Philippe Esnard, Tokyo
Publié dimanche 26 novembre 2017 à 19:52,
modifié dimanche 26 novembre 2017 à 21:04.
Agroalimentaire
Le Japon, l’archipel fou de KitKat
Au
Japon, les amateurs de la barre chocolatée de Nestlé vont pouvoir
tester sa dernière déclinaison en date: le KitKat goût Tokyo Banana. Il
existe désormais plus de 300 saveurs et les ventes ont augmenté de 50%
entre 2010 et 2016
Profitant de l’explosion du tourisme au Japon, le
géant suisse Nestlé a commercialisé mi-novembre un nouveau KitKat au
goût de Tokyo Banana. La petite gaufrette chocolatée a désormais la
saveur d’une des confiseries les plus populaires de l’archipel, en
l’occurrence un gâteau au goût de banane mis au point en 1991 par la
société nippone Grapestone.
A l’époque, il s’agissait de «créer un
gâteau souvenir de Tokyo», explique Satoshi Noguchi, directeur
commercial chez Grapestone. La banane a été choisie car ce fruit était
le plus populaire dans la capitale. Avec le nouveau KitKat, la douceur
crémeuse du Tokyo Banana se combine avec le croustillant de la gaufrette
chocolatée.
Créneau de la friandise souvenir
De quoi élargir l’offre pour les visiteurs de Tokyo. Au Japon comme en Asie de l’Est, le souvenir local, le omiyage,
est profondément ancré dans la culture. Tout voyageur, pour le travail
ou les loisirs, se doit de ramener à ses collègues et à sa famille un
petit quelque chose du lieu visité.
Incontournables dans les
aéroports et les gares de la capitale, les gâteaux Tokyo Banana sont le
souvenir numéro un de la capitale nippone. Le boom du tourisme dans
l’archipel qui a accueilli 24 millions de touristes en 2016
contre 8,3 millions en 2012, lui a ouvert de nouveaux horizons. Sa
confiserie a gagné les palais chinois, coréens ou encore taïwanais.
Le créneau du souvenir est également privilégié par
Nestlé – qui emploie 2500 personnes au Japon et dont la première
activité dans ce pays reste les produits Nescafé – au travers du KitKat.
La friandise créée en 1935 par le groupe britannique Rowntree’s –
racheté en 1988 par Nestlé – a fait son apparition au Japon en 1973,
dans le cadre d’une collaboration avec Fujiya, enseigne locale de
pâtisserie industrielle.
Porte-bonheur populaire
Le succès
vient vite notamment en raison de la prononciation, en japonais, de
KitKat qui peut se dire «Kitto Katsu», soit «réussir sans aucun doute».
La friandise est devenue un porte-bonheur à offrir à l’étudiant qui va
passer un examen.
Constatant le succès de KitKat, dont les ventes
au Japon ont été multipliées par 1,5 entre 2010 et 2016 et dépassent
celles en Grande-Bretagne, Nestlé développe de nouvelles saveurs pour
l’adapter au fonctionnement des «konbini», les magasins de proximité
dont la particularité est de renouveler à un rythme élevé la gamme de
produits proposés.
Le premier KitKat parfumé fut celui à la fraise
en 2000. Puis, en 2003, vint celui au melon de Yubari, la ville
d’Hokkaido connue pour produire les meilleurs melons de l’archipel.
«C’était un essai, rappelle Ryoji Maki, directeur du marketing de Nestlé
Japan, mais nous avons réalisé que ce dérivé du KitKat était devenu un
véritable souvenir acheté dans la région.»
Multiplication des saveurs
Nestlé
multiplie alors les différentes saveurs, comme la pomme de Shinshu, le
nom ancien de la région de Nagano. Il y en a aujourd’hui plus de 300.
«Au début, nous les proposions dans les aéroports, explique Ryoji Maki.
Aujourd’hui, on les trouve dans les konbinis.»
Pour les touristes
étrangers, le groupe imagine le KitKat au thé vert qui rencontre un
énorme succès, et désormais celui au goût de Tokyo Banana. «Nous avons
travaillé dessus pendant un an, explique Satoshi Noguchi. Nous avons
réalisé une centaine de prototypes avant de trouver la bonne formule.»
Pour Grapestone, société créée en 1978, c’est un moyen de se développer à
l’international. «Nous souhaitons que Tokyo Banana devienne connu
au-delà de l’Asie», explique Satoshi Noguchi.
Quant à KitKat, la
marque s’implante également sur le marché haut de gamme. Une
collaboration avec le célèbre pâtissier Yasumasa Takagi a permis de
développer en 2010 toute une gamme proposée dans des boutiques
«Chocolatory», qui se multiplient au Japon et s’exportent aussi en
jouant du «made in Japan». Il y en a en Australie, en Malaisie et depuis
fin octobre à Séoul.https://www.letemps.ch/economie/2017/11/26/japon-larchipel-fou-kitkat
Il n’existe aucune preuve pour affirmer que le café favoriserait le cancer
Dans une évaluation rendue publique mercredi 15 juin, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime qu’il n’y a pas de preuves que boire du café favorise le développement de tumeurs malignes, mais estime que les boissons consommées à une température supérieure ou égale à 65 °C sont « probablement cancérogènes pour les humains ».
« Nous avons analysé un millier d’études, dont 500 études épidémiologiques, a expliqué le Dr Dana Loomis, chef adjoint des réunions d’experts du CIRC. Et nous n’avons pas trouvé d’éléments probants en faveur d’un caractère cancérogène du café. Cela nous a conduit à classer cette boisson dans le groupe 3. »
Ce groupe rassemble les substances considérées comme inclassables quant
à leur cancérogénicité. La précédente évaluation par le CIRC du café
remontait à quinze ans et avait conduit à la classer dans le groupe 2B, « possible cancérogène ».
Boissons chaudes « probablement cancérogènes »
Les études analysées portaient sur une vingtaine de cancers,
notamment ceux du sein chez la femme, du pancréas, de la prostate, de
l’endomètre (corps de l’utérus) et du foie. En ce qui concerne les deux
derniers, certaines études ont même mis en évidence une « association inverse »,
les consommateurs de café ayant un risque plus faible que les personnes
qui n’en boivent pas, mais le responsable des « monographies »
(évaluations) du CIRC, le Dr Kurt Straif, a précisé qu’il n’était pas
possible d’en tirer des conclusions définitives sur un éventuel effet protecteur de la consommation de café.
Le CIRC a également analysé la littérature scientifique disponible sur le maté, une infusion traditionnelle d’une herbe (Ilex paraguariensis), traditionnellement consommée chaude en Amérique latine. En 1991, le maté avait été classé comme « probablement cancérogène pour les humains »
(groupe 2 A). Là encore, le CIRC a révisé à la baisse ce classement et a
placé le maté dans le groupe 3 (inclassable quant à sa cancérogénicité)
lorsqu’il est consommé pas trop chaud (moins de 65 °C).
En revanche, il considère que toutes les boissons chaudes (plus de 65 °C), sont « probablement cancérogènes pour les humains » (groupe 2A). Elles favoriseraient le cancer de l’œsophage. Le mécanisme n’en est pas totalement éclairci, mais les liquides très chauds pourraient endommager les cellules et favoriser ainsi un processus tumoral ultérieur.
Avis à forte résonance
Le CIRC, qui fait partie de l’OMS, a pour mission d’« identifier les causes du cancer, qui permettront d’adopter des mesures préventives afin de réduire le fardeau et les souffrances liés à la maladie ». Les programmes des monographies – évaluations de substances – est un élément central de son activité. Depuis 1971, « plus
de 900 agents ont été evalués parmi lesquels plus que 400 ont été
classés comme étant cancérogènes ou potentiellement cancérogènes pour
l’homme ». Le CIRC s’appuye sur des groupes de travail interdisciplinaires, composés d’experts tenus à des déclarations d’intérêts.
En
savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/sante/article/2016/06/15/il-n-existe-aucune-preuve-pour-affirmer-que-le-cafe-favoriserait-le-cancer_4950783_1651302.html#RxwGAG5WJwuIhyLb.99
Un bébé guérit pour la première fois de la leucémie grâce à un traitement génétique
Sciences - Santé
Un bébé britannique âgé d'un an est devenu le premier au monde à
guérir d'une leucémie grâce à un traitement avec des cellules
immunitaires génétiquement modifiées, ont annoncé les médecins jeudi.
"Sa leucémie était tellement agressive qu'une telle réponse est presque
un miracle", a déclaré le professeur Paul Veys, directeur de l'unité de
transplantation de moelle osseuse du Great Ormond Street Hospital (GOSH)
de Londres où était traitée Layla Richards.
Le bébé avait été diagnostiqué porteur d'une leucémie aiguë
lymphoblastique, la forme la plus commune de leucémie infantile, à l'âge
de 14 semaines seulement.
Elle avait été traitée par chimiothérapie et par greffe de moelle
osseuse, mais le cancer était réapparu et les médecins avait dit à ses
parents d'envisager des soins palliatifs et de fin de vie.
Les médecins ont proposé à la famille ensuite un traitement
expérimental en cours de développement, qui voit les médecins modifier
les globules blancs à partir d'un donneur sain afin que ces globules
puissent venir à bout de la leucémie résistante aux médicaments.
"Les médecins ont expliqué que même si nous pouvions essayer le
traitement, il n'y avait aucune garantie que cela fonctionnerait, mais
nous avons prié pour que ce soit le cas", a déclaré le père de Layla,
Ashleigh Richards, 30 ans.
Layla a reçu une petite injection de cellules génétiquement modifiées
appelées cellules UCART19 et quelques semaines plus tard, les
spécialistes annonçaient à ses parents que le traitement avait
fonctionné.
Les médecins ont souligné que cette technique expérimentale
potentiellement très prometteuse n'avait été utilisée qu'une seule fois
et que les résultats devaient être reproduits.
"Nous avons seulement utilisé ce traitement sur une petite fille très
forte, et nous devons être prudents en affirmant qu'il s'agira d'une
option de traitement approprié pour tous les enfants", a déclaré Waseem
Qasim, professeur de thérapie cellulaire et génétique et médecin
spécialiste en immunologie de l'hôpital GOSH.
"Mais, ceci fera date dans l'utilisation des nouvelles technologies
génétiques et les effets pour cet enfant ont été stupéfiants", a-t-il
ajouté. "Si cela est reproduit, cela pourrait représenter un grand pas
en avant dans le traitement de la leucémie et d'autres cancers."
Selon l'étude menée par le professeur Latruffe, consommer un verre de vin rouge à chaque repas réduirait sensiblement le taux de cholestérol chez les victimes d'infarctus du myocarde.AFP/JEAN-PIERRE MULLER
Quel remède miracle améliore la fluidité du sang, fait chuter le taux de cholestérol et augmente le niveau d'antioxydants ? Le vin rouge. On le disait bon pour la santé modérément consommé, l'hypothèse est désormais scientifiquement prouvée.
Une étude, menée à l'université de Bourgogne (Dijon), a étudié les effets du vin sur les victimes d'un infarctus du myocarde et ses effets possibles sur la récidive d'accident cardiaque. Selon ses conclusions, boire un verre de vin à chaque repas aurait des effets significatifs sur les patients. "Sur une période de seulement deux semaines, on a réussi à modifier des paramètres très intéressants pour la santé des patients", a déclaré le professeur Norbert Latruffe, du laboratoire de biochimie métabolique et nutritionnelle de Dijon, confirmant une information du Bien public. "Aucun travail n'avait été fait sur des personnes post-opérées d'un infarctus du myocarde", a-t-il ajouté, précisant que les résultats de cette étude seraient prochainement publiés dans la revue scientifique Molecular Nutrition and Food Research. DIMINUTION DU TAUX DE CHOLESTÉROL
Une trentaine de patients ayant tous subi un infarctus du myocarde se sont portés volontaires pendant "la période de réadaptation cardiaque". Tous ont suivi un régime de type méditerranéen à base d'huile d'olive, de fruits, de poisson et de légumes.
Le groupe a été divisé en deux : buveurs de vin et buveurs d'eau. Pour le premier, un verre de vin rouge à chaque repas du midi et du soir. Pour l'autre, qui fait office de groupe de contrôle, uniquement de l'eau. "Les paramètres cliniques, physiologiques et sanguins ont été mesurés au premier jour de l'étude (J 1) et au dernier jour (J 14)", indique-t-on à l'université de Bourgogne. "Les résultats montrent des effets très intéressants au niveau sanguin pour le groupe qui a consommé du vin rouge : une diminution du cholestérol total (–18 %), une augmentation du potentiel antioxydant et de la fluidité du sang", a expliqué M. Latruffe.
Le chercheur a précisé que l'étude avait été menée avec un vin de Bourgogne de garde, riche en tanins et en antioxydants.
Pannes, impuissance, troubles ou dysfonctions érectiles, … Une réelle souffrance !
Marie Tapernoux
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Love & SexLa chronique de notre sexologue, Marie Tapernoux.
"Je viens vous voir car cela fait 8 mois que je n’arrive plus à
garder mon érection … je ne sais plus quoi faire ! Cela a commencé par
des pannes ponctuelles puis, progressivement, c’est devenu systématique.
J’ai lu beaucoup de choses sur internet mais rien n’y fait… et cela
s’empire avec le temps. Ma compagne essaye de me rassurer mais je sens
bien qu’elle souffre de la situation. Et moi, je vois bien que je ne la
comble plus… ".
Voici un exemple type de ce que j’entends régulièrement en
consultation : impuissance, panne, pertes d’érection, troubles
érectiles, … Autant de mots pour décrire cette difficulté qui touche
plus d’un homme sur dix et qui impacte tant la personne elle-même, que
le conjoint et le couple.
Car si une vie sexuelle épanouie permet aux deux partenaires de se
sentir proches, complices et amoureux, les difficultés sexuelles telles
que les dysfonctions érectiles vont, quant à elles, provoquer une
incompréhension, une perte de confiance en soi, une anxiété
d’anticipation, du mal-être et donc de la distance au sein du couple.
Concrètement, les troubles de l’érection consistent en l’incapacité
d’obtenir et/ou de maintenir une érection suffisante pour
l’accomplissement de l’acte sexuel et ce pendant une période de +-
6mois. Des " pannes occasionnelles " ne rentrent donc pas dans cette
définition … rassurez-vous ! Mais elles peuvent toutefois être le signe
que quelque-chose coince malgré tout.
Quelles en sont les causes ?
Malheureusement, elles sont nombreuses : le surpoids, le tabagisme,
l’abus d’alcool, la consommation de drogues, l’hypercholestérolémie, le
diabète, l’hypertension artérielle, les problèmes de prostate, la
dépression, le stress, … et cela ne s’arrange pas avec l’âge
malheureusement puisque les risques augmentent nettement à partir de 40
ans. Par ailleurs, l’angoisse de performance, un contexte
particulièrement difficile ou encore des problèmes liés au couple
expliquent également l’apparition de ce phénomène.
Les conséquences sont quant à elles clairement significatives : perte
de confiance en soi, sentiment de virilité nettement diminué, peur
d’être jugé, déprime pouvant aller jusqu’à la dépression, rupture avec
le partenaire, évitement de la relation conjugale… un réel cercle
vicieux qui se met en place plus rapidement qu’on ne l’imagine.
Et pourtant seulement 25% des personnes qui souffrent de cette
dysfonction osent consulter et en parler à un professionnel. Il est
clairement difficile d’aborder le sujet mais c’est en étant réellement
accompagné que l’on peut déconstruire ce cercle vicieux, inverser le
processus vers un cercle vertueux.
Comment ?
Par un suivi médical si des causes organiques sont identifiées par le médecin ainsi que par un soutien sexo-thérapeutique
afin d’agir sur les angoisses, sur la perte de confiance en soi, sur
les pensées obsédantes ainsi que sur les comportements inadéquats
adoptés depuis l’apparition du trouble érectile.
Le thérapeute pourra, au travers d’un climat de confiance, de confidentialité et par la proposition d’outils concrets,
permettre à la personne de prendre le dessus sur la dysfonction
érectile, retrouvant progressivement confiance en elle, en ses capacités
à prendre et à donner du plaisir, sans anticipation ni angoisse de
performance. C'est également un temps où d'autres questions peuvent
émerger telle que la sexualité au sein couple, la routine avec les
années, l'importance d'entretenir le désir sexuel, ...
Et la "petite pilule bleue" ?
Prescrite par un médecin, et après examens médicaux, elle peut aider
le patient à ressentir, à nouveau, de meilleures érections … à
condition, du moins, de bien respecter le timing dans la prise de ce
traitement (timing qui varie selon les catégories de traitements). Cela
aura pour effets bénéfiques de reprendre un peu confiance en soi mais
sans réellement agir en profondeur sur les causes d’ordre
psychologiques, comportementales ou conjugales. Par ailleurs, un autre
phénomène peut alors se mettre en place : celui de la dépendance
médicamenteuse. L’homme associera, en effet, son érection à cette prise
de médicament et non à ses performances personnelles...
Ne gardez pas votre souffrance pour vous...
Alors s’il est vrai qu’aborder le sujet des troubles érectiles est
difficile, il serait pourtant dommage de faire partie des 75% des
personnes qui gardent leur souffrance pour eux, d’autant plus que
celle-ci augmentera avec les mois et années. Et croyez-moi, l’impact de
cette souffrance est bien plus important que la difficulté à pousser les
portes d’un professionnel … alors n’attendez-pas … conseil d’une
sexologue.
Cabinets médicaux: les Suisses plutôt contre une limitation
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Selon le Baromètre des hôpitaux et cliniques de H+, près de la moitié
(48%) des Suisses sont opposés à une limitation des nouveaux cabinets
médicaux (image symbolique).
Keystone/CHRISTIAN BEUTLER
(sda-ats)
Selon le quatrième baromètre de H+, une majorité des sondés est
opposée à la limitation de l'ouverture de nouveaux cabinets médicaux. Il
est question d'une telle limitation dans la révision partielle de la
loi sur l'assurance maladie.
48% des personnes interrogées sont tout à fait ou plutôt opposées à
une telle limitation. 36% y sont tout à fait ou plutôt favorables.
C'était la première fois que le baromètre de H+ abordait cette
thématique, a indiqué lundi l'association nationale des hôpitaux dans un
communiqué.
Indépendamment de leur position sur la limitation des admissions,
quatre cinquièmes des sondés retiendraient la qualité des cabinets
médicaux comme critère. Le nombre des cabinets existants et leur coût
sont considérés comme des critères judicieux par deux tiers des
interviewés.
La grande majorité (70%) estime que c'est aux cantons de décider de
la limitation des admissions. Le rôle du marché est lui moins tranché:
45% pensent qu'il faut le laisser faire, 49% non. Seuls 37% aimeraient
que les caisses aient leur mot à dire. Libre choix du médecin
L'importance moindre accordée au libre choix du médecin et de
l'hôpital depuis le premier sondage ne s'est pas confirmée en 2017,
explique H+. 93% des sondés se déclarent plus ou moins nettement en
faveur de la liberté de choix, soit 19% de plus qu'en 2016. Seuls 7%
concéderaient aux caisses maladie le droit de décider au préalable
(-18%).
L'écrasante majorité (94%) juge que les coûts de la santé sont une
lourde charge pour la classe moyenne. Si, dans l'ensemble, les personnes
interrogées sont satisfaites de l'actuelle répartition des ressources,
elles sont plus disposées que l'année dernière à réduire les moyens dans
certains domaines, par exemple les cliniques de réadaptation ou les
hôpitaux universitaires. Importance d'une offre régionale
Un hôpital régional reste un voeu de la plupart des sondés, mais
l'offre ne doit pas nécessairement être complète. Des prestations
régionales sont surtout souhaitées pour les urgences, les accouchements
et les traitements ambulatoires récurrents.
Pour les traitements de plusieurs semaines en réadaptation et les
séjours en psychiatrie, les Suisses sont prêts à se déplacer plus loin:
88% considèrent un trajet d'une heure ou plus acceptable. Pour une
intervention chirurgicale de routine, ils sont 63%.
Comme l'an passé, près de quatre sondés sur cinq (77%) estiment qu'il
appartient prioritairement aux spécialistes de décider s'il y a lieu
d'effectuer un traitement très coûteux à la charge de la caisse maladie.
Ils sont par contre plus nombreux (64%, +5) à penser que le médecin de
famille doit participer à la décision.
L'enquête a été menée par l'institut gfs.bern entre le 12 et le 28 juin auprès de 1200 personnes dans l'ensemble de la Suisse. https://www.swissinfo.ch/fre/cabinets-m%C3%A9dicaux--les-suisses-plut%C3%B4t-contre-une-limitation/43619444
Peut-on vider la démocratie d’une partie de sa substance pour la protéger ?
Une opinion de Dave Sinardet
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OpinionsOu doit-on autoriser l’usage des libertés démocratiques à ceux qui
veulent les fouler aux pieds ? Tel est le dilemme que posent les débats
actuels sur les cordons, médiatiques ou sanitaires. Une opinion de Dave
Sinardet, professeur de sciences politiques à la VUB et à l'Université
Saint-Louis.
Jeudi, cela faisait exactement 25
ans que la Flandre a connu son premier dimanche noir. C’était la percée
du Vlaams Blok, qui avait convaincu un flamand sur dix lors des
élections nationales. Cela signifie également plus d’un quart de siècle
de cordon sanitaire. Mais le débat à ce sujet s’est largement tari au
cours des dix dernières années, plus exactement depuis les communales de
2006 à Anvers, lorsque le Vlaams Belang, bien qu’encore en légère
progression, a cessé d’être le plus grand parti, dépassé par le SPA de
Patrick Janssens. Si Filip Dewinter n’avait pas reçu cette gifle
symbolique, le cordon aurait probablement été rompu dans certaines
petites communes. Lorsque, par après, le nombre d’électeurs du Belang
s’est mis à fortement diminuer, le débat sur le cordon sanitaire
semblait définitivement devenu sans objet. Seulement, au cours des
derniers mois, il est revenu sur le tapis.
Quelles limites ?
C’est que le Vlaams Belang reprend du poil de la bête dans
les sondages, que des politiciens comme Donald Trump, Marine Le Pen ou
Geert Wilders ont le vent en poupe, que des membres éminents de la N-VA
laissent planer le doute sur d’éventuelles collaborations avec le Vlaams
Belang et que certains politologues déclarent que le cordon est
dépassé. Je suis régulièrement cité comme un de ceux-là.
En ce qui me concerne, cela me paraît pour le moins une
interprétation très libre et sans nuances de ma position dans le débat
philosophico-politique qui se cache derrière cette histoire de cordon.
La question fondamentale est de savoir si une démocratie libérale doit
mettre des limites aux principes qui la sous-tendent lorsque des forces
viennent la menacer. Peut-on vider la démocratie d’une partie de sa
substance pour la protéger ? Ou doit-on au contraire autoriser l’usage
des libertés démocratiques à ceux qui veulent s’en prendre à ces mêmes
libertés ? Là est tout le dilemme.
Sur le plan des principes, j’estime que les démocraties ont
droit à la légitime défense. En pratique, il y a d’ailleurs peu de pays
où les libertés démocratiques sont totales. Mais c’est seulement à
partir de là que les choses se compliquent : sur quelle base mettre des
limites et jusqu’où peuvent-elles aller ?
Interdire ?
Pour commencer avec la dernière question, une des options
plus extrêmes est l’interdiction de mouvements et de partis politiques.
C’est ce qu’on a fait en Allemagne avec la droite et la gauche extrêmes à
l’issue de la seconde guerre mondiale. On peut aussi restreindre la
liberté d’expression. C’est ce que la N-VA a proposé l’été dernier pour
les "collaborateurs du terrorisme" qui soutiennent le jihadisme. Le
procès intenté au Vlaams Blok (via les trois ASBL liées au parti) au nom
de la loi contre le racisme était une initiative du même ordre, même si
elle a effectivement abouti à la liquidation du Vlaams Blok, vite
remplacé par le Vlaams Belang. Une variante moins sévère est le
déploiement d’un cordon médiatique : pas d’interdiction légale dans ce
cas - le parti peut toujours délivrer son message via ses propres canaux
- mais les mass media ne lui donnent aucun accès. Ce cordon a cédé dans
une large mesure chez les médias flamands dès le milieu des années 90,
mais chez leurs pendants francophones il est toujours d’application,
notamment parce qu’ils n’ont jamais été confrontés avec un phénomène
d’extrême droite vraiment populaire (et parce que certains y voient la
preuve de l’efficacité d’un tel cordon).
À l’ère des réseaux sociaux, et vu que beaucoup de Belges
francophones regardent la télévision française où Marine Le Pen apparaît
régulièrement, on peut se demander dans quelle mesure ce cordon
médiatique francophone existe encore réellement. D’ailleurs, depuis la
victoire de Donald Trump, il est aussi ouvertement remis en question. En
tout cas, toutes ces approches me semblent assez problématiques, entre
autres parce qu’elles risquent d’empêcher de parler de certains
problèmes sociétaux et d’y donner des solutions alternatives, comme cela
a été le cas avec l’immigration.
Exclure du pouvoir ?
Cependant, on peut très bien estimer que la liberté
d’expression est sacrée, y compris pour des idées extrêmes incompatibles
avec l’État de droit, tout en voulant empêcher la mise en œuvre de ces
idées. Là, on arrive à la philosophie sous-tendant le cordon sanitaire
qui, selon moi, est bel et bien légitime. Reste à savoir à quels
critères les partis devraient répondre pour qu’on puisse, sur une base
éthique, les exclure a priori de toute participation au pouvoir.
Il va de soi que ceux-ci doivent être très étroits. Mais il y
a de bonnes raisons de penser que le Vlaams Blok répondait à de tels
critères. Notamment certains aspects de son fameux programme en 70
points étaient en totale contradiction avec une série de principes
essentiels de l’État de droit. Aujourd’hui, il est plus difficile de
trouver au Vlaams Belang des points de vue officiels qui justifieraient
une telle exclusion de principe. On peut toujours arguer que le parti
n’a pas changé fondamentalement, vu qu’il compte toujours en son sein
les mêmes figures de proue. En plus, comme on l’a vu cette semaine
écoulée, certaines de ces figures s’affichent sans complexes aux côtés
de politiciens appartenant ouvertement à la droite la plus extrême et la
plus violente comme ceux d’Aube dorée en Grèce, le parti le plus
extrême d’Europe selon les mots de l’ancien président du Belang, Frank
Vanhecke. Et si on peut noter que la direction du parti a clairement
pris ses distances, elle le fait surtout en invoquant avant tout des
arguments stratégiques. "Nous n’avons rien à voir avec ces gens parce qu’avec eux, on n’est pas fréquentable",
a résumé Gerolf Annemans. Les divergences de vues et les conflits au
sein du parti ont toujours porté davantage sur des questions
stratégiques que sur des questions de fond ou d’idéologie. Mais la
question est plutôt de savoir si ce sont des preuves suffisantes pour
pouvoir exclure par principe un parti.
On risque vite d’arriver à des procès d’intention du type : "Vous dites que votre parti a changé mais nous ne sommes pas dupes."
Refuser toute alliance ?
Cependant, estimer qu’il n’y a pas suffisamment de raisons
pour exclure par principe un parti donné du pouvoir, ce n’est pas du
tout la même chose que de décréter que ce parti doit prendre part au
pouvoir. Et, donc, que le cordon sanitaire tel qu’il existe actuellement
devrait être rompu. Parce que c’est là que réside le plus grand
malentendu : le cordon dont on parle dans le débat politique belge est
tout simplement le constat qu’aucun parti n’a envie de gouverner avec le
Vlaams Belang. Et tant que ces autres partis arrivent à former une
majorité, cela ne pose aucun problème ni éthique ni démocratique. Tout
parti a le droit d’estimer qu’un autre mouvement est trop éloigné de ses
propres valeurs et de ses propres points de vue pour qu’il soit
possible de former une coalition avec lui.
C’est ainsi que le chef de groupe N-VA à la Chambre, Peter
De Roover, a déclaré récemment que la N-VA maintenait un cordon
sanitaire contre le PS, sauf si ce parti voulait réaliser le
confédéralisme. Par contre, démocratiquement il est important que tous
les partis déclarent avant les élections quelles sont les autres
formations avec lesquelles ils ne veulent en aucun cas former une
coalition. Parce que c’est là une information essentielle pour
l’électeur qui s’apprête à aller déposer son bulletin dans l’urne.
--> Dave Sinardet publie une opinion dans "La Libre" un samedi sur deux
Etre la femme la plus aimée du monde... c'est loin d'être simple !
C'est tout le thème du nouveau film de Radu Mihaileanu,
le réalisateur du "Concert" qui constate avec une réelle inquiétude que
parler d'amour devient de plus en plus ringard ! Dans "l'Histoire de
l'amour", il a voulu apporter de la douceur dans une époque durement
perturbée.
Aujourd'hui, au cinéma sort "L'Histoire de l'amour",
un très très vaste programme pour à peine deux heures de film ! Le
réalisateur, Radu Mihaileanu (Le concert, la Source des femmes) a en
fait adapté le premier livre best seller de Nicole Krauss en 2006,
portant ce nom.
Au-delà du côté pompeux du titre, reste une fresque
historique autour d'un amour idéal qui nous emmène de Pologne aux
Etats-Unis, du shtetl juif en temps de guerre au Brooklyn d'aujour'hui.
Et même si le film fait des va-et-vient dans le temps et mélange les
histoires, embrouillant un peu la compréhension, "L'histoire de l'amour"
se veut être une énorme bouffée d'espoir qui'il tenait au coeur de Radu
Mihaileanu de donner.
Entretien autour de l'amour, des promesses et de la
passation familiale : dans le personnage central de Leo Gurski, joué par
Derek Jacobi, il y a beaucoup de son père qui, "à 95 ans, a tout
traversé : l’extrême-droite roumaine d’avant-guerre, le nazisme, un camp
de concentration, le stalinisme, Ceausescu, l’immigration… À l’image du
personnage de Léo qui a cette capacité à renaître grâce à l’amour, mon
père est animé par l’amour des gens et de la vie. Il est capable de la
folie et de la pitrerie la plus drôle parce qu’il a touché le fond et
qu’il a toujours été sauvé du déluge par l’humour et l’amour des
autres."
>> CONCOURS. Nous vous offrons 5x2 places pour aller voir "L'histoire de l'amour", cliquer ICI pour participer !
L'amour de nos jours, c'est vraiment compliqué!
On le désire, on le garde, on l'espère, on en veut mais on
n'arrive plus à exprimer notre amour. L'amour de l'autre au sens large
comme l'amour charnel, conjugal celui qui mène à une vie à deux ! On
confond tout : les likes des réseaux sociaux avec de l'amour ; la
société de consommation pousse l'individu à consommer et l'amour devient
aussi une marchandise. Et quand on parle d'amour vrai, profond, vivant,
vibrant... cela devient ringard. Dans le livre, comme dans ce film les
uns et les autres se lancent sans détour vers l'amour, chacun à sa
manière mais absolument !
Franchement, je suis en colère de l'état de l'amour
aujourd'hui; de nos liens qui se distendent, de la relation à l'autre
qui devient un frein, un ennemi et non une découverte qui nous enrichit.
Cela me parle d'autant plus que j'ai été un émigré, j'ai été "l'autre"
et jugé comme tel. Quelle est pour vous l'image de l'amour ?
Mes parents très certainement. L'amour qu'ils se sont portés
toute leur vie et celui qu'ils nous ont donné à moi et mon frère. Ils
nous ont ouvert le monde avec les clés de l'humanité en quelque sorte,
avec beaucoup d'intelligence, ils nous ont ouvert aux autres, ils nous
ont montré la richesse de l'amour et surtout ils nous ont laissé faire
en nous disant « va, tu es aimé » et c'est très rassurant d'avoir ainsi
le dos couvert, on peut aller de l'avant, rencontrer des personnes qui
ont cette même base et construire. C'est aussi ce que nous avons voulu
faire avec nos enfants, ma femme et moi. Derek Jacobi est Léo, Elliott Gould est Bruno Dans le film, il est question de « La femme la plus aimée du monde », c'est une sacrée déclaration...
Bien sûr, mais on se l'est tous dit, on l'a tous pensé ! Tu
es la femme de ma vie, je t'aime à jamais, cela parle à tout le monde.
Aujourd'hui, l'amour est mis en danger parce qu'on en a peur, on pense
que c'est de courte durée et qu'il faut s'en protéger en quelque sorte.
Quelle tristesse... Pourtant le rêve n'a pas changé ! On a tous envie de
connaître le grand amour mais on n'ose plus s'en donner les moyens et
cela crée de la frustration et la frustration mène à une société
déchirée... Et à des Trump. Qu'avez-vous appris de plus sur l'amour au bout du compte ?
Beaucoup de questionnements. Au départ, je me suis dit que
c'était une belle histoire mais peu à peu, j'ai tellement réfléchi à ce
qui rapproche les gens et j'ai surtout vu ce qui les déchire. Je ne sais
pas comment réparer, je n'ai pas trouvé de réponses mais le manque de
générosité et la peur freinent tout. C'est aussi pour cela que le petit
frère d'Alma a une vraie place dans le film : il croit être un Lamed
Vovnik, l’un des 36 sages qui portent la Terre sur leurs épaules. En
voulant agir du haut de ses 10 ans en 2006 comme un sauveur du monde, il
est un message d'espoir. C’est triste, tendre et drôle, comme notre
époque. Cela dit, j'ai l'impression que l'on arrive à la fin d'un cycle.
Celui du tout à l'égo et de la vitesse... On sent, si on est à
l'écoute, bruire la volonté d'être ensemble. A nouveau. http://www.lalibre.be/lifestyle/magazine/etre-la-femme-la-plus-aimee-du-monde-c-est-loin-d-etre-simple-582c6ea2cd70735194a29ae0
Dormir à deux peut virer au cauchemar
rédaction lifestyle
Publié le
- Mis à jour le
Psycho et bien-être
Une fois que l'on a trouvé chaussure à son pied, il est
naturel de vouloir dormir avec son partenaire. Toutefois, cela peut
rapidement s'avérer plus compliqué que prévu. En effet, tout le monde
n'a pas la même façon de dormir. Afin de ne pas empêcher l'autre de
passer une bonne nuit de sommeil réparateur, il convient de respecter
quelques règles.
Faire des compromis
Comme dans toute relation amoureuse, les compromis sont essentiels, y compris au moment de se coucher.
"Il arrive fréquemment qu'une personne aime lire un livre pour trouver
le sommeil, l'autre, au contraire, préférera écouter de la musique", explique Guy Meadows, spécialiste du sommeil pour Bensons for Bedset.
Trouver un compromis sur le rituel à accomplir avant de s'endormir est
l'une des premières clés de la réussite pour dormir ensemble. "Si
cela ne fonctionne pas, on peut envisager d'utiliser des bouchons
d'oreilles pour combattre la musique de l'autre, ou des masques pour les
yeux afin de se protéger de la lumière utilisée par celui qui lit", continue-t-il. Bref, les astuces ne manquent pas pour faire plaisir à tout le monde.
Bannir la couette
A moins que vous soyez raccord sur le sujet, sachez que les
femmes sont généralement plus frileuses que les hommes. Ainsi, elles
auraient tendance à tirer la couette vers elles laissant les hommes
dénudés sur le lit. De même, elles pourraient avoir envie de remonter la
couette sur elles alors que les hommes, eux, beaucoup trop chaud. Pour
éviter de se disputer, l'expert conseille l'utilisation de plusieurs
couvertures. "Ces couvertures permettent à chacun de changer facilement la température selon ses besoins tout au long de la nuit", souligne-t-il.
Combattre les ronflements
Bien souvent, il arrive qu'un des deux partenaires se mette à
ronfler et ce, alors qu'il croyait dormir silencieusement. Le Dr Guy
Meadows recommande de changer la position sur laquelle la personne
faisant du bruit a l'habitude de dormir. De même, il indique qu'éviter
les sédatifs ou l'alcool peut limiter les ronflements. Si cela ne suffit
pas, il faut alors consulter pour ne pas laisser le problème envenimer
la relation.
Dormir séparément
Si vous avez tout essayé mais qu'il est vraiment impossible
que vous dormiez ensemble, le docteur recommande d'envisager de dormir
séparément. Loin d'être un aveu de faiblesse, opter pour cette décision
pourrait au contraire sauver votre couple. "Il est rare de trouver
deux personnes ayant les mêmes habitudes de sommeil donc partager un lit
peut être un processus difficile et conduire à une privation de
sommeil", poursuit le docteur. Cet expert met en garde contre les
effets négatifs engendrés par un manque de sommeil. Risque de
dépression, mauvaise humeur, augmentation de maladies cardiaques,
augmentation des rides ; autant de facteurs qui pourraient avoir un
impact sur votre santé.
Vous avez un nouveau projet? Ne le dites à personne, conseillent les experts en motivation. Explications
A la question «Travaillez-vous à une œuvre
actuellement?», John Steinbeck répondait invariablement: «Je ne parle
jamais de ce que je suis en train de faire.» L’auteur du roman «Les
raisins de la colère» avait-il raison de taire ses projets? Oui, si l’on
en croit les experts en motivation.
En 1933, une équipe de
psychologues a démontré que plus le nombre de personnes à connaître un
projet est élevé, moins grandes sont les probabilités pour qu’il
se réalise. Ce constat corrobore les observations faites par Peter
Gollwitzer de l’Université de New York. Dans une expérience conduite en
2009, 163 participants ont été invités à coucher sur papier un objectif.
La moitié d’entre eux a reçu comme consigne de garder secret son
projet, l’autre moitié a été invitée à le communiquer.
Tous les
participants ont disposé de 45 minutes pour se rapprocher de leur but,
étant précisé que l’expérience pouvait être interrompue à tout moment.
De manière intéressante, le groupe des «bavards» s’est arrêté après
33 minutes en moyenne, alors que les «taiseux» ont utilisé la totalité
du temps imparti. Les «bavards» ont par ailleurs déclaré qu’ils avaient
le sentiment de s’être rapprochés du but, alors que les «taiseux» ont eu
le sentiment inverse. Pour eux, l’objectif était très loin d’être
atteint.
Félicitations et regards admiratifs
Comment
expliquer ce phénomène? «Lorsqu’une personne parle de ses objectifs avec
son cercle social, son subconscient en vient à les considérer comme une
réalité», dit Peter Gollwitzer. Autrement dit, parler de ses projets
donne l’illusion d’être dans l’action. Cette confusion est imputable
pour partie aux félicitations et aux regards admiratifs de notre
entourage. Prenons par exemple le cas d’une personne qui annonce à sa
famille et à ses amis qu’elle souhaite suivre des études de médecine.
Elle récolte aussitôt un tonnerre d’applaudissements qui lui donne ce
que les psychologues appellent un «sens prématuré d’accomplissement».
«Tout
se passe comme si le fait d’avoir parlé de son idée donnait l’illusion
d’avoir fait quelque chose», analyse André Muller dans «La technique du
succès» (éditions Diateino). Et puisque nos amis satisfont, à peu de
frais, notre besoin naturel de reconnaissance – celui qui annonce qu’il
souhaite entamer des études de médecine passe déjà, aux yeux de son
entourage, pour un futur médecin – nous éprouvons moins intensément le
besoin de devenir ce que nous paraissons.
Le bavardage épuise le dynamisme
A
ce phénomène s’ajoute le fait que le bavardage épuise le dynamisme qui
doit conduire aux actes. «Lorsque je forme un projet consistant, il
s’installe en moi un certain enthousiasme, dit André Muller. Tout se
passe comme si je me gonflais de ce projet. Il se crée une sorte de
pression. Je me sens comme poussé à faire quelque chose.» Cette pression
est bénéfique car elle conduit le sujet à passer à l’action. Parler de
ses idées et projets le libère cependant d’une partie de la pression qui
l’exhortait à agir. Soulagé, apaisé, vidé de son dynamisme, l’individu
qui a perdu son temps en palabres ne fait plus rien.
Les amis
sceptiques nous aident-ils à passer à l’action? «Lorsque autrui ne me
fait pas crédit, lorsqu’il n’accepte pas de me laisser paraître, en
attendant que je sois, je suis découragé aussi radicalement, répond
André Muller. En mettant en doute la réalisation de mon projet, il
m’incite à en douter. Or l’homme qui réussit est celui qui ne doute pas
et qui ne permet pas aux autres de douter.» Il ajoute que de nombreuses
personnes trouvent immédiatement, lorsque quelqu’un envisage de faire un
projet qui sort un peu de l’ordinaire, trente-six bonnes raisons de ne
pas bouger.
Complexes d’infériorité
Ses propos font écho à
ceux de Napoléon Hill. «Des milliers d’hommes et de femmes traînent
toute leur vie des complexes d’infériorité parce qu’une personne bien
intentionnée, mais étroite d’esprit, a détruit leur confiance en eux par
ses opinions et ses moqueries.» Autrement dit et comme le relève avec
justesse Henri Michaux, celui qui parle de lion à un passereau s’entend
répondre «tchipp». Par conséquent, «n’écoutez pas ceux qui n’ont jamais
investi ou qui ne sont jamais passés à l’action, conseille Napoléon
Hill. En plus de vous décourager ils vous pousseront à… ne rien faire!
Vous avez un cerveau et un esprit qui vous sont propres. Utilisez-les et
sachez prendre seul vos décisions.»
A noter de plus que, dans
certains cas, l’on se décourage tout seul en parlant des obstacles qui
entravent la réalisation d’un projet. Honoré de Balzac a exprimé cette
idée dans une correspondance adressée à Madame Hanska: «Les grands
événements de ma vie sont mes œuvres, et je ne puis vous raconter les
difficultés à vaincre les sujets, car alors je ne les ferais pas.»
Ne pas révéler ses intentions précises
Il
est cependant des situations où un conseil avisé est nécessaire. Ainsi,
l’avis de tiers dotés d’un savoir-faire spécialisé dans le domaine qui
nous intéresse peut contribuer à l’édification d’un projet. Napoléon
Hill conseille cependant de rester en toutes circonstances très vague
sur ses plans et desseins, seul moyen de s’assurer que les
interlocuteurs ne s’emparent pas de l’idée ou qu’ils ne la diffusent par
simple négligence. «Adressez-vous à qui de droit discrètement, et sans
révéler vos intentions précises, (car) si vous parlez trop librement de
vos plans, vous aurez peut-être la mauvaise surprise de voir quelqu’un
d’autre en profiter.» Il ajoute que certaines personnes, parce qu’elles
«vous envient, prendront un malin plaisir à vous faire échouer.»
L’histoire
regorge de tels exemples. Cecilia Payne, pour ne citer qu’elle, fut
l’un des premiers astronomes à soutenir que les étoiles sont
majoritairement composées d’hydrogène. En 1924, elle écrivit un article
en ce sens qu’elle fit relire au professeur Henry Russell. Pas
convaincu, celui-ci la dissuada de publier sa découverte. En 1929, il la
publiera cependant lui-même, en s’attribuant tout le mérite. Moralité:
parler, c’est bien. Agir, c’est mieux.
Lorsque
ce vieil homme est décédé dans l'aile gériatrique d'une maison de
retraite d'une petite ville australienne, tout le monde a cru qu'il ne
laissait rien de valeur derrière lui.
Mais lorsque les infirmières ont fait la liste de ses maigres
possessions, elles ont découvert ce poème. Sa nature et sa qualité
étaient telles que le personnel de la maison de retraite en a fait des
photocopies, et qu'il a été distribué à tous les employés de l'hospice.
Une infirmière a même emmené une copie du poème à Melbourne. Depuis,
l'unique titre de gloire du vieil homme a été publié dans les éditions
de Noël de nombreux magazines australiens, ainsi que dans des magazines
traitant de la santé mentale. Ce poème simple mais éloquent a même été
transformé en diaporama.
Et ce vieil homme, qui n'avait rien de
plus à offrir au monde, est désormais l'auteur de ce poème "anonyme" qui
connaît un grand succès sur le web.
Vieil homme grincheux.
Que voyez-vous, infimières ? . . .. . .Que voyez-vous ?
À quoi pensez-vous.. . lorsque vous me regardez ?
À un vieil homme grincheux, . . . . . . pas très sage,
aux habitudes hésitantes .. . . . . . . .. et au regard perdu dans le lointain ?
Qui bave en mangeant .. . ... . . et ne répond jamais aux questions.
Qui, lorsque vous criez . . "J'aimerais que vous fassiez un effort !"
Semble ne pas réagir du tout . . . à toutes ces choses que vous faites.
Un homme qui perd . . . . . .. . . toujours une chaussette ou une chaussure ?
Qui, en résistant parfois . . . ... vous laisse faire ce que vous voulez,
pour le nourrir et le baigner . . . .et pour remplir ces longues journées ?
Est-ce que c'est à cela que vous pensez ?. . Est-ce que c'est ce que vous voyez ?
Alors ouvrez les yeux, infirmières. Car vous ne me voyez pas.
Je vais vous dire qui je suis . . . . .. Alors que je suis assis ici,
alors que je vous obéis, .. . . . alors que je mange ce que vous me donnez.
Je suis un enfant de dix ans . . J'ai un père, une mère,
des frères et des soeurs .. . . .. . qui tous s'aiment beaucoup.
Je suis un garçon de 16 ans . . . .. vif et motivé,
qui n'a qu'un espoir : rencontrer . . .. . . au plus vite celle qu'il aimera.
Je suis un futur marié de vingt ans . . . ..au coeur palpitant.
Je peine à me souvenir des voeux .. .. .que j'ai promis d'honorer.
Maintenant âgé de 25 ans . . . . .j'ai désormais des enfants.
qui ont besoin de mes conseils . . . et d'un foyer heureux et sûr.
À 30 ans, .. . . . . mes enfants grandissent vite,
unis comme les doigts d'une main . . .. par des liens qui devraient être durables.
À 40 ans, mes jeunes fils .. .sont devenus grands et sont partis,
mais ma femme est toujours à mes côtés . . pour voir que je ne leur en veux pas.
À 50 ans, à nouveau, .. ... des bébés jouent autour de moi,
À nouveau, il y a des enfants à la maison . . . . Ma bien-aimée et moi.
Le pire n'est plus à venir, il est déjà là . . . . Ma femme n'est plus.
Je me tourne vers le futur ... . . . . Je tremble de peur.
Car tous mes enfants ont désormais leurs .. . . propres petits.
Et je pense au temps qui passe . . . et à tout l'amour que j'ai reçu.
Je suis désormais un vieillard . . . . . . .. et la nature est particulièrement cruelle.
La vieillesse est une mauvaise blague . . . . . . . qui nous fait paraître stupides.
Le corps s'écroule .. .. . La grâce et la vigueur disparaissent.
Il ne reste plus qu'une pierre . . . là où autrefois j'avais un coeur.
Mais au fond de cette vieille carcasse . il reste un jeune homme, tapi dans l'ombre,
et de temps en temps . . . . . mon coeur épuisé s'emballe
lorsque je me souviens de tous les moments joyeux . . . . .. . Je me souviens aussi des moments douloureux.
Et j'aime et je vis . . . . . . . de nouveau ma vie.
Je repense à toutes ces années, bien trop peu nombreuses . . .. bien trop vite parties.
Et j'accepte ce triste état de fait . . . Rien ne dure éternellement.
Ouvrez donc les yeux .. . . . .. . . Ouvrez les yeux, et regardez bien.
Je ne suis pas un vieil homme grincheux .
Regardez de plus près . . . . et admirez .. .. . .. .... . MOI !!
Souvenez-vous de ce poème lorsque vous croiserez une personne âgée que
vous aurez envie d'ignorer, sans faire l'effort de chercher l'âme
d'enfant qui vit en son sein. Car un jour, nous aurons tous cet âge
avancé !
PARTAGEZ CE POÈME, S'IL VOUS PLAIT (texte original de Phyllis McCormack, traduit par Bridoz.com)
Les choses les plus belles et désirables de ce monde ne sont ni
visibles ni tangibles. Elles doivent être ressenties avec le coeur !
Alice, étudiante en médecine: "On est un peu rabaissé quand on veut devenir généraliste"
Les
affectations des 8.400 étudiants en 3e année de médecine montrent une
nouvelle fois une désaffection pour la médecine générale, faisant
craindre une future pénurie de généralistes. RMC.fr a joint Alice qui,
elle, a fait le choix de devenir médecin de campagne à l'issue de ses
études, malgré toutes les difficultés qu'on accole à l'exercice.
Alice est étudiante en médecine. Elle a choisi de devenir médecin généraliste à l'issue de ses études.
"Quand j'ai débuté les études de médecine,
je ne savais pas trop ce que je voulais faire. J'ai d'abord été
intéressée par la pédiatrie et puis j'ai fait mon stage obligatoire chez
un généraliste, et ça m'a beaucoup plu. Parce que par rapport à
l'hospitalier, il y avait une meilleure connaissance des patients et un
meilleur suivi. J'ai beaucoup aimé la relation médecin – malades. Puis
j'ai fait un deuxième stage dans une maison de santé à la campagne. Il
m'a convaincue que c'était ça que je voulais faire. J'ai même préféré la
médecine de campagne à la médecine de ville. On est dans des villages,
on a plus de proximité avec le patient, qu'on connaît mieux.
C'est un peu comme un retour au médecin de famille comme on le
connaissait avant, une notion qui se perd en ville. Et puis il y a des déserts médicaux qu'il faut combler.
"Pas du tout effrayée"
Au moment de choisir, je n'ai pas du tout été effrayée par tout ce qu'on dit sur la médecine générale.
Il faut réussir à concilier une vie à côté, mais l'hôpital non plus ce
n'est pas de tout repos. Ce que j'aime bien avec le libéral, c'est qu'on
peut faire un peu ce qu'on veut. C'est une médecine de réflexion, c'est
à nous d'orienter les patients.
Quand on fait ses études de médecine on s'aperçoit que médecin
généraliste, c'est moins bien vu que toutes les autres spécialités. Il
n'y a pas un attrait prononcé pour cette discipline. En fonction des
classements au concours national, on peut choisir sa spécialité, et
c'est vrai que généraliste, ce n'est pas ce qui part en premier à
l'internat. Ce qui part le premier ce sont les spécialités phares: la
cardiologie, la radiologie, ou l'ophtalmologie. C'est un peu rabaissant,
on vous dit: 'vous finirez généraliste de campagne'…
"On maîtrise plus de choses que le spécialiste"
C'est dommage de penser ça, parce que le médecin généraliste est au
centre de toutes les orientations. C'est lui qui oriente vers les
spécialistes, c'est lui le chaînon le plus important. Si on a un mauvais
généraliste qui oriente mal le patient, il y aura des répercussions sur
eux. On n'est spécialisé en rien, mais en même temps on doit avoir des
connaissances dans toutes les spécialités. On maîtrise plus de choses
que le spécialiste et sa seule spécialité.
On commence à se rendre compte qu'on manque cruellement de médecins généralistes et qu'on en a de plus en plus besoin, on se dit qu'ils sont quand même utiles."http://rmc.bfmtv.com/emission/alice-etudiante-en-medecine-on-est-un-peu-rabaisse-quand-on-veut-devenir-generaliste-1263957.html
Au CHUV, les médecins passent trois fois plus de temps devant leur écran qu'avec leurs patients
Une
étude montre que les médecins assistants de l’hôpital lausannois passent
cinq heures par jour devant un ordinateur, contre 1,7 heure avec les
malades. Une conséquence de la lourdeur des tâches administratives
L’ordinateur est devenu bien plus
chronophage que la consultation auprès des malades pour les médecins des
hôpitaux suisses. C’est ce que nous apprend une étude menée dans le
Service de médecine interne du Centre hospitalier universitaire vaudois
(CHUV), à Lausanne.
Conduite entre mai et juillet 2015, cette étude a été publiée le 31 janvier dans la revue Annals of Internal Medicine.
Elle révèle que les jeunes médecins passent trois fois plus de temps à
alimenter le dossier du patient informatisé qu’au chevet du malade
lui-même.
Le Service de médecine interne est une sorte de
«plaque tournante» de l’hôpital. C’est lui qui assure la prise en
charge des patients souffrant de maladies complexes (insuffisance
cardiaque, insuffisance rénale, infections pulmonaires…), après leur
éventuel passage aux urgences. «Nous traitons ici les patients dans leur
globalité, et non organe par organe», explique le docteur Nathalie
Wenger, cheffe de clinique dans ce service au CHUV, et première
signataire de cet article.
La moitié de son temps devant un écran
Les
auteurs de ce travail ont formé des observateurs (étudiants en
médecine) à l’utilisation d’une application sur tablette, développée à
l’interne, permettant d’enregistrer et de catégoriser 22 activités
professionnelles à l’hôpital. Puis ces observateurs ont suivi 36
médecins assistants volontaires, dans le Service de médecine interne du
CHUV. Au total, près de 700 heures de travail ont été ainsi évaluées.
Premier
enseignement: la plupart des internistes travaillent en moyenne 1,6
heure de plus que les 10 heures officiellement prévues, soit 11,6 heures
par jour. «C’est un résultat qui ne surprend pas, mais qui reste
marquant», souligne le docteur Anja Zyska Cherix, vice-présidente de
l’Association suisse des médecins-assistant-es et chef-fes de clinique
(ASMAC).
Second résultat: les médecins assistants passent
en moyenne 1,7 heure par jour auprès de leurs patients. Contre 5,2
heures devant leurs écrans, pour entrer des informations dans le
«dossier patient informatisé» ou pour lire ce dossier, et 13 minutes à
faire les deux types d’activité conjointement.
Ces
dossiers informatisés, réservés à un usage interne (au sein de
l’hôpital), rassemblent les données médicales de chaque patient. Au
total, 52% du temps de travail quotidien des médecins est consacré à des
tâches indirectement liées aux patients (par exemple, la rédaction de
la lettre de sortie, les réunions entre collègues pour discuter du cas
des malades…), contre 28% à des tâches directement liées au patient
(visite médicale, admissions…).
Un quart d’heure par patient
En
moyenne, un médecin assistant passe 14,6 minutes par jour auprès de
chaque patient. Ce temps peut paraître court. «Mais ce temps n’a pas
changé depuis cinquante ans», relève le docteur Nathalie Wenger. De
plus, «c’est un temps bien supérieur [à celui que livrent les]
comparaisons internationales: 7,7 minutes par jour et par patient, selon
une étude similaire aux Etats-Unis», écrivent les auteurs dans un
communiqué de presse.
Le temps dédié à l’entretien du dossier médical informatisé a été largement sous-estimé
Autre
résultat: les «changements d’activité» («task shift») des médecins
assistants ont lieu toutes les 4 minutes. Ces changements d’activité
sont sans doute en partie «liés à des interruptions», estime le docteur
Zyska Cherix. «C’est une perte d’efficacité et un facteur de stress.»
Certes,
l’étude a des limites, que pointent les auteurs eux-mêmes. Tout
d’abord, elle a été réalisée dans un seul hôpital. «Mais le nombre de
médecins et d’heures observés en font une des plus grandes études du
genre», note le docteur Wengel. Autre biais potentiel: les médecins dont
le temps de travail était scruté se savaient observés.
Dossier médical informatisé, le revers de la médaille
Malgré
tout, l’étude révèle l’importance du temps dédié au dossier patient
informatisé: près de la moitié du temps de travail! Un dossier qui «a de
nombreux effets positifs et sauve des vies en assurant une meilleure
traçabilité et moins d’erreurs de transcriptions», tiennent à rappeler
les auteurs, mais qui «peut devenir une lourdeur administrative,
spécialement s’il est inefficient».
«Le temps dédié à
l’entretien du dossier médical informatisé a été largement sous-estimé»,
regrette le docteur Zyska Cherix. Car le besoin de documentation est
accru: par exemple, pour la rédaction de notes de suivi du patient, les
questions médico-légales, les rapports pour les assurances… «Les
médecins assistants perdent beaucoup de temps à des tâches
administratives qui ne correspondent pas à leur plus-value», renchérit
le docteur Wenger.
Comment rendre le système plus
efficace? Par des améliorations du dossier patient informatisé, d’abord.
«On a vraiment besoin d’un outil informatique plus performant et
convivial», indique le docteur Wenger.
Seconde piste
d’amélioration: la délégation de compétences. Les tâches administratives
pourraient être confiées à des assistantes médicales, par
exemple. Depuis cette étude, la direction de l’hôpital a accepté la
création de postes «d’assistantes de médecin». En neurologie, «le temps
de travail des médecins assistants a ainsi diminué de près de 45 minutes
par jour», souligne le docteur Zyska Cherix.https://www.letemps.ch/sciences/2017/02/03/chuv-medecins-passent-trois-plus-temps-devant-ecran-quavec-leurs-patients
Une pénurie qui s’aggrave
Laurent Dupuis
Publié le
- Mis à jour le
Tournai-Ath-Mouscron
Comme ailleurs en Wallonie, la région manque de médecins généralistes.
Le manque de médecins généralistes touche pour ainsi dire
toute la Wallonie. Cela avait commencé dans les zones rurales. Et
maintenant, elle touche aussi les zones urbaines. La profession figure
même sur la liste des métiers en pénurie au Forem. Selon une récente
étude du Forem, la moitié des communes wallonnes sont en situation de
pénurie. Soit 123 communes.
Trois communes de Wallonie picarde sont concernées : Comines-Warneton, Estaimpuis et Mouscron. "L’offre des premiers soins de santé est jugée
insuffisante dans ces trois communes. Seuls 39 généralistes sont encore
actifs sur les territoires de Mouscron et Estaimpuis. Le tiers de
ceux-ci a plus de 60 ans", souligne la députée wallonne de Mouscron, Mathilde Vandorpe (cdH).
Ces chiffres très préoccupants. "La présidente de
l’association des généralistes de Mouscron-Estaimpuis précise d’ailleurs
qu’à l’échéance 2020-2025 deux tiers des médecins de la zone auront
plus de 50 ans et que, sans renouvellement, dans 10 ans, il ne restera
plus que 16 généralistes", poursuit Mathilde Vandorpe. "Actuellement,
les patients dont le médecin de famille est retraité ou décédé
éprouvent de grosses difficultés à se faire accepter comme nouveaux
patients chez un autre médecin. Et à partir de 2017, il faudra neuf ans
pour former un généraliste. C’est dire l’urgence qu’il y a à recruter de
nouveaux médecins."
Le ministre wallon de la Santé Maxime Prévot (cdH) a prévu un plan d’actions. "Premier
élément, l’optimisation des dispositifs Impulseo qui constituent un
ensemble de mesures destinées à encourager l’installation des médecins
généralistes. Je maintiens la prime d’installation de 20.000€ euros dans
les zones en pénurie. Elle atteindra même 25 000€ dans les zones de
pénurie sévère."
