). Cette «réhabilitation multimodale» a consisté à l’entraîner à des tâches spécifiques: équilibre du tronc en position assise ou durant la marche, mouvements précis sollicités lors de la marche… Durant ces séances, les paramètres de la stimulation électrique étaient ajustés pour optimiser les performances.
Avec l'aide d'un déambulateur
Résultats: après dix mois, le patient est parvenu à déambuler sur un tapis roulant, sans l’aide d’un harnais. Il parvenait aussi à une forme de marche au sol, avec un déambulateur et un assistant qui lui tenait la hanche, pour garantir son équilibre. De plus, les auteurs montrent que cette stimulation de la moelle épinière mobilise les circuits sensorimoteurs engagés dans la marche et l’équilibre debout. «A notre connaissance, c’est la première fois qu’un patient ayant subi une perte complète des fonctions sensorimotrices des membres inférieurs, à la suite d’une blessure médullaire, a retrouvé une forme de marche indépendante, grâce à une stimulation électrique médullaire couplée à un entraînement ciblé», concluent les auteurs.
On reste ici dans un modèle de laboratoire, non utilisable au quotidien
Grégoire Courtine, chef d’unité au Centre de neuroprothèses de l’EPFL
L’étude publiée le même jour, dans le New England Journal of Medicine, par des équipes de l’Université de Louisville (Kentucky), a eu recours à une approche similaire chez quatre patients paraplégiques. Deux ont récupéré une forme de marche. Mais un autre, notent les auteurs, a subi une fracture de la hanche durant l’entraînement.
Stimulation modulée au fil du temps
«Pour améliorer la condition des paraplégiques, plusieurs groupes s’intéressent à la stimulation de la moelle épinière et à l’entraînement locomoteur. C’est une bonne nouvelle», se réjouit le professeur Grégoire Courtine, chef d’unité au Centre de neuroprothèses de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Mais pour ce spécialiste reconnu de la neuro-réhabilitation, «la technique utilisée ici reste assez rudimentaire. Les auteurs ont eu recours à une stimulation continue de la moelle épinière. Or nous avons montré qu’une telle stimulation active tous les muscles de la jambe en même temps, ce qui conduit à un blocage.» Blocage que ces équipes surmontent sans doute grâce au réentraînement intensif des patients. «On reste ici dans un modèle de laboratoire, non utilisable au quotidien.» Les patients sont loin de pouvoir remarcher seuls dans la rue, par exemple.
Grégoire Courtine développe un système de stimulation électrique discontinue, dynamique, modulée au fil du temps. Une stratégie plus proche de la physiologie des circuits de la marche, et qui s’inspire d’une longue observation des rongeurs puis des primates. Il se réjouit de partager bientôt les résultats d’un essai qu’il a coordonné chez l’homme.
Amylose héréditaire : l’espoir d‘un nouveau traitement grâce à un découverte marseillaise
Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille - jeudi 10 mars 2016.
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Consultation
du Dr Noémie Jourde-Chiche - Le suivi d’une famille sur plusieurs
générations a permis de caractériser une nouvelle amylose - AP-HM
Une nouvelle mutation responsable d'amylose a été identifiée par une équipe marseillaise suite aux investigations à long terme menées
chez un patient et plusieurs membres de sa famille. Cette découverte
ouvre la voie à un nouveau traitement. Les résultats de l’étude
internationale coordonnée par le Dr Noémie Jourde-Chiche et le Pr Sophie Valleix ont fait l'objet d'une publication dans la revue scientifique Nature Communications*.
L'amylose
est une maladie rare caractérisée par la déposition de petits filaments
protéiques dans les organes (rein, cœur, foie, tube digestif…), qui
altère leur fonctionnement. Plusieurs types de protéines peuvent former
des fibrilles amyloïdes, dont des protéines mutées responsables
d’amylose héréditaire.
Dans le Centre de Néphrologie et Transplantation Rénale du Pr Berland,
à la Conception, une famille atteinte d'amylose héréditaire a été
suivie sur plusieurs générations. Les membres de la famille atteints
souffraient dès l'âge de 25-30 ans d'une sécheresse oculaire et buccale,
d'une hypertension artérielle, d'une insuffisance rénale chronique
progressive pour laquelle certains ont été greffés, et d'une atteinte
cardiaque. Ces patients ne présentaient aucune des mutations connues
jusqu'alors pour être responsables d'amylose, et leur profil lipidique
révélait des particularités avec un taux bas de triglycérides et une
élévation du HDL-cholestérol).
L’étude conduite entre 2000 et 2015
a permis d’identifier la mutation du gène codant pour une protéine
synthétisée par le foie et impliquée dans le métabolisme des lipides :
l’apolipoprotéine C3. Les membres de la famille atteints d’amylose
étaient porteurs de la mutation, et la protéine mutée a été retrouvée
dans tous les prélèvements tissulaires de ces patients.
L'intérêt
majeur de l’identification de cette protéine mutée est qu'il existe un
médicament connu pour diminuer sa synthèse hépatique : le fénofibrate.
Un traitement par fénofibrate a donc été proposé aux patients atteints,
dans le but de diminuer la production hépatique d’apolipoprotéine C3 et
de ralentir voire arrêter la formation des dépôts amyloïdes dans les
organes. La surveillance rénale, cardiaque, et la quantification des
dépôts amyloïdes par scintigraphie au cours des années à venir permettra
d'évaluer l'efficacité de cette stratégie.
La
mutation de l'apolipoprotéine C3 va également pouvoir être recherchée
dans les familles de patients atteints d'amylose héréditaire pour
lesquelles aucune mutation génétique n'a été identifiée jusqu'ici.
Ces résultats ont pu être obtenus grâce à une collaboration internationale
dans laquelle sont intervenus le Dr Noémie Jourde-Chiche qui exerce en
Néphrologie à la Conception et au « Vascular Research Center of
Marseille » et se spécialise sur les atteintes rénales des maladies de
système et sur les anomalies cardio-vasculaires et endothéliales au
cours des maladies rénales chroniques. Elle a coordonné avec le Pr
Valleix (généticienne à Cochin, AP-HP) un travail collaboratif entre
médecins spécialistes de l'AP-HM (Pr Habib et Dr Renard en Cardiologie à
la Timone, Dr Gayet en Médecine Interne à la Timone, Pr Daniel en
Anatomie Pathologique à la Timone), et de nombreux chercheurs français,
européens et américains, pour caractériser cette nouvelle amylose.
*«
D25V apolipoprotein C-III variant causes dominant hereditary systemic
amyloidosis and confers cardiovascular protective lipoprotein profile ».
Auteurs : Valleix S, Verona G, Jourde-Chiche N, Nédelec B,
Mangione PP, Bridoux F, Mangé A, Dogan A, Goujon JM, Lhomme M,
Dauteuille C, Chabert M, Porcari R, Waudby CA, Relini A, Talmud PJ,
Kovrov O, Olivecrona G, Stoppini M, Christodoulou J, Hawkins PN, Grateau
G, Delpech M, Kontush A, Gillmore JD, Kalopissis AD, Bellotti V. Nat
Commun. 2016 Jan 21;7:10353. doi: 10.1038/ncomms10353).
11 378 candidats présents à l’admissibilité, 1 725 admis. Ce taux de 15,16 % de réussite au concours externe de l’agrégation en 2015 a de quoi faire frémir les étudiants qui se rêveraient professeurs de lycée ou dans l’enseignement supérieur.
Pourtant, de nombreux obstacles rencontrés pendant la préparation pourraient être
surmontés facilement avec quelques astuces. C’est le credo de la
Société des agrégés de l’université, une association qui regroupe 5 000
adhérents titulaires du fameux diplôme sur les 45 000 environ que compte
l’éducation nationale. Elle lance une nouvelle palette d’outils sur son
site à destination des futurs « agrégatifs », comme on appelle les
candidats.
Les renseignements pratiques faciles d’accès
« L’agrégation est un concours difficile, soit, mais beaucoup des difficultés rencontrées par les candidats n’ont rien à voir avec le concours, déplore Blanche Lochmann, la présidente de la Société des agrégés. Souvent, les étudiants hésitent à se lancer par manque de confiance en eux ou simplement d’informations. » Le site internet « l’atelier de l’agrégation » regroupe toutes les informations, les ressources documentaires et les statistiques utiles pour passer le concours, déjà présentes sur le Net mais de façon éparse. À titre d’exemple, les programmes de la préparation sont à retrouver sur cette page du site de l’éducation nationale et le calendrier des épreuves, qui doivent se tenir du 1er au 18 mars 2016, sur cet autre document.
Le site proposera prochainement d’autres services :
le nombre de postes offerts à la session 2016 (il n’est pas encore
connu), une section « conseils des adhérents » ainsi qu’une liste de
toutes les préparations accessibles en France, un travail de fourmi puisqu’il faudra procéder université par université.
La Société des agrégés a expérimenté cette année des stages d’été gratuits de latin pour permettre aux étudiants qui hésitent à se lancer de retrouver confiance en eux, de faire un bilan de leurs compétences et d’estimer le chemin à parcourir pour parvenir au niveau de l’examen. Cette expérience devrait s’étendre dans les années à venir à d’autres régions en France et à d’autres matières. « Le but n’est pas de se substituer aux préparations mais de les compléter, précise Blanche Lochmann. D’autre
part, l’agrégation n’est pas un concours qui se prépare seul,
contrairement à ce que l’on entend souvent. C’est une année d’échange et
même si l’évaluation est individuelle, ceux qui travaillent en groupe
obtiennent souvent leur diplôme en même temps. »
L’association met à disposition gratuitement une salle pour recevoir les groupes d’agrégatifs qui souhaiteraient travailler ensemble et peut faire venir ponctuellement un agrégé adhérent pour intervenir sur une question précise. Elle espère pouvoir bientôt proposer des préparations aux examens oraux.
Trouver du soutien moral et administratif
L’association
assure une permanence téléphonique du lundi au jeudi de 10 heures à
12 heures et les bureaux sont ouverts toute la semaine. De quoi trouver une oreille attentive et compétente pour répondre à toutes vos questions.
Autre point compliqué : le financement. Comme l’inscription à l’université coûte entre 400 et 700 €, sans compter qu’il faut assurer
le quotidien, beaucoup d’agrégatifs peinent matériellement à tenir
toute l’année. Mieux vaut ne pas compter sur les petits boulots, trop
difficiles à concilier avec une préparation aussi intense. À moins d’avoir mis de l’argent de côté pendant l’été, beaucoup comptent sur une bourse pour boucler leur budget.
Et là, la course de fond peut rapidement se transformer en parcours du combattant quand il faut en plus se repérer dans les méandres des services administratifs. « Nous aidons les étudiants dans leurs démarches, ajoute Blanche Lochmann. Nous pensons que le succès au concours ne doit pas dépendre de mauvaises conditions financières ou de tracasseries administratives. »
Les femmes atteintes d'un cancer voulant un bébé peuvent compter sur BIG
E.W.
Publié le
- Mis à jour le
Magazine
Une grande fête le 4 octobre avecc des ateliers tous
azimuts, un focus sur une étude internationale visant à aider les femmes
ayant ou ayant eu un cancer du sein à avoir un bébé : BIG,
l'association lancée par le professeur oncologue Martine Piccart pour
lutter contre le cancer du sein est toujours plus dynamique. Interview.
Martine Piccard est une tigresse. Cela ne saute pas aux
yeux à la voir, élégante et souriante derrière son bureau couvert de
dossiers. Mais la Chef du Service de Médecine à l’Institut Jules Bordet
et professeur en oncologie à l’Université Libre de Bruxelles se bat avec
une détermination sans faille depuis de longues années contre le cancer
du sein. Elle est la cofondatrice et la présidente de l’association
‘BIG against breast cancer’. Elle a joué un rôle actif dans le
développement de nouveaux médicaments et traitements anticancéreux. En
2013, elle a reçu une des plus prestigieuses reconnaissances
récompensant les oncologues ayant contribué de façon remarquable à la
recherche contre le cancer : le prix David A. Karnofsky, devenant la 2e
non Américaine et la 4e femme à recevoir ce prix.
En ce mois d'Octobre Rose, dédié à mettre en lumière la lutte contre
le cancer du sein, l'un des plus complexes qui touchent les femmes, elle
nous dresse un état des lieux de la recherche contre le cancer et
présente les deux grandes actions de BIG destinées à regrouper, informer
le public et à générer des fonds qui seront très bien employés.
Est-ce que l'on est sûr qu'un jour ou l'autre, on pourra soigner tous les cancers du sein ?
Non, je ne le pense pas... Malgré toutes les avancées formidables que
l'on peut constater aujourd'hui, la maladie est tellement complexe,
elle recouvre tellement d'entités différentes qu'il est malheureusement
impossible de prédire une éradication totale du cancer du sein. Et notre
style de vie en constante évolution complexifie encore les choses. Un
seul exemple représentatif : le corps des femmes est fait pour avoir un
premier enfant à 14 ans, avec un fonctionnement de la glande mammaire
durant 2 ans. Or, on a constaté que « l'activation » de cette glande
mammaire au plus tôt était une protection contre le cancer. Aujourd'hui,
les femmes sont plus actives, elles allaitent peu ou pas, elles
prennent la pilule contraceptive, ... Notre corps n'est plus en tout à
fait en phase avec nos comportement sociaux.
Il y a plus de cancers qu'auparavant.
Oui ! On les soigne mieux mais il y en a plus. Cela est dû au
vieillissement de la population aussi. Le taux de cancer augmentent
comparativement à celui des maladies cardio-vasculaires et des maladies
infectieuses car les progrès pour agir contre ces maladies ont été
importants. Les grands fléaux du XXIe siècle sont le cancer et les
maladies neuro-dégénératives.
On ne va pas se débarrasser du cancer, et certainement pas de celui
du sein. Mais heureusement, les progrès dans les diagnostics sont bien
réels. Et plus un cancer est pris de manière précoce, plus il a de
chances d'être guéri.
Les programmes de recherche fondamentale sont tout de même conséquents.
Bien sûr ! Mais ce qui est très frustrant, c'est la fragmentation des
efforts et la duplication des programmes de recherche au niveau
international. C'est tellement difficile d'avoir une vision panoramique
de l'ensemble des travaux en cours. Et d'autre part, c'est presque une
gageure de lever des fonds pour des recherches de labo car, il n'y a
rien à faire, les gens ne s'identifient pas à un travail dans des
éprouvettes, aussi importants soit-il. C'est l'objectif de BIG : essayer
de coordonner les recherches et lever des fonds auprès du public en
organisant des événements conviviaux autour de missions pratiques en
relation directe avec les patientes.
Cette année, qu'organise BIG pour octobre Rose ?
Les deux campagnes du mois d'octobre, le mois consacré à la
sensibilisation au cancer du sein, sont consacrées l'une aux projets de
grossesse de patientes qui ont eu un cancer et l'autre à soutenir des
recherches pour une meilleure compréhension de la récidive du cancer du
sein.
« BIG Time for Baby » est une étude internationale qui a été lancé en
octobre 2014 et qui veut donner la preuve irréfutable que l'on peut
interrompre pendant 2 ans le traitement d'hormonothérapie qui doit durer
5 ans pour concevoir un bébé. Nous organisons à Bruxelles une BIG
Garden Party le 4 octobre prochain. Un événement festif important,
ouvert à tous !
Le 10 octobre, il y aura également le premier BIG-athlon, soit un
défi sportif dans les Ardennes belges, aux confins de l'Allemagne et du
Luxembourg, pour supporter la recherche contre le cancer du sein. Un
moment fort, sportif amical et familial. Un moment très important pour
nous.
Vous êtes très impliquée dans ce combat contre le cancer et le bon
fonctionnement de BIG. Mais qu'est-ce qui vous tient le plus à coeur en
ce moment ? Quelle est l'urgence selon vous ?
Il y en a tellement ! Mais pour l'instant, je mets beaucoup de mon
énergie dans la coordination du programme « Metastasic Breast Cancer GPS
» qui cherche à mieux comprendre les récidives du cancer par
métastases. Actuellement approximativement 1 cancer du sein sur trois
métastase, c'est à dire que les cellules cancéreuses gagnent une autre
partie du corps. Dans ce domaine, on sait peu de choses et cela fait
près de 30 ans qu'il n'y a pas eu de recherches sur ce sujet. C'est un
programme extrêmement ambitieux où l'on a recours au séquençage du
matériel génétique de la tumeur pour pouvoir suivre son parcours en
quelque sorte. C'est un programme qui a un prix : 25 millions d'euros.
Nous avons 10 millions d'euros de fonds européens, 1,5 million provient
d'une fondation luxembourgeoise et 800 000 euros environ de fonds divers
et de donations. Il faut encore et toujours continuer : c'est crucial,
c'est là tout près... mais nous avons besoin d'aide pour aider au mieux
toutes les femmes qui ont un cancer, et toutes celles qui vont être
touchées dans le futur.
A l’avenir, le traitement de la cataracte pourrait ne plus être
réduit à la seule chirurgie. C’est l’éventualité que fait apparaître une
étude de chercheurs chinois et américains, publiée mercredi 22 juillet
par la revue Nature.
Grâce à un collyre à base de lanostérol, une substance produite
naturellement par l’œil, ils ont fait régresser l’opacité du cristallin,
la lentille qui transmet la lumière dans notre œil et la focalise sur
la rétine, chez des chiens qui développent naturellement une cataracte.
La molécule n’a pas encore été testée chez l’homme.
La cataracte
touche une personne sur cinq à partir de 65 ans, une sur trois chez les
plus de 75 ans et près de deux sur trois après 85 ans. Affectant des
dizaines de millions de personnes dans le monde, elle est responsable de
plus de la moitié des cécités. L’opacification du cristallin se traduit
par une diminution de l’acuité visuelle, une altération de la vision
des couleurs, perçues comme plus ternes qu’elles ne le sont, des
couleurs vives qui éblouissent, une sensation de brouillard permanent
devant les yeux…
Un cristallin pour la vie
Les
cellules formant le cristallin se multiplient au cours de la vie
embryonnaire. Elles cessent pratiquement de proliférer passé 20 ans et
perdent leurs noyaux au cours de leur évolution. Nous vivons donc le
reste de notre vie avec un cristallin qui n’est plus renouvelé. Il est
formé de lames concentriques, comme un oignon. Les cellules produisent
en grande quantité des protéines, les cristallines, qui forment une
sorte de gel. Ces protéines contribuent à la transparence du cristallin.
Mais, lorsqu’elles s’accumulent sous forme d’agrégats insolubles, le
cristallin s’opacifie.
Dans la très
grande majorité des cas, cette opacification accompagne le
vieillissement, mais il existe des formes héréditaires, liées à des
mutations génétiques. L’équipe sino-américaine dirigée par Kang Zhang
(université de Californie à San Diego) a ainsi identifié deux mutations
différentes d’un gène dit « LSS », chez deux familles très affectées par
des cataractes congénitales. Ce gène gouverne la synthèse d’une enzyme,
qui catalyse la production du lanostérol.
Accroissement de la transparence
L’étude
des chercheurs chinois et américains démontre que le lanostérol est
capable de dissoudre les structures protéiques anormales au sein de
cellules du cristallin. Allant plus loin, ils ont évalué son aptitude à
s’opposer au lent processus de dénaturation des cristallines et de
formation d’agrégats comme on le constate au cours de la cataracte liée à
l’âge.
Pour cela, ils ont mis au point un collyre à base de
lanostérol et l’ont utilisé, d’une part, in vitro sur des cristallins de
lapins atteints de cataracte et, d’autre part, in vivo chez des chiens
ayant, eux aussi, spontanément développé une cataracte. Les cristallins
de lapins traités présentaient une augmentation significative de leur
transparence. L’instillation du collyre chez des chiens adultes de
plusieurs races, exempts de la mutation du gène LSS, a montré, là
encore, une diminution de la sévérité de la cataracte et un
accroissement de la clarté du cristallin.
Ces résultats ouvrent la
perspective d’une alternative entre la chirurgie, actuellement le seul
traitement disponible, et une approche pharmacologique de cette maladie
invalidante.
Chirurgie avec des ultrasons ou du collyre ?
Indolore,
la chirurgie consiste en l’ablation du cristallin et son remplacement
par un implant. L’intervention, sous anesthésie locale la plupart du
temps, dure entre dix et trente minutes. La technique la plus moderne
consiste à réaliser une incision de 3 mm dans la cornée. Une petite
sonde à ultrasons est introduite pour fragmenter le cristallin opacifié
dont les morceaux sont aspirés. L’implant est mis en place par le même
orifice. Dans le cas où la cataracte est bilatérale, l’intervention est
pratiquée successivement sur les deux yeux en respectant un intervalle
de quelques mois.
Néanmoins, les techniques les plus modernes ne
sont pas accessibles partout, et cette chirurgie reste soumise au risque
infectieux (de l’ordre d’un cas de complications infectieuses pour
plusieurs milliers d’interventions). Surtout, comme le fait remarquer
Fielding Hejtmancik (National Eye Institute, Rockville Maryland) dans un
article de commentaire paraissant dans le même numéro de Nature, le vieillissement de la population mondiale devrait « nécessiter
un doublement du recours à la chirurgie de la cataracte au cours de
vingt prochaines années. Les mêmes données démographiques sur la
population suggèrent que si le développement de cataractes liées à l’âge
chez les individus sensibles pouvait être différé de jusqu’à dix ans,
les besoins en chirurgie pourraient pratiquement être réduits de
moitié ».
L’application de gouttes oculaires pour les
personnes chez lesquelles les premiers signes de cataracte ont été
dépistés, avant toute expression symptomatique, aurait l’avantage de la
simplicité. Restent à pratiquer les indispensables essais chez l’homme
pour établir l’innocuité et l’efficacité de cette approche novatrice.
En
savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/medecine/article/2015/07/22/cataracte-un-collyre-pourrait-il-remplacer-la-chirurgie_4694287_1650718.html#1EB2SZ5Lj3mx4ffS.99
Médecine
jeudi 23
juillet 2015
La cataracte soignée par une molécule cousine du cholestérol
Opération chirurgicale au plus fort
taux de réussite, la cataracte pourrait aussi être combattue par un
traitement au lanostérol. (Dwi Oblo/Reuters)
La chirurgie ne sera peut-être bientôt plus la seule solution pour
soigner cette affection qui rend opaque le cristallin. Une approche
thérapeutique inédite recourt à une molécule cousine du cholestérol, le
lanostérol, qui est directement injectée dans l’œil
Si en lisant cet article vous voyez apparaître un voile
dans votre champ de vision et que la lumière agresse votre rétine, c’est
peut-être que la cataracte vous guette. Pour l’heure, la seule option
thérapeutique passe par la case chirurgie. Mais des travaux publiés ce
jeudi 23 juillet dans la revue Nature laissent entrevoir une nouvelle approche pour soigner ce trouble ophtalmique, basée sur un traitement médicamenteux à base de lanostérol, un précurseur du cholestérol.
La
cataracte est provoquée par une opacification du cristallin, lentille
située juste derrière l’iris. Le rôle de ce dernier est double,
«concentrer les rayons lumineux sur la rétine et «faire l’autofocus» en
changeant de forme», explique Damien Gatinel, chirurgien à la Fondation
ophtalmologique Adolphe de Rothschild (Paris). Sa transparence
s’explique par la nature particulière des cellules qui le constituent:
leur milieu interne, le cytoplasme, est dépourvu d’organites, la
machinerie cellulaire dont font partie le noyau et les mitochondries.
Contrairement à celui de toutes les autres cellules connues, leur
cytoplasme est donc totalement homogène et rempli d’une famille de
protéines appelées les cristallines. Parfaitement ordonnées les unes par
rapport aux autres, ce sont elles qui assurent la transparence en
laissant passer la lumière sans que celle-ci subisse de dispersion.
Mais
le moindre grain de sable dans ce somptueux agencement, fruit de
millions d’années d’évolution, met à mal la transparence du cristallin.
Le vieillissement, les rayons ultraviolets ou encore certaines anomalies
génétiques altèrent en effet la structure des cristallines qui
s’agrègent entre elles et dispersent les rayons lumineux: le cristallin
devient opaque et c’est la cataracte. La seule issue à ce jour consiste
en une intervention chirurgicale où l’on retire le cristallin de sa
capsule pour le remplacer par une lentille synthétique en matériau biocompatible.
Sans
cette intervention, la cataracte entraîne la cécité. Près d’un cas de
cécité sur deux dans le monde est dû à une cataracte non opérée, d’après
l’Organisation mondiale de la santé. Pour les pays en développement, où
cette chirurgie demeure rare, un traitement médicamenteux de la
cataracte prendrait tout son sens. Un pas dans cette direction vient
d’être fait par une équipe sino-américaine. Ling Zhao, de l’Université
du Sichuan, et ses collègues sont en effet parvenus à soigner les yeux
de chiens atteints de cataracte sans aucune chirurgie, simplement par
injection d’une solution à base de lanostérol, un précurseur biologique
du cholestérol et d’autres stéroïdes.
Le lanostérol est
une molécule que les scientifiques connaissaient déjà pour sa relation
avec la cataracte. Certains enfants ne possédant pas ou peu de
lanostérol (en raison d’une mutation génétique qui altère son processus
de fabrication) souffrent de cataracte dès leur plus jeune âge. L’équipe
de Ling Zhao a dès lors voulu vérifier si cette molécule avait un
quelconque effet sur le cristallin et en particulier sur l’agencement
des cristallines. Ils ont pour cela collecté les cristallins de lapins
atteints de cataracte et les ont laissé barboter dans une solution de
lanostérol. Résultat, au bout de six jours, une grande partie de la
transparence des cristallins a pu être restaurée.
Poursuivant
les expérimentations in situ, Ling Zhao et ses collègues ont injecté
une solution contenant du lanostérol dans les yeux de chiens – bien
vivants, cette fois – atteints de cataracte. Même constatation: au bout
de quelques semaines, le cristallin des chiens est redevenu beaucoup
plus transparent qu’il ne l’était avant le traitement.
Par
quel mécanisme le lanostérol a-t-il «rajeuni» le cristallin? Une chose
est sûre: la molécule a désagrégé les amas de cristallines qui se sont
convenablement réordonnées, comme l’ont confirmé des observations
microscopiques in vitro. Mais comment, les auteurs
l’ignorent. Cela pourrait venir des propriétés chimiques du lanostérol.
De nature dite amphipathique, il possède à la fois des parties
insolubles et des parties solubles dans l’eau, «ce qui lui permettrait
de solubiliser petit à petit les agrégats protéiques, avance Ling Zhao
dans Nature. Le lanostérol joue un rôle clé dans l’inhibition des agrégations de cristallines et dans la formation de la cataracte.»
Cette
découverte pourrait déboucher sur un traitement pharmacologique qui
constituerait une intéressante alternative à la chirurgie, concluent les
auteurs. «De nombreux facteurs génétiques ou métaboliques contribuent à
l’apparition de la cataracte. Rien ne garantit que le lanostérol puisse
guérir toutes les formes de cataracte connues», tempère Francine
Behar-Cohen, directrice médicale de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin à
Lausanne. La spécialiste y voit toutefois un intérêt: un médicament
éviterait la cataracte secondaire, une opacification de la capsule du
cristallin qui survient généralement suite à l’implantation de la
lentille synthétique.
Les travaux sur le potentiel
thérapeutique du lanostérol devront donc être poursuivis, notamment pour
vérifier s’ils sont confirmés chez l’homme. Et aussi pour trouver un
mode d’administration plus simple, le lanostérol ayant ici été encapsulé
dans un nanovecteur injecté dans la pupille à l’aide d’une seringue, et
ce à de multiples reprises.
Autre point à vérifier,
l’impact du lanostérol sur la souplesse du cristallin, signale Francine
Behar-Cohen. Car la cataracte s’accompagne d’une rigidification du
cristallin qui peine alors à faire la mise au point. Egalement rigides,
les lentilles artificielles obligent les patients à conserver une
presbytie résiduelle (difficulté à s’accommoder à la vision de près)
après l’opération. «Si le lanostérol permet aussi de redonner sa
souplesse au cristallin, cela pourrait retarder l’apparition de la
presbytie chez de nombreux patients», indique Damien Gatinel.
En
désagrégeant des amas de protéines, le lanostérol pourrait en outre
être utilisé dans d’autres maladies où l’agglutination des protéines
pose problème. C’est le cas de la maladie d’Alzheimer, dans laquelle se
forment dans le cerveau des plaques d’amyloïdes à l’origine des troubles
neurologiques.
Grande-Bretagne: implantation réussie d'un "oeil bionique"
Belga
Publié le
- Mis à jour le
Sciences - Santé
Un retraité britannique de 80 ans souffrant de
dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) a bénéficié de
l'implantation "réussie" d'un "oeil bionique" posé à même la rétine, a
annoncé mercredi l'équipe médicale de l'hôpital de Manchester qui a
pratiqué l'opération.
"Les progrès de Ray Flinn sont vraiment remarquables. Il
voit vraiment bien les contours des gens et des objets", a déclaré le
professeur Paulo Stanga, chirurgien ophtalmologiste au Manchester Royal
Eye Hospital qui présente cette intervention comme une première mondiale
pour un patient atteint de DMLA.
La maladie, marquée par une dégradation d'une partie de la
rétine (la macula), est une importante cause de handicap visuel chez les
plus de 50 ans et sa fréquence augmente avec l'âge. Elle peut mener à
la perte de la vision centrale.
"Les premiers résultats sont un succès total et je suis
impatient de traiter davantage de malades souffrant de DMLA sèche avec
l'Argus II dans le cadre de cet essai clinique", a ajouté le professeur. Un appareillage de précision
Vendu 115.000 euros en Europe et fabriqué par la société
californienne Second Sight, Argus II est un implant oculaire jusqu'à
présent utilisé sur les personnes aveugles par rétinopathie
dégénérative, une maladie génétique. Cet implant "stimule"
artificiellement, par des impulsions électriques, la rétine déficiente.
L'appareil se présente sous la forme d'une paire de lunettes
de soleil, équipée d'une caméra miniature, d'un boîtier électronique
portatif pour retraiter les données visuelles captées par la caméra et
d'un système de transmission jusqu'à l'implant oculaire.
Des systèmes similaires de "rétines artificielles" mis au
point par trois sociétés, aux États-Unis, en Allemagne et en France,
équipent actuellement une centaine de personnes dans le monde.
Cette intervention de quatre heures, qui a déjà permis à
plusieurs dizaines d'aveugles souffrant de rétinopathies pigmentaires de
recouvrer en partie la vue, pourrait bénéficier aux plus de 30 millions
de personnes dans le monde qui souffrent de DMLA, selon les chiffres de
la fondation américaine Foundation Fighting Blindness (FFB).
Deux autres voies radicalement différentes sont à l'étude
pour soigner la DMLA: la thérapie génique, qui consiste à modifier les
gènes à l'origine de la maladie, et la thérapie cellulaire, quand des
cellules souches sont injectées dans la rétine pour se substituer aux
cellules déficientes.
Des chercheurs américains associés à l’équipe de recherche de
Patrick Aebischer à l’EPFL ont restauré l’audition de souris atteintes
de surdité héréditaire. Ils ont eu recours à la thérapie génique
Restaurer l’ouïe chez des souris atteintes de surdité
héréditaire: c’est la prouesse réalisée par des chercheurs de l’EPFL, en
association avec des équipes américaines de l’Hôpital pour enfants de
Boston et de la Faculté de médecine de l’Université Harvard, qui
publient leurs résultats dans la revue Science Translational Medicine du 8 juillet.
Pour ce travail, les scientifiques ont eu recours à la thérapie
génique, technique qui consiste à apporter un gène manquant dans des
cellules défectueuses, afin de rétablir leur fonctionnement. En
développement depuis une vingtaine d’années, cette approche commence
aujourd’hui à porter ses fruits, notamment dans le traitement de
déficits sensoriels. Sa transposition chez l’être humain s’avère
cependant complexe.
Des nombreuses formes de surdité survenant
chez le nouveau-né ou au cours de l’enfance ont une origine génétique:
plus de 70 gènes peuvent entraîner la surdité lorsqu’ils sont porteurs
de mutations. Dans leur présente étude, les scientifiques se
sont intéressés à un de ces gènes en particulier, appelé TMC1.
Relativement fréquentes, des mutations sur ce gène sont impliquées dans 4
à 8% des cas de surdité héréditaire. Les enfants porteurs de deux
copies défectueuses de TMC1 souffrent de pertes d’audition profondes dès
l’âge de 2 ans. Ceux qui conservent une copie fonctionnelle de ce gène,
mais pas l’autre, perdront progressivement l’ouïe à partir de 10 à
15 ans.
Les mutations du gène TMC1 perturbent le
fonctionnement de l’oreille, plus précisément l’étape de transformation
des sons en signaux nerveux. Cette étape se déroule au niveau de la
cochlée, une structure en colimaçon située dans l’oreille interne. La
cochlée abrite des cellules sensorielles appelées cellules ciliées, du
fait des cils qu’elles portent à une de leurs extrémités. Lorsqu’une
onde sonore se propage dans l’oreille, ces cils se plient et des petits
canaux s’ouvrent dans leur membrane. Des molécules électriquement
chargées pénètrent alors dans les cellules ciliées, générant un signal
nerveux. Ce signal parcourt ensuite le nerf auditif jusqu’au cerveau.
Chez les personnes atteintes de mutations du gène TMC1,
c’est l’ouverture des canaux situés dans les cils qui dysfonctionne,
empêchant la formation du message nerveux.
Serait-il possible de rétablir le fonctionnement des
cellules ciliées en y insérant une copie fonctionnelle du gène TMC1?
C’est l’hypothèse qu’ont fait les chercheurs
. Pour la tester, ils ont mis au point un protocole de thérapie
génique associant le gène TMC1 à un virus vecteur, chargé de l’insérer
dans les cellules de l’oreille interne. Les biologistes ont ensuite
testé ce traitement sur des souriceaux atteints de mutations du gène
TMC1 comparables à celles rencontrées chez les êtres humains. Dans leur
oreille gauche, ils ont injecté le gène TMC1 accompagné de son virus
vecteur et de son promoteur. L’oreille droite, non traitée, permettait
d’évaluer l’ouïe en l’absence d’intervention.
Au bout d’un mois,
la capacité des cellules ciliées à répondre aux sons en générant un
signal électrique a été mesurée. Alors que dans leur oreille droite,
aucune activité n’était détectable, des signaux ont été enregistrés dans
les oreilles gauches de 8 des 16 souris traitées. Mieux encore, les
scientifiques se sont rendu compte que ces souris sursautaient
lorsqu’elles étaient exposées à un son de plus de 90 à 100 dB, comme le
font les souris à l’ouïe normale. «Notre thérapie a été en mesure de
rendre leur fonctionnalité aux cellules ciliées et ainsi de restaurer en
partie l’audition des souris», explique Patrick Aebischer, le président
de l’EPFL, dont l’équipe est impliquée dans cette recherche.
«Ces
résultats sont très intéressants, notamment en raison du bon taux de
transfert du gène TMC1 dans les cellules ciliées. Cela laisse entrevoir
la possibilité de restaurer une ouïe de bonne qualité, si on parvient à
transposer cette découverte à l’être humain», estime Yvan Arsenijevic,
spécialiste de la thérapie génique à l’Hôpital ophtalmique Jules Gonin à
Lausanne. Actuellement, les personnes atteintes de surdité héréditaire
se voient souvent proposer des implants électroniques dits cochléaires
pour remplacer leurs cellules ciliées défectueuses. Ces implants
n’offrent pas une audition parfaite, mais de qualité suffisante,
notamment pour que les enfants apprennent à parler. Pour être
pertinente, il faudrait que la thérapie génique apporte une amélioration
de l’ouïe comparable voire meilleure.
Un des autres éléments qui
restent à éclaircir concerne l’efficacité du traitement sur le long
terme. Dans leur étude, les chercheurs ont évalué les performances
auditives de souris jusqu’à deux mois après l’injection du gène. Mais
que se passe-t-il ensuite? L’expérience acquise au cours d’autres essais
incite à la prudence: «Des progrès significatifs ont été obtenus chez
des enfants traités par thérapie génique pour une maladie de la rétine
appelée amaurose congénitale de Leber. Mais trois ou quatre ans après le
traitement, on s’est aperçu que la dégénérescence de leur rétine
reprenait», indique Yvan Arsenijevic.
Une dernière question
concerne la sûreté du processus. Par le passé, des essais de thérapie
génique ont donné lieu à des effets secondaires graves, dont des
cancers. Mais le virus utilisé comme vecteur dans cette étude, appelé
AAV1 (pour adeno-associated virus 1) est considéré comme sûr. Il a déjà
été employé dans divers essais cliniques sans donner lieu à des
maladies. «Et la quantité de virus que nous utilisons pour traiter les
cellules ciliées est si faible qu’elle interdit le risque de toxicité»,
souligne Patrick Aebischer.
Les auteurs de l’étude espèrent tester
leur approche sur l’être humain dans les cinq à dix ans. «Je ne veux
pas susciter de faux espoirs, car il est clair que nous sommes encore au
tout début de la recherche, mais je pense que dans un futur pas si
lointain on pourra soigner certains types de surdité héréditaire par
thérapie génique», considère Jeffrey Holt, de l’Université Harvard, qui a
aussi participé à l’étude. Leur thérapie a par ailleurs l’intérêt
d’être transposable: si elle donne de bons résultats dans le traitement
des mutations du gène TMC1, elle pourrait être utilisée pour corriger
pour d’autres surdités génétiques.
Dans la masse des
informations scientifiques diffusées chaque jour aux médias, certaines
attisent la curiosité plus que d’autres. C’est le cas de cette étude
publiée vendredi 8 mai dans la revue PLOS Pathogens,
qui montre que le Viagra pourrait permettre de lutter contre le
paludisme. Loin de l’aspect purement accrocheur de la nouvelle, il
semble que certaines molécules composant la célèbre petite pilule bleue
puissent bel et bien jouer un rôle pour enrayer le cycle de
développement complexe du parasite Plasmodium falciparum, responsable du paludisme.
Ce cycle se déroule en partie à l’intérieur du corps de l’homme, et
en partie dans celui du moustique anophèle, dont seule la femelle peut
transmettre le paludisme. Il existe des médicaments pour traiter les
symptômes de la maladie. Mais pour l’éradiquer complètement, il
s’agirait de bloquer la transmission du parasite entre son réservoir
d’« incubation », l’homme infecté, et un moustique piquant ce dernier,
suçant son sang porteur du P. falciparum, et disséminant ensuite le microbe dans la population.
Pour
se développer chez l’homme, le parasite va se lover dans les globules
rouges (des cellules sanguines) alors que ceux-ci se trouvent encore
dans l’organe qui les produit, la moelle osseuse. Une phase de latence
qui dure une dizaine de jours.
Rigidifier les globules rouges infectés
Sur
la fin de ce développement, le parasite acquiert la capacité de se
déformer, de devenir malléable. Cette capacité permet au duo
globule-parasite d’une part de s’extraire de la moelle osseuse pour se
retrouver et circuler dans le sang. D’autre part, cette malléabilité lui
permet de passer entre les mailles du filet que constitue la rate. « Cet
organe a en effet pour fonction de filtrer le sang en retenant les
globules rouges vieux ou anormaux, plus rigides, et ainsi de purifier le
sang », explique Catherine Lavazec. Libres de toutes entraves dans
le sang, les globules rouges parasités sont ainsi accessibles aux
moustiques vecteurs de la maladie.
L’équipe de cette chercheuse de l’Institut Cochin, de l’Inserm et du CNRS, impliquant des scientifiques de l’Université Paris-Descartes, de l’Institut Pasteur et
de l’Ecole de médecine et d’hygiène tropicales de Londres, s’est
intéressée aux mécanismes moléculaires qui conduisent la paire
globule-parasite à acquérir cette déformabilité. Leur ambition ? Pouvoir
peut-être glisser des grains de sable dans ces infimes rouages
cellulaires pour piéger les globules rouges infectés et les éliminer.
Cette malléabilité découle de ce que les biologistes appellent des
« voies de signalisation », autrement dit des cascades de réactions
moléculaires internes à la cellule.
Modèle in vitro
A
l’aide d’un modèle in vitro reproduisant la filtration de la rate, les
scientifiques ont identifié des substances pharmaceutiques qui
permettent justement de perturber ces cascades, donc d’éliminer cette
capacité de déformation et de rendre rigides les globules rouges et leur
parasite. Conséquence : ceux-ci ne passent plus le filtre de la rate
et, après y avoir été éliminés, ne se retrouvent au final plus dans le
sang qui sert de repas aux moustiques anophèles. « Or nous avons observé, un peu par coïncidence, que l’une de ces substances est le sildenafil citrate, molécule plus connue sous son nom commercial de Viagra », explique Catherine Lavazec.
« Cette étude est très intéressante », commente Hans-Peter Beck, professeur de parasitologie à l’Institut tropical et de santé publique suisse, à Bâle,
l’un des centres mondiaux de référence dans les recherches sur le
paludisme. Les cascades moléculaires en question impliquent notamment
des enzymes inhibiteurs appelés « phosphodiestérases ». « On savait déjà depuis quelques années que le Viagra pouvait agir partiellement sur ces enzymes, poursuit le scientifique. Mais
cette étude démontre désormais que ces enzymes jouent un rôle dans la
capacité de déformabilité du duo globule rouge-parasite. C’est un
changement de paradigme. Car, au-delà du simple traitement
pharmacologique des symptômes de la malaria, cela nous donne désormais
une piste d’étude pour, à l’aide de médicaments, enrayer aussi la
transmission du parasite du paludisme. »
« Nous sommes encore loin d’une recommandation d’utilisation du Viagra à tout va pour enrayer le paludisme. »
En
notant que cette étude attire l’attention des médias grâce à la simple
mention du médicament impliqué, le professeur espère que le message ne
soit pas déformé, au risque que « le Viagra soit consommé dans un but autre que celui pour lequel il a été conçu ». Et d’avertir : « Nous sommes encore loin d’une recommandation d’utilisation du Viagra à tout va pour enrayer le paludisme. »
Catherine Lavazec ne dit pas le contraire : « Il
s’agit d’une première étude in vitro, une preuve de concept. Nous
souhaitons mener une étude in vivo chez l’homme, mais son début ne
surviendra pas avant au moins un an. »
Le Viagra ne peut être prescrit aux enfants, qui demeurent l’un des groupes les plus vulnérables
Par
ailleurs, la chercheuse souligne que si c’est la molécule composant le
Viagra qui a été utilisée dans cette phase exploratoire, « il n’est
pas impossible que nous utilisions dans nos prochaines études des
molécules voisines, un peu différentes, pour éviter par exemple les
effets normaux du Viagra sur le mécanisme qu’il cible, soit l’érection ».
Ce d’autant que le Viagra ne peut être prescrit aux enfants, qui
demeurent l’un des groupes les plus vulnérables touchés par le
paludisme. Selon les dernières estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
datant de décembre 2014, entre 124 millions et 283 millions de cas de
paludisme ont été enregistrés en 2013. Ceux-ci ont causé 584 000 décès
(avec une marge d’incertitude comprise entre 367 000 et 755 000), soit
une diminution de la mortalité de 47 % au niveau mondial par rapport à
2000 et de 54 % dans la Région africaine de l’OMS, notamment grâce à la
distribution massive de moustiquaires et de tests de détection rapide de
la maladie dans le sang. La plupart des décès surviennent chez des
enfants de moins de 5 ans vivant en Afrique, où chaque minute, l’un
d’eux meurt du paludisme.
Plus qu’un simple phénomène auditif,
les acouphènes ont un impact sur certaines capacités cognitives.
Archives (Tara Moore/Getty Images)
On comprend mieux les acouphènes, ces sons parasites qui touchent
une personne sur dix. Ils affecteraient une grande partie du cerveau
Pour certains, c’est un bourdonnement. Pour d’autres, un
sifflement strident, ou encore un cliquetis. Ces bruits qui n’existent
pas, mais qu’on entend réellement, ce sont les acouphènes. Ils
concernent entre une personne sur cinq et une personne sur dix en Europe
et peuvent se révéler lourdement handicapants chez une personne sur
cent.
D’apparence anodine, ces illusions auditives
demeurent en grande partie inexpliquées. Vieillissement, traumatismes
auditifs ou crâniens, otites, anémies… la liste des causes est longue,
ce qui ne facilite rien. A tel point qu’il n’existe à l’heure actuelle
aucun médicament réellement satisfaisant, et que les thérapies à
disposition sont plus basées sur l’acceptation que sur l’éradication de
ces bruits parasites. «On ne se débarrasse jamais d’un acouphène
chronique, mais on peut apprendre à vivre avec», résume Raphaël Maire,
responsable du service d’otoneurologie du Centre hospitalier
universitaire vaudois.
Une étude publiée le 23 avril dans la revue Current Biology
vient compléter les connaissances acquises sur le sujet et laisse entrevoir de nouvelles approches thérapeutiques.
Des
neuroscientifiques dirigés par Will Sedley, de l’Université de
Newcastle, ont pu examiner l’activité électrique de plusieurs régions du
cerveau d’un patient souffrant d’acouphènes chroniques, ce qui leur a
permis de réaliser une «cartographie» de cette affection. Pour
comprendre ce qui se trame dans le cerveau d’un patient acouphénique,
les neuroscientifiques ont dans le cas présent choisi d’enregistrer les
ondes cérébrales, «des oscillations électriques émises lors de
l’activation simultanée d’un groupe de neurones voisins», détaille Will
Sedley.
Habituellement, de telles ondes sont mesurées à
l’aide d’électrodes collées à même le crâne. Mais ici, Will Sedley a pu
profiter d’un heureux hasard qui lui a permis de les enregistrer grâce à
des électrodes implantées directement dans le cerveau d’un patient.
De
l’autre côté de l’Atlantique en effet, l’équipe du Dr Phillip Gander,
de l’Université de l’Iowa, soigne des épileptiques en leur implantant de
petites électrodes dans le cerveau. Lorsqu’un de ces patients, un homme
de 51 ans, a déclaré souffrir d’acouphènes chroniques, Will Sedley a
saisi la balle au bond et lui a proposé de prendre part à cette
expérimentation. «C’était la seule possibilité pour faire ces
expériences de manière légale et éthique chez un être humain», précise
le neuroscientifique. La littérature scientifique rapporte un seul cas
d’étude similaire, une étude menée par Dirk de Ridder,
de l’Université d’Otago, en Nouvelle-Zélande. Ce dernier a effectué ses
mesures à l’aide de quatre électrodes, alors que le présent patient en
possède 164, améliorant ainsi la précision.
Will Sedley a
réalisé ses enregistrements en alternant des périodes normales, durant
lesquelles le patient perçoit les bruits fantômes, avec des périodes de
calme (il est possible «d’éteindre» temporairement les acouphènes grâce à
certains types de sons). Le but: pouvoir comparer les ondes cérébrales
dans ces deux situations.
Les résultats révèlent que dans
le cortex auditif – le siège de l’interprétation des sons – certaines
ondes cérébrales (dites de basse fréquence) diminuent en intensité quand
le patient entend les acouphènes. Un résultat qui confirme les travaux
de Dirk de Ridder et la théorie qu’ils supportent, selon laquelle les
ondes de basse fréquence sont le moteur des acouphènes.
Mais
le plus intéressant est sans doute que cette mise en sourdine des ondes
de basse fréquence ne se limite pas au cortex auditif. Elle se retrouve
dans d’autres régions du cerveau plutôt inattendues car impliquées dans
le contrôle des mouvements et du regard, dans l’attention, les
émotions, etc. Une découverte qui vient confirmer que «les acouphènes ne
sont pas un phénomène purement auditif, et [que] cela peut changer la
manière de concevoir des traitements, d’après Will Sedley. Beaucoup
pensent que les acouphènes sont encodés comme n’importe quel son par le
cerveau, poursuit le chercheur. Or nos résultats suggèrent qu’ils
s’inscrivent dans des réseaux de neurones plus larges.» De quoi
expliquer, avance-t-il, certains déficits d’attention observés chez les
patients acouphéniques.
Bien entendu, avec un échantillon
d’un seul patient, il est délicat d’en tirer des conclusions générales,
ce que Will Sedley admet bien volontiers. D’autres études avaient en
outre déjà suggéré l’existence de tels effets. Comme souvent, c’est
l’accumulation progressive et prudente de modestes éléments nouveaux qui
permet de lever le voile sur le mystère.
D’autres
travaux viendront ainsi bientôt compléter ces connaissances. En
collaboration avec l’EPFL, Raphaël Maire travaille actuellement sur une
expérimentation similaire. «Nous étudions le cerveau de patients
souffrant d’acouphènes grâce à l’imagerie par résonance magnétique
fonctionnelle, qui vise à réaliser une cartographie du cortex auditif
chez ces patients», explique le médecin. Une approche complémentaire,
basée non pas sur les ondes cérébrales mais sur la mesure du débit
sanguin. Par rapport à la méthode des ondes, il s’agit d’une mesure
indirecte (toutes les activations de neurones ne se traduisent pas par
une modification du débit sanguin), mais qui renseigne sur l’ensemble du
cerveau (et pas seulement là où on a implanté des électrodes).
A
terme, les médecins disposeront sans doute d’outils plus efficaces pour
lutter contre ces affections. «L’acouphène est un trouble simple en
apparence, mais ses profondes ramifications font qu’un traitement
efficace se fait toujours attendre», invoque Raphaël Maire, avant de
rappeler que les traitements actuellement employés, tels que la thérapie
auditive d’habituation ou les approches psychosomatiques, soulagent
déjà les patients avec succès.
Roche a obtenu l’homologation d’Avastin contre le cancer du col de l’utérus
Associé
à une chimiothérapie, le médicament Avastin permet de prolonger la vie
des patientes souffrant d’un cancer du col de l’utérus à un stade
avancé. Roche a obtenu l’homologation du remède
pour lutter contre cette maladie par Swissmedic.
L’autorité suisse de contrôle et d’autorisation des produits thérapeutiques
(Swissmedic) a donné son feu vert après une enquête de six mois et demi,
dans le cadre d’un processus d’examen accéléré, a indiqué lundi le
géant pharmaceutique bâlois dans un communiqué.
L’homologation repose sur l’étude indépendante menée par le Gynecologic Oncology Group
(GOG). Pour valider l’effet thérapeutique du médicament, 452 femmes ont
été testées. Avastin est désormais utilisé, sur sol helvétique, pour le
traitement de sept types de cancers différents dont celui du sein et du
rein.
La
professeure Viola Heinzelmann de l’hôpital universitaire de Bâle se
réjouit de cette avancée thérapeutique: «A un stade avancé [de la
maladie], les options ne sont pas nombreuses. C’est
pourquoi l’homologation est importante».
Mortalité élevée à un stade avancé
Dans
les années à venir, le protocole, Avastin et chimiothérapie, devrait
s’imposer comme le traitement de référence pour lutter contre le cancer
du col de l’utérus. L’apport du médicament
apporte un bénéfice médian de quatre mois en termes de survie. Et réduit
de 29% le risque de décès.
Détectée trop tard, l’affection présente un risque de mortalité élevé. Moins d’une femme sur
six survit si la maladie est découverte tardivement au moment où les
métastases se sont propagées dans tout le corps.
D’où l’intérêt de la prévention: «la vaccination des jeunes femmes avant le
premier rapport sexuel reste l’objectif numéro un», explique Viola
Heinzelmann dans le communiqué. Sans oublier les dépistages préventifs.
En Suisse plus de 240 nouveaux cas sont détectés chaque année. A l’échelle
mondiale, elles sont plus de 500 000 à souffrir de ce trouble. Il
s’agit de la quatrième cause de décès par cancer chez la femme.
Une personne sur cinq au Canada est obèse. Photo : iStock
Plutôt que le surpoids en soi,
ce sont surtout les maladies associées à l'obésité, comme le diabète,
l'hypertension ou le cholestérol, qui sont dangereuses. « Le médecin
doit concentrer ses interventions sur ces facteurs de risque, et
évidemment aussi sur les problèmes comme l'arthrose et l'apnée du
sommeil qui accompagnent souvent l'obésité », insiste la Dre Marie-Jo
Ouimet. Pour elle, l'objectif du traitement devrait être la santé et non
la perte de poids.
« On peut rester gros et améliorer
grandement sa santé en modifiant ses habitudes. Tout individu gagnera à
manger mieux, à faire de l'exercice, à mieux dormir et à améliorer sa
gestion du stress. » De nombreuses études ont d'ailleurs démontré que la
pratique régulière d'activité physique peut considérablement atténuer
les effets inflammatoires dommageables de l'obésité viscérale sans
Le café protégerait contre certaines maladies cardiovasculaires et certains cancers. (AFP)
Le café, dont les effets ont longtemps été controversés, est le
plus souvent inoffensif pour la santé et pourrait avoir des effets
protecteurs contre les maladies cardiovasculaires, Alzheimer, Parkinson
ou le diabète, même s’il est décaféiné. Ce sont les conclusions de
nombreuses études publiées dans le monde ces dernières années
En février, un comité d’experts indépendants du
gouvernement américain qui fait des recommandations tous les cinq ans
pour le guide diététique aux Etats-Unis, a conclu que la plupart du
temps le café n’était pas néfaste pour la santé, une première.
«Nous
avons examiné toutes les études et rien n’indique des effets nocifs du
café sur la santé avec une consommation modérée de trois à cinq tasses
par jour», ou 500 milligrammes au plus de caféine, explique Miriam
Nelson, professeur de nutrition à l’Université Tufts à Boston, un des
membres de ce comité.
«En fait, nous avons constaté une
réduction du risque de maladies cardiovasculaires, de Parkinson, de
diabète et de certains cancers», de la prostate et du sein,
ajoute-t-elle dans un entretien avec l’AFP. «Les résultats sont solides
et c’est une bonne nouvelle pour les buveurs de café», estime la
professeur Nelson.
Tom Brenna, professeur de nutrition et
de chimie à l’Université Cornell à New York, également membre de cette
commission d’experts, insiste pour ne pas trop exagérer les bienfaits du
café car le mécanisme d’action reste indéterminé. «Ce serait une
mauvaise idée de dire au public que le café peut guérir le cancer»,
dit-il à l’AFP.
Ce que la commission a constaté en
analysant les nombreuses études passées, c’est que «boire
quotidiennement de trois à cinq tasses de café n’a aucune conséquence
négative sur la santé de la population générale. Cette boisson semble
même avoir certains effets protecteurs», ajoute-t-il.
Les
femmes enceintes devraient en revanche se limiter par précaution à
peut-être 200 milligrammes de caféine par jour, soit deux tasses,
souligne-t-il. Mais, ajoute ce nutritionniste, rien dans toutes ces
études n’indique que le café est lié à des naissances prématurées.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a232ab7c-d830-11e4-95aa-b84293f29f2d/Le_caf%C3%A9_serait_bon_pour_la_sant%C3%A9
Espoir avec la découverte d’un nouvel antibiotique
Un nouvel antibiotique prometteur a été identifié par une équipe de chercheurs américains et allemands dont les résultats sont publiés jeudi 8 janvier dans la revue Nature. Une découverte à marquer
d’une pierre blanche tant cela est devenu rare dans cette catégorie de
médicaments, contrairement à d’autres domaines. La molécule identifiée a
montré, chez la souris, une efficacité contre des bactéries difficiles à
traiter. Une dizaine d’années seront encore nécessaires pour qu’elle soit éventuellement utilisable chez l’homme.
L’alarme
a été maintes fois donnée. Après l’ère dorée allant des années 1940, où
les antibiotiques sont apparus, à la fin des années 1950, où ils se
sont multipliés, deux problèmes sont survenus : la découverte de
nouveaux antibiotiques s’est progressivement tarie – six classes
nouvelles ont vu le jour depuis les années 1960 – et, dans le même
temps, les souches bactériennes résistantes aux molécules existantes ont
proliféré.
Le premier phénomène s’explique par le désintérêt
croissant des industriels pour des médicaments utilisés le plus souvent
pour de brèves périodes et dont la durée de vie sur le marché est
écourtée par le développement des résistances. Le second résulte d’une
utilisation abusive et inadaptée des antibiotiques : l’excès de
prescription et de consommation, l’interruption trop précoce des traitements, l’administration massive à des fins économiques dans des élevages d’animaux… Lire aussi :Le business model cassé des antibiotiques
Fabriquée par une moisissure
Au point que les résistances bactériennes ont entraîné une mobilisation des Etats. En France, Marisol Touraine a lancé en novembre un « groupe de travail pour la préservation des antibiotiques », chargé de présenterses propositions en juin 2015 pour réduire
une consommation supérieure à la moyenne européenne. Depuis septembre,
des experts britanniques travaillent sur de nouveaux modèles
économiques. Selon ces derniers, la résistance aux antibiotiques
pourrait causer 10 millions de morts par an d’ici à 2050. Aux Etats-Unis, un décret signé en septembre par Barack Obama vise à renforcer les capacités de combattre la résistance des bactéries. Lire aussi :Les Etats en guerre contre les bactéries
C’est dans ce contexte
que Losee Ling (NovoBiotic Pharmaceuticals, Cambridge, Massachusetts)
et ses confrères de plusieurs institutions publiques américaines et
allemandes se sont mis en chasse de nouvelles molécules dotées d’une
activité antibactérienne.
La mise au point d’antibiotiques a
reposé jusqu’ici sur l’identification de substances produites
naturellement par des micro-organismes présents dans le sol. Ces
substances permettent de se défendre
contre des bactéries. La pénicilline est ainsi à l’origine fabriquée
par une moisissure. Les substances naturelles présentent l’avantage
d’être le fruit d’une longue évolution qui leur permet de pénétrer dans les bactéries ciblées bien mieux que des produits de synthèse.
Mais la contrainte est qu’il était nécessaire de se limiter aux micro-organismes cultivables en laboratoire. Or« on avait fait le tour des composés obtenus par ce procédé susceptibles d’avoir une activité antibiotique », constate le professeur Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis, à Paris.
C’est précisément là que l’équipe américano-allemande a réalisé une
percée, grâce à l’utilisation d’un dispositif miniaturisé très innovant,
l’iChip : une puce multicanaux.
Un échantillon d’un gramme d’un
sol herbeux prélevé dans l’Etat du Maine, aux Etats-Unis, a été dilué de
telle façon qu’à peu près une seule cellule bactérienne aille se nicher
dans un minicanal. Puis ce dispositif a été recouvert de deux membranes
semi-perméables et replacé dans le sol. Au bout d’un mois, près de la
moitié des cellules avaient donné naissance à une colonie, alors que 1 %
seulement de cellules poussent avec la méthode de culture classique
dans un milieu de culture, selon les auteurs. Les colonies ont ensuite
été mises en culturein vitro.
Dans
un second temps, quelque 10 000 cultures isolées ont été testées sur
des plaques recouvertes de staphylocoques dorés afin de détecter
une éventuelle activité antibiotique. Cela a été le cas avec l’extrait
d’une nouvelle espèce bactérienne, baptisée provisoirement Eleftheria terræ.
Les chercheurs ont identifié la molécule responsable de cette action
sur les bactéries de type Gram positif, comme le staphylocoque doré, et
l’ont appelée « teixobactine ». Elle agit en s’attaquant à la membrane
des bactéries qui, comme celles de type Gram positif, ont une paroi
épaisse.
Nouvelle technique de culture in situ
Enfin, la teixobactine a été testée avec succès chez des souris infectées par le staphylocoque doré, par le pneumocoque, par Clostridium difficile
ou par le bacille de Koch, agent de la tuberculose. Des résultats
encourageants mais qui ne signifient pas que la molécule pourra
assurément entrer dans la pharmacopée. Elle doit en effet passer par diverses étapes de développement, d’évaluation de sa sécurité d’emploi chez l’homme, de sa bonne tolérance à des doses efficaces, de sa capacité être produite en grande quantité… A supposer que toutes ces étapes soient franchies, le nouvel antibiotique pourrait apparaître sur le marché d’ici dix ans ou peut-être moins. « C’est assurément une bonne nouvelle car peu d’antitiobiques sont apparus récemment », se réjouit le professeur Mathieu Molimard (université de Bordeaux), président du Collège national de pharmacologie médicale. « L’activité
sur le bacille de Koch est probablement la plus intéressante, compte
tenu de l’ampleur des résistances, car pour les autres bactéries, nous
ne sommes heureusement pas encore en situation d’impasse thérapeutique », remarque le professeur Molina.
Les
deux spécialistes soulignent que la meilleure nouvelle qu’apporte cet
article est l’identification d’une nouvelle technique de culture in
situ, qui va permettre d’explorer un ensemble de micro-organismes jusque-là inexploitables. « C’est un peu comme si l’on avait découvert un nouveau champ de pétrole », se réjouit le professeur Molimard.
La découverte pourrait aussi motiver l’industrie pharmaceutique pour réinvestir
ce domaine de recherche. Certains signes montrent un regain d’intérêt.
En 2013, Roche a racheté Polyphor, un petit laboratoire spécialisé dans
les antibiotiques, et en décembre 2014 Merck a annoncé l’acquisition
pour plus de 7 milliards d’euros de Cubist Pharmaceuticals, une société
spécialisée dans les traitements contre les bactéries superrésistantes.
En
savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/01/08/espoir-avec-la-decouverte-d-un-nouvel-antibiotique_4551731_3244.html#DsCfdcCKIVuF3SKx.99
Des chercheurs genevois pensent avoir déchiffré le code du cerveau
Fabien Goubet
Neurones:
comment ces cellules codent l’information reste un mystère. (
Dessin d’artiste)
Une équipe internationale, emmenée par Alexandre Pouget de
l’Université de Genève, propose un modèle théorique du fonctionnement du
cerveau, décrit dans la prestigieuse revue Nature Neurosciences. Il
s’intéresse en particulier au codage de l’information par les neurones,
et devra être mis à l’épreuve d’expérimentations en laboratoire
La compréhension des mystères du cerveau constitue l’un des défis majeurs de ce début de XXIe siècle.
L’un de ses secrets les mieux gardés, et peut-être le plus important,
réside dans la manière dont celui-ci code les informations. Déchiffrer
ce codage, c’est-à-dire le mécanisme par lequel il convertit une
information (tel un son) en un signal électrique interprétable par les
neurones, constituerait un pas de géant dans la compréhension de son
fonctionnement. Comme pour un ordinateur: on ne peut vraiment
appréhender son fonctionnement qu’une fois saisi comment celui-ci code
les informations, en l’occurrence comment il transforme les impulsions
électriques parcourant ses circuits imprimés en nombres binaires
«lisibles» (les fameux 0 et 1). Des neuroscientifiques, sous la
responsabilité d’Alexandre Pouget, professeur au département des
neurosciences fondamentales de l’Université de Genève, proposent le
7 septembre dans la revue Nature Neuroscience une modélisation théorique du système de codage utilisé par le cerveau.
«Nous
nous sommes demandé comment le cerveau parvient à analyser en continu
l’incessant flux de signaux qu’il reçoit», dit Alexandre Pouget. A
chaque instant, le cerveau doit reconnaître les informations qui lui
parviennent et les distinguer des signaux parasites, ou bruit de fond.
Un incroyable écheveau à démêler qui mettrait à genoux n’importe quel
supercalculateur. La prouesse du cerveau est d’autant plus remarquable
qu’elle s’effectue moyennant une consommation énergétique bien moindre.
«Cette prodigieuse capacité de traitement de l’information pour un coût
énergétique si faible a toutefois un prix: les calculs du cerveau
demeurent approximatifs, tempère Alexandre Pouget. Pour obtenir un
modèle théorique précis, nous avons donc cherché à prendre cela en
compte.»
Le cerveau a beau faire des erreurs, il est néanmoins
capable de les corriger grâce à ce que les neuroscientifiques appellent
les «codes redondants», un terme issu des mathématiques statistiques:
«Plutôt que d’écrire chaque information dans un seul neurone, le cerveau
la chiffre dans environ un millier d’entre eux. En comparant le signal entre ces différents neurones, le cerveau peut alors facilement repérer ses erreurs.»
La prématurité, soit la naissance
avant 37 semaines de gestation, soumet les enfants à un risque de
souffrir de différents types de pathologies. (AFP)
L’érythropoïétine semble efficace pour atténuer les lésions
cérébrales chez les enfants nés avant le terme de la grossesse, d’après
une nouvelle étude pilotée par des chercheurs suisses
L’EPO ou érythropoïétine, hormone impliquée dans la prolifération
des cellules sanguines, est déjà bien connue pour son effet dopant.
C’est un autre usage, plus positif, qui est révélé dans la dernière
édition de la revue Journal of American Medical Association (JAMA):
d’après une étude pilotée par des chercheurs suisses, l’EPO aurait la
capacité de protéger le cerveau des bébés nés avant le terme de la
grossesse. Et peut-être d’éviter qu’ils ne souffrent par la suite de
troubles neuro-développementaux.
Les grands prématurés,
c’est-à-dire les enfants nés avant 32 semaines de gestation, risquent de
souffrir d’un certain nombre de pathologies précoces, parmi lesquelles
des atteintes cérébrales. «Quand ces enfants naissent, leur cerveau est
encore immature. Le développement cérébral se finit en couveuse, dans
des conditions qui ne sont pas celles qui règnent in utero. C’est ce qui
explique la survenue possible de lésions», explique Russia Ha-Vinh
Leuchter, pédiatre aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et
auteure de l’étude publiée dans JAMA. Ces atteintes
cérébrales ne sont pas sans conséquences pour les enfants. Elles peuvent
entraîner des difficultés motrices ou des troubles de la cognition se
traduisant entre autres par des difficultés d’apprentissage.
L’EPO
est déjà utilisée par certains hôpitaux depuis plusieurs années chez
les prématurés afin de stimuler leur production de globules rouges, et
donc de limiter le nombre de transfusions sanguines. Par ailleurs, des
études chez l’animal ont amené les chercheurs à soupçonner un autre
effet de l’hormone, neuroprotecteur cette fois. Une recherche
rétrospective, comparant les performances d’enfants prématurés ayant
reçu ou non de l’EPO, a également donné des résultats allant dans ce
sens. «L’érythropoïétine semble avoir une action double: elle
diminuerait le risque de lésions et augmenterait les chances de
récupération», pointe Russia Ha-Vinh Leuchter.
Ces données ont
incité des chercheurs de l’Université de Zurich, en collaboration avec
Petra Hüppi, médecin aux HUG et professeure à l’Université de Genève, à
lancer une vaste recherche sur l’effet de l’EPO sur le cerveau des
prématurés, dont l’étude parue dans JAMA constitue le
premier volet. Les scientifiques ont analysé les images cérébrales
obtenues par IRM chez 165 bébés, âgés de 2 à 3 mois, et nés grands
prématurés (entre 26 et 32 semaines); 77 d’entre eux avaient reçu trois
hautes doses d’EPO durant leurs deux premiers jours de vie, et 88 un
placebo.
Un médicamement Novartis réduit de 20% le nombre de décès pour les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque
LT
(Keystone)
Le groupe bâlois prévoit de déposer les demandes d’autorisation de
mise sur le marché entre la fin 2014 et le début de 2015
Avec une publication simultanée dans le New England
Journal of Medicine, Novartis a annoncé samedi lors du congrès de la
Société européenne de cardiologie que son médicament expérimental, le
LCZ696, était supérieur à l’inhibiteur de l’ECA Enalapril dans l’étude
de référence Paradigm-HF. Les patients avec insuffisance cardiaque et
fraction d’éjection du ventricule gauche altérée (HF-REF) ayant reçu
LCZ696 étaient plus susceptibles de survivre et moins susceptibles
d’être hospitalisés pour une détérioration soudaine de leur insuffisance
cardiaque que les patients ayant reçu de l’Enalapril.
«En
démontrant une réduction très significative des décès cardiovasculaires
tout en améliorant la qualité de vie, le nouveau médicament pour
l’insuffisance cardiaque de Novartis, le LCZ696, représente une des plus
importantes avancées cardiologiques de la dernière décennie» , affirme
David Epstein, chef de la division pharmaceutiques de Novartis.
Le
LCZ696, un comprimé à prendre deux fois par jour, réduirait la pression
sur le coeur défaillant. Il renforcerait le système neurohormonal
protecteur du coeur tout en supprimant simultanément le système néfaste.
Les médicaments actuellement disponibles en cas de HF-REF ne font que
bloquer les effets néfastes. Malgré les traitements existants, le taux
de mortalité demeure très élevé, avec jusqu’à 50 % des patients mourant
dans les 5 ans après le diagnostic d’insuffisance cardiaque.
Novartis
prévoit de déposer les demandes d’autorisation de mise sur le marché
auprès de la Food and Drug Administration aux Etats-Unis pour la fin
2014 et de l’Union européenne début 2015.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/6c9946b8-303a-11e4-9b2f-a894516ff6c9/Un_m%C3%A9dicamement_Novartis_r%C3%A9duit_de_20_le_nombre_de_d%C3%A9c%C3%A8s_pour_les_personnes_atteintes_dinsuffisance_cardiaque
Selon CNN, un sérum encore expérimental viendrait à bout d’Ebola
CNN révèle que le Dr Kent Brantly
(ici de face), ainsi qu’une autre personne contaminée, ont reçu des
injections d’un sérum expérimental jamais testé auparavant sur l’être
humain et qui semble faire merveille. (AFP)
Tandis que la presse mondiale se focalise sur la panique suscitée
par la propagation du virus d’Ebola, CNN révèle qu’un sérum, administré à
deux victimes, ferait merveille. Pendant ce temps, Genève se prépare
On est parti pour ne pas l’oublier de sitôt, où que l’on pose les
yeux, ces semaines, sur la Toile, les ondes, la presse papier: le virus
d’Ebola. Hier, les agences nous annonçaient que Kent Brantly, le médecin
américain de 33 ans contaminé et rapidement rapatrié aux Etats-Unis,
montrait un léger mieux.
Aujourd’hui, CNN sous la rubrique suggestive «Killer Virus» («Virus tueur»), amorce la curiosité de tous ses lecteurs: «Un sérum secret a-t-il sauvé les victimes d’Ebola?»
C’est le chef des correspondants médicaux de la chaîne qui révèle que
le Dr Kent Brantly, ainsi qu’une autre personne contaminée, ont reçu des
injections d’un sérum expérimental jamais testé auparavant sur l’être
humain, et qui semble, selon les témoins, avoir fait merveille, dans les
vingt à soixante minutes succédant à son administration. «Le sérum est
connu sous le nom de ZMapp et a été développé par la firme
biotechnologique Mapp Biopharmaceutical Inc, basée à San Diego», précise
la chaîne d’information en continu.
Le recours à une telle
médication, qui n’en est qu’à un stade très expérimental, n’est pas sans
soulever de nombreuses questions, poursuit CNN. L’OMS souligne ainsi,
par la voix de son porte-parole Gregory Hartl, «que les autorités
sanitaires ne peuvent pas commencer, au beau milieu d’une explosion
épidémique, à administrer des substances qui n’ont pas été testées». CNN
précise néanmoins que les deux patients qui ont bénéficié du sérum
l’ont fait de leur plein gré et avec leur consentement éclairé. CNN
conclut enfin que la firme californienne productrice du sérum a reçu de
la «Defense Threat Reduction Agency (DTRA)»,
un bras armé de la défense américaine contre les risques biologiques,
une subvention substantielle pour poursuivre ses recherches.
