Un médecin urgentiste sur deux envisage d'arrêter sa profession
Publié le
- Mis à jour le
Belgique
Un médecin urgentiste sur deux envisage sérieusement de changer de
métier. Seize pourcent d'entre eux comptent le faire dans les six ans.
L'épuisement physique et émotionnel, de même que le sentiment de devoir
sacrifier sa vie sociale, sont les principales raisons avancées. La
fonction est pourtant déjà en pénurie, écrivent les journaux Mediahuis
samedi.
Les chiffres sont issus d'une enquête de l'association des médecins urgentistes de Belgique et l'Université de Gand réalisée fin 2015. "Particulièrement inquiétant", selon Jan Stroobants, président de l'association. "Cela confirme ce que nous redoutions depuis longtemps: les gens arrêtent au milieu de la formation. Il y a trop de dépressions ou de suicides parmi les collègues." La surcharge administrative, le peu de reconnaissance pour le travail et un déséquilibre entre la vie privée et professionnelle sont les causes pointées du doigt. D'après les résultats de l'enquête, les médecins urgentistes prestent 35% de leurs heures de nuit, et 25% pendant le weekend. Dans certains hôpitaux, la proportion passe à plus d'un shift sur deux dans ces horaires particuliers.
La ministre De Block travaille à des mesures pour soulager les médecins urgentistes
La ministre de la Santé publique Maggie De Block travaille sur une série de mesures visant à soulager les médecins urgentistes. Les mesures devraient pousser les patients à se rediriger vers les médecins généralistes plutôt que vers les services d'urgence, et un grand centre pour les traumas sera créé pour prendre en charge les cas les plus graves, a-t-elle indiqué samedi en réaction à l'étude relayée dans les journaux Mediahuis. Selon celle-ci, la moitié des médecins urgentistes envisagent de changer de métier.
L'épuisement physique et émotionnel, de même que le sentiment de devoir sacrifier sa vie sociale, sont les principales raisons avancées. La fonction est pourtant déjà en pénurie.
La ministre travaille actuellement à plusieurs mesures censées apaiser la situation, selon son cabinet. Un plan "soins non prévisibles" doit être mis sur pied, il permettrait une meilleure répartition des patients parmi les différents services en cas d'urgence. Concrètement, il y a aujourd'hui beaucoup trop de patients qui ont recours aux services d'urgence alors qu'ils feraient mieux d'aller voir leur médecin traitant.
Les services de garde de médecins traitants peuvent donc aider. "Les services d'urgence et ceux de garde de médecins traitants pourraient mieux s'adapter. On voit cependant que la situation évolue. Ainsi, des centres de garde s'installent à côté, voire dans les cliniques", relève-t-on au cabinet.
A la suite d'un avis du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE), les services d'urgence sont amenés à être réformés. "Nous aurons moins de services d'urgence. Mais il y aura une meilleure répartition géographique, combinée à un grand centre pour les traumas, où les cas les plus graves seront pris en charge", détaille la porte-parole Els Cleemput.
La ministre De Block réfléchit également à la manière de réduire la charge administrative du personnel urgentiste.
Villeneuve-d'Ascq: depuis 50 ans, SOS Médecins est là «quand il n'y a plus personne» - Villeneuve et autour de Villeneuve - Nord EclairLes chiffres sont issus d'une enquête de l'association des médecins urgentistes de Belgique et l'Université de Gand réalisée fin 2015. "Particulièrement inquiétant", selon Jan Stroobants, président de l'association. "Cela confirme ce que nous redoutions depuis longtemps: les gens arrêtent au milieu de la formation. Il y a trop de dépressions ou de suicides parmi les collègues." La surcharge administrative, le peu de reconnaissance pour le travail et un déséquilibre entre la vie privée et professionnelle sont les causes pointées du doigt. D'après les résultats de l'enquête, les médecins urgentistes prestent 35% de leurs heures de nuit, et 25% pendant le weekend. Dans certains hôpitaux, la proportion passe à plus d'un shift sur deux dans ces horaires particuliers.
La ministre De Block travaille à des mesures pour soulager les médecins urgentistes
La ministre de la Santé publique Maggie De Block travaille sur une série de mesures visant à soulager les médecins urgentistes. Les mesures devraient pousser les patients à se rediriger vers les médecins généralistes plutôt que vers les services d'urgence, et un grand centre pour les traumas sera créé pour prendre en charge les cas les plus graves, a-t-elle indiqué samedi en réaction à l'étude relayée dans les journaux Mediahuis. Selon celle-ci, la moitié des médecins urgentistes envisagent de changer de métier.
L'épuisement physique et émotionnel, de même que le sentiment de devoir sacrifier sa vie sociale, sont les principales raisons avancées. La fonction est pourtant déjà en pénurie.
La ministre travaille actuellement à plusieurs mesures censées apaiser la situation, selon son cabinet. Un plan "soins non prévisibles" doit être mis sur pied, il permettrait une meilleure répartition des patients parmi les différents services en cas d'urgence. Concrètement, il y a aujourd'hui beaucoup trop de patients qui ont recours aux services d'urgence alors qu'ils feraient mieux d'aller voir leur médecin traitant.
Les services de garde de médecins traitants peuvent donc aider. "Les services d'urgence et ceux de garde de médecins traitants pourraient mieux s'adapter. On voit cependant que la situation évolue. Ainsi, des centres de garde s'installent à côté, voire dans les cliniques", relève-t-on au cabinet.
A la suite d'un avis du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE), les services d'urgence sont amenés à être réformés. "Nous aurons moins de services d'urgence. Mais il y aura une meilleure répartition géographique, combinée à un grand centre pour les traumas, où les cas les plus graves seront pris en charge", détaille la porte-parole Els Cleemput.
La ministre De Block réfléchit également à la manière de réduire la charge administrative du personnel urgentiste.
Villeneuve-d'Ascq: depuis 50 ans, SOS Médecins est là «quand il n'y a plus personne»
Publié le 14/08/2016 - Mis à jour le 14/08/2016 à 11:00
SOS
Médecins fête cette année ses 50 ans. L’antenne de Lille, plus récente, rayonne sur Villeneuve-d’Ascq, Mons-en-Barœul, Faches-Thumesnil, Ronchin et jusqu’à Anstaing. Nous avons suivi Olivier Berthoud, le jeune président de l’association lilloise, pendant sa permanence de nuit, lundi.
Il est 19 h 30. Veste à capuche, barbe fournie, Olivier Berthoud charge son sac dans la voiture et entame sa permanence de nuit. À peine le temps de mettre le contact, son portable s’agite
déjà. En route pour Lille, au chevet d’un retraité victime d’une agression. Il est rentré chez lui avec son épouse. Pas de traumatisme mais Olivier vérifie les constantes vitales, prend le temps d’écouter
avant de dresser un bilan rassurant : « C’est tout bon ! »
Alors qu’il encaisse le paiement, son téléphone redonne de la voix. Cette
fois, c’est à Mons-en-Barœul qu’une personne âgée victime de vomissements a besoin de lui. Son état de santé ne lui permet pas de se déplacer et le médecin de famille est en congés. Le jeune docteur est
appelé à la rescousse. Il ausculte cette patiente qu’il ne connaît pas sous le regard de sa fille… et d’un Johnny Hallyday très attentif depuis le mur du salon. Pression.
Là encore, Olivier détaille la situation, évoque les possibles complications à surveiller avant de
remballer son stéthoscope. C’est tout bon ? Alors en route : une maman
victime d’un lumbago serre les dents à Marcq en espérant son arrivée.
Comme d’autres malades auxquels le jeune homme à affaire, elle révélera une
pathologie multiple à prendre en compte avant de rédiger l’ordonnance.
Une situation complexe à analyser en quelques minutes, alors que le
téléphone s’agite de nouveau. Mais Olivier ne brusque jamais les choses
malgré le timing serré.
Retour à Mons. Il est 22 h. En haut d’une tour, on craint une pneumopathie pour Laurence et ses filles en ce mois d’août pluvieux. Trois auscultations plus tard, le docteur
s’appuie, en plus des médicaments, sur l’homéopathie pour que tout rentre rapidement dans l’ordre. La posologie est un peu complexe, Olivier répète patiemment. Et voilà, « c’est tout bon », il s’engouffre dans l’ascenseur car on l’attend à Lille-Sud.
Assise sur son canapé, une retraitée a le moral en berne après une fracture de
la jambe suivie de complications. C’était il y a un an déjà mais elle
ne guérit pas et vient d’être victime d’une crise d’anxiété. Là encore,
SOS Médecins fait office de soupape autant que de soins. Des larmes
coulent sur les joues de la patiente, soulagée de se vider, un peu, de
ce poids qui l’étreint. Olivier écoute autant l’âme que les battements
de cœur, prend la tension, conseille, soutient. Quand il quitte
l’immeuble, à 23 h, il a la mine chiffonnée. Mais il a rendez-vous à
Villeneuve-d’Ascq avec une dame de 85 ans victime de soudains troubles
du comportement. Cette fois, ce ne sera pas tout bon, il faudra avoir
recours à l’hospitalisation, au milieu de la nuit...
La plomberie pour origine
Le service SOS Médecins est né à Paris en 1966, piloté par le docteur Marcel Lascar. L’idée lui est venue lorsqu’il a appris le décès d’un de
ses patients qui n’avait pas trouvé de médecin pendant le week-end (le 15 et le SAMU n’existaient pas à cette époque). Le Dr Lascar, lui, avait appelé sans problème un plombier en pleine nuit et trouvait ce décalage frappant, lui inspirant une réflexion à la base de son projet : « En
France, on traite mieux les tuyaux de plomb que les coronaires ».
Le 20 juin 1966, il a lancé le Groupement médical pour les visites à domicile, un service médical privé disponible la nuit, qui a ensuite été rebaptisé SOS Médecins. Il compte aujourd’hui 65 associations en France, pour plus de 1 100 docteurs. L’accueil a rapidement évolué pour
être disponible jour et nuit.
L’antenne lilloise a ouvert au milieu des années 1990. Elle regroupe aujourd’hui 18 médecins qui se
déploient sur un bassin de vie de 500 000 habitants
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire