INTIMITÉ
Le baiser, son histoire, son pouvoir
Mis à mal par la pandémie, le baiser, goulu ou sage, est un «élément de résistance contre la société de marché», assure Jean-Claude Kaufmann. Dans un essai passionnant, le sociologue explique comment le baiser a d’abord été social et politique
Il y a le baiser de Judas, celui qui, en 33, a condamné le Christ à la croix. Le baiser hollywoodien, passionné et emporté par le vent. Ou encore le baiser au prélat, symbole de soumission et de protection. Des baisers, pour toi, pour moi, il y en a autant qu’il y a d’émois… Mais avant de devenir, à la moitié du XXe siècle, un prélude aux jeux amoureux, le baiser a longtemps été politique et social, scellant des accords, bâtissant des empires.
AnzeigeLire aussi: Quel est le pouvoir du baiser?
C’est qu’on donne beaucoup de soi quand on donne un baiser. A commencer par 80 millions de bactéries, ont établi des chercheurs néerlandais! Raison pour laquelle ce «lèchement de flamme», comme l’a baptisé Victor Hugo, est proscrit depuis une certaine pandémie… Du baiser institutionnel au baiser rebelle – on accusait bien évidemment les sorcières d’embrasser le cul du diable! –, du baiser volé au baiser consenti, le sociologue Jean-Claude Kaufmann dresse le riche inventaire de cet embrasement. Ce qu’embrasser veut dire, qui vient de sortir aux Editions Payot, est passionnant.
Mis à mal par la pandémie, le baiser, goulu ou sage, est un «élément de résistance contre la société de marché», assure Jean-Claude Kaufmann. Dans un essai passionnant, le sociologue explique comment le baiser a d’abord été social et politique
Il y a le baiser de Judas, celui qui, en 33, a condamné le Christ à la croix. Le baiser hollywoodien, passionné et emporté par le vent. Ou encore le baiser au prélat, symbole de soumission et de protection. Des baisers, pour toi, pour moi, il y en a autant qu’il y a d’émois… Mais avant de devenir, à la moitié du XXe siècle, un prélude aux jeux amoureux, le baiser a longtemps été politique et social, scellant des accords, bâtissant des empires.
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C’est qu’on donne beaucoup de soi quand on donne un baiser. A commencer par 80 millions de bactéries, ont établi des chercheurs néerlandais! Raison pour laquelle ce «lèchement de flamme», comme l’a baptisé Victor Hugo, est proscrit depuis une certaine pandémie… Du baiser institutionnel au baiser rebelle – on accusait bien évidemment les sorcières d’embrasser le cul du diable! –, du baiser volé au baiser consenti, le sociologue Jean-Claude Kaufmann dresse le riche inventaire de cet embrasement. Ce qu’embrasser veut dire, qui vient de sortir aux Editions Payot, est passionnant.
Quand sévissaient tapes et bourrades
L’éternel dilemme du baiser? Une tension entre nature et culture. D’un côté, la part animale qui rêve d’avaler sa proie. De l’autre, une élévation cosmique qui, d’un souffle partagé – Platon parle de fusion, rassemble deux âmes aux abois. Le corps versus l’esprit. Et, au milieu, ce moment suspendu, marqué par le sceau de l’infini.
Mais le baiser intime a mis du temps à s’imposer, informe le sociologue. L’avènement date de la seconde moitié du XXe siècle, essentiellement grâce au cinéma. «Avant, au début du XXe siècle, pour entrer dans la danse amoureuse, les tapes, bourrades, bousculades ou pincements étaient la règle entre les jeunes gens. En Lorraine, on écrasait les doigts; dans le Var, on lançait à celle qu’on choisissait de petites pierres, voire des tisons enflammés dans le pays gascon!»
L’éternel dilemme du baiser? Une tension entre nature et culture. D’un côté, la part animale qui rêve d’avaler sa proie. De l’autre, une élévation cosmique qui, d’un souffle partagé – Platon parle de fusion, rassemble deux âmes aux abois. Le corps versus l’esprit. Et, au milieu, ce moment suspendu, marqué par le sceau de l’infini.
Mais le baiser intime a mis du temps à s’imposer, informe le sociologue. L’avènement date de la seconde moitié du XXe siècle, essentiellement grâce au cinéma. «Avant, au début du XXe siècle, pour entrer dans la danse amoureuse, les tapes, bourrades, bousculades ou pincements étaient la règle entre les jeunes gens. En Lorraine, on écrasait les doigts; dans le Var, on lançait à celle qu’on choisissait de petites pierres, voire des tisons enflammés dans le pays gascon!»
Baiser de paix
Et encore avant, dans l’Antiquité et au Moyen Age, la douceur du baiser était réservée à d’autres fonctions. Montrer son allégeance, lorsqu’on était sujet et qu’on cherchait protection auprès d’un puissant, ou fonder une communauté, comme l’ont fait les chrétiens avec le fameux baiser de paix qui se donnait encore récemment dans le rituel catholique – les réformés l’ont banni, le trouvant suspect.
Le baiser social et politique pouvait être vertical, quand il validait une hiérarchie, ou horizontal quand il associait des égaux. Comme les chevaliers médiévaux. Autour de valeurs telles que l’honneur et la fidélité, «les chevaliers s’embrassaient sur la bouche sans aucune retenue protocolaire, mais au contraire avec une fougue démonstrative», s’amuse Jean-Claude Kaufmann, qui ajoute que le lien unissant ces guerriers était «plus de l’amour viril que de l’amitié».
Et encore avant, dans l’Antiquité et au Moyen Age, la douceur du baiser était réservée à d’autres fonctions. Montrer son allégeance, lorsqu’on était sujet et qu’on cherchait protection auprès d’un puissant, ou fonder une communauté, comme l’ont fait les chrétiens avec le fameux baiser de paix qui se donnait encore récemment dans le rituel catholique – les réformés l’ont banni, le trouvant suspect.
Le baiser social et politique pouvait être vertical, quand il validait une hiérarchie, ou horizontal quand il associait des égaux. Comme les chevaliers médiévaux. Autour de valeurs telles que l’honneur et la fidélité, «les chevaliers s’embrassaient sur la bouche sans aucune retenue protocolaire, mais au contraire avec une fougue démonstrative», s’amuse Jean-Claude Kaufmann, qui ajoute que le lien unissant ces guerriers était «plus de l’amour viril que de l’amitié».
Embrassade devant témoins
Le Moyen Age pratiquait aussi le baiser horizontal et toujours sur la bouche pour régler les conflits entre civils ou les prévenir. «La cérémonie, solennelle, se déroule devant témoins, dans les grandes salles de château ou sur des places publiques, et, après la présentation des arguments des deux parties et les modalités d’un accord, le baiser est le temps fort qui scelle et ratifie les paroles échangées.»
Le plus souvent, dans la société féodale, le baiser est vertical. Le vassal s’agenouille devant son seigneur, lui jure fidélité, puis se redresse pour l’embrasser sur la bouche. Un geste fort qui contraint aussi le destinataire, observe le sociologue. «Don de sa personne pour le vassal, remise du fief pour le seigneur: les deux protagonistes deviennent, durant cet échange, des égaux autour des termes d’un contrat.» L’éminent historien Jacques Le Goff parle même «d’un couple hiérarchisé par l’hommage». Comme quoi, même s’il est hiérarchisé, le baiser bouche à bouche crée des liens…
Le Moyen Age pratiquait aussi le baiser horizontal et toujours sur la bouche pour régler les conflits entre civils ou les prévenir. «La cérémonie, solennelle, se déroule devant témoins, dans les grandes salles de château ou sur des places publiques, et, après la présentation des arguments des deux parties et les modalités d’un accord, le baiser est le temps fort qui scelle et ratifie les paroles échangées.»
Le plus souvent, dans la société féodale, le baiser est vertical. Le vassal s’agenouille devant son seigneur, lui jure fidélité, puis se redresse pour l’embrasser sur la bouche. Un geste fort qui contraint aussi le destinataire, observe le sociologue. «Don de sa personne pour le vassal, remise du fief pour le seigneur: les deux protagonistes deviennent, durant cet échange, des égaux autour des termes d’un contrat.» L’éminent historien Jacques Le Goff parle même «d’un couple hiérarchisé par l’hommage». Comme quoi, même s’il est hiérarchisé, le baiser bouche à bouche crée des liens…
Le cul du diable
C’est si vrai, d’ailleurs, qu’un simple roturier «s’agenouille devant le seigneur, lui jure fidélité, mais l’embrasse sur l’anneau ou sur le pouce et non sur la bouche». Parfois même, c’est le sol foulé par le seigneur qui est embrassé pour marquer l’indignité du vassal…
Mais il y a pire encore. «Le baiser du podex, le cul en latin, fut le lot des ennemis vaincus sur le champ de bataille ou, plus simplement, des pauvres bougres dans les chamailleries plus ordinaires», relève l’auteur. On alla même jusqu’à imaginer «un baiser au cul du diable», sommet de honte pour les plus infortunés. Une réputation qui, bien sûr, a été le lot des «sorcières», femmes souvent instruites et éveillées qui représentaient un danger pour l’ordre patriarcal et féodal.
