Immigration
13:28
Migrants: que faire?
Faire une meilleure distinction entre demandeurs d’asile et
migrants économiques, renforcer les frontières de l’espace Schengen,
punir les passeurs libyens… Marie-Hélènne Miauton esquisse des pistes
pour résoudre l’un des défis les plus gigantesques de notre temps
- Afflux de migrants: dépolitisons le débat! (19.06.2015)
Que de courriels après ma chronique de la semaine
dernière concernant l’immigration! Passons sur les réactions de ceux, il
y en aura toujours, qui jugent xénophobe un texte qui ne l’était pas.
«Vous manquez d’ouverture, Madame, vous n’aimez pas les gens!» Au
contraire, c’est les aimer que chercher à traiter mieux les migrants et à
prendre en compte les inquiétudes des Suisses. D’autres étaient
d’accord avec mon propos, merci à eux d’avoir pris la peine de me le
dire. Restent ceux qui me mettent au défi d’énoncer des solutions.
Comment le pourrais-je alors que tant d’autres y travaillent,
apparemment sans succès? Mais ce n’est pas mon genre de me dérober…
Chez nous, il faut revenir à l’essentiel. Les citoyens tiennent à ce que la Suisse reste une terre d’asile, ils n’ont jamais souhaité qu’elle soit une terre d’immigration. Il faut donc freiner les migrants économiques pour laisser place à ceux qui fuient les guerres et les massacres. Il faut donc le faire savoir urbi et orbi afin de décourager les impétrants au lieu de les laisser entrer et de les garder finalement, même lorsqu’ils sont déboutés. Accessoirement, il faut se montrer ferme face à des requérants non admis qui, comme à Genève actuellement, refusent leurs conditions de logement et posent des exigences que leur statut d’hôtes traités avec humanité ne permet pas. La population en ressent une irritation majeure qui ne favorise pas sa générosité. Il faut aussi entendre les doléances du Tessin et, récemment du Valais, dont les frontières avec l’Italie posent réellement problème.
L’espace Schengen, dont nous faisons partie, doit aider les pays limitrophes afin que les frontières de l’espace soient scrupuleusement surveillées. Venant des frontières avec la Turquie, le Maroc ou la Serbie, nous ne devrions accepter personne, car ces pays sont susceptibles eux-mêmes d’accueillir les migrants qu’ils ont laissé entrer chez eux. La Libye pose un tout autre problème. Là, ce sont les passeurs, véritables négriers sans foi ni loi, qui doivent être mis hors d’état de nuire. Il faudrait donc mener des actions déterminées sur les côtes libyennes afin de détruire les bateaux, les épaves devrait-on dire, qui permettent l’ignoble trafic. Mais l’ONU refuse cette violation des eaux territoriales! Quant aux passeurs qui parviendraient quand même jusqu’à nous, les emprisonner séance tenante et durablement découragerait les vocations. Mais la CEDH interdit que nous pratiquions une justice quelque peu expéditive! Nous sommes donc empêtrés dans un système qui exige de respecter des règles face à des pays ou des gens qui n’en ont pas… Et cette bonne conscience continue à tuer des milliers de pauvres gens.
Enfin, il faut arrêter l’expansion de l’Etat islamique et l’éradiquer. Seuls les spécialistes peuvent parler des actions militaires menées actuellement mais beaucoup de voix autorisées laissent entendre que le manque de détermination explique le manque de résultat. Il est patent que nous n’agissons pas comme il faudrait sur le terrain, ni auprès des nombreux pays arabes complices de l’EI. En somme, il nous faudrait de la concertation politique et du courage. Les deux nous manquent cruellement.
Chez nous, il faut revenir à l’essentiel. Les citoyens tiennent à ce que la Suisse reste une terre d’asile, ils n’ont jamais souhaité qu’elle soit une terre d’immigration. Il faut donc freiner les migrants économiques pour laisser place à ceux qui fuient les guerres et les massacres. Il faut donc le faire savoir urbi et orbi afin de décourager les impétrants au lieu de les laisser entrer et de les garder finalement, même lorsqu’ils sont déboutés. Accessoirement, il faut se montrer ferme face à des requérants non admis qui, comme à Genève actuellement, refusent leurs conditions de logement et posent des exigences que leur statut d’hôtes traités avec humanité ne permet pas. La population en ressent une irritation majeure qui ne favorise pas sa générosité. Il faut aussi entendre les doléances du Tessin et, récemment du Valais, dont les frontières avec l’Italie posent réellement problème.
L’espace Schengen, dont nous faisons partie, doit aider les pays limitrophes afin que les frontières de l’espace soient scrupuleusement surveillées. Venant des frontières avec la Turquie, le Maroc ou la Serbie, nous ne devrions accepter personne, car ces pays sont susceptibles eux-mêmes d’accueillir les migrants qu’ils ont laissé entrer chez eux. La Libye pose un tout autre problème. Là, ce sont les passeurs, véritables négriers sans foi ni loi, qui doivent être mis hors d’état de nuire. Il faudrait donc mener des actions déterminées sur les côtes libyennes afin de détruire les bateaux, les épaves devrait-on dire, qui permettent l’ignoble trafic. Mais l’ONU refuse cette violation des eaux territoriales! Quant aux passeurs qui parviendraient quand même jusqu’à nous, les emprisonner séance tenante et durablement découragerait les vocations. Mais la CEDH interdit que nous pratiquions une justice quelque peu expéditive! Nous sommes donc empêtrés dans un système qui exige de respecter des règles face à des pays ou des gens qui n’en ont pas… Et cette bonne conscience continue à tuer des milliers de pauvres gens.
Enfin, il faut arrêter l’expansion de l’Etat islamique et l’éradiquer. Seuls les spécialistes peuvent parler des actions militaires menées actuellement mais beaucoup de voix autorisées laissent entendre que le manque de détermination explique le manque de résultat. Il est patent que nous n’agissons pas comme il faudrait sur le terrain, ni auprès des nombreux pays arabes complices de l’EI. En somme, il nous faudrait de la concertation politique et du courage. Les deux nous manquent cruellement.
Ecrire à l'auteurhttp://www.letemps.ch/Page/Uuid/be1c45c0-1b54-11e5-9d4e-1dfb5906ea79/Migrants_que_faire
Migration: le spectacle pathétique d'une Europe déchirée
Publié le - Mis à jour le
International
A côté du blocage persistant sur la question grecque, on
s'attendait à un débat compliqué et à des résultats peu ambitieux sur le
dossier migratoire. On n'a pas été déçus. Au terme d'une réunion
marathon, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont en effet
péniblement accouché d'un accord, tard dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le texte de conclusions, qui n'était pas disponible à la fin du sommet,
risque fort d'avoir les allures d'une usine à gaz.
Inspiré par la structure du projet d'accord envisagé dans le cadre du sommet climat qui se tiendra à Paris en décembre, celui-ci devrait se décliner en deux volets. D'une part, un texte principal dans lequel les Européens confirment leur volonté d'assumer collectivement, au cours des deux prochaines années, l'accueil de 40 000 demandeurs d'asile qui se trouvent actuellement en Italie et en Grèce. Un document qui devrait être complété par une annexe dans le courant du mois de juillet, dans laquelle les Etats membres indiqueront, sur base volontaire, la part de l'effort qu'ils sont prêts à assumer... On en saura davantage ce vendredi, après que ces conclusions aient été finalisées et avalisées par les délégations nationales.
La réunion entre les dirigeants européens fut, semble-t-il, particulièrement animée, marquée notamment par un coup de gueule du Premier ministre italien Matteo Renzi, ainsi qu'un clash entre le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et son homologue du Conseil européen Donald Tusk.
Lors d'une conférence de presse éclair, les deux protagonistes ont néanmoins tenté de faire bonne figure. Visiblement (très) fatigué et contrarié, le Luxembourgeois a souligné que seul comptait le résultat à ses yeux, à savoir offrir des perspectives de vie meilleure à ces quelques dizaines de milliers de migrants, « qu'importe que cela se fasse de manière volontaire ou contraignante. »
Ce faisant, « l'Europe ne se montre cependant pas à la hauteur des ambitions qu'elle déclame à l'extérieur », a-t-il reconnu. Et d'ajouter : « Je suis satisfait que le Conseil européen se soit mis d'accord sur une décision de bon sens, bien que le bon sens est inégalement réparti en Europe ».
Inspiré par la structure du projet d'accord envisagé dans le cadre du sommet climat qui se tiendra à Paris en décembre, celui-ci devrait se décliner en deux volets. D'une part, un texte principal dans lequel les Européens confirment leur volonté d'assumer collectivement, au cours des deux prochaines années, l'accueil de 40 000 demandeurs d'asile qui se trouvent actuellement en Italie et en Grèce. Un document qui devrait être complété par une annexe dans le courant du mois de juillet, dans laquelle les Etats membres indiqueront, sur base volontaire, la part de l'effort qu'ils sont prêts à assumer... On en saura davantage ce vendredi, après que ces conclusions aient été finalisées et avalisées par les délégations nationales.
La réunion entre les dirigeants européens fut, semble-t-il, particulièrement animée, marquée notamment par un coup de gueule du Premier ministre italien Matteo Renzi, ainsi qu'un clash entre le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et son homologue du Conseil européen Donald Tusk.
Lors d'une conférence de presse éclair, les deux protagonistes ont néanmoins tenté de faire bonne figure. Visiblement (très) fatigué et contrarié, le Luxembourgeois a souligné que seul comptait le résultat à ses yeux, à savoir offrir des perspectives de vie meilleure à ces quelques dizaines de milliers de migrants, « qu'importe que cela se fasse de manière volontaire ou contraignante. »
Ce faisant, « l'Europe ne se montre cependant pas à la hauteur des ambitions qu'elle déclame à l'extérieur », a-t-il reconnu. Et d'ajouter : « Je suis satisfait que le Conseil européen se soit mis d'accord sur une décision de bon sens, bien que le bon sens est inégalement réparti en Europe ».
http://www.lalibre.be/actu/international/migration-le-spectacle-pathetique-d-une-europe-dechiree-558cd1313570c3a65a4b85ecSur le même sujet :
La bonne santé suisse économique attire toujours les Européens
Avec la crise de l’euro, les travailleurs issus des pays d’Europe
du Sud ont formé en 2014 la majeure partie de l’immigration en Suisse.
Les Allemands, eux, sont en recul. La Suisse romande et le Tessin, gros
recruteurs de frontaliers, sont exposés au dumping salarial
Malgré le vote «contre l’immigration de masse» du 9
février 2014, le marché du travail suisse a continué à attirer la
main-d’œuvre étrangère, en particulier européenne, au même rythme en
moyenne, que ces cinq dernières années, selon le 11e rapport de
Secrétariat à l’économie (SECO) sur les effets de la libre circulation.