Pendant
ce temps, la panique et l’effroi continuent de se répandre: Rod Mac
Johnson, de l’Agence France Presse, relaie ainsi les déclarations du
président sierra-léonais Ernest Bai Koroma, qui déclare: «L’essence même
de notre nation est en jeu.» Une déclaration lancée à l’occasion,
relate le journaliste, «d’une journée décrétée chômée pour combattre
l’épidémie. Les commerces, bars et restaurants étaient fermés, les
marchés et les rues désertes, à l’exception notamment des véhicules du
Ministère de la santé, arborant des messages de prévention ou d’hygiène
tels que: «Ebola est réel, ne mangez pas de viande de chauve-souris, ni
de chauve-souris ou de fruits partiellement mangés par des animaux.» Des
policiers en civil interrogeaient les rares passants sur leur
destination et les renvoyaient chez eux. Les écoles sont fermées jusqu’à
septembre»…
Plus éloignés de l’épicentre de l’épidémie, les médias occidentaux
cherchent, eux, à relativiser ou à mettre en perspective. Ainsi, Seth
Berkley, le CEO de L’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), qui regroupe les principaux acteurs de la vaccination comme l’OMS ou l’Unicef, pointe dans une tribune confiée au Huffington Post,
«comment les médias amplifient» les dangers d’Ebola. Or,
s’interroge-t-il, «le virus de l’Ebola a certes des conséquences
dramatiques, mais il fait bien moins de victimes que d’autres virus.
Pourquoi, alors, ces titres dans les journaux alors qu’on ne parle pas
d’autres maladies mortelles? Est-ce parce que les Africains meurent
soudain par centaines? C’est peu probable. La dengue tue relativement
peu, mais 20 000 des 500 000 personnes infectées y succombent chaque
année. Un chiffre bien supérieur à la pire épidémie d’Ebola, mais cinq
fois plus petit que le nombre de victimes de la rougeole, par exemple.
Et si l’on prend en compte des pathogènes comme les pneumocoques ou les
rotavirus – responsables des deux causes principales de mortalité
infantile, la pneumonie et la diarrhée –, les victimes se comptent
rapidement en centaines de milliers.» Seulement voilà: pour nombre de
ces maladies tueuses, il existe, pour ceux qui en ont les moyens, de
quoi guérir si l’on est infecté, ou de se prémunir, afin de ne pas être
infecté. Tandis qu’Ebola…
D’où ce que la Tribune de Genève
qualifie d’autre danger: «la psychose internationale». Et de rappeler
ce que le baron Peter Karel Piot, qui fut directeur exécutif de
l’Onusida et grand spécialiste des maladies tropicales, déclare: «Il
s’agit d’une infection qui nécessite un contact très proche.» Ce qui
n’empêche pas Genève aéroport et HUG de se préparer au cas où. La Tribune de Genève révèle ainsi que ces derniers ont activé un groupe «précrise». Et que l’aéroport de Genève a déjà mis un avion en quarantaine. http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a42bc504-1c78-11e4-8b39-5bee34cf2558/Selon_CNN_un_s%C3%A9rum_encore_exp%C3%A9rimental_viendrait_%C3%A0_bout_dEbola médecine
vendredi 13
juin 2014
Une molécule pour récupérer après un AVC
Pierre Kaldy
Pratiquer des exercices de
réhabilitation permet aux personnes souffrant de lésions cérébrales de
récupérer certaines de leurs capacités perdues. (AID / anamaimages /
Corbis)
En combinant de la rééducation à un nouveau traitement, des
chercheurs zurichois ont rendu leur mobilité à des rats cérébro-lésés.
Des essais sont en cours chez l’être humain
En une fraction de seconde, le rat saisit avec sa patte droite le
granulé d’aliment placé devant lui. Pourtant, ce même rat esquissait à
peine le geste un mois auparavant, après une lésion de son cortex moteur
mimant un accident vasculaire cérébral (AVC). Cette récupération
exceptionnelle, qui fait rêver tout médecin confronté à ses patients
victimes d’AVC, résulte d’un traitement mis au point par l’équipe de
Martin Schwab à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, un travail
exceptionnel présenté dans la revue Science aujourd’hui.
«C’est l’aboutissement d’une recherche exemplaire menée depuis plus de
vingt-cinq ans par Martin Schwab et son équipe», témoigne le professeur
Jean-Claude Baron, du centre de psychiatrie et de neurosciences Inserm à
l’Hôpital Sainte-Anne de Paris.
Les chercheurs ont montré comment
il était possible d’induire la croissance de nouveaux nerfs dans la
moelle épinière pour que l’animal puisse à nouveau commander les muscles
fins de sa patte. Mieux, ils ont pu marquer directement chez l’animal
les nouvelles fibres nerveuses suscitées par ce traitement dans la
moelle épinière et les inactiver pour démontrer leur rôle déterminant
dans la motricité retrouvée. «Ce résultat spectaculaire est inédit,
poursuit Jean-Claude Baron, car dans ce cas extrême de paralysie, qui
exclurait chez l’homme toute récupération de la motricité de la main,
ils ont montré que des fibres nerveuses de l’autre hémisphère du cerveau
ont pris le relais chez le rat dans sa moelle épinière pour récupérer
toute la motricité de la patte.»
Face à un AVC, l’objectif des
chercheurs est de pouvoir remédier aux dégâts causés par l’absence
d’irrigation locale du cerveau, due le plus souvent à la présence d’un
caillot. En Suisse, plus de 16 000 personnes sont frappées d’un AVC
chaque année, chiffre qui ne peut qu’augmenter avec le vieillissement de
la population. En Occident, c’est la première cause de handicap chez
l’adulte et la troisième cause de mortalité après les maladies
cardiovasculaires et les cancers. Un AVC entraîne le décès dans 20% des
cas, et des séquelles motrices diverses dans les autres cas qui peuvent
être très handicapantes comme le rappelle le site de l’association suisse Fragile.
«Dans près de la moitié des cas, l’AVC affecte la main et les chances
de récupérer sa motricité si précise sont très réduites», précise
Jean-Claude Baron. Un seul traitement a fait ses preuves, l’injection
dans le sang, moins de trois heures après l’AVC, d’une enzyme capable de
dissoudre le caillot, ce qui suppose un dépistage très rapide et un
transfert à l’hôpital le plus proche.
Très tôt, les chercheurs ont constaté que le système nerveux
pouvait récupérer une partie des fonctions perdues. Mais dans le
système nerveux central, cette plasticité cesse rapidement sous l’effet
de plusieurs protéines inhibitrices présentes dans la myéline, une gaine
isolante entourant les neurones. L’identification de ces protéines a
offert la perspective, avec la possibilité de les bloquer, d’amplifier
la plasticité nerveuse déclenchée par l’AVC. Dès la fin des années 1990, Martin Schwab et son équipe avait identifié Nogo-A,
une protéine majeure pour cette inhibition. L’injection dans la moelle
épinière partiellement sectionnée de rats d’un anticorps capable de
neutraliser Nogo-A permet aux animaux de récupérer une partie de leur
motricité.
Un effet comparable est obtenu lorsque le
cortex moteur est lésé par les chercheurs pour mimer un AVC chez
l’homme. Les chercheurs constatent que, sous l’effet facilitateur de
l’anticorps, des fibres nerveuses indépendantes de la région du cerveau
touchée prennent le relais pour innerver à nouveau les muscles. En 2013,
à la suite d’une collaboration avec des chercheurs de l’Université de
Fribourg, ce résultat a été reproduit chez le singe pour le membre
supérieur et la main.
La récupération motrice restait cependant limitée, et c’est à ce stade que le nouveau travail publié dans Science
apporte un progrès décisif. Après lésion de la région corticale
responsable du mouvement de leur patte, les chercheurs ont injecté dans
la moelle épinière l’anticorps neutralisant Nogo-A durant deux semaine,s
puis soumis les rats à d’intenses répétitions de l’exercice de
préhension qu’ils avaient appris. Les progrès au fil des jours ont alors
été spectaculaires, et au bout de deux semaines, les animaux
réussissait leur geste dans plus de 80% des fois, un taux de réussite
qui chutait à moins de 40% chez les animaux n’ayant pas reçu
l’anticorps. «Cette amélioration a été retrouvée pour deux exercices de
préhension que les animaux ne connaissaient pas, preuve que les
bénéfices du traitement ne se limitent pas aux gestes déjà appris»,
précise la première auteure de l’étude, Anna-Sophia Wahl.
Une telle performance est de bon augure pour envisager de
réduire les séquelles dues à un AVC chez l’homme. Ces espoirs sont
nourris par le fait que plusieurs anticorps contre Nogo-A ont montré
leur absence d’effets indésirables chez l’homme. L’un d’eux, produit par
la société GSK, fait déjà l’objet d’un essai clinique pour traiter la
sclérose latérale amyotrophique. «Notre anticorps, produit par la
société Novartis, est aussi en essai chez l’homme pour traiter la
sclérose en plaques et des lésions de la moelle épinière» ajoute
Anna-Sophia Wahl.
Cependant, un autre résultat
obtenu dans cette étude doit inciter à la prudence. Le traitement
stimulant la neurogenèse appliqué non pas avant, mais en même temps que
la rééducation intensive, a aggravé les symptômes de la paralysie chez
le rat. «La nécessité, dans ce nouveau protocole, d’attendre plusieurs
semaines avant d’entamer la rééducation motrice va à l’encontre de ce
qui est actuellement préconisé chez les patients, ce qui suggère qu’une
transposition chez l’homme de ces résultats, où patients et lésions sont
aussi beaucoup plus hétérogènes que dans ce modèle animal, sera
délicate à mener», conclut Jean-Claude Baron. http://letemps.ch/Page/Uuid/4415fd26-f246-11e3-a2d8-dc7d3196b5d7|1 Médecine
vendredi 31
janvier 2014
Le stimulateur Nanostim est le
premier modèle sans sonde. Il est implanté non plus sous la peau, mais
directement à l’intérieur du cœur. (St Jude Medical Inc.)
Plusieurs milliers de patients se font poser un stimulateur
cardiaque chaque année en Suisse. Un modèle miniaturisé, et pour la
première fois sans sonde, pourrait révolutionner la technique
En 2012, 4500 stimulateurs cardiaques ont été implantés en Suisse
chez des patients souffrant de troubles du rythme. L’opération est
bénigne et ne demande souvent pas plus d’une heure. Si les boîtiers se
sont miniaturisés au fil des années, pour n’être aujourd’hui guère plus
grands qu’une pièce de 5 francs, le point faible du système reste les
sondes, qui relient le stimulateur au muscle cardiaque. Une équipe du
CHU de Grenoble a réalisé à la fin de l’année 2013 la première
implantation d’un pacemaker sans sonde. Moins médiatisé que le cœur
artificiel Carmat implanté quelques semaines plus tard à Paris, le
stimulateur Nanostim pourrait cependant bien marquer l’histoire de la
stimulation cardiaque.
L’idée de stimuler la contraction du cœur
par des impulsions électriques ne date pas d’hier; déjà au début du
XXe siècle, des essais avaient été réalisés avec des systèmes externes.
Le premier modèle de stimulateur totalement implantable sera testé avec
succès chez l’homme, en 1958. «Depuis, le principe n’a guère changé,
souligne Pascal Defaye, responsable de l’Unité de rythmologie du CHU de
Grenoble, qui a réalisé la première implantation du Nanostim. Le système
est toujours composé d’un boîtier placé sous la peau ou le muscle, au
niveau de la clavicule, et d’une ou deux sondes qui détectent l’activité
électrique dans le cœur et transmettent les impulsions produites par le
stimulateur.»
Les batteries actuelles permettent de laisser le
stimulateur en place près de dix ans, mais il n’est pas rare que les
sondes se détachent de leur site d’implantation ou dysfonctionnent. Or
leur remplacement peut s’avérer complexe. «Pour relier le boîtier au
cœur, les sondes passent par les veines, l’oreillette droite et la
valvule tricuspide, explique Thierry Carrel, directeur de la clinique
universitaire de chirurgie cardio-vasculaire de l’hôpital de l’Ile à
Berne. Au fil du temps, il est fréquent que les sondes s’intègrent dans
la paroi vasculaire, et les enlever sans endommager la veine n’est pas
toujours aisé.» A tel point qu’il est parfois moins risqué de poser de
nouvelles sondes sans enlever les anciennes. Un choix qui peut cependant
aussi conduire à des complications. «Cela reste rare heureusement, mais
nous avons chaque année l’un ou l’autre patient qu’il faut opérer à
cœur ouvert pour enlever des sondes», précise Thierry Carrel.
Etonnant
qu’il ait fallu attendre cinquante-cinq ans pour que le premier
prototype sans électrodes voie le jour. «Nous ne sommes pas les premiers
à y avoir pensé, sourit Pascal Defaye. Il y a déjà vingt ans, un
article scientifique avait été publié sur le sujet. Mais le projet est
resté au point mort faute de techniques suffisamment évoluées pour
concrétiser l’idée.» C’est finalement une start-up californienne qui va
développer le projet Nanostim, aujourd’hui commercialisé par un des
leaders mondiaux des dispositifs implantables, St. Jude Medical. Mais il
aura fallu une bonne dizaine d’années d’allers-retours entre ingénieurs
et médecins pour parvenir à ce stimulateur d’un nouveau genre.
Le Nanostim, dix fois plus petit que
les dispositifs classiques, n’est plus placé sur le thorax mais
directement à l’intérieur du cœur. Le pacemaker en forme de bâtonnet est
mis en place à la base du ventricule droit par un cathéter qui remonte
le long de la veine fémorale. Une intervention d’une trentaine de
minutes, dite «mini-invasive», et qui ne nécessite plus de créer de
poche sur le thorax pour y loger le boîtier. «Pour certaines personnes,
voir et sentir le pacemaker sous la peau ou le muscle était quelque
chose de dérangeant; là au moins, il n’y a plus aucune trace du
dispositif, ni de cicatrice», souligne Thierry Carrel.
Même avec
ses batteries miniaturisées, le Nanostim devrait avoir une autonomie de 9
à 13 ans, selon la fréquence des impulsions délivrées. Un système a
également été développé pour permettre d’aller récupérer le stimulateur.
«Cette nouvelle technologie sans sonde peut paraître moins
spectaculaire que le cœur artificiel greffé récemment en France par
l’équipe d’Alain Carpentier, mais pour les praticiens elle est tout
aussi importante, peut-être même plus», relève Thierry Carrel. Le
chirurgien cardiaque n’hésite pas à avouer qu’il trouve ce dispositif
très séduisamt: «Si les études confirment qu’il n’y a pas plus de
complications avec le Nanostim qu’avec les stimulateurs conventionnels,
ce système pourrait s’avérer révolutionnaire!» Page précédente123Page suivantehttp://letemps.ch/Page/Uuid/d9e3bfb6-89cb-11e3-a23f-f26c5d0f14c1/Le_renouveau_de_la_stimulation_cardiaque
Une génération de jeunes de droite se construit contre le mariage pour tous
Shahzad Abdul Yves Eudes Aurélie M’Bida et François Béguin Le Monde
La jeune génération occupe une place importante dans la mobilisation anti-mariage pour tous. (AFP)
Parisiens ou provinciaux, plutôt catholiques, connectés et de
droite: la jeune génération occupe une place importante dans la
mobilisation depuis novembre 2012 contre le projet de loi ouvrant le
mariage et l’adoption aux couples homosexuels, qui devrait être
formellement adopté mardi 23 avril
Portés par la conviction que cette loi «injuste», «absurde» et
«non débattue» fait courir la France vers une perte de ses valeurs
morales, et animés par le sentiment d’être «méprisés» par un
gouvernement qui les ignore, ces 18-25 ans battent en nombre le pavé,
souvent pour la première fois. Une génération se construit ainsi une
identité autour d’une cause devenue un lien générationnel entre des
forces a priori disparates. Des jeunes qui promettent de rester
mobilisés chaque soir, devant l’Assemblée, à partir de 19 h, avant une
«grande» manifestation le 21 avril.
Bertrand de Villèle, 21 ans, a
été le premier à quitter, un peu groggy, le commissariat du XVIIIe
arrondissement de Paris, lundi 15 avril, où il a passé quelque seize
heures en garde à vue pour avoir tenté d’installer des tentes devant
l’Assemblée nationale dans la nuit. «C’est la première fois qu’une loi
me fait descendre dans la rue, avoue cet adhérent de l’UNI, une
organisation étudiante de droite. Mais depuis novembre dernier, je n’ai
raté aucune manifestation, tellement cette loi me révolte.» Il tremble
toujours, une vingtaine de minutes après sa libération. Rassemblement autour des réseaux sociaux
La plupart des jeunes sont alertés par SMS, via les réseaux
sociaux comme Facebook ou Twitter, ou encore sur les nombreux blogs
dédiés. «Il y a des SMS dans tous les sens!» sourit Carol Ardent,
candidat à l’agrégation de lettres, et responsable du blog Le Rouge et
le Noir, suivi par des milliers d’internautes et qui revendique 45
rédacteurs. «On publie et relaie tous les principaux mots d’ordre,
s’enorgueillit le jeune de 24 ans, cheveux déjà poivre et sel assortis à
son col roulé. Il n’y a pas vraiment de leader, chacun passe
l’information à son niveau.» Un avis partagé par Thibaud, 25 ans, qui
travaille dans un cabinet de conseil. Son compte Twitter lui prend
jusqu’à deux heures par jour: «Je relaie des articles, je réponds à des
personnalités, je discute avec des personnes qui ont des points de vue
opposés», raconte ce Lyonnais.
L’«espérance de vie en bonne santé» stagne en Europe
Elisabeth Zingg/AFP
Les Européens vivent de plus en plus vieux. (123RF)
Les Européens vivent de plus en plus vieux mais leur «espérance de
vie en bonne santé» après 65 ans stagne depuis 2005. Elle atteint 8,8
ans pour les hommes et 8,6 ans pour les femmes, selon des chiffres
rendus publics mercredi à Paris
Alors que l’espérance de vie à 65 ans a augmenté de 1,3 an pour
les hommes et de 1,2 an pour les femmes depuis 2005 dans les 27 pays de
l’Union européenne (UE), l’espérance de vie sans incapacité (EVSI),
devenu un indicateur important des politiques européennes, n’a
pratiquement pas bougé, augmentant de 0,2 an seulement pour les hommes
et diminuant même de 0,2 an pour les femmes au cours de la même période.
«Cela
signifie que les années de vie supplémentaires sont vécues avec des
limitations d’activité», explique Jean-Marie Robine, directeur de
recherche à l’Inserm, qui coordonne l’Action européenne conjointe sur
les années de vie en bonne santé (EHLEIS) à la veille d’une réunion à
Paris. La France en tête de l’espérance de vie
La France reste la championne de «l’espérance de vie à 65 ans» (à
savoir le nombre d’années à vivre pour une personne âgée de 65 ans). Le
pays affiche 19,3 ans pour les hommes et 23,8 ans pour les femmes en
2011, contre 18 ans pour les hommes et 21,4 ans pour les femmes dans
l’ensemble des pays de l’UE. La France fait partie des pays où
l’espérance de vie à 65 ans a le plus augmenté: 1,8 an pour les femmes
et 1,6 an pour les hommes entre 2005 et 2011.
Mais comme dans le
reste de l’Europe, l’espérance de vie en bonne santé a stagné en France
entre 2005 et 2011, surtout en ce qui concerne les femmes (+0,3 an,
considéré comme «non significatif»), les hommes ayant pour leur part
gagné 1,2 an, soit nettement plus que la moyenne européenne. Des écarts importants en Europe
Des écarts importants pouvant atteindre plus de 10 ans subsistent
entre les différents pays européens, selon des chiffres publiés en mars
par Eurostat, l’office statistique de la Commission européenne. Les
hommes lituaniens ont ainsi une espérance de vie à la naissance de
68 ans contre 79,9 ans pour leurs homologues suédois.
Des
différences existent également en ce qui concerne l’espérance de vie en
bonne santé qui va de 52 ans en Slovaquie pour les hommes qui naissent
actuellement, à 71,1 ans en Suède (chez les femmes, les chiffres vont de
52 ans en Slovaquie à 70,7 ans à Malte).
A 65 ans, l’espérance de vie en bonne santé atteint encore 15 ans
chez les femmes suédoises ou norvégiennes mais tombe à 9,9 ans chez les
femmes françaises et à 9 chez les femmes espagnoles dont les espérances
de vie globales font partie des plus élevées d’Europe.
«C’est
probablement dû au fait que les pays nordiques privilégient l’autonomie
et favorisent plus l’indépendance des individus alors que les pays du
Sud réussissent à faire vivre leur population plus longtemps avec des
incapacités ou des maladies chroniques», explique M. Robine.
Le
cas le plus intéressant est celui du Danemark où l’espérance de vie à
65 ans chez les femmes est inférieure de près de 4 ans à celle des
Françaises, alors que leur espérance de vie en bonne santé est
supérieure de près de 3 ans.
Au chapitre des bonnes nouvelles,
M. Robine cite un nouvel indicateur qui mesure les années de vie où les
gens se perçoivent en bonne santé, qui a augmenté paradoxalement en
Europe entre 2005 et 2011 (1,5 an pour les hommes et 1,6 an pour les
femmes), alors même que le nombre des personnes vivant avec des
incapacités ou des maladies chroniques augmentait.
«Les gens se sentent en meilleure santé, ce qui signifie une bonne gestion des problèmes de santé malgré la crise», relève-t-il.http://letemps.ch/Page/Uuid/b546a902-a74f-11e2-a4a8-c21a3316ea2a|0#.UW6lLkr2R-I boisson
mardi28 août 2012
Particulièrement désaltérante,
cette boisson est encore drainante, peu ou pas sucrée, dénuée de gras et riche en potassium et en oligoéléments.
(Getty Images)
C’est LA potion miracle du moment, à en croire les people, voire
les sportifs. Mais elle est écologiquement discutable, selon ses
détracteurs
A Maurice, Copacabana ou Phuket, on y a goûté sous sa forme
originelle et 100% naturelle. La grosse noix de coco verte, coupée à la
machette par un plagiste et offerte aux vacanciers avec une paille et un
merveilleux sourire… Etait-ce bon? Assurément désaltérant, avec ce
petit je ne sais quoi acidulé, doucereux et vaguement écœurant,
assurément magique aussi, car indissociable des vacances et de leur
cortège de beautés des îles, farniente, parfums d’ylang-ylang…
Depuis
peu, cette même boisson au puissant pouvoir évocateur trône sur les
rayons des supermarchés et des commerces bio, sous la forme infiniment
moins poétique de berlingots, voire de canettes ou petites bouteilles
alu. CocoZona chez Coop depuis le mois de mai, Kulau ou Dr Antonio
Martins chez Urbanbio, Pearl Royal chez Manor ou depuis juin, sous sa
propre étiquette (BINA) par Migros.
Ces quelques marques – sur
plusieurs dizaines apparues ces dernières années aux Etats-Unis –
vantent toutes les mêmes qualités. Celles d’une boisson particulièrement
désaltérante et drainante, peu ou pas sucrée, dénuée de gras, riche en
potassium et en oligoéléments, idéale pour les sportifs et les
consommateurs soucieux de leur ligne.
Nature ou mélangée à
d’autres parfums: ananas, banane, cerisier de Virginie, grenade, açaï,
l’eau de coco est vendue entre 5,85 francs et près de 15 francs le
litre. Il s’agit bien du jus de coco, soit le liquide incolore issu du
fruit vert, immature du cocotier – et non du lait de coco, ce liquide
blanchâtre plus épais extrait de la pulpe du fruit mûr.
«Loco for coco», titrait le New York Post
récemment. Autrement dit: raides dingues de ce breuvage – c’est ce que
seraient les stars outre-Atlantique, nombreuses à en chanter les
louanges… A commencer par Madonna, qui aurait investi 1,5 million de
dollars dans la marque bio américaine Vita Coco, dont l’égérie est
Rihanna. Dianna Agron, Jessica Alba, Stacy Keibler, mais aussi A-Rod,
Gisele sont tous accros, poursuit en substance le journal. Et ce
breuvage qui resta d’abord cantonné aux échoppes bio a désormais conquis
toute la grande distribution et jusqu’aux petites épiceries de
quartier.
Les chiffres avancés par les médias américains ont aussi de quoi
secouer le cocotier de l’industrie agroalimentaire. L’an dernier, les
ventes de cette eau précieuse auraient avoisiné 400 millions de dollars
pour le seul marché des Etats-Unis. Zico, une des marques les plus
populaires, affiche des résultats en hausse de 150% par an depuis sa
création en 2006.
Comment se construit le mythe? A coup de
paysages féeriques, de noms connus, tous miracles bienvenus, avérés ou
supposés. On lit sur certains blogs et sites que l’eau de coco aurait
notamment été utilisée à la place du sérum physiologique pour des
perfusions à des soldats lors de la Deuxième Guerre mondiale, allez
savoir…
Là-dessus, chacune des marques se tricote une identité
adaptée à son public cible. Vita Coco, on l’a vu, à grand renfort de
stars, là où son concurrent Zico mise sur l’image de sportifs pratiquant
le triathlon, le surf ou le beach-volley et où Dr Antonio Martins
entend conquérir les adeptes du yoga et le haut de gamme.
Anne-Christine
Morard, diététicienne du sport à Genève, a découvert l’eau de coco par
une de ses patientes américaines et trouve a priori plutôt intéressant
son apport lors d’efforts sportifs. «La boisson que j’ai examinée
contient deux fois moins de sucre que le jus de fruits ou le coca, pas
de gras et présente de bonnes valeurs en minéraux. Reste à savoir
comment se pratique le conditionnement: avec certains produits, la
pasteurisation revient à détruire des nutriments, que l’industrie
réinjecte par la suite…»
Une étude américaine récente menée par
une association de consommateurs indique en outre que les bienfaits
prêtés à certaines eaux de coco ont été grossis. Bénéfique pour la santé
– le potassium est vanté dans la prévention de problèmes cardiaques,
mais aussi pour aider à la digestion, aux fonctions musculaires et
nerveuses, pour traiter la déshydratation et même la gueule de bois… –
elle n’en est pas pour autant une panacée.
A-t-on exagéré les
vertus scientifiquement avérées du jus de coco pour la santé? «Cela
évoque de nombreux autres produits miracles, note Aline Clerc,
responsable agriculture et alimentation à la Fédération romande des
consommateurs, de l’aloe vera aux baies de goji, dans lesquelles on a
découvert récemment des résidus de pesticides.» Et de discuter également
des aspects écologiques de l’itinéraire de notre noix de coco. «Sur
place, dans des pays chauds, cette boisson isotonique, dont la forte
concentration en minéraux favorise la réhydratation, est très
intéressante, estime Aline Clerc. Cela dit, transporter sur des milliers
de kilomètres un produit qui pourrait aussi bien être produit chez
nous, comme l’Isostar par exemple, est une aberration écologique. C’est
aussi sensé que d’exporter de l’eau d’Evian vers les Etats-Unis.» http://letemps.ch/Page/Uuid/6d62105e-f07f-11e1-9788-184183423f07/Le_bon_cr%C3%A9neau_de_leau_de_coco santé
mercredi16 mai 2012
Le Plasmodium falciparum et ses congénères sont des
parasites virtuoses qui tuent près d’un million de personnes par année.
Les agents pathogènes de la malaria se sont vraisemblablement
spécialisés dans l’espèce humaine avec l’apparition de l’agriculture et
de l’élevage. Des Babyloniens à nos jours, les hommes ont appris à les
connaître et à les redouter. Lorsque ceux-ci trouvent une parade, le Plasmodium
esquive, contourne, développe des résistances. «Dans sa vie
parasitaire, il fait preuve d’une extrême capacité d’adaptation,
souligne Marcel Tanner, directeur de l’Institut tropical et
de santé publique (TPH) de Bâle. Je dis toujours à mes étudiants que
s’ils ne sont pas fascinés, ils ne pourront pas le combattre
efficacement.» Le Muséum d’histoire naturelle de Genève consacre depuis hier une exposition à la maladie.
Elle a été élaborée par le Swiss Malaria Group, qui réuni le TPH, la
Direction du développement et de la coopération (DDC), des ONG, des
universités, l’industrie pharmaceutique et les autres organismes actifs
dans ce domaine. L’idée est aussi de documenter la bataille contre le
paludisme et notamment toute la partie qui se livre en Suisse. Le Temps: Comment se fait-il que la Suisse se soit particulièrement impliquée dans ce combat? Marcel Tanner:
Il y a toujours eu un lien avec les pays endémiques, à travers
des émigrants ainsi que des missionnaires. Ces derniers ont notamment
géré des hôpitaux dans des régions où ils étaient chaque jour confrontés
à la malaria. D’autre part, l’industrie pharmaceutique s’est
traditionnellement occupée de ce type de maladie infectieuse et
négligée. Aujourd’hui encore, Roche est l’un des leaders mondiaux dans
la production d’antipaludiques. Et c’est Novartis qui fabrique le
Coartem, l’un des principaux traitements contre la maladie, dont
500 millions de doses ont été distribuées en Afrique et ailleurs au prix
de revient, grâce au Fonds mondial de lutte contre le sida, la
tuberculose et le paludisme.
– C’est aussi à Bâle, dans les laboratoires Geigy, qu’est né
en 1939 le DDT, interdit depuis, mais qui a permis de faire reculer
drastiquement la malaria, notamment en Europe. Il est intéressant de noter que ce sont les doses massives utilisées
dans l’agriculture qui étaient dangereuses, pas celles que l’on
sprayait sur les maisons pour lutter contre le paludisme. Aujourd’hui
encore, une grande partie du travail sur les insecticides est réalisée à
Bâle, chez Syngenta. La Suisse est impliquée à tous les niveaux: les
médicaments, les insecticides, mais aussi l’engagement des institutions,
comme la DDC. Tout cela a une influence sur la recherche. Ce n’est pas
pour rien que des organisations comme Medicines for Malaria Venture et
Drugs for Neglected Diseases Initiative sont basées à Genève. Il y a ici
une cristallisation des compétences. – Et sur le terrain, comment se concrétise cet engagement?
– En Tanzanie, par exemple, la DDC, la Fondation Novartis et le
TPH collaborent avec le gouvernement tanzanien pour faciliter l’accès à
des moustiquaires imprégnées, au diagnostic et aux traitements. Dans
certaines régions, nous sommes parvenus à faire baisser la mortalité
infantile de 30 à 40%. – Vous déplorez toutefois un manque de
participation de la Suisse aux organisations internationales comme le
Fonds mondial. A titre de comparaison, en 2010, la Confédération ne lui a
versé que 1 franc par personne alors que la France en versait 5,90.
– La DDC aime beaucoup les projets bilatéraux. Maintenant que
nous avons adopté cette approche avec succès, il faut aussi encourager
la prise de responsabilité internationale. Attention, je ne dis pas
qu’il faut choisir entre l’une et l’autre: il faut une juste balance
entre les deux approches. – Des chercheurs suisses participent aussi à l’élaboration d’un vaccin contre la malaria.
– Il s’agit du vaccin RTS, S, le premier à atteindre la phase 3
des essais cliniques. Il fait actuellement l’objet d’un test dans onze
centres de sept pays africains, auprès de 15 000 enfants. Il semble
qu’il offre une protection de 55% contre la maladie. Si les résultats se
confirment pour les accès de paludisme grave, comme la malaria
cérébrale ou les anémies aiguës, il pourrait être enregistré d’ici à
2014 ou 2015. Bien sûr, un vaccin n’est pas une baguette magique qui
fera disparaître la maladie, mais, combiné avec les autres outils, il
peut beaucoup nous aider.
Engagement suisse: ensemble contre la malaria, du 15 mai au 9 septembre, Muséum d’histoire naturelle de Genève.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e2a7682c-9eb9-11e1-8a04-3f21f00605c0/Engagement_suisse_contre_le_paludisme
Un anticancéreux inverse rapidement Alzheimer chez des souris
Il s'agit d'une percée majeure dans la lutte contre la maladie
d'Alzheimer. Une équipe de chercheurs américains a découvert qu'un
médicament contre le cancer restaurait rapidement les fonctions
cérébrales normales de souris de laboratoire atteintes de l'équivalent
d'Alzheimer. Cette avancée pourrait déboucher sur un traitement pour cette maladie incurable et dévastatrice, révèle une étude (sur abonnement) publiée dans Science, jeudi 9 février.
>> Voirla vidéo explicative de Science (sur abonnement)
Non seulement cet anticancéreux, le bexarotène, a fait disparaître
chez ces souris jusqu'à 75 % des plaques de bêta-amyloïde, une forme de
protéine dont l'accumulation est une des principales caractéristiques
pathologiques d'Alzheimer, mais il a aussi inversé les symptômes de
cette maladie, comme la perte de mémoire.
Tout juste soixante-douze heures après avoir commencé le traitement avec le bexarotène, les souris de laboratoire – génétiquement modifiées pour développer l'équivalent de la maladie d'Alzheimer – ont commencé à montrer des comportements normaux, expliquent les chercheurs à l'origine de cette étude. UNE AVANCÉE "SANS PRÉCÉDENT"
Ces animaux ont ainsi retrouvé leur mémoire et leur sens de l'odorat, explique le DrDaniel Wesson, professeur adjoint de neurosciences à la faculté de médecine Case Western à Cleveland (Ohio), coauteur de l'étude publiée dans la revue américaine Science datée du 10 février. Il note que la perte de l'odorat est souvent le premier signe de la maladie d'Alzheimer chez les humains.
Cette avancée est "sans précédent", juge Paige Cramer, un chercheur de la faculté de médecine Case Western qui a contribué à cette recherche : "Jusqu'alors le meilleur traitement existant chez des souris de laboratoire prenait plusieurs mois pour éliminer les plaques amyloïdes.""Ce médicament est efficace chez les souris et notre prochain objectif est de s'assurer qu'il agit de la même manière chez les humains", ajoute le DrGary Landreth, professeur de neurosciences dans cette même faculté et autre auteur de l'étude.
Le cholestérol n’est pas toujours de mauvais augure. Détails et précisions
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Découvrir que l’on a un taux de cholestérol élevé constitue
généralement une mauvaise nouvelle, puisque cela implique une
augmentation du risque cardiovasculaire. Eh bien, pas pour tout le
monde! Selon une étude* comprenant 5750 personnes de 55 à 99 ans n’ayant
pas de problème cardiovasculaire, un taux de cholestérol élevé pourrait
diminuer le risque de mourir d’une maladie autre que cardiovasculaire.
Cet effet positif du cholestérol devient véritablement significatif
après 65 ans et augmente à chaque décade. Par ailleurs, l’étude ne met
pas en évidence de forte corrélation entre mortalité cardiovasculaire et
cholestérol élevé. Elle montre même – chez les plus de 85 ans, il est
vrai – qu’un cholestérol élevé entraîne une diminution des accidents
cardiovasculaires.
Faut-il en déduire que les fameuses statines,
médicament phare pour abaisser le cholestérol, ne devraient plus être
prescrites en prévention à partir de 65 ans? L’avis de Nicolas Rodondi,
médecin-chef de la Policlinique médicale de l’Hôpital de l’Ile à Berne.
Le Temps: Finalement, le cholestérol, ce n’est pas aussi mauvais qu’on le dit?
Nicolas Rodondi:
L’étude rappelle surtout que le traitement doit tenir compte de l’âge
du patient. Chez les personnes âgées, l’association entre cholestérol
élevé et maladies cardiovasculaires est en effet plus faible que chez
les plus jeunes. De plus, le risque cardiovasculaire diminue avec l’âge.
Par contre, et des études bien plus larges l’ont démontré, chez les
personnes plus jeunes, un cholestérol élevé est un facteur de risque
important pour les maladies cardiovasculaires.
– Le mot
d’ordre est toujours d’essayer de baisser le taux de cholestérol, y
compris chez les plus de 65 ans. Faut-il changer les recommandations?
–
Il faut toujours pondérer les recommandations en fonction de l’état de
santé et de l’âge des patients. Si l’on suit les «guidelines» à la
lettre, on risque de surtraiter les personnes âgées.
–
L’étude, qui a eu un suivi de près de 14 ans, comprend des personnes
âgées de 55 à 99 ans. Presque 100 ans, c’est un âge extraordinaire pour
une étude de ce type?
Certainement. Malheureusement, la plupart des études de traitements
médicamenteux écartent les personnes âgées, alors qu’avec le
vieillissement de la population il y a de plus en plus de gens entre 70
et 80 ans. Or, dans la plupart des études sur le lien entre les maladies
cardiovasculaires et le cholestérol concernant des personnes exemptes
de problèmes cardiaques, les participants ont un âge maximum de 70 ans.
L’âge peut monter jusqu’à 80 ans si l’étude concerne des personnes qui
ont une maladie cardiovasculaire. Au-delà, il n’y a pas de données. Ce
constat est d’ailleurs valable pour d’autres maladies. Cela pose un
véritable problème en pratique clinique, et l’Union européenne a lancé
un appel à projets pour qu’on implique plus de personnes âgées dans les
études.
– Pourquoi les personnes âgées sont-elles exclues des études?
–
Parce que l’industrie pharmaceutique craint des résultats négatifs. Si
le médicament testé n’a pas d’effet sur les personnes plus âgées,
l’étude sera moins positive. La crainte des effets secondaires, plus
fréquents chez les seniors, entre aussi en ligne de compte.
– Pour revenir à l’étude, le cholestérol protège-t-il des maladies autres que cardiovasculaires à partir d’un certain âge?
–
On ne peut pas dire cela. Par contre, certaines maladies, comme le
cancer ou les maladies inflammatoires, baissent le taux de cholestérol.
On s’est d’ailleurs demandé un temps si les personnes qui avaient un
cholestérol bas couraient un plus grand risque de cancer. Ou si les
médicaments contre le cholestérol pouvaient favoriser le cancer. Mais
cela a été clarifié depuis: en fait, les cancers abaissent le taux de
cholestérol, sans que ce dernier soit lié à un risque de cancer.
*«Journal of American Geriatrics Society», vol. 59,
issue 10, October 2011.
Un nouvel anticoagulant réduit la mortalité en cas d'infarctus
LEMONDE.FR Avec AFP | 14.11.11 | 09h41 • Mis à jour le 14.11.11 | 10h32
L'essai clinique, mené sur 15 000
personnes dans le monde, montre que le Xarelto permet de réduire de 16 %
le risque de mourir d'un infarctus ou d'un AVC. GAMMA/TIM LYNCH
Un espoir pour les patients souffrant de maladies cardiovasculaires.
Les personnes hospitalisées pour un infarctus ou de fortes douleurs à
la poitrine ont un risque de rechute ou de mortalité nettement réduit
avec un nouvel anticoagulant, le Xarelto, des laboratoires Johnson &
Johnson et Bayer, selon les résultats d'un vaste essai clinique publiés dimanche 13 novembre.
Le Xarelto – dont la molécule active est le rivaroxaban – est
administré oralement en combinaison avec un anticoagulant standard.
D'après les auteurs de cette étude parue dans la version en ligne de la
revue médicale américaine New England Journal of Medicine,
le Xarelto aurait néanmoins un inconvénient : il entraînerait davantage
de risques d'hémorragie importante que les autres traitements visant à rendre le sang plus fluide. Les résultats ont été présentés à la conférence annuelle de l'American Heart Association réunie ce week-end à Orlando en Floride.
Les chercheurs ont suivi plus de 15 000 patients de différents pays
hospitalisés à la suite d'une crise cardiaque ou d'une angine de
poitrine instable. Une partie de ces malades pris au hasard ont été
traités avec le Xarelto combiné à un anticoagulant standard. Les autres
ont pris un placebo au lieu du Xarelto. Les participants à cette étude
ont été suivis pendant plus d'un an en moyenne.
Les patients traités avec du Xarelto ont vu le risque de succomber
à un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC) réduit de 16 %
comparativement à ceux ayant pris un placebo. Le risque de mortalité de
toutes causes a diminué de plus de 30 % avec le Xarelto, un inhibiteur
de la coagulation du sang. Il a aussi permis de réduire de 31 % le risque de formation de caillot avec un stent (sorte de ressort métallique placé à l'intérieur d'une artère pour la maintenir ouverte et assurer la circulation du sang) comparé au groupe témoin. RISQUE ACCRU D'HÉMORRAGIE INTERNE
Les auteurs de l'étude ont aussi constaté un risque accru
d'hémorragie interne sérieuse avec cet anticoagulant, mais il n'y a eu
aucun cas mortel. "Malgré les efforts déployés jusque-là pour traiter les personnes venant de subir un infarctus ou souffrant d'angine de poitrine aiguë, ces patients voyaient leur risque de subir une nouvelle crise cardiaque, une attaque cérébrale ou de décéder dans les douze mois, augmenter d'au moins 10 %", souligne le Dr Michael Gibson,
de la faculté de médecine de l'université Harvard et principal
chercheur chargé de cette partie de l'essai clinique sur le Xarelto.
"Nous savons que l'organisme des personnes qui font un infarctus
ou souffrent d'angine de poitrine instable produit trop de thrombine, un
enzyme qui forme les caillots sanguins. Nous avons étudié si, en
réduisant la production de cet enzyme avec le rivaroxaban, on pouvait
aussi réduire le risque de mortalité, d'accident vasculaire cérébral et d'infarctus", explique ce médecin.
Un autre anticoagulant, le Vorapaxar, du laboratoire américain Merck,
n'a montré aucune efficacité en combinaison avec un autre anticoagulant
standard pour réduire
le risque de mortalité ou de rechute chez ce type de patient. Les
résultats de l'essai clinique de phase 3, également présentés dimanche,
n'ont révélé aucune différence statistique notable dans le risque d'un
nouvel accident cardio-vasculaire et de décès comparativement au groupe
traité avec un placebo. Menée avec 13 000 patients de différents pays,
l'étude montre aussi que le Vorapaxar accroît le risque d'hémorragie
interne grave.
Un bon détartrage des dents réduit le risque de crise cardio-vasculaire
LEMONDE.FR avec AFP | 14.11.11 | 13h25 • Mis à jour le 14.11.11 | 13h38
Un détartrage et nettoyage régulier des dents par un dentiste ne procurent pas seulement un sourire
éclatant mais réduiraient aussi le risque de crise cardiaque et
d'attaque cérébrale, selon une étude dévoilée dimanche. Selon cette
recherche, menée sur plus de 100 000 personnes par des cardiologues
taiwanais, les personnes qui se font nettoyer et détartrer
les dents par un dentiste diminuent leur risque d'attaque cardiaque et
cérébrale de 24 % et de 13 % respectivement, comparativement à des
personnes qui n'ont jamais reçu ces soins dentaires.
Les participants à cette étude ont été suivis pendant sept ans en
moyenne, précisent les auteurs, qui ont présenté leur étude à la
conférence annuelle de l'American Heart
Association réunie ce week-end à Orlando. Les médecins considèrent un
détartrage des dents fréquent s'il est pratiqué au moins deux fois ou
plus en deux ans. L'étude comprenait plus de 51 000 adultes qui avaient
subi au moins un détartrage dentaire partiel ou complet comparativement à
un groupe témoin similaire quant à la distribution des hommes et des
femmes et qui, eux, n'avaient jamais reçu de nettoyage de dents. Aucun
des participants à cette étude n'avait été victime d'une crise cardiaque
ou d'une attaque cérébrale au début de cette recherche, précisent les
auteurs.
"La protection contre des maladies cardio-vasculaires et des
accidents vasculaires cérébraux était plus prononcée chez les
participants qui se sont fait détartrer les dents au moins une fois par an", a indiqué la Dr
Emily Chen, cardiologue à l'Hôpital général des anciens combattants à
Taïpei, un des principaux auteurs de ces travaux. Avant cette étude, une
mauvaise hygiène dentaire était déjà liée par la médecine à un risque
cardio-vasculaire accru. Le nettoyage et le détartrage régulier des
dents paraît réduire le développement dans la cavité buccale de bactéries responsables d'inflammations pouvant contribuer au développement de maladies cardio-vasculaires, selon ces chercheurs.
Une autre étude suédoise ayant porté sur près de 8 000 participants,
présentée également à Orlando dimanche, montre également que les
maladies des gencives sont de bons indicateurs des risques
cardio-vasculaires et d'attaque cérébrale. Ainsi les personnes comptant
moins de 21 dents sur le nombre normal de 32, avaient dans cette
recherche un accroissement de 69 % du risque d'attaque cardiaque par
rapport à ceux qui avaient le plus de dents.
Les participants avec le nombre le plus élevé de poches péridontales,
une infection de la gencive autour de la dent, ont vu leur risque de
maladies cardio-vasculaires grimper
de 53 % comparativement à ceux avec le moins de ces infections.
Les participants avec le plus petit nombre de dents ont vu leur risque
d'insuffisance cardiaque multiplié par 2, 5. Enfin, les sujets de
l'étude dont le nombre de saignements de gencives était le plus
fréquents avaient un risque d'attaque cérébrale multiplié par 2,1
comparé à ceux qui en avaient le moins. Cette recherche a surtout été
conduite par le DrAnders Holmlund, un chirurgien dentiste.
Des chercheurs de l’Université de
Genève (Unige) ont découvert un nouveau mécanisme
Des chercheurs de l’Université de
Genève (Unige) ont découvert un nouveau mécanisme de protection des cellules
bêta qui produisent de l’insuline. Une avancée qui pourrait ouvrir des pistes
pour le développement de thérapies innovantes contre le diabète.
Le diabète est dû à un mauvais
fonctionnement des cellules bêta pancréatiques qui ne reconnaissent plus le
glucose comme un stimulus de la sécrétion d’insuline. Chez les malades, ces
cellules sont aussi souvent en nombre insuffisant, a expliqué lundi l’Unige. La
découverte genevoise permettrait d’améliorer leur résistance.
Importance des échanges intercellulaires
L’équipe de la Faculté de médecine,
dirigée par les professeurs Philippe Klee et Paolo Meda, a mis en avant le rôle
joué par les connexines dans la résistance des cellules bêta aux agressions
chimiques et auto-immunes. Les connexines sont des protéines qui permettent des
échanges entre cellules. Les observations des scientifiques genevois ont
souligné l’importance des communications intercellulaires et des connexines
dans le contrôle de la survie des cellules à insuline, a relevé l’Unige. Cette
approche avait jusqu’à présent été négligée par la recherche.
Burkina Faso / Santé
publique & Coopération Nord-Sud : Messes basses autour du Centre médical de
Natenga !
Publié le mercredi 9 novembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan
Construit et équipé à hauteur de quarante trois
millions deux cent trente mille (43.230 000 F. Cfa) selon le plan type du ministère
burkinabé de la Santé, le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de
Natenga doit être inauguré le samedi 26 novembre 2011 par le ministre de la
Santé, le Pr Adama Traoré. Ce beau joyau d’une superficie de quatre hectares
est le fruit de la juteuse coopération entre la Belge Elisabeth Emmaneel et un
ressortissant de Natenga, Michel Sandwidi, hôtelier de son état, par ailleurs
Président de l’Amicale des Ressortissants du Village de Natenga (Pouytenga) et
Secrétaire aux activités socioculturelles de l’Association pour le
Développement de la Commune de Pouytenga (ADCP). Genèse fort enrichissante
d’une coopération émaillée d’embûches et de croques-en-jambes de tous ordres
entre une population et une samaritaine. Une coopération somme toute exemplaire.
Pour la valeur d’exemple …
Michel Sandwidi est employé à l’Hôtel Mercure
Silmandé de Ouagadougou. C’est là qu’un soir de l’an de grâce 2006, il surprend
une conversation entre des Burkinabé et des Européens. A l’ordre du jour : un
projet de construction de dispensaire dans une localité burkinabé. Il approche
ces samaritains et les supplie d’inscrire son village sur la liste d’attente
des futurs bénéficiaires d’infrastructures sanitaires du genre. Ce que, contre
toute attente, ces derniers acceptent très gentiment ! Un an plus tard,
Elisabeth Emmaneel joint l’acte à la parole en informant Michel Sandwidi que le
village de Natenga figure désormais en tête de liste des tout prochains
bénéficiaires. Et qu’il dispose d’une semaine pour lui notifier par retour de
courrier son accord de principe. Soixante-douze heures avant l’expiration dudit
délai et sur recommandation express de la donatrice, Michel Sandwidi recrute
une entreprise locale pour faire la reconnaissance du site à Natenga et
démarrer immédiatement les travaux d’implantation. Auparavant, il rencontre le
Chef du village de Pouytenga résidant à Natenga. Il lui explique les démarches
discrètes qu’il avait entreprises un an plus tôt auprès des Belges en vue
d’obtenir de l’aide, lesquels viennent d’accéder à sa requête, en lui
enjoignant toutefois de trouver rapidement un site approprié pour la
construction d’un Centre Médical et d’un forage au profit des populations
locales. Aux notables coutumiers - qui lui rétrocèdent gracieusement un vaste
site de quatre hectares - il demande d’être son interprète auprès du
bourgmestre de la ville pour lui demander d’autoriser et de faciliter
l’implantation de ce projet sur le territoire communal.
«Ces futurs locaux serviront de nid aux
chauves-souris !»
Tout semble bien huilé jusqu’au jour où le Maire
le fait appeler pour l’informer que n’ayant jamais été officiellement saisi
d’un tel projet, il n’avait pas sa caution ! Très surpris, Michel Sandwidi lui
explique calmement que compte tenu de ses nombreuses occupations, le Chef du
village avait promis de le faire à sa place et devait être certainement en
route. Quelques semaines plus tard, la donatrice, Elisabeth Emmaneel arrivée de
la Belgique et Michel sollicitent plusieurs entrevues avec le Maire. Celui-ci
finit par accepter de les recevoir à son domicile sis à Wemtenga, Secteur 29 de
Ouagadougou. Après les avoir gentiment écoutés, il leur dit clairement être
opposé à la finalisation des travaux de construction du CSPS dans sa Commune.
Il les avertit que s’ils persistaient, «ces futurs locaux serviront de nid aux
chauves-souris», en tout cas aussi longtemps qu’il sera le Maire de Pouytenga !
Mais la donatrice, le promoteur, le Chef de Pouytenga, les notables, les
propriétaires terriens et la population refusent de baisser les bras. Mieux,
ils multiplient les rencontres et les échanges afin que le projet aboutisse
vite et dans les conditions les meilleures. Finalement, la Mairie accepte de
mettre de l’eau dans son vin en suggérant à Michel Sandwidi, au cas où il tient
à finaliser son projet, d’opter pour l’une des solutions suivantes :
1. le paiement intégral, contre quittance, de la
somme de Cent cinquante mille (150.000 F. CFA) l’hectare, soit le montant total
de Six cents mille (600.000 F. Cfa) pour les 4 hectares de superficie qui lui
ont été attribués par le Chef du village. Dans ce cas, précise-t-elle, il doit,
en sa qualité de maître d’œuvre du projet, être présent sur le chantier 24 H
sur 24 afin de poursuivre tous les travaux !
2. le paiement intégral, contre quittance, de la
somme de Cent quatre vingts mille (180.000 F. CFA) l’hectare, soit le montant
total de Sept cent vingt mille (720.000 F. Cfa) pour les 4 hectares. Dans ce
cas, le promoteur reste libre de ne pas effectuer les déplacements de
Pouytenga, la plus-value de trente mille (30.000 F. Cfa) par hectare pouvant
servir à désintéresser les agents chargés du suivi-évaluation des travaux. Ayant bien assimilé la leçon, Michel Sandwidi fait
contre mauvaise fortune bon cœur en choisissant la deuxième formule de
règlement (720.000 F. Cfa). Il exige toutefois que les Services municipaux
établissent la facture en son nom, que les bâtiments soient considérés comme
étant la propriété exclusive de l’Administration Publique et que les
populations locales en soient les bénéficiaires exclusifs, entendu que c’est en
leur nom et en leur faveur qu’il a entrepris toutes les négociations et obtenu
cette aide. Puis, vu la tournure prise par les événements, il s’en ouvre à un
fils de la Commune, cadre à la Direction Générale de la Coopération (Dgcop).
Objectif : bénéficier de sa très longue et riche expérience en matière de
gestion des projets de développement au sein de l’appareil d’Etat. L’intéressé
dit accepter de l’aider de bon cœur. Au cours d’un de ses voyages en Belgique,
Michel Sandwidi le fait donc recevoir en grandes pompes par la donatrice,
Elisabeth Emmaneel et son époux. Mais, malgré les nombreux garde-fous dont
Michel s’entoure pour faire aboutir rapidement le projet, les difficultés et
les croques-en-jambes ne manquent pas. Ainsi, trois demandes d’autorisation de
construction du CSPS adressées au Ministre de la Santé s’évanouissent très
bizarrement dans la nature. Comme si elles n’avaient jamais été enregistrées,
on n’en trouve aucune trace dans les archives de l’Administration locale ! La
première ne quitte jamais la Commune de Pouytenga. La deuxième disparaît dans
les locaux du CMA (Centre Médical avec Antenne chirurgicale) tandis que la
troisième reste quasiment introuvable au niveau du Gouvernorat du Centre-Est !
Heureusement, une quatrième demande signée de la main de la donatrice,
Élisabeth Emmaneel et introduite auprès du secrétariat du Ministère de la Santé
porte ses fruits. N’empêche : le promoteur et la donatrice ne sont pas au bout
de leurs peines. Loin s’en faut ! En effet, tous les matériels médicaux
conteneurisés qui sont acheminés au Burkina Faso sous forme de dons sont
strictement assujettis aux droits et taxes de douane.
A la lettre sans numéro, le ministre répond avec
prudence…
A l’issue d’un satisfaisant tour d’horizon des
travaux déjà réalisés au mois de juin 2011, décision est prise d’organiser la
cérémonie d’inauguration du CSPS le samedi 26 Novembre 2011 sous la présidence
du ministre de la Santé. Ce, compte tenu du calendrier des différents donateurs
d’une part et de l’autre, dans le souci d’éviter que les chauves-souris ne
s’établissent durablement dans les locaux. François Oubida est mandaté à cet
effet pour adresser la correspondance au Ministre de la Santé. Le courrier est
rédigé et expédié le 14 septembre 2011. Sitôt informés de la date du 26 novembre, la
donatrice, sa famille ainsi que divers sponsors s’organisent, préparent leur
voyage au pays des hommes intègres en s’achetant des billets d’avion et en réservant
des places auprès des compagnies de voyage. Mais, surprise : le courrier
adressé au ministre de la Santé reste introuvable. En tout cas, on n’en trouve
aucune trace dans les archives dudit Ministère. D’où cette légitime question :
cette lettre a-t-elle été enregistrée avant d’être acheminée au ministre ? Si,
oui, pourquoi ne comporte-t-elle aucun numéro ? Par ailleurs, pourquoi le Maire
de Pouytenga n’a-t-il été ni informé ni ampliateur de cet important courrier
alors que la cérémonie de réception des ouvrages doit être organisée dans sa
Commune ? La donatrice – qui fait expressément le déplacement de Ouagadougou -
s’en rend tout simplement compte en cherchant vainement à se procurer une copie
de la demande d’autorisation officielle y afférente. Rencontré, François Oubida
reconnaît d’emblée avoir commis une faute en n’informant pas le Maire de
Pouytenga. Il remet au promoteur et à la donatrice une lettre du Ministre de la
Santé datée du 30 Septembre 2011 par laquelle le Pr Adama Traoré répond à celle
de Michel Sandwidi datée du 14 septembre. Il y félicite et encourage au passage
tous les acteurs (populations, autorités administratives et sanitaires locales)
pour les investissements déjà faits sur le site. Mais il reste prudent quant à
la date du 26 Novembre 2011 proposée pour l’organisation de la cérémonie sous
sa présidence. Ce sont là, écrit-il, des perspectives qui seront examinées
ultérieurement, après l’achèvement des travaux.Quel est le contenu de la lettre
du 14 Septembre 2011 vu que visiblement le ministre observe une très grande
prudence quand bien même les travaux ont déjà été réalisés à plus de 90% ? That
is the question ! Comme si cela ne suffisait pas, voilà ce fils de
Pouytenga, piqué par on ne sait quelle mouche, qui tente de discréditer le
promoteur auprès de la donatrice en affirmant sans la moindre preuve «qu’aux
dires des villageois, ce dernier roule désormais en Mercedes grâce à ce projet
!» Une accusation battue en brèche séance tenante par la donatrice elle-même
qui reconnaît que «dans le cadre de ce projet tous les virements faits au nom
et dans le compte bancaire de Michel Sandwidi ont été correctement gérés.» Il n’en fallait pas plus pour que Michel Sandwidi
cherche à savoir jusqu’aujourd’hui qui a pu, au niveau de Pouytenga, débiter de
telles insanités pour le moins saugrenues, quand on sait surtout qu’il change
régulièrement de voitures depuis plus d’une dizaine d’années avec l’argent
gagné à la sueur de son front ? S’agirait-il de politiciens en mal
d’inspiration, de petits jaloux endimanchés, de quelques éléments isolés
intoxiqués par de sinistres individus on ne peut plus abonnés à la médisance
facile et gratuite ? En attendant des réponses à toutes ces questions, mystère
et boule de gomme ! Et c’est la mort dans l’âme que la donatrice regagne son
pays ce 19 Octobre 2011. Pourtant, elle a remué ciel et terre pour collecter
les fonds nécessaires à l’aboutissement du projet. En effet, outre les recettes
tirées d’un concert et d’un récital organisés sur place en Belgique, elle a âprement
négocié et bénéficié du soutien financier de sa famille et de ses amis : le
ministre belge des Affaires Etrangères, K. De Guekl, la municipalité de
Waasmunster, des médecins, des avocats, des industriels, les Lions’ Clubs de
Waasmunster, de Lokeren et de Sint-Niklaas. Aujourd’hui encore, Elisabeth
Emmaneel continue, comme les populations de Pouytenga du reste, de se demander
si la remise officielle des bâtiments déjà réalisés sur le site aura bel et
bien lieu à la date du 26 Novembre prochain sous la présidence du ministre de
la Santé ! La balle, comme on le voit aisément, est désormais dans le camp du
gouvernement burkinabé dont l’appui aux braves populations de Natenga permettra
de démêler les écheveaux. Affaire à suivre de très près !... Une correspondance de
P. Pierre Claver Ouédraogo
Travail des femmes : la clé d'une fécondité élevée
La fécondité a nettement baissé dans tous les pays de l'OCDE depuis 1960. Néanmoins, note une étude de l'Ined [1], ce taux a recommencé à augmenter dans la majorité de ces pays depuis 1995, passant en moyenne de 1,69 enfant par femme cette année-là à 1,71 en 2008.
La hausse a été particulièrement marquée en France, en Espagne, en Belgique, aux Etats-Unis et en Irlande. Or, ces pays sont aussi ceux où les taux d'emploi féminins sont les plus élevés, du fait de politiques favorisant le travail des femmes : aides financières, création de structures de garde de jeunes enfants, etc. Conclusion : " la possibilité pour [les femmes] de concilier travail et famille apparaît comme un facteur clé du rebond de la fécondité ", notent les auteurs de l'étude.
Alternatives Economiques n° 307 - novembre 2011
Santé jeudi18 août 2011
La caféine aurait des vertus contre le cancer de la peau
Frédéric Soumois(DR)
Une protéine favorisant la prolifération des cellules malignes serait inhibée par la caféine
On avait déjà observé depuis quelques dizaines d’années un lien entre la consommation de café et la réduction du risque de certains cancers. Une étude récente de la Harvard Medical School a montré par exemple que les hommes qui boivent au moins six tasses de café par jour voient diminuer de 60% leur risque de développer le type de cancer de la prostate le plus mortel. On a aussi constaté le même mécanisme protecteur face à certains cancers de la peau, mais sans en comprendre le mécanisme moléculaire. C’est précisément celui-ci qui vient d’être découvert.
Des chercheurs de l’Université de l’Etat de Washington, qui publient leurs résultats dans la revue PNAS du 15 août, ont modifié génétiquement des souris pour réduire dans leur peau la fonction de la protéine ATR. Cette enzyme joue un rôle clé pour favoriser la multiplication dangereuse des cellules de la peau endommagées par les rayons UV.
Des recherches avaient déjà montré que la caféine inhibait l’ATR. Dans cette étude, cette enzyme a été artificiellement neutralisée; ce faisant, l’ATR ne pouvant plus permettre aux cellules dont l’ADN était abîmé ou devenues malignes de proliférer, l’on accentue la destruction de ces dernières.
Effets protecteurs
Résultat: chez les souris exposées à des rayons UV et dont l’action de la protéine ATR était diminuée, des tumeurs de la peau se sont développées trois semaines plus tard que chez les rongeurs du groupe témoin. Après 19 semaines, les souris génétiquement modifiées avaient 69% de tumeurs de la peau en moins, et quatre fois moins de cancers agressifs. La persistance de l’irradiation a fini par endommager les cellules de la peau des souris modifiées après 34 semaines.
Ces résultats indiquent donc que les effets protecteurs de la caféine contre les rayons UV s’expliquent probablement par la neutralisation d’une enzyme durant le stade précancéreux, avant que la tumeur de la peau ne se développe totalement. Cette découverte pourrait, à terme, permettre de mieux lutter contre le cancer de la peau, le plus fréquent sur la planète, même si la plupart ne sont pas des mélanomes (forme la plus grave) et sont très souvent curables si le diagnostic est effectué assez tôt
Si c'est bon pour le moral, c'est bon pour le cœur
LEMONDE.FR Avec AFP | 30.08.11 | 12h31 • Mis à jour le 30.08.11 | 13h38
Selon des cardiologues européens réunis en congrès, le chocolat réduirait les risques cardiovasculaires.D.R.
On supposait le chocolat remède miracle contre les peines de cœur. L'hypothèse est désormais scientifiquement prouvée. Plusieurs études ont déjà montré son influence positive sur la santé en raison de ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Des cardiologues européens réunis cette semaine au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC), à Villepinte, achèvent de décomplexer les amateurs de cacao, et avancent qu'une consommation régulière de chocolat réduirait d'un tiers les risques de maladies cardiovasculaires.
Le Dr Oscar Franco et son équipe, de l'université de Cambridge (Royaume-Uni), ont passé au crible sept études et classé les quelque 100 000 participants en fonction de leur consommation de chocolat. Dans cinq études, "les plus hauts niveaux de consommation de chocolat étaient associés à une réduction de 37 % du nombre de maladies cardiaques et de 29 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC), par rapport aux plus bas niveaux de consommation".
Encore faut-il le consommer avec modération. A l'excès, cette friandise peut favoriser la prise de poids et le diabète. Pour pallier ces effets, les chercheurs suggèrent de développer la production de chocolats ordinaires moins gras et moins sucrés. Mais ils ne détiennent aucune donnée précise sur la quantité de chocolat à consommer pour parvenir à ce bénéfice cardiovasculaire.
Un style de vie et un régime alimentaire adéquats restent les meilleurs moyens de prévention des maladies cardiaques, qui selon l'Organisation mondiale de la santé devrait tuer 23,6 millions de personnes en 2030, soit six millions de plus qu'aujourd'hui. RIRE, PÉDALER, NE PAS TROP TRAVAILLER
D'autres petits plaisirs de la vie participent également de ce mode de vie sain. Rire régulièrement par exemple. Des chercheurs de l'école de médecine de Baltimore (Etats-Unis) avaient constaté il y a une dizaine d'années que les personnes souffrant d'un problème cardiaque avaient moins le sens de l'humour. Ils ont voulu établir si rire pouvait affecter directement la fonction vasculaire, largement déterminée par l'état de la membrane qui tapisse les vaisseaux.
Présentant à des volontaires des passages d'un film grave – Il faut sauver le soldat Ryan –, ils ont constaté que cela provoquait chez eux un resserrement des parois des vaisseaux. En revanche, s'ils regardaient un film drôle les faisant rire, il y avait expansion des parois.
Limiter les risques de maladies cardiaques, c'est aussi améliorer les conditions de travail. Selon une étude de Tea Lallukka, de l'université d'Helsinki, un emploi "à haut niveau de stress", avec "des exigences fortes et un contrôle limité sur la manière d'y répondre" est à risque pour la santé cardiaque. Et plus encore si cela est associé à de longues heures au travail. Elle note que ceux qui travaillent sont en général en meilleure santé que les chômeurs, sauf s'ils sont soumis à de fortes demandes et à des pressions excessives, durant de longues périodes.
Encore un effort pour garder son cœur en forme : faire du vélo, et pédaler fort. Selon une étude conduite par le cardiologue danois Peter Schnohr, les hommes au franc coup de pédale survivent 5,3 années de plus que les cyclistes les moins énergiques. http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/08/30/si-c-est-bon-pour-le-moral-c-est-bon-pour-le-c-ur_1565141_3244.html
Le rituel est immuable : un bol de café accompagne le petit-déjeuner. Puis un autre, à la machine, peut-être moins fort et moins goûteux, rassemble les collègues dans la matinée. Un expresso conclut le déjeuner. Un dernier petit noir, peut-être, dans l'après-midi ravive une attention engourdie. Ces habitudes machinales seraient en fait de vrais actes thérapeutiques. Une énième étude sur les bienfaits du café, révélée par la BBC expose en effet le possible lien de causalité entre la consommation de caféine et un faible risque de dépression chez les femmes. "Les raisons de cet effet ne sont pas très claires mais les auteurs suppposent que la caféine contenue dans le café joue sur la chimie du cerveau. Le café décaféiné n'a pas le même effet", souligne le site d'information.
Les scientifiques nuancent cependant : il est trop tôt pour recommander aux femmes de boire davantage de café pour doper leur humeur. "Trop de café peut aussi augmenter l'anxiété", note également l'article.
Les conclusions de l'étude sont pourtant limpides : sur 50 000 femmes suivies pendant dix ans, 2 600 ont développé des dépressions et la plupart d'entre elles consommaient peu ou pas du tout de café. "Les femmes qui consommaient quatre tassses de café voire plus diminuaient [leur risque de dépression] de 20 %", pointe la BBC.
Ces recherches corroborent le travail scientifique mené sur le faible taux de suicide parmi les consommateurs de café. Mais cette corrélation peut également être expliquée par ce paramètre : les personnes déprimées peuvent tendre à boire moins de café parce que l'un des symptômes de la dépression est un sommeil agité, ce qui peut être exacerbé par la caféine, note la BBC.
Attribution de la bourse Fulbright d’études aux Etats-unis aux docteurs Danielle Flinle Biemi, Damus Paquin Kouassi et a M. Isaac Kouamé Yao
Publié le vendredi 5 aot 2011 | Ambassade des USA
L’Ambassade des Etats-Unis a le plaisir d’annoncer la participation de trois professionnels Ivoiriens au programme Fulbright Junior Staff Development 2011-2012. Ce sont : - Docteur Danielle Flinle Biemi, titulaire d’un doctorat d’Etat obtenu en 2005 à la faculté de médecine de l’Université d’Abidjan Cocody. Elle est actuellement médecin généraliste au service des urgences pédiatriques de la Maternité Thérèse Houphouet-Boigny d’Abidjan. Dr. Biemi participera à un programme de Master en Sciences de la Santé avec une spécialisation en nutrition, à l’Ecole des Professions de Santé et des Sciences Humaines du Département de Nutrition de l’Université d’Etat de Georgie à Atlanta,
- Docteur Damus Paquin Kouassi, titulaire d’un doctorat d’Etat obtenu en 2006 à la faculté de médecine de l’Université de Bouaké. Il est actuellement médecin au Point Focal de Médecine de Catastrophes de l’Institut National d’Hygiène Publique. Dr. Kouassi participera à un programme de Master en Santé Publique à l’Ecole Steinhardt pour la Culture, l’Education et le Développement Humain de l’Université de New York,
- Monsieur Isaac Kouamé Yao, titulaire d’un diplôme d’Ingénieur en Pétrole obtenu en 2010 à l’Institut des Technologies d’Abidjan. Il effectue actuellement un stage à la compagnie pétrolière AFREN. Monsieur Yao part à l’Ecole Supérieure de l’Université de Technologie du Michigan, à Houghton pour préparer un Master en Economie Appliquée aux Ressources Naturelles. La bourse Fulbright, est le programme phare d'échange international du Gouvernement des États-Unis, conçu pour promouvoir la compréhension mutuelle entre le peuple des États-Unis et ceux des autres pays. La bourse Fulbright offre aux participants — choisis pour leur mérite académique et leur potentiel de leadership — l’opportunité d'étudier, d’enseigner ou d’effectuer des recherches, d’échanger des idées et de contribuer à trouver des solutions aux préoccupations internationales communes. Environ 310 000 « Fulbrighters » ont participé au programme depuis sa création, il y a plus de soixante ans. Le programme Fulbright attribue environ 8 000 bourses chaque année. L’Université d’Etat de Georgie d’Atlanta est une des plus grandes universités urbaines de recherche. Plus de 40 000 étudiants en provenance de tous les Etats-Unis et de 160 pays du monde viennent y préparer des diplômes. Elle dispose de 52 formations de premier cycle et de cycles supérieures dans plus de 250 programmes d’études. Atlanta est la capitale de l’Etat de Georgie où se sont déroulés les jeux olympiques d’été de 1996. L’Unité universitaire Steinhardt de Culture, éducation et développement humain de l'Université de New York a été fondée en 1890 et est situé au coeur de Greenwich Village dans la ville de New York. Elle dispose d’environ 20 programmes de formations de premier cycle et 40 programmes de Masters dans divers domaines ; notamment la psychologie appliquée, la formation des enseignants, la santé, les études des media, la musique et les professions musicales. L’université accueille environ 6400 étudiants chaque année.
Fondée en 1885, Michigan Tech offre plus de 120 programmes en arts, sciences humaines et sciences sociales, Business et économie, informatique, ingénierie, foresterie et sciences de l'environnement, sciences naturelles et physiques ainsi qu’en technologie. Michigan Tech accueille environ 7 000 étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs en provenance des Etats-Unis et de divers pays monde. Houghton est une ville de 7 000 habitants située dans la péninsule nord de l’Etat du Michigan avec une moyenne de 528 centimètres de neige en hiver. http://news.abidjan.net/h/406839.html
C’est la deuxième boisson après l’eau. On
estime à environ 400 milliards le nombre de tasses de café consommées
chaque année dans le monde. Le café, qui est une des richesses
naturelles d’Afrique centrale et de l’Ouest, est la première denrée
agricole échangée au monde et la deuxième matière la plus commercialisée
après le pétrole. Et pourtant sa consommation reste limitée en Afrique,
précisément en Afrique de l’Ouest contrairement au reste du monde. En
Finlande, la consommation annuelle par personne est de 12 Kg de café. En
Côte d’Ivoire, pays producteur de café, cette consommation est d’à
peine un kilogramme. Le Burkina Faso et le Sénégal peinent à atteindre
0,1 Kg. Les raisons de cette faible consommation sont diverses. Il
s’agit notamment de la méconnaissance générale du café, et de la
mauvaise image associée à la caféine. Comment changer cette perception
qui, en réalité, est un mauvais procès fait au café ? C’est la mission
que s’est assignée Ignité. C’est un programme basé sur la science dont
le lancement en Côte d’Ivoire se fera demain à hôtel Pullman sous le
thème : «Café et santé, un univers à découvrir». Selon les responsables
du programme, c’est le premier du genre en Afrique centrale et de
l’Ouest, qui a pour objectif de dévoiler les mystères du café en rapport
avec la santé. Trois pays ont été choisis pour démarrer ce programme
panafricain: Le Nigeria, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Dans ce dernier
pays, le comité scientifique comprend les Prs Anzouan-Kacou Jean
Baptise, Agrégé de cardiologie, chef du service des explorations
externes à l’Institut de cardiologie d’Abidjan et Sonan Thérèse,
Professeur titulaire de neurologie à l’Ufr des Sciences médicales
d’Abidjan. Ils sont accompagnés du Dr Ankotche Amos, endocrinologue
diabétologue nutrition au Chu de Treichville. Et pour ces spécialistes,
le café n’a pas encore dit son dernier mot.
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