Autre mesure : le soutien aux initiatives de pratiques
groupées par l’agrément de nouvelles maisons médicales en 2017. La
création de cabinets ruraux favorisant les pratiques groupées en milieu
rural pourrait également être soutenue. Enfin, Maxime Prévot et le
ministre wallon de la Ruralité René Collin (cdH) songent à mettre à
disposition des logements à loyer réduit afin d’aider les stagiaires et
les assistants en médecine générale à s’installer dans les zones rurales
ou semi-rurales. L. Dup. http://www.dhnet.be/regions/tournai-ath-mouscron/une-penurie-qui-s-aggrave-580d27dfcd701ccd4d7f120e
Les médecins et dentistes belges alarmés d'un afflux de diplômés étrangers
Belga
Publié le
- Mis à jour le
Belgique
Les Chambres syndicales dentaires (CSD) dénoncent jeudi le manque de
places pour les dentistes belges à la suite d'un afflux de diplômés
étrangers. Les dentistes flamands du Verbond der vlaamse tandartsen
(VVT) et les médecins de l'Association belge des syndicats médicaux
(Absym) avaient déjà souligné ce problème en début de semaine.
Selon eux, l'offre médicale risque de devenir excédentaire. Le
système belge est "discriminatoire", ont affirmé mardi le VVT et
l'Absym. Les jeunes dentistes et médecins "se voient rafler leurs places
par des ressortissants de l'UE qui décrochent parfois plus facilement
leur diplôme". Les CSD, qui représentent les dentistes francophones et
germanophones, signalent que le phénomène est encore plus important en
Wallonie. "Le pourcentage d'agréments octroyés à des diplômés non belges
passe de 10% en 2004 à 50,6 % en 2013."
Les professionnels étrangers se rendraient en Belgique parce qu'ils
considèrent qu'elle souffre d'un cruel manque de dentistes et de
médecins. Pour le VVT et l'Absym, il n'existe pourtant pas de vide à
combler. "Si la planification en termes de personnel n'est pas
respectée, nous ferons vite face à une situation d'offre excédentaire."
Par ailleurs, aucune évaluation scientifique de la formation de ces
diplômés n'est effectuée. Pourtant, un problème de compétence se
poserait. Les CSD soulignent que, selon une étude de l'EDSA (European
Dental Students Association), un étudiant européen sur dix en
dentisterie n'a jamais réalisé d'acte clinique durant ses études.
Un autre problème est la maîtrise d'une des trois langues nationales.
Pour obtenir un numéro Inami, un examen linguistique doit être passé.
Toutefois, ils "sont si faciles qu'un étranger qui, par défaut, parle
parfaitement l'une de ces trois langues, se voit autorisé à soigner des
patients dans chacune des trois Communautés", dénoncent le VVT et
l'Absym. Un Français pourrait dès lors exercer en Flandre sans parler un
mot de néerlandais. "Un patient doit être abordé dans la langue de sa
communauté et non dans une des trois langues nationales. C'est ce qui
est légalement prévu dans la Loi relative aux Droits du patient",
ajoutent-ils.
Tant les CSD que le VVT et l'Absym demandent une révision des
critères d'obtention de l'agrément et une évaluation scientifique de la
formation. En outre, le VVT et l'Absym exigent l'imposition d'un quota
maximal à l'afflux migratoire. Aussi, "un numerus fixus doit être établi
et tous les candidats aux études de médecine ou dentisterie - y compris
les ressortissants étrangers - doivent prendre part à un examen
d'entrée fédéral. Il est essentiel de réserver à nos propres jeunes le
nombre de places de dentistes et de médecins à pourvoir. Si, toutefois,
il restait encore des places, les médecins ou dentistes étrangers
pourraient alors se les voir proposer."
Ils plaident enfin pour une planification des ressources humaines
"grâce à laquelle tous les candidats aux études de médecine et
dentisterie (francophones, néerlandophones ou étrangers) seraient
traités de la même manière".
La pénurie de médecins généralistes, une question de plus en plus pressante
Un
stéthoscope, à Paris le 14 mars 2016. Si le nombre de médecins stagne
depuis plusieurs années avec plus de 215.000 praticiens en activité en
2015, la chute "inexorable" de la médecine générale s'est poursuivie
Comment
stopper l'hémorragie de médecins généralistes ? La question n'est pas
nouvelle mais se fait de plus en plus pressante, comme en témoignent les
derniers chiffres présentés jeudi par l'Ordre des médecins, qui prédit
un quart de généralistes en moins sur 20 ans.
Discutée cette
semaine lors du Congrès des maires de France, la question des déserts
médicaux "préoccupe", a rappelé le docteur Patrick Romestaing,
vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), à
l'occasion de la présentation de son atlas démographique annuel.
Et
les chiffres sont alarmants. Si le nombre de médecins, toutes
spécialités confondues, stagne depuis plusieurs années avec plus de
215.000 praticiens en activité en 2015, la chute "inexorable" de la
médecine générale s'est poursuivie.
L'Ordre recensait ainsi
89.000 généralistes en activité en janvier 2016, soit une baisse de 8,4%
par rapport à 2007. A ce rythme, la France aura perdu un quart de ses
généralistes entre 2007 et 2025.
En cause, l'"explosion" du nombre
de médecins retraités, qui a augmenté "de 90% sur dix ans", et touche
principalement les généralistes, selon Jean-François Rault, président de
la section santé publique et démographie médicale du Cnom.
Mais
aussi le manque d'attractivité dont souffre la médecine générale chez
les étudiants, et la désaffection de la profession pour certains
territoires. "Toute la France est concernée", insiste le Dr Romestaing.
"Y compris les zones périurbaines, les métropoles, le coeur de Paris !"
C'est
à Paris et dans la Nièvre que la décrue est la plus forte, avec un
quart de généralistes en moins en neuf ans. A l'inverse, les
départements situés sur la façade Atlantique ont vu leur nombre de
généralistes augmenter.
Loyers parisiens trop élevés pour les
généralistes qui ne pratiquent pas de dépassements d'honoraires, manque
de structures et d'opportunités pour l'emploi d'un conjoint dans les
zones rurales... la diversité des causes de la désertification n'appelle
pas "une solution univoque mais des solutions" estime M. Romestaing.
Le Cnom préconise notamment un meilleur dialogue entre professionnels sur l'organisation des soins.
- Plus de 'modèle sacerdotal' -
A
l'heure où les jeunes privilégient qualifié de vie et bonnes conditions
de travail, il faut redéfinir l'exercice professionnel, estime-t-il. En
redonnant plus de temps médical aux médecins, souvent étouffés par les
tâches administratives, et en favorisant la coopération entre
professionnels, comme cela se fait dans les maisons de santé
pluridisciplinaires, que veut développer le gouvernement.
Car "le
modèle sacerdotal" du médecin de famille isolé "n'existe plus", souligne
le Dr Sébastien Mourcia, fondateur d'une maison de santé à Beaune (Côte
d'Or).
Il faut également "revoir la formation", estime le Dr
Romestaing, qui réclame plus de stages dans les cabinets médicaux pour
attirer les étudiants, "quasi exclusivement formés" à l'hôpital et qui
s'installent souvent dans les villes où se trouve leur faculté. D'où
l'idée de valoriser financièrement les médecins accueillant des
stagiaires.
Sans recourir à des mesures coercitives, qui
entraîneraient une levée de boucliers, le ministère de la Santé a lancé
deux plans depuis le début du quinquennat pour tenter de contrer la
pénurie de généralistes. Cela passe par une meilleure protection sociale
pour les médecins s'installant dans des territoires fragiles ou une
hausse du numerus clausus (nombre d'étudiants admis en 2e année de
médecine) selon les régions.
C'est dans ce cadre que sont nés les
contrats d'engagement de service public (CESP), qui permettent aux
étudiants s'engageant à exercer dans ces zones de toucher une allocation
pendant leurs études.
Le ministère de la Santé a annoncé cette
semaine avoir dépassé l'objectif initial de 1.700 contrats signés pour
2017, visant désormais 2.100 contrats, et 2.550 en 2018.
Mais "ce
n'est pas tellement l'argent qui intéresse les étudiants en médecine",
assure Maxime Rifad, de l'Association nationale des étudiants en
médecine de France: "Ils veulent surtout qu'on les aiguille" pour
faciliter leur début de carrière.
Déserts médicaux: "Il y a une peur des internes d'exercer seul cette médecine de proximité"
D'après
un sondage Elabe pour RMC, 80% des Français sont favorables à des
mesures contraignantes pour obliger des médecins à s'installer sur les
déserts médicaux. Pour Roselyne Bachelot, invitée d'Eric Brunet, il faut
surtout redonner envie aux jeunes médecins de devenir généraliste et
limiter les installations dans les zones denses.
A Paris, 798 médecins se partagent 100.000 habitants quand dans l'Eure ils sont 180 pour la même population, d'après le ministère de la Santé. Ces dernières années, les déserts médicaux se sont accentués, pourtant les médecins continuent de sortir plus nombreux des facs de médecine.
"Le nombre de médecins ne cesse d'augmenter dans notre pays, mais le nombre
de médecins généralistes ne cesse de décroître à cause du manque
d'intérêt pour cette profession, pas seulement dû aux conditions
financières", assure l'ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
La profession de médecin de famille n'attire pas dans les zones rurales.
Faut-il pour autant les obliger à s'installer dans ces déserts médicaux
comme le souhaitent 80% des Français selon un sondage Elabe pour RMC.
"En
général, le désert médical n'est pas seulement sous-dense médicalement,
il est sous-dense en service, sous-dense en commerce. Et les médecins
qui s'installent sont comme tout le monde, ils ont des enfants à
scolariser, des courses à faire, une vie sociale à assumer. On ne peut
pas faire peser sur les médecins toutes ces questions d'aménagement du
territoire", estime Roselyne Bachelot.
Une formation trop centrée sur l'hôpital
Pour
elle, le problème vient notamment de la formation qui met en avant le
médecin hospitalier et pas le généraliste. "La formation médicale est
trop hospitalo-centrée, ce qui fait qu'il y a une certaine peur des
internes d'aller tout seul exercer cette médecine de proximité",
déplore-t-elle.
Malgré les incitations financières, des villages
finissent par se retrouver sans médecin. C'est ce qui arrivera peut-être
à Saulnot en Haute-Saône. Patrick Laine, le médecin généraliste de
cette commune de 900 habitants est allé jusqu'à poster une annonce sur
Le Bon Coin proposant de donner sa patientèle et tout son matériel
médical. Malgré son offre intéressante publiée en février, ce médecin de
66 ans n'a eu aucun retour. "Toutes les mesures qui ont été prises
étaient incitatives et non pas coercitives et n'ont rien apporté",
déplore-t-il sur RMC. Pour lui, des mesures contraignantes doivent être
mises en place.
"Les jeunes médecins qui
sortent ont la chance comme j'ai eu d'avoir des études qui ont été
payées par nos propres impôts, en retour on pourrait très bien leur dire
à ces jeunes, vous allez un an dans un village, remplir les cases, et
si au bout d'un an vous n'êtes pas contents, c'est pas grave parce que
la promotion qui suivra viendra remplir les cases et il finira bien par
s'installer quelqu'un", espère-t-il.
Roselyne Bachelot
préfère des dispositifs de régulation et notamment le "conventionnement
sélectif" appliqué pour les infirmiers par exemple. "On fait une carte
avec les besoins, les zones peu dotées, sur-dotées. Vous ne pouvez vous
installer que si vous remplacez quelqu'un". Avec ce dispositif,
l'ancienne ministre revendique avoir augmenté "de 33% le nombre
d'infirmiers en zone sous-dense".
La solution aux quotas en médecine ? Que les spécialistes gagnent moins !
Contribution externe
Publié le
- Mis à jour le
Opinions
Une opinion du docteur Ir.
Frank Venmans, chargé de cours en microéconomie à l'UMons, Visiting
Fellow London School of Economics.
Le secteur médical est
essentiellement un marché planifié sur lequel les interactions entre
l’offre, la demande et les prix sont quasi inexistantes. L’Etat fixe
pour les médecins la rémunération par patient en légiférant sur les
tarifs pour les patients soit de manière directe soit en fixant le
montant remboursé par les mutuelles ou encore via les règles de
financement des hôpitaux. L’Etat fixe également la quantité de médecins
(ou essaie de la fixer) via un quota sur les numéros Inami, limitant
ainsi la quantité de jeunes médecins qui entrent dans le secteur. La
nature planifiée du secteur médical belge est nécessaire pour maintenir
une médecine accessible et de qualité pour tous. Cependant, un marché
sur lequel on fixe le prix aussi bien que les quantités peut facilement
se trouver en déséquilibre. Sur un marché classique, un métier qui paie
mieux qu’un autre pour un même niveau de complexité/pénibilité a
tendance à attirer des nouveaux entrants. La concurrence avec ces
nouveaux entrants engendre à son tour une pression sur les revenus du
métier et ramène la rémunération à un niveau qui crée un équilibre entre
entrants et sortants.
Dans le secteur médical, ce mécanisme n’est pas
possible. Premièrement : parce que l’entrée de plus de médecins sur le
marché est interdite via les quotas et ensuite parce que l’Etat fixe
indirectement les revenus par patient. Légalement, les médecins ont un
statut d’indépendant, mais cela n’empêche pas qu’ils fonctionnent dans
un marché étatique.
De 13 000 à 35 000 euros
En Belgique, le salaire brut moyen d’un urologue,
après déduction de la partie payée aux hôpitaux, s’élève à 35 000 euros
par mois. Il s’agit de la spécialisation la mieux payée. Les biologistes
cliniciens et les radiologues suivent en deuxième et troisième
positions avec respectivement 29 000 et 28 000 euros de salaire mensuel
moyen brut. Même les neurologues, les spécialistes les moins bien payés,
gagnent en moyenne 13 000 euros par mois (1). En moyenne, les
spécialistes gagnent 460 euros par demi-journée de service dans un
hôpital (1). Il s’agit de spécialistes qui ont accompli sept ans
d’études théoriques et plus de cinq années d’assistanat. Ils travaillent
souvent beaucoup d’heures et ont d’importantes responsabilités. Cela
étant dit, leurs revenus restent très élevés comparés à d’autres métiers
de cadre. Je ne veux pas mettre en question le mérite des spécialistes
qui font un travail formidable. Je vais néanmoins argumenter qu’une
diminution des salaires a plus d’avantages que d’inconvénients en termes
de bien-être pour l’ensemble de la population : diminuer les salaires
des spécialistes mènerait à quatre types d’efficience et augmenterait en
même temps l’égalité.
Un coût d’opportunité
Premièrement : harmoniser les rémunérations des
spécialistes médicaux avec celles de métiers comparables rendrait le
choix d’études de nos jeunes étudiants plus efficace. Imaginons un jeune
de 18 ans qui est doué aussi bien en médecine qu’en ingéniorat et qui
aurait une probabilité comparable de devenir spécialiste médical que
professeur d’université. Imaginons qu’il a une légère préférence pour la
carrière académique. Le salaire mensuel brut d’un professeur
d’université en Belgique, après dix ou douze années d’études, commence à
4 600 euros pour évoluer aux alentours de 8 500 euros en fin de
carrière. On peut facilement comprendre qu’il choisira quand même la
branche médicale parce que, via la carrière médicale, il va probablement
obtenir un salaire trois fois plus élevé par rapport à celui qu’il
aurait pu toucher en optant pour la carrière académique.
Son choix pour son métier préféré entraînerait un
coût d’opportunité d’au moins 10 000 euros par mois pendant le reste de
sa vie. Le rapprochement des salaires des médecins et ce celui des
autres cadres, mènerait à un processus d’autosélection plus efficace, au
sein duquel les jeunes avec le plus de talent et d’envie pour ces
autres métiers se tourneraient vers ces autres carrières tandis que les
jeunes qui sont les plus doués et attirés par la médecine choisiraient
une carrière médicale.
Deuxièmement : à budget de santé égal, diminuer les
salaires des spécialistes permet d’engager davantage de médecins.
Sachant qu’il y aura une augmentation de la demande de services médicaux
liée au vieillissement de la population, ces médecins supplémentaires
permettraient d’augmenter la qualité de notre secteur médical. Cela
permettrait, par la même occasion, à plus de jeunes de réaliser le
métier de leur rêve et à nos jeunes assistants médicaux d’éviter les
semaines de 60 heures.
Troisièmement : la suppression des quotas, qui ne
serait plus nécessaire lorsque (si ?) la rémunération est en phase avec
l’offre et la demande, diminuerait les tensions entre Flamands et
Wallons qui partagent le même budget médical. Cela permettrait également
d’atténuer le phénomène des hôpitaux belges qui engagent des
spécialistes de l’étranger, étant donné que les quotas ont la vocation
de créer une forme de pénurie de médecins. Notons que les spécialistes
de l’étranger ne sont pas concernés par les numéros Inami parce que la
législation européenne interdit les entraves au libre-échange de
services.
Finalement, un salaire moins élevé pour les
spécialistes mènerait à un équilibre entre les salaires des médecins
généralistes et ceux des médecins spécialisés. Selon l’OCDE, les
médecins spécialistes belges sont payés au-dessus de la moyenne des pays
développés et les médecins généralistes en dessous de la moyenne. Une
grande proportion des médecins généralistes partira à la pension dans la
décennie à venir et il y a trop peu de jeunes médecins généralistes
pour les remplacer. Diminuer les salaires des spécialistes diminuerait
le coût d’opportunité pour ces jeunes qui choisiront la médecine
générale dans le futur.
Un gain pour les patients
En plus des gains d’efficacité évoqués ci-dessus,
cette proposition implique également un gain en termes d’égalité. En
effet, à budget de santé égale, diminuer les salaires des spécialistes
engendrerait une perte pour les spécialistes mais un gain pour les
patients qui recevraient plus de services médicaux gratuits ou pour qui
la facture médicale diminuerait. Comme il s’agit d’un transfert de
personnes avec revenus élevés vers des malades qui ont des revenus
divers, cette mesure augmenterait l’égalité.
Chaque fois que je suis à l’hôpital, je suis heureux
de voir le dévouement et le professionnalisme des spécialistes et je
suis impressionné par les miracles médicaux qu’ils y réalisent au
quotidien. En soi, je n’ai pas de problème avec des salaires élevés pour
des métiers en pénurie qui requièrent beaucoup de formation et
entraînent beaucoup de responsabilités. Néanmoins, d’un point de vue
économique, lorsque l’Etat paie un métier au-delà du prix qui permet
l’équilibre entre l’offre et la demande, on parle de rente. Et la
distribution de rentes mène très souvent à des conflits. Au lieu de
discuter sur la clé de répartition de la rente entre Flamands et
Wallons, il serait, à mon sens, préférable de mettre fin à la rente, on
gagnerait ainsi en efficacité et en égalité.
(1) Centre fédéral d’expertise des soins de santé, KCE rapport 178A, 2012, pp. 43 et 101.
Les médecins et dentistes belges alarmés d'un afflux de diplômés étrangers
Belga
Publié le
- Mis à jour le
Belgique
Les Chambres syndicales dentaires (CSD) dénoncent jeudi le manque de
places pour les dentistes belges à la suite d'un afflux de diplômés
étrangers. Les dentistes flamands du Verbond der vlaamse tandartsen
(VVT) et les médecins de l'Association belge des syndicats médicaux
(Absym) avaient déjà souligné ce problème en début de semaine.
Selon eux, l'offre médicale risque de devenir excédentaire. Le
système belge est "discriminatoire", ont affirmé mardi le VVT et
l'Absym. Les jeunes dentistes et médecins "se voient rafler leurs places
par des ressortissants de l'UE qui décrochent parfois plus facilement
leur diplôme". Les CSD, qui représentent les dentistes francophones et
germanophones, signalent que le phénomène est encore plus important en
Wallonie. "Le pourcentage d'agréments octroyés à des diplômés non belges
passe de 10% en 2004 à 50,6 % en 2013."
Les professionnels étrangers se rendraient en Belgique parce qu'ils
considèrent qu'elle souffre d'un cruel manque de dentistes et de
médecins. Pour le VVT et l'Absym, il n'existe pourtant pas de vide à
combler. "Si la planification en termes de personnel n'est pas
respectée, nous ferons vite face à une situation d'offre excédentaire."
Par ailleurs, aucune évaluation scientifique de la formation de ces
diplômés n'est effectuée. Pourtant, un problème de compétence se
poserait. Les CSD soulignent que, selon une étude de l'EDSA (European
Dental Students Association), un étudiant européen sur dix en
dentisterie n'a jamais réalisé d'acte clinique durant ses études.
Un autre problème est la maîtrise d'une des trois langues nationales.
Pour obtenir un numéro Inami, un examen linguistique doit être passé.
Toutefois, ils "sont si faciles qu'un étranger qui, par défaut, parle
parfaitement l'une de ces trois langues, se voit autorisé à soigner des
patients dans chacune des trois Communautés", dénoncent le VVT et
l'Absym. Un Français pourrait dès lors exercer en Flandre sans parler un
mot de néerlandais. "Un patient doit être abordé dans la langue de sa
communauté et non dans une des trois langues nationales. C'est ce qui
est légalement prévu dans la Loi relative aux Droits du patient",
ajoutent-ils.
Tant les CSD que le VVT et l'Absym demandent une révision des
critères d'obtention de l'agrément et une évaluation scientifique de la
formation. En outre, le VVT et l'Absym exigent l'imposition d'un quota
maximal à l'afflux migratoire. Aussi, "un numerus fixus doit être établi
et tous les candidats aux études de médecine ou dentisterie - y compris
les ressortissants étrangers - doivent prendre part à un examen
d'entrée fédéral. Il est essentiel de réserver à nos propres jeunes le
nombre de places de dentistes et de médecins à pourvoir. Si, toutefois,
il restait encore des places, les médecins ou dentistes étrangers
pourraient alors se les voir proposer."
Ils plaident enfin pour une planification des ressources humaines
"grâce à laquelle tous les candidats aux études de médecine et
dentisterie (francophones, néerlandophones ou étrangers) seraient
traités de la même manière".
La pénurie de médecins généralistes, une question de plus en plus pressante
Un
stéthoscope, à Paris le 14 mars 2016. Si le nombre de médecins stagne
depuis plusieurs années avec plus de 215.000 praticiens en activité en
2015, la chute "inexorable" de la médecine générale s'est poursuivie
Comment
stopper l'hémorragie de médecins généralistes ? La question n'est pas
nouvelle mais se fait de plus en plus pressante, comme en témoignent les
derniers chiffres présentés jeudi par l'Ordre des médecins, qui prédit
un quart de généralistes en moins sur 20 ans.
Discutée cette
semaine lors du Congrès des maires de France, la question des déserts
médicaux "préoccupe", a rappelé le docteur Patrick Romestaing,
vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), à
l'occasion de la présentation de son atlas démographique annuel.
Et
les chiffres sont alarmants. Si le nombre de médecins, toutes
spécialités confondues, stagne depuis plusieurs années avec plus de
215.000 praticiens en activité en 2015, la chute "inexorable" de la
médecine générale s'est poursuivie.
L'Ordre recensait ainsi
89.000 généralistes en activité en janvier 2016, soit une baisse de 8,4%
par rapport à 2007. A ce rythme, la France aura perdu un quart de ses
généralistes entre 2007 et 2025.
En cause, l'"explosion" du nombre
de médecins retraités, qui a augmenté "de 90% sur dix ans", et touche
principalement les généralistes, selon Jean-François Rault, président de
la section santé publique et démographie médicale du Cnom.
Mais
aussi le manque d'attractivité dont souffre la médecine générale chez
les étudiants, et la désaffection de la profession pour certains
territoires. "Toute la France est concernée", insiste le Dr Romestaing.
"Y compris les zones périurbaines, les métropoles, le coeur de Paris !"
C'est
à Paris et dans la Nièvre que la décrue est la plus forte, avec un
quart de généralistes en moins en neuf ans. A l'inverse, les
départements situés sur la façade Atlantique ont vu leur nombre de
généralistes augmenter.
Loyers parisiens trop élevés pour les
généralistes qui ne pratiquent pas de dépassements d'honoraires, manque
de structures et d'opportunités pour l'emploi d'un conjoint dans les
zones rurales... la diversité des causes de la désertification n'appelle
pas "une solution univoque mais des solutions" estime M. Romestaing.
Le Cnom préconise notamment un meilleur dialogue entre professionnels sur l'organisation des soins.
- Plus de 'modèle sacerdotal' -
A
l'heure où les jeunes privilégient qualifié de vie et bonnes conditions
de travail, il faut redéfinir l'exercice professionnel, estime-t-il. En
redonnant plus de temps médical aux médecins, souvent étouffés par les
tâches administratives, et en favorisant la coopération entre
professionnels, comme cela se fait dans les maisons de santé
pluridisciplinaires, que veut développer le gouvernement.
Car "le
modèle sacerdotal" du médecin de famille isolé "n'existe plus", souligne
le Dr Sébastien Mourcia, fondateur d'une maison de santé à Beaune (Côte
d'Or).
Il faut également "revoir la formation", estime le Dr
Romestaing, qui réclame plus de stages dans les cabinets médicaux pour
attirer les étudiants, "quasi exclusivement formés" à l'hôpital et qui
s'installent souvent dans les villes où se trouve leur faculté. D'où
l'idée de valoriser financièrement les médecins accueillant des
stagiaires.
Sans recourir à des mesures coercitives, qui
entraîneraient une levée de boucliers, le ministère de la Santé a lancé
deux plans depuis le début du quinquennat pour tenter de contrer la
pénurie de généralistes. Cela passe par une meilleure protection sociale
pour les médecins s'installant dans des territoires fragiles ou une
hausse du numerus clausus (nombre d'étudiants admis en 2e année de
médecine) selon les régions.
C'est dans ce cadre que sont nés les
contrats d'engagement de service public (CESP), qui permettent aux
étudiants s'engageant à exercer dans ces zones de toucher une allocation
pendant leurs études.
Le ministère de la Santé a annoncé cette
semaine avoir dépassé l'objectif initial de 1.700 contrats signés pour
2017, visant désormais 2.100 contrats, et 2.550 en 2018.
Mais "ce
n'est pas tellement l'argent qui intéresse les étudiants en médecine",
assure Maxime Rifad, de l'Association nationale des étudiants en
médecine de France: "Ils veulent surtout qu'on les aiguille" pour
faciliter leur début de carrière.
Déserts médicaux: "Il y a une peur des internes d'exercer seul cette médecine de proximité"
D'après un sondage Elabe pour RMC, 80% des Français sont favorables à des
mesures contraignantes pour obliger des médecins à s'installer sur les
déserts médicaux. Pour Roselyne Bachelot, invitée d'Eric Brunet, il faut
surtout redonner envie aux jeunes médecins de devenir généraliste et
limiter les installations dans les zones denses.
A Paris, 798 médecins se partagent 100.000 habitants quand dans l'Eure ils sont 180 pour la même population, d'après le ministère de la Santé. Ces dernières années, les déserts médicaux se sont accentués, pourtant les médecins continuent de sortir plus nombreux des facs de médecine.
"Le
nombre de médecins ne cesse d'augmenter dans notre pays, mais le nombre
de médecins généralistes ne cesse de décroître à cause du manque
d'intérêt pour cette profession, pas seulement dû aux conditions
financières", assure l'ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
La
profession de médecin de famille n'attire pas dans les zones rurales.
Faut-il pour autant les obliger à s'installer dans ces déserts médicaux
comme le souhaitent 80% des Français selon un sondage Elabe pour RMC.
"En
général, le désert médical n'est pas seulement sous-dense médicalement,
il est sous-dense en service, sous-dense en commerce. Et les médecins
qui s'installent sont comme tout le monde, ils ont des enfants à
scolariser, des courses à faire, une vie sociale à assumer. On ne peut
pas faire peser sur les médecins toutes ces questions d'aménagement du
territoire", estime Roselyne Bachelot.
Une formation trop centrée sur l'hôpital
Pour
elle, le problème vient notamment de la formation qui met en avant le
médecin hospitalier et pas le généraliste. "La formation médicale est
trop hospitalo-centrée, ce qui fait qu'il y a une certaine peur des
internes d'aller tout seul exercer cette médecine de proximité",
déplore-t-elle.
Malgré les incitations financières, des villages
finissent par se retrouver sans médecin. C'est ce qui arrivera peut-être
à Saulnot en Haute-Saône. Patrick Laine, le médecin généraliste de
cette commune de 900 habitants est allé jusqu'à poster une annonce sur
Le Bon Coin proposant de donner sa patientèle et tout son matériel
médical. Malgré son offre intéressante publiée en février, ce médecin de
66 ans n'a eu aucun retour. "Toutes les mesures qui ont été prises
étaient incitatives et non pas coercitives et n'ont rien apporté",
déplore-t-il sur RMC. Pour lui, des mesures contraignantes doivent être
mises en place.
"Les jeunes médecins qui
sortent ont la chance comme j'ai eu d'avoir des études qui ont été
payées par nos propres impôts, en retour on pourrait très bien leur dire
à ces jeunes, vous allez un an dans un village, remplir les cases, et
si au bout d'un an vous n'êtes pas contents, c'est pas grave parce que
la promotion qui suivra viendra remplir les cases et il finira bien par
s'installer quelqu'un", espère-t-il.
Roselyne Bachelot
préfère des dispositifs de régulation et notamment le "conventionnement
sélectif" appliqué pour les infirmiers par exemple. "On fait une carte
avec les besoins, les zones peu dotées, sur-dotées. Vous ne pouvez vous
installer que si vous remplacez quelqu'un". Avec ce dispositif,
l'ancienne ministre revendique avoir augmenté "de 33% le nombre
d'infirmiers en zone sous-dense".
Le système de santé ne fonctionne pas. Je me fais souvent demander: «Pourquoi? Comment ça se fait qu'on investit presque 50 % de notre budget, qu'on augmente le nombre d'admis en médecine, et que malgré tout, on a l'impression de vivre dans le tiers monde?»
La réponse trop facile serait: on gaspille notre argent. On paie trop d'employés. Coupons les salaires! Coupons des postes!
C'est ce que le gouvernement essaie de faire et ça ne fonctionne pas. Pourquoi?
Aucune communication. Les gestionnaires n'ont aucune idée de ce qui se passe sur le terrain. Ils gèrent des chiffres, mais ne connaissent pas les forces et les besoins des professionnels qu'ils gèrent. Donc, ils coupent des postes, ils restructurent les équipes, ils pensent qu'une infirmière est interchangeable d'une place à l'autre ne sachant pas que ça gaspille beaucoup d'argent et que le travail fait est beaucoup moins efficace.
Mauvaise utilisation des ressources. Mon patient dépressif a besoin d'une psychologue? Depuis des coupures où personne n'a été consulté, il y a UNE
psychologue dans l'établissement. «Attends donc 7 mois pour la voir ou bien paie de ta poche 90 $ la séance en privé». Ce patient finit par me voir à chaque semaine au lieu de la psy. Moi, qui coûte trois fois plus cher que la psychologue.
«Un médecin de famille pour chaque citoyen!» scande le gouvernement. C'est ça qui va régler nos problèmes?
Mes patients chez qui je découvre un diabète, un cancer ou trouble
d'apprentissage, doivent être référés à des spécialistes, un nutritionniste ou un orthophoniste. Quand vont-ils être vus? Je ne le
sais pas, je n'ai aucun contrôle. Le fait d'avoir un médecin de famille ne garantit pas un bon suivi, ni moins d'attente. C'est comme ouvrir plus de caisses au cinéma pour accélérer la file, mais ne mettre qu'une personne pour vérifier les billets. Ça ne fait que déplacer le problème.
Les mentalités difficiles à changer. Après des
années d'investissement dans la formation d'infirmières spécialisées, qui peuvent diagnostiquer et prescrire, il y a encore une grande majorité des patients qui n'y croient pas. «Comment ça je ne vois pas le médecin aujourd'hui?! J'ai manqué le travail et je vais juste voir l'infirmière?» «Je préfère être rassuré par le médecin, y'a tu encore de la place?». Les patients devraient recevoir une facture pour leur consultation, pour réaliser ce que ça coute réellement.
La vision à court terme. La majorité des coupures
ces derniers temps, c'est dans la santé publique: dans l'éducation de la population, dans la prévention. Pourquoi? Parce que ce n'est pas «payant» immédiatement, ce ne sont pas des statistiques qu'on peut chiffrer sur le coup. Combien de consultations on peut sauver à la
longue? Probablement des milliers. Vaut mieux investir pour prévenir des maladies, que de payer pour les traiter plus tard, non?
Évoluons, changeons notre façon de faire, parce que les remèdes imposés par le gouvernement ne semblent pas traiter grand chose.
Santé: six communes liégeoises en pénurie de médecins généralistes
C.V.
Aywaille, Herstal, Seraing, Grâce-Hollogne,
St-Nicolas, Sprimont : six communes de notre arrondissement font partie
des 123 répertoriées par le ministre wallon de la Santé où l’offre de
généralistes est jugée insuffisante. Maxime Prévot veut améliorer cette
première ligne de soins, en soutenant la pratique en équipe et
multidisciplinaire.
SP/iStock
«
Allô, Docteur ? Est-ce que vous me prendriez comme patient, je n’ai plus de médecin traitant…
» Cette question, de nombreux généralistes liégeois
l’entendent déjà régulièrement. Et la demande ne va qu’augmenter, vu la
pénurie de médecins de première ligne. En cause, divers facteurs, dont
le vieillissement de la population de généralistes actifs. Mais ce n’est
pas la seule raison.
«
Les jeunes médecins ont plus tendance à
travailler en équipe ou en maisons médicales, pour avoir une meilleure
qualité de vie, notamment les femmes puisque la médecine se féminise
», glisse un médecin de Saint-Nicolas. Depuis qu’il
s’est installé il y a vingt ans, quasi aucun collègue n’a ouvert de
cabinet seul.
La pratique médicale en groupe a le vent en poupe, et
Maxime Prévot entend bien l’encourager pour combler la pénurie. Dans le
cadre de la 6e Réforme de l’État et du glissement de compétences
fédérales vers les Régions, dont celle de l’organisation des soins de
première ligne (généralistes, kinés, infirmiers), le ministre wallon a
présenté une ‘note-cadre’ qui vise à valoriser ce système de santé le
plus proche des gens, et qui les accompagne en principe toute leur vie.
Parmi les mesures, un soutien à la collaboration
entre acteurs de première ligne et à l’approche multidisciplinaire, au
travers d’ « associations de santé intégrée » (ex-Maisons médicales).
Une philosophie très différente de celle des médecins
libéraux, et déjà bien implantée sur le terrain. À Seraing par exemple,
fief historique (et politique) de la première maison médicale, deux
tiers des médecins travaillent désormais en soins intégrés (et la
majorité au forfait). Les médecins de famille qui pratiquent seuls à
leur cabinet sont minoritaires. «
Le système s’est complètement inversé, constate le Dr Jacques Peduzzi. À
mon époque, je sortais en pleine pléthore – 200 nouveaux médecins par
an –, mais on répondait aux besoins et on avait du boulot car beaucoup
de médecins de 60 ans et + turbinaient.
»http://www.lameuse.be/1637106/article/2016-08-03/sante-six-communes-liegeoises-en-penurie-de-medecins-generalistes