«La révolution du plaisir féminin, c’est aujourd’hui qu’elle se déploie»
Un clitoris tagué au détour d’un mur, des podcasts, des films, des ateliers de découverte du corps, des artistes, photographes, chanteuses comme le trio L.E.J clamant tout haut «j’ai la dalle»: le plaisir féminin ne se cache plus. Voire il se revendique, après de longues années silencieuses
En 2020, sous nos latitudes hyperconnectées, on ne peut plus dire qu’on ne sait pas à quoi ressemble un clitoris. On ne peut plus dire que l’orgasme féminin est un mystère. On ne peut plus dire que le sexe n’intéresse pas vraiment les femmes. Depuis deux ans, les productions culturelles et éducatives se multiplient pour parler d’un thème resté longtemps muré dans le silence.
Les vingt-quatre derniers mois ont vu éclore des projets retentissants à l’instar du documentaire Female Pleasure de la Suissesse Barbara Miller, ovationné au dernier Festival de Locarno, qui revient sur l’émancipation sexuelle de cinq femmes d’origines et de confessions différentes. Broyant les stéréotypes sur l’orgasme féminin, le compte Instagram «TasJoui» lancé en 2018 est suivi par près d’un demi-million de personnes; des associations comme Clitorismoi en Suisse, des livres ou des sites à l’instar de Pussypedia.net se donnent pour mission de démystifier le plaisir féminin, comblant un manque laissé par une éducation sexuelle absente ou lacunaire.
La jouissance des femmes est désormais chose publique, si bien que tout un chacun s’en saisit autant que les acteurs et actrices culturels, médiatiques, voire politiques: en réponse à la conseillère d’Etat Marianne Maret qui avait déclaré en novembre: «Comme toute femme au foyer qui s’ennuie, j’ai rendu la maison impeccable!», la députée socialiste Sarah Constantin écrivait sur Facebook: «Comme toutes les femmes au foyer qui s’ennuient, je me masturbe.» La troisième décennie des années 2000 est-elle en train de s’inscrire comme celle d’une nouvelle révolution pour les femmes, celle du droit à prendre du plaisir, et à le clamer?
La «traversée du désert» depuis 1980
Si l’on convoque les années 1970, celles qui ont vu se déployer le mouvement féministe dit de la deuxième vague, on retrouve pourtant des initiatives qui ressemblent furieusement à certaines que l’on qualifie de «nouvelles» aujourd’hui. Le Collectif de Boston, un groupe de 12 femmes constitué lors d’une conférence du Mouvement américain pour la libération des femmes (Women’s Liberation Movement), édite en 1969 un ouvrage regroupant toutes ses connaissances acquises au fil de témoignages, groupes de parole, entretiens avec des spécialistes, au sujet des femmes et de leurs corps. Intitulé Our Bodies, Ourselves, le «guide» fait un tabac aux Etats-Unis et sera traduit et/ou adapté dans une trentaine de langues, dont le français en 1977. Il est désormais épuisé, oublié, et n’a pas été révisé jusqu’à ce que l’année dernière, un collectif d’autrices françaises baptisé «Notre corps, nous-mêmes» se constitue pour l’actualiser. Il sortira aux éditions indépendantes Hors d’atteinte en février 2020.
Tout se passe comme si les discussions autour de la sexualité féminine s’étaient évaporées après le combat pour le droit à disposer de son corps, notamment pour l’avortement et la contraception, que Maïa Mazaurette, journaliste, chroniqueuse dans nos pages et autrice – entre autres* – de La Revanche du clitoris, ne s’explique pas. «J’aimerais bien qu’on fasse un jour l’archéologie de cette traversée du désert: comment se fait-il que pendant trente ans, ma génération (les enfants de soixante-huitards) ait lâché sur un point aussi fondamental? J’ai été soulagée de voir les millennials et la génération Z [les 30 à 40 ans et les 15 à 24 ans aujourd’hui, ndlr] s’emparer de ce sujet […] Cependant, cela nous rappelle qu’un combat tombe vite aux oubliettes et que chaque génération doit le poursuivre.»
La révolution sexuelle, c’est ici et maintenant
Problème de transmission? Ou terreau peut-être encore insuffisamment fertile? On se remémorera que le début des années 1980 a vu s’affronter deux camps au sein du féminisme: les «pro-sexe» et les «conservatrices». Mais pour Camille Froidevaux-Metterie, philosophe et professeure de science politique, la révolution sexuelle n’avait, en fait, pas vraiment eu lieu. «C’est aujourd’hui qu’elle se déploie. Il s’agit d’ouvrir le volet égalitaire des revendications des années 1970 centrées sur la libération des femmes. Une fois débarrassées de l’angoisse de la grossesse, grâce aux droits contraceptifs, elles pouvaient espérer que leur sexualité se libère, elle aussi.»
Dans son livre Le Corps des femmes. La bataille de l’intime, elle distingue six moments clés pour les droits des femmes (vote, procréation, travail, famille, genre) qui se succèdent nécessairement pour atteindre ce qu’elle nomme le «tournant génital» du féminisme dans la première décennie des années 2000: «Je crois que le plaisir féminin n’était pas pensable avant le début des années 2010, ces questions intimes étaient restées hors de la prise féministe. Tout s’est passé comme si les femmes avaient eu à payer le prix de leur émancipation sociale: devenues les égales des hommes dans les différents domaines professionnels, elles ont dû accepter de rester des corps à disposition dans la vie intime […] C’est ce scandale des violences sexuelles et des injonctions perpétuées que le tournant génital du féminisme a mis au jour. Il a pu le faire sur la base des études de genre qui nous ont permis de penser l’enfermement dans des rôles sexués. La sexualité féminine a, par exemple, toujours été assimilée à la passivité. C’est lorsque l’on a pu mettre en cause ces stéréotypes sexuels que l’on a pu se saisir de la question du plaisir.»
Pour la philosophe, l’année 2015 représente un sursaut supplémentaire avec la modélisation 3D à l’échelle réelle du clitoris par la chercheuse Odile Fillod – il avait été échographié pour la première fois en 2011 par la gynécologue Odile Buisson –, mais aussi le début des révélations sur le harcèlement au travail, les nouvelles polémiques sur la contraception (pilule de 3e génération) etc. Puis, enfin, #MeToo: une manifestation forte de ce «tournant génital» du féminisme qui a rendu ses lettres de noblesse au consentement, et a rendu dicible ce que les femmes ne voulaient plus. Une succession d’événements leur permettant de définir aujourd’hui, justement, ce qu’elles veulent.
Le dieu clitoris
Ce que «les femmes» désirent en matière de sexualité est évidemment différent pour chacune, l’essentiel étant de pouvoir le formuler et surtout, d’être entendue. Mais encore faut-il savoir ce qui est agréable et en ceci, la (re)découverte du clitoris a joué un rôle important. Il a même été le déclencheur de certaines vocations, dont celle de Zoé Blanc-Scuderi, sexologue et créatrice de SexoPraxis: un centre lausannois pluridisciplinaire autour de la sexualité, qui propose divers ateliers dont «Checktachatte» pour apprivoiser son anatomie. «J’ai de plus en plus d’inscriptions, les ateliers sont pleins longtemps à l’avance. En même temps, SexoPraxis n’a que 2 ans. Le succès est-il dû à plus de visibilité, le bouche-à-oreille, la parole qui se libère? Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est que toutes les générations sont représentées. De la vingtaine à la soixantaine, elles me disent «je suis passée à côté d’un truc et ce n’est pas juste». Même si les plus jeunes sont quand même plus informées.»
On ne peut que se réjouir d’une telle soif d’éducation. Pour autant, avec des clitoris «pop» placardés sur les murs, des modes d’emploi sur les réseaux sociaux pour parvenir à l’orgasme, etc., n’existe-t-il pas un risque d’injonction de plaisir sexuel qui ne parlerait pas à tout le monde? «Oui, bien sûr», réagit Maïa Mazaurette, «mais les injonctions ne sont pas forcément mauvaises, je voudrais le préciser. Le gouvernement m’enjoint de ne pas fumer et d’attacher ma ceinture de sécurité, et ça me convient très bien, tant que c’est de l’incitation et pas du paternalisme […] En sexualité, c’est pareil: il y a une certaine injonction, parce que le sexe est bon pour la santé, mais jamais d’obligation.»
De son côté, Camille Froidevaux-Metterie pointe plutôt du doigt le tabou persistant autour de la sexualité des femmes ménopausées, qui reste un combat à mener. Elle craint aussi que le rayonnement du clitoris ne fasse de l’ombre au reste du corps, à l’instar des seins, sujets d’une enquête socio-photographique – Seins. En quête d’une libération – à paraître le 5 mars aux Editions Anamosa. «Certaines femmes éprouvent énormément de plaisir par leurs seins, voire atteignent l’orgasme par leur seule stimulation. La redécouverte du clitoris est cruciale, parce qu’elle nous a permis de parler enfin de façon directe du plaisir. Mais il ne faudrait pas que cela se limite à ce seul organe. Les modalités du plaisir sont infinies, il faut ouvrir vers tous les possibles orgasmiques.» La discussion, elle, est en tout cas bien ouverte, à en croire certaines pancartes brandies le 14 juin dernier – «Jouissez sans entraves!» et «Viva la vulva!».
* Maïa Mazaurette vient de publier deux nouveaux ouvrages sur la sexualité: Le Sexe selon Maïa, aux Editions de La Martinière, et Sortir du trou et échapper à notre vision étriquée du sexe. Lever la tête et inventer un nouveau répertoire érotique, chez Anne Carrière. https://www.letemps.ch/societe/revolution-plaisir-feminin-cest-aujourdhui-se-deploie
La pilule? Non, merci, je tiens à ma vie!
Dans «Marre de souffrir pour ma contraception», Sabrina Debusquat condamne les contraceptifs hormonaux et imagine des solutions sans chimie, pour les hommes comme pour les femmes
Le sujet est délicat. Et, d’ailleurs, il a déjà explosé dans les mains de Sabrina Debusquat, l’an dernier. DansJ’arrête la pilule, son premier ouvrage, la journaliste fustigeait le fait que la charge contraceptive soit assumée à 90% par les femmes et, dans le cas d’une contraception hormonale, entraîne des effets secondaires qui peuvent aller jusqu’à «la paralysie et la mort». «En 1960, c’est la première fois que nous donnons des médicaments à des millions d’êtres humains qui ne sont pas malades», observe l’auteure deMarre de souffrir pour ma contraception, sa deuxième salve, qui persiste et signe.
L’analyse ne manque pas de pertinence. L’ennui, c’est que la pilule est un symbole fort de la lutte féministe et la solution qui a, de fait, permis à plusieurs générations de femmes de disposer de leur sexualité. Et alors, rétorque la jeune femme. En quoi faire comprendre aux hommes qu’ils ont une responsabilité partagée vis-à-vis des grossesses irait contre la parité? Préservatif, slip chauffant, anneau testiculaire ou vasectomie, les contraceptifs masculins ne manquent pas. Ce qui manque, dénonce Sabrina Debusquat, c’est la volonté politique et économique de populariser ces méthodes. La militante s’en charge dans un manifeste vigoureux.
Migraines, fatigue, dépression. Mais aussi AVC. Sans oublier le cancer, lié aux «pilules œstroprogestatives, classées comme cancérogènes par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) pour les seins, le foie, le col de l’utérus et les voies biliaires». A plusieurs reprises, l’auteure liste les effets secondaires indésirables ou risques encourus avec la pilule et l’inventaire ne fait pas plaisir. A propos de plaisir, justement, la journaliste établit qu’«entre 20 et 40% des femmes souffriraient de troubles du désir sous contraception hormonale». «On a beau dire qu’une libido à zéro, c’est un effet secondaire bénin, quand ça mène un couple au divorce, c’est loin d’être bénin», témoigne Nadia, dans l'ouvrage. Marion détaille: «Je ne ressentais aucun plaisir, car la pénétration faisait trop mal à cause d’une sécheresse vaginale. J’ai cru que c’était moi le problème. A 29 ans, je découvre enfin les joies de la sexualité avec mon partenaire, je ne reviendrai jamais en arrière!» Nathalie conclut: «On me l’a donnée à 15 ans et au fil des années elle a étouffé ma libido et ma sexualité. Alors pour «la libération sexuelle», on repassera.»
« Moi ce qui m'embête c'est que l'on dépense des milliards pour aller sur la lune alors que pendant ce temps-là il y a des femmes qui souffrent sur Terre », Sabrina Debusquat #LinfoduVrai
C’est peut-être cet aspect qui révolte le plus la journaliste. Que la pilule ne soit plus un droit, mais un devoir. Et un devoir qui repose sur les seules épaules des femmes. «Ce qui m’a le plus marquée lorsque j’ai arrêté la pilule, raconte Myriam, c’est l’incompréhension générale. Celle des hommes, qui n’envisagent pas un instant que ce soit eux qui prennent un moyen contraceptif. Et celle des médecins qui considèrent mon choix comme un «caprice» de jeune n’ayant aucune conscience du chemin qu’il a fallu aux femmes pour en arriver là…» Conseil souriant de l’auteure: «Que les hommes réticents devant l’inconfort du préservatif testent donc «l’inconfort» des hormones ou la pose d’un stérilet!»
De manière plus grave, Sabrina Debusquat pointe le peu d’implication des politiques de la santé dans les scénarios d’abandon de la pilule et l’intérêt de l’industrie pharmaceutique pour son maintien. «Actuellement, seules les contraceptions médicalisées et qui rapportent de l’argent aux industriels sont largement promues et encouragées.» Or, assène-t-elle, «en comptabilisant uniquement les cancers du sein et les accidents thromboemboliques liés à la contraception hormonale, près de neuf femmes en France subiraient chaque jour un grave problème de santé et sept en décéderaient chaque mois. Il est intolérable qu’à l’heure où la recherche nous permet d’explorer l’univers, des femmes meurent encore d’aimer.»
Oui à la vasectomie!
D’autant que des solutions alternatives existent. Brisant un tabou, la journaliste regrette que la stérilisation et la vasectomie soient si stigmatisées dans nos contrées alors qu’au Canada un homme sur cinq adopte la vasectomie, qui permet de rétablir la solidarité homme/femme dans la contraception. En France, 4% des femmes et seulement 0,3% des hommes recourent à cette option que les médecins, «très paternalistes, refusent souvent d’accomplir». Pas de statistiques en Suisse, mais on estime à quelques centaines, seulement, le nombre d’hommes qui se soumettent à cette opération bénigne, peu coûteuse (entre 500 et 1000 francs), et réversible si nécessaire.
De fait, il existe aussi des moyens moins permanents. Les femmes qui abandonnent la pilule se reportent souvent sur la pose d’un DIU (dispositif intra-utérin), plutôt sans hormones puisqu’elles ont choisi de quitter la chimie. Mais elles pratiquent aussi les méthodes barrières (préservatif féminin, diaphragme, cape cervicale) couplées ou non aux méthodes modernes d’observation du cycle comme la symptothermie. Clin d’œil historique: en guise de toute première contraception, en 1825 avant notre ère, les Egyptiens mélangeaient des excréments de crocodile et du lait caillé, qu’ils appliquaient sur le col de l’utérus.
Slip chauffant, quid?
Et du côté des hommes? Là, à part le préservatif masculin, star du domaine, on pénètre dans un univers nettement moins familier. La chaleur est l’ennemie du spermatozoïde. Les méthodes contraceptives consistent donc à chauffer les testicules pour arrêter la production de leurs occupants frétillants. D’où le slip chauffant, joliment appelé «boulocho». «Ce n’est pas un slip électriquement chauffé, explique la spécialiste, mais un slip classique qui présente un trou à l’avant dans lequel on glisse la verge et les testicules en position remontée, de sorte que les testicules entrent dans leur canal inguinal et augmentent leur température de deux degrés. Portée au moins quinze heures par jour, cette contraception sans aucun effet indésirable atteint une efficacité élevée.»
Comme, à ce jour, en France, un seul médecin fournit le slip miracle et assure le suivi, des associations proposent des ateliers et des tutoriels en ligne pour apprendre à le fabriquer et à l’utiliser. Idem avec l’anneau testiculaire, qui propose un principe identique: remonter les testicules. Il existe aussi une contraception hormonale masculine. Injecter de l’énanthate de testostérone chaque semaine, ce qui aboutit à une diminution de la production de spermatozoïdes, mais l’idée étant de ne pas polluer les corps masculins comme les corps féminins l’ont été durant soixante ans, on préférera les solutions sans chimie, sourit Sabrina Debusquat. Magnanimes, les frangines.
Marre de souffrir pour ma contraception, Sabrina Debusquat, Les liens qui libèrent, 2019.
Les traitements de la ménopause augmentent le risque de cancer du sein, confirme une étude
Des chercheurs ont passé en revue 58 études épidémiologiques sur les traitements hormonaux de la ménopause. Tous sont associés à un risque accru de cancer du sein, à l’exception des gels aux œstrogènes
Les femmes qui suivent un traitement hormonal contre les effets de la ménopause ont un peu plus de risque de développer un cancer du sein. C’est ce que confirme une étude épidémiologique de grande ampleur publiée vendredi.
D’autres études ont déjà montré une telle association, mais l’article paru dans la revue britannique The Lancet innove en quantifiant le risque pour chaque type de traitement et en montrant que si ce surrisque diminue après l’arrêt du traitement, il persiste néanmoins pendant au moins une dizaine d’années.
Un lien statistique, mais pas de cause à effet
Ses auteurs ont passé en revue 58 études épidémiologiques sur le sujet, portant sur plus de 100 000 femmes au total. Il s’agit pour la plupart d’études observationnelles, c’est-à-dire qu’elles mettent en évidence un lien statistique mais ne démontrent pas de lien de cause à effet entre le cancer des femmes concernées et le traitement suivi.
Selon leurs conclusions, tous les traitements hormonaux de la ménopause (THM) sont associés à un risque accru, à l’exception des gels aux œstrogènes pour application locale.
Ainsi, une femme de cinquante ans qui suit pendant cinq ans un THM associant des œstrogènes et de la progestérone en continu a 8,3% de probabilité de développer un cancer du sein dans les vingt années qui suivent le début du traitement. Le risque n’est que de 6,3% pour les femmes du même âge n’ayant eu aucun traitement. La proportion serait de 7,7% pour celles ayant suivi un traitement de même durée avec œstrogènes et progestérone par intermittence (pas tous les jours), et de 6,8% pour celles traitées par œstrogènes seuls, estiment les chercheurs.
Le risque augmente par ailleurs avec la durée du traitement: «l’utilisation d’un THM pendant 10 ans entraîne un excès de risque de cancer du sein environ deux fois plus élevé que celui associé avec un traitement de cinq ans. Mais, il apparaît que l’utilisation d’un THM pendant moins d’un an entraîne peu de risque», détaille ainsi Gillian Reeves, de l’université d’Oxford, coautrice de l’étude.
Traitement de symptômes parfois sévères
Au moment de la ménopause, les ovaires cessent progressivement de fonctionner, entraînant une chute des niveaux d’œstrogène et une quasi-disparition de la progestérone. Ces bouleversements hormonaux peuvent provoquer des symptômes très inconfortables (bouffées de chaleur, troubles du sommeil, sécheresse vaginale, etc.), que les traitements hormonaux substitutifs permettent de soulager.
Mais, en 2002, une étude américaine a jeté le trouble en montrant que le THM entraînait une augmentation du risque de cancer du sein. Dans les années qui ont suivi, leur prescription a nettement reculé. Ils sont désormais réservés aux troubles gênants et prescrits aux doses les plus petites et sur la durée la plus courte possible, avec une réévaluation chaque année.
En France, alors qu’au moins un quart des femmes de 50 à 60 ans étaient traitées en 2000 et 2001, ce type de traitement a diminué de 62% entre 2002 et 2006. Parallèlement, l’incidence des cancers du sein a nettement baissé, de 6,6%, entre 2003 et 2006 chez les femmes de 50 à 69 ans, un phénomène au moins en partie attribué à la raréfaction des THM.
«Les médecins doivent tenir compte du message de cette étude»
D’autres facteurs comme la consommation d’alcool, le poids ou l’âge du premier enfant sont aussi susceptibles d’agir sur la survenue du cancer du sein.
«Les médecins doivent tenir compte du message de cette étude mais aussi [prendre en considération] les symptômes de la ménopause, en envisageant soigneusement les risques et les bénéfices d’un traitement pour chaque femme», a souligné Joanne Kotsopoulos, du Women’s College Hospital de Toronto (Canada), dans un commentaire sur l’article.
«Cela peut dépendre de la sévérité des symptômes, des contre-indications au THM, de l’IMC (indice de masse corporelle, NDLR) et peut prendre en compte les préférences de la patiente», a ajouté la chercheuse spécialisée dans le cancer du sein.
Un millier de personnes ont marché à Genève pour réclamer la fin des violences et des agressions verbales à l'égard des femmes. Les grandes villes françaises se sont mobilisées
Un millier de personnes, hommes et femmes toutes générations confondues, ont participé samedi à Genève à un cortège féministe. Intitulée «La rue est à nous toutes», cette marche a avancé au son d'une fanfare décalée.
Vêtus de tenues scintillantes, les seize femmes et deux hommes de la fanfare afro-féministe «30 nuances de noir(es)» ont défilé en jouant, chantant et dansant. Le cortège est parti d'Uni Mail, dans le quartier de Plainpalais, pour rejoindre une heure plus tard la salle de spectacle de l'Alhambra, à proximité des rues commerçante du centre-ville, où une table ronde et des concerts étaient prévus.
Cette manifestation a eu lieu à la veille de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et était organisée par le festival Les Créatives avec le soutien de la Ville de Genève. Pour sa 14e édition, le festival pluridisciplinaire, féminin et féministe a développé plusieurs projets en lien avec l'appropriation de l'espace public par les femmes.
La dimension festive du cortège et l'absence de prises de paroles n'ont pas empêché l'expression de revendications. «Mon corps = mon choix», «Ne me libère pas, je m'en charge» ou encore le dialogue fictif "«Tu pourrais dire bonjour, salope!' 'Bonjour salope!'», pouvait-on lire sur les pancartes. Des marcheurs portaient un brassard rose avec la mention «Stop aux violences envers les femmes».
Très applaudie, la fanfare a attiré les badauds. Là aussi, l'humour était de mise, notamment avec une reprise décalée de la chanson La Vie en rose, transformée en hymne à l'amour. Dans les rues commerçantes, les manifestants ont scandé joyeusement «On est fiers, féministes et en colère».
Hasard des lieux, la salle de l'Alhambra se trouve à quelques mètres de l'endroit où cinq femmes ont violemment été agressées cet été à la sortie d'une boîte de nuit. La Ville de Genève, dont le maire Sami Kanaan a participé samedi au cortège, travaille sur l'élaboration d'un plan d'action de prévention du sexisme et du harcèlement de rue.
Des manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes romandes. A Fribourg, elle a pris la forme d'une marche aux flambeaux. Ils étaient plus de 300, selon les organisateurs, à avoir répondu à l'appel du Collectif fribourgeois pour une grève des femmes/grève féministe en 2019. Ce dernier regroupe des syndicats, des associations, des partis politiques et des institutions.
En France, des manifestations dans plusieurs villes
«Ras le viol»: des dizaines de milliers de femmes et d'hommes, selon les organisatrices, sont descendus dans la rue samedi en France, à l'appel d'un collectif qui avait appelé à un "raz-de-marée féministe" contre les violences sexistes et sexuelles, un an après le début de la vague #MeToo.
Souvent à l'écart des «gilets jaunes», des défilés dans une cinquantaine de villes en France se sont parés de violet, couleur choisie par le mouvement #NousToutes pour ces marches organisées à la veille de la journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes.
«Plis grande mobilisation»
«C'est la plus grosse mobilisation (féministe) qu'on ait connue en France», s'est félicitée son instigatrice, Caroline De Haas, annonçant 50 000 personnes dans les rues, dont 30 000 à Paris. L'an dernier, 2.000 avaient battu le pavé parisien, de source policière.
Samedi, la police et les préfectures ont annoncé 12 000 manifestants à Paris entre Opéra et République, 2400 à Lyon, 1500 à Marseille, 950 à Rennes, 900 en deux cortèges à Nantes, 600 à Toulouse.
L'apport de Muriel Robin
Beaucoup de manifestants arboraient des pancartes «Ras le viol», réclamant la fin de «l'impunité des agresseurs» et «des moyens financiers suffisants» pour la lutte contre ces violences.
«Je suis là pour soutenir toutes les victimes et continuer ce combat qui a commencé bien avant moi», a déclaré dans le cortège parisien la comédienne Muriel Robin, qui avait réuni plus d'un millier de femmes à Paris en octobre contre les violences conjugales.
OPINION. Les femmes ont massivement dit non au PV2020 car cette réforme les pénalisait sans offrir la moindre réponse à leurs problèmes. Or, moins d’une année plus tard, le couple Berset-Levrat se comporte comme si elles s'étaient exprimées dans le vide, dénonce la présidente du Collectif LALISTE, Manuela Honegger
Depuis le début des années 1990, à plus de trois reprises, les femmes ont dit non à l’augmentation de l’âge de leur retraite. La dernière fois, c’était en septembre dernier, lorsque le peuple a refusé le projet de réforme prévoyance vieillesse (PV) 2020. Cette réforme prévoyait d’augmenter l’âge de la retraite des femmes et de baisser leurs rentes, cela alors que les femmes ont déjà des retraites misérables. Aujourd’hui, elles survivent majoritairement avec une seule rente AVS. Leur deuxième pilier est 67% plus bas que celui des hommes. La faiblesse des rentes des femmes s’explique par le sexisme structurel: les femmes fournissent gratuitement deux tiers du travail au sein du ménage pour une valeur de 400 milliards par an. De plus, elles demeurent discriminées dans leur salaire sur le marché du travail. Les femmes ne sont tout simplement pas en mesure de cotiser pour le deuxième pilier. Par exemple, à Genève, une femme sur trois survit avec moins que 3000 francs par mois alors que pour les hommes ce rapport est d’un sur onze.
Nos voix ne comptent pas
Logiquement, les femmes ont massivement dit non au PV2020 car cette réforme les pénalisait sans offrir la moindre réponse à leurs problèmes. Or, moins d’une année plus tard, le couple Berset-Levrat, appuyé par le Conseil fédéral, se comporte comme si nous nous étions exprimées dans le vide. En toute confiance, ils sillonnent la Suisse pour proposer la réforme AVS21 et tentent encore une fois de convaincre les femmes qu’elles gagneraient à travailler une année de plus pour recevoir 25% de moins à la retraite. Or, cette réforme présente les mêmes problèmes que la réforme précédente à l’encontre des femmes. De plus, AVS21 a été couplé avec le Projet fiscal 17 (PF17), qui prévoit de réduire le taux d’imposition à 13% pour toutes les entreprises, engendrant des coûts budgétaires. Par expérience, ceux-ci auront d’abord un impact sur les budgets de la santé, de l’éducation et de la petite enfance. Ainsi, les femmes se retrouveront à assumer encore plus de travail non rémunéré pour leurs enfants et pour leurs proches, tout en étant dépendantes du revenu d’un homme ou de l’Etat, pour arriver à subvenir à leurs besoins.
Le couple Berset-Levrat, appuyé par le Conseil fédéral, se comporte comme si nous nous étions exprimées dans le vide
En proposant cette nouvelle réforme, Berset-Levrat refusent d’écouter le «non» des femmes. A Berne, pourtant, on écoute avec attention les demandes de l’Union européenne, des dirigeantes des entreprises ou le fameux «marché». Cependant, les voix et les priorités des femmes sont exclues de la soi-disant «Realpolitik». Il est révoltant de sentir que nos voix ne comptent pas.
Or, notre retraite n’est pas l’unique sujet où nous parlons dans le vide. Trop souvent, lorsque je sors de chez moi, je me fais aborder par des hommes. Quelles que soient leur origine ou leur nationalité, lorsque je dis non, je dois me répéter. Ils font semblant de ne rien entendre et ne me laissent tranquille que lorsque j’élève la voix. Trop de femmes paient leur refus par l’agression, la violence, voire par leur vie. Le 8 août 2018 à Genève, plusieurs hommes ont tabassé cinq femmes parce qu’elles ont dit non. A la suite de ce crime sexiste, nous sommes descendues dans la rue pour refuser cette violence et dénoncer le sexisme structurel dans lequel il s’inscrit.
Je veux que l’on m’écoute
Ici non plus, personne ne semble nous entendre. Alors que nous avons fait appel à des mesures multiples dans l’éducation, l’aménagement de la ville, la sécurité, mais aussi par le biais d’une véritable loi contre le sexisme, le conseiller d’Etat chargé de la Sécurité, Pierre Maudet, s’est contenté de dénoncer «des cultures patriarcales». Or, le sexisme traverse bien toutes les frontières culturelles, les nations et les classes sociales. Ailleurs en Suisse, les hommes politiques ne dénoncent pas le sexisme dans notre pays et ne proposent aucune solution pour répondre aux menaces qui pèsent sur les femmes. La même négation de ces dimensions structurelles du sexisme se retrouve dans la réforme AVS21.
Comme toutes les femmes, je veux vivre une vie digne au sein de mon pays. Je veux que ma voix soit entendue. En 2017, j’ai été dans la rue et dans des réunions politiques avec de nombreux hommes et femmes pour dire non aux réformes de l’AVS. Je dirai non une fois de plus à cette énième proposition d’augmentation de l’âge de la retraite. Je veux que les comportements changent. Lorsque je dis «non» quand un homme m’aborde, je veux que l’on m’écoute. Lorsque je dis «non» en politique, il en va de même. Non, c’est non, aussi pour nos conseillers fédéraux et présidents de parti!
Au Rwanda, le plaisir féminin est le ciment du couple
Dans ce petit pays d'Afrique de l'Est, le plaisir féminin est considéré comme la garantie de l'union des foyers. Le kunyaza et le gukuna, deux traditions érotiques, sont transmises de génération en génération
Il y a très longtemps au Rwanda, une reine se languissait de son époux retenu loin d’elle par la guerre. Eperdue de désir, elle ordonne à un esclave de la rejoindre dans sa chambre. L’homme s’exécute, mais il est tétanisé à l’idée du sort qui l’attend, si le roi ne venait à découvrir l’affaire à son retour. Tremblant de tout son corps, il ne parvient pas à pénétrer la souveraine. Mais son sexe, en frottant contre les lèvres et le clitoris de la dame, provoque un jaillissement de plaisir.
Cette histoire qui se raconte de père en fils et de mère en fille au Rwanda, est à l’origine d’un véritable culte de la femme fontaine, popularisé hors des frontières du pays par le documentaire du Belge Olivier Jourdain, «L’eau sacrée» (2016). C’est sur cette légende que repose la pratique du kunyaza, un acte sexuel voulant que l’homme caresse le sexe de la femme à l’aide de son pénis pour «faire jaillir l’eau», et qui s’enseigne comme l’un des piliers du mariage.
«Nous aidons les couples à améliorer leur sexualité»
C’est du moins ainsi que Fanny, 32 ans, infirmière et animatrice de radio, le présente: «Le kunyaza unit les familles et chasse le désordre dans les foyers.» Sur les ondes de Flash FM, la jeune femme contribue à l’émission de sa sœur Vestine Dusabe, Zirara Zubakwa, que l’on peut traduire par «construire les ménages pendant la nuit». Un show devenu, en l’espace d’une quinzaine d’années, un rendez-vous très populaire au Rwanda. «La semaine, nous parlons de relations, de mariage et luttons contre la violence faite aux femmes. Et, tous les vendredis à 1h du matin, lorsque les enfants sont couchés, nous aidons les couples à améliorer leur sexualité. Nous leur expliquons, par exemple, comment avoir de bons préliminaires», explique la jeune femme enceinte de son sixième enfant, à un mois du terme.
Tout le Rwanda écoute notre émission. Et, pendant que nous parlons de théorie, les couples pratiquent dans leur chambre à coucher.
Installée dans son fauteuil, elle affirme sans ciller: «Tout le Rwanda écoute notre émission. Et, pendant que nous parlons de théorie, les couples pratiquent dans leur chambre à coucher.» Pas question cependant de prôner une sexualité libérée du mariage: «Ce n’est pas conforme à notre culture. Nous perpétuons la tradition du kunyaza pour éviter les infidélités et préserver le couple. Car, sans entente sexuelle, pas d’harmonie.»
Au départ, ce programme radio n’était pas du goût des autorités. Les animatrices ont été priées de parler un peu moins de sexualité. «Mais, à la longue, lorsqu’ils ont constaté notre succès, ils ont changé d’avis. Depuis, l’émission a reçu des prix», affirme Fanny. Sa sœur Vestine Dusabe parcourt aussi les campagnes pour animer des ateliers sur la sexualité. A cette occasion, elle préconise une autre pratique, corollaire du kunyaza, auprès des jeunes Rwandaises: le gukuna, présenté comme une technique pour accéder au plaisir féminin.
Forme de rite de passage à l’âge adulte, cette coutume consiste à tirer sur les petites lèvres pour les agrandir. Ses adeptes lui attribuent une fonction érotique et hygiénique: en recouvrant l’entrée du vagin, la peau formerait un «rideau» censé le protéger. Les jeunes filles sont initiées au gukuna peu avant la puberté par des femmes plus âgées de la famille, souvent une tante paternelle. Longtemps obligatoire, cette pratique pouvait conduire à la rupture d’un mariage, si l’homme découvrait que son épouse n’avait pas un sexe «conforme».
Une tradition paradoxale
Le gukuna est considéré par des militants féministes et ONG internationales comme une mutilation sexuelle. «On pousse les filles à transformer leur sexe pour correspondre à une norme. Et on leur inculque plus tard que si elles n’éjaculent pas, elles sont de mauvaises femmes. Celles qui ne sécrètent pas suffisamment de liquide durant l’acte sexuel sont surnommées «roches», souligne Peace Tumwesigire, installée dans le canapé de son salon. Elle-même a été marquée par une expérience initiatique qui lui a laissé un amer souvenir: «J’avais 10 ans, ma sœur 9. Ma cousine de 26 ans nous a montré comment tirer sur nos lèvres, comme on trait une vache. C’était très douloureux. En rentrant, j’ai raconté cela à mes parents. Mon père s’est mis en colère et ma mère m’a sermonnée, m’expliquant que c’était un secret.»
D’autres femmes affirment au contraire que le gukuna possède un pouvoir libérateur, en permettant aux jeunes filles de mieux connaître leur corps et de développer leur sensualité. C’est ce que souligne l’anthropologue italienne Michela Fusaschi dans un essai sur cette tradition. Le gukuna a résisté à la colonisation et sa diabolisation par l’église catholique, qui l’assimilait à la masturbation et à la dépravation. Il tend à perdre son importance aujourd’hui. Beaucoup de jeunes femmes la perçoivent comme une coutume désuète. Mais l’émission très populaire Zirara Zubakwa suscite un nouvel engouement autour du plaisir féminin. https://www.letemps.ch/monde/rwanda-plaisir-feminin-ciment-couple La chronique sexo : quelques clés pour mieux
comprendre ce qui plaît aux femmes
LOVE
& SEXAprès la chronique sur ce qui plaît aux hommes, voici la
suite, tant attendue : ce qui permet à une femme de se sentir désirée, en
confiance, épanouie. Par Marie Tapernoux, sexologue.
Il arrive que l’on entende des hommes dire qu’ils ne
savent pas réellement ce qui plaît aux femmes. Il arrive également, trop
souvent, que les stéréotypes du genre se mêlent de la discussion et imposent
des notions plus dégradantes que respectueuses … mais finalement, savez-vous ce
qui plaît aux femmes? ou tout du moins à une grande majorité d’entre elles ?
Complimentez-la
Ce n’est pas un secret, savoir que l’on plaît fait du
bien, et ce, que l’on soit homme ou femme. Mais dans une société où les
standards de beauté féminine sont omniprésents, c’est encore plus important…
Alors que ce soit sur la douceur de sa peau, sur sa
nouvelle coupe de cheveux qui la rend plus sexy (car oui, vous aurez vu qu’elle
est allée chez le coiffeur ;-), sur sa tenue qui la met en valeur, sur les
courbes de son corps ou sur ses qualités d’amante, elle ne pourra se sentir que
plus désirée, plus attirante et donc davantage connectée à son propre plaisir
(plutôt qu’inquiète sur ses complexes ou performances).
Ne délaissez pas les moments de qualité
Rien de surprenant, mais les partenaires seront
d’autant plus proches et désirants après avoir passé un agréable moment
ensemble.
Que ce soit un resto, un apéro, une balade, une sortie
au théâtre, une chouette soirée avec des amis,... ces moments peuvent être
assimilés à de réels préliminaires pour une grande partie de la gent féminine.
Ils permettent de se sentir proches, de rires ensemble, ou simplement de
partager ses ressentis sur une situation actuelle... se sentant écoutées et entendues,
les femmes sont alors rassurées dans la relation, dans le lien existant avec
leurs partenaires.
N’hésitez donc pas à mettre en place des moments de
reconnexion entre vous, et ce assez régulièrement... votre sexualité ne s’en
portera que mieux!
Parcourez ses différentes zones érogènes
Outre les zones érogènes primaires que sont le
clitoris et le vagin, il en existe bien d’autres que l’on retrouve sur tout le
corps : le cou, les lèvres, le cuir chevelu, les oreilles, la poitrine, les
tétons, le ventre, les fesses, le haut des cuisses, les chevilles, les pieds,
les orteils, … autant de zones qui peuvent être stimulées avec douceur, ou
fougue, et qui éveilleront son désir et donc son excitation.
Et l’un n’empêche pas l’autre : ces premières zones
réveillées, c’est avec d’autant plus de réceptivité que les zones sexuelles
seront stimulées, au travers du pubis, des grandes et petites lèvres puis enfin
le clitoris et le vagin en tant que tels.
Alors fini les précipitations systématiques : prenez
le temps de savourer ces éveils sensoriels qui vous permettront, à tous les
deux, de profiter pleinement de la suite.
Communiquez avec elle
Et oui, la communication, non plus, n’est pas un
secret! Car échanger sur ce qui plaît ou ne plaît pas, c’est se donner des clés
vers le plaisir.
Mais au-delà du contenu, c’est avant tout l’intention
qui est à glorifier : aborder le sujet marque une réelle intention de mieux
faire, de pouvoir se remettre en question sur des pratiques ou attitudes
actuelles, et d’oser faire différemment, ce qui n’est pas toujours évident,
reconnaissons-le.
Au travers de ces échanges, votre compagne ne peut
qu’être flattée par votre intention de lui donner plus de place et
d’importance. Elle se sentira également libre de vous en reparler si besoin,
lui permettant de se sentir plus proche de vous, et plus authentique avec
elle-même.
N’oublions pas qu’une crainte féminine est d’être
considérée comme objet sexuel … en sentant que vous tenez compte de son
plaisir, elle ne pourra qu’être rassurée à ce niveau.
Maximisez les stimulations
Fini de cloisonner les femmes entre clitoridiennes ou
vaginales. Car même si certaines femmes ont plus facilement du plaisir par l’un
ou l’autre biais, ces deux mêmes zones sont, en réalité, liées entre elles.
Je m’explique : après de nombreux débats sur le sujet,
la vérité éclate enfin ! Le clitoris et le vagin sont étroitement liés,
physiquement et sensoriellement, un peu à l’image de l’iceberg : la partie
émergée correspond au gland du clitoris et la partie immergée se compose des
corps caverneux et des bulbes clitoridiens qui entourent littéralement le
vagin. Ce qui veut dire que, finalement, en stimuler un va stimuler l’autre …
même si, dans la plupart des cas, l’un sera le déclencheur de l’autre.
Vous l’aurez donc compris : c’est en double-stimulant
les zones vaginales et clitoridiennes que vous maximiserez les sensations chez
votre partenaire! Et ce, même si elle se définit elle-même comme étant plutôt
vaginale ou clitoridienne.
Câlinez-la
Après un rapport sexuel, certaines femmes se plaignent
de voir leurs partenaires se retourner et s’endormir.. ayant la sensation de
n’avoir alors qu’assouvi un besoin.
Redoutant de ne servir « qu’à cela », ces attitudes ne
sont pas rassurantes en la matière.. alors qu’en soi, s’il y a bien un moment
où l’on se connecte littéralement à l’autre, c’est lors d’un rapport sexuel!
Soyez donc attentifs à ces moments qui peuvent être
l’occasion de prolonger cette sensation de bien-être et de plénitude, que ce
soit simplement en se prenant dans les bras mutuellement, ou en exprimant à
l’autre combien le moment était agréable.. le tout sur quelques compliments au
passage...
Surprenez-la
Que ce soit dans la dimension conjugale ou sexuelle,
la routine n’a rien de bon. Les "formules qui gagnent" sont
efficaces, pratiques et faciles, mais ce n’est probablement pas celles-là qui
procureront le plus de bénéfices pour les partenaires!
N’hésitez donc pas à proposer ou initier les choses
différemment : massages aux huiles diverses, utilisation d’accessoires (en
passant des plumes, bandeaux, bougies aux sextoys proprement dit), d’autres
positions, d’autres inclinaisons qui maximisent les sensations (par exemple la
levrette ou l’andromaque qui procurent des sensations tres différentes selon le
degré d’inclinaison), d’autres caresses, d’autres lieux... car quand c’est fait
avec respect et bienveillance, il est rare que cela soit mal réceptionné!
Et s’il y a de la pudeur ou de la timidité, n’hésitez
pas à rassurer votre partenaire, car sentir que son compagnon sait ce qu’il
fait avec l’objectif de donner du plaisir permet de lâcher-prise et donc d’en
profiter encore davantage!
Voici, en quelques points, des éléments qui peuvent
vous aider, ou simplement vous rappeler, à mieux cerner ce qui peut plaire à
votre compagne, à votre partenaire.
Certains éléments sont évidemment communs aux hommes
et aux femmes, tels que la communication, la valorisation ou encore les
différentes zones érogènes à ne pas délaisser... et c’est bien rassurant de
voir que malgré nos différences, nous avons des besoins et langages similaires!
Il sera d’autant plus facile alors d’y être attentif, avec comme seul objectif
de profiter pleinement d’un moment de plaisir et de connexion mutuelle.
Alors qu’attendez-vous ? Communiquez sur ce qui vous
plaît, valorisez-vous mutuellement, soyez tactiles, ... le reste suivra
inévitablement ! Conseils d’une sexologue...
Comment muscler son périnée, ce muscle mystérieux et fragile
STÉPHANIE CARIONPublié le - Mis à jour le
PSYCHO ET BIEN-ÊTREC'est un muscle mystérieux, niché au coeur du bassin, fragile et presque méconnu ! Pourtant il est essentiel de le muscler et même de l'écouter... Voici une foule de truc et astuces pour le tonifier.
Situé dans les recoins de notre intimité, autour de l'urètre, du vagin et de l'anus, le périnée est un muscle fondamental de l'organisme. Il soutient les organes internes et amortit la pression vers le bas, évite l'incontinence et joue un rôle important dans le plaisir sexuel. Un grand nombre de femmes (et d'hommes) ignorent pourtant son existence, son fonctionnement, souvent par pudeur, car malheureusement cette zone du corps subit encore les préjudices du tabou. « C'est pourtant un amortisseur puissant, indispensable mais à la fois très vulnérable. Il joue un rôle essentiel dans la posture et la respiration, il fonctionne en synergie avec le diaphragme », explique Aurélia Masuy, kinésithérapeute périnéale.
Au court d'une vie, le plancher pelvien féminin endure plusieurs traumatismes, et pas uniquement chez les femmes qui ont donné naissance. Son rôle est essentiel dans bien des domaines. « On estime qu’une femme sur trois souffre de troubles de la région du périnée. Le périnée peut subir des dommages avec les grossesses et les accouchements, la ménopause, certaines interventions chirurgicales, mais aussi des problèmes de constipation chronique et la mauvaise pratique sportive », relève la spécialiste. Il est donc essentiel de respecter, d'écouter, de ressentir et de préserver cette zone du corps. Si le périnée n'est pas assez musclé, les conséquences sont très inconfortables : fuites urinaires lors d'une toux, d'un éternuement, d'une envie pressante, ou encore d'un effort, douleurs durant les rapports sexuels, descente d'organes du petit bassin, etc. D'où l'importance de la prévention, avant un recours plus extrême comme celui de la chirurgie.
Plusieurs solutions existent pour éviter d'affaiblir son plancher pelvien. Le sport par exemple, mais pas n'importe comment. « De plus en plus de femmes viennent consulter pour soigner une incontinence à l’effort, des jeunes femmes sans enfant. Leur point commun? Une activité sportive inadaptée et souvent intensive », constate Aurélia Masuy.
Le sport reste essentiel au bien-être, mais certains mouvements sont trop violents pour le périnée. « La pratique sportive est néfaste pour le périnée quand les exercices sont mal pratiqués (mauvaise posture et mauvaise respiration pendant l’effort) car ils imposent une hyper-pression au périnée. Le cross fit est particulièrement déconseillé pour le bon maintien du périnée. Le fait de soulever des poids et de sauter en même temps, la répétition de ces mauvais gestes provoque une pression intra-abdominale très importante. Idem dans les sports de course (athlétisme, course à pied), le trampoline et les abdos dits classiques (crunch et autre sit-up). A force de surmenage, il se fragilise et finit par se relâcher ».
Pour chouchouter son périnée, les sports à impacts forts sont donc peu recommandés ou doivent s'accompagner d'activités plus douces comme la natation, le yoga, le pilates, la gymnastique abdominale hypopressive, le gainage, et la marche nordique. «Ces pratiques sportives ont comme point commun de renforcer la musculature profonde (le périnée et le transverse) dans des postures respectueuses du corps féminin. »
Professionnels, exercices, mais aussi outils intimes peuvent aider les femmes à prévenir l'affaiblissement du périnée, à récupérer après un accouchement, un effort intense. Le mieux, c'est de se faire conseiller par son (sa) kiné ou de se renseigner auprès de vendeurs spécialisés. Le plus connu : les boules de geisha. Si elles sont distribuées également dans les « love shops », elles sont avant tout destinées à muscler la zone pelvienne. « Il est essentiel de démystifier leur rôle pour revenir à l'essentiel, mettre fin aux tabous et aux idées reçues », explique Isabelle Marquet, créatrice de Pelvix Care, une gamme de produits intimes au toucher de velours. « Il en existe différentes tailles, différents poids. Les modèles évolutifs sont selon moi très chouettes, car on peut commencer par des poids très légers et augmenter progressivement, au fur et à mesure que le périnée se tonifie. Si la boule tombe, c’est que le poids est trop important. Une fois la boule mise, vous vaquez à vos occupations, vous marchez, ce sont vos mouvements qui vont faire travailler votre périnée », précise Aurélia Masuy. « Le Pelvix par exemple, est le seul traitement sur le marché qui combine les avantages des boules de geisha et des cônes vaginaux. Suivant une progression graduelle de poids, il suffit de réaliser quelques exercices. L'objectif : améliorer l'élasticité et la force musculaire, augmenter la fermeture urétrale et prévenir la perte d'urine », explique Isabelle Marquet, en contact permanent avec des professionnels de la santé (urologues, gynécologues, kinés, sage-femme, etc.)
Outre les boules de geisha, la gamme de produits intimes permettant aux femmes de prendre soin de leur périnée s'élargit, certains surfant même sur la vague du 2.0. Le Elvie, par exemple, agit comme un coach connecté via Bluetooth. Grâce à un capteur de mouvements instantané (biofeedback), une application motive l'utilisatrice et détecte si les exercices de contraction sont correctement réalisés. Semaine après semaine, il est même possible de battre son record !
3 exercices simples et efficaces par Aurélia Masuy
- Verrouillez (contractez) votre périnée lors d’un effort comme l’éternuement, une quinte de toux ou le port d’une charge (maxi-cosy par exemple, six-pack de bouteilles d’eau, panier à linge). Expirez sur l’effort, en engageant le transverse (rentrez le bas du ventre).
- Apprenez à corriger votre posture dans la vie courante et pendant l’effort. Prenez une posture étirée, grandissez-vous.
- Visualisation de l’ascenseur : contractez le périnée, en vous imaginant des portes d'ascenseur qui se ferment. Ensuite, élevez votre périnée en imaginant monter au 1er, 2e, 3e étage.Tenez quelques secondes au sommet de la contraction. Relâchez ensuite en imaginant l’ascenseur qui descend. Répétez une dizaine de fois. Vous pouvez le faire dans différentes position (couchée, à 4 pattes, assise, debout).
À quoi sert l'orgasme féminin ? Quelques réponses à l'occasion de la journée mondiale de l'orgasme qui a lieu ce 21 décembre.
Depuis l'Antiquité, l'orgasme féminin intrigue les spécialistes qui ont tenté, sans grand succès, d'expliquer son rôle, alors que, comme le notait déjà Aristote, les femmes peuvent concevoir sans rien ressentir. Chez les hommes en revanche, l'orgasme est nécessaire pour l'éjaculation et le transfert de sperme.
Le rôle des hormones
Pour comprendre l'origine de l'orgasme féminin, Gunter Wagner de l'université Yale et Mihaela Pavlicev de l'hôpital des enfants de Cincinatti se sont intéressés à la décharge de prolactine et d'ocytocine - deux hormones - dans le système sanguin qui accompagne l'orgasme féminin. Il y a 60 à 65 millions d'années, cette libération d'hormones réflexe jouait un rôle dans l'ovulation chez la plupart des femelles mammifères, selon Gunter Wagner. Mais par la suite, certains mammifères ont évolué vers une ovulation cyclique, rendant l'orgasme superflu.
Le clitoris s'est éloigné du vagin de l'être humain
Les chercheurs ont également découvert que la position du clitoris s'était éloignée du vagin chez les mammifères à ovulation spontanée comme l'être humain, rendant la stimulation plus difficile lors du rapport sexuel. "Ceci peut expliquer pourquoi certaines femmes parviennent à l'orgasme grâce à la masturbation ou à la stimulation clitoridienne" notent les chercheurs dont les travaux sont publiés dans la revue Journal of Experimental Zoology.
S'il ne sert plus à l'évolution, l'orgasme peut avoir d'autres fonctions, comme celui de "favoriser une liaison affective", estiment-ils.
L'anorgasmie, preuve que nous avons besoin de l'orgasme ?
L'anorgasmie est parfois présentée comme un "blocage de l'extrase". Car chez certaines femmes et certains hommes, le plaisir est bien là, mais l'orgasme en tant que tel est une chimère. Cette situation - plus fréquente qu'on ne le croit - peut générer frustration, tristesse et colère. On peut se sentir mal dans sa peau, et le couple peut en pâtir... En effet, le mental a un rôle-clé pour atteindre le nirvana. Les causes de l'anorgasmie sont variées. Un événement traumatique comme un abus sexuel, la perte d'un proche voire même la peur pure et simple de l'orgasme peuvent entrer en compte explique Psychologies.
S'il est dur de vivre avec son anorgasmie, c'est bien la preuve que l'orgasme joue un rôle dans notre bien-être. Pour autant, ce n'est pas une fatalité. "La masturbation est une solution, étant donné qu'elle permet de découvrir et d'appréhender son corps, pour mieux connaître son désir. Des exercices de relaxation, comme des techniques de respiration ou de relâchement musculaire peuvent aussi favoriser le lâcher-prise", explique-t-on sur Passeport Santé.
Rédaction Lifestyle avec AFP
Après une double mastectomie, elle pose nue sur Instagram pour sensibiliser les femmes au cancer du sein
L.Li.
Publié le
- Mis à jour le
Psycho et bien-être
Ericka Hart est une New-Yorkaise de 30 ans. En 2014, on l'opère d'une
double mastectomie. Plusieurs années après et des dizaines de milliers
de followers, elle continue de poser les seins nus pour montrer la
réalité du cancer.
Il y a trois ans, la jeune femme ressent des douleurs dans la
poitrine suite à une autopalpation. La mauvaise nouvelle tombe quatre
mois avant son mariage : Ericka Hart souffre d'un cancer du sein
généralisé à la poitrine. Un mal qu'elle connaît bien puisqu'il a
emporté sa mère plusieurs années auparavant. Elle subit dès lors une
double mastectomie. Sa poitrine ne sera plus jamais la même. Deux
cicatrices remplacent ses tétons. S'ensuivent des mois de convalescence,
une chirurgie réparatrice et une dépression. Mais elle se relève et
décide de donner un sens à son épreuve douloureuse : montrer les
conséquences du cancer aux autres femmes, en particulier aux noires et
aux lesbiennes.
En effet, une chose la perturbe : Ericka trouve que les campagnes de prévention ne ciblent que la population blanche. "Quand
vous cherchez sur Google des images de mastectomie, ce ne sont que des
femmes blanches qui ressortent. Pourtant, il a un impact sur différentes
populations. Il affecte la communauté lesbienne à un taux effrayant", a-t-elle expliqué dans une interview au magazine Clutch.
Sa première action : aller la poitrinée dénudée à un festival
Afropunk aux Etats-Unis. Malgré ses craintes, elle se lance. Une bonne
surprise l'attend : les gens ne détournent pas le regard mais la
comprennent, la questionnent, l'admirent. Pari réussi pour celle qui
voulait montrer la réalité de la maladie et de la rémission au monde
entier. "Quand les gens ont vu ma poitrine, beaucoup étaient sans
voix ou m'ont demandé ce qu'il m'était arrivé. Ce qui prouve qu'on n'en
parle pas assez, il n'y a pas assez d'exemples pour montrer à quoi ça
ressemble."
Pas moins de 80.000 personnes suivent sa page Instagram, alimentée
par des photos très esthétiques regorgeant de sensualité. Selon elle,
être différente ne signifie pas perdre sa féminité. Une nouvelle
victoire contre le cancer du sein en quelque sorte...
L.Li
La pilule abortive offerte gratuitement en N.-É.
Par La Presse canadienne La Presse Canadienne
HALIFAX — Le gouvernement de la
Nouvelle-Écosse améliore l’accès aux soins reproductifs dans la
province, en offrant d’abord gratuitement aux femmes la pilule abortive.
La ministre responsable de la Condition féminine, Kelly Regan, a
annoncé vendredi que le traitement Mifegymiso sera disponible sur
ordonnance dès novembre. L’«avortement pharmaceutique» peut mettre un
terme à une grossesse qui ne dépasse pas sept semaines (49 jours).
Les femmes munies d’une ordonnance pourront se procurer gratuitement,
en pharmacie, le traitement qui coûterait autrement autour de 350 $. Si
la femme possède un régime privé d’assurance-maladie, le gouvernement
paiera toute somme qui ne serait pas couverte par ce régime. Le
programme coûtera à la province entre 175 000 $ et 200 000 $ par année,
estime-t-on au gouvernement.
Le Nouveau-Brunswick est devenu l’été dernier la première province à
offrir cette couverture universelle et gratuite, suivi par l’Alberta en
juillet, l’Ontario en août et la Saskatchewan en septembre. Le Québec a
indiqué qu’il emboîterait le pas cet automne, et le Manitoba
éventuellement. Le traitement Mifegymiso, aussi connu sous le nom de
«RU-486», a été autorisé par Santé Canada il y a deux ans et il a fait
son entrée sur le marché canadien en janvier 2017.
Par ailleurs, le gouvernement de Nouvelle-Écosse abolit l’obligation
pour les femmes de cette province de demander une recommandation d’un
médecin de famille pour obtenir un avortement chirurgical. Les femmes
pourront dorénavant se rendre directement au centre hospitalier QEII de
Halifax.
Kim Munroe, directrice des soins ambulatoires à la Régie de la santé
de Nouvelle-Écosse, précise que ce centre hospitalier offre déjà le
service d’avortement sans rendez-vous le jour même.
La Nouvelle-Écosse était la seule province à obliger encore les
femmes à demander une recommandation d’un omnipraticien pour obtenir un
avortement. Le ministre de la Santé, Randy Delorey, se demandait en août
dernier d’où venait cette obligation — s’il ne s’agissait pas, en fait,
d’une simple coutume http://journalmetro.com/actualites/national/1202222/la-pilule-abortive-offerte-gratuitement-en-n-e/
Une femme sur trois envisage une rupture à cause de l'absence d'orgasme
Belga
Publié le
- Mis à jour le
Love & Sex
Les hommes belges sont nombreux à penser que la pénétration est le
moyen absolu de provoquer un orgasme chez une partenaire, et ce, alors
que la plupart des femmes n'ont que rarement ou jamais un orgasme durant
un rapport sexuel, ressort-il d'une étude menée par la sexologue
Goedele Liekens auprès de 1.500 Belges et Néerlandais. Il ressort que
les hommes belges ont environ deux deux fois plus souvent un orgasme que
les femmes. La moitié de celles-ci n'ont par ailleurs que rarement
voire jamais d'orgasme lors d'un rapport sexuel.
Selon les initiateurs de l'étude, les femmes admettent ne pas être
assez stimulées. "Ce n'est pas étonnant, puisque la moitié des hommes
belges pensent qu'une pénétration est suffisante pour provoquer un
orgasme", ajoutent-ils.
Alors que six répondantes sur dix déclarent avoir besoin d'une
stimulation du clitoris. "Les hommes ne donnent donc pas toujours aux
femmes ce dont elles ont besoin." Or cette stimulation du clitoris reste
importante, soutient la sexologue Goedele Liekens.
Près de la moitié des participants masculins pensent également qu'un
orgasme lors d'un rapport n'est pas important pour les femmes, alors que
celles-ci disent le contraire. "Près d'une femme sur trois envisage
même de quitter son partenaire car elle n'a pas d'orgasme", démontre
l'enquête. "La communication reste la clef du succès", avancent les
organisateurs de l'enquête.
La sexologue entrevoit toutefois un élément positif. L'insatisfaction
se situe en effet principalement chez les jeunes femmes. Celle-ci
diminue dans le cas de longues relations. "Ce n'est pas illogique,
puisqu'on apprend à mieux se connaître soi-même et son partenaire au fur
et à mesure du temps."
Livres Eléonore Sulser
Publié lundi 11 septembre 2017 à 12:45,
modifié lundi 11 septembre 2017 à 12:45.
Essai
Leïla Slimani plonge dans la nuit sexuelle du Maroc
C’est
la face cachée de Shéhérazade. Des femmes ont murmuré à l’oreille de la
romancière les peines et les malheurs de leur sexe. Elle en a tiré un
essai et un roman graphique
Se mettre à l’écoute de la sexualité des femmes, et
rendre compte de leurs vies. C’est ce que Leïla Slimani a fait au Maroc,
écoutant, rencontrant des femmes de toutes conditions. Elles lui ont
raconté leur intimité, leurs parcours, leurs difficultés à évoluer dans
un monde pensé par et pour les hommes et marqué par un regain de
traditionalisme. Les écoutant, elle décrit une société en profond
décalage entre ce que les gens vivent et ce qui est prescrit. De ses
rencontres fortuites ou délibérées sont nés deux livres: un essai
intitulé Sexe et mensonges. La vie sexuelle au Maroc, et un roman graphique, Paroles d’honneur,
en collaboration avec Laetitia Coryn, qui, romançant et dessinant ces
témoignages, donne de belles couleurs et de la chair au propos.
Leïla Slimani, Prix Goncourt 2016 pour Chanson douce, avait signé auparavant un roman intitulé Dans le jardin de l’ogre.
A sa parution, raconte-elle, la presse s’était étonné qu’une jeune
maghrébine signe un livre aussi «libre et sexuel». «Comme si,
culturellement, j’aurais dû être plus pudique, plus réservée. Comme si
j’aurais dû me contenter d’écrire un livre érotique aux accents
orientalistes, en digne descendante de Shéhérazade», ironise-t-elle. Et
la romancière de rappeler, citant Malek Chebel et Fatima Mernissi à
l’appui, que la littérature comme la culture arabes n’ont pas de leçon à
recevoir en matière d’érotisme. Lire aussi: Eros d’Arabie
Et la première chose qu’on constate, ouvrant l’essai de
Leïla Slimani et se plongeant dans les témoignages, c’est qu’en matière
de sexualité, les femmes marocaines n’ont rien à apprendre, non plus,
des Occidentales. Elles partagent leurs désirs, leurs secrets, leurs
pratiques. En revanche, elles le font à leurs risques et périls, dans
une société qui leur met systématiquement les bâtons dans les roues et
se voile la face devant les souffrances engendrées, même si, la soif de
débat est immense, notamment parmi les jeunes. Faty Badi, animatrice de
l’émission On t’écoute, en 2012, où, accompagnée d’un
sexologue, elle répondait à des auditeurs passionnés, fait ce constat:
«La société est très prude, conservatrice, et en même temps complètement
obsédée par le sexe et par la performance. Les gens souffrent d’un
véritable dédoublement».
Ce que Zhor, célibataire de 28 ans a raconté à Leïla
Slimani, est particulièrement frappant: «Le hasard a voulu que ma
première fois soit un viol, par trois hommes, quand j’avais 15 ans»,
lance-t-elle. Elle n’ose pas, alors, en parler à ses parents très
conservateurs, respectueux des traditions et des lois d’un pays où,
notamment, on peut contraindre une femme à épouser son violeur, et ainsi
le dédouaner. Zhor qui a conquis vaillamment sa liberté de femme, et
goûte même la provocation, racontant crûment sa vie et ses problèmes:
«Ce qui me fait chier, c’est qu’il y a des chapitres entiers dans le
Code pénal sur la moralité et que tous concernent les femmes.» Elle paie
cher son franc-parler et sa liberté sexuelle: «Je veux absolument
quitter ce pays. J’en ai marre de pisser contre le vent.»
Autre témoignage émouvant, celui de la nounou de Leïla
Slimani, une femme simple à qui la romancière prête un attachement fort à
la tradition. Et pourtant, «c’est la misère pour les femmes», lui
confie cette dernière, qui se garde de juger le comportement de celles
qu’elle connaît: «Dans le quartier, tu sais, il y a cette fille qui a le
sida. Elle l’a caché pendant longtemps, mais finalement ça s’est su. Le
type qui lui avait collé ça l’a laissé tomber et il a disparu.» Et la
nounou de conclure: «Tout ça, me dit-elle, ça ne sert pas la cause de
l’islam. Ça ne sert qu’une seule cause: celle des hommes.»
Epée de Damoclès
«Les
femmes vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. N’importe
qui peut dire n’importe quoi au nom de la religion. Dès qu’on veut
justifier le fait de vous dominer, on vous assène cette phrase: «C’est
le Coran qui le dit», explique Asma Lamrabet, chercheuse en théologie et
membre d’une institution religieuse très respectée au Maroc. Ses
constats balaient nombre d’idées reçues: «Sur cette question de la
sexualité, le Coran est très silencieux. Par exemple, je n’ai absolument
rien trouvé sur la virginité, même dans les dires du Prophète. Lui-même
avait une sexualité plutôt libérée. L’obsession de la virginité, qui
est au cœur de nos sociétés, est d’abord un trait profondément
méditerranéen». «La misogynie, continue-t-elle, est inhérente à
l’humanité. Elle n’est pas spécifique à l’islam, loin de là. Je m’étonne
d’ailleurs qu’on ait encore ce type de lecture anthropologique.» Et de
poser la question du modèle qu’il faudrait mettre en avant pour libérer
les sociétés arabes? «Je me méfie, note-t-elle, en référence au modèle
occidental, des hégémonies ou des modèles qu’on se contenterait de
calquer. Je crois qu’on a quelque chose à inventer.»
Symbole menacé
Les
hommes ne sont pas absents du livre de Leïla Slimani, qui montre bien
au travers des témoignages, qu’ils sont, eux aussi, enfermés dans un
système pervers, même s’ils en tirent plus de profit que les femmes: «Le
sentiment de subir la modernité et la mondialisation renforce la
volonté des hommes de maintenir vivace le patriarcat, symbole d’une
identité menacée. L’espace sexuel devient le seul espace où l’homme peut
exercer sa domination», constate Leïla Slimani.
La romancière
tire de son exploration une conclusion qui ne vaut pas que pour le
Maroc: la misère sexuelle est politique et sociale. «S’il y a une chose,
en tout cas, que ces témoignages ont confirmée, c’est le fait que la
«misère sexuelle» n’est pas seulement due à la domination de certaines
valeurs morales ou au poids de la religion. Elle a des origines et des
incidences politiques, économiques et sociales qui nous sont apparues
évidentes. La misère sexuelle des masses touche particulièrement les
femmes, les jeunes et les pauvres.»
Leïla Slimani, Sexe et Mensonges, La Vie sexuelle au Maroc, Les Arènes, 190 p.
Leïla Slimani et Laetita Coryn, Paroles d’honneur, Les Arènes BD, 107 p.
Elle
a attendu longtemps pour s’écouter. Maintenant, elle se rattrape. Et
«pour jouir», elle dit: «Je me suis toujours masturbée pendant l’acte
amoureux»
Expliquer vraiment, dans le détail, ce qui
plaît, déplaît, allume le désir ou éteint le feu: tel est l’objet de
notre série d’été cette semaine. Cinq Romandes de 17 à 67 ans se sont
prêtées au jeu du dévoilement, en évoquant leur vie amoureuse et leur
sexualité. Episodes précédents:
La rencontre a lieu à Genève, devant un thé glacé
salvateur. Sous une allure effacée, Barbara, enseignante au secondaire, a
du tempérament. Et, surtout, les idées très claires. Elle se souvient
de tout. De la vision que ses parents avaient de la sexualité, de sa
découverte de l’écrivaine libertaire Anaïs Nin,
de sa première fois, à 18 ans avec un contemporain étonnamment doué, de
sa vie de femme mariée plutôt maussade et des ressentis, au lit, depuis
que, divorcée, elle vit sa vie.
Des heures de cunnilingus
Aujourd’hui, elle sort avec Jean-Paul, qu’elle a rencontré sur
Internet. «Un pro du cunnilingus. Il peut faire ça durant des heures et
me maintenir dans un état inouï de plaisir.» Barbara, bientôt 50 ans,
deux enfants adolescents, a un métier prenant. «J’ai passé des années à
ne pas être à l’écoute de moi-même, incapable de dire ce dont j’avais
envie ou besoin. Maintenant, je me rattrape!»
Un visage fin et typé, un corps sensuel, doux. Et surtout un regard
malin. Barbara aime rire et ce trait l’a souvent sauvée de situations
compliquées. Son mariage a été mouvementé, mais l’amour de la
littérature et le dialogue avec ses enfants l’ont sauvée. Et le sexe
dans tout ça? «Je l’ai toujours associé au plaisir, même quand ce
n’était pas une réussite. Je n’ai jamais pris la sexualité en grippe.»
On l’imagine, à voir comment la gourmande détaille les bons traitements
de son amant du moment. «Il a un petit pénis, donc la pénétration ne me
donne aucune satisfaction, à part peut-être quand il me prend en
levrette. En revanche, il adore me lécher et ça, c’est l’extase absolue!
Une découverte!»
Orgasmes simultanés
De toute manière, Barbara n’a jamais joui dans les profondeurs. «Je
me suis toujours masturbée pendant l’acte amoureux, sinon, je n’ai
aucune sensation.» Elle affectionne la position dite d’Andromaque,
lorsque la femme est à califourchon sur son partenaire couché sur le
dos. «C’est comme cela que j’ai eu parfois des orgasmes simultanés.
C’était avec Andres, un compagnon qui pouvait attendre dix à vingt
minutes avant de jouir. Au début, il faisait l’effort et c’était très
fort. Ensuite, il a davantage pensé à lui. Moi je ne viens pas vite,
j’ai besoin de temps. Vingt, trente minutes, une heure parfois.»
Barbara aime-t-elle les mots pendant l’amour? «Je ne dis rien, ou pas
grand-chose. Mon mari, oui, il me disait que j’étais bonne. Andres
était totalement muet et quand il souhaitait que je ralentisse, il
faisait des bruits avec la bouche, comme un maître équestre, c’était
assez horrible. J’ai fini par détester ça! Jean-Paul, lui, parle
énormément. Il me célèbre. Il adore tout de moi. La forme de mon sexe,
mon odeur, mes réactions. Souvent, durant la journée, il m’envoie des
textos à ce sujet. Il est obnubilé par mon vagin, et ça ne me déplaît
pas!»
Les sex-toys? Horrible!
Et les sex-toys, y a-t-elle recours? «Non, je trouve ça affreux,
c’est horrible, ces corps étrangers en plastique! C’est comme la
sodomie, je n’adore pas. Je peux le faire, si je suis dans
l’éblouissement d’une rencontre, un peu allumée, mais sinon, j’ai mal.
Par contre, j’aime bien qu’on m’attache les mains et recevoir des
fessées.»
Un ange passe. Retour dans les jeunes années de Barbara. Quelle était
la vision de la sexualité dans sa famille? «Le sujet était un peu
tabou. J’ai toujours entendu ma mère dire que c’était dangereux de se
donner à un garçon, qu’il pourrait en profiter. Il faut dire qu’elle a
été jurée dans le procès des viols de Pré-Naville,
une agression dans un squat qui avait fait grand bruit à Genève dans
les années 80. Comme elle me racontait tout quand elle rentrait, j’ai
été un peu traumatisée. Quand j’étais ado, elle m’a avoué son
insatisfaction chronique au lit. Mon père a toujours trouvé la sexualité
dégoûtante, au point que je le soupçonne d’être un homosexuel refoulé.
Heureusement, ma sœur, plus âgée, avait tout Anaïs Nin dans sa
bibliothèque. J’ai lu ses écrits à 12-13 ans et j’ai trouvé ça
totalement jouissif. C’est là que j’ai commencé à me masturber.»
Situations de domination
Barbara réfléchit. «En fait, j’aime quand l’homme est généreux,
passionné. Quand je suis avec des partenaires distraits ou peu curieux,
je me lasse très vite.» Et elle-même, se considère-t-elle comme
généreuse et passionnée? «Oui et non. Je peux faire une fellation, si le
pénis de mon amant ne me dégoûte pas, mais je ne suis pas prête à me
mettre en quatre pour satisfaire mon partenaire.» La faute peut-être à
Gabriel, son premier amoureux, étonnamment inventif pour son âge. «Nous
avions 18 ans tous les deux, nous sommes restés huit ans ensemble, avec
une pause au milieu. C’était aussi la première fois pour lui. En fait,
il y a eu plusieurs premières fois, car j’avais peur d’avoir mal.
Ensuite, c’était incroyable sur le plan sexuel! On avait la même soif
d’exploration. On a beaucoup regardé des films pornos et on a tout
essayé. De la course de cache-cache dans l’appartement à des situations
de domination, et, évidemment toutes les caresses et positions.»
Le machisme des jeunes garçons, un choc
A bientôt 50 ans, Barbara n’a jamais été aussi gourmande et exigeante
dans le développement du jardin privé. Par contre, en tant
qu’enseignante, elle est choquée par le retour massif du machisme chez
les jeunes garçons qui, dit-elle, «ont une vision faussée de la femme».
Et attristée aussi de voir à quel point les jeunes filles acceptent
facilement ce retour en arrière. «La sexualité doit être et rester une
libération. Pour la femme comme pour l’homme. J’essaie de transmettre ce
principe à ma fille et mon garçon.» https://www.letemps.ch/societe/2017/08/09/barbara-50-ans-jouissance-sexuelle-retrouvee
Une personne sur deux souffrirait
de difficultés sexuelles au cours de sa vie. La médecine sexuelle, soit
la branche de la médecine qui concerne la sexualité humaine et ses
troubles, a pour objectif d’améliorer la santé sexuelle des patients.
Mais de nombreuses personnes hésitent avant de consulter un spécialiste.
Tour d’horizon d’une discipline encore soumise à de nombreux préjugés.
La médecine sexuelle
concerne une grande diversité d’aspects liés à la sexualité: la fonction
sexuelle, l’expérience et le comportement sexuels, les questions liées à
l’identité sexuelle, ou encore les traumatismes sexuels et leurs
conséquences. Elle joue également un rôle de prévention générale, car la
consultation chez un spécialiste est aussi l’occasion de faire un bilan
de santé complet. Elle se base sur trois principes fondamentaux.
Premièrement, elle tient toujours compte de la dimension individuelle et
du couple et utilise les connaissances et la méthodologie des sciences
médicales, psychologiques et sociales. Le spécialiste va donc
s’intéresser à la fois au problème médical, aux éventuels problèmes
psychologiques et aux conditions sociales et culturelles du patient.
Deuxièmement, elle applique strictement les connaissances issues de
recherches scientifiques rigoureuses et actuelles pour le diagnostic et
le traitement des troubles sexuels. Finalement, le spécialiste qui la
pratique propose uniquement des traitements à l’efficacité
scientifiquement prouvée.
Du généraliste au spécialiste
C’est
en général d’abord au médecin de famille ou au gynécologue que l’on
peut s’adresser en cas de trouble sexuel. Celui-ci pourra établir si la
personne qui consulte souffre d’un problème physique et, le cas échéant,
la soigner ou l’envoyer chez le spécialiste approprié pour effectuer
d’autres examens et traitements.
Encore faut-il que le médecin
soit apte à discuter et à prendre en charge ce genre de problème. En
effet, un certain nombre de praticiens ont eux-mêmes encore beaucoup de
difficultés à parler de sexualité et à se rendre compte qu’ils portent
un jugement sur leurs patients à travers leur propre vécu, pensées et
croyances en la matière. De plus, ils sont nombreux à ne pas être formés
à la prise en charge spécifique des dysfonctions sexuelles, ni à être
conscients de leur impact possible sur la santé.
Trop souvent
encore, lors d’un bilan de santé général, la question de la sexualité
n’est ainsi même pas évoquée par le médecin, ni d’ailleurs par les
patients. On peut donc passer à côté de troubles sexuels, alors qu’un
check-up devrait justement être l’occasion de les dépister et d’en
parler enfin. Lorsqu’on ressent un malaise, voire un jugement de la part
de son médecin traitant, il est donc recommandé de s’adresser à un
spécialiste en médecine sexuelle.
Bien choisir son sexologue
Lorsqu’on
consulte un spécialiste en sexologie, il faut dans tous les cas se
sentir à l’aise, écouté et compris (et non jugé). Le sexologue est censé
explorer le trouble sexuel et la manière dont le patient le vit en
étant totalement à l’aise pour parler de la sexualité sous tous ses
aspects. Il doit également tenter de comprendre la personne dans son
ensemble, avec son vécu, son histoire, sa culture. Le thérapeute doit
permettre à la personne qui consulte de surmonter sa gêne, parler
librement et exprimer ses craintes, sa honte ou sa culpabilité sans être
jugé. Le sexologue travaille en interaction et partenariat avec son
patient pour décider de la prise en charge appropriée, sans essayer de
lui imposer un traitement. Il veille aussi à fixer des objectifs
réalistes, car il serait vain, par exemple, d’espérer qu’une femme ou un
homme n’ayant jamais eu grand intérêt pour le sexe devienne
sexuellement très actif. Par contre, quelques changements de
comportement peuvent parfois suffire à apporter d’avantage d’érotisme et
permettre au couple une sexualité satisfaisante. Si ces critères ne
semblent pas être respectés, ou si l’on se sent jugé, il est sans doute
préférable de consulter un autre spécialiste.
Gare aux charlatans
Le titre de sexologue n’étant pas encore complètement protégé, il est essentiel de savoir à qui on va s’adresser.
Les
médecins sexologues sont titulaires d’un diplôme en médecine, avec une
formation en sexologie/médecine sexuelle obtenue après des études
supplémentaires spécifiques. Certains ne pratiquent que la sexologie,
d’autres l’exercent de pair avec une autre spécialité. A noter que seuls
les médecins sont autorisés à examiner les patients, à prescrire des
examens complémentaires et des médicaments.
Les sexologues
psychologues ou psychothérapeutes, qui ont également une formation
spécifique en sexologie, se qualifient de «sexothérapeutes» ou de
«sexologues cliniciens». Ils sont orientés vers les problèmes d’ordre
psychologique et relationnel. N’étant pas médecins, ils n’ont pas le
droit d’examiner la personne ou de lui prescrire des examens et des
médicaments, mais ils disposent des connaissances nécessaires pour
savoir quand il faut l’envoyer chez un médecin. Pour s’assurer d’avoir
affaire à un vrai spécialiste, il faut s’informer sur la formation du
sexothérapeute et si celle-ci a été prodiguée par un organisme sérieux
et reconnu.
D’autres professionnels formés en sexologie
travaillent souvent dans des domaines spécifiques (par exemple en
psychomotricité, en physiothérapie du plancher pelvien, en hypnose,
etc.). Ils sont formés également en sexologie et peuvent mettre à
disposition leurs compétences dans le cas de certaines problématiques
sexuelles.
Hélas, les personnes non qualifiées qui s’intitulent
elles-mêmes sexologues sont nombreuses, surtout sur internet. De
multiples sites proposent des consultations et méthodes de traitement
des troubles sexuels plus ou moins douteuses, sans bases scientifiques.
Ces personnes non qualifiées profitent de l’absence ou de l’insuffisance
de réglementation de la profession et effectuent des consultations hors
de tout contrôle officiel. Ils peuvent parfois proposer des traitements
farfelus, inefficaces, voire dangereux par simple appât du gain, ou,
pire encore, pour en retirer des avantages sexuels. Or, une thérapie
sexologique n’implique en aucun cas des rapports sexuels ou des contacts
d’ordre sexuel avec le thérapeute ou une tierce personne autre que le
partenaire du patient (et jamais en présence du thérapeute).
De manière générale, le patient doit se sentir à l’aise avec les pratiques qu’on lui propose. A défaut, il faut les refuser.
Sylvie Logean
Publié vendredi 23 juin 2017 à 20:49,
modifié samedi 24 juin 2017 à 10:12.
Anatomie
La lente réhabilitation du clitoris
Pour
la première fois, l’anatomie complète du clitoris a été correctement
représentée dans un manuel scolaire français des sciences de la vie.
Histoire d’un organe aussi adulé que malmené
Longtemps, il a été réduit à un point insignifiant
sur les planches anatomiques. Une tête d’épingle située à la jonction
des petites lèvres. Rien de plus. De telle sorte que de cet organe on ne
connaît souvent que la pointe de l’iceberg.
Depuis 1998, date de
sa très récente première description complète, on sait que le clitoris,
qui partage la même origine embryonnaire que le pénis, ne se limite pas à
un petit gland surmonté d’un capuchon, sa principale partie visible.
Composé d’une paire de corps caverneux et de deux bulbes, qui forment
une double arche entourant partiellement le vagin et l’urètre, il
mesure, en réalité, une dizaine de centimètres. Erectile, mais aussi
mobile, il se déplace quand le périnée se contracte. Et, contrairement
au vagin, il est gorgé d’une myriade de terminaisons nerveuses: 7000 à
8000 environ, soit bien plus que le sexe masculin.
Une absence pas sans conséquence
Malgré
ces découvertes, il aura fallu attendre le printemps de cette année
pour que, pour la première fois, en France, un manuel des sciences de la
vie et de la terre (sur huit disponibles en librairie), publié aux
Editions Magnard, ose donner une représentation exacte du clitoris. Une
absence qui n’est pas sans conséquences. Selon un rapport sur
l’éducation sexuelle remis en juin 2016 par le Haut Conseil à l’égalité
français, un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu’elles en
possèdent un, et 83% ignorent son unique fonction érogène.
«En
général, il y a une méconnaissance très importante autour de cet organe.
Tout le monde sait ce que c’est, mais peu imaginent sa réelle
configuration anatomique, confirme Francesco Bianchi-Demicheli, médecin
chargé de la Consultation de gynécologie psychosomatique et médecine
sexuelle aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Du moment que l’on
montre la structure des organes génitaux, mais que l’on n’illustre pas
le clitoris, on réalise une opération qui est de l’ordre de la censure.
C’est un manque qu’il faudrait vraiment corriger.»
Cette omission se retrouve jusque sur les bancs des
facultés. «Les étudiants et futurs professionnels de la santé sont peu
exposés à l’anatomie exacte du clitoris, constate la gynécologue Jasmine
Abdulcadir, qui a mis en place en 2010 aux HUG une consultation
spécialisée sur les mutilations génitales féminines. Il n’est représenté
souvent que comme un petit point. Alors qu’il est important, notamment
lors d’opérations chirurgicales, de bien connaître la physiologie du
clitoris, sa vascularisation et son innervation par exemple.»
De la luette au plaisir
Comment
donc expliquer ce silence systématique? Absent des manuels scolaires,
mais aussi largement des recherches médicales actuelles, le clitoris
n’en n’était pas moins connu depuis l’Antiquité. Hippocrate, qui le
nommait «le serviteur qui invite les hôtes», considérait que sa
stimulation augmentait la fertilité.
«Les anatomistes et
chirurgiens de la fin du Moyen Age n’ignoraient pas non plus son
existence, explique Dominique Brancher, professeure associée à
l’Université de Bâle dans la chaire de littérature ancienne. Mais on lui
attribuait alors un rôle identique à celui de la luette dans l’acte de
respiration, c’est-à-dire de tempérer l’air qui pénètre dans le corps,
ou encore celui de guider le passage de l’urine.»
Puis vint Colombo. A l’instar de son homonyme qui se targua
d’avoir révélé au monde l’Amérique, Realdo Colombo, anatomiste du
XVIe siècle, fit fi des descriptions prédécentes pour revendiquer la
découverte du clitoris, qu’il baptisa amor veneris dans son ouvrage, De re anatomica libri, paru en 1560 à Venise.
«Par l’observation et le toucher, par l’expérience vécue, Realdo
Colombo dévoile une relation qui n’existait pas jusqu’alors entre le
désir sexuel et le clitoris, ajoute Dominique Brancher. En le blasonnant
de toute une série de synonymes, comme «douceur de l’amour» ou
«frénésie de Vénus», il est le premier à mettre en évidence le lien
entre une sensibilité particulière du corps féminin et la présence de
cet organe.»
De multiples controverses
Les propos de
Colombo ne manquent pas de susciter des controverses. Gabriel Fallope,
anatomiste et chirurgien italien, ne tarde pas à affirmer qu’il est le
véritable découvreur de l’organe. Si la paternité de ce «pénis féminin»
ne peut lui être formellement attribuée, le nom qu’il lui donne,
Cleitoris, fera, lui, florès. Cependant, si Fallope souligne les
ressemblances entre le corps du clitoris et celui de la verge dans ses Observationes anatomicae, il omet toutefois d’évoquer ses fonctions érogènes.
D’autres
encore sont plus critiques. André Vésale, considéré par beaucoup comme
le plus grand anatomiste de l’histoire de la médecine, réfute les deux
auteurs, considérant le clitoris comme une malformation propre à
l’hermaphrodisme. Le chirurgien français Ambroise Paré, quant à lui, y
voit une partie obscène et dangereuse de l’anatomie, la qualifiant de
partie honteuse.
Quand tout bascule
Devenu siège évident
du plaisir, le clitoris n’en est pas pour autant condamné par l’Eglise
de la Renaissance. «Jusqu’à environ 1830, on pensait que la fécondation
était possible par une double semence, précise Francesco
Bianchi-Demicheli. On parlait du frisson à l’époque, pour ne pas
utiliser le terme plaisir, mais on l’acceptait car on pensait que cela
était nécessaire pour que la femme tombe enceinte. Lorsque l’on a
découvert que l’ovulation était spontanée, ce plaisir est devenu
superflu, inutile, voire stigmatisé. C’est sans doute l’une des raisons
qui explique pourquoi les planches anatomiques sont toujours
incomplètes en 2017.»
C’est en effet au tournant du XIXe siècle
que tout bascule. Le clitoris, qui perd sa fonction utile à la
procréation, devient tabou sous la pression morale du protestantisme.
Certains médecins préconisent l’excision pour traiter l’épilepsie, la
catalepsie ou la nymphomanie. La pratique est largement répandue en
Allemagne pour lutter contre l’onanisme, la masturbation étant alors
considérée comme l’une des causes principales de l’hystérie féminine.
Sigmund Freud passe également par-là, lui qui, vers 1930, dénonce le
plaisir clitoridien comme le fruit d’une névrose propre aux femmes
immatures et déviantes.
Lente réhabilitation
Disparu des
dictionnaires, il faudra attendre la fin des années 1970 pour que le
clitoris commence sa lente réhabilitation. «Il y a depuis quelques
années une attention croissante autour de cet organe, notamment dans le
milieu scientifique et médical», se réjouit Jasmine Abdulcadir,
gynécologue aux HUG. Grâce à l’usage de l’imagerie médicale, des recherches
ont permis, ces dernières années, de mieux comprendre le fonctionnement
du clitoris et notamment ses relations anatomiques avec la paroi
antérieure du vagin. De quoi remettre en question l’opposition classique
entre orgasme vaginal et clitoridien.
Des initiatives pour démocratiser le clitoris fleurissent
également par ailleurs. Comme ce modèle à taille réelle imprimable
gratuitement en 3 dimensions, ou encore le court-métrage d’animation
plusieurs fois primé de la Québécoise Lori Malépart-Traversy, sobrement
intitulé «Le clitoris», et déjà visionné plus d’un million de fois.
Publié lundi 19 juin 2017 à 18:51,
modifié lundi 19 juin 2017 à 18:51.
Sexualité
La
génération Y veut faire du vagin un organe sans tabou. Le sexe féminin
est ainsi devenu l’étendard de la nouvelle lutte féministe. Avec humour
«Nous devons toutes apprendre à connaître notre
vagin», clame une féministe d’obédience New Age à un parterre de mères
au foyer dans L’Ordre divin, le film multi-primé de Petra Volpe
qui retrace les débuts de l’émancipation féminine et la lutte pour le
droit de vote dans l’Appenzell des années 70. Chuchotements outrés dans
l’assistance. Une participante parle de «blasphème». Peu d’entre elles
ont osé aller voir «là-bas», comprenez sous leurs jupes…
Bond spatio-temporel avec la série Girls,
de la réalisatrice, actrice et féministe Lena Dunham, soit l’épopée
humoristico-existentielle de quatre vingtenaires d’aujourd’hui, à
Brooklyn. Dans un épisode de la saison 6, diffusé en avril, la
comédienne fait prendre un bain de soleil à son vagin: un «secret de
beauté» pour «rayonner de l’intérieur», dixit l’héroïne. Sans hésiter,
elle se filme sur un balcon, en plan large, pubis sous l’astre au
zénith. Sa pilosité vaut même une réplique de son personnage, un peu
plus tard, à un amant qui s’étonne de son triangle fourni: «Pour
information, c’est ce à quoi ressemblent les femmes adultes quand elles
utilisent leurs poils pubiens de la manière dont le Seigneur l’a voulu.
C’est-à-dire pour protéger leur vagin. Merci d’avoir évoqué le sujet.»
Courbet censuré
Après
des siècles de tabou, les femmes de la génération Y partent en croisade
pour briser celui du simple mot vagin («l’œil de Dieu», selon la
féministe New Age de L’Ordre divin), et assumer fièrement leur
vérité anatomique. Il faut dire qu’au XXIe siècle, l’intimité féminine
reste encore sulfureuse pour certains. En 2011, Facebook avait ainsi
censuré le compte d’un respectable professeur, parce qu’il avait posté L’Origine du monde,
le célèbre tableau de Gustave Courbet, dans le seul but de signaler la
diffusion d’un documentaire dédié à cette œuvre sur la chaîne Arte. Il
avait porté l’affaire en justice…
En 2016, Amazon censurait à son
tour la reproduction de la toile sur la couverture du livre de
l’historien Thierry Savatier, un ouvrage également dédié à l’art du
peintre français. Contre ces dernières scories de diabolisation du sexe
féminin, les néoféministes opposent un sexpowerment (contraction de sexualité et de empowerment:
acquérir du pouvoir) décomplexé. A l’occasion de la journée du
préservatif féminin, en 2016, l’artiste anglaise Emma Crews avait ainsi
réalisé un vagin géant, 100% réaliste, à base d’emballages de
préservatifs, et l’avait exposé sur un campus universitaire français,
dans le but d’informer sur les violences sexuelles telles que
l’excision. Le compte Instagram Club Clitoris de l’artiste texane
Meredith Grace White, 137 000 abonnés, présente également le sexe
féminin sous sa multitude de formes, au travers de dessins, T-shirts et
tatouages, pour «encourager chacun à célébrer les vagins, les vulves et
les lèvres, les poils pubiens, les règles, la confiance sexuelle,
l’amour de soi», peut-on lire sur la page d’accueil.
Sur les réseaux sociaux, les hashtags «Vmagic» (vagin
magique), «vulva», «viginaart» (art du vagin), et autres slogans 2.0
dédiés à la représentation positive de la zone intime fleurissent
également.
Le sexe qui parle
En 1748, Denis Diderot publiait sous le manteau Les Bijoux indiscrets,
un conte libertin dans lequel un sultan se voit offrir une bague
magique qu’il suffit de tourner vers les femmes pour faire parler leur
sexe. A leur corps défendant. Les organes féminins s’y expriment avec
une voix d’homme; ils racontent qu’ils sont «parfumés», «mal servis»,
«ennuyés»… Pire, ils semblent prêts à toutes les roueries, désespérant
le héros de jamais leur faire confiance ou satisfaire leur avidité. Deux
siècles et demi plus tard, en 1996, Eve Ensler préfère recueillir des
vrais témoignages de femmes pour aborder la dimension la plus intime de
leur sexualité. Sa pièce, Les Monologues du vagin, est traduite
en 46 langues et toujours jouée. «La sexualité féminine a longtemps été
niée. On est passé d’une représentation honteuse, sale, immature, basée
sur une méconnaissance totale, à une visibilisation positive, constate
Caroline Dayer, experte des questions de discrimination et de violence,
de genre et d’égalité à l’Université de Genève. Dès les années 70, les
féministes ont commencé à utiliser un triangle fait avec les mains comme
sigle, et à lancer des ateliers pour découvrir son corps. Aujourd’hui,
la nouveauté est que l’on montre le vagin et le clitoris dans toute leur
diversité, sur une multitude de supports. Avec, souvent, une manière
ludique et créative d’en parler.»
Car plus question de représenter
le sexe féminin au travers de fruits, fleurs, pistils, ou de montrer
des règles bleues comme dans les pubs pudibondes pour tampons
hygiéniques. Le combat passe à présent par la présentation d’images
authentiques. Les plus frondeuses peuvent même s’acheter en ligne moult tote bags
(sacs en tissu) avec dessins de vagins imprimés ou messages
politico-humoristiques: «I love my vagina», «Awesome vagina»,
«vagitarian»…
Le Wikipedia du vagin
Chez les humoristes
aussi, évoquer son vagin devient un passage obligé. Comme pour
l’Américaine Amy Schumer, qui l’évoque crûment dans tous ses spectacles,
films ou dès qu’on lui tend un micro. Son ironie rentre-dedans en
froisse certains, mais après tout, les hommes font bien des blagues
paillardes depuis des siècles. Les comédiennes françaises Maud
Bettina-Marie et Juliette Tresanini ont également monté une chaîne
YouTube entièrement dédiée à l’intimité: Parlons peu, parlons cul.
Et leurs vidéos décomplexantes («Règles et tabous», «Le consentement
mutuel», «Le papillomavirus», «Masturbation féminine»…) deviennent une
mine d’or pour les adolescentes n’osant pas aborder les questions
intimes avec leurs mères.
Une enseignante américaine a également
lancé Gynopedia, une plateforme collaborative façon Wikipédia du vagin,
où chacun(e) peut trouver des réponses et adresses utiles un peu partout
dans le monde. «La sexualité féminine est, hélas, encore victime de
dénigrement. Entre les stéréotypes de la frigide ou de la putain, il
n’est pas toujours facile de naviguer pour les femmes, observe Caroline
Dayer. Cette nouvelle affirmation positive et collective est une façon
de s’émanciper du sexisme.» Freud prétendait que les femmes souffrent
d’un complexe de castration à l’égard de leur sexe. Mais ça, c’était
avant les sacs à main «vagina warrior»… https://www.letemps.ch/societe/2017/06/19/femmes-sexe-un-fierte
La star américaine Jane Fonda a confié avoir été "violée" et
"sexuellement abusée" dans son enfance, dans un entretien avec le
magazine britannique The Edit.
"J'en ai des choses à dire sur les effets du patriarcat; on m'a
violée, on a sexuellement abusé de moi enfant et on m'a virée pour ne
pas avoir voulu coucher avec mon patron, et j'ai toujours pensé que
c'était ma faute", explique l'actrice de 79 ans, deux fois oscarisée.
"Je connais des filles qui ont été violées sans qu'elles pensent que
c'était du viol", ajoute-t-elle dans cet entretien publié jeudi, dans
The Edit, une publication de la plateforme de vente en ligne
Net-à-Porter.
"Elles se disent : 'c'est certainement parce que j'ai dit non de la
mauvaise façon'", poursuit Jane Fonda. "Une des choses que le mouvement
des femmes nous a apprises, c'est que [le viol et les autres agressions]
ne sont pas de notre faute", dit la "prêtresse de l'aérobic",
interrogée par l'actrice américaine Brie Larson.
Connue pour ses engagements féministes et pacifistes, la
septuagénaire, fille de l'acteur Henry Fonda, s'est lancée dans le
cinéma au début des années 1960 et demeure une des principales figures
contestataires des Etats-Unis des années 1960 et 1970. http://www.lalibre.be/lifestyle/people/jane-fonda-confie-avoir-ete-violee-et-abusee-58b97b14cd704dd7c0b5f8d7
Troubles érectiles, baisse de libido : quatre hommes sur cinq n'arrivent pas à se confier sur leurs problèmes intimes
Psycho et bien-être
On le voit dans notre entourage, on le ressent dans nos couples ou avec
nos amis : les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant les
émotions et les sujets perso. Autant la majorité des femmes n'aura pas
de problème à discuter de libido, de douleurs menstruelles, de problèmes
de couple avec leurs amis, autant la majorité des hommes ne parvient
pas à dépasser une sorte de "pudeur" qui les empêche de se confier.
Une enquête* menée par la marque Tena Men (spécialisée dans
les protections contre l'incontinence) dresse un portrait intéressant
des hommes face à leurs émotions, face à leurs ami(e)s.
Les hommes entre eux Entre eux, les hommes
préfèrent parler de l’actualité et du sport que de leur relation ou de
sexe. Quatre hommes sur cinq ne parlent pas de tout avec leurs amis. Les
troubles érectiles (69 %), les fuites urinaires (63 %) et la baisse de
la libido (54 %) semblent être les trois principaux sujets dont les
hommes ne parlent jamais avec leurs amis. Les hommes préfèrent ne pas
parler de ces petits désagréments parce que, comme ils le disent, il
s’agit de sujets qu’ils considèrent relever de la “sphère privée” (59
%), que cela les gêne (18 %) ou qu’ils ont peur que cela ne soit répété
(16 %).
Les hommes parlent plus facilement du côté léger de la vie
que des sujets compliqués ou personnels dont parlent beaucoup plus les
femmes. Les rides, la perte des cheveux et une éventuelle mid-life
crisis, tout cela ne les effraie pas. Mais il faut tout de même dire que
neuf hommes sur dix aimeraient changer quelque chose, surtout leur
poids (52 %) ou leur condition physique (46 %).
Voici ce qui, de l’avis des hommes rend leur vie plus dure que celle des femmes
1. La difficulté à exprimer leurs émotions
2. Le fait que les femmes leur compliquent inutilement la vie
3. Le fait que leur libido n’est pas toujours satisfaite
4. Le fait que les hommes doivent travailler plus dur que les femmes
5. Le sentiment d’être responsable de leur famille qui pèse lourd sur leurs épaules Besoin de plus de temps pour soi
Les hommes traversent la vie à vitesse grand V, mais préféreraient
pouvoir prendre plus de temps pour l’apprécier. 42 % des interrogés
considèrent le fait d’être plus dans "l’instant présent” comme un point
d’amélioration. Si les hommes avaient plus de temps libre, ils
partiraient plus souvent en vacances (46 %), ils prendraient plus de
temps pour eux-mêmes (41 %), ils consacreraient plus de temps à leurs
enfants et à leur famille (35 %) et ils aimeraient faire plus de sport
(28 %). Ils aimeraient aussi être plus patients et plus ouverts (31 %
pour les deux sujets).
Un médecin ? Seulement si c’est vraiment nécessaire !
Malgré leurs petits désagréments physiques, les hommes se sentent en
forme physiquement. 33 % s’estiment même plus en forme que la norme pour
leur âge. Les hommes ne se tracassent pas trop non plus de leur look,
mais par contre, oui, ils sont préoccupés par le déclin de leur santé.
Et cela leur fait même un peu peur, car ils ont plutôt tendance à
reporter le plus longtemps possible leurs visites chez le médecin. Un
grand nombre des interrogés (39 %) choisissent même de carrément ignorer
le plus longtemps possible leurs désagréments physiques, p. ex. les
troubles érectiles ou les fuites urinaires dans l’espoir qu’ils
disparaîtront spontanément.
Les auteurs
Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 6 ans une émission
consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de
la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur
les traitements et les moyens d’y accéder.
24 janvier 2013 - 12h54
L’éveil du plaisir vaginal de la femme
Catherine,
vous allez nous parler du plaisir féminin, et je pense que ça va
beaucoup intéresser les hommes qui ont souvent du mal à comprendre
comment elles fonctionnent… Catherine : Oui, et je dirais même que les femmes aussi ont parfois du mal à comprendre comment elles fonctionnent elles-mêmes.
Claire :
Alors, comment commence l’éveil du vagin au plaisir, et en quoi est-il
différent de l’éveil au plaisir du pénis ? Catherine : Le vagin est
un lieu caché et fermé en partie par l’hymen. Il n’a donc aucun contact
avec l’extérieur avant la première relation sexuelle. Le vagin d’une
petite fille ne vit aucune expérience sensorielles, et lors de sa
première fois, il est vierge.
Le pénis d’un petit garçon, au
contraire, connaît des tas d’aventures. Avant la naissance, il est déjà
au contact du liquide amniotique dans le ventre de sa mère. Après la
naissance, il est au contact de l’eau du bain, de la main de la
personne qui le lave, lui change les couches, au contact de ses
vêtements, et bien sûr, au contact de sa main, soit pour uriner, soit
simplement pour le plaisir, puisqu’il est à portée de la main !
Claire :
Ces zones sexuelles n’ont donc pas la même histoire chez l’homme et
chez la femme. Quelle différences cela va-t-il entraîner pour la
sexualité ? Catherine : C’est simple, lors du premier rapport
sexuel, un jeune homme connaît son pénis. Et son pénis a déjà vécu des
expériences. La première fois, la jeune fille, elle, ne connaît pas son
vagin. Et il est sensoriellement totalement innocent. Du coup, la
première fois, le garçon va avoir très facilement des sensations de
plaisir et un orgasme lors de la pénétration et des mouvements de
va-et-vient. La fille, elle est souvent déçue. Elle peut ressentir une
douleur lors de la déchirure de l’hymen, mais pas forcément, et puis
ensuite, elle se dit souvent : « mais je ne ressens rien ! C’est
pourtant de cela que l’on parle tant ! »
Et elle pense alors
qu’elle est anormale. « Je devrais avoir du plaisir »pense-t-elle… En
réalité, 95 % des femmes n’ont pas d’orgasme la première fois, même
s’il existe quelques chanceuses !
Claire : La première fois, elle ne ressent pas grand chose, mais ensuite ? Catherine : Ensuite,
il y a plusieurs possibilités. Soit elle pense qu’elle n’est pas
normale et souvent elle simule le plaisir. Elle pense que son
partenaire va être vexé ou va penser qu’elle a un problème si elle ne
montre pas de plaisir. C’est embêtant car elle ne va pas être dans une
vraie intimité avec l’autre et progresser vers le plaisir.
Soit
elle se dit : « Bon, je n’ai pas senti grand chose cette première fois,
mais quand même, ça m’a l’air intéressant. C’était seulement la
première fois, je vais voir comment ça se passe les prochaines fois… »
Et dans ce cas, elle accepte de partir de presque rien. Et elle a
raison. Son vagin n’a pas d’expérience, mais il est prêt à apprendre !
Il a tout ce qu’il faut pour éprouver du plaisir. Il a tout simplement
besoin d’apprentissage et d’expériences.
Claire : Comment se passe cet apprentissage du plaisir vaginal ?
Catherine : Cet apprentissage du plaisir vaginal se passe de plusieurs manières.
-
Tout d’abord, la sensorialité. La femme a intérêt à observer ce
qu’elle ressent dans son vagin. Est-ce de la chaleur ? Une pression ? Un
frottement ? Un chatouillis ? Une sorte de frisson, de démangeaison ?
Et où ? Sur l’avant, l’arrière, au fond, près de l’entrée ? C’est à
partir des sensations qu’elle observe de l’intérieur qu’elle va mieux se
connaître et intégrer ces sensations ce qui les encourage à se
transformer en plaisir. C’est comme s’il fallait que le plaisir se câble
entre le sexe et le cerveau. Donc déjà, s’auto-observer et apprécier
les sensations de plaisir, même minimes.
- Ensuite, il y a la
pratique sexuelle. La variété des mouvements de va-et-vient est
importante. C’est bien si le partenaire fait son possible pour l’aider à
éveiller son vagin au plaisir. Il peut par exemple faire :
- des mouvements très très lents parfois, parfois des mouvements rapides.
- parfois des mouvements très superficiels en ne pénétrant presque pas le vagin, parfois des mouvements profonds,
- Parfois des mouvements qui buttent sur une face du vagin pour
exercer des pressions, parfois des mouvements qui glissent bien dans
l’axe du vagin.
- Et puis, des caresses du vagin avec les doigts éventuellement.
Grâce à toutes ces variations, le vagin va s’érotiser comme on dit. Il va apprendre à apprécier le plaisir. Claire : Combien de temps faut-il pour arriver à obtenir vraiment du plaisir vaginal pour une femme qui débute sa vie sexuelle ?
Catherine :
C’est très variable et très injuste. Pour certaines femmes, en
quelques relations sexuelles, le plaisir est déjà très présent. Pour
d’autres, il faudra des semaines, des mois ou des années. Mais il faut
savoir que même si le plaisir vient assez vite, il reste toujours
d’autres plaisirs à explorer ! Et puis à long terme, on sait que seules
35 % des femmes environ ont des orgasmes vaginaux, même si les autres
ressentent aussi du plaisir.
Claire : Et quand le plaisir est long à venir, en attendant, il y a des femmes qui ont très peu de plaisir sexuel ? Catherine : Pas
forcément, car nous parlions seulement du vagin, mais le sexe féminin
comprend aussi le clitoris, les petites lèvres et toute la vulve qui
peuvent aussi être sources de plaisir ! On en parlera une autre fois !
La polyandrie
est répandue dans la grande majorité des espèces animales pratiquant la
reproduction sexuée, des insectes aux primates, en passant par les
grenouilles et même les oiseaux. (Corbis)
Des études suggèrent que la polyandrie, c’est-à-dire le fait
pour une femelle de se reproduire avec plusieurs mâles, est courante
dans la nature. De quoi bousculer notre perception de la répartition
des rôles entre les sexes
Au Japon, elle brise le tabou de la sexualité féminine
La plasticienne Megumi
Igarashi cherche à briser le tabou qui entoure la sexualité féminine au
Japon. Cela lui a valu de se faire arrêter deux fois. De passage à Hong
Kong, elle livre un récit haut en couleur de son combat
Megumi Igarashi n’était
encore qu’une enfant lorsqu’elle a découvert que certains mots avaient
un étrange pouvoir. «Mon père avait composé une petite chanson sur les
pénis et les vagins, mais lorsque je la chantais dans la rue, les gens
me regardaient d’un air horrifié, raconte l’artiste japonaise, assise
dans la galerie Woofer Ten, au cœur d’Hong Kong, où elle vient
d’inaugurer sa dernière exposition. J’ai réalisé qu’il y avait un tabou
autour de ces parties de notre anatomie.» Ce qui choquait surtout, ce
n’était pas le mot «chinko» (pénis en japonais), mais «manko» (vagin).
«Le
Japon est une société très patriarcale, très généreuse envers le désir
sexuel des hommes, note la plasticienne de 43 ans, qui en paraît 20 de
moins avec son ruban bleu dans les cheveux et sa robe jaune ornée de
girafes. Tous les kiosques vendent des dizaines de livres et de
magazines pornographiques.» Chaque année, des milliers de visiteurs se
rendent dans la ville de Kawasaki pour parader des sculptures géantes de
pénis lors d’un festival appelé Kanamara.
En revanche, une femme
n’est pas censée exprimer de désir sexuel. «La simple mention du mot
«vagin» à la télévision peut valoir au présentateur de se faire
licencier», fait remarquer Megumi Igarashi.
Moulages en plâtre de ses parties intimes
Auteur
de mangas sous le pseudonyme Rokudenashiko («fille bonne à rien»), elle
s’est longtemps accommodée de ces contradictions. Ce n’est qu’après
avoir subi une opération de chirurgie esthétique pour rendre son vagin
«plus conforme au désir masculin» qu’elle s’est mise à les questionner.
«Je me suis rendu compte à quel point j’avais intériorisé le discours
véhiculé par les hommes et utilisé contre les femmes comme outil
d’oppression», dit-elle, sans se départir du sourire qu’elle arbore en
permanence.
Elle décide alors de jouer avec ces codes, en
réalisant une série de moulages en plâtre de ses parties intimes,
qu’elle peint et orne de petits personnages pour composer des scènes.
Des soldats munis de fusil qui s’abritent dans la tranchée façonnée par
sa vulve. Des bonhommes en combinaison anti-radiation qui luttent contre
le flux d’eau contaminée sortant de son vagin, une référence à
Fukushima, «un autre sujet tabou au Japon», glisse l’artiste avec un
regard espiègle.
Puis, elle se met à décliner cette forme si
scandaleuse en une multitude d’objets: un couvercle de tasse à café
Starbucks, une couverture d’iPhone, un lustre composé d’une guirlande de
vulves. «Je veux que les femmes se réapproprient cette partie de leur
anatomie si souvent violée et abusée par les hommes», s’emporte-t-elle.
Une touche d’humour
Son
travail est toujours infusé d’une touche d’humour. «J’ai remarqué que
lorsqu’on demande à Siri ce qu’est un «manko», elle répond qu’elle ne
sait pas, détaille Megumi Igarashi. J’ai trouvé cela étrange, puisqu’il
s’agit d’une femme, alors j’ai lancé une app qui permet d’obtenir une
vraie réponse de sa part.» Elle a aussi créé une figurine de manga en
forme de vagin rose avec des yeux et une bouche.
On m’a reproché de montrer "quelque chose qui devrait rester
caché" ou de me moquer d’un organe dont on n’a pas le droit de rire.
Courant 2013, elle s’est mise à distribuer une
modélisation informatique de ses parties génitales à ses fans. Son vagin
peut désormais être reproduit à l’infini à l’aide d’une imprimante 3D.
Elle-même s’en est servie pour produire un kayak en forme de vulve. «Les
artistes féministes font souvent des œuvres sombres et sérieuses,
détaille-t-elle. J’ai voulu prendre le contre-pied, en livrant une
interprétation légère et amusante de ces questions.» Elle espère aussi
que cet esprit kawai la protégera des critiques.
En vain. «On m’a
reproché de montrer "quelque chose qui devrait rester caché" ou de me
moquer d’un organe dont on n’a pas le droit de rire», soupire-t-elle,
dépitée. Des dizaines d’hommes l’ont en outre contactée pour lui
demander des photos de ses parties intimes.
Plusieurs jours en détention
En
juillet 2014, une équipe de la police est venue la cueillir chez elle,
sans avertissement. Elle a passé plusieurs jours en détention, accusée
d’avoir violé une obscure loi anti-obscénité en distribuant la
simulation en 3D de son vagin sur une plateforme de crowdfunding. Mais
elle refuse de plaider coupable. «Mon art n’est pas obscène»,
insiste-t-elle.
La loi contre l’obscénité est une vieille législation, qui date du début du XXe siècle et n’a pas été révisée depuis.
Quelques mois plus tard, en décembre 2014, elle
est à nouveau arrêtée. Elle passe 23 jours derrière les barreaux cette
fois, la durée maximale autorisée. Elle est désormais en attente de son
procès. Elle risque deux ans de prison et une amende de 2,5 millions de
yens (20 000 francs).
«La loi contre l’obscénité est une vieille
législation, qui date du début du XXe siècle et n’a pas été révisée
depuis, explique Joaquin da Silva, un chercheur portugais basé au Japon
qui l’a étudiée. Elle interdit la distribution de matériel obscène, mais
ne donne pas de définition de cette notion, laissant une grande
latitude d’interprétation au juge.» Dans les années trente, elle a servi
d’outil de répression politique contre les dissidents de l’empire. En
1951, elle a été utilisée pour exiger le retrait d’une traduction du
roman de l’écrivain britannique D.H. Lawrence, Lady Chatterley’s Lover,
lors d’un procès très médiatisé.
Mais ces dernières années,
l’interprétation de la loi a été élargie. «Elle cible toujours plus les
minorités sexuelles et des militantes féministes», estime Joaquin da
Silva. Il cite le cas de deux photographes gay, Leslie Kee et Ryudai
Takano, qui ont tous deux été inquiétés pour avoir montré des photos de
nus masculins lors d’une exposition. Le premier a été inculpé, le second
a dû recouvrir ses images d’un drap blanc.
Atteinte à la liberté d’expression
C’est
ce climat de répression qui a convaincu Hitomi Hasegawa, la curatrice
de l’exposition consacrée à Megumi Igarashi qui se tient actuellement à
Hong Kong, d’organiser cet événement. «J’ai voulu montrer le parallèle
entre l’atteinte à la liberté d’expression subie par cette artiste et
celle que les Hongkongais ont vécu l’année dernière lors de la
révolution des parapluies, relève-t-elle. Il s’agissait également de
donner de la voix à de jeunes artistes féministes, encore trop souvent
ignorées en Asie, ce qui représente une autre forme de censure.»
Douze
artistes – six Hongkongais et six Japonais – y sont exposés. Tous
abordent les questions de genre avec une pointe d’ironie ou
d’auto-dérision. Il y a ce croquis de Makoto Aida qui imagine un stade
en forme de vagin pour les Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. Ou cette
vidéo de Sputniko! qui montre un homme capable de ressentir les douleurs
de la menstruation. Ou encore ce petit film de Phoebe Lam qui où on la
voit dans les rues d’Hong Kong déguisée en vulve géante.
«Ce qui
est arrivé à Megumi Igarashi fait écho à l’énorme pression que la Chine
exerce actuellement sur Hong Kong, note Yuk Kin Tan, une artiste
hongkongaise qui participe à l’exposition avec une fusée blanche
recouverte d’un texte du philosophe marxiste Slavoj Zizek. La liberté
d’expression est en péril.» Plusieurs artistes locaux qui se sont fait
commander œuvres par des institutions publiques ont reçu l’instruction
de ne pas y faire figurer des parapluies ou la couleur jaune (les
emblèmes des manifestants).
Une galerie symbole de la censure
La
galerie où se tient l’exposition est elle-même un symbole de cette
censure: fondée par un collectif d’artistes militants qui organise
chaque printemps un défilé à vélo pour commémorer le massacre de
Tiananmen, elle s’est vue retirer son subside gouvernemental après avoir
pris part aux manifestations de 2014. Depuis, elle squatte le petit
espace coincé entre un centre contre l’asthme et une ONG de
réhabilitation des prisonniers, au cœur de Kowloon, le territoire
hongkongais qui borde la frontière chinoise.
Megumi Igarashi est
consciente de ce parallèle. «J’ai récemment rencontré l’artiste chinois
Ai WeiWei, dit-elle. Lui aussi essaye de montrer avec son art ce que les
autorités essayent de dissimuler, comme le nombre de morts suite au
tremblement de terre au Sichuan. Et lui aussi s’est fait arrêter et
confisquer son passeport.» Et de quoi ont-ils parlé? «Il m’a dit que mon
vagin était désormais devenu mon passeport», glisse-t-elle, avant de
partir d’un grand éclat de rire. http://www.letemps.ch/societe/2015/12/29/japon-brise-tabou-sexualite-feminine
On l'appelle
parfois l'effet « chasse d'eau » ! Ce geste anodin est donc extrêmement
important. Pour la femme, uriner après l'acte sexuel est fortement recommandé.
Cela aide à lutter contre les infections.
Le rapport sexuel entraîne toujours une petite remontée de microbes dans
l'urètre. Une fois présents, ces microbes ont tendance à remonter jusque dans
la vessie, pouvant entraîner des infections urinaires récidivantes. Uriner
provoque un effet de nettoyage, refoulant les microbes à l'extérieur.
De fait, il a été démontré que c'était là l'une des causes les plus courantes
des infections des voies urinaire chez les femmes, et c'est pourquoi, afin de
les éviter, les spécialistes insistent sur l'importance d'uriner juste après
avoir fait l'amour.
De plus, les médecins signalent que, à la différence des hommes, l'éjaculation
féminine ne se produit pas à travers l'urètre, c'est pourquoi l'unique façon
d'expulser toutes ces substances ou particules qui s'introduisent pendant la
pénétration est de faire pipi.
Il ne faut pas l'oublier une fois l'acte sexuel terminé, il est conseillé de ne
pas retarder ce moment et de faire pipi, de préférence, 45 minutes au maximum
après la pénétration
Psycho et
bien-être Ces symptômes qui sont rarement des maladies peuvent affecter la
vie quotidienne de manière insupportable. Une sophrologue, associée à une
sage-femme et un kiné, a développé une méthode globale pour faire face à la
pollakiurie, à l'incontinence d'effort et d'urgence. Rencontre.
Les problèmes de vessie concernent 1 femme sur 5 au-delà de 18 ans et 1 homme
sur 2 à partir de 50 ans. Un vrai problème de société dont on ne parle que très
peu. La partie émergée de l'iceberg est l'incontinence, souvent attribuée aux
personnes âgées, ou encore les soucis de prostate chez les hommes qui peuvent
avoir des mictions difficiles, même douloureuses, et parfois des fuites.
C’est un problème lourd et contraignant, que l’on ose peu confier. Pourtant, il
est nécessaire d’en parler d’abord à son médecin, pour qu’il puisse écarter ou
traiter une éventuelle pathologie. Marie-Pierre Charent est sophrologue. Elle
aide des patients stressés à développer leurs propres ressources pour dépasser
leurs problématiques. Et dans son cabinet, les langues se délient... Elle a
ainsi rencontré des personnes désespérées par une vessie hyperactive, des
fuites d’effort, urgences nocturnes, hypertrophie bénigne de prostate...
Des troubles plus que des maladies, comme la pollakiurie qui se définit par une
fréquence anormalement élevée des mictions, s’accompagnant parfois de nombreux
réveils nocturnes, voire d’épuisement. Parmi les facteurs de risque les plus
fréquemment associés à la vessie hyperactive, on retrouve les infections
urinaires; les effets secondaires de certains médicaments; la grossesse; la
ménopause; l’obésité et le tabagisme.
DES ENVIES IRREPRESSIBLES
« C'est un dérèglement physiologique qui peut devenir psychologique », prévient
Marie-Pierre Charent, « Un réflexe conditionné s’installe, ou bien des passages
aux toilettes compulsifs: Avant de partir de chez soi, en arrivant quelque
part, c'est plus fort que la personne : elle doit aller aux toilettes, repérer,
anticiper. Les descriptions des patients le confirment : « C'est quelque chose
qui les dépasse 'physiquement et intellectuellement' et d’autant plus quand le
phénomène se termine par des fuites », définit la sophrologue.
En effet, les personnes souffrant de ces mictions trop fréquentes ont un risque
de développer une incontinence d’urgence plus tard.
Des médicaments (les antimuscariniques) existent pour traiter ces symptômes
d'incontinence ou les mictions fréquentes, des exercices de rééducation
musculaire en cas de fuites d’effort également (les exercices de Kegel pour le
périnée). Mais la sophrologue a constaté l’intérêt d’aborder ces problèmes de
manière globale et naturelle.
MISE AU POINT D'UNE METHODE GLOBALE
Tout a commencé avec une personne très proche, valide mais totalement
découragée par une incontinence d’effort et d’urgence: la prise en charge a été
fructueuse. Marie-Pierre Charent a peu à peu mis au point une méthode
composée d'exercices originaux, qui font appel à la conscience musculaire, mais
aussi au système nerveux et à la relaxation. « Il faut aborder le problème
d’emblée sous tous ses angles. Ressentir à nouveau ses muscles, la force de son
« plancher » mais aussi retrouver une autorité bienveillante sur sa vessie ».
Et pour que cette méthode profite à un maximum de personnes, elle a créé un
site appelé « Corps Capable » qu’elle anime avec un kiné et une sage-femme. Sur
ce site, les courtes vidéos et les exercices accompagnés visuellement ,
s’associent à des formations de type « Comment faire attendre sa vessie sans
stress? » ou « Apprendre à se rendormir après un appel de la vessie »…
QUELQUES MINUTES D'EXERCICES ET DE VOLONTE QUOTIDIENNE
En s'inscrivant, on a accès à un programme d'une cinquantaine de cours avec
explications simples, imagées et exercices dans des approches anatomique,
hygiéno-diététique, nerveuse, musculaire. « C'était le seul moyen de suivre les
personnes dans un processus global d'accompagnement de leur problématique. Tous
les jours, ils ont rendez-vous chez eux avec nous, au moment idéal pour eux »,
explique encore Marie-Pierre Charent.
« Au début, il faut attaquer sérieusement avec un quart d'heure d'écoute par
jour puis un ou plusieurs exercices (qui durent 2, 3 et parfois 10 minutes,
Ndlr). Si on bosse bien, l'incontinence d'urgence (avoir besoin d'uriner quand
on entend l'eau qui coule, en s’approchant des toilettes ou quand on y pense)
et l'incontinence d'effort (quand on tousse, quand on rit, ...) peuvent se
maîtriser en 1 à 3 mois. » Concernant la vessie hyperactive, les exercices
(faits de manière régulière) commencent à agir dès la 3ème semaine.
On sait que la ménopause est associée à des symptômes peu
sympathiques mais pas systématiques. Mais saviez-vous qu’ il ne s’agit
cependant pas d’une période transitoire. Elle peut durer plus de 30 ans !
Il y a des mots comme ça qui – allez savoir pourquoi –, prononcés
dans une banale conversation, ne laissent pas impassible. Ménopause est
de ceux-là. Selon les cas, il fait sourire les uns – plus souvent les
hommes –, ou en met d’autres – plutôt les femmes – dans l’embarras,
quand il ne les effraie pas carrément. Connotée qu’est la ménopause et
associée à un redoutable tableau de symptômes ni spécifiques, ni
systématiques, mais souvent peu sympathiques, allant des bouffées de
chaleur aux troubles de l’humeur, en passant par les sueurs nocturnes,
fuites urinaires, prise de poids, diminution de la libido,
vieillissement de la peau, ostéoporose ou sécheresse vaginale, pour ne
citer que ceux-là. Une étape simplement naturelle
Or, si l’on en juge par la définition, il ne s’agirait de rien
d’autre que d’une étape naturelle dans la vie d’une femme, en
l’occurrence l’arrêt irréversible du fonctionnement des ovaires et, par
extension, de la fin de la période féconde. Il n’empêche, si les
réactions ont quelque peu évolué et s’il n’est plus rare qu’au cours
d’un dîner entre copines quinquas, le sujet soit évoqué sans complexe,
il reste malgré tout encore plus qu’un tantinet tabou.
Evoquer des problèmes d’inconfort vaginal poserait, pour certaines femmes, problème même dans le cabinet médical. “
Et puis, mea culpa, il faut reconnaître que l’on n’a ou que l’on ne
prend pas toujours le temps nécessaire pour discuter de tous les aspects
liés à la ménopause”, admet le Pr Serge Rozenberg, gynécologue. “Or, il existe manifestement un manque de compréhension et de connaissance à ce sujet. ”
D’après une enquête réalisée auprès de 700 femmes belges
ménopausées, par la Société belge de la ménopause (BMS) et le
laboratoire pharmaceutique Mylan, 61 % des femmes considèrent la
ménopause comme une période transitoire alors que, avec une espérance de
vie de 83 ans aujourd’hui, elle représente, en moyenne, pas moins d’un
tiers de leur vie. Un concept à expérimenter
“ C’est dire le besoin d’une sensibilisation et d’une information qualitative sur ce sujet”,
souligne le médecin qui sera présent, parmi d’autres, au premier
Ménopause-café qui se tiendra ce samedi 17 octobre, à l’occasion de la
journée mondiale de la ménopause, à partir de 17 h, dans l’Orangerie du
Jardin botanique de Meise (*).
Le concept de cette première belge organisée à l’initiative de la BMS ? Inviter les femmes qui se sentent concernées à “ partager leur expérience de manière informelle, encadrées par des experts.
” Rythmé par des ateliers interactifs, ce premier Ménopause-café a pour
but avoué d’encourager le dialogue et briser les tabous. La formule y
arrivera-t-elle ? A voir. Et si elle rencontre le succès escompté, elle
sera par la suite organisée dans d’autres villes du pays (Namur, Gand,
Anvers, Liège…).
(*) Inscription gratuite mais obligatoire : www.menopausecafe.be
Bien vu
A la maternité, on se souvient avoir reçu en cadeau de
bienvenue pour l’arrivée du petit chou, un colis. Bleu ou rose – selon
le sexe du bébé –, il était rempli d’échantillons et brochures en tous
genres, censés informer et fidéliser la maman aux produits généreusement
offerts en la circonstance.
A l’université, on s’est vu remettre entre les mains un autre Welcome pack, version étudiant celui-là.
Au Ménopause-café, mais aussi à la consultation de certains
gynécologues, les femmes censées approcher ou être entrées de plain-pied
dans “cette nouvelle étape de leur vie” auront le grand bonheur de se
voir gratifiées d’un Ménopack. Chouette ! Ouvrons-le et qu’y trouve-t-on
? Des brochures pour “Voir la vie en rose, avec la ménopause…” et tout
savoir sur le sujet : comprendre ce qui se passe, apprendre les
conséquences et connaître les traitements. A côté des deux échantillons
de produits cosmétiques, on découvre un mètre ruban calculateur d’indice
de masse corporelle, un podomètre pour compter si l’on a bien fait les
10 000 pas quotidiens recommandés et – ô joie – un tube de crème sans
hormone, à appliquer en cas de sécheresse vaginale.
Outils pratiques
Voir la vie en rose, avec la ménopause… C’est ce que propose l’une des brochures du Ménopack. “ Votre mode de vie peut fortement influencer les symptômes de la ménopause , y souligne-t-on, et donc leur impact sur votre qualité de vie”
. Ainsi, l’activité physique doit être régulière, modérée et bien
planifiée. Par exemple, une pratique de trois fois 30 minutes
consécutives par semaine. On y parle aussi équilibre alimentaire et
bien-être psychologique. “A 50 ans, les femmes sont au milieu de
leur vie, et leur maturité leur permet d’œuvrer activement à leur
épanouissement personnel. La ménopause n’est pas un tabou. N’hésitez pas
à en parler ouvertement avec votre médecin mais aussi avec votre
entourage.”
Une application éducative sur la ménopause, ses implications et les
traitements a également été lancée par la BMS, en collaboration – ne
soyons donc pas dupes ! – avec le laboratoire pharmaceutique Mylan. Elle
est disponible en plusieurs versions : Web, App Store et Google Play.
Peut-on faire l’amour sans risque si l’on souffre d’une
cardiopathie? L’association américaine de cardiologie (AHA) vient de
publier des directives pour répondre à cette question cruciale
«Le président a-t-il encore sa connaissance?
Non, on l’a fait sortir par l’escalier de service!»
C’est
le dialogue célébrissime, si ce n’est véridique, qu’aurait eu le
médecin de Félix Faure avec les personnes qui l’avaient appelé au chevet
du président français. Au cours d’un rapport sexuel avec sa maîtresse, à
l’Elysée, le chef de l’Etat de 58 ans avait été pris de malaise pour
décéder rapidement de
«mort naturelle». Arrêt cardiaque, accident
vasculaire cérébral? On ne sait pas exactement. Mais l’histoire illustre
l’idée tenace que les relations sexuelles peuvent être funestes chez
les personnes qui ont des problèmes cardiovasculaires. Peut-on faire
l’amour sans risque si l’on souffre d’une
cardiopathie? L’association américaine de cardiologie (AHA) vient de publier des directives pour répondre à cette question cruciale*. Explications
du professeur François Mach, responsable du Service de cardiologie des Hôpitaux universitaires de Genève.
Le Temps: Est-ce que les gens qui ont des problèmes cardiovasculaires craignent d’avoir des relations sexuelles?
François Mach: Depuis une dizaine d’années,
les patients montrent un intérêt croissant pour cette question, et les médecins ne sont pas
toujours
bien préparés à leur répondre. Nous avons des discussions, souvent avec
le couple, pour savoir comment l’un et l’autre vont vivre ces moments.
Ils se demandent effectivement si «la pompe va tenir». Il est très
important de les rassurer.
–
Selon les chiffres de l’AHA, seul 0,6% des cas de mort subite survient
lors de rapports sexuels. Le risque serait inférieur à 1/100 000 sur une
année. Même si c’est très peu, comment savoir si l’on fait partie des
personnes à risque?
– Chez les personnes qui sont encore bien
portantes, le test est simple. Il suffit de pouvoir monter deux volées
d’escaliers, une vingtaine de marches, à un rythme soutenu, sans
s’arrêter. L’effort correspond à un coït. Si l’exercice ne provoque ni
douleurs ni palpitations, le rapport sexuel est sans risque. Quant aux
personnes qui ont eu un accident cardiovasculaire, elles suivent
normalement une réhabilitation cardiaque qui correspond à un effort
beaucoup plus important qu’un coït. Elles peuvent donc reprendre leur
activité sexuelle sans souci après cette réhabilitation. On leur
recommande ensuite de poursuivre une activité physique, mettant un peu
le cœur sous pression, deux fois trente minutes par semaine. Tant
qu’elles peuvent le faire sans symptômes, il n’y a pas de raisons de
s’inquiéter.
– Une vingtaine de marches, c’est très peu! Un rapport sexuel ne demande pas plus d’effort physique?
–
Cela peut sembler décevant, mais non! Cela a été mesuré depuis
longtemps. On peut mettre un bémol, sans esprit moralisateur, pour les
personnes qui ont des rapports avec un partenaire inhabituel. Et, pour
les hommes, avec une personne plus jeune. Dans ces cas, le risque est
plus grand, probablement que l’on n’ose pas dire que l’on a mal. Et la
relation s’assortit souvent d’une consommation d’alcool plus importante.
– Les médicaments du type Viagra augmentent-ils le risque?
–
Les médicaments contre la dysfonction érectile ne sont pas
contre-indiqués, tant chez les personnes en bonne santé que chez les
personnes malades, pour autant qu’elles puissent faire le test de
l’escalier! Par contre, on commence à considérer la dysfonction érectile
comme un signe avant-coureur de problèmes cardiovasculaires. La
diminution de l’érection est secondaire à un dysfonctionnement de
cellules vasculaires dans le pénis, ce qui peut correspondre à un début
d’athérosclérose.
– Est-ce que les rapports sexuels réguliers sont bons pour le cœur?
–
Il n’y a jamais eu d’étude sur le sujet, mais la question est
intéressante. On peut imaginer qu’une demi-heure par jour, ou tous les
deux jours, représente un bon exercice. Quant à savoir si cela protège
comme le vélo ou le cyclorameur, aucun test ne le prouve.
*«Circulation», le journal de l’association américaine de cardiologie, 19 janvier 2012 (référence pour la version papier)
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