Le fait d’être un homme ou une femme a sur la santé des
conséquences importantes, qui résultent à la fois des différences
biologiques et sociales. La santé des femmes et des jeunes filles doit
faire l'objet d'attention particulière parce que, dans de nombreuses
sociétés, celles-ci sont désavantagées en raison de discriminations
ancrées dans des facteurs socioculturels. Elles sont par exemple plus
vulnérables face au VIH/sida.
Parmi les facteurs socioculturels empêchant les femmes et les
jeunes filles de bénéficier de services de santé de qualité et de
parvenir au meilleur état de santé possible, on trouve:
des relations inégales entre hommes et femmes;
des normes sociales qui réduisent leurs possibilités d’éducation et d’emploi rémunéré;
une vision de la femme centrée exclusivement sur son rôle procréateur;
des menaces ou de réelles violences physiques, sexuelles et émotionnelles.
Alors que la pauvreté représente un obstacle important à
l’amélioration de la santé des hommes comme des femmes, elle tend à
faire peser une charge encore plus lourde sur la santé des femmes et des
jeunes filles en raison par exemple de leurs habitudes alimentaires
(malnutrition) et de l’utilisation de combustibles dangereux pour la
cuisine. http://www.who.int/topics/womens_health/fr/
La santé des femmes
Aide-mémoire N°334 Novembre 2009
Principaux points
En moyenne, l'espérance de vie des femmes dans le monde est supérieure de six à huit ans à celle des hommes.
En 2007, l'espérance de vie des femmes à la naissance était de
plus de 80 ans dans 35 pays, mais de seulement 54 ans dans la Région
africaine de l'OMS.
Les filles risquent beaucoup plus d'être victimes d'abus sexuels que les garçons.
Les accidents de la circulation sont la première cause de décès chez les adolescentes des pays à revenu élevé ou intermédiaire.
La quasi-totalité (99%) des 500 000 décès maternels survenant chaque année ont lieu dans les pays en développement.
Le cancer du sein est le cancer le plus meurtrier chez les femmes âgées de 20 à 59 ans dans les pays à revenu élevé.
À l'échelle mondiale, les maladies cardiovasculaires, souvent
considérées comme un problème "masculin", sont la première cause de
décès chez les femmes.
Enfance (0-9 ans)
Les taux de mortalité comme les causes de décès sont les mêmes
pour les garçons et les filles au cours de l'enfance et de la petite
enfance. Les naissances avant terme, l'hypoxie à la naissance et les
infections sont les principales causes de décès au cours du premier mois
de vie, qui est aussi la période au cours de laquelle la mortalité est
la plus élevée.
La pneumonie, la diarrhée et le paludisme sont les principales
causes de décès au cours des cinq premières années de vie, la
malnutrition étant un facteur majeur de ces décès.
À l'échelle mondiale, les fillettes de moins de cinq ans
risquent davantage d'être en surpoids que les garçons, ce qui - comme
l'obésité - peut entraîner des maladies cardiovasculaires, du diabète,
des troubles musculo-squelettiques et certains cancers à un âge plus
avancé.
Les filles courent beaucoup plus de risques de subir des
violences sexuelles que les garçons (toute forme de violence sexuelle:
8,7% des garçons; 25,3% des filles).
Les adolescentes (10-19 ans)
Traumatismes non intentionnels: les traumatismes
résultant des accidents de la circulation sont la principale cause de
décès chez les adolescentes (10-19 ans) dans les pays à revenu élevé ou
intermédiaire. Santé mentale: le suicide et les troubles de la santé
mentale contribuent pour une large part à la charge de morbidité et de
mortalité dans toutes les régions. VIH/sida: l'infection à VIH est largement répandue
dans presque tous les pays où l'épidémie de VIH est généralisée. Les
adolescentes sont exposées à une activité sexuelle à risque, souvent non
souhaitée et sous la contrainte, qui peut aboutir au VIH/sida, à
d'autres infections sexuellement transmissibles, à des grossesses non
désirées et à des avortements à risque. La grossesse chez les adolescentes: les complications
liées à la grossesse sont une cause majeure de décès chez les jeunes
filles âgées de 15 à 19 ans dans les pays en développement; les
avortements à risque - pratiqués par des personnes non qualifiées dans
de mauvaises conditions d'hygiène - contribuent de manière significative
à ces décès. Consommation de substances: les adolescentes sont de
plus en plus nombreuses à faire usage du tabac et de l'alcool, qui
mettent leur santé en danger, y compris lorsqu'elles seront plus âgées,
au même titre qu'une mauvaise alimentation ou l'absence d'exercice
physique. Il apparaît ainsi que les campagnes de publicité pour le tabac
visent de plus en plus fréquemment les jeunes filles et les femmes.
L'âge de la procréation (15-44 ans) et les femmes adultes (20-59 ans)
VIH/sida: pour les femmes en âge de procréer (15-44
ans), le VIH/sida est la principale cause de mortalité et de morbidité
dans le monde, tandis que les rapports sexuels non protégés constituent
le premier facteur de risque dans les pays en développement. Les
facteurs biologiques, l'absence d'accès à l'information et aux services
de santé, la vulnérabilité économique et l'inégalité des pouvoirs dans
les relations sexuelles exposent tout particulièrement les jeunes femmes
à l'infection à VIH. Santé maternelle: chaque année, 99% des quelque 500 000
décès maternels surviennent dans les pays en développement. Malgré la
progression enregistrée dans l'utilisation du préservatif au cours des
trente dernières années, dans toutes les régions, les besoins restent
encore dans une large mesure non satisfaits. Par exemple, en Afrique
sub-saharienne, une femme sur quatre qui souhaite espacer ses grossesses
ou ne plus avoir d'enfants n'a recours à aucune méthode de
planification familiale. Tuberculose: la tuberculose est souvent liée à
l'infection à VIH et elle est la troisième cause de décès chez les
femmes en âge de procréer (15-44 ans) dans les pays à faible revenu et à
l'échelle mondiale. Elle se place au cinquième rang dans le monde chez
les femmes de 20 à 59 ans.
Traumatismes: les traumatismes dus aux accidents de la
circulation comptent parmi les dix premières causes de décès chez les
femmes adultes (20-59 ans) dans le monde. En outre, dans la Région OMS
de l'Asie du Sud-Est, les brûlures sont une cause majeure de décès chez
les femmes âgées de 15 à 44 ans. Les femmes sont beaucoup plus
nombreuses que les hommes à être victimes de traumatismes liés au feu et
à en décéder. Nombre de ces décès sont dus à des accidents lors de la
cuisson des aliments et de nombreux autres résultent de la violence
infligée par le partenaire intime ou la famille. Cancer du col de l'utérus: le cancer du col de
l'utérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes, la
quasi-totalité des cas étant liés à une infection génitale par le
papillomavirus humain (HPV). Près de 80% des cas aujourd'hui et une
proportion encore plus grande des décès dus au cancer du col de l'utérus
surviennent dans les pays à faible revenu, où l'accès au dépistage et
au traitement du cancer du col de l'utérus est pour ainsi dire
inexistant. Violence: la violence à l'égard des femmes est une
réalité courante dans le monde entier. Les femmes qui ont été victimes
de violences sexuelles présentent, par rapport aux autres, des taux plus
élevés de maladie mentale, de grossesses non désirées, d'avortements et
de fausses couches. La majeure partie des actes de violence sont
perpétrés par un partenaire intime masculin. Il est aussi de plus en
plus fréquent que la violence sexuelle soit employée comme une tactique
de guerre durant les conflits. Dépression et suicide: les femmes sont plus vulnérables
à la dépression et à l'anxiété que les hommes. On estime à 73 millions
le nombre des femmes adultes qui souffrent d'un épisode dépressif majeur
chaque année. Les troubles mentaux consécutifs à l' accouchement, y
compris la dépression post-partum, touchent environ 13% des femmes dans
l'année qui suit l'accouchement. Le suicide représente la septième cause
de mortalité chez les femmes âgées de 20 à 59 ans à l'échelle
planétaire. Bronchopneumopathie chronique obstructive: le tabagisme
et la combustion des combustibles solides utilisés pour le chauffage et
la cuisson des aliments à l'intérieur des habitations sont les premiers
facteurs de risque des bronchopneumopathies chroniques obstructives -
une affection pulmonaire - chez les femmes. Puisque ce sont
majoritairement les femmes qui préparent les repas familiaux, la charge
des bronchopneumopathies dues à l'exposition à la fumée à l'intérieur
des habitations est plus élevée de 50% chez les femmes que chez les
hommes.
Les femmes âgées (60 ans et plus)
Parce qu'elles vivent généralement plus longtemps que les
hommes, les femmes représentent une proportion croissante des personnes
âgées. En 2007, dans le monde, 55% des personnes âgées de 60 ans et plus
étaient des femmes, une proportion qui passe à 58% pour les personnes
âgées de 70 ans et plus. Les affections chroniques - essentiellement les
maladies cardiovasculaires et les bronchopneumopathies - représentent
45% des décès chez les femmes de plus de 60 ans à l'échelle mondiale. En
outre, 15% des décès sont dus à des cancers, principalement ceux du
sein, du poumon et du côlon.
Bon nombre des problèmes rencontrés par les femmes au cours de
leur vieillesse résultent de facteurs de risque auxquels elles ont été
exposées au cours de leur adolescence ou de leur vie d'adulte, tels que
le tabagisme, un mode de vie sédentaire et une mauvaise alimentation.
Parmi les autres problèmes sources d'incapacité auxquels sont
confrontées les femmes âgées figurent la perte de la vision (y compris
les cataractes) ou de l'audition, l'arthrite, la dépression et la
démence. Maladies cardiovasculaires - crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux (AVC):
à l'échelle mondiale, les maladies cardiovasculaires (essentiellement
les crises cardiaques/les cardiopathies ischémiques et les AVC), souvent
considérées comme un problème "masculin", sont les principales causes
de mortalité des femmes âgées. Les symptômes sont souvent différents
pour les femmes, ce qui induit des erreurs de diagnostic. Elles ont
aussi tendance à développer ces maladies à un âge plus avancé que les
hommes. Le tabac joue un rôle dans près de 10% des maladies
cardiovasculaires chez les femmes. Cancers du sein, du poumon et du côlon: ils figurent
parmi les dix principales causes de décès chez les femmes âgées dans le
monde. L'incidence (les nouveaux cas) des cancers du sein est beaucoup
plus élevée dans les pays à revenu élevé que dans les pays à revenu
faible ou intermédiaire, mais la mortalité est la même, du fait de la
disponibilité de traitements de meilleure qualité dans les pays à revenu
élevé. Pour les cancers du poumon et du côlon, l'incidence comme la
mortalité sont actuellement supérieures dans les pays à revenu élevé. À
l'échelle mondiale, 71% des cancers du poumon sont dus au tabagisme.
Tableaux sur les principales causes de mortalité chez les femmes selon les catégories de revenu
Les tests de médicaments négligent trop souvent les femmes
Les
médicaments sont principalement testés sur les hommes, pourtant les deux
sexes n’y réagissent pas de la même manière. Des chercheuses lancent un
appel à plus d’équité dans les études cliniques
Dès la conception, hommes et femmes sont
différents. Ce n’est pas un scoop, certes. Mais il semblerait que cette
affirmation ne soit pas une évidence pour tous. A commencer par
l’industrie pharmaceutique et certains scientifiques, qui continuent à
mener leurs études cliniques principalement sur des participants
masculins. Une parfaite hérésie lorsque l’on sait que les deux sexes neréagissent pas
aux médicaments de la même manière. Une recherche, conduite en
Allemagne en 2006, a en effet révélé que, quel que soit le principe
actif testé, les femmes présentaient deux fois plus de risques d’effets
secondaires que les hommes.
«Il est temps de
responsabiliser les scientifiques, non seulement pour des raisons
d’équité mais aussi de santé», affirme Cara Tannenbaum, professeure à la
Faculté de médecine de l’Université de Montréal. La Canadienne a
récemment signé, avec Janine Austin Clayton, directrice du bureau de la
recherche sur la santé des femmes à l’Institut National de la Santé
Américain (NIH), une lettre ouverte publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA),
afin d’appeler à davantage de transparence et sensibiliser les
chercheurs à l’importance de prendre en compte le sexe et le genre des
participants aux expérimentations.
Des différences dangereuses
Mettre
en exergue ces différences est d’autant plus important qu’elles
s’avèrent parfois dangereuses. C’est le cas avec le somnifère Zolpidem,
plus connu en Suisse sous l’appellation Stilnox. A dose égale, celui-ci
agit plus longuement chez la plupart des femmes. «Le matin, la
concentration du médicament dans le sang est jusqu’à 40 fois plus élevée
que chez les hommes, confirme Cara Tannenbaum. Cela peut non seulement
affecter l’habilité à conduire, mais aussi à accomplir des tâches
demandant de la concentration, de la mémoire et de la coordination.»
Autres exemples: selon une étude publiée en 2013 dans la revue Archive of Internal Medicine,
les statines, molécules de base des traitements contre le cholestérol,
augmenteraient de 71% le risque de diabète chez les femmes après la
ménopause. L’aspirine serait également nettement moins efficace pour
diminuer le risque d’infarctus que pour les hommes, mais préviendrait
mieux celui de faire un accident vasculaire cérébral. A lire aussi: Faut-il réaliser des essais cliniques sur les femmes enceintes? Controverse
«Il existe indéniablement une différence
statistique dans la façon dont les hommes et les femmes métabolisent les
médicaments, mais elle n’est pas très grande d’un point de vue
clinique, tempère Thierry Buclin, médecin chef de la division de
pharmacologie clinique du CHUV, à Lausanne. Entre deux individusd’un
même sexe, la variabilité peut être encore plus importante. On constate
ainsi des différences marquées attribuables à des variations de
corpulence ou de fonctionnement des organes, à des interactions avec
d’autres médicaments ou encore à des traits génétiques. C’est avant tout
en fonction de ces facteurs qu’il faudrait adapter la posologie d’un
médicament prescrit, ce qui n’est pas toujours fait idéalement.»
Le genre en question
Plus
encore que le sexe biologique, le genre – qui englobe les interactions
sociales, comportementales et culturelles, ainsi que les diverses
expressions de l’identité d’une personne –, représenterait un facteur
déterminant dans la prise en charge d’un patient, selon des recherches
récentes. Une étude canadienne, publiée début 2016 et menée sur 1000
sujets, suggère ainsi que les individus présentant des traits de
personnalité traditionnellement attribués aux femmes auraient un risque
accru de récidive d’infarctus du myocarde dans les douze mois suivant le
premier incident, indépendamment de leur sexe.
«On se
rend compte aujourd’hui que la distinction entre les sexes n’est pas
aussi nette et pertinente que ce que l’on pensait durant des siècles,
estime Denis Duboule, professeur au département de génétique et
évolution de l’Université de Genève. C’est pourquoi, il serait important
d’introduire cette notion de genre dans les cohortes d’études
cliniques, tout en faisant extrêmement attention à ne pas induire de
discriminations.»
Fausses croyances
Malgré
des avancées, la médecine est encore à la traîne sur la compréhension
des différences hommes-femmes et de leur impact sur la santé. La
recherche continue trop souvent de voir le sexe masculin comme un
standard de la physiologie humaine, y compris lorsqu’il s’agit
d’expérimenter des traitements s’adressant aux femmes. Addyi, premier
médicament mis sur le marché pour lutter contre le manque de désir
féminin a ainsi été testé sur 23 hommes et 2 femmes pour déterminer ses
effets lorsqu’il était pris avec de l’alcool. L’étude a révélé que la
combinaison des deux augmentait l’apparition de vertiges, de baisse de
la pression artérielle, voire même d’évanouissement. Il est donc
probable que le risque soit encore plus grand chez les femmes, plus
sensibles à l’alcool. Un comble!
«Il y a encore de
fausses croyances sur le fait que les femmes seraient plus compliquées à
étudier en raison des variations hormonales dont elles sont l’objet,
s’insurge Cara Tannenbaum. Pourtant de nouvelles publications ont
démontré qu’il y avait tout autant de fluctuation de testostérone chez
les hommes que d’œstrogène chez les femmes. Il est nécessaire de se
mettre à jour et de changer la façon dont on conduit les recherches.»
Mars 2011
Bien que l'espérance de vie des femmes soit supérieure à celle
des hommes dans la plupart des pays, un certain nombre de facteurs
sanitaires et sociaux font que les femmes ont une moins bonne qualité de
vie. Un accès inégal à l'information, aux soins et aux pratiques
sanitaires de base accroissent encore les risques pour la santé des
femmes.
La discrimination en fonction des sexes engendre de nombreux
dangers pour la santé des femmes, parmi lesquels la violence physique et
sexuelle, le VIH/sida, le paludisme et la pneumopathie chronique
obstructive.