C’est si vrai, d’ailleurs, qu’un simple roturier «s’agenouille devant le seigneur, lui jure fidélité, mais l’embrasse sur l’anneau ou sur le pouce et non sur la bouche». Parfois même, c’est le sol foulé par le seigneur qui est embrassé pour marquer l’indignité du vassal…
Mais il y a pire encore. «Le baiser du podex, le cul en latin, fut le lot des ennemis vaincus sur le champ de bataille ou, plus simplement, des pauvres bougres dans les chamailleries plus ordinaires», relève l’auteur. On alla même jusqu’à imaginer «un baiser au cul du diable», sommet de honte pour les plus infortunés. Une réputation qui, bien sûr, a été le lot des «sorcières», femmes souvent instruites et éveillées qui représentaient un danger pour l’ordre patriarcal et féodal.
Effet de balancier
Ces baisers de soumission ou d’association ont disparu au cours du XIVe siècle avec l’apparition des contrats écrits, mais l’ambiguïté de ce contact a marqué les esprits poétiques. De l’amour courtois où le baiser à la dame était un horizon quasi impossible à atteindre au baiser romantique qui avait un caractère définitif et sacré, les courants littéraires ont conservé l’idée qu’il y a un avant et un après ce geste chargé.
Lire également: Faudra-t-il réinventer le baiser?
Jean-Claude Kaufmann note d’ailleurs l’effet de balancier qui préside à la popularité du baiser. «Les baisers sont généreux au XVIe siècle, y compris sur la bouche pour simplement se saluer. Le XVIIe siècle est marqué par les ligues de vertu et le rigorisme spirituel. Le XVIIIe siècle libertin retrouve le chemin des bouches, quand le XIXe siècle revient à la réserve, excepté les baisers fiévreux du romantisme. Enfin, le XXe siècle, dès sa seconde moitié, connaît une explosion des baisers… Il faut donc espérer que le XXIe siècle ne poursuive pas le mouvement de balancier et que la pandémie qu’on endure aujourd’hui n’entraîne pas une nouvelle raréfaction du baiser», s’inquiète le spécialiste.
Ces baisers de soumission ou d’association ont disparu au cours du XIVe siècle avec l’apparition des contrats écrits, mais l’ambiguïté de ce contact a marqué les esprits poétiques. De l’amour courtois où le baiser à la dame était un horizon quasi impossible à atteindre au baiser romantique qui avait un caractère définitif et sacré, les courants littéraires ont conservé l’idée qu’il y a un avant et un après ce geste chargé.
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Jean-Claude Kaufmann note d’ailleurs l’effet de balancier qui préside à la popularité du baiser. «Les baisers sont généreux au XVIe siècle, y compris sur la bouche pour simplement se saluer. Le XVIIe siècle est marqué par les ligues de vertu et le rigorisme spirituel. Le XVIIIe siècle libertin retrouve le chemin des bouches, quand le XIXe siècle revient à la réserve, excepté les baisers fiévreux du romantisme. Enfin, le XXe siècle, dès sa seconde moitié, connaît une explosion des baisers… Il faut donc espérer que le XXIe siècle ne poursuive pas le mouvement de balancier et que la pandémie qu’on endure aujourd’hui n’entraîne pas une nouvelle raréfaction du baiser», s’inquiète le spécialiste.
Les Chinois le trouvent dégoûtant
Pourquoi, au fond, le baiser est-il si important? Dans son ouvrage, le sociologue relève que beaucoup de pays et de régions du monde l’évitent ou le condamnent. Il est considéré comme répugnant en Chine et au Japon, tandis que les amants de plusieurs pays d’Afrique n’en font pas une priorité. De plus, le baiser ou la bise sont compliqués à pratiquer, avec leurs particularismes régionaux. Si, chez nous, on se colle, ou on se collait avant la pandémie, trois bises, les Parisiens en échangent quatre, les habitants du sud de la France deux, et une seule, claquante, sévit en Belgique. Et tout ça ne vaut pas le Québec, où, en famille et entre amis, on s’embrassait sur la bouche pour se saluer, jusque dans les années 1960. «S’embrasser sur la joue en famille, c’était comme une insulte», se souvient une Québécoise interrogée dans une enquête, en 2017. «Si je l’avais embrassé sur la joue, mon père m’aurait dit: J’ai-tu mauvaise haleine?»
Pourquoi, au fond, le baiser est-il si important? Dans son ouvrage, le sociologue relève que beaucoup de pays et de régions du monde l’évitent ou le condamnent. Il est considéré comme répugnant en Chine et au Japon, tandis que les amants de plusieurs pays d’Afrique n’en font pas une priorité. De plus, le baiser ou la bise sont compliqués à pratiquer, avec leurs particularismes régionaux. Si, chez nous, on se colle, ou on se collait avant la pandémie, trois bises, les Parisiens en échangent quatre, les habitants du sud de la France deux, et une seule, claquante, sévit en Belgique. Et tout ça ne vaut pas le Québec, où, en famille et entre amis, on s’embrassait sur la bouche pour se saluer, jusque dans les années 1960. «S’embrasser sur la joue en famille, c’était comme une insulte», se souvient une Québécoise interrogée dans une enquête, en 2017. «Si je l’avais embrassé sur la joue, mon père m’aurait dit: J’ai-tu mauvaise haleine?»
De l’importance du baiser
Dès lors, compte tenu de ces différences d’usages et de perceptions, pourquoi s’accrocher à ce rituel qui est de plus en plus vécu comme envahissant, sinon intrusif? Parce que le baiser est un instrument de paix, répond le sociologue. On frappe moins facilement une joue qu’on a baisée. C’est aussi un instrument de socialisation, «la bise aux amis rompt la carapace et nous projette hors de nous-mêmes, dans le groupe». C’est encore un héritage sacré. Dans l’Antiquité, on baisait les statues, puis, les chrétiens se sont embrassés pour fonder leur communauté, et, enfin, ils ont baisé les reliques pour célébrer leur pratique. Ainsi, même s’il est profane, le baiser contient en lui une dimension de dépassement et d’adoration qui nous grandit, assure l’auteur.
Et puis, dans le couple, le baiser fonctionne comme «rituel de renforcement et de confirmation de l’élan initial». Souvent comparé au sucre et au miel, seul capable d’enivrer la bouche d’un succulent nectar, il est élevé au rang de gourmandise. Or, qui voudrait se priver d’une gourmandise qui ne fait pas grossir?
Dès lors, compte tenu de ces différences d’usages et de perceptions, pourquoi s’accrocher à ce rituel qui est de plus en plus vécu comme envahissant, sinon intrusif? Parce que le baiser est un instrument de paix, répond le sociologue. On frappe moins facilement une joue qu’on a baisée. C’est aussi un instrument de socialisation, «la bise aux amis rompt la carapace et nous projette hors de nous-mêmes, dans le groupe». C’est encore un héritage sacré. Dans l’Antiquité, on baisait les statues, puis, les chrétiens se sont embrassés pour fonder leur communauté, et, enfin, ils ont baisé les reliques pour célébrer leur pratique. Ainsi, même s’il est profane, le baiser contient en lui une dimension de dépassement et d’adoration qui nous grandit, assure l’auteur.
Et puis, dans le couple, le baiser fonctionne comme «rituel de renforcement et de confirmation de l’élan initial». Souvent comparé au sucre et au miel, seul capable d’enivrer la bouche d’un succulent nectar, il est élevé au rang de gourmandise. Or, qui voudrait se priver d’une gourmandise qui ne fait pas grossir?
Intense outil de résistance
Surtout, surtout, insiste plus sérieusement le sociologue, le baiser est un élément de résistance contre la froideur de la société de marché. «Le baiser, en ce sens anti-moderne, est et restera le contre-chant, la mélodie merveilleuse et douce qui aide à mieux vivre dans un univers égoïste et calculateur», s’enflamme Jean-Claude Kaufmann. Reste qu’il faut calmer son élan. Plus question de voler un baiser. Aujourd’hui, il se décide à deux, ce qui ne l’empêche pas d’exister intensément.
Surtout, surtout, insiste plus sérieusement le sociologue, le baiser est un élément de résistance contre la froideur de la société de marché. «Le baiser, en ce sens anti-moderne, est et restera le contre-chant, la mélodie merveilleuse et douce qui aide à mieux vivre dans un univers égoïste et calculateur», s’enflamme Jean-Claude Kaufmann. Reste qu’il faut calmer son élan. Plus question de voler un baiser. Aujourd’hui, il se décide à deux, ce qui ne l’empêche pas d’exister intensément.
Inégalités sexuelles cette année, les femmes commencent à se masturber le 14 août
Une enquête dans 17 pays montre que l hommes se masturbent trois fois plus que les femmes. Pourquoi cet écart et comment le résoudre? Réponses de deux spécialistes romandes
Une enquête dans 17 pays montre que l hommes se masturbent trois fois plus que les femmes. Pourquoi cet écart et comment le résoudre? Réponses de deux spécialistes romandes
D’accord, le sondage a été commandé par Womanizer, une marque de sex-toys qui fonctionnent à air pulsé, sans contact. Mais au-delà de l’intérêt commercial, le constat demeure. Dans 17 pays interrogés en juillet dernier – de l’Australie aux Etats Unis, en passant par la Suisse, Hongkong, la Russie ou la Corée du Sud –, l’écart masturbatoire entre les sexes est de 62%. Ce qui permet aux commanditaires de déclarer le 14 août Journée mondiale de la masturbation égalitaire, puisque, à partir de cette date, les femmes commencent seulement à se donner du plaisir, tandis que les hommes se régalent depuis janvier.
Lire aussi: Plaisir féminin, la sexualité de grand-papa ne suffit pas
Il y a toutefois un progrès, note la marque. L’an dernier, l’écart était de 68% et cette journée a eu lieu le 5 septembre… Honte, méconnaissance, manque de disponibilité, une sexothérapeute et une sexologue expliquent les raisons de cette discrimination et comment la dépasser.
D’accord, le sondage a été commandé par Womanizer, une marque de sex-toys qui fonctionnent à air pulsé, sans contact. Mais au-delà de l’intérêt commercial, le constat demeure. Dans 17 pays interrogés en juillet dernier – de l’Australie aux Etats Unis, en passant par la Suisse, Hongkong, la Russie ou la Corée du Sud –, l’écart masturbatoire entre les sexes est de 62%. Ce qui permet aux commanditaires de déclarer le 14 août Journée mondiale de la masturbation égalitaire, puisque, à partir de cette date, les femmes commencent seulement à se donner du plaisir, tandis que les hommes se régalent depuis janvier.
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Il y a toutefois un progrès, note la marque. L’an dernier, l’écart était de 68% et cette journée a eu lieu le 5 septembre… Honte, méconnaissance, manque de disponibilité, une sexothérapeute et une sexologue expliquent les raisons de cette discrimination et comment la dépasser.
Chouchou des magazines féminins
Un tabou? Pourtant, si l’on tape «masturbation féminine» dans un moteur de recherche, les sites se bousculent pour expliquer ses bienfaits et comment exceller en la matière. La masturbation détend grâce aux endorphines, atténue les douleurs et permet une meilleure concentration, recensent les observateurs. De plus, elle développe la connaissance de soi, permet de guider les partenaires et augmente la fréquence des orgasmes, précise Santé Magazine qui conseille de faire durer la phase du «j’y suis presque» pour rendre l’apothéose plus intense. «Tétaniser volontairement ses jambes, sa ceinture abdominale, ses bras ou ses pieds» mène aussi à l’extase.
Un tabou? Pourtant, si l’on tape «masturbation féminine» dans un moteur de recherche, les sites se bousculent pour expliquer ses bienfaits et comment exceller en la matière. La masturbation détend grâce aux endorphines, atténue les douleurs et permet une meilleure concentration, recensent les observateurs. De plus, elle développe la connaissance de soi, permet de guider les partenaires et augmente la fréquence des orgasmes, précise Santé Magazine qui conseille de faire durer la phase du «j’y suis presque» pour rendre l’apothéose plus intense. «Tétaniser volontairement ses jambes, sa ceinture abdominale, ses bras ou ses pieds» mène aussi à l’extase.
Un temps pour soi
Lire également: «La révolution du plaisir féminin, c’est aujourd’hu qu’elle se déploie»
Encore un conseil pour faire la différence? Se chauffer. Musique, bai bