Le CHUV devrait lancer un essai clinique l’été prochain permettant à des enfants atteints de cancer, notamment de leucémie aiguë, de pouvoir bénéficier de ce traitement novateur
Chaque année, en Suisse, on recense entre 200 et 220 nouveaux cas de cancer touchant des enfants de moins de 15 ans. Leucémies, tumeurs cérébrales, cancer des ganglions lymphatiques… grâce aux progrès de la médecine, ces différentes affections se soignent de mieux en mieux. Aujourd’hui, plus de 80% des malades peuvent être traités avec succès, contre 60% dans les années 1970 et 1980. Ce progrès, certes majeur, ne doit toutefois pas faire oublier les 20% de patients en rechute ou présentant des formes résistantes de la maladie.
Pour ces derniers, de nombreux espoirs reposent désormais sur l’immunothérapie à base de lymphocytes T modifiés, appelés chimeric antigen receptor T-cells (CAR T-cells). Initialement utilisée dans le traitement du mélanome, cette technique – qui vise à transformer les cellules immunitaires du patient en médicament personnalisé – a montré des résultats très prometteurs lors d’essais cliniques de phase précoce menés aux Etats-Unis, entre 2014 et 2016, sur une quarantaine de jeunes patients atteints de leucémie lymphoblastique aiguë en rechute ou réfractaire. Dans le cadre de cette étude, l’équipe de Michael Jensen, à l’Hôpital pédiatrique de Seattle, est en effet parvenue à un taux de rémission de 90% avec des résultats durables.
Les enfants sont trop souvent négligés dans la recherche, c’est pour cela que nous avons souhaité pouvoir leur faire bénéficier de notre expertise en immunothérapie adulte
George Coukos, Chef du Département d’oncologie UNIL-CHUV
Bonne nouvelle: les jeunes patients suisses pourront également bénéficier de cette technique dans un avenir proche, puisqu’elle sera introduite au CHUV, à Lausanne, au sein d’un essai clinique qui devrait débuter au cours de l’été 2019. L’annonce en a été faite le 30 août dernier lors d’une soirée de l’association Zoé4life, qui fête cette année ses 5 ans d’existence et soutient financièrement le projet.
«Les enfants sont trop souvent négligés dans la recherche, c’est pour cela que nous avons souhaité pouvoir leur faire bénéficier de notre expertise en immunothérapie adulte, explique le Professeur George Coukos, chef du Département d’oncologie UNIL-CHUV. Cette technique a déjà eu beaucoup de succès aux Etats-Unis et nous avons considéré qu’il était important de pouvoir aussi développer ces thérapies de nouvelle génération au sein de notre centre académique.»
Cellules mémoire
Concrètement, le concept des CAR T-cells repose sur le fait de modifier génétiquement, en laboratoire, certaines cellules immunitaires du patient, appelées lymphocytes T, afin de les munir d’un récepteur – le CAR –, capable de traquer les cellules cancéreuses et de les détruire. Réinjectées ensuite dans le corps du malade, ces cellules possèdent une longue durée de vie et sont donc capables d’éradiquer des cellules cancéreuses qui réapparaîtraient après plusieurs mois, voire même plusieurs années.
«Après le traitement initial, les lymphocytes T modifiés se mettent au repos et deviennent, s’ils persistent dans l’organisme du patient, des cellules mémoire en mesure de se réactiver si nécessaire, décrit Francesco Ceppi, chef de clinique dans le service d’hématologie-oncologie pédiatrique du CHUV, qui sera responsable de l’essai clinique. Il s’agit certainement de l’approche la plus novatrice de ces dix dernières années dans la lutte contre la leucémie aiguë de l’enfant, mais nous devons encore travailler pour obtenir un traitement qui soit le plus performant possible, y compris sur d’autres formes de cancers pédiatriques.»
Outre la prise en charge des leucémies, l’équipe du CHUV aimerait pouvoir offrir, par le biais de cette méthode, de nouvelles possibilités thérapeutiques aux jeunes patients atteints de tumeur cérébrale, de neuroblastome métastatique – une forme de la maladie touchant le système nerveux –, de tumeur solide ou de lymphome (cancer des ganglions lymphatiques) non hodgkinien. «Dans un premier temps, ce traitement sera proposé aux patients présentant des maladies réfractaires ou en rechute, puis nous verrons s’il est possible d’élargir les indications par la suite», détaille Maja Beck Popovic, médecin-cheffe de l’Unité d’hémato-oncologie pédiatrique du CHUV.
Critères d’éligibilité stricts
De son côté, Novartis s’est également vu attribuer, fin août, une homologation de la Commission européenne pour sa thérapie cellulaire contre la leucémie lymphoblastique aiguë à cellules B, le Kymriah. Développé en collaboration avec l’Université de Pennsylvanie, ce traitement repose aussi sur une thérapie par CAR T-cells. S’il offre une nouvelle solution prometteuse de traitement aux patients jusqu’à 25 ans, ce dernier présente toutefois un certain nombre de limitations. Son prix notamment, pouvant atteindre jusqu’à 470 000 francs. Mais pas seulement: «Le Kymriah n’est administré qu’aux patients chez qui une série de traitements antérieurs ont échoué, y compris la greffe de moelle osseuse, analyse Francesco Ceppi. Seul un nombre restreint d’enfants sera donc éligible au médicament. Le temps entre l'enregistrement d'un patient sur un protocole de traitement et l'administration du médicament varie par ailleurs entre 1 et 3 mois, ce qui est encore trop long pour un cinquième des patients.»
Contre le cancer, «une ultra-personnalisation des traitements»
Tout
juste lancé depuis Lausanne, le projet d’oncologie personnalisée SPOD
vise à mettre en réseau les données des patients atteints de cancer en
Suisse, pour des soins sur mesure. Trois questions à Olivier Michielin,
qui dirige ce programme
Mettre en commun les données moléculaires et
cliniques d’une majorité des patients en oncologie de Suisse: tel est
l’objectif du projet SPOD (Swiss Personalized Oncology Driver) lancé par
le CHUV, à Lausanne, les Hôpitaux universitaires de Genève et
l’Inselspital de Berne, en partenariat avec le Groupe suisse pour la
recherche clinique sur le cancer (SAKK).
Directeur de ce programme
qui vient de recevoir un financement de 2,3 millions du Swiss
Personalized Health Network, Olivier Michielin, chef de la division
d’oncologie personnalisée analytique au CHUV, voit ce projet comme un
premier pas vers des traitements de plus en plus personnalisés. Le Temps: En quoi la récolte de données propres à chaque patient va-t-elle faire progresser la recherche sur le cancer? Olivier Michielin: Notre
objectif, à terme, est d’aboutir à une ultra-personnalisation des
traitements, notamment des immunothérapies. Pour ce faire, nous devons
prendre en compte les propriétés du système immunitaire, mais aussi
l’ensemble des données concernant le fonctionnement de la tumeur, tel
que la génomique, la transcriptomique ou encore la protéomique. Je suis
convaincu que les réponses à une grande partie des questions que l’on se
pose en oncologie se trouvent dans cette base d’informations complexes.
Nous allons également suivre des patients sur plusieurs
années, afin de pouvoir déterminer quelle est la meilleure séquence de
traitement possible en fonction du profil des tumeurs rencontrées. Cet
aspect bien précis, personne ne l’a encore étudié, mais pour cela, nous
avons besoin d’un maximum de données.
– Vous soulignez également l’importance d’harmoniser la façon dont les cas sont décrits entre les hôpitaux…
–
C’est exact. Afin de pouvoir mettre en commun nos ressources, il est
important que nous parlions le même langage, de standardiser la
nomenclature quant à la description, par exemple, des effets secondaires
d’un traitement par chimiothérapie. Une fois que nous serons parvenus à
unifier nos forces, nous allons assurément nous retrouver face à un
tsunami d’informations utiles.
– Par ce
projet, les données récoltées pourront être exploitées en tout temps, ce
qui est plus difficile lorsqu’elles sont hébergées auprès de différents
partenaires.
Cancer : quand de « vieux » médicaments deviennent un traitement d’avenir
Des cellules cancéreuses Photo : iStock
Alors
que la chimiothérapie et la radiothérapie permettent de guérir la
majorité des cancers pédiatriques, bien peu d'options existent pour
traiter ceux pour qui ces thérapies ont échoué. Au Centre hospitalier
universitaire Sainte-Justine, à Montréal, chercheurs et médecins
travaillent sans relâche pour que leurs patients puissent bénéficier de
nouvelles méthodes à la fine pointe de la technologie. L'une d'elles est
très prometteuse et commence à porter fruit.
Un texte de Renaud Manuguerra-Gagné, des Années lumière
À
première vue, Laurent est un garçon de 12 ans comme les autres. Rien
dans son énergie ne laisse deviner qu’il est un survivant. Pourtant, il
se bat depuis trois ans contre un cancer du foie très agressif, un
cancer qui n’a commencé à régresser qu’après l’application d’une
nouvelle forme de thérapie ciblée. « Laurent nous a toujours dit qu’il
espérait que les médecins inventent une pilule pour le guérir, explique
sa mère, Hélène Tessier. On n’est pas exactement rendu là, mais c’est
très proche et ça a beaucoup aidé. »
Laurent, 12 ans, et sa mère, Hélène Tessier Photo : Radio-Canada/Renaud Manuguerra-Gagné?
Bien
qu’essentielles aux taux de survie actuels des patients, il arrive que
la chimiothérapie et la radiothérapie ne viennent pas à bout de certains
cancers. De plus, ces méthodes ne sont pas sans séquelles et peuvent
entraîner des effets toxiques non négligeables. Depuis quelques années,
les médecins tentent donc de mettre en place des traitements beaucoup
plus précis et beaucoup moins pénibles que les thérapies
traditionnelles.
Selon le Dr Michel Duval, médecin-pédiatre et
chef du département d’hémato-oncologie du CHU Sainte-Justine, ce sont
surtout les enfants qui ont le plus à gagner de ces nouvelles méthodes.
Présentement,
les patients pédiatriques chez qui la chimiothérapie et la
radiothérapie n’ont pas fonctionné sont souvent atteints de cancers pour
lesquels il est impossible de développer de nouveaux médicaments dans
de grandes études pharmacologiques. Ces patients, trop peu nombreux, ne
représentent qu’une petite fraction de l’ensemble des malades atteints
du cancer. Par conséquent, beaucoup de médicaments sont d’abord
développés pour les adultes.
Pour corriger la situation, la
communauté médicale se tourne vers deux nouvelles voies très
prometteuses. La plus connue reste l’immunothérapie et utilise les
cellules du système immunitaire pour combattre directement le cancer.
Toutefois,
une autre méthode suscite beaucoup d’intérêt. Il s’agit de
l’oncogénomique, aussi appelée thérapie ciblée. L’objectif de cette
technique est de trouver une faille dans le code génétique des cellules
cancéreuses et de l’exploiter.
Depuis deux ans, plusieurs familles
dont les enfants ne répondent pas aux traitements traditionnels ont été
approchées par l’équipe du Centre de cancérologie Charles-Bruneau de
l’hôpital Sainte-Justine.
La méthode étant encore expérimentale,
les chances qu’elle guérisse ces malades restent faibles. « Nous sommes
au début d’une nouvelle sorte de traitement, explique le Dr Duval. La
chimiothérapie a mis plusieurs décennies de perfectionnement pour
arriver au taux de réussite actuel. Il faudra le même temps pour la
thérapie ciblée, mais les résultats que nous avons obtenus sont très
encourageants! »
Tout au long du processus, les médecins restent
parfaitement transparents avec les familles en ce qui concerne les
chances de réussite. Selon le docteur Henrique Bittencourt, médecin
pédiatre impliqué dans ce projet, les proches acceptent de participer
non seulement dans l’espoir d’une guérison, mais aussi à cause d’un
grand esprit d’entraide entre les patients.
En plus de n’entraîner
aucun risque – dans le cas de Laurent, ce dernier n’a eu qu’à se
soumettre à une biopsie –, cette méthode fournit de l’information qui
sera utile pour le traitement d’autres malades.
Le Dr Michel Duval, médecin-pédiatre au CHU Sainte-Justine Photo : Radio-Canada/Renaud Manuguerra-Gagné?
Talon d’Achille d’une tumeur
Selon
Daniel Sinnett, chercheur au Centre de cancérologie Charles-Bruneau du
CHU Sainte-Justine, préparer un traitement peut prendre entre neuf et
dix semaines.
Des chercheurs vont d’abord analyser le code
génétique des cellules cancéreuses afin de comprendre les rouages qui
font progresser la maladie.