Le tabagisme constitue une menace croissante pour les
jeunes femmes, tandis que les taux de mortalité pendant la grossesse et
au cours de l'accouchement restent élevés dans les pays en
développement.
Ce dossier met en évidence dix thèmes de santé qui ont des conséquences importantes pour la santé des femmes. Faits et chiffres
Youhéhi Madeleine: elle a le secret du cancer du sein
Mise à jour le Dimanche, 29 Avril 2012 18:19
Écrit par Jefferson GNABRO
Dimanche, 29 Avril 2012 16:26
Dame Youhéhi (à gauche) en plein traitement d'une patiente, Golo Yvette. . de L’octogénaire Youhéhi Madeleine détecte et traite efficacement depuis quarante ans le cancer du sein. Cette
maladie caractérisée par la prolifération anarchique des cellules
malignes qui essaiment et détruisent les tissus sains de proche en
proche.
Selon des
témoignages, les femmes qui viennent à elle, à Kpapékou, son village
natal dans la sous-préfecture de Ouragahio (centre-ouest de la Côte
d'Ivoire) repartent guéries de leur mal. Elles arrivent des quatre coins
de la Côte d'Ivoire, et même de la sous-région.
Pour
soigner le cancer du sein, la vieille Youhéhi Madeleine utilise les
feuilles d’une plante dont elle ne divulgue pas le nom. Elle chauffe ces
feuilles avec des braises, les malaxe puis masse le sein malade. Elle
applique ensuite sur la plaie le liquide obtenu en pressant ces
feuilles. En trois semaines de traitement, la malade est guérie et
repart chez elle.
Selon
elle, la plante utilisée lui a été révélée par Okoubi Klaba, l’une de
ses belles-sœurs pour les différents services qu'elle lui a rendus. « J’étais
aux petits soins de cette femme. Visiblement satisfaite, elle m’a dit
un jour : ma fille, voici une plante pour donner la santé à toutes
celles qui souffrent du cancer du sein, maladie appelée zôpôkpèh en
bété. Et depuis ce jour, je soigne les malades de zôpôkpèh », confie-t-elle.
L’une
des patientes de dame Youhéhi, en ce mois d'avril 2012, est Golo Téty
Yvette. Une jeune fille qui souffre d’un cancer au sein droit. Selon
elle, le mal est arrivé quelques jours après son accouchement. Son sein
s’est enflé et a occasionné une grosse plaie.
Elle souligne que c’est sur indication qu’elle s’est retrouvée chez Mme Youhéhi Madeleine. « Après
une semaine de traitement, le sein a diminué de volume. Maintenant, je
dors bien, car les douleurs ont diminué. Seule la plaie est encore
visible. Si des femmes sont reparties d’ici guéries, il n’y a pas de
raison qu'il n'en soit pas même pour moi », dit-elle, optimiste.
Magazine
D'un côté, il y a des questions qui ne se poseraient pas si les
protagonistes étaient des hommes : pourquoi on connaît Socrate et peu
Diotime ? Pourquoi à l'école, n'apprend-on pas la vie d'Olympe de Gouges
qui fut l'une des premières féministes militantes juste avant la
Révolution française ? Pourquoi n'y a-t-il pour l'instant que deux
femmes au Panthéon (dont une en tant que épouse de...). Pour résumer :
pourquoi la réussite au féminin est-elle aussi peu mise en avant ?
De l'autre, il y a bien des raisons de se réjouir : les femmes
prennent le pouvoir doucement mais sûrement : Christine Lagarde a toute
sa place au FMI, Dominique Leroy vient d'arriver chez Belgacom, Hillary
Clinton est de plus en plus présidentiable aux Etats-Unis. En Inde, les «
Saris roses » regroupe des femmes qui luttent contre le poids des
traditions séculaires qui réduisent les droits des femmes à néant.
Partout, les réseaux de femmes s'organisent et permettent à une
conscience féminine d'essaimer, permettent de se soutenir et
d'avancer...
La place des femmes dans la société... Quel vaste sujet ! Mais « chaque
fait compte. On progresse en s'informant chaque jour des reculs et des
progrès : la réussite au féminin oscille entre joie et contrôle
permanent », explique Anna Gold, l'auteur de « La réussite au
féminin », un essai qui vient de paraître et qui entend faire le point
sur le fait d'être une femme, de nos jours, dans cette société qui est
la nôtre.
Depuis l'université, cette écrivaine belge, chroniqueuse pour le
Huffington Post et M Belgique à ses heures, est intéressée par la cause
des femmes sans se revendiquer féministe. Elle a alors amassé un nombre
impressionnant d'ouvrages sur le sujet pour en tirer sa propre
interprétation.
Son livre est conséquent, mélangeant anecdotes et faits, chiffres
et analyses propres. Quoique peu structuré, chacun pourra y trouver
matière à réflexion... Parce que ça donne quoi d'être une femme
aujourd'hui ?
Voici en six mots, les réponses d'Anna Gold qu'elle développe largement dans « La Réussite au féminin ».
Etre femmeLes femmes ne doivent pas copier les hommes,
leur différence est un atout pour la société. Colette disait : « Une
femme qui reste une femme, c'est un être complet ». je défends
l'acceptation de la différence, de la fémninité ou de la féminitude. Je
refuse les copies des modèles masculins, des moules stéréotypés où les
femmes ne seraient que des viriles copies... Positive attitudeOn a la chance de
pouvoir compter sur des combats qui ont fait énormément avancer la cause
des femmes. Aujourd'hui, les femmes veulent positiver, elles veulent
qu'on reconnaisse leurs avancées, leurs réussites, la solidarité qu'elle
tisse entre elles et uqi donne des fruits. J'ai écrit mon livre en ce
sens. FéministeJe ne suis attachée à
interroger la jeune génération. Ces jeunes filles qui vont être
immanquablement confrontées un jour ou l'autre à leur féminité dans un
monde encore très masculin. Elles ne veulent évidemment pas se laisser
faire er rejettent la discrimination. Pourtant, elles refusent d'être
qualifiées de féministes. J'ai pu constater au fil de mes rencontres que
le terme féministe semble porter une connotation négative. Alors j'ai
cherché des solutions en proposant par exemple un nouveau terme qui le
remplacerait : les réussissantes », une option possible, positive.
Taxe femmeAujourd'hui encore, il existe quelque chose
qui pousse les femmes à se sentir coupable... d'être femme. Ce qui les
pousse à travailler plus qu'il ne faudrait pour être appréciées ou pour
se sentir reconnues, compétentes, crédibles. Libérons-nous de ce joug !
Cela passe par un accompagnement des Etats nécessairement avec une
réflexion sérieuse sur les gardes d'enfants, l'aménagement du temps de
travail qui permet de concilier emploi et maternité sans pénaliser les
femmes au niveau salaire ou plus tard, au niveau de la pension.
HommeLes hommes ne sont pas des ennemis mais des alliés.
Il existe des hommes qui sont très impliqués dans le combat pour
l'égalité ou qui prouvent chaque jour à leur compagne qu'ils conçoivent
leur couple comme un partenariat.
RéussiteL'avancée des femmes est fabuleuse. Il suffit de
se plonger dans l'histoire ou l'actulaité pour se rendre compte que les
femmes ont déjà franchi de nombreuses étapes et qu'elles sont prêtes à
affronter tous les défis qui se présentent à elles.
La réussite au féminin, Ed. Vitamines, 260pp. 21 €.
Pilules contraceptives. Les
accidents surviennent le plus fréquemment chez les femmes présentant des
prédispositions génétiques comme la thrombophilie ou le syndrome des
antiphospholipides. (Reuters/Eric Gaillard)
Une jeune Française dénonce devant la justice le danger des
«contraceptifs oraux combinés». Le risque est connu depuis longtemps.
Mais il reste minime et, bien géré, peut être encore réduit
Un vent de colère s’est levé ces dernières semaines en France sur
les pilules contraceptives de 3e et 4e générations (les plus récentes).
Une plainte a été déposée le 14 décembre contre l’un de leurs
fabricants, le géant pharmaceutique allemand Bayer, par une jeune femme
qui accuse l’un de ces produits d’avoir provoqué chez elle un accident
vasculaire cérébral aux lourdes séquelles. Et une trentaine d’autres
menacent de suivre en ce début janvier. Alors, dangereux ces produits?
Et suffisamment pour s’en méfier?
Il existe deux sortes de
pilules: la pilule progestative, qui ne contient qu’un principe actif,
un dérivé synthétique de la progestérone, une hormone influant sur la
fertilité; et la pilule combinée, ou «contraceptif oral combiné» (COC),
qui comprend une combinaison de progestatif et d’un dérivé synthétique
d’une autre hormone, l’œstrogène.
Ce mélange garantit une
protection contraceptive très efficace. Il pallie aussi certains effets
secondaires indésirables du progestatif, tels la poussée d’acné, les
saignements réguliers et la chute de cheveux. Il présente cependant un
très léger risque de thromboembolie veineuse (TEV).
Cette
affection compte trois formes principales: la thrombose veineuse
profonde, soit la formation d’un caillot dans le réseau veineux des
membres inférieurs; et deux possibles complications, l’embolie
pulmonaire et l’accident vasculaire cérébral (potentiellement mortels),
qui se produisent lorsque le caillot migre respectivement vers une
artère pulmonaire ou cervicale.
Les pilules orales combinées ont
gardé jusqu’à récemment le même œstrogène. En revanche, elles ont changé
à plusieurs reprises de progestatifs, des modifications qui ont
déterminé leur passage d’une génération à une autre. Or, les effets
indésirables diffèrent suivant les générations. Le risque de
thromboembolie veineuse s’avère par exemple deux fois plus élevé avec la
pilule de troisième génération qu’avec la précédente.
L’autorité
suisse de contrôle et d’autorisation des produits thérapeutiques,
Swissmedic, a répertorié pour la période 1990 - juin 2012 les «annonces spontanées d’effets indésirables»
des contraceptifs hormonaux – catégorie qui comprend non seulement les
pilules progestatives et les contraceptifs oraux combinés mais aussi des
dispositifs transdermiques et intra-utérins. Les annonces d’effets
indésirables s’élèvent sur l’ensemble de la période à 2086, dont 288
concernent des thromboembolies veineuses. Parmi lesquels 169 ont
dégénéré en embolies pulmonaires. Dont 11 se sont avérées mortelles.
«Le danger existe mais il doit être relativisé, commente Michal
Yaron, responsable des consultations ambulatoires et des urgences
gynécologiques aux Hôpitaux universitaires de Genève. Il est notamment
beaucoup moins important suite à une prise de pilule que suite à une
grossesse.»
Le risque est très inégal, en outre, d’une personne à l’autre. Selon Swissmedic, les «accidents»
surviennent le plus généralement chez des femmes présentant des
prédispositions génétiques, comme la thrombophilie et le syndrome des
antiphospholipides. Et ils sont favorisés par d’autres facteurs, tels
l’âge et le surpoids. Il s’avère par ailleurs que la majorité d’entre
eux surviennent en début d’utilisation. Autant d’éléments qui permettent
d’adapter la consommation de la pilule et de limiter le risque.
Il
revient aux médecins, appelés à prescrire le produit, à prendre
quelques précautions. Soit, selon Michal Yaron, à interroger leurs
patientes sur leurs antécédents personnels et familiaux, ainsi qu’à
réaliser un examen de tension et de poids. Au-delà, les habitudes
divergent. Certains donnent des pilules de 3e ou de 4e génération tant
qu’il n’y a pas de contre-indications. D’autres préfèrent prescrire en
«première intention» des produits de 2e génération, pour ne conseiller
la 3e ou la 4e qu’en cas de problème.
La formule miracle n’existe
pas. Il s’agit de chercher de cas en cas le meilleur rapport
efficacité-sécurité… et ce, dans un esprit de dialogue. «Il est
essentiel d’individualiser l’approche, ajoute Michal Yaron. La
prescription de pilule doit être adaptée aux besoins de chaque femme en
tenant compte de son caractère, de ses envies, de ses moyens financiers
ou encore, tout simplement, du moment.»
Politique La Première Dame, Mme Dominique
Ouattara lors du lancement du Plan national 2012-2014 de l’élimination
de la transmission mère-enfant du VIH : « Nous avons le pouvoir
d’enrayer la propagation du VIH »
La Première Dame, Mme Dominique Ouattara a présidé, le mardi 13 Novembre
2012 à la CRRAE-UMOA, la cérémonie de lancement du Plan National
d’élimination de la Transmission Mère-Enfant du VIH. Nous vous proposons
l’intégralité de son discours.
Au moment où la Côte d’Ivoire matérialise son engagement à l’élimination
de la transmission du VIH de la mère à l’enfant à travers le lancement
de ce plan 2012-2015, je ne pouvais pas ne pas être présente à vos
côtés, madame le Ministre.
Mon engagement, vous l’avez dit est d’abord personnel : aucun enfant,
non seulement de Côte d’Ivoire mais aussi d’Afrique et du monde, ne
devrait être en marge de nos actions.
Ensuite, mon adhésion à des associations réunissant les Premières Dames en faveur de la lutte contre le SIDA telles que :
- l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le Sida ;
- et Synergie Africaine.
Ainsi que ma participation à :
- la Réunion des Premières Dames à Deauville en France en mai 2011 ;
- et la Réunion des Premières Dames de la sous-région au Mali en octobre 2011,
Caractérisent ma volonté d’aller plus loin dans cette noble tâche qui nous interpelle tous.
C’est donc pour moi, un plaisir certes, mais aussi un devoir de répondre
favorablement à votre sollicitation, madame le Ministre, pour parrainer
cette importante cérémonie.
Par ma présence aujourd’hui, je réponds également aux sollicitations des
enfants que je porte dans mon cœur ainsi que celles de leurs mères et
pour lesquelles aucune action ne sera de trop pour moi.
Par ailleurs, je voudrais vous réitérer la disponibilité de mon époux,
le Président Alassane OUATTARA, qui s’est pleinement engagé à
transformer la vie des ivoiriens et à s’attaquer aux grandes pandémies.
Mesdames et messieurs,
Chères mamans,
Nous savons à présent, qu’il est possible d’éviter la contamination du
VIH de la mère à l’enfant et c’est tout le sens de la cérémonie de ce
jour.
C’est ce message que je voudrais réitérer aux hommes et aux femmes de Côte d’Ivoire.
Nous avons le pouvoir d’enrayer la propagation du VIH, en prévenant ce mode de contamination inacceptable.
De nos jours, aucun enfant ne doit naître avec le VIH/SIDA.
C’est en cela que le plan 2012-2015 pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH, explique ;
- ce que les acteurs doivent faire ;
- ce que les agents de santé doivent faire
- et surtout ce que la communauté doit faire.
Les moyens existent, comme en témoignent les stratégies proposées par ce
plan et nous ne devons ménager aucun effort pour les rendre disponibles
dans nos sociétés et nos communautés.
Je ne doute pas un instant, que la mise en œuvre du
plan nécessite des ressources humaines et je voudrais à la
suite de madame le Ministre, lancer un appel aux agents de santé et
particulièrement aux sages-femmes.
Mes chères sœurs,
Vous pouvez changer le cours de l’épidémie en protégeant les nouveaux nés de l’infection au VIH.
Je voudrais compter sur chacune de vous pour une génération sans SIDA en Côte d’Ivoire.
Honorables invités,
Je voudrais exprimer tous mes remerciements aux partenaires au
développement pour leurs efforts en faveur de la mise en œuvre du plan
et tout particulièrement à l’ONUSIDA ; l’UNICEF ; le PEPFAR ; les ONG
nationales et internationales ; ainsi qu’à tous les bénévoles qui nous
accompagnent dans l’atteinte de cet objectif.
Mesdames et messieurs,
Nous n’y parviendrons qu’en unissant tous nos efforts à
ceux de la communauté internationale, pour apporter notre
contribution singulière à l’édification de la forteresse anti VIH pour
la survie de notre Pays.
Notre premier devoir de parents responsables et de citoyens est de préserver un avenir radieux pour les générations futures.
Mesdames et messieurs,
Chers partenaires,
Ensemble, mobilisons-nous pour une enfance sans SIDA.
Sur ce, je déclare officiellement lancer le plan 2012-2015, pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH.
De plus en plus de femmes sont lassées par les inconvénients de la
pilule. La polémique sur la sécurité de celles de 3e et 4e générations
alimente leur intérêt pour les alternatives
«Bonjour Docteur, je viens pour la pilule.» Autrefois directive et
simpliste, cette demande se veut de plus en plus nuancée. Refroidies
par les risques associés aux pilules de 3e et 4e générations, certaines
femmes s’intéressent sérieusement aux autres moyens contraceptifs, comme
le patch hormonal ou l’anneau vaginal. «J’ai pris la pilule en continu
depuis l’âge de 18 ans, sans me poser de questions, dit Laurence,
30 ans. Il y a une quantité de femmes dans mon entourage qui ont décidé
d’essayer autre chose. Moi aussi j’ai envie de changer. Mais les autres
solutions me paraissent vite assez compliquées.»
Marie, 26 ans,
est dans la même incertitude: «J’ai pris la pilule pendant plusieurs
années, j’ai arrêté parce que je ne la supportais pas bien, puis je l’ai
reprise… A un moment donné, j’ai été tentée par le stérilet, mais
j’avais des appréhensions car j’ai entendu dire qu’il y avait un risque
d’infection qui peut causer une infertilité. Maintenant, je vais tester
une méthode naturelle.»
«On remarque, depuis quelques années déjà,
que les femmes commencent à se tourner vers des moyens contraceptifs
qui ne nécessitent pas de discipline quotidienne, comme l’anneau
vaginal, dont l’utilisation me semble en nette augmentation», déclare
Irène Dingeldein, coprésidente de Gynea, le Groupement suisse de
gynécologie de l’enfant et de l’adolescente. «On constate aussi un
retour en grâce du stérilet, après une longue période de doctrine
médicale qui le déconseillait vivement chez les jeunes femmes», relève
Catherine Stangl, responsable du planning familial de Neuchâtel et
présidente de l’association Santé sexuelle Suisse. Depuis l’arrivée du
sida, le panachage est devenu courant – par exemple, préservatif et
pilule contraceptive. Et de plus en plus de femmes ont de la peine à
accepter de se plier à une discipline quotidienne pendant leurs périodes
de célibat. Le modèle de la «pilule à vie» a fait son temps. Bref, la
mode est à la contraception «à la carte», selon l’expression de
Catherine Waeber Stephan, médecin endocrinologue à la Clinique générale
Sainte-Anne, à Fribourg.
Pourquoi Paris veut limiter les pilules de 3e et 4e génération
Stéphany Gardier
(AFP)
Le jour même où l’Agence européenne du médicament réaffirme qu’il
n’y a aucune raison de réduire l’usage des pilules de 3e génération, la
ministre française de la Santé demande à l’Union européenne de limiter
leur prescription
«Il n’y a pas lieu de céder à un quelconque affolement». C’est le
message que Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales et de la
Santé, a répété à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur
les pilules de 3e et 4e générations. Elle est en premier lieu revenue
sur le déremboursement de ces pilules, qu’elle avait annoncé en
septembre 2012, précisant bien qu’il ne s’agissait pas d’«une décision
liée à un quelconque problème de santé publique mais justifié par un
service médical rendu jugé insuffisant par la Haute Autorité de Santé».
Des déclarations qui se voulaient avant tout rassurantes dans un climat
de suspicion grandissante sur les dysfonctionnements au sein de l’Agence
Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), et l’influence trop grande
des laboratoires pharmaceutiques sur les prescripteurs. Faire baisser les prescriptions
Les pilules contraceptives de 3e ou 4e génération ne devraient
être prescrites qu’en seconde intention, or en France c’est la moitié
des femmes sous contraception qui en consomment. «Ces pilules ne sont
pas dangereuses en elles-mêmes, c’est une trop grande prescription qui
l’est» a précisé Dominique Maraninchi, directeur général de l’ANSM. Pour
lutter contre cette prescription massive Marisol Touraine a annoncé que
l’ANSM saisirai dès aujourd’hui l’Agence Européenne du Médicament (EMA)
pour demander une restriction de l’autorisation de mise sur le marché
de ces pilules. Cependant dans le même temps, l’EMA publiait sur son
site un communiqué réaffirmant qu’«il n’y a pas de nouvelles preuves qui
pourraient remettre en cause la sécurité des contraceptifs oraux
combinés sur le marché actuellement.» Il faudra donc de solides
arguments pour faire rouvrir le dossier de ces contraceptifs.
Parallèlement à cette saisine, le ministère de la Santé souhaite la mise
en place d’un observatoire permettant «une analyse en temps réel des
comportements collectifs de prescription». Questionnée sur la
prescription massive en France, la ministre n’a pu que constater que
«lorsqu’un laboratoire pharmaceutique met un nouveau produit sur le
marché, il sait se donner les moyens de le faire prescrire». S’appuyant
sur l’exemple du Danemark, Dominique Maraninchi restait lui cependant
confiant «là-bas 70% des femmes prenaient une pilule de 3e ou 4e
génération, et le taux a diminué de moitié.»
Pilule contraceptive: plainte en Suisse contre l’allemand Bayer
Agences
(Keystone)
La caisse maladie CSS réclame plusieurs centaines de milliers de
francs au fabricant allemand Bayer pour le traitement de victimes
présumées de la pilule contraceptive Yasmin. C’est ce qu’a déclaré mardi
soir un avocat dans l’émission «10 vor 10» de la télévision alémanique
SRF
Cet avocat, Me Felix Ruegg, s’exprimait mardi soir dans le cadre
du journal télévisé «10 vor 10» et a été mandaté par la famille d’une
des victimes pour attaquer Bayer.
La caisse maladie, qui a dépensé
plus de 600.000 francs suisses pour soigner cette victime, lourdement
handicapée après une thrombose survenue à l’âge de 16 ans, s’est
associée à la plainte de la famille de la victime.
Dans un autre cas, concernant également une jeune fille de 16 ans, les coûts dépassent les 900.000 francs suisses.
Pour
la CSS, «il est inacceptable que la collectivité paie d’un côté» tandis
que le groupe pharmaceutique «encaisse les gains», déclare son avocat.
La
télévision suisse avait déjà signalé en 2011 de possibles effets
secondaires de cette pilule Yasmin, avec le témoignage d’une jeune fille
de 16 ans qui avait fait une embolie pulmonaire après la prise de cette
pilule et qui s’est retrouvée gravement handicapée.
Yasmin est une pilule de 4e génération, qui contient de la drospirénone.
Selon
une étude de la revue médicale British Medical Journal, le risque de
thrombose veineuse est deux fois plus élevé avec les pilules de la 3e ou
4e génération qu’avec celles de la 2e génération.
Aux Etats-Unis,
quelque 13.500 plaintes ont également été déposées contre la pilule Yaz
(Bayer), un contraceptif de 4e génération aussi.
En France, le
ministère de la Santé a annoncé que les pilules de 3e génération,
accusées d’entraîner un risque accru de thrombose veineuse (formation
d’un caillot), ne seraient plus remboursées à partir de fin mars.
Le
ministère français a aussi donné des instructions pour que «la pilule
de 2e génération soit systématiquement privilégiée» par rapport à celles
de 3e et 4e générations
.http://letemps.ch/Page/Uuid/451d04bc-5a80-11e2-b486-867f9170d361/Pilule_contraceptive_plainte_en_Suisse_contre_lallemand_Bayer#.UPkv_fLxN-I
Lutte contre la mortalité maternelle : Un taux de réussite de
90 % du misoprostol contre les hémorragies et les avortements
Last Updated on
Monday, 04 February 2013 15:57
Monday, 04 February 2013 15:43
Written by Administrator
Le
recours à misoprostol contre les hémorragies post-partum et les soins
des avortements incomplets a produit des effets escomptés. C’est que
révèle une étude réalisée dans des postes de santé de Guédiawaye, de
Kanel, de Richard Toll entre septembre 2011 et septembre 2012. Le taux
de réussite est de 90 %. Les
études réalisées à travers le monde viennent d’être confirmées par
deux autres menées au Sénégal entre septembre 2011 et septembre 2012.
L’étude qui a été réalisée dans 22 postes de santé répartis entre les
départements de Guédiawaye, de Kanel et de Richard-Toll sur le
misoprostol a révélé que ce produit est efficace dans la prise en charge
des hémorragies post-partum et la prise en charge des avortements
incomplets. « Dans notre étude, toutes les femmes à qui nous avons
proposé cette méthode l’ont acceptée. Il n’y a pas une méthode efficace à
100 %. Et nous avons des taux de réussite de 90 %. Nous ne pouvons pas
demander plus », a souligné le médecin chef de district de Guédiawaye,
le gynécologue Alioune Gaye. La
réalisation de cette étude vise à mettre ce produit à la disposition
des praticiens des zones périphériques où le taux de mortalité lié aux
hémorragies lors des accouchements reste encore élevé. Ce produit est
donc, selon les auteurs de l’étude, Marie Stopes International et
Grennpharma, une solution appropriée non seulement au déficit de
ressources humaines dans les zones reculées, mais aussi à l’absence de
bloc opératoire pour les chirurgies obstétricales d’urgence. « Le but,
c’était de voir comment démocratiser la prise en charge de l’avortement
au Sénégal. Chaque fois que vous êtes en face d’un cas d’avortement, on
vous dit qu’il faut aller au bloc opératoire, or ces structures
n’existent pas dans les zones périphériques. L’infirmier et la
sage-femme bien formés peuvent régler les problèmes d’avortement et
d’hémorragie grâce à ce produit », explique le Dr Alioune Gaye. Loin
des régions du nord, dans la région de Kolda, Maïmouna Sow de l’Ong
Childfund Sénégal qui, citant une étude en cours et qui concerne 568
bénéficiaires, a assuré qu’il n’y a pas eu de transfert. « Nous n’avons
pas enregistré de transfert, ni d’hémorragie chez les femmes qui ont eu à
bénéficier de ce traitement », a affirmé la sage-femme. Ces
récentes études sont, en quelque sorte, une confirmation des études
réalisées sur le médicament dont Marie Stopes international a obtenu
l’autorisation de mise sur le marché en novembre 2011. « Plusieurs
études ont montré que c’est un médicament efficace. Les résultats ont
influencé son intégration sur la liste des médicaments essentiels de
l’Oms », avance Ayisha Diop de l’Ong Gynuity. Le
Dr Samba Barry de l’Agence Greepharma a affirmé que leur souci, c’est
de participer à la réduction de la mortalité maternelle au Sénégal. « Ce
médicament apporte une amélioration à la santé maternelle. De
nombreuses femmes meurent encore lors des accouchements », argumente Dr
Samba Barry. Les vomissements, la nausée, la diarrhée sont les effets
indésirables. Mais les études réalisées au Sénégal montrent que les
femmes tolèrent bien ces effets. Il reste donc à veiller à ce que le
produit ne soit pas utilisé à des fins inavouées.
Panorama des actions des ONG françaises dans le domaine de la santé des femmes
Plusieurs ONG françaises mettent en œuvre des projets dans le
domaine de la santé des femmes. Un travail de cartographie, à travers
le recensement de fiches projet a commencé à être réalisé. Vous pouvez
télécharger ci-dessous les fiches disponibles pour l’instant.
La commission santé et développement de Coordination SUD
organise un atelier d’échange d’expérience et de pratiques sur la santé
des femmes, le jeudi 4 octobre, à Médecins du Monde.
Cet atelier vise à favoriser les échanges d’expériences, centrés sur
les modes d’intervention, entre associations françaises menant ou
soutenant des projets dans des pays du Sud qui portent en tout ou en
partie sur la santé des femmes, ainsi qu’à mettre en lumière des bonnes
pratiques. L’atelier consistera en deux sessions plénières et en des
groupes de travail.
Pour préparer cet atelier, définir son contenu, ses problématiques,
un travail de cartographie des actions des ONG françaises dans le
domaine de la santé des femmes a été réalisé par Elodie Besnier,
stagiaire auprès de la commission santé pour quelques mois. Une
compilation de fiches projet de plusieurs ONG a ainsi été effectuée. Ces
fiches seront prochainement téléchargeables sur cette page.
Pour vous inscrire à l’atelier (qui est prioritairement réservé aux
membres de la commission santé et de Coordination SUD), envoyez un mail à
Gipsy Beley: beley@coordinationsud.org
La Lausannoise Françoise Piron réagit au livre de l’essayiste
américaine Hanna Rosin. La directrice de Pacte, une association de
promotion de la mixité dans l’entreprise, estime que l’absence de femmes
aux commandes perdurera tant que les choix des études resteront sexués
«Hanna Rosin n’a pas tort sur ce point: les femmes réussissent
mieux à l’école. A l’heure actuelle, il y a plus de bachelières que de
bacheliers. Cependant, les filles et les garçons choisissent encore des
métiers typiquement masculins ou féminins. Cela n’a pas vraiment changé
en vingt ans, hélas! Concrètement, on se retrouve avec une majorité de
femmes dans les filières «féminines» qui débouchent, en entreprise, sur
des fonctions de support et non de production.
»Ce que je constate
avec ces fonctions support – ressources humaines, marketing,
communication –, c’est qu’elles ne sont pas des voies directes pour
accéder aux postes de direction générale. Ainsi, il n’y a pas seulement
un plafond de verre mais aussi une paroi de verre: autrement dit,
l’accès est barré non seulement vers le haut de la pyramide mais aussi
sur les côtés. En définitive, l’absence systématique de femmes aux
commandes perdurera tant que les choix d’études resteront fortement
sexués, tant que les filles se sentiront obligées de choisir les lettres
au lieu de l’ingénierie.
»J’appelle de mes vœux une plus
grande mixité dans les entreprises, un bon équilibre entre hommes et
femmes à tous les niveaux de la hiérarchie mais aussi dans les
différents secteurs. Sans oublier que le monde qui est devant nous est,
il est vrai, un monde de services mais aussi de technologie, dans lequel
il est nécessaire que les femmes participent également à la conception –
et pas seulement à la vente – des produits technologiques de demain.»
«Le règne des femmes? On en est bien loin! Aux Etats-Unis sans
doute l’évolution est plus rapide dans le monde économique. En revanche,
sur le plan politique, je trouve la Suisse très avancée. Il est
désormais acquis qu’une majorité de femmes puisse siéger au Conseil
fédéral. Et elles ne sont plus jugées comme des femmes, mais en tant que
politiciens comme les autres.
»La gouvernance féminine, oui, ça
existe. Dans les années 90, quand je dirigeais ma propre entreprise,
NatSoft, je ne prenais mes décisions qu’après avoir convoqué l’équipe de
direction autour d’une table. Je suis toujours convaincue que cette
méthode participative est plus féconde que de décider tout seul dans son
bureau et de devoir ensuite convaincre les collaborateurs un par un.
»La
businesswoman dispose aussi d’un atout insoupçonné: selon moi elle peut
exister autrement que par son travail. Regardez ces hommes prisonniers
de leur job, parce qu’ils n’existent que par leur titre! A l’inverse
l’identité féminine est multiple et dépasse ce cadre rigide. Cela vous
octroie une certaine liberté. Pour ma part, dans les conseils
d’administration où je siège, je ne me gêne pas de dire que le roi est
nu, et on m’apprécie aussi pour cela.
»Les hommes ont la
chance de pouvoir avoir un travail, une famille, des hobbies, etc. Une
femme doit faire des choix drastiques: le travail et les enfants, c’est
le maximum! Pour ma part, quand je gérais NatSoft, je travaillais tous
les jours jusqu’à 22 heures, quand je ne partais pas en voyage. On n’a
pas le choix que d’être hyper bien organisée.»
L’écrivaine et journaliste suisse réagit à «The End of Men», le
livre d’Hanna Rosin. Elle observe que la réalité contredit la thèse de
l’essayiste américaine
«Je remarque tout d’abord que le titre de ce livre est très
provocateur et que son contenu est bien plus nuancé. Ensuite,
contrairement à Hanna Rosin, j’observe que l’évolution de la société est
lente, très lente. C’est vrai, il y a aujourd’hui des jeunes couples
qui se partagent les tâches du ménage et fonctionnent sur un mode
égalitaire. Mais cela ne concerne qu’une infime minorité de la
population des pays les plus avancés. La vérité c’est que l’imaginaire
collectif reste profondément patriarcal.
On ne peut pas transformer cet imaginaire par décret – ce que je
ne souhaite pas bien évidemment. Mais il reste en effet toujours très
ancré.
»Que quelques «superwomen» accèdent aux plus hautes fonctions
exécutives, c’est bien, mais cela n’a rien de nouveau. En fait, elles
sont un peu l’arbre qui cache la forêt. En Inde, en Egypte, au Pakistan,
la violence faite aux femmes est quotidienne. Battues, violées, elles
vivent sous un joug masculin permanent. Et même chez nous, les
statistiques le prouvent, les violences domestiques ne reculent pas:
l’homme cogne toujours aussi fort. Quant à l’écart salarial, il reste de
18,2%. Ce n’est pas rien.
»Ce qui contribue à perpétuer cet
imaginaire collectif, c’est qu’on éduque encore et toujours les filles à
être gentilles et responsables des autres. D’où par exemple le fait que
jamais on ne remet en question l’idée que c’est la mère et non le père
qui doit assumer la pleine responsabilité de ses enfants. Telle est la
puissance du schéma patriarcal duquel nous sommes loin d’être sortis.»
Toutes sortes de statistiques sont convoquées par Hanna Rosin pour sa démonstration. ... qui annoncent la nouvelle ère 60%
Le pourcentage de femmes diplômées des universités américaines
(en Suisse, elles sont un peu moins de 50% en 2010, selon l’OFS)
Plus de 50%
des emplois sont occupés par les femmes aux Etats-Unis depuis 2009 42,2%
La part des femmes américaines dans l’économie des ménages (contre 2 à 6%
en 1970) 76%
Le nombre d’Américains (hommes) salariés non diplômés en 2010 (contre 97%
en 1967) 40%
La proportion de femmes à diriger des entreprises privées en Chine 36%
Le nombre de femmes coréennes qui désirent que leur enfant soit une
fille plutôt qu’un garçon (contre 29% qui veulent un garçon) ... qui nuancent la thèse d’Hanna Rosin 3%
Le nombre de femmes PDG dans les sociétés cotées en bourse. Ce à
quoi Hanna Rosin réplique que la progression annuelle du nombre de
femmes dans les postes immédiatement inférieurs à celui de PDG aux
Etats-Unis est de 1%
par an 18%
L’écart salarial hommes-femmes aux Etats-Unis: le salaire médian des
femmes est de 684 dollars contre 832 dollars pour les hommes (source:
U.S. Department of Labor,
2011) 59,3%
des femmes suisses travaillent, contre 75,1%
des hommes. La progression féminine est cependant très importante,
de 10% depuis 1990, alors que celle de l’homme a régressé de 5%.
(Source: OFS, 2008) http://letemps.ch/Page/Uuid/bf9942b8-82a9-11e2-85ca-819c88a4405e/Les_chiffres_qui_%C3%A9taient_la_th%C3%A8se_dHanna_Rosin#.UTMVNDfxLjk
Cette année, deux sorties en librairies nous ont fait douter: et
si les femmes, outre-Atlantique, avaient compris quelque chose de plus
que nous? Et si, à force de ténacité, d’audace, ou de ce je-ne-sais-quoi
qui manquerait aux filles de la vieille Europe, nos consœurs
américaines vivaient déjà dans une ère post-féministe où les femmes
auraient gagné la partie?
En mars, Liza Mundy, journaliste au Washington Post, publiait un livre intitulé The Richer Sex: How the New Majority of Female Breadwinner Is Transforming Sex, Love and Family.
Traduction: «Le sexe le plus riche: comment la nouvelle majorité des
femmes qui ramènent le pain à la maison est en train de transformer le
sexe, l’amour et la famille». Six mois plus tard paraissait celui de
Hanna Rosin, journaliste pour le magazine The Atlantic, intitulé The End of Men. And the Rise of Women. En français: «La fin des hommes. Et la montée en puissance des femmes».
On
a comme l’impression d’avoir raté un épisode de la guerre des sexes –
celui où les Etats-Unis, mine de rien, se seraient transformés en
matriarcat. A la base de ces deux livres, un faisceau de statistiques:
d’abord, il semble qu’une certaine frange de la population féminine des
Etats-Unis – les célibataires sans enfant de moins de 30 ans vivant dans
des zones de forte densité urbaine – gagne aujourd’hui 8% de plus que
leurs homologues mâles. Par ailleurs, 60% des diplômes universitaires
sont détenus par des femmes. Et aussi, 40% des postes d’encadrement sont
occupés par ces dernières. Pour couronner le tout, elles ne se marient
plus. La majorité des enfants dont les mères ont moins de 30 ans sont
nés hors mariage.
De là à conclure à un basculement du pouvoir aux
mains des femmes, il y a un pas que les deux auteurs n’hésitent pas à
franchir. Hanna Rosin estime que la société a changé: les qualités
traditionnellement associées aux hommes – force physique, agressivité –
n’ont plus de valeur aux yeux des employeurs. Dans son livre d’enquêtes
de terrain, elle décrit une classe moyenne ravagée par la crise
économique où les hommes ont perdu leur place dans le monde du travail
sans pour autant s’en retrouver une dans la sphère privée. Et à mesure
que les hommes disparaissent, les femmes se retrouvent à prendre toutes
les décisions, sur tous les fronts.
Un jour, les femmes seront assez nombreuses à peser de façon égale,
voire en majorité, sur le pouvoir économique et politique mondial.
Pourquoi en douter?
Depuis vingt ans, nous avons pris l’habitude de voir s’effondrer
les structures politiques, sociales, raciales qu’on croyait
indestructibles. D’abord la chute du mur de Berlin, qui a mis fin à la
Guerre froide. Puis des pays émergents devenus aussi puissants, voire
plus, que les pays d’Occident. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, un président
noir entame un second mandat.
Il manque à ce tableau un grand
basculement à venir: un jour, les femmes seront assez nombreuses à peser
de façon égale, voire en majorité, sur le pouvoir économique et
politique mondial. Pourquoi en douter? En 2010, le Conseil fédéral a
connu une majorité féminine; l’Islande convalescente n’a que des
louanges envers son premier ministre, Johanna Sigurdardottir. Des
millions d’autres femmes font des études longues, des carrières
brillantes sans renoncer à faire des enfants. Les hommes n’étaient déjà
plus seuls à occuper le terrain. Mais, depuis peu, la progression
féminine est fulgurante.
C’est de ce vaste rééquilibrage dont parle la journaliste américaine Hanna Rosin dans son livre choc appelé – abusivement – The End of Men.
Elle décrit aussi une montée en puissance d’un phénomène «matriarcal»
aux Etats-Unis: des femmes et mères de famille assumant tout à la fois
le travail, le ménage, les enfants et leur mari: les chefs de famille
sont désormais des «superwomen» suractives. L’observation est
intéressante, mais elle reste anodine et non généralisable à la planète
entière.
Sous la thèse provocante, d’ailleurs non souhaitée par
l’auteure, d’un monde dominé uniquement par les femmes, Hanna Rosin
pointe du doigt les courants profonds qui déboucheront inexorablement
sur une égalité complète entre hommes et femmes, dans le sillage de la
mondialisation. Ce qui passera par davantage de femmes au pouvoir,
d’hommes à la cuisine ou à la table à langer, et par des couples – comme
cela existe déjà – qui gèrent leur ménage à part égale. Et quand cela
arrivera-t-il? Ce basculement-là est complexe et de longue durée. Si
bien qu’il a lieu à la fois aujourd’hui, demain, et qu’il s’achèvera
peut-être dans un siècle. http://letemps.ch/Page/Uuid/5ea60534-82b0-11e2-85ca-819c88a4405e#.UTMVETfxLjk
Plus les femmes sont instruites, moins leurs enfants ont faim
AFP(Joe Penney/Reuters)
«Plus les femmes sont instruites et leurs droits reconnus, moins
les enfants ont faim» remarque Olivier De Schutter, rapporteur des
Nations unies pour le droit à l’alimentation dans un rapport publié
lundi, à quelques jours de la Journée de la femme
«Le partage du pouvoir avec les femmes est un outil indispensable
de la lutte contre la faim et la malnutrition, c’est aussi la démarche
la plus efficace pour la réalisation du droit à l’alimentation», indique
Olivier De Schutter, qui devait remettre ses travaux à la Commission
des droits de l’homme de l’ONU à Genève. «Des recherches ont montré que
les chances de survie d’un enfant augmentaient de 20% lorsque la mère
contrôle le budget de la famille», note l’expert, tandis que la moitié
des progrès enregistrés dans la lutte contre la malnutrition peut être
imputée à l’amélioration du statut des femmes. «Améliorer le niveau
d’instruction des femmes, et par conséquent leurs perspectives
économiques […] constitue l’un des facteurs déterminants de la sécurité
alimentaire.»
D’après lui, une étude comparative de plusieurs pays
en développement sur la période 1970-1995 a montré que la réduction de
la faim pouvait être attribuée pour 43% à l’amélioration du niveau
d’instruction des femmes, «presque autant que l’augmentation de la
quantité de nourriture disponible (26%) et l’amélioration des conditions
sanitaires (19%) prises ensemble», insiste le rapporteur. «Etant donné
qu’une réduction de la faim de 12% supplémentaires peut être attribuée à
l’allongement de l’espérance de vie des femmes, ce sont au total 55%
des progrès de la lutte contre la faim enregistrés ces 25 dernières
années qui découlent de l’amélioration de la situation sociale des
femmes.»
Le rapporteur demande donc qu’il soit fait «sans délai
obligation aux Etats de supprimer de leur législation toutes les
dispositions discriminatoires et de lutter contre la discrimination dans
les lois et coutumes locales et dans les normes sociales» insiste-t-il.
Cette discrimination s’exerce en particulier dans «l’inégalité d’accès
aux ressources productives, par exemple la terre», ainsi que dans
l’inégalité dans l’accès à l’instruction et à l’emploi.
Selon
l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation
(FAO), quelque 870 millions d’humains souffrent de la faim dans le
monde. Ils sont même «plus de 1,5 milliard en comptabilisant le déficit
en éléments nutritionnels essentiels», estime Olivier De Schutter. http://letemps.ch/Page/Uuid/36254a60-84b4-11e2-9a7c-b82a39145aa8/Plus_les_femmes_sont_instruites_moins_leurs_enfants_ont_faim#.UTR6HTfxN-I
Les femmes pour lutter contre la faim
Valentin Dauchot
Mis en ligne le 04/03/2013
"Il faut trouver un équilibre entre trois impératifs."
Le Belge Olivier De Schutter est Rapporteur spécial des Nations
unies sur le droit à l’alimentation. Il présente ce lundi devant l’Onu
un rapport qui pointe le rôle essentiel joué par les femmes dans la
lutte contre la faim . En quoi le rôle joué par les femmes a-t-il évolué ces dernières années ?
Aujourd’hui,
on se rend compte que ce sont les femmes qui cultivent la plupart des
parcelles familiales dans les pays en développement. La transition
agraire vers les secteurs secondaires et tertiaires s’est accélérée au
bénéfice des hommes, plus éduqués et plus mobiles, qui partent vers les
villes pendant que les femmes assurent la subsistance de la famille.
Longtemps, les politiques agricoles n’ont pas tenu compte de cette
féminisation. Avec l’accélération de l’exode rural, on a réalisé
l’impact considérable que pourrait avoir la mise en place de règles et
d’infrastructures plus adaptées aux femmes sur la productivité des
récoltes et la réduction de la malnutrition. Comment améliorer cette situation ?
Il
faut trouver un équilibre entre trois impératifs : reconnaître les
contraintes qui pèsent sur les femmes, soulager ces femmes dans leurs
tâches quotidiennes en créant des services publics adéquats dans les
campagnes, et redistribuer les rôles. Le risque, en se limitant à
l’agriculture, serait de fixer les femmes à la terre. Si l’on veut
lutter durablement contre la malnutrition, il faut leur donner un
meilleur accès à l’éducation, développer l’emploi dans les zones rurales
en dehors de l’agriculture, et mettre en place des moyens de
communication. Jusqu’à présent, on a beaucoup plus investi dans les
villes que dans les campagnes, et beaucoup de gouvernements qui ont
voulu soutenir l’agriculture l’ont fait avec des programmes très
bling-bling sans prendre en compte la dimension féminine. On touche à un domaine largement culturel, comment “contraindre” les hommes à redistribuer les rôles ?
C’est
effectivement la clé du problème. La répartition des tâches basée sur
les genres part de représentations culturelles et sociales très
profondément ancrées. Pour moi, Il faut agir à deux niveaux : au sein du
ménage, en associant immédiatement les hommes pour leur faire
comprendre que ces changements se font dans l’intérêt de la famille dans
son ensemble et que donner plus de pouvoir aux femmes ne signifie pas
qu’on va leur retirer une partie du leur. Les projets destinés à
améliorer la situation des femmes se sont souvent heurtés à une méfiance
masculine. Certains hommes ressentaient cela comme une injustice, ils
se vengeaient en forçant leurs femmes à assumer les corvées au sein du
foyer. Il faut sensibiliser les maris, et les initier au changement de
rôle à travers des programmes ciblés qui conditionnent, par exemple,
l’obtention d’une aide sociale à la présence du père dans des formations
sur la manière de s’occuper des enfants. L’autre clé, c’est le système
politique. Tant que les femmes seront sous-représentées dans les
assemblées villageoises ou les parlements régionaux, peu de progrès
seront observés parce que les politiques agricoles et sociales seront
encore adoptées en faveur des hommes. C’est un défi de taille : les
indicateurs du pouvoir politique publiés en 2010 indiquent que les
femmes occupaient moins de 10 % des sièges parlementaires dans les 58
pays du monde où elles sont les moins représentées. A l’échelle
mondiale, la part de sièges ministériels occupés par des femmes
n’atteint que 16 %. On est encore loin du compte. Comment dès lors, contraindre ces assemblées à se féminiser ?
On
pourrait par exemple exiger que les femmes représentent un tiers de
l’assemblée pour que celle-ci puisse voter de manière valable. C’est une
manière de s’assurer que les femmes ont effectivement voix au chapitre
et cela existe déjà dans deux états indiens. Les femmes elles-mêmes peuvent-elles constituer un obstacle ?
C’est
une question très importante, les femmes n’ont pas toujours conscience
de la subordination dont elles sont victimes. L’objectif n’est donc pas
de choisir à leur place, mais de leur donner la possibilité de choisir
en leur offrant des alternatives. Quand on n’a jamais eu la possibilité
de chercher un emploi, de suivre une formation, ou de quitter le
domicile, on n’a pas vraiment fait un choix
Le revirement espagnol sur la question du droit à l'IVG fait craindre
un retour en arrière en Europe. Au sein de l'UE, l'avortement reste une
prérogative nationale et il existe autant de législations que d'Etats
membres.
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Le
revirement espagnol sur la question du droit à l'IVG fait craindre un
retour en arrière en Europe. Au sein de l'UE, l'avortement reste une
prérogative nationale et il existe autant de législations que d'Etats
membres.
Cliquez sur un pays d'Europe pour en savoir plus à propos de sa législation sur l'avortement.
Avortement légal sur simple demande
Avortement légal pour raisons économiques et sociales
Avortement légal en cas de risques pour la santé de la mère ou du foetus et en cas de viol
Coprésidente du Parti
évangélique genevois, Valérie Kasteler-Budde mène la campagne contre le
remboursement de l’avortement. (Panos Pictures)
Coprésidente de la section genevoise du Parti évangélique, Valérie
Kasteler-Budde défend l’initiative sur le financement de l’interruption
de grossesse. Rencontre avec une femme nouvellement omniprésente
Avant, la réputation de Valérie Kasteler-Budde ne traversait pas
la Versoix. Et encore. Mais aujourd’hui, la coprésidente du Parti
évangélique genevois croise le fer avec le conseiller fédéral Alain
Berset. C’était sur le plateau d’Infrarouge, sur la RTS, la semaine dernière; ce sera sur celui d’Arena,
son émission sœur alémanique, ce vendredi. Sans parler des interviews
données à pratiquement tous les médias romands. A croire qu’elle est la
seule à défendre l’initiative «Financer l’avortement est une affaire
privée». Ce qui n’est pas tout faux.
Parmi les autres membres
romands du comité d’initiative, Fabienne Despot se mure dans le silence
depuis que la section vaudoise de l’UDC, dont elle est devenue la
présidente, a pris position contre l’initiative. Nouveau conseiller
d’Etat valaisan, Oskar Freysinger a d’autres sangliers sur le feu.
L’ancien conseiller national jurassien Dominique Baettig s’efface
également devant celle qui a été choisie pour coprésider le comité
d’initiative parce qu’elle est romande, femme, bilingue, y croit dur
comme fer et mène une campagne comme un canard traverse l’étang. Les
critiques lui glissent dessus, elle reste calme, ne se laisse pas
désarmer et dépassionne le débat. La campagne lui doit ça: une tenue
correcte sur un sujet émotionnel. Hormis quelques variations sur les
chiffres et comparaisons, elle est sûre d’elle lorsqu’il s’agit de
défendre ses valeurs, ce qu’elle fait d’une voix douce et posée.
Elle
sait que sa cause est plus difficile à défendre en Suisse romande.
D’ailleurs, les initiants concentrent l’affichage sur les cantons
alémaniques plus conservateurs, où il y a davantage de potentiel. «J’ai
l’impression que les Suisses n’osent pas s’interroger sur l’avortement,
qu’ils n’osent pas affronter ce rempart du féminisme», déplore-t-elle.
«Mais je suis aussi féministe, je me bats pour l’égalité et, en 2002,
j’ai voté en faveur de la solution des délais et la dépénalisation de
l’avortement.» Elle n’y voit pas une contradiction. «Non, je désapprouve
le choix de l’avortement car une femme ne peut pas avoir un droit de
vie ou de mort. Elle n’est pas une cour suprême à elle toute seule.
Mais, en 2002, j’estimais qu’il était injuste que la femme se retrouve
seule sur le banc des accusés alors qu’il s’agit de la responsabilité
d’un couple. Aujourd’hui, les femmes ont la possibilité de choisir.
D’accord, mais elles doivent aussi assumer leur choix.»
Le gouvernement de centre droit avait été très critiqué pour son
projet qui revenait à réduire considérablement le droit à l’avortement
Le chef du gouvernement de droite espagnol Mariano Rajoy
a annoncé mardi le retrait du projet de loi très controversé sur
l’avortement, dont il avait fait l’une de ses grandes promesses
électorales mais qui a suscité de nombreuses critiques jusque dans son
camp.
Ce projet, modifiant la précédente loi adoptée en
2010 par le gouvernement socialiste, réduisait considérablement le droit
à avorter en Espagne, y compris dans les cas de malformation du fœtus.
«Le
gouvernement a fait le plus d’efforts possibles pour tenter de parvenir
au meilleur consensus possible», a déclaré Mariano Rajoy devant des
journalistes.
«Nous allons continuer à étudier des
formules permettant de parvenir à un meilleur accord sur la réforme.
Mais en ce moment, je crois avoir pris la décision la plus sensée», a
ajouté le chef du gouvernement.
Le gouvernement Rajoy
avait adopté en décembre ce projet, qui n’autorise l’avortement qu’en
cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique
de la femme, ou après un viol, mais exclut les cas de malformation du
fœtus comme motif valable.
La loi, qui a soulevé une
levée de boucliers à gauche mais a suscité aussi de fortes résistances
jusqu’au sein du Parti populaire de Mariano Rajoy, n’avait toujours pas
été présentée au parlement, où les conservateurs pourtant disposent de
la majorité absolue.
«C’est une loi compliquée, sensible
socialement», avait reconnu vendredi la numéro deux du gouvernement,
Soraya Saenz de Santamaria. «Le gouvernement veut travailler pour
atteindre le consensus le plus large possible», avait-elle ajouté.
La loi actuelle autorise l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes. http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9c3b13a0-4323-11e4-80ff-d339e46abe52/Madrid_renonce_%C3%A0_modifier_la_loi_sur_lavortement
Le gouvernement lance un site d'information sur l'avortement
Le Monde.fr avec AFP |
Les ministères de la santé et des droits des femmes ont annoncé le lancement officiel du site d'information sur l'avortement www.ivg.gouv.fr samedi 28 septembre, à l'occasion de la journée mondiale de mobilisation pour le droit à un avortement légal et sûr. "La prolifération d'informations souvent trompeuses et culpabilisantes pour les femmes, y compris sur des sites très bien référencés sur la question de l'IVG, est de nature à porter atteinte à la liberté de choix des femmes", expliquent les deux ministères dans un communiqué.
FORTE INFLUENCE DES ANTI-IVG SUR INTERNET
Ce nouveau site "complet et actualisé", en réponse aux nombreux sites diffusant des informations "mensongères ou orientées",permettra "à chaque femme de disposer de tous les renseignements utiles pour éclairer son choix, compte tenu de la législation applicable", et orientera les femmes vers des professionnels.
Congrès d’organisations féministes, dont le MLF, à Berne, le 18 janvier 1975. (Photo-archiv/BI/Keystone)
En Suisse, l’avortement a été décriminalisé en 2002. Retour sur des
décennies de combat alors qu’opposants et partisans se retrouvent cet
hiver pour une nouvelle bataille
La hache de guerre sera-t-elle un jour enterrée entre défenseurs
et opposants de l’avortement? Car la votation du 9 février sur l’arrêt
du remboursement de l’interruption de grossesse par l’assurance maladie
n’est en fait qu’un épisode de plus dans une confrontation qui dure
depuis des décennies.
Les organisations féministes ont remporté
une grande victoire le 2 juin 2002, lorsque les citoyens suisses ont
accepté la décriminalisation de l’avortement après moult débats et
émois. «Suite à ce vote, nous aurons eu près de dix ans de répit»,
soupire Anne-Marie Rey, une des figures marquantes de la cause.
Traductrice de formation, la septuagénaire a été de toutes les batailles
depuis 1971, date de la première initiative visant à modifier une
législation restrictive. Et elle voit la campagne actuelle avec dépit.
«Ce ne sera jamais acquis», pense-t-elle.
Reprenons. A l’origine,
dans le Code pénal entré en vigueur en 1942, l’avortement est un délit,
selon les articles 118 à 121. Seule l’interruption de grossesse pour des
raisons de santé et si la vie de la femme est menacée est autorisée. Un
expert doit se prononcer sur chaque cas. Mais les pratiques
clandestines contournent ces obstacles. «C’était très courant. Déjà dans
la première moitié du siècle dernier, il y avait, dans les journaux,
des annonces du style: «Retards de règles? Contactez-nous!» J’ai
rencontré une Lucernoise qui, après un avortement clandestin, avait
appris à le faire elle-même», se souvient Anne-Marie Rey. Des méthodes
«artisanales» se transmettent également: comme celle consistant à
s’injecter de l’eau savonneuse dans l’utérus.
Des médecins
commencent à réagir et à alerter l’opinion sur les dangers de telles
pratiques. Il n’est pas rare que des femmes en meurent ou aient de
graves complications. Et la justice veille. En 1971, 107 femmes et 37
tierces personnes sont condamnées. «Avant le développement de la
contraception, il y avait, selon les estimations, des dizaines de
milliers d’interruptions de grossesse par an», raconte Anne-Marie Rey
A la fin des années 1960, son propre engagement officiel commence par un article qu’elle envoie au Bund.
Elle demande une libéralisation de la pratique de l’interruption de
grossesse et y dénonce la méthode Ogino-Knaus, contraception naturelle
basée sur le calcul des jours non fertiles, très en vogue à l’époque
mais à l’origine de nombreuses grossesses non désirées, selon
Anne-Marie Rey. «Un juriste a réagi. Pas pour critiquer ma position mais
pour me féliciter.» Malgré ce message encourageant, Anne-Marie Rey ne
songe pas encore à lancer une initiative. «Nous étions en plein débat
sur le droit de vote des femmes, acquis en 1971!» rappelle-t-elle. Mais
un mouvement part de Neuchâtel. Un député radical veut lancer une
initiative cantonale pour décriminaliser l’avortement, après la mise en
accusation de deux médecins très en vue. «J’ai pris contact avec lui et
nous avons décidé d’unir nos forces pour œuvrer au niveau national.
Notre engagement n’a ainsi rien à voir avec Mai 68, ni directement avec
le féminisme. A Neuchâtel, il émanait d’ailleurs plutôt du camp
bourgeois», poursuit-elle. Le Mouvement de libération des femmes (MLF)
se greffe sur ce noyau, avec d’autres organisations.
La
démarche rencontre un grand succès. L’initiative est déposée fin 1971.
Mais la Suisse est divisée en deux. Car c’est aussi à cette époque que
les opposants, principalement issus des milieux catholiques,
s’organisent pour défendre le «droit à la vie». «Sur nos stands, des
gens déchiraient nos feuilles de signatures. On nous disait que c’est de
nous qu’il aurait fallu avorter et qu’on allait détruire la famille. A
la maison, je recevais des lettres anonymes, des menaces de mort.
Certaines d’entre nous ont eu les pneus de leur voiture crevés»,
explique la militante.
Cette
première initiative en faveur de la décriminalisation n’a cependant le
soutien ni des partis politiques, ni des médias. Lors de son traitement
par les Chambres fédérales, deux élus socialistes seulement la
soutiennent: Jean Ziegler et Arthur Villard. Les initiants réalisent que
le texte est trop radical car il demande l’abrogation pure et simple
des articles du Code pénal sur l’avortement. L’initiative est retirée en
1976 et remplacée par une autre version préconisant la solution du
délai, c’est-à-dire l’avortement légalisé durant les douze premières
semaines de la grossesse. Cette seconde version est néanmoins rejetée
par le peuple en 1977, par 51,7% des voix. En 1985, l’initiative pour le
«droit à la vie», lancée en contre-feu par les opposants, est également
rejetée.
.http://letemps.ch/Page/Uuid/4f5f2a28-7860-11e3-9f22-6fada05cc5e1/La_gu%C3%A9rilla_de_lavortement_une_histoire_suisse
Mobilisation nationale en Espagne pour défendre le droit à l'avortement
LE MONDE |
• Mis à jour le
|
Par Sandrine Morel (Madrid, correspondan
Madrid devait être
le théâtre de la première grande mobilisation espagnole contre le
projet de loi du gouvernement de Mariano Rajoy (Parti populaire, PP,
conservateur) visant à limiter fortement le droit à l'avortement, samedi 1er février. Des dizaines de trains et d'autobus venus de toute l'Espagne ont convergé vers la capitale. A bord, des milliers de manifestants prêts à défiler jusqu'au Parlement contre le texte sur la « protection de la vie de l'être conçu et des droits de la femme enceinte ».
Son auteur, Alberto Ruiz-Gallardon, ministre de la justice, en est si fier qu'il veut en promouvoir la philosophie dans le reste de l'Europe. Au quotidien de droite La Razon, il a déclaré récemment qu'« en trente ans en politique, c'est probablement la décision la plus avancée et progressiste qu'eu l'occasion de proposer » car elle protège le plus fragile : le « non-né ».
Cette rhétorique vise à établir
une continuité. Car durant seize ans, M. Ruiz-Gallardon, âgé de 55 ans,
a endossé l'image, péjorative au PP, du « progre » (diminutif de
progressiste) de Madrid. Comme président de la région entre 1995 et
2003, puis maire de la capitale entre 2003 et 2011, cet électron libre a
autorisé la distribution gratuite de la pilule du lendemain dans les
centres de santé, ouvert une salle de shoot pour les toxicomanes et
célébré des mariages entre personnes du même sexe. « DOCTEUR JEKYLL ET MISTER HYDE »
Surnommé le « Pharaon », il a gouverné Madrid sans compter, la lançant – sans succès – dans la course aux Jeux olympiques à trois reprises, la modernisant, édifiant des complexes culturels et sportifs, prolongeant le métro jusque dans les banlieues industrielles communistes. Puis il a quitté la capitale pour l'Etat en laissant une ardoise de 7 milliards d'euros.
A présent chantre de l'austérité, il a fait bondir le montant des taxes judiciaires, projette d'instituer une peine de prison à perpétuité révisable et veut interdire l'avortement, sauf dans les cas de viols et de risques « durables ou permanents » pour la santé physique ou psychique de la mère, mais pas en cas de malformation de fœtus.
Son virage politique en a laissé plus d'un perplexe. « C'est Docteur Jekyll et Mister Hyde, affirme un proche collaborateur avec lequel il a travaillé durant plus de vingt ans. Il
était ouvert, libéral, habitué aux clins d'œil à la gauche. Je ne le
reconnais pas. Il a coupé les ponts avec presque tous les gens qui
l'entouraient, comme s'il voulait rompre avec son passé. »
Sa cousine, Cécilia Attias, l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy, qui venait souvent avec son mari lui rendre visite à Madrid au début du quinquennat, est surprise. «
Ce projet de loi est très étonnant, venant de lui ou même de qui que ce
soit d'autre, compte tenu de l'époque dans laquelle nous vivons », a-t-elle déclaré au Monde. « CAMÉLÉON, MAIS PROFONDÉMENT CONSERVATEUR »
Fils d'un député d'Alianza popular (AP, ancêtre du PP créé en 1976 après la mort de Francisco Franco), élevé au sein d'une famille
monarchiste, scolarisé chez les jésuites, il s'est engagé très tôt en
politique, sous l'aile de Manuel Fraga, ancien ministre de la propagande
de Franco et fondateur d'AP, « son deuxième père », selon un proche.
Ses positions contre l'avortement ne surprendraient pas
autant si, durant son passage à Madrid, il n'avait montré un tout autre
visage. « C'est un caméléon, mais il est en réalité profondément conservateur, culturellement, sociologiquement et moralement », affirme Trinidad Jimenez, l'ancienne ministre socialiste qui fit voter le droit à l'avortement et qui a été candidate contre lui à la mairie de Madrid en 2003.
Avec ce texte, ce ne sont pas les électeurs que M. Gallardon espère séduire.
Selon les sondages publiés en janvier, entre 73 % et 76 % des Espagnols
considèrent que la loi actuelle, qui autorise l'avortement dans les
quatorze premières semaines de grossesse, ne devrait pas être modifiée. Son avant-projet de loi est avant tout destiné à satisfaire l'aile droite du PP.
Or le Parti populaire a une dette vis-à-vis de la droite
catholique, qui a agité la rue pendant les deux mandats de José Luis
Rodriguez Zapatero. La radio de l'épiscopat (la seconde audience) a
vilipendé le président socialiste chaque jour durant sept ans. Et le
très influent Forum de la famille, qui regroupe près de 5 000
associations, a fait sortir dans les rues de Madrid près d'un million de personnes en 2005 contre le mariage pour tous, puis en 2009 contre la loi sur l'avortement votée en 2010. « Le PP est prisonnier des mouvements associatifs qu'il a agités lorsqu'il était dans l'opposition », affirme Mme Jimenez. VIRAGE TACTIQUE
C'est pour cette raison, sans doute, que Benigno Blanco, le
président du Forum de la famille, est convaincu que, malgré les
critiques contre le projet de loi au sein du PP, « il n'y aura pas de grands changements » au texte avant son adoption. Il ne cache pas l'« amitié » qu'il partage avec M. Gallardon « depuis vingt-cinq ans ». « Je peux vousassurer
qu'il a toujours été contre l'avortement. Sur d'autres sujets, nous
avons eu des désaccords, mais sur celui-ci, jamais. Déjà, dans les
années 1980, il était un opposant virulent à la première loi sur
l'avortement », se souvient M. Blanco, dans son cabinet juridique aux murs couverts d'icônes.
Cette loi, en vigueur jusqu'en 2010, était dans les faits
l'une des plus permissives d'Europe. En théorie, elle interdisait
l'avortement sauf dans les cas de viol, de malformation et de risques
pour la santé psychique de la mère. Mais en réalité, avec un certificat
médical attestant qu'elles n'allaient pas bien, les femmes pouvaient avorter sans limite de temps.
S'il n'est pas éthique, le « virage » de M. Gallardon pourrait bien être tactique. Sa popularité a chuté depuis l'annonce du projet de loi, mais se défaire
de son étiquette de « progre » lui permettrait un rapprochement avec
l'aile incarnée par l'ancien président du gouvernement José Maria Aznar,
à la fois conservatrice socialement et libérale économiquement.
Avoir su conquérir le cœur des Madrilènes ne suffit pas. Si Alberto Ruiz-Gallardon veut prétendre un jour être le candidat du PP à la présidence du gouvernement, il lui faut d'abord conquérir l'appareil du parti. Avant de quitter
la mairie de Madrid, il a effectué un choix qui en dit long sur son
ambition : il a fait de l'épouse de M. Aznar, Ana Botella, son héritière
à la mairie.
Sandrine Morel (Madrid, correspondance)
Journaliste au Monde
Les manifestations pour le droit à l'avortement font le tour de l'Europe
AFP
Publié le
- Mis à jour le
International
Les défenseurs de l'avortement, rejoints par un groupe de femmes
arrivées à bord d'un "train de la liberté", manifestent samedi à Madrid
contre le projet de loi supprimant quasiment le droit à avorter,
parallèlement à d'autres manifestations de soutien à Londres et Paris.
"Ce train de la liberté (qui a quitté vendredi Gijon, dans le nord
du pays, ndlr) va à Madrid en passant par Valladolid", où s'est ouverte
vendredi la Convention du Parti populaire (au pouvoir), "pour dire au
ministre conservateur Alberto Ruiz Gallardon que nous ne voulons pas
qu'il touche à la loi" de 2010, a expliqué à l'AFP Begoña Pinero,
porte-parole de l'association féministe des Asturies Las Comadres, qui a
lancé l'idée de ce voyage.
La loi actuelle, votée sous l'ancien gouvernement socialiste,
autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les
femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation
du foetus ou de grave danger physique ou psychique pour la mère."Nous,
les femmes, sommes libres et nous sommes capables de décider quand nous
voulons être mère", a estimé Begoña Pinero.
Le groupe rejoindra des milliers d'autres personnes, venues
d'Espagne et d'autres pays comme la France, qui ont prévu de manifester
jusqu'aux abords du Parlement pour dénoncer le projet de loi du
gouvernement conservateur.Une délégation ira jusqu'au Congrès des
députés pour remettre un manifeste intitulé "Droit à décider: je
décide", a expliqué Puy Zaton, du collectif "Décider nous rend libres",
qui regroupe plus de 300 associations."La maternité se protège par
l'information, l'éducation, la santé pour tous, l'accès à des salaires
justes et des emplois dignes et à des postes de responsabilité", écrit
le collectif dans ce manifeste.
Ailleurs en Europe, des manifestations sont également prévues,
notamment à Paris et Londres. A Paris, les participants défileront
jusqu'à l'ambassade d'Espagne. Des manifestations sont également
organisées à Bordeaux, Marseille, Nantes, Strasbourg et Toulouse, ainsi
que des rassemblements dans une trentaine d'autres villes, selon
l'association Osez le féminisme.Les manifestants se retrouveront à
l'appel notamment du Planning familial, pour "soutenir le combat des
femmes espagnoles".De nombreuses associations, syndicats ou partis
politiques écologistes et de gauche soutiennent le mouvement.
Le gouvernement de Mariano Rajoy a approuvé un projet de loi qui
supprime l'avortement en Espagne sauf en cas de danger prouvé pour la
vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol
ayant fait l'objet d'une plainte préalable. Un projet de loi salué jeudi
comme une "avancée positive" par les évêques espagnols. "Les évêques
saluent toujours les initiatives en faveur de la vie humaine, d'où
qu'elles viennent", a affirmé la Commission permanente de la Conférence
épiscopale.
Les associations organisatrices de la manifestation de samedi à
Madrid se sont en revanche insurgées: "Renouant avec des pratiques qui
dénient la liberté de choix aux femmes, au mépris des droits humains
fondamentaux, il (le texte de loi) annonce clairement son projet de
société: maintenir les femmes dans un statut social étroit et de
soumission". Selon elles, "cette attaque du gouvernement espagnol
s'inscrit dans l'offensive européenne des opposants aux droits des
femmes".
Plusieurs centaines de personnes - 2.000 selon les organisateurs -
ont déjà manifesté mercredi soir à Bruxelles contre le projet de loi
espagnol. http://www.lalibre.be/actu/international/les-manifestations-pour-le-droit-a-l-avortement-font-le-tour-de-l-europe-52ec9d6c3570d7514c2e7c1a
Procréation
lundi 03
février 2014
Mères porteuses, l’«irritant» casse-tête pour les autorités
Mères porteuses indiennes dans la ville d’Anand. (Reuters)
La gestation pour autrui est interdite en Suisse mais de nombreux
couples y ont recours à l’étranger. Malaise des autorités qui décèlent
les cas au retour, mais qui retirent très rarement l’enfant à ses
parents d’intention. Dans un récent rapport, le Conseil fédéral qualifie
la situation actuelle d’«insatisfaisante»
Marina, 57 ans, a un mari beaucoup plus jeune qu’elle, qui veut
avoir un enfant sans passer par l’adoption. En Suisse, la gestation pour
autrui est interdite. Mais le recours à une mère porteuse est
parfaitement légal dans certains Etats des Etats-Unis, en Inde, en
Géorgie ou encore en Ukraine. Sur Internet, les agences de «ventres à
louer» foisonnent. Quelques clics de souris, deux-trois téléphones, et
Marina décide de partir en Ukraine avec son mari. Quelques mois plus
tard, elle aura «son» bébé, né en principe grâce aux ovules et à
l’utérus de deux femmes différentes. Mais avec le sperme de son mari.
Ce
cas n’est pas isolé. Le phénomène a pris de l’ampleur ces dernières
années, alors que le nombre de parents souhaitant adopter suit la
tendance inverse. C’est au retour en Suisse, lors de l’inscription au
registre de l’état civil, que les difficultés surgissent. Confrontées à
ces couples qui ont sciemment contourné la loi, les autorités
compétentes sont souvent démunies, mal à l’aise lorsqu’il s’agit de
clarifier la question des droits parentaux. Car ces situations soulèvent
d’importantes questions sociales, juridiques et éthiques. Elles
révèlent parfois des histoires sordides de trafics d’enfants et
d’exploitation de femmes qui louent leur ventre par détresse financière.
Le
Conseil fédéral a pour la première fois publié un rapport sur le
phénomène de la maternité de substitution fin novembre, en réponse à un
postulat de Jacqueline Fehr (PS/ZH). Il dit n’avoir connaissance que
«d’environ dix cas», mais suppose l’existence d’un nombre élevé de
situations non déclarées. Le rapport précise que «les intérêts des
enfants peuvent être protégés sur la base de la législation actuelle».
Malgré certaines situations ubuesques, l’enfant n’est au final quasiment
jamais retiré à ses «parents d’intention». Pour son propre bien. Le
Conseil fédéral juge la situation actuelle «insatisfaisante». Pire, il
la qualifie d’«irritante», un mot plutôt inhabituel pour un rapport qui
émane de l’administration fédérale.
Le Service social international a dû intervenir pour retrouver la
mère porteuse d’une fillette née en Géorgie. La mère commanditaire,
âgée, a voulu faire croire qu’il s’agissait de son enfant, mais
l’ambassade de Suisse a décelé l’entourloupe
Stephan Auerbach se souvient d’un cas auquel il a eu affaire,
emblématique des problèmes que pose la maternité de substitution. «Il
s’agissait d’un couple, une Suissesse âgée et son mari d’origine
étrangère, plus jeune, qui ont recouru à une mère porteuse en Géorgie»,
précise le responsable du secteur socio-juridique du Service social
international (SSI), fondation qui intervient principalement dans des
cas de conflits familiaux transnationaux et de protection internationale
de l’enfant.
A l’ambassade de Suisse à Tbilissi, les explications
de la mère, qui affirmait avoir accouché de façon prématurée lors de
vacances en Géorgie, étaient tout de suite jugées non crédibles en
raison de son âge avancé. Le cas a été signalé aux autorités cantonales
compétentes pour clarifier la question des droits parentaux. Pendant
plusieurs semaines, le couple a dû rester à Tbilissi. L’enfant était
apatride. Un passeport suisse provisoire lui a finalement été délivré,
«le dernier concernant une mère porteuse», promettait l’ambassadeur de
l’époque, dans un reportage diffusé par la Télévision suisse alémanique.
Une
fois en Suisse, la fillette a été retirée à ses parents pendant quelque
temps, les «capacités parentales» du couple ayant été mises en doute.
Stephan Auerbach: «Le SSI a été contacté à ce moment-là par les
autorités de protection de l’enfant du canton où vivait le couple, avec
pour mandat d’obtenir des précisions sur la mère biologique – celle qui a
accouché –, considérée de facto par la Suisse comme la mère juridique.
En clair, il fallait être certain qu’elle renonce à ses droits
parentaux. Car, pour les autorités suisses, c’est cette femme qui était,
à l’état civil, inscrite comme étant la vraie mère de l’enfant.» Mais
retrouver sa trace n’a pas été évident. Le SSI l’a fait à travers des
partenaires sur place.
Au téléphone, la mère porteuse a répété le
même discours que l’agence qui l’a employée: la gestation pour autrui
est légale en Géorgie, et il est donc impossible de faire une
déclaration d’abandon pour un enfant qui, dès le départ, n’est pas
reconnu comme étant le sien. La Géorgie fait directement figurer les
parents commanditaires sur le certificat de naissance, et ne considère
pas ces enfants comme Géorgiens. A défaut de document de
déclaration d’abandon officiel, le SSI a transmis un rapport aux
autorités suisses, confirmant que la mère porteuse n’était pas
intéressée par l’enfant. C’est à ce moment-là, seulement, que les
autorités compétentes ont retiré la garde à la mère porteuse et l’ont
attribuée au père biologique. Aux dernières nouvelles, la fille vit
toujours avec le couple et «va bien».
Laetitia Gern (à gauche) et Leila Robert
voteront pour l’initiative anti-avortement. (Thierry Porchet)
Elles sont jeunes, féminines, et militent à contre-courant pour une
initiative qui veut limiter l’accès à l’avortement. Rencontre avec
quatre femmes qui prônent l’abstinence avant le mariage et le droit de
l’embryon à la vie
Jeunes, éduquées, féminines, mais résolument anti-avortement.
Elles prônent l’abstinence avant le mariage, préfèrent la
complémentarité entre hommes et femmes à l’égalité des sexes et
n’hésitent pas à balayer un demi-siècle de lutte féministe au nom de
valeurs chrétiennes.
A l’inverse d’une majorité de jeunes femmes
de leur âge, elles voteront dimanche prochain pour l’initiative
«Financer l’avortement est une affaire privée», qui réclame que
l’interruption volontaire de grossesse (IVG) soit supprimée des soins
remboursés par l’assurance maladie de base.
Le texte a peu de
chance d’être approuvé, selon les derniers sondages, qui lui accordent
36% d’opinions favorables. Mais il a mis en lumière une minorité
réactionnaire qui compte aussi des jeunes femmes dans ses rangs. En
France, des femmes de milieux catholiques vêtues de robes blanches se
sont rassemblées sous le nom d’Antigones pour s’opposer aux Femen, ces
féministes aux seins nus et aux méthodes musclées. A l’heure où,
ailleurs en Europe, les conservatismes ont le vent en poupe, entre les
limitations radicales du droit à l’IVG en Espagne et les manifestations
contre le mariage gay en France, quatre d’entre elles ont accepté de
témoigner, malgré le tabou qui entoure le sujet.
«C’est une
question de conscience. Je ne veux pas cofinancer un acte avec lequel je
ne suis pas d’accord», explique d’emblée Laetitia Gern, 26 ans. Assise à
la table de la cuisine, dans la maison familiale au cœur de la campagne
vaudoise, vêtue d’une coquette chemise blanche à fleurs, deux perles
nacrées aux oreilles, la jeune femme énumère les valeurs qui guident sa
vie: «Fidélité, respect, dignité.» La solidarité, principe du
financement de l’assurance maladie, n’en fait pas partie: «Il vaut mieux
investir de l’argent pour aider les jeunes femmes à garder leur
enfant», tranche-t-elle.
Après des études de lettres à
l’Université de Lausanne, Laetitia Gern a décidé de se vouer à la
défense de ses principes au sein de la fondation chrétienne Le Grain
de Blé, qui propose des activités pour les jeunes. Elle rassemble des
adolescentes de 12 à 18 ans lors de week-ends dans la nature pour lire
la Bible, partager des recettes de cuisine, se faire les ongles et,
surtout, parler d’amour et de sexualité. Leurs rencontres se prolongent
sur la Toile, sur un blog où elles partagent des conseils au quotidien.
Son objectif: conduire les jeunes femmes dans le droit chemin, celui de
l’abstinence. «J’aimerais encourager les filles à préserver leur corps
pour attendre le bon moment», explique Laetitia Gern. Un principe
qu’elle observe elle-même, elle qui attend encore de trouver «le bon»,
tout en rêvant d’une grande famille avec cinq enfants. «Cela sonne comme
un conte de fées, mais je crois que toutes les filles qui rêvent du
grand amour souhaitent la même chose que moi. Certaines ne veulent juste
pas la vie qui va avec.»
«Nous sommes comme des grandes sœurs», explique Deborah, qui
accompagne parfois Laetitia dans ses rassemblements de jeunes femmes. La
Lausannoise de 25 ans, étudiante en psychomotricité à la Haute Ecole de
santé de Genève, résume ainsi leur message: «Etre femme, ni dans la
honte, ni dans la séduction, mais dans la dignité. Multiplier les
partenaires est une source de stress, entre la peur des MST, celle
d’être rejetée ou celle de tomber enceinte.» Deborah prévoit de se
marier en automne. D’ici là, le jeune couple qu’elle forme avec son
compagnon s’est engagé à l’abstinence.
Les deux jeunes femmes ne
se reconnaissent pas dans les luttes féministes qui ont abouti, en
Suisse, le 2 juin 2002, à la décriminalisation de l’avortement. «Mai 68 a
amené l’émancipation, mais à quel prix? Le féminisme a causé du tort
aux relations entre hommes et femmes. Avec l’avortement, les hommes
n’ont plus de droits sur leur propre progéniture», affirme Laetitia.
«Militer pour sa liberté en sacrifiant le couple et la famille, les
enfants qui n’ont pas le droit de naître, c’est égoïste», renchérit
Deborah. Même si elle admet ne pas bien connaître l’historique des
luttes des femmes, elle est convaincue qu’elles ont bouleversé l’ordre
naturel des choses: «Les mouvements féministes ont voulu renverser le
système et prendre le pouvoir. Résultat, elles ont rejeté les pères.
Légalement, l’homme n’a pas son mot à dire, et les femmes se retrouvent
souvent seules à devoir assumer les conséquences de leurs choix.»
L’image que Deborah se fait des candidates à l’avortement est pourtant
loin de la figure de femme dominatrice. Vulnérables, en crise, livrées à
elles-mêmes, susceptibles de subir la pression de leur entourage… pour
elle, les jeunes femmes enceintes sont encouragées à avorter: «Elles ne
se donnent plus la liberté d’écouter leur cœur, ni leur instinct.»
Apolitique,
Deborah a trouvé dans cette votation une manière d’user de ses droits
civiques pour affirmer son désaccord: «L’avortement n’est pas un acquis,
contrairement à ce que tout le monde prétend.» Dans le salon de son
appartement, la discussion glisse sur le malaise que la jeune femme
perçoit autour d’elle. «L’avortement, c’est la pointe de l’iceberg.»
L’iceberg? Un mélange confus entre hypersexualisation et perte de
repères sociaux dans un monde où l’individu est roi. Un univers brutal,
auquel la jeune femme oppose la vie in utero. «Très tôt, l’embryon
réagit à la chaleur d’une main posée sur le ventre. Comment peut-on dire
que ce n’est qu’un bout de tissu?»
«Avorter, c’est tuer un être, lâche, catégorique, Leila Robert, le
regard bleu acier sous ses cheveux en bataille. L’assurance maladie doit
exister pour soigner et sauver des vies, pas pour y mettre fin.»
A 29 ans, la jeune femme a trois enfants de 6, 4 et 1 an. Elle a quitté
Genève pour s’installer avec son mari à Sonvilier, dans le Jura bernois.
«Ma dernière grossesse n’était pas prévue. Au début, j’étais mal. Mais
j’étais si heureuse à la naissance de ma fille. Le premier trimestre,
les femmes sont submergées par leurs émotions, elles n’ont pas
conscience que leur corps est fait pour accueillir la vie.»
La
jeune femme, enseignante dans une école primaire, partage l’argumentaire
classique des anti-IVG. Elle est convaincue que l’interruption de
grossesse provoque des désastres sur celles qui le subissent:
dépression, déni, souffrance. Elle se renseigne sur Internet, où elle
lit des témoignages de médecins ayant pratiqué des avortements avant
d’arrêter «par acquit de conscience». Elle qui a traversé une période
précaire après la naissance de son premier enfant, à 22 ans, alors
qu’elle était encore étudiante, réfute tout devoir de solidarité: «Si
une femme veut vraiment avorter, elle trouvera l’argent.» Dans les
années 1960, raconte-t-elle, alors que l’IVG était encore interdit, sa
grand-mère avait tenté de mettre fin à une grossesse en avalant un
breuvage abortif. L’opération avait échoué. «Si elle avait pu avorter,
ma mère ne serait pas née et moi non plus.»
«Je ne suis pas contre
l’IVG, je suis pour les femmes et les enfants», affirme de son côté
Laure Damiano, 24 ans, dans un café de Vevey. Avec environ sept
interventions pour 1000 femmes de 15 à 44 ans, la Suisse affiche l’un
des taux d’avortement les plus bas d’Europe. Peu importe, Laure Damiano
est convaincue que les femmes sont encouragées à avorter par le corps
médical et elle a fait de la lutte anti-IVG son cheval de bataille. Elle
suit une formation pour accompagner des jeunes femmes confrontées à une
grossesse non désirée, auprès d’une organisation d’obédience chrétienne
évangélique. «Les femmes croient qu’elles ont une cacahuète dans le
ventre. Je leur explique que l’embryon a un cœur qui bat au 21e jour.»
Une façon de culpabiliser celles qui opteraient pour l’avortement? «Ce
n’est que la réalité, rétorque la jeune femme. Il faut humaniser
l’embryon, ramener les femmes à leur cœur.» http://letemps.ch/Page/Uuid/26e7ac2c-8dd8-11e3-94da-1f3f78fc2644/Au_nom_de_lembryon
Des membres du collectif CLAC
(Collectif pour la liberté de l’avortement et de la contraception)
attendent le résultat des votations. (Keystone)
Les interruptions volontaires de grossesse (IVG) continueront
d’être remboursées par l’assurance maladie. 69,8% des votants ont
repoussé l’initiative des milieux chrétiens conservateurs.
Le rejet est sec et sonnant. 69,8% des votants ont refusé
l’initiative sur le financement de l’avortement, qui demandait que cette
intervention ne soit plus remboursée par l’assurance maladie de base.
Un seul canton suisse s’est laissé séduire: Appenzell
Rhodes-Intérieures, qui affiche un modeste 50,9% de oui. Le rejet est
cependant plus net en Suisse romande, la palme revenant au canton de
Vaud, qui repousse l’initiative par 89,1% de non.
«J’espère que
nous aurons maintenant la paix pour les douze prochaines années», lance
Anne-Marie Rey, militante de la première heure, qui conseille aux
milieux opposés à l’avortement «de dépenser leur argent pour aider les
femmes démunies». Car, pour Anne-Marie Rey comme pour les opposants à
cette initiative, le résultat de dimanche est une approbation claire de
la politique actuelle.
Les initiants ne voient pas les choses
ainsi. «Cette campagne a permis de faire évoluer les mentalités.
L’avortement n’est pas un droit que peuvent brandir triomphalement les
féministes. C’est aussi une intervention douloureuse, difficile, et il
faut tout faire pour l’éviter. Je retiens de cette votation que nous
avons tout de même déplacé un peu le paradigme», explique Valérie
Kasteler-Budde, coprésidente du comité d’initiative, laquelle reconnaît
néanmoins qu’elle s’attendait à un résultat plus proche des 40%.
Depuis
le début de la campagne, les sondages ont toujours été très
défavorables à l’initiative issue des milieux chrétiens conservateurs.
Car les arguments des initiants se sont heurtés aux faits.
L’interruption de grossesse coûte 8 millions de francs par année. Elle
ne représente que 0,03% des coûts de la santé. L’éliminer des
prestations remboursées par l’assurance de base n’aurait, dès lors,
aucune influence sur le montant des primes. De plus, les statistiques
restent très stables. Au cours des dix dernières années, le nombre
d’interruptions de grossesse a même baissé chez les jeunes femmes de
moins de 20 ans.
Durant la campagne, les initiants ont rapidement
mis de côté les enjeux financiers pour en faire une question de
conscience. «Nul ne doit être contraint de cofinancer les avortements»,
estiment-ils. Mais les citoyens suisses n’ont pas voulu remettre en
question cet acquis social. La dépénalisation de l’avortement avait été
acceptée par la population, en 2002, par 72,2% des voix. Plus de dix ans
plus tard, les rapports de force n’ont pas changé.
Pionnier de l’avortement en Espagne, Diego Fernandez a fait de sa
profession un combat. A l’heure où le gouvernement fait marche arrière
et veut criminaliser l’IVG, ce chirurgien- gynécologue se retrouve de
nouveau sur le front. Rencontre dans sa clinique de Madrid
A cinq reprises, sa voiture a été détruite à coups de bâtons ou de
barres de fer par des inconnus. Il se souvient aussi de ce jour où le
bâtiment a reçu l’impact de plusieurs tirs à la carabine. Il ne compte
plus les appels téléphoniques pour alertes à la bombe. «Au début, on
évacuait la clinique; désormais plus, puisque cela n’a jamais dépassé le
stade de la menace, mais le risque perdure.»
En arrivant au
travail le matin, il est fréquent qu’il se heurte à un groupe de
militants de l’association Pro Vida (Pro-Vie, des anti-avortement très
actifs) postés à la porte de la clinique, armés de pancartes
représentant des fœtus morts, et l’insultant copieusement. «Ils me
traitent d’assassin avec une violence incroyable; une fois, ils m’ont
renversé à terre, m’ont traîné au sol, et l’un d’eux m’a dit qu’il
allait me tuer. Ce jour-là, j’ai vraiment eu la trouille.»
Grand
et élancé, digne et élégant dans sa blouse verte de
chirurgien-gynécologue, Diego Fernandez, 58 ans, a fait de sa profession
un combat. En Espagne, il est même un pionnier en matière
d’interruption de grossesse: avec quelques médecins tout aussi
convaincus qu’il s’agit là d’un droit fondamental pour les femmes, il a
ouvert en 1985 la clinique Dator, dans le quartier madrilène de
Chamberi. A l’époque, l’avortement est un délit, les opérations se
pratiquent dans la plus totale illégalité. Diego Fernandez est un
objecteur de conscience qui joint le geste à la parole.
L’année
suivante, cette imprudence lui vaut l’assaut de policiers nationaux.
Lui, agile, parvient à sauter par une fenêtre; une vingtaine de ses
collègues (chirurgiens, infirmières, aides-soignants) passeront 2 mois
en prison. En 1987, grâce à l’entrée en vigueur d’une loi moins
restrictive sur l’avortement, son établissement sera légalisé, et son
activité peu à peu normalisée.
Près de trente ans plus tard,
toujours à la tête de la clinique Dator, déménagée depuis dans le
quartier populaire de Tetuan, au nord-ouest de la capitale, Diego
Fernandez voit poindre de nouveau une période agitée. Le ministre de la
Justice, le très conservateur Alberto Ruiz-Gallardon, a annoncé fin
décembre un avant-projet de loi sur l’avortement qui prend le
contre-pied de l’actuelle législation mise en place par le socialiste
Zapatero en 2010.
Opinions"En plus de vingt années de prêtrise, j’ai accompagné nombre de
femmes ayant avorté. Les stigmatiser n’est ni humain ni chrétien. Mais
banaliser un acte qui touche à la vie naissante, est ne pas les
respecter dans leur quête de vérité et de paix."
Le regard du prêtre
Il y a peu, j’écoutais à la radio un débat, organisé dans la foulée de
la décision espagnole de restreindre la dépénalisation de l’IVG. Deux
politiciennes belges, appartenant à des formations politiques
différentes, y participaient dans une belle unanimité. L’une d’entre
elle, déclara à propos de la question de savoir à partir de quand il y a
vie humaine à protéger :
"C’est une façon de nous ramener à un débat qui est sans fin et qui
est d’ailleurs, à mon sens, complètement sans intérêt. Ce qui prévaut
est […] d’être dans les conditions les meilleurs possible pour vivre.
Qui mieux que la femme elle-même peut en juger ? Cette façon de tenter
avec des arguments philosophico-scientifico-religieux de nous mettre une
barrière à partir de quand a-t-on affaire à un être humain […] ça n’a
rien à voir. Le débat n’est pas là. C’est une façon de nous faire
régresser, de contourner les droits qui, appartiennent avant tout à ceux
qui sont là et qui vont assumer la situation… Je ne suis pas plus prêt
qu’il y a trente ans à entendre ces arguments."
Intentionnellement ou par emportement, ici est atteint le degré zéro
de la réflexion politique. Et ce, avec un curieux mélange entre
individualisme (le libre choix est central - nulle mention de délai) et
collectivisme (tout argument contraire est inaudible).
Pourtant - que cela plaise ou non - le statut de l’humain à naître est
bien l’enjeu philosophique au cœur du débat sur l’avortement. Et ceci,
quelles que soient les conclusions politiques tirées ensuite. Ainsi,
parce qu’il ne nie pas cet enjeu, je puis parfaitement entendre les
arguments - sans pour autant le suivre dans toutes ses conclusions -
énoncés par cet ami, professeur en philosophie à l’ULB :
"L’interruption volontaire de grossesse est certes un sujet sérieux.
La question de la limite, ou plutôt de l’impossibilité de fixer la
limite, entre la vie et la mort, a toujours fait l’objet de grands
débats. Il n’est aucune société durable qui ne pose la question des
curseurs balisant les moments cruciaux de l’existence. […] On n’est pas
humain parce que les autres le décident…"
Trois remarques en guise de conclusion :
1
Récuser le principe même d’un débat sur l’avortement, au motif que la
question fut tranchée politiquement il y a des années, ne fait pas
honneur à la démocratie. N’est-il pas curieux que ce soient souvent des
intellectuels se déclarant sans religion, qui sacralisent des lois
éthiques, afin d’exclure "tout retour en arrière" au nom d’un bien
curieux dogme du progrès ? Progrès qui va dans un seul sens - le leur,
bien entendu.
2
Déclarer que la question du statut de la vie humaine à naître n’a pas
de sens, parce qu’il s’agit d’une question philosophique, est grave. Le
politicien qui - dans les débats éthiques - préfère le slogan à la
réflexion, contribue à créer une civilisation du superficiel.
3
Dans le cadre de l’euthanasie, l’opinion parle de "dépénalisation". Au
nom de la même logique, je récuse le glissement sémantique opéré par
ceux qui défendent "le droit à l’avortement", plutôt que "la
dépénalisation de l’avortement". Comparaison n’est pas raison - mais
même les avocats d’une dépénalisation de la consommation de cannabis, ne
réclament pas "un droit" de fumer des joints pour leurs adolescents.
En plus de vingt années de prêtrise, j’ai accompagné nombre de femmes
ayant avorté. Les stigmatiser n’est ni humain ni chrétien. Mais
banaliser un acte qui touche à la vie naissante, est ne pas les
respecter dans leur quête de vérité et de paix.
Vivant.
L'ovule fécondé est un bouillonnement de vie orienté vers la
configuration finale; chaque division cellulaire poursuit la
construction de l'organisme qui prend sans aucune solution de continuité
la forme d'un embryon, puis d'un foetus, etc., en application du génome
humain.
Quant au critère de la viabilité, l'avortement le rend
inapplicable puisqu'il fausse les données: "ce qui est viable est
humain, ce qui n'est pas viable n'est pas humain; si je pratique
l'avortement j'extrais l'embryon de son environnement protecteur, donc
je le rends non viable, donc je lui enlève sa nature humaine."
commentaire ?(1)
homowallonus-
@ juan, vinci et autres:
Certains d'entre
vous se réclament de leur droit d'avoir leur opinion bien pensante.
Personne ne dit le contraire. Mais arrêtez votre hypocrisie; les lois
que vous contestez n'obligent personne à avorter ou a recourir à
l'euthanasie, tandis que vous et autre cathos voudriez abolir ces lois,
C.A.D. imposer vos croyances à ceux qui ne les partagent pas et empêcher
toute atteinte à la vie que vous considérez comme sainte. Vous ne
pouvez pas admettre que votre église ne soit plus toute puissante et se
réduise comme peau de chagrin. Le temps où l'église dictait les lois et F
I N I !
L’endométriose, une maladie méconnue qui touche 1 femme sur 10
Le 13 mars est la journée mondiale contre l'endométriose.
Il s'agit d'une maladie chronique à l'origine inconnue causée par la
colonisation de tissu semblable au tissu endométrial qui se développe
hors de l'utérus et provoque des lésions, des adhérences et des kystes.
Cette colonisation a principalement lieu sur les organes génitaux et le
péritoine mais peut s’étendre aux appareils urinaire, digestif, et plus
rarement pulmonaire.
Elle provoque de fortes douleurs en période de règles mais également des
douleurs pendant les rapports sexuels, des difficultés à uriner, des
douleurs lombaires ou abdominales. Il ne s'agit pas d'une maladie rare
puisqu'elle touche une femme sur dix et constitue la première cause
d'infertilité féminine. Elle reste pourtant étrangement méconnue puisque
son diagnostic n'est posé en moyenne qu'au bout de 7 ans. Il est donc
important d'informer sur cette maladie, même sur un blog de dessin de
presse tenu par un homme.
À l'occasion de cette journée, une marche a lieu dans plus de 45
capitales du monde avec, pour objectif, d'informer sur la maladie, de
demander une meilleure reconnaissance et une meilleure prise en charge.
(Le site de la marche : http://www.millionwomenmarch2014.org/).
La médecine actuelle ne propose pas de vrai remède contre
l'endométriose. Le traitement passe généralement par des ménopauses
artificielles, des opérations lourdes et invasives, ou l'hystérectomie,
souvent dernier recours.
N'hésitez pas à relayer cette page et à diffuser librement nos trois planches !
Vous pouvez me suivre sur , sur et sur
Note sur la 15ème vignette :
En ce qui concerne les grains de beauté, il s’agit d’une observation
« non scientifique » (ce sont ses mots) du spécialiste que nous avons
consulté. Il a constaté que beaucoup de ses patientes présentaient des
ressemblances physiques dont, notamment, la présence de nombreux grains
de beauté. C'est en partie à partir de ces observations qu'il tentait
des diagnostics avant examen. À ma connaissance, il n’y a pas d’étude là-dessus (mais j’ai peu de connaissances).http://vidberg.blog.lemonde.fr/2014/03/13/lendometriose-une-maladie-meconnue-qui-touche-1-femme-sur-10/
CANADA
10:36
Les mutilations vaginales tolérées par la Société des gynécologues
Amélie Daoust-Boisvert/Le Devoir
Réagissant à une modification du guide de pratique de la Société
des obstétriciens gynécologues du Canada qui semble ouvrir la porte à la
pratique de la réinfibulation vaginale, le Collège des médecins du
Québec a réitéré qu’il s’agit d’une mutilation génitale, qu’elle est
criminelle et qu’elle ne sera pas tolérée
Mardi, l’Ottawa Citizen rapportait que la Société des
obstétriciens gynécologues du Canada (SOGC) a publié une mise à jour de
ses recommandations sur les mutilations génitales féminines qui semble
ouvrir cette porte.
L’infibulation consiste en l’excision
d’une partie des organes génitaux externes et la suture de l’orifice
vaginal. Lors d’un accouchement naturel, il s’avère souvent nécessaire
de pratiquer une ouverture, et les médecins peuvent être confrontés à
des demandes pour pratiquer une réinfibulation ensuite.
La
précédente directive clinique stipulait que les médecins «devaient»
refuser de telles demandes. La nouvelle directive indique qu’ils le
«devraient». Toutefois, ce n’est que dans la version anglaise du
document publié en novembre que la modification apparaît.
Membre
du comité exécutif de la SOGC, la Dre. Margaret Burnett a dit à
l’Ottawa Citizen qu’elle avait déjà procédé à des réinfibulations
«lorsque la femme était en accord». Elle a aussi expliqué que la SOGC
avait changé la formulation de ses recommandations pour «les rendre plus
culturellement acceptables».
La SOGC n’a pas répondu aux
demandes d’entrevue du Devoir, mardi, mais a précisé par courriel
qu’elle «dénonce ces pratiques et qu’elle s’oppose à leur exécution».
Toutefois, dans la version anglaise de cette même réponse, la
formulation était différente: on écrivait que la réinfibulation ne
«devrait pas» être pratiquée. La SOGC ajoute qu’elle «s’oppose également
à la réprobation des femmes qui ont subi une excision ou une mutilation
génitale; nous reconnaissons que ces femmes font souvent l’objet de
discrimination et qu’elles nécessitent, comme toute autre femme, des
soins empreints de compassion.»
Une nuance qui fait
bondir le Collège des médecins du Québec. «Notre position est très
claire: c’est criminel!», dit son président, le Dr. Charles Bernard.
Le
changement de formulation de la SOGC «ne change rien» pour le Québec,
dit-il. «Il n’y a pas un médecin au Québec qui ignore que c’est
criminel, c’est une voie de fait grave.»
L’article 268 du Code criminel stipule que «l’excision,
l’infibulation ou la mutilation totale ou partielle des grandes lèvres,
des petites lèvres ou du clitoris d’une personne constituent une
blessure ou une mutilation». Le Code prévoit une exception pour une
«opération chirurgicale», pratiquée «pour la santé physique de la
personne ou pour lui permettre d’avoir des fonctions reproductives
normales, ou une apparence sexuelle ou des fonctions sexuelles
normales».
La sociologue et militante contre les
mutilations génitales Aoua B. LY-Tall est sidérée par la prise de
position de la SOGC. «Accéder aux demandes de réinfibulation, ce n’est
pas la bonne façon de réagir. Il faut plutôt faire un travail
d’éducation aussi bien des maris que des femmes», explique la présidente
et fondatrice du Réseau femmes africaines horizon 2015.
Depuis
plusieurs années, elle milite pour mettre sur pied des équipes de
médiateurs de différentes cultures qui pourraient faire ce travail
d’éducation dans la langue maternelle des patientes. Selon Mme LY-Tall,
il est très difficile de documenter la pratique au Québec et au Canada,
qui se fait «très certainement» de façon clandestine. En tant que
chercheuse associée à l’Institut des études des femmes de l’Université
d’Ottawa, elle a tenté, sans succès, d’obtenir du financement pour
documenter le phénomène.
Au Conseil du statut de la
femme, on déplore le glissement. «On ne peut faire aucun compromis sur
les mutilations génitales, qui sont une forme de violence commise au nom
de l’honneur. Ça ne peut souffrir aucune exception, au nom de quelque
différence culturelle que ce soit», tranche sa présidente, Julie
Miville-Dechêne.
Elle rejette l’argument voulant qu’une
femme puisse demander une réinfibulation de manière éclairée. «On ne
peut pas considérer qu’elle a donné un consentement éclairé! On connaît
les conséquences terribles de cette pratique», s’insurge-t-elle.
L’excision
et les mutilations génitales sont surtout présentes dans des pays
d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie. Dans son avis, la SOGC rapporte
que la pratique a été documentée au Canada, bien que sa prévalence soit
inconnue. Les conséquences pour les femmes sont multiples, notamment la
douleur, des infections et des conséquences psychologiques. La SOGC
précise dans son plus récent avis sur le sujet que «la réinfibulation
n’est pas spécifiquement prohibée par le Code criminel canadien; quoi
qu’il en soit, les demandes de réinfibulation devraient être refusées
pour des raisons médicales.»etemps.ch/Page/Uuid/ad7ef06a-c541-11e3-89a7-7f5a6698acbc
Certains types de cancers progresse chez les femmes
ATS
Le cancer du pancréas et celui du poumon chez la femme sont les
deux seules sortes de cancer qui continuent à progresser en Europe. Tous
les autres provoqueront moins de décès en 2014, selon une étude de
chercheurs suisses et italiens.
Le cancer du pancréas et celui du poumon chez la femme
sont les deux seules sortes de cancers qui continuent à progresser en
Europe. Tous les autres provoqueront moins de décès en 2014, selon une étude de chercheurs suisses et italiens.
Les auteurs ont utilisé les données des 27 pays membres de l’Union
européenne. La Suisse n’est pas comprise dans cette statistique.
Le
tableau d’ensemble est plutôt positif: depuis 1988, la mortalité par
cancer a reculé de 26% chez les hommes et de 20% chez les femmes; depuis
2009, de respectivement 7% et 5%. Par rapport à 1988, ce sont ainsi
250 000 décès qui seront évités cette année.
Selon leurs
estimations, plus de 82 000 personnes mourront du cancer du pancréas,
contre lequel il n’y a pratiquement pas de possibilités de traitement.
Au total, 742 000 hommes et 580 000 femmes succomberont cette année à un
cancer en Europe, écrit l’équipe de Fabio Levi, de l’Université de Lausanne, dans la revue Annals of Oncology.
«La
hausse du cancer du pancréas est inquiétante car le pronostic est
sombre et seuls 5% des patients sont encore vivants cinq ans après le
diagnostic», commente un des coauteurs, Carlo La Vecchia, de l’Université de Milan, dans un communiqué de la revue. Rechercher des possibilités de prévention et de thérapie est donc prioritaire.
Le cancer du sein recule
Les
trois cancers les plus fréquents chez l’homme – poumon, côlon et
prostate – vont baisser cette année de 8%, 4% et 10%. Chez la femme, les
cancers du sein et du côlon diminuent de 9% et 7%, alors que celui du
poumon augmente de 8%.
«Les femmes qui ont commencé à
fumer dans les années 1960 et 1970 développent maintenant le cancer du
poumon», explique Carlo La Vecchia. Selon lui, il va dépasser ces
prochaines années le cancer du sein comme cause de décès la plus
fréquente chez la femme.
Les chercheurs attribuent les
progrès réalisés aux programmes de prévention mis en place, à de
meilleurs outils de diagnostic et de traitement ainsi que, pour le
cancer du sein, à de meilleures thérapies. Les autorités doivent veiller
à ce que chacun y ait accès, écrivent les scientifiques.
http://letemps.ch/Page/Uuid/6d30d358-cc52-11e3-b7ae-c01c189ae046/Certains_types_de_cancers_progresse_chez_les_femmes /Les_mutilations_vaginales_tolérées_par_la_Société_des_gynécologues
Une médecin de Calgary refuse de prescrire la pilule
Mise à jour le vendredi 27 juin 2014 à 19 h 23 HAE
Le panneau à la clinique WestGlen Medical Centre indiquant que la Dre Chantal Barry ne prescrit pas la pilule contraceptive Photo : Joan Chand'oiseau
Une patiente d'une clinique sans rendez-vous de Calgary est sous
le choc, après avoir appris qu'une médecin de l'établissement refuse de
prescrire la pilule contraceptive.
« En tant que femme, c'est mon droit que cela me soit prescrit,
même par un docteur d'une clinique sans rendez-vous »,
insiste Carmen Dumba.
Un écriteau de la clinique WestGlen Medical Centre indique que,
lorsque la Dre Chantal Barry est de service, celle-ci ne prescrit pas
la pilule.
« En ne la prescrivant pas, vous faites du mal à une personne
ayant des relations sexuelles, et qui ne veut pas avoir d'enfants, »
déplore la patiente.
Choc au centre Calgary Sexual Health
Pam Krause, la directrice du centre Calgary Sexual Health, est
elle aussi choquée d'apprendre qu'un docteur refuse de prescrire ce
traitement de routine.
« L'accès simple et facile aux méthodes contraceptives marche », note-t-elle.
« Elles devraient être accessibles auprès d'un médecin de famille dans la ville de Calgary. »
En vertu d'une politique du Collège des médecins et chirurgiens
de l'Alberta, les docteurs ne sont pas obligés d'apporter des soins qui
soient contraires à leurs principes moraux ou religieux.
La clinique WestGlen Medical Centre n'a fourni aucun commentaire. http://ici.radio-canada.ca/regions/alberta/2014/06/27/008-refus-pilule-calgary.shtml
Connaissez-vous vraiment la ménopause ?
Rédaction en ligne
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Psycho et bien-être
Une enquête belge révèle les préjugés et les méconnaissances sur la ménopause.
Selon une nouvelle enquête belge*, la ménopause est un sujet encore mal compris.
Étonnamment, 61% des femmes belges interrogées pensent que celle-ci
est une période passagère alors qu’elle représente plus de 30 ans de
leur vie. 44% parmi elles estiment que ce cycle ne dure que 3 à 5 ans.
Au niveau des manifestations physiques, 54% des sondées estiment
que la ménopause correspond à une absence de menstruations, alors que
seulement 15% d’entre elles l’associent à des bouffées de chaleurs.
82% des répondantes savent qu’il existe des traitements
susceptibles d’alléger leurs symptômes. Toutefois, elles sembleraient
avoir des préjugés négatifs sur les traitements hormonaux, néanmoins
capables de diminuer voire d’éliminer de nombreuses manifestations.
Certaines préfèrent les traiter par d’autres moyens, comme la
relaxation, un régime riche en protéines de soja, l’acupuncture ou
encore une activité physique régulière. D’autres -46% du panel- ont
déclaré n’avoir rien mis en place après la disparition prolongée des
règles. La ménopause, késako ?
La ménopause signifie l’arrêt définitif de l'activité des ovaires
et, par extension, de la fin de la fécondité. Ce phénomène complexe
s’accompagne de nombreux troubles tant sur le plan physiologique que
psychologique. Bouffées de chaleur, transpirations nocturnes, vertiges,
troubles urinaires, ostéoporose, perte de libido, anxiété, humeur
dépressive, troubles du sommeil ou de la concentration, etc.
Ces symptômes peuvent dégrader le quotidien des femmes ménopausées,
notamment leur vie sexuelle. 30% des personnes interrogées souffrent
d’une baisse de libido. Une femme sur 4 évoque l’apparition de
sécheresses vaginales. D’autres signes ont un impact négatif sur les
capacités physiques de 41% des sondées et sur l’apparence de 38 %
d’entre elles.
Pour en venir à bout, il est essentiel de modifier son mode vie, en
étant active, en évitant le tabac et les excès d’alcool. Un apport
supplémentaire de calcium et/ou de vitamine D est souvent nécessaire. « L’hormonothérapie
substitutive constitue non seulement une marche à suivre potentielle
durant la ménopause, mais s’avère aussi être le traitement le plus
efficace contre les bouffées de chaleur. En outre, cela aide à prévenir
la perte osseuse ainsi que les fractures de la colonne vertébrale et/ou
de la hancheliéesà ce changement inévitable », conclut Herman Depypere, Vice-Président de la Société Belge de la Ménopause (SBM). * réalisée par Abbot , une entreprise pharmaceutique et la
Société Belge de la Ménopause (SBM) auprès d’environ 700 femmes belges
ménopausées. http://www.lalibre.be/lifestyle/psycho/connaissez-vous-vraiment-la-menopause-542183c1357030e61041b469
Amnesty dénonce "les effets dévastateurs du recul général des droits des femmes"
Belga
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International
"Des réactions très hostiles aux progrès accomplis en
matière de droits des femmes menacent de dépouiller des femmes et des
jeunes filles de leurs droits deux décennies après l'adoption d'un
accord mondial historique sur l'égalité des genres", a pointé dimanche
Amnesty International dans un communiqué en prévision d'une réunion
cruciale aux Nations unies, à New York. L'organisation demande aux
gouvernements de s'appuyer sur les progrès accomplis sur le terrain des
droits des femmes et d'agir de toute urgence afin de respecter leurs
engagements. "Si les victoires remportées depuis l'adoption de la
Déclaration de Beijing sont importantes, la parfaite égalité entre les
genres ne s'est encore concrétisée dans aucun pays de la planète et les
droits des femmes et des filles sont menacés", souligne Amnesty.
Des femmes du monde entier continuent à subir des
discriminations, ne participent pas à la vie publique et politique sur
un pied d'égalité avec les hommes, et sont victimes de violences et
d'abus liés au genre dans l'espace public et chez elles, poursuit l'ONG.
Dans les zones de conflit et dans les secteurs contrôlés par
des groupes armés comme l'Etat islamique on observe une intensification
de la violence à l'égard des femmes et des filles, avec notamment une
généralisation des viols, de l'esclavage sexuel et des mariages forcés,
selon Amnesty.
L'ONG demande aux gouvernements du monde de tenir les
engagements qu'ils ont pris en faveur de la protection des droits des
femmes.
Amnesty lance également ce dimanche 8 mars un manifeste
demandant aux gouvernements d'honorer leurs obligations en matière de
droits sexuels et reproductifs, dans le cadre de sa campagne "Mon corps,
mes droits". "Ce manifeste fixe les normes minimales que les États
doivent s'engager à respecter afin de garantir les droits sexuels et
reproductifs de tous", conclut l'ONG.
New York, boire ou être enceinte, il ne faut plus choisir
LE MONDE
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Par Louise Couvelaire
La commission des droits de l’homme de la ville a
décidé de lever certaines interdictions faites aux femmes enceintes, et
d’accroître leur protection en matière de travail.
Dans le Bronx,une femme enceinte s’est vu interdire l’entrée d’une salle de concerts par un employé jugeant que ce n’était pas un lieu pour elle ; une autre s’est fait refouler d’un bar à Manhattan… Les Pères la Morale tentés de faire la leçon aux futures mères n’ont désormais plus bonne presse à New York. Refuser de leur servir un verre d’alcool, du poisson cru ou encore de leur ouvrir les portes d’une salle de spectacle peut leur coûter cher.
Cette consigne déplaît aux instances médicales,qui préconisent une abstention totale de consommation d’alcool pendant la grossesse.
Mais elle n’exempte pas les bars, les restaurants ou tout autre
établissement proposant de l’alcool de leur obligation d’afficher des
avertissements sur les dangers de la consommation d’alcool pour un
fœtus, ni de refuser de servir des clients déjà « en état d’ébriété ».
La décision de lister
avec précision les cas de discriminations faites aux femmes enceintes
répond à une demande de plus en plus forte des citoyens, qui
s’interrogent sur ce qui est légal ou pas, explique l’un des
porte-parole de la commission, qui dispose d’une trentaine d’avocats et
dispense près de 1 200 sessions de formation à la loi par an (en 2015), destinées en priorité aux employeurs. Ces nouvelles directives détaillent également leurs obligations sur le lieu de travail, comme accorder une certaine flexibilité dans les horaires des visites médicales, multiplier
les pauses pipi, ne pas faire de blagues sur la prise de poids des
futures mères… Elles listent aussi les interdictions : refus d’embaucher
une femme enceinte, de lui accorder une promotion… La commission des
droits de l’homme de New York enquête actuellement sur quarante-deux cas de discriminations.
Louise Couvelaire
En
savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2016/05/27/new-york-lutte-contre-les-discriminations-envers-les-femmes-enceintes_4927406_4497186.html#sgRTCw74BJ4l7PsT.99
Arrivées en Belgique, les victimes d'excision restent en enfer
Belgique
Les femmes qui en sont victimes fuient leur pays d’origine, souvent seules.
Aucun cas d’excision perpétrée sur le sol belge n’a été
recensé actuellement. Cette mutilation génitale féminine (MGF), qui vise
à l’ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, est
condamnable sur notre sol d’une peine d’emprisonnement de trois à cinq
ans à quiconque l’aura pratiquée, facilitée ou favorisée avec ou sans le
consentement de la personne concernée. La Belgique touchée
Pourtant, même si aucun cas de la pratique n’a été
répertorié en Belgique, le problème des mutilations sexuelles féminines
n’est pas à dénigrer. Selon le rapport "Violences de genre et mémoire
traumatique" délivré vendredi par le GAMS (Groupe pour l’abolition des
mutilations sexuelles féminines) Belgique et l’ASBL Intact, de
nombreuses migrantes originaires des pays qui pratiquent l’excision
vivent en Belgique. En 2012, sur le sol belge, vivaient 13 112 femmes
excisées et 4 084 qui risquaient de l’être, et 1 300 femmes demandaient
l’asile pour ces raisons.
La plupart de ces jeunes filles et de ces femmes qui
demandent l’asile en Belgique sont originaires de dix pays d’Afrique :
la Guinée, la Somalie, l’Egypte, l’Ethiopie, la Côte-d’Ivoire, le
Nigeria, le Sierra-Leone, le Sénégal, le Burkina Faso et Djibouti.
En vue de se conformer à ses engagements sur le plan de la
protection des droits fondamentaux, la Belgique est tenue d’accorder une
protection internationale à une personne qui risque d’être victime de
MGF en cas de retour dans son pays d’origine. Les derniers chiffres en
date du commissariat général aux réfugiés et aux apatride (CGRA)
informent qu’en 2014, sur les 518 dossiers traités au fond, 355 se sont
clôturés par une décision positive de reconnaissances du statut de
réfugié. Encore plus de stress
Ces jeunes femmes sont placées en centres d’accueil à
travers le pays. En plus d’être traumatisées et de dépendre de soins
psychologiques, le stress lié à leur procédure d’asile et à leur accueil
en centre leur rend la vie difficile.
D’abord, parce que leur dossier est évalué sur la base d’une interview au CGRA. "Ces
jeunes femmes ont énormément de difficultés à parler de leur
expérience. Premièrement, à cause de leur état psychologique, ensuite de
leur profil, de la barrière de la langue, mais elles doivent aussi
fournir des preuves matérielles comme un certificat médical et
psychologique", explique Charlotte Chevalier, juriste au sein de l’ASBL Intact
Ensuite, la vie en centre peut être synonyme de harcèlement
moral pour ces femmes. Sarah Strauven et Min Symoens travaillent toutes
deux dans le centre pour demandeurs d’asile de Saint-Trond qui accueille
92 femmes sur les 464 résidents. "Elles nous confient l’existence
d’agressions d’hommes mais aussi de femmes. Les hommes les attendent à
la sortie, dans leur voiture et leur parlent de façon inappropriée, ou
entrent dans leur chambre. D’autres filles sont filmées dans la
cafétéria lorsqu’elle mangent. Elles restent enfermées dans leur chambre
et ne veulent plus en sortir". Après un parcours laborieux pour arriver en Belgique, "elle doivent encore survivre dans le centre".
Quel accès aux soins de santé ?
Si la demandeuse d’asile est accueillie dans un centre de
Fedasil , elle peut bénéficier de l’aide matérielle comprenant
l’hébergement, les repas, l’habillement, l’allocation journalière ainsi
qu’à une aide juridique. Depuis 2007, tout demandeur d’asile a également
droit aux soins médicaux couverts par la sécurité sociale. D’autres
soins, qui ne le sont pas mais qui relèvent de la vie quotidienne, comme
les soins de santé mentale, sont remboursés.
Si la réfugiée est placée dans une initiative locale
d’accueil, qui dépend du CPAS du lieu dans laquelle elle se trouve, la
continuité de ces soins peut être interrompue. En effet, les CPAS ne
sont pas remboursés suivant la liste des soins médicaux inscrits dans
l’arrêté royal mais le sont en fonction de leur nomenclature. Certains
soins médicaux remboursés par Fedasil ne le sont donc pas par les CPAS.
Si la migrante est déboutée , que sa demande d’asile est
refusée, elle se trouve donc en séjour irrégulier sur le sol belge. Dans
ce cas, elle doit se rendre dans son CPAS, prouver qu’elle est en
séjour irrégulier, qu’elle réside dans la commune du CPAS et prouver son
état de besoin. Si ces conditions sont remplies, elle pourra bénéficier
d’une aide médicale urgente et de certains soins remboursés par la
Sécu, comme les consultations psychologiques. Bien sûr, ces preuves sont
difficiles à rassembler pour une personne qui a perdu son droit
d’accueil et l’accès aux soins de santé, notamment mentale, devient
impossible, ce qui provoque l’isolement de la personne.
Vivant. L'ovule fécondé est un bouillonnement de vie orienté vers la configuration finale; chaque division cellulaire poursuit la construction de l'organisme qui prend sans aucune solution de continuité la forme d'un embryon, puis d'un foetus, etc., en application du génome humain.
Quant au critère de la viabilité, l'avortement le rend inapplicable puisqu'il fausse les données: "ce qui est viable est humain, ce qui n'est pas viable n'est pas humain; si je pratique l'avortement j'extrais l'embryon de son environnement protecteur, donc je le rends non viable, donc je lui enlève sa nature humaine."