Soit un solde migratoire de 73 000 personnes, dont 50 000 en provenance
de l’UE et de l’AELE.
■ Solde migratoire de la population résidente étrangère par nationalité́s, de 1991 à 2014 (SECO)
Pour la secrétaire d’Etat à l’économie, Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, cette immigration «est le reflet de la performance réjouissante de notre économie, avec une croissance du PIB de 1%». En effet 60% des nouveaux arrivants avaient en poche un contrat de travail. Même si, pour des raisons inexpliquées, l’immigration nette des Européens a reculé de 25% par rapport à 2013, passant de 68 000 à 50 600 personnes. Mais, selon Boris Zürcher, directeur de la division Travail du Seco, le solde migratoire des Européens reste au même niveau élevé que la moyenne de ces dernières années.
La pénurie de main-d’œuvre dans certains domaines, comme la santé, de l’action sociale, ainsi que dans les services techniques et scientifiques explique le maintien d’une immigration à un haut niveau. Une immigration constituée à plus de 51% par une main-d’œuvre bien formée, possédant un diplôme de niveau tertiaire. Les profondes divergences entre les évolutions économiques des pays européens expliquent que la part des ressortissants allemands a nettement diminué de 29 à 6 800 personnes, alors que celle des Européens du sud, Portugais, Espagnols ou Italiens, progressait de 13 000 à 22 000.
Les grandes différences enregistrées entre Suisse romande et Suisse alémanique plaident pour une gestion cantonale des futurs quotas et contingents lors de la mise en œuvre de l’article constitutionnel «contre l’immigration de masse». On constate en effet que depuis l’entrée en vigueur de l’accord sur la libre circulation, en 2002, les cantons romands, en particulier Vaud, Genève et le Valais, ont bénéficié d’une augmentation plus importante de l’immigration, liée à la croissance économique, que la moyenne suisse, soit de 1,1% par an par rapport à la population résidante.
Mais surtout, les régions frontalières, Tessin, Genève, Bâle et le Jura, ont vu exploser la part des travailleurs frontaliers sur le marché du travail local. Soit 25% au Tessin, 20% à Genève et Bâle-Ville, 16% dans le Jura. Pour le Seco, cela pourrait expliquer que dans certaines régions et dans certains secteurs la concurrence sur le marché du travail s’est durcie, avec des pressions sur les salaires. Même si globalement le niveau des rémunérations et le niveau de chômage n’ont pas souffert de ce nouvel apport de main-d’œuvre. La croissance réelle des salaires a ainsi été de 0,7% en moyenne annuelle depuis 2002. Pour Daniel Lampart, secrétaire dirigeant de l’Union syndicale suisse, dans plusieurs branches, comme l’horticulture, la santé ou la vente, il y a encore trop de salaires injustifiés, trop bas par rapport aux conditions locales, malgré les contrôles.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/7f611282-198a-11e5-9d4e-1dfb5906ea79/La_bonne_sant%C3%A9_suisse_%C3%A9conomique_attire_toujours_les_Europ%C3%A9ens
■ Solde migratoire de la population résidente étrangère par nationalité́s, de 1991 à 2014 (SECO)
Pour la secrétaire d’Etat à l’économie, Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, cette immigration «est le reflet de la performance réjouissante de notre économie, avec une croissance du PIB de 1%». En effet 60% des nouveaux arrivants avaient en poche un contrat de travail. Même si, pour des raisons inexpliquées, l’immigration nette des Européens a reculé de 25% par rapport à 2013, passant de 68 000 à 50 600 personnes. Mais, selon Boris Zürcher, directeur de la division Travail du Seco, le solde migratoire des Européens reste au même niveau élevé que la moyenne de ces dernières années.
La pénurie de main-d’œuvre dans certains domaines, comme la santé, de l’action sociale, ainsi que dans les services techniques et scientifiques explique le maintien d’une immigration à un haut niveau. Une immigration constituée à plus de 51% par une main-d’œuvre bien formée, possédant un diplôme de niveau tertiaire. Les profondes divergences entre les évolutions économiques des pays européens expliquent que la part des ressortissants allemands a nettement diminué de 29 à 6 800 personnes, alors que celle des Européens du sud, Portugais, Espagnols ou Italiens, progressait de 13 000 à 22 000.
Les grandes différences enregistrées entre Suisse romande et Suisse alémanique plaident pour une gestion cantonale des futurs quotas et contingents lors de la mise en œuvre de l’article constitutionnel «contre l’immigration de masse». On constate en effet que depuis l’entrée en vigueur de l’accord sur la libre circulation, en 2002, les cantons romands, en particulier Vaud, Genève et le Valais, ont bénéficié d’une augmentation plus importante de l’immigration, liée à la croissance économique, que la moyenne suisse, soit de 1,1% par an par rapport à la population résidante.
Mais surtout, les régions frontalières, Tessin, Genève, Bâle et le Jura, ont vu exploser la part des travailleurs frontaliers sur le marché du travail local. Soit 25% au Tessin, 20% à Genève et Bâle-Ville, 16% dans le Jura. Pour le Seco, cela pourrait expliquer que dans certaines régions et dans certains secteurs la concurrence sur le marché du travail s’est durcie, avec des pressions sur les salaires. Même si globalement le niveau des rémunérations et le niveau de chômage n’ont pas souffert de ce nouvel apport de main-d’œuvre. La croissance réelle des salaires a ainsi été de 0,7% en moyenne annuelle depuis 2002. Pour Daniel Lampart, secrétaire dirigeant de l’Union syndicale suisse, dans plusieurs branches, comme l’horticulture, la santé ou la vente, il y a encore trop de salaires injustifiés, trop bas par rapport aux conditions locales, malgré les contrôles.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/7f611282-198a-11e5-9d4e-1dfb5906ea79/La_bonne_sant%C3%A9_suisse_%C3%A9conomique_attire_toujours_les_Europ%C3%A9ens
La Suisse ferme sa porte aux travailleurs croates
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International
La Suisse, qui s'est prononcée par référendum il y a une semaine pour
une limitation de l'immigration, ne signera pas sous sa forme actuelle
un accord ouvrant l'accès de son marché du travail aux Croates, a
annoncé samedi le ministère suisse de la Justice.
La ministre de la Justice, Simonetta Sommaruga, a appelé samedi la ministre croate des Affaires étrangères, Vesna Pusic, pour lui dire que Berne ne serait pas en mesure de signer "dans sa forme actuelle" un accord bilatéral étendant le libre accès au marché du travail suisse, dont bénéficient les citoyens de l'UE, aux ressortissants du nouveau pays membre, a déclaré un porte-parole du ministère.
Mme Sommaruga a informé Bruxelles de la nécessité d'une révision de l'accord, a indiqué à l'AFP le porte-parole, Philippe Schwander, ajoutant que la ministre avait dit rechercher une "solution" afin de garantir que les Croates ne soient pas l'objet d'une discrimination.
Cette annonce intervient une semaine après le vote dimanche dernier par 50,3% des électeurs suisses d'une limitation de l'immigration, qui remet de facto en cause un accord permettant aux citoyens de l'UE d'accéder librement au marché du travail suisse.
La Suisse n'est pas membre de l'UE, mais celle-ci constitue son principal partenaire commercial.
La Croatie, entrée dans l'UE en juillet dernier, était parvenue un mois plus tard à un accord avec la Suisse pour garantir pendant 10 ans à ses travailleurs l'accès à l'emploi dans la riche nation alpine.
Mais le référendum du 9 février a créé une "nouvelle disposition constitutionnelle" et "la Suisse ne peut pas signer l'accord dans sa forme actuelle", a expliqué M. Schwander.
L'UE s'est indignée du résultat du référendum, arguant que la Suisse ne pouvait pas choisir quels accords elle souhaitait appliquer, et promettant de revoir "les relations dans leur globalité".
L'ambassadeur de l'UE en Suisse, Richard Jones, a menacé en début de semaine de geler des accords sur la formation et la recherche si la Suisse remettait en cause l'accord avec la Croatie, selon l'agence de presse ATS.
Le référendum donne trois ans au gouvernement suisse pour renégocier les accords avec l'UE.
Berne a indiqué cette semaine qu'il comptait présenter un plan d'application de la décision du peuple suisse sur l'immigration avant juillet, puis présenter une proposition de loi d'ici la fin de l'année.
http://www.lalibre.be/actu/international/la-suisse-ferme-sa-porte-aux-travailleurs-croates-5300881a3570516ba0bd3559
La ministre de la Justice, Simonetta Sommaruga, a appelé samedi la ministre croate des Affaires étrangères, Vesna Pusic, pour lui dire que Berne ne serait pas en mesure de signer "dans sa forme actuelle" un accord bilatéral étendant le libre accès au marché du travail suisse, dont bénéficient les citoyens de l'UE, aux ressortissants du nouveau pays membre, a déclaré un porte-parole du ministère.
Mme Sommaruga a informé Bruxelles de la nécessité d'une révision de l'accord, a indiqué à l'AFP le porte-parole, Philippe Schwander, ajoutant que la ministre avait dit rechercher une "solution" afin de garantir que les Croates ne soient pas l'objet d'une discrimination.
Cette annonce intervient une semaine après le vote dimanche dernier par 50,3% des électeurs suisses d'une limitation de l'immigration, qui remet de facto en cause un accord permettant aux citoyens de l'UE d'accéder librement au marché du travail suisse.
La Suisse n'est pas membre de l'UE, mais celle-ci constitue son principal partenaire commercial.
La Croatie, entrée dans l'UE en juillet dernier, était parvenue un mois plus tard à un accord avec la Suisse pour garantir pendant 10 ans à ses travailleurs l'accès à l'emploi dans la riche nation alpine.
Mais le référendum du 9 février a créé une "nouvelle disposition constitutionnelle" et "la Suisse ne peut pas signer l'accord dans sa forme actuelle", a expliqué M. Schwander.
L'UE s'est indignée du résultat du référendum, arguant que la Suisse ne pouvait pas choisir quels accords elle souhaitait appliquer, et promettant de revoir "les relations dans leur globalité".
L'ambassadeur de l'UE en Suisse, Richard Jones, a menacé en début de semaine de geler des accords sur la formation et la recherche si la Suisse remettait en cause l'accord avec la Croatie, selon l'agence de presse ATS.
Le référendum donne trois ans au gouvernement suisse pour renégocier les accords avec l'UE.
Berne a indiqué cette semaine qu'il comptait présenter un plan d'application de la décision du peuple suisse sur l'immigration avant juillet, puis présenter une proposition de loi d'ici la fin de l'année.
http://www.lalibre.be/actu/international/la-suisse-ferme-sa-porte-aux-travailleurs-croates-5300881a3570516ba0bd3559
Immigration en Suisse: Fillon "propose le même système"
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International
"L'intégration, l'assimilation, (...) s'est cassée en raison du nombre."
Ce week-end, les citoyens suisses ont été invités à se prononcer sur
la politique migratoire de leur pays. Ces derniers ont ainsi approuvé à
50,3% dimanche lors d'un référendum un texte sur la fin de
l'immigration de masse. Désormais, cette immigration sera donc limitée
"par des plafonds et des contingents annuels."Interrogé à ce sujet par Jean-Jacques Bourdin ce lundi sur BFM TV, François Fillon (UMP) a affirmé qu'il proposait "depuis des mois et des mois que la France ou l'Europe adoptent le même système".
L'ancien premier ministre français a ainsi évoqué le système canadien qui selon ses mots "consiste à décider chaque année, en fonction de la capacité d'intégration du pays, c'est à dire son économie, les logements disponibles, capacités d'accueil des services publics, de l'école... Combien de personnes extérieures, d'étrangers on peut accueillir."
François Fillon prône donc le vote d'une telle loi à l'Assemblée nationale. "L'intégration, l'assimilation, (...) s'est cassée en raison du nombre. Il y a un problème de surcapacité, il y a un blocage de l'intégration lié au nombre d'étrangers qu'on accueille sur notre territoire. Que le parlement le vote, dans un débat qui public, ouvert, transparent, cela changerait beaucoup le discours sur l'immigration." http://www.lalibre.be/actu/international/immigration-en-suisse-fillon-propose-le-meme-systeme-52f8ee5f3570516ba0b825e4
Suisse: "On ne se sent plus les bienvenus"
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International
L’analyse du vote de dimanche "contre l’immigration de masse"
montre la volonté de préserver un modèle de vie et de valeurs dans un
monde globalisé.
La Suisse vient de faire péter la banque", lance un cadre frontalier, encore sous le choc. Au lendemain de l’approbation de l’initiative "contre l’immigration de masse",
c’est l’inquiétude, l’incompréhension et l’énervement en France
voisine. Les appels téléphoniques pleuvent au bureau du Groupement
transfrontalier européen à Annemasse : "vais-je garder mon emploi ? mon permis de travail ?".
Dans l’immédiat, le statut du travailleur frontalier ne change pas.
Thierry Repentin, ministre français aux Affaires européennes, l’a
confirmé lundi en rassurant les Français travaillant en Suisse.
Décision "souveraine et regrettable"
pour les milieux diplomatiques, le résultat de la votation, aux
contours flous et aux conséquences en chaîne incalculables, alimente
toutes les conversations. Le jour d’après, autour de la machine à café,
les frontaliers sont choqués. "Tout le monde en parle", témoigne Alice, employée d’une entreprise agroalimentaire. "Les
cantons romands n’ont pas voté pour la fin de la politique migratoire
et les Suisses hallucinent. Mais on a le temps de voir avec trois ans
pour renégocier le détail" des accords bilatéraux avec l’Union européenne.
"La fin de l’eldorado suisse"
"Il va être plus compliqué pour les employeurs d’embaucher des frontaliers", pense Estelle, cadre dans la parfumerie. "Est-ce
que l’espace Schengen est aussi remis en cause ? Les Suisses
gardent-ils le droit d’avoir une résidence principale en France ? Ici,
mes collègues suisses sont sidérés par le vote." Nathalie, dans le secteur du luxe, parle de retour en arrière : "On
ne se sent plus les bienvenus en Suisse. Nous n’avons pas le sentiment
de voler leur travail, alors que nous sommes perçus de cette façon." Le devenir des frontaliers l’inquiète, "même
si les permis déjà délivrés ne sont pas en danger. Mais les
renouvellements pourraient être soumis à validation et non plus une
simple formalité. Pour en délivrer de nouveaux, les procédures pour les
employeurs seront considérablement alourdies avec un risque majeur de ne
pas aboutir." Aubin, cadre frontalier dans la haute horlogerie, craint aussi pour le renouvellement des permis. "Le
sentiment qu’il n’est pas bon de venir travailler en Suisse va vite se
renforcer, avec des conséquences sur le marché immobilier. Tout le monde
est en attente, mais pour moi, le résultat de cette votation, c’est la
fin de l’eldorado suisse."
"Ce n’est plus un pays stable"
Pour Jean-François Besson, secrétaire général du Groupement transfrontalier européen, c’est l’impression "d’un immense gâchis qui prédomine, dans un pays où tous les indicateurs économiques sont pourtant positifs. C’est aberrant", lâche-t-il. "Avant
les bilatérales, il n’y avait pas de contingents pour les frontaliers.
On parle aujourd’hui d’en faire pour les fonctionnaires internationaux !
Je vois mal le conseiller d’Etat genevois expliquer au secrétaire
général des Nations unies qu’il faut limiter ses effectifs ! Soit les
lois d’application dénaturent l’esprit de la votation, soit l’économie
des entreprises va être réellement mise en péril." Antoine Vielliard, conseiller général de Saint-Julien-en-Genevois en Haute-Savoie, parle de catastrophe. "On ne mesure pas toutes les conséquences en cascade de la déflagration. Avec les contingents, j’imagine mal les entreprises internationales accepter de voir toute leur politique de ressources humaines mise sous le contrôle des administrations et rester dans un pays qui ne leur garantit plus l’accès au marché européen. La Suisse, qui peut revenir sur des accords approuvés et signés, n’est désormais plus considérée comme un pays politiquement stable." http://www.lalibre.be/actu/international/suisse-on-ne-se-sent-plus-les-bienvenus-52f9157c3570516ba0b83a7e
Pourquoi les Suisses ont dit "oui"
Publié le - Mis à jour le
International
Les frontaliers s'inquiètent des retombées sur le renouvellement
de leur permis de séjour. Les Européens tiennent quant à eux à la libre
circulation, principe majeur de l'Union.
Ce n’est pas un vote contre l’Europe, mais un
vote identitaire qui a divisé la Suisse dimanche. Sur les 55,8 % de
Suisses qui se sont prononcés sur le projet de l’UDC, la droite
populiste de Christoph Blocher, 50,3 % ont voté pour limiter "l’immigration de masse"
et 49,7 % contre. Une partie de la Suisse s’inscrit ainsi dans le
courant populiste et identitaire qui s’étend en Europe depuis une
décennie, de l’Autriche aux Pays-Bas, de la France à la Belgique, et qui
risque de peser à nouveau sur les élections européennes de mai
prochain.
De quoi est fait le vote des Suisses ?
Paradoxalement,
comme en France, la crainte de l’immigration est plus ancrée dans les
campagnes que dans les villes. Le canton de Schwytz, par exemple, où se
fabriquent (grâce à des travailleurs étrangers) les fameux couteaux
Victorinox, enregistre l’adhésion de 63,1 % des électeurs au
rétablissement des quotas. En revanche, Zürich et sa grande banlieue, où
se concentrent les étrangers, ont rejeté le projet par 52,7 % des voix.Le monde rural suisse entend préserver un pays en miniature, homogène, ordonné, où les gens du terroir ont le dernier mot. C’est particulièrement le cas en Suisse alémanique.
Selon le politologue suisse Pascal Sciarini, "les Suisses ont montré par ce vote leur volonté de défendre leur modèle", et notamment "contre la globalisation, la mondialisation et les flux migratoires". Sans doute, rétorque un diplomate en poste en Suisse, "dans leur utopie, ils entretiennent l’idée d’un village isolé, mais vouloir vivre à l’écart du monde globalisé est une illusion".
Ne pas sous-estimer la pression
En
signant un accord de libre circulation avec l’UE, la Suisse a connu une
augmentation de 80000 étrangers par an, alors que les autorités
fédérales n’en attendaient que 8000. Le pays abrite désormais 23 %
d’étrangers sur un territoire largement confiné par les massifs
montagneux. La Belgique enregistre bien moins, près de 11 %. Mais,
contrairement à la Suisse, elle a accordé plus souvent la nationalité
aux étrangers.L’étranger devient ainsi la "tête de Turc" de tout ce qui ne va pas bien dans le pays. Les Suisses se plaignent d’un logement de plus en plus rare et cher au point que, dans le canton de Genève (qui comprend 460000 habitants), mille familles suisses par an vont s’établir dans la France voisine. Mais la raréfaction des biens immobiliers s’explique aussi par le blocage au niveau cantonal des terrains à bâtir.
Un "signal de la Suisse" à l’UE
Les
questions de densité de population (embouteillages, logement,
pollution, trains bondés) sont au cœur des préoccupations des pays
riches, comme la Suisse et la Belgique.Pour Marie-Hélène Miauton, chroniqueuse au journal "Le Temps" et fondatrice d’un institut de sondage, il y a aussi une dimension "écologique" dans le vote des Suisses. "Le Suisse n’est pas xénophobe", dit-elle. "C’est un pigeon voyageur. Mais il se sent débordé par l’ampleur de l’immigration. Il refuse la croissance à tout prix et veut préserver la nature et les valeurs qui fondent sa société", notamment les règles qui régissent le monde du travail et de l’entreprise. Cette sociologue pense que si les pays européens faisaient voter leur population, ils auraient sans doute beaucoup plus que 50 %. En ce sens, dit-elle, "la Suisse a lancé un signal". http://www.lalibre.be/actu/international/pourquoi-les-suisses-ont-dit-oui-52f919233570c16bb1ca3122
L'Islande s'éloigne de l'Union européenne, sans référendum
LE MONDE |
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Par Marie Charrel
Hördur ne pensait pas redescendre un jour dans la rue. « La dernière fois, c'était en 2009, pour réclamer la démission du premier ministre », raconte cet étudiant de 26 ans. Lundi 24 janvier, comme 3 500 Islandais, il est allé protester devant le Parlement à Reykjavik, la capitale. Un événement dans ce petit pays de 320 000 habitants, peu enclin à battre le pavé. « Le gouvernement a trahi sa promesse », explique Hördur, furieux.
Lui et les autres manifestants réclamaient la tenue d'un référendum sur l'adhésion de leur pays à l'Union européenne (UE), comme l'avait promis le gouvernement de centre droit lors de son élection en avril 2013. Vendredi 21 février, pourtant, les deux partis eurosceptiques au pouvoir, celui du Progrès et celui de l'Indépendance, se sont entendus sur une proposition de loi prévoyant de retirer la candidature du pays à l'Union européenne. Et ce, sans passer par la voie référendaire. « Je suis contre l'adhésion, mais il est scandaleux qu'on nous interdise si brutalement de nous exprimer », ajoute Aslaug, une autre manifestante.
Lire nos explications Pourquoi l'Islande suspend ses négociations pour entrer dans l'Union européenne ?