Des équipes de bio-informaticiens vont
cartographier l’ADN tumoral et assembler une liste de mutations
fonctionnelles. Ces dernières sont les mutations les plus importantes
pour la progression du cancer. Il y en aurait entre cinq et dix par type
de cellule cancéreuse.
Une fois les cibles établies, les
scientifiques vont parcourir la littérature médicale à la recherche de
quelque chose qui, à première vue, peut sembler étonnant : un médicament
déjà existant et capable de s’attaquer à ces mutations.
Pour
comprendre d’où provient un tel médicament, il faut savoir qu’il existe
des millions de molécules thérapeutiques, chacune ayant la capacité de
cibler un ou plusieurs mécanismes biologiques. Ces mécanismes peuvent
être utiles à plusieurs cellules du corps, y compris les cellules
cancéreuses.
Si, par exemple, un médicament a été développé pour
bloquer des molécules importantes pour la progression de la maladie
d’Alzheimer, et que les cellules cancéreuses d’un patient utilisent
justement cette même molécule pour fonctionner, les chercheurs pensent
qu’il serait possible d’utiliser ce médicament pour attaquer les
cellules cancéreuses.
La version audio de ce reportage est disponible sur la page de l'émission Les années lumière sous le titre L'oncogénomique : Une nouvelle arme contre le cancer
Un parcours difficile
Bien
que l’idée derrière la thérapie ciblée semble simple, fournir un tel
médicament à un malade est un véritable parcours du combattant pour les
médecins traitants.
Selon Daniel Sinnett, plusieurs embûches
peuvent interrompre ce processus : il est d’abord possible qu’il n’y ait
aucun médicament capable de cibler la mutation, soit parce que rien de
tel n’a été découvert, soit parce que le médicament n’est plus fabriqué
par la compagnie qui en possède les droits, et que, donc, il n’existe
plus.
Daniel Sinnett, chercheur au Centre de cancérologie Charles-Bruneau du CHU Sainte-Justine Photo : CHU Sainte-Justine
Si
un tel médicament est disponible, il est aussi possible que sa
posologie soit trop difficile à tolérer par un enfant, qui serait alors
affecté par des effets secondaires dangereux. Le dernier problème
d’accessibilité en est un de coût.
Étant donné que cette méthode
est expérimentale et qu’aucun résultat n’est garanti, il arrive que les
assurances publiques ou privées refusent d’en prendre la charge. Dans
certains cas, les coûts de la médication peuvent atteindre les dizaines
de milliers de dollars par mois, ce qui la rend inaccessible aux
familles laissées dans cette situation. Des résultats prometteurs
Une fois qu’un médicament sécuritaire est entre les mains des médecins, le patient fait face à plusieurs situations possibles.
« Dans
certains cas difficiles à expliquer, il est possible que le médicament
n’ait simplement aucun effet, explique le Dr Bittencourt. Il peut aussi
avoir plusieurs résultats positifs. La tumeur peut se stabiliser,
c’est-à- dire que le cancer arrête de progresser, mais sera toujours là.
Il est aussi possible que l’on observe un recul temporaire de la
maladie. Bien que les patients ne soient pas guéris, ce recul aide
beaucoup à leur traitement et peut leur donner un moment de répit avant
de reprendre des thérapies difficiles. »
Jusqu'à maintenant, sur
les quelques dizaines d’enfants participant au projet, seuls deux ont
bénéficié directement de la procédure, dont Laurent. Après deux
transplantations d’organes, son cancer a produit des métastases dans ses
poumons et ne répondait plus à la chimiothérapie.
Dès lors, sa
famille s’est fait offrir la possibilité de lui faire suivre une
thérapie ciblée expérimentale. Le médicament identifié a
considérablement réduit la taille de ses tumeurs et permis de ralentir
la progression de son cancer. Laurent est présentement suivi en
radiothérapie pour les dernières phases de son traitement. « J’ai pu
retrouver ma vie d’enfant, nous a-t-il confié. J’ai pu retourner à
l’école, voir mes amis et retrouver mon énergie. » Le début d’une nouvelle ère
Même
si le taux de réussite actuel est faible, la méthode n’en est pas moins
prometteuse. Plusieurs hôpitaux à travers le Canada, dont l’Hôpital de
Montréal pour enfants, l’Hôpital SickKids à Toronto et plusieurs centres
de la Colombie-Britannique travaillent sur différents projets pour
combiner leurs ressources et perfectionner la thérapie ciblée.
Pour
simplifier les tâches des équipes traitantes, ces derniers bâtissent
actuellement une banque de données pour savoir quel médicament a été
essayé pour quelle mutation et quel a été son effet.
L’hôpital
Sainte-Justine a justement reçu, au mois de mai dernier, un don de
22 millions de dollars de la Fondation Charles-Bruneau, dont une partie
de ce montant ira au développement des thérapies ciblées.
Selon
Daniel Sinnett, « la thérapie ciblée va sûrement prendre son envol quand
on va commencer à la jumeler avec des thérapies courantes ou avec
l’immunothérapie, ce qui n’est pas fait en ce moment à cause des
incertitudes entourant ces combinaisons ».
Dans un projet, les
chercheurs voudraient que l’on séquence le génome des tumeurs de tous
les enfants malades dès l’apparition du cancer, pour immédiatement
préparer un plan B si la chimiothérapie ne fonctionne pas.
On ne
trouvera pas de sitôt LE remède contre le cancer. Il s’agit d’un groupe
de maladies extrêmement variées, et chaque tumeur est unique à un
patient. L’essor de l’immunothérapie et de l’oncogénomique, combinées
avec l’expertise des traitements actuels développée après des décennies
d’efforts, permet d’espérer un jour guérir ces maladies avec des
traitements sur mesure, un patient à la fois.
Une première thérapie génique contre la leucémie approuvée aux États-Unis
Le traitement, le Kymriah,
est développé par un chercheur de l'Université de Pennsylvanie et
breveté par les laboratoires Novartis pour traiter la leucémie
lymphoblastique aiguë. Photo : Associated Press/Novartis
La
Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine des produits
alimentaires et des médicaments, a approuvé mercredi une première
thérapie génique pour combattre une forme de leucémie qui frappe des
milliers d'enfants chaque année.
Associated Press
La
thérapie CAR-T développée par la firme pharmaceutique Novartis et
l'Université de la Pennsylvanie coûtera toutefois 475 000 $ US, puisque
chaque traitement doit être développé individuellement pour chaque
patient. Novartis a précisé que ces frais seront annulés si aucune
amélioration n'est constatée après un mois.
Ce traitement, le
Kymriah, utilise les techniques de thérapie génique pour dynamiser des
lymphocytes T, des cellules immunitaires auxquelles le cancer réussit
souvent à se soustraire.
Les lymphocytes T sont extraits du sang
du patient et reprogrammés pour cibler les cellules cancéreuses, puis
des centaines de millions de copies sont injectées au patient. Les
nouvelles cellules pourront continuer à combattre la maladie pendant
plusieurs mois, voire des années.
Les premiers bénéficiaires du
CAR-T seront les patients atteints d'une leucémie aiguë lymphoblastique,
une maladie qui touche plus de 3000 enfants et jeunes adultes chaque
année aux États-Unis. Environ 15 % des patients subissent une rechute et
leur pronostic est alors sombre.
Sur les 63 participants à une
étude, 23 sont entrés en phase de rémission, mais on ne sait pas combien
de temps cela durera. D'autres ont subi une rechute. Il a été constaté
aussi que le CAR-T peut s'accompagner d'effets secondaires très graves,
voire mortels, qui devront être surveillés de près en milieu
hospitalier.
Le pourcentage de rémission serait néanmoins
supérieur à celui de n'importe quel autre traitement pour une rechute
d'une leucémie.
La thérapie CAR-T pourrait remplacer la greffe de
moelle osseuse qui est souvent utilisée comme traitement, mais qui peut
coûter plus de 500 000 $ US.
Le CAR-T ne sera pour le moment
proposé que dans certains hôpitaux dont le personnel a été formé pour
administrer cette thérapie sophistiquée et en gérer les effets
secondaires.
Les scientifiques essaient maintenant de mettre au
point une thérapie CAR-T pour combattre des tumeurs solides, comme un
cancer du cerveau ou du sein, ce qui est nettement plus complexe. http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1053175/fda-approuve-therapie-genique-kymriah-leucemie-enfants
Traitement de la leucémie : une méthode au « potentiel énorme » à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont
Le directeur du Centre de thérapie cellulaire de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, le Dr Denis Claude Roy Photo : Anne-Marie Provost
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