Voilà qui illustre bien les sentiments ambivalents des
Islandais à propos de l'UE. Selon les derniers sondages, ils sont 25 %
seulement à souhaiter voir leur pays rejoindre l'Union. Mais 70 % d'entre eux tiennent malgré tout à l'organisation d'un référendum sur le sujet. « La question européenne résume le dilemme auquel l'Islande est régulièrement confrontée : s'ouvrir à l'extérieur ou bien jouer la carte du repli », commente Asgeir Jonsson, de la faculté d'économie de Reykjavik.ADOPTER L'EURO, UNE FORMALITÉ, PENSAIT-ON ALORS…
Avant la crise, nombre d'Islandais voyaient le rapprochement avec le Vieux Continent d'un bon œil. Le gouvernement de centre gauche, au pouvoir en 2009, lança alors la procédure d'adhésion, espérant adopter l'euro dans la foulée. Une formalité, pensait-il alors…
Las, la façon dont s'est déroulée la crise a fait changer d'avis une partie de l'opinion. « La valeur de la couronne islandaise a chuté de 50 % en quelques mois, ce qui a soutenu nos exportations et le tourisme : avec l'euro, nous n'aurions pas eu cette souplesse », estime Elias Gudmundsson. Le petit hôtel qu'il tient à Sudureyri, un petit village des fjords de l'ouest, a ainsi vu, comme beaucoup d'autres, sa fréquentation doubler depuis 2008.
Dans son bureau avec vue sur le fjord enneigé d'Isafjordur, à quelques kilomètres de là, Kristjan Joakimsson soupire longuement lorsque l'on évoque l'Europe. « Les entreprises comme la mienne ont mis des années à s'adapter aux quotas établis par le gouvernement pour éviter la surpêche, explique-t-il. Maintenant que le système fonctionne, pourquoi Bruxelles viendrait-elle s'en mêler ? »
LA PÊCHE, PRINCIPAL POINT D'ACHOPPEMENT
La question de la pêche est, de fait, le principal point d'achoppement des négociations avec l'UE. Le secteur, qui représente 43 % des exportations islandaises, est en effet redevenu l'un des piliers de l'économie depuis l'effondrement du système bancaire. Il repose sur un système de quotas par espèces finement élaboré chaque année par les autorités, sur lequel les Islandais n'ont aucune envie de perdre la main. « Plus je réfléchis, moins je vois ce qu'on gagnerait à rejoindre l'Europe », ajoute M. Joakimsson.
Le son de cloche est différent du côté des entreprises de services, plutôt favorables à l'adhésion. Elles se plaignent en effet du strict contrôle des changes instauré en 2008 pour freiner les sorties de capitaux. Mais qui représente aujourd'hui un sérieux frein au développement des sociétés islandaises à l'international. « Certains patrons redoutent qu'en rejetant l'Europe le premier ministre renonce aussi à mettre fin au contrôle des changes », résume Thorolfur Matthiasson, professeur d'économie à l'université d'Islande, à Reykjavik.
Malgré les manifestations, le texte contesté du gouvernement doit encore être discuté ces prochains jours, pour une adoption probable par le Parlement d'ici à quelques semaines. « Cela laissera des traces dans la relation des Islandais avec leurs dirigeants, qui s'est dégradée depuis la crise », estime Michel Sallé, spécialiste de l'Islande contemporaine.
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Marie Charrel
Journaliste au Monde - http://www.lemonde.fr/international/article/2014/02/26/l-islande-s-eloigne-de-l-union-europeenne-sans-referendum_4373485_3210.html
Après le 9 février: les lecteurs du «Temps» s’expriment
Le oui serré à l’initiative de l’UDC «Contre l’immigration de
masse», avec pour conséquence l’incertitude sur l’avenir des relations
entre la Suisse et l’Europe, a suscité un abondant courrier, de même que
la pique de Christoph Blocher contre les Suisses romands. Voici une
sélection
Blocher est mal intégré
Je me nomme Jean-Jacques Beljean. Avec les miens, je suis originaire de La Neuveville. Mes ancêtres, avant le XVe siècle, habitaient Gléresse (Ligerz), sur la rive nord du lac de Bienne. Comme Suisse de souche et patriote, j’estime que M. Blocher, dont les ancêtres étaient Allemands, peut retourner au Wurtemberg. Au fond […] il est un descendant d’immigrés et devrait être reconnaissant au pays qui a accueilli ses ascendants et ne pas souhaiter aux autres ce que les Suisses de l’époque n’ont pas fait à ses ancêtres. Je précise que je n’ai rien contre les Wurtembergeois, mon grand-père maternel venait de ce Land. A mon avis, M. Blocher ne s’est pas encore adapté à la Suisse, pays multiculturel, plurilingue, aux mentalités diverses, ce qui est une richesse reconnue des vrais patriotes. L’UDC devrait rapidement l’exclure de ses rangs, comme d’autres d’ailleurs, pour manquement au patriotisme. Par Jean-Jacques Beljean. Colombier (NE)
Trop attractifs? Adhérons!
Admettons avec la majorité du peuple que l’immigration sous ses différentes formes est un problème. Et la cause de cette immigration massive est l’attractivité phénoménale de la Suisse […]. Comment réduire cette attractivité avec le minimum de dommages et le maximum d’avantages? Tant que, vis-à-vis des pays européens et du monde, nous offrirons la confiture la plus sucrée, les abeilles des alentours et d’ailleurs choisiront prioritairement notre bocal. […]
Si la Suisse adhérait à l’UE, elle n’accomplirait que ce que la géographie, les parentés culturelles et l’identité des valeurs politiques fondamentales lui commandent de faire, tout naturellement. […] L’adhésion aurait un effet d’arasement qui nous mettrait à niveau avec les conditions des pays qui nous entourent. En partageant leurs règles, leurs conditions socio-économiques, leur monnaie, nous rentrerions dans le rang et ferions donc moins envie tout en gagnant en estime.
Cette mise à niveau entraînerait-elle un appauvrissement? Nous ne le croyons pas, en tout cas si nous raisonnons en termes de pouvoir d’achat et de qualité de vie. […] En quoi la qualité de vie de l’Autriche ou du Danemark, par exemple, est-elle inférieure à la nôtre? […] Par Jacques Janin, ancien directeur de la Chambre vaudoise d’agriculture. Cugy (VD)
http://letemps.ch/Page/Uuid/fdfb19d0-9736-11e3-a778-268b435e1317/Apr%C3%A8s_le_9_f%C3%A9vrier_les_lecteurs_du_Temps_sexpriment
meilleurs arguments que les résultats de certains votes populaires.
Actuellement à Sotchi, Nicolas Bideau, qui dirige Présence Suisse,
s’efforce pourtant de nuancer les conséquences du scrutin de dimanche.
L’analyse du premier vendeur du prestige national.
– Vous avez pour mission de polir la réputation de la Suisse. Depuis dimanche, on vous imagine effondré…
– Mon job est de connaitre objectivement ce que les publics
étrangers pensent de la Suisse, en particulier dans les moments
médiatiques sensibles pour le pays. Nous avons suivi la votation de
dimanche de très près, car nous savions qu’un oui aurait des effets en
termes d’images à l’étranger. En général, les médias reconnaissent que
les enjeux de la votation sont d’actualités dans la majorité des pays
européens et traduisent une insécurité face à ces questions.
Globalement, oui, on note une tonalité plutôt négative dans la
couverture du vote par la presse étrangère. Disons qu’un nouveau défi de
communication à l’international s’offre à nous.
– Le pays ne passe-t-il néanmoins pas, à tort ou à raison, pour une nation de profiteurs égoïstes?
– Comme je l’ai dit, les médias étrangers reconnaissent que les
enjeux de la votation sont d’actualité dans la majorité des pays
européens. La démocratie directe donne souvent un éclairage fort sur la
Suisse, car nous sommes l’un seuls pays à s’exprimer ainsi sur des
sujets aussi divers que le salaire de ses dirigeants, ses avions de
combat ou son immigration. Le résultat de la votation de dimanche va
certainement nous amener à renforcer notre communication sur les
mécanismes de la démocratie directe, mais aussi sur la nature de nos
relations avec l’Union européenne. Mais il faut être conscient que la
plupart du temps, les sujets sur lesquels le peuple suisse s’exprime
sont d’actualité en dehors de nos frontières. En fait, aux yeux de la
presse étrangère, la Suisse ne se distingue pas spécialement de
l’Europe.
– L’image de la Suisse en Europe, une zone importante
pour Présence Suisse, était déjà singulière. Ne devient-elle pas
illisible?
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La menace était dans l’air. Elle n’a pas tardé à se concrétiser
après que la Suisse eut annoncé samedi à la diplomatie croate qu’elle ne
pouvait signer, en l’état, l’extension de l’accord de libre circulation
à Zagreb au lendemain de la votation «Contre l’immigration de masse».
«L’Europe mini-guillotine la Suisse», titre L’Echo belge.
Par mesure de rétorsion, Bruxelles gèle donc les négociations sur la participation suisse aux programmes Horizon 2020 et Erasmus +, confirmant une information de la RTS: cette non-signature «est considérée par Bruxelles comme un déclencheur qui empêche le renouvellement d’accords avec la Suisse». Ceux qui prolongeaient les programmes au-delà du 31 décembre 2013, jusqu’en 2020: l’équivalent de 95 milliards d’euros, précise la Handelszeitung.
«Pour la Croatie, il est inacceptable d’être considéré durant les trois prochaines années comme un Etat tiers et pas comme un Etat de l’UE», a dit son ambassadeur à Berne, Aleksandar Heina, dans la NZZ am Sonntag, pour laquelle «l’heure de vérité arrive plus tôt que prévu». Et Le Figaro interprète effectivement la contre-attaque de Bruxelles comme une «première mesure de l’UE contre la Suisse», puisque Berne devait signer un accord bilatéral avec Zagreb, la Croatie étant devenue le vingt-huitième Etat européen.
«L’agenda européen démarre»
«Sans libre circulation, pas d’Erasmus», en concluait donc logiquement Le Matin le 10 février déjà. «Un diplomate européen estime que renégocier les accords de libre circulation est exclu. Et que leur suspension inclut que l’UE coupe à son tour la route des étudiants suisses. L’agenda européen démarre.» Ce n’est plus du gel, c’est de la «congélation», selon le Corriere del Ticino. «Horizon 2020 auf Eis gelegt», renchérit la Neue Zürcher Zeitung.
Du coup, la journaliste Sylvia Freda (@SylviaFreda) écrit sur Twitter: «C’est une catastrophe pour la Suisse. Nous allons tous en payer le prix.» Mais «on voit ceux qui ont besoin de jouer au «mâle»…» rétorque Politi Blog (@politi_blog) sur le site de microblogging, où la sphère estudiantine et les comptes en langue croate s’agitent énormément. «Les chercheurs et les étudiants suisses premières victimes du dimanche noir», ajoute jph schaller (@JphSchaller) de la RTS.
Posons-nous la question des raisons qui poussent plus de la moitié de la population à suivre les idées du tribun zurichois, même s’il y a gros à parier que la plus grande partie des 50,3% de votants est aussi outrée par le discours anti-romand. Plus que jamais, M. Blocher est seul face à une classe politique qui manque de visions, d’idées et de détermination politique… Et c’est cela, au fond, que le vote de dimanche a sanctionné. Nos élites de droite, du centre et de gauche doivent avoir le courage politique de développer et de défendre une véritable pensée politique suisse, sans donner l’impression que leur seul motif est de se plier aux diktats européens. Quand le Conseil fédéral négocie un accord sur les héritages avec la France, qui défavorise nos citoyens, quand il omet de fermement défendre la place financière suisse et accepte de jeter des cadres en pâture aux autorités étrangères, quand la classe politique accepte de remettre en cause de nombreux fondements de notre pays sans véritablement défendre la spécificité helvétique ainsi que notre souveraineté nationale, les partis politiques suisses ouvrent une voie royale à M. Blocher. […] Le vote de dimanche doit être compris en quelque sorte comme le vote de M. Tell face à M. Gessler (le bailli des Habsbourg)… Et c’est sur cette corde que le tribun joue. Par Etienne Rouge. Stellenbosch (Afrique du Sud)
L’étranger du village voisin
[…] Mon père, originaire d’Ettingen (BL), est venu s’installer et fonder sa famille en Suisse romande dans les années 60. Si on avait commencé alors avec la logique de division actuelle, j’aurais été assez vite considéré comme un secundo suisse allemand en terre vaudoise. Mon adaptation aurait pu devenir un thème politique avec, à la clef, la stigmatisation des Suisses allemands en Romandie et vice versa. Si je suis aujourd’hui professeur de sociologie en Suisse romande, et défenseur des droits de l’enfant jusqu’en Chine, c’est aussi grâce à la Suisse ouverte sur le monde que je le dois.
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LeTemps.ch | «L’image de la Suisse en Europe devient complexe»
«L’image de la Suisse en Europe devient complexe»
Directeur de Présence Suisse, Nicolas Bideau tente de nuancer les
effets négatifs, en termes d’image internationale du pays, du vote de
dimanche
Pour promouvoir l’image de la Suisse à l’étranger, il y a de effets négatifs, en termes d’image internationale du pays, du vote de
dimanche
meilleurs arguments que les résultats de certains votes populaires.
Actuellement à Sotchi, Nicolas Bideau, qui dirige Présence Suisse,
s’efforce pourtant de nuancer les conséquences du scrutin de dimanche.
L’analyse du premier vendeur du prestige national.
– Vous avez pour mission de polir la réputation de la Suisse. Depuis dimanche, on vous imagine effondré…
– Mon job est de connaitre objectivement ce que les publics
étrangers pensent de la Suisse, en particulier dans les moments
médiatiques sensibles pour le pays. Nous avons suivi la votation de
dimanche de très près, car nous savions qu’un oui aurait des effets en
termes d’images à l’étranger. En général, les médias reconnaissent que
les enjeux de la votation sont d’actualités dans la majorité des pays
européens et traduisent une insécurité face à ces questions.
Globalement, oui, on note une tonalité plutôt négative dans la
couverture du vote par la presse étrangère. Disons qu’un nouveau défi de
communication à l’international s’offre à nous.
– Le pays ne passe-t-il néanmoins pas, à tort ou à raison, pour une nation de profiteurs égoïstes?
– Comme je l’ai dit, les médias étrangers reconnaissent que les
enjeux de la votation sont d’actualité dans la majorité des pays
européens. La démocratie directe donne souvent un éclairage fort sur la
Suisse, car nous sommes l’un seuls pays à s’exprimer ainsi sur des
sujets aussi divers que le salaire de ses dirigeants, ses avions de
combat ou son immigration. Le résultat de la votation de dimanche va
certainement nous amener à renforcer notre communication sur les
mécanismes de la démocratie directe, mais aussi sur la nature de nos
relations avec l’Union européenne. Mais il faut être conscient que la
plupart du temps, les sujets sur lesquels le peuple suisse s’exprime
sont d’actualité en dehors de nos frontières. En fait, aux yeux de la
presse étrangère, la Suisse ne se distingue pas spécialement de
l’Europe.
– L’image de la Suisse en Europe, une zone importante
pour Présence Suisse, était déjà singulière. Ne devient-elle pas
illisible?
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Sans libre circulation, plus d’Erasmus
L’heure de vérité est arrivée. Bruxelles a suspendu les
négociations sur la participation suisse aux programmes académiques
Horizon 2020 et Erasmus +, après la décision de Berne de ne pas ouvrir
son marché du travail aux Croates. La contre-attaque à la votation du
9 février n’a pas tardé
Par mesure de rétorsion, Bruxelles gèle donc les négociations sur la participation suisse aux programmes Horizon 2020 et Erasmus +, confirmant une information de la RTS: cette non-signature «est considérée par Bruxelles comme un déclencheur qui empêche le renouvellement d’accords avec la Suisse». Ceux qui prolongeaient les programmes au-delà du 31 décembre 2013, jusqu’en 2020: l’équivalent de 95 milliards d’euros, précise la Handelszeitung.
«Pour la Croatie, il est inacceptable d’être considéré durant les trois prochaines années comme un Etat tiers et pas comme un Etat de l’UE», a dit son ambassadeur à Berne, Aleksandar Heina, dans la NZZ am Sonntag, pour laquelle «l’heure de vérité arrive plus tôt que prévu». Et Le Figaro interprète effectivement la contre-attaque de Bruxelles comme une «première mesure de l’UE contre la Suisse», puisque Berne devait signer un accord bilatéral avec Zagreb, la Croatie étant devenue le vingt-huitième Etat européen.
«L’agenda européen démarre»
«Sans libre circulation, pas d’Erasmus», en concluait donc logiquement Le Matin le 10 février déjà. «Un diplomate européen estime que renégocier les accords de libre circulation est exclu. Et que leur suspension inclut que l’UE coupe à son tour la route des étudiants suisses. L’agenda européen démarre.» Ce n’est plus du gel, c’est de la «congélation», selon le Corriere del Ticino. «Horizon 2020 auf Eis gelegt», renchérit la Neue Zürcher Zeitung.
Du coup, la journaliste Sylvia Freda (@SylviaFreda) écrit sur Twitter: «C’est une catastrophe pour la Suisse. Nous allons tous en payer le prix.» Mais «on voit ceux qui ont besoin de jouer au «mâle»…» rétorque Politi Blog (@politi_blog) sur le site de microblogging, où la sphère estudiantine et les comptes en langue croate s’agitent énormément. «Les chercheurs et les étudiants suisses premières victimes du dimanche noir», ajoute jph schaller (@JphSchaller) de la RTS.
Après le 9 février: les lecteurs du «Temps» s’expriment
La réponse de Tell à GesslerPosons-nous la question des raisons qui poussent plus de la moitié de la population à suivre les idées du tribun zurichois, même s’il y a gros à parier que la plus grande partie des 50,3% de votants est aussi outrée par le discours anti-romand. Plus que jamais, M. Blocher est seul face à une classe politique qui manque de visions, d’idées et de détermination politique… Et c’est cela, au fond, que le vote de dimanche a sanctionné. Nos élites de droite, du centre et de gauche doivent avoir le courage politique de développer et de défendre une véritable pensée politique suisse, sans donner l’impression que leur seul motif est de se plier aux diktats européens. Quand le Conseil fédéral négocie un accord sur les héritages avec la France, qui défavorise nos citoyens, quand il omet de fermement défendre la place financière suisse et accepte de jeter des cadres en pâture aux autorités étrangères, quand la classe politique accepte de remettre en cause de nombreux fondements de notre pays sans véritablement défendre la spécificité helvétique ainsi que notre souveraineté nationale, les partis politiques suisses ouvrent une voie royale à M. Blocher. […] Le vote de dimanche doit être compris en quelque sorte comme le vote de M. Tell face à M. Gessler (le bailli des Habsbourg)… Et c’est sur cette corde que le tribun joue. Par Etienne Rouge. Stellenbosch (Afrique du Sud)
L’étranger du village voisin
[…] Mon père, originaire d’Ettingen (BL), est venu s’installer et fonder sa famille en Suisse romande dans les années 60. Si on avait commencé alors avec la logique de division actuelle, j’aurais été assez vite considéré comme un secundo suisse allemand en terre vaudoise. Mon adaptation aurait pu devenir un thème politique avec, à la clef, la stigmatisation des Suisses allemands en Romandie et vice versa. Si je suis aujourd’hui professeur de sociologie en Suisse romande, et défenseur des droits de l’enfant jusqu’en Chine, c’est aussi grâce à la Suisse ouverte sur le monde que je le dois.
Suisse-Europe
14:06
Opinion
Racistes, les Suisses? Arrêtons de crier au loup!
L’écrivain Max Lobe trouve
exagérées les récentes diatribes d’intellectuels helvétiques suite au
succès de la droite aux élections fédérales. La Suisse reste, dit-il, un
fantastique exemple de vivre ensemble dont les Suisses eux-mêmes ne se
rendent pas toujours compte
Depuis les élections fédérales du week-end dernier,
de nombreuses voix on ne peut plus critiques se sont levées pour
déplorer l’issue des résultats. Ces voix, du très estimable Lukas
Bärfuss à la brillante Caroline Iberg, pour ne citer que ceux-là, par
leur tribune, n’ont fait que blâmer la Suisse en tant que pays et taper
sur les doigts des électeurs en les traitant de tous les noms d’oiseaux.
Une de ces critiques les plus acerbes est peut-être celle de Lukas
Bärfuss qui traite la Suisse de pays de nains catatoniques!
Mais la tribune de Caroline Iberg, secrétaire générale adjointe du Nouveau mouvement européen Suisse (Nomes), dans «L’Hebdo", monte d’un cran dans la virulence de l’attaque contre la Suisse et les Suisses. «La Suisse est xénophobe, europhobe et raciste et cela ne choque personne», martèle la brave pro-européenne en guise de titre. Quelle violence!
Lire sur l'Hebdo: La Suisse est xénophobe, europhobe et raciste et cela ne choque personne
Pourquoi user d’un vocabulaire si dur et injurieux envers le bulletin de vote des citoyens?
Certes, on peut, et à bien d’égard, porter un regard critique sur certaines politiques publiques de la Suisse. Je l’ai moi-même souvent fait à propos des politiques migratoires aussi bien dans mes romans que dans mes chroniques. Mais verser gratuitement dans une telle envolée d’insultes me consterne. De plus, cela ne sert absolument pas à élever le débat. Je crois même que cela ne sert qu’à jouer le jeu des partis dont on veut critiquer la politique.
La Suisse est-elle un pays raciste? Je ne peux que consentir à l’idée selon laquelle des efforts restent à réaliser pour lutter contre cette tare qui, faut-il bien souligner en passant, est universelle. A ceux qui ne voient le verre qu’à moitié vide, je voudrais leur rappeler qu’une des plus grandes banques du pays a à sa tête un Noir. Quoi de plus exotique?
Lire aussi: Offrons-leur un vrai statut de réfugiés!
Mon objectif n’est certainement pas celui de faire un nivellement par le bas ou d’applaudir ce que l’on n’a cessé de qualifier depuis les dernières élections fédérales de basculement à droite du Parlement, comme si celui-ci avait été à gauche ces 20 dernières années.
La meilleure façon de porter le débat à un niveau un tant soit peu supérieur reste, à mon sens, de faire un succinct bilan de ce qui ne va pas si mal, de surligner les problèmes et de chercher à les gommer par le biais de propositions concrètes, rassurantes, compréhensibles par tous et non en envoyant à tout va des insultes à l’endroit des électeurs. Car la Suisse, pour moi, reste un fantastique exemple de vivre-ensemble dont les Suisses eux-mêmes ne se rendent malheureusement pas souvent compte.
Max Lobe est écrivain. Il est l’auteur de «39, Rue de Berne «et de «La Trinité bantoue «parus aux éditions Zoé.
Mais la tribune de Caroline Iberg, secrétaire générale adjointe du Nouveau mouvement européen Suisse (Nomes), dans «L’Hebdo", monte d’un cran dans la virulence de l’attaque contre la Suisse et les Suisses. «La Suisse est xénophobe, europhobe et raciste et cela ne choque personne», martèle la brave pro-européenne en guise de titre. Quelle violence!
Lire sur l'Hebdo: La Suisse est xénophobe, europhobe et raciste et cela ne choque personne
Pourquoi user d’un vocabulaire si dur et injurieux envers le bulletin de vote des citoyens?
Certes, on peut, et à bien d’égard, porter un regard critique sur certaines politiques publiques de la Suisse. Je l’ai moi-même souvent fait à propos des politiques migratoires aussi bien dans mes romans que dans mes chroniques. Mais verser gratuitement dans une telle envolée d’insultes me consterne. De plus, cela ne sert absolument pas à élever le débat. Je crois même que cela ne sert qu’à jouer le jeu des partis dont on veut critiquer la politique.
La Suisse est-elle un pays raciste? Je ne peux que consentir à l’idée selon laquelle des efforts restent à réaliser pour lutter contre cette tare qui, faut-il bien souligner en passant, est universelle. A ceux qui ne voient le verre qu’à moitié vide, je voudrais leur rappeler qu’une des plus grandes banques du pays a à sa tête un Noir. Quoi de plus exotique?
Ces étrangers sont pour l’immense majorité bien intégrés, n’en déplaisent à ceux qui crient au loup.La Suisse est-elle donc un pays europhobe? Serait-elle xénophobe? On peut le penser au regard des résultats des votations du 9 février 2014 dont on verra prochainement la mise en œuvre. Mais se limiter à ce vote pour affubler la Suisse et les Suisses des étiquettes de xénophobes et d'europhobes, est certainement vite aller en besogne. Sur un peu plus de huit millions d’habitants, la Suisse compte bien près de deux millions d’étrangers dont plus d’un million d’Européens. Et ces étrangers sont pour l’immense majorité bien intégrés, n’en déplaisent à ceux qui crient au loup.
La Suisse? Un fantastique exemple de vivre-ensemble
Dire que la Suisse ne participe pas à l’effort d’accueil des demandeurs d’asile dans la présente crise migratoire que traverse l’Europe relève de la tromperie ou du moins de la mauvaise foi. Près de 60 000 demandes d’asile ont été enregistrées en Suisse au 30 septembre 2015, dont 8000 Syriens. Bien sûr, la Suisse pourrait en faire plus. Beaucoup plus. Dans une récente tribune, j’avançais même que la Suisse devrait accorder le statut de réfugiés aux demandeurs d’asiles syriens (notamment) et donc leur délivrer un permis B au lieu de les condamner à une existence nébuleuse en ne leur accordant qu’un permis F d’admission provisoire.Lire aussi: Offrons-leur un vrai statut de réfugiés!
Mon objectif n’est certainement pas celui de faire un nivellement par le bas ou d’applaudir ce que l’on n’a cessé de qualifier depuis les dernières élections fédérales de basculement à droite du Parlement, comme si celui-ci avait été à gauche ces 20 dernières années.
La meilleure façon de porter le débat à un niveau un tant soit peu supérieur reste, à mon sens, de faire un succinct bilan de ce qui ne va pas si mal, de surligner les problèmes et de chercher à les gommer par le biais de propositions concrètes, rassurantes, compréhensibles par tous et non en envoyant à tout va des insultes à l’endroit des électeurs. Car la Suisse, pour moi, reste un fantastique exemple de vivre-ensemble dont les Suisses eux-mêmes ne se rendent malheureusement pas souvent compte.
Max Lobe est écrivain. Il est l’auteur de «39, Rue de Berne «et de «La Trinité bantoue «parus aux éditions Zoé.
L’UE multiplie les signes de fermeté
L’UE retire de son ordre du jour la discussion sur le mandat en vue de négociations sur les questions institutionnelles avec la Suisse. Et le président de la Commission José Manuel Barroso laisse entendre que les Suisses pourraient perdre la possibilité de travailler et s’établir au sein de l’UE
négociations
13:34
Immigration: le Conseil fédéral fixe un premier calendrier
Le gouvernement prépare des textes de loi et des ordonnances, mais ne décide rien sur la Croatie
revue de presse
12:04
Heureux comme des Suisses en pleine crise d’identité
Après le vote du 9 février, l’Helvétie paraît plus divisée que jamais,
mais l’explication du séisme se trouve outre-Sarine. En attendant, le
«oui» à l’initiative de l’UDC met Bruxelles sur ses pattes de derrière,
en même temps que le culot démocratique du pays non membre de l’UE est
largement salué
- L’UE multiplie les signes de fermeté
- La nervosité gagne la Berne fédérale
- Archive. Les brumes de l’identité suisse après le vote sur l’EEE (JdG/GdL, 08.12.1992)
- Dossier. L’immigration en débats
- Page spéciale. Toutes les revues de presse
immigration
10:45
Philipp Hildebrand s’exprime sur le «vote historique» de dimanche
Dans une tribune publiée mercredi matin dans la presse anglaise,
l’ex-président de la Banque nationale suisse revient sur «ce coup dur»
pour Berne. Une analyse truffée de métaphores
«Comme de la neige de fin de printemps.» Les espoirs suisses de
concessions de la part de Bruxelles après le vote de dimanche peuvent
fondre comme de la neige au mois de mai, image l’ex-président de la
Banque Nationale Suisse (BNS) Philipp Hildebrand. Dans une tribune publiée mercredi par le Financial Times
, l’actuel vice-président de BlackRock estime que le vote de
dimanche est un «coup dur» pour le gouvernement suisse: «Le pays situé
au cœur de l’Europe doit désormais faire face à un choix difficile.»En substance, Philipp Hildebrand se demande si la Suisse va continuer à profiter de la prospérité que lui amènent ses voisins en acceptant de réduire un brin sa souveraineté politique, ou si elle préférera redevenir «le maître en son domaine» en s’éloignant du marché européen, amoindrissant ainsi son niveau de vie. Le gouvernement a trois ans pour prendre sa décision. «Le temps file», redoute Philipp Hildebrand.
«Difficile de vaincre sur le ring quand on refuse d’utiliser ses deux poings», déclare le financier aujourd’hui établi à Londres. «L’extrême-droite a gagné la votation parce qu’elle savait ce qu’elle voulait. Le centre et le centre-gauche ont perdu parce qu’ils n’ont pas réussi à proposer une alternative et ont eu peur d’entrer dans le combat.»
Aujourd’hui, une possibilité pour avancer pourrait être de «secouer le statu quo politique», estime Philipp Hildebrand. Concrètement, «le gouvernement pourrait nommer un second ministre d’extrême-droite […] et leur confier aux deux des portefeuilles clés, imagine-t-il. De cette manière, l’extrême-droite serait tenue responsables des négociations à venir avec l’UE.»
Quelles leçons pour l’Europe?
Sortant des frontières helvétiques, l’ancien champion de natation se demande quelles leçons la Grande-Bretagne et l’Europe peuvent tirer de ce vote.
Une réforme est nécessaire, affirme-t-il. «D’ailleurs, pour Angela Merkel et François Hollande, le vote suisse pourrait servir de rappel», espère Philipp Hildebrand. Les 18 Etats membres de la zone euro doivent entreprendre «une intégration plus profonde», passant notamment par la mise en place d’une autorité budgétaire commune. Pour d’autres, réformer veut probablement dire se recentrer sur les attributions initiales de l’union commerciale et douanière.
http://letemps.ch/Page/Uuid/5f027d08-93c3-11e3-a206-e58afd97da78/Philipp_Hildebrand_sexprime_sur_le_vote_historique_de_dimanche
Un vote «écologiste», reflétant l’attachement à une Suisse à
préserver: c’est ainsi que notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton
analysait lundi le scrutin sur l’immigration – sur fond de prochaine
votation consacrée à Ecopop, l’initiative dédiée à la limitation de la
croissance de la population. La réaction d’Adèle Thorens Goumaz,
coprésidente des Verts suisses et conseillère nationale vaudoise.
Le Temps: Marie-Hélène Miauton parle d’un vote motivé par la défense d’une «Suisse paysagère»: que répondez-vous?
Adèle Thorens Goumaz: Avec ce vote de fermeture, la majorité du peuple a certainement dit sa méfiance face à une Europe en crise. Mais il y a probablement aussi eu, effectivement, l’expression du refus d’une Suisse plus urbaine et plus cosmopolite, au profit d’une Suisse paisible, idéalisée et nostalgique, faite, comme le dit Mme Miauton, de paysages idylliques, mais aussi culturellement plus homogène et figurant un mode de vie plus traditionnel. Il est possible que les problèmes de pression sur les salaires, de crise du logement et de saturation des axes de transport touchant les régions suisses à forte croissance aient contribué à cette image négative de la Suisse urbaine, qui concerne paradoxalement plutôt les personnes vivant dans des lieux moins touchés par ces difficultés, si ce n’est peut-être par le mitage du territoire… Des personnes qui craignent de perdre leur qualité de vie. Une majorité de citoyens vivant dans des lieux affectés par les effets pervers de la «surchauffe» de la croissance, comme l’Arc lémanique, ont par contre perçu le fait que l’initiative de l’UDC n’apportait pas de solution à leurs problèmes de mobilité ou de logement et s’y est opposée. Ces citoyens considèrent à juste titre que ces problèmes pouvaient être résolus autrement.
– Certains considèrent que le vote a été «écologiste», au sens de la méfiance d’une expansion sans limites, est-ce aussi votre sentiment?
– Non, en tous les cas pas au sens d’un vote lié à l’électorat des Verts. Nos sympathisants sont critiques face aux effets négatifs d’une croissance mal gérée; mais ils ne sont pas défavorables à une Suisse ouverte sur le monde et plus urbaine, pour autant que cette urbanisation ne se fasse pas au détriment de la nature et du paysage. Les Verts considèrent surtout que ce n’est pas en fermant nos frontières et en péjorant nos relations avec l’Europe que nous réglerons nos problèmes de mitage du territoire, de logement, de mobilité ou de salaires. Des solutions ciblées existent, le problème est qu’elles ne sont pas appliquées.
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immigration
14:17
«En maîtrisant notre croissance, nous éviterons les réactions de fermeture»
La coprésidente des Verts suisses, Adèle Thorens Goumaz, réagit à
l’idée que l’approbation de l’initiative sur l’immigration aurait été
motivée par une sensibilité écologiste, et l’attachement à une Suisse
préservée
Le Temps: Marie-Hélène Miauton parle d’un vote motivé par la défense d’une «Suisse paysagère»: que répondez-vous?
Adèle Thorens Goumaz: Avec ce vote de fermeture, la majorité du peuple a certainement dit sa méfiance face à une Europe en crise. Mais il y a probablement aussi eu, effectivement, l’expression du refus d’une Suisse plus urbaine et plus cosmopolite, au profit d’une Suisse paisible, idéalisée et nostalgique, faite, comme le dit Mme Miauton, de paysages idylliques, mais aussi culturellement plus homogène et figurant un mode de vie plus traditionnel. Il est possible que les problèmes de pression sur les salaires, de crise du logement et de saturation des axes de transport touchant les régions suisses à forte croissance aient contribué à cette image négative de la Suisse urbaine, qui concerne paradoxalement plutôt les personnes vivant dans des lieux moins touchés par ces difficultés, si ce n’est peut-être par le mitage du territoire… Des personnes qui craignent de perdre leur qualité de vie. Une majorité de citoyens vivant dans des lieux affectés par les effets pervers de la «surchauffe» de la croissance, comme l’Arc lémanique, ont par contre perçu le fait que l’initiative de l’UDC n’apportait pas de solution à leurs problèmes de mobilité ou de logement et s’y est opposée. Ces citoyens considèrent à juste titre que ces problèmes pouvaient être résolus autrement.
– Certains considèrent que le vote a été «écologiste», au sens de la méfiance d’une expansion sans limites, est-ce aussi votre sentiment?
– Non, en tous les cas pas au sens d’un vote lié à l’électorat des Verts. Nos sympathisants sont critiques face aux effets négatifs d’une croissance mal gérée; mais ils ne sont pas défavorables à une Suisse ouverte sur le monde et plus urbaine, pour autant que cette urbanisation ne se fasse pas au détriment de la nature et du paysage. Les Verts considèrent surtout que ce n’est pas en fermant nos frontières et en péjorant nos relations avec l’Europe que nous réglerons nos problèmes de mitage du territoire, de logement, de mobilité ou de salaires. Des solutions ciblées existent, le problème est qu’elles ne sont pas appliquées.
temps.ch/Page/Uuid/15c3172e-93b9-11e3-a206-e58afd97da78/En_maîtrisant_notre_croissance_nous_éviterons_les_réactions_de_fermeture
Les réactions continuent de pleuvoir
Les réactions continuent d’affluer ce lundi après l’acceptation de l’initiative «Contre l’immigration de masse». Suivez ici les derniers développements politiques en continu (Dernière mise à jour, à 13h53)
Immigration
12:57
12:57
«Un vote qui exprime l’attachement à une Suisse paysagière»
Pour la chroniqueuse Marie-Hélène Miauton, le vote de dimanche n’exprime ni une crainte du dumping salarial, ni une inquiétude liée aux infrastructures, mais une tension culturelle et le goût d’une vie hors
des villes
initiative
lundi 10février 2014
lundi 10février 2014
«Les électeurs sont plus critiques»
Oscar Mazzoleni, politologue à l’Université de Lausanne, spécialiste de l’UDC
migration
lundi 10février 2014
lundi 10février 2014
Une victoire qui gifle l’autre Suisse
L’UDC remporte seule contre tous une victoire énorme. Une période de grande incertitude s’ouvre avec l’Union européenne. Une partie des élites du pays est coupéede la Suisse des campagnes
- Nouvelle hausse du chômage en janvier
- Les réactions continuent de pleuvoir
- «Un vote qui exprime l’attachement à une Suisse paysagière»
- Simonetta Sommaruga: «C’est un jour spécial»
- A Aarberg, l’UDC célèbre «la victoire du peuple»
- Avec les quotas d‘étrangers, on ouvre la boîte de Pandore» (09.02.2014)
- La revanche de Christoph Blocher
- L’économie craint la réaction de l’UE
- Cette Suisse moins prospère qui a fait gagner le oui
- Mot d’ordre: éviter une crise politique
- Le sort de la Suisse est entre les mains de Bruxelles
- Et maintenant, chers collègues UDC: au travail ! (09.02.2014)
- «Un fossé entre les élites et le peuple» (09.02.2014)
- «Les électeurs sont plus critiques»
- Editorial. Sérénité romande, aveuglement alémanique
- Le dessin de Chappatte
- Notre page spéciale sur le débat à propos de l’immigration
immigration
lundi 10 février 2014
lundi 10 février 2014
Simonetta Sommaruga: «C’est un jour spécial»
Pour le président de la Confédération, Didier Burkhalter, ce n’est pas un «nouveau dimanche noir» mais «une autre période qui s’ouvre»
immigration
lundi 10 février 2014
Cette Suisse moins prospère qui a fait gagner le oui
Plus qu’un fossé Romands-Alémaniques, la carte du vote montre une division brutale entre gagnants de la globalisation et ceux qu’elle inquiète
immigration
lundi 10 février 2014
L’économie craint la réaction de l’UE
Les représentants de l’industrie plaident en faveur d’une application souple des contingents pour les entreprises. Leurs plus grandes craintes se rapportent toutefois au risque de rupture des accords bilatéraux avec l’Union européenne
immigration
lundi 10 février 2014
lundi 10 février 2014
L’économie doit se remettre au régime des contingents
Les quotas d’étrangers vont s’imposer à nouveau, selon des modalités encore floues. Le processus de fixation des contingents risque d’être très politisé
immigration de masse
lundi 10 février 2014
La revanche de Christoph Blocher
Le Zurichois s’est réjoui, sur Teleblocher, de l’indépendance retrouvée de la Suisse. Pour mieux se faire comprendre, il a renoncé au dialecte
Initiative de l’UDC
lundi 10 février 2014
Mot d’ordre: éviter une crise politique
Le PLR exige que Christoph Blocher soit nommé secrétaire d’Etat spécial pour négocier lui-même notre futur avec l’Union européenne. Ailleurs, les critiques sont vives contre le Conseil fédéral, mais
personne ne veut prendre le risque d’une crise institutionnelle
votations
dimanche 09février 2014
dimanche 09février 2014
50,3% de voix qui refusent la libre circulation des personnes
L’initiative de l’UDC qui remet en cause la libre circulation des personnes a été approuvée ce dimanche par une majorité des cantons et 50,3% des suffrages populaires. La Commission européenne «regrette» un vote qui «va à l’encontre» de la libre circulation. Le texte sur l’avortement a été refusé sèchement, et le fonds d’infrastructure ferroviaire plébiscité. Notre suivi de la journée
- Nouveau. Les précisions de Roger Piccand, chef du service vaudois de l’emploi
Nouveau. Réaction de Fathi Derder (PLR/VD): Et maintenant, chers collègues UDC: au travail!
Nouveau. Réaction d’Iwan Rickenbacher: «Un fossé entre les élites et le peuple»- Notre carte des résultats cantonaux pour l’initiative de l’UDC
- Notre page spéciale sur le débat à propos de l’immigration
Initiative de l’UDC
dimanche 09 février 2014
dimanche 09 février 2014
«Un fossé entre les élites et le peuple»
Consultant très écouté en Suisse alémanique, Iwan Rickenbacher attribue le vote sur la libre circulation à des craintes liées à la globalisation
contingents
dimanche 09février 2014
dimanche 09février 2014
« Avec les quotas d‘étrangers, on ouvre la boîte de Pandore»
Chef du Service cantonal vaudois de l’emploi, Roger Piccand commente le vote qui devrait rétablir les contingents d’étrangers, un système qu’il avait critiqué
réaction
dimanche 09février 2014
Et maintenant, chers collègues UDC: au travail !
Déplorant le résultat de «trois ans d’hystérie populiste», le conseiller national PLR Fathi Derder appelle les vainqueurs du jour à prendre leurs responsabilités
commentaire
dimanche 09 février 2014
Un nouveau dimanche noir
Le vote de ce 9 février sur la libre circulation constitue une lourde défaite du gouvernement, de la majorité du Parlement et de tous les milieux économiques. Et pose de graves questions institutionnelles
frontières
samedi 08février 2014
«Je ne comprends pas ce sentiment anti-européen en Suisse»
D’origine tessinoise et députée européenne, Anna Maria Corazza-Bildt déplore l’initiative de l’UDC. Selon elle, un oui serait un coup dur pour les relations Suisse-UE
portrait
vendredi 07février 2014
La mission et la revanche, les deux moteurs de Christoph Blocher
Pour Christoph Blocher, qui s’est beaucoup investi dans la campagne «Contre l’immigration de masse», le succès espéré ce dimanche compte moins que l’objectif de scier la planche des relations bilatérales avec l’UE. Il y a la mission, il y a aussi l’occasion d’une revanche. Quitte pour cela à s’allier avec son opposé, Thomas Minder, un adepte du mouvement malthusien Ecopop
- Johann Schneider-Ammann restera caché (07.02.2014)
- L’offshore, un outil économique très prisé (07.02.2014)
- La Genève internationale contingentée? (07.02.2014)
- Page spéciale. L’immigration en débats
analyse
vendredi 07février 2014
vendredi 07février 2014
Les patrons n’osent plus défendre la place économique suisse
La campagne de votation du 9 février est marquée par le faible engagement des chefs d’entreprise
Tessin
vendredi 07février 2014
vendredi 07février 2014
La criminalité s’invite dans le débat brûlant sur l’«immigration de masse»
L’importance médiatique et politique accordée au phénomène des cambriolages par bandes arrivant d’Italie pourrait renforcer le soutien à l’initiative de l’UDC dans un canton où la frontière est au centre de l’agenda politique
Revue de presse
mercredi 05février 2014
La Suisse et l’immigration: l’huître et l’écrevisse
Avant la votation du 9 février sur l’initiative de l’UDC «Contre l’immigration de masse», plongée dans quelques articles dénichés sur la Toile francophone
votation
mercredi 05février 2014
mercredi 05février 2014
En 2001, la course aux permis de travail épuisait les entreprises
L’initiative de l’UDC veut revenir à la raréfaction de la main-d’œuvre
- Les patrons n’osent plus défendre la place économique suisse (07.02.2014)
- Ems-Chemie veut profiter du développement en Chine (08.02.2014)
- La dynamique est en faveur de l’initiative de l’UDC (30.01.2014)
- L’UDC croise le fer avec economiesuisse (20.12.2013)
- «Nous ne voulons pas fermer totalement nos frontières» (03.01.2014)
- L’office des migrations en 2015 (23.01.2014)
immigration
mercredi 05février 2014
mercredi 05février 2014
L’UDC se tait sur les contours des futurs contingents
Pas question pour l’UDC de préciser avant le vote les contours de la politique des contingents. Mais regroupement familial et accès aux prestations familiales seraient limités. Par contre, le parti
national-conservateur annonce déjà une nouvelle initiative
libre circulation
mercredi 05février 2014
L’obsession suisse de la pénurie de techniciens
En matière d’immigration qualifiée, le manque d’informaticiens et d’ingénieurs agite les milieux concernés. Des chiffres parfois astronomiques sont évoqués. Mais qu’en est-il vraiment? Des patrons
racontent la diversité des situations
islam
mardi 04février 2014
mardi 04février 2014
L’UDC valaisanne critique la venue de Nicolas Blancho
Le président du Conseil central islamique suisse donnera une conférence samedi dans une mosquée sédunoise. A la veille de la votation sur l’immigration de masse, l’UDC conteste sa venue. Les organisateurs entendent porter plainte pour incitation à la haine
- La ferveur des djihadistes «made in Switzerland» (13.11.2013)
- Les réseaux opaques de Nicolas Blancho (03.02.2012)
- Oskar Freysinger et Geert Wilders, le pacte (10.06.2011)
- Savièse ferme ses portes à Geert Wilders (27.05.2011)
Libre circulation
mardi 04février 2014
mardi 04février 2014
Des doutes embarrassants sur l’aide sociale
L’UDC, en campagne «Contre l’immigration de masse», dénonce le tourisme social des citoyens de l’Union européenne. Les autorités relativisent mais durcissent les règles et les contrôles
- Le PS passe à l’offensive dans la lutte contre le tourisme social (25.06.2013)
- Le canton se présente en modèle de la politique d’asile (04.02.2014)
- Page spéciale. L’immigration en débats
- Infographie. Des taux européens d’assistés comparables à la Suisse
- Le dessin de Chappatte
immigration
11:53
L’incertitude va ronger les milieux scientifiques
Les conséquences du vote sur la libre circulation plongent les
universités dans l’inquiétude. La suite de la participation suisse aux
programmes de recherche et à Erasmus est remise en cause. Pour le
secrétaire d’Etat Mauro Dell’Ambrogio, «ce sera très difficile»
La science fait partie du premier paquet d’accord bilatéraux. Il s’y ajoute Erasmus, pour les étudiants en mobilité. En renégociation ces temps, ce dernier pourrait être repoussé, laissait-on entendre avant le vote (LT du 24.01.2014). Mais le souci primordial des chercheurs porte sur l’accord concernant la recherche. Après sept programmes-cadres, le dernier en date clos en 2013, l’UE a voulu voir plus grand en mettant sur pied son plan dit Horizon 2020. Jusqu’à 2020, elle prévoit un colossal budget de 80 milliards d’euros autour de la recherche fondamentale, les déclinaisons industrielles et les enjeux sociaux. Les appels à projets ont déjà été lancés, pour un premier délai au 25 mars.
La renégociation de l’accord était achevée. Les Chambres ont voté à l’automne passé une enveloppe de 4,3 milliards de francs. Mais le texte n’a pas été signé entre la Suisse et l’UE. La commission, laissent entendre certains connaisseurs, a sciemment fait traîner l’apposition de son paraphe en vue du vote du 9 février. Au reste, le texte doit être approuvé par les 28 Etats membres.
libre circulation
mardi 11
février 2014
Quand la Suisse met le feu aux poudres
Partout, les antieuropéens applaudissent le vote des Suisses. En
Angleterre ou en France, des voix plus modérées y voient un enseignement
à prendre au sérieux
Confortés par le coup de gueule des Helvètes, il y a bien sûr tous ceux qui jubilent: les anti-européens canal historique. Présidente du Front national (FN), Marine Le Pen a, par exemple, dégainé la première, en saluant le «bon sens des Suisses» et en appelant les Français «à suivre ce chemin». En tête des sondages pour les élections européennes de mai – avec 23% d’intentions de vote en France, le FN arriverait devant l’UMP (21%) et les listes du Parti socialiste et du Parti radical de gauche (18%) – la fille de Jean-Marie Le Pen n’osait même pas espérer pareille aubaine.
Chef de file du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, Nigel Farage lui a emboîté le pas, applaudissant «une merveilleuse nouvelle pour les amoureux de la liberté et de la souveraineté nationale en Europe». Pour lui, «une Suisse sage et forte s’est dressée contre le harcèlement et les menaces émanant des bureaucrates non élus de Bruxelles». Lui aussi espère devancer les conservateurs aux prochaines élections européennes.
Entre ces cris de joie et l’inquiétude exprimée par la vaste majorité de la classe politique européenne, d’autres voix laissent entendre que le signal envoyé par la Suisse gagnerait peut-être à être entendu. Invité, lundi matin, de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, l’ancien premier ministre français François Fillon a ainsi jugé «parfaitement naturel» que la Suisse veuille contrôler son immigration en instaurant des quotas. Selon lui, la France ou l’Europe peuvent adopter le même système: «Décider chaque année, en fonction de la capacité d’intégration du pays, combien de personnes extérieures on peut accueillir.»
Sans aller jusque-là, le premier ministre britannique, David Cameron, estime que le vote Suisse traduit «l’inquiétude grandissante» concernant la libre circulation en Europe. Celui qui a d’ores et déjà promis, pour 2017, un référendum sur la place du Royaume-Uni dans l’UE, entend bien couper l’herbe sous le pied des anti-européens, en faisant rappeler par son porte-parole que son gouvernement a déjà soulevé la question de la libre circulation au sein de l’UE, et continuera à le faire. David Cameron avait, d’ailleurs, déjà brisé le tabou en novembre dernier, plaidant pour la limitation du nombre de migrants en provenance de l’Union européenne, écornant par là les principes de la libre circulation.
Pourquoi les Suisses ont dit "oui"
Publié le - Mis à jour le
International
Les frontaliers s'inquiètent des retombées sur le renouvellement
de leur permis de séjour. Les Européens tiennent quant à eux à la libre
circulation, principe majeur de l'Union.
Ce n’est pas un vote contre l’Europe, mais un
vote identitaire qui a divisé la Suisse dimanche. Sur les 55,8 % de
Suisses qui se sont prononcés sur le projet de l’UDC, la droite
populiste de Christoph Blocher, 50,3 % ont voté pour limiter "l’immigration de masse"
et 49,7 % contre. Une partie de la Suisse s’inscrit ainsi dans le
courant populiste et identitaire qui s’étend en Europe depuis une
décennie, de l’Autriche aux Pays-Bas, de la France à la Belgique, et qui
risque de peser à nouveau sur les élections européennes de mai
prochain.
De quoi est fait le vote des Suisses ?
Paradoxalement,
comme en France, la crainte de l’immigration est plus ancrée dans les
campagnes que dans les villes. Le canton de Schwytz, par exemple, où se
fabriquent (grâce à des travailleurs étrangers) les fameux couteaux
Victorinox, enregistre l’adhésion de 63,1 % des électeurs au
rétablissement des quotas. En revanche, Zürich et sa grande banlieue, où
se concentrent les étrangers, ont rejeté le projet par 52,7 % des voix.Le monde rural suisse entend préserver un pays en miniature, homogène, ordonné, où les gens du terroir ont le dernier mot. C’est particulièrement le cas en Suisse alémanique.
Selon le politologue suisse Pascal Sciarini, "les Suisses ont montré par ce vote leur volonté de défendre leur modèle", et notamment "contre la globalisation, la mondialisation et les flux migratoires". Sans doute, rétorque un diplomate en poste en Suisse, "dans leur utopie, ils entretiennent l’idée d’un village isolé, mais vouloir vivre à l’écart du monde globalisé est une illusion".
Ne pas sous-estimer la pression
En
signant un accord de libre circulation avec l’UE, la Suisse a connu une
augmentation de 80000 étrangers par an, alors que les autorités
fédérales n’en attendaient que 8000. Le pays abrite désormais 23 %
d’étrangers sur un territoire largement confiné par les massifs
montagneux. La Belgique enregistre bien moins, près de 11 %. Mais,
contrairement à la Suisse, elle a accordé plus souvent la nationalité
aux étrangers.L’étranger devient ainsi la "tête de Turc" de tout ce qui ne va pas bien dans le pays. Les Suisses se plaignent d’un logement de plus en plus rare et cher au point que, dans le canton de Genève (qui comprend 460000 habitants), mille familles suisses par an vont s’établir dans la France voisine. Mais la raréfaction des biens immobiliers s’explique aussi par le blocage au niveau cantonal des terrains à bâtir.
Un "signal de la Suisse" à l’UE
Les
questions de densité de population (embouteillages, logement,
pollution, trains bondés) sont au cœur des préoccupations des pays
riches, comme la Suisse et la Belgique.Pour Marie-Hélène Miauton, chroniqueuse au journal "Le Temps" et fondatrice d’un institut de sondage, il y a aussi une dimension "écologique" dans le vote des Suisses. "Le Suisse n’est pas xénophobe", dit-elle. "C’est un pigeon voyageur. Mais il se sent débordé par l’ampleur de l’immigration. Il refuse la croissance à tout prix et veut préserver la nature et les valeurs qui fondent sa société", notamment les règles qui régissent le monde du travail et de l’entreprise. Cette sociologue pense que si les pays européens faisaient voter leur population, ils auraient sans doute beaucoup plus que 50 %. En ce sens, dit-elle, "la Suisse a lancé un signal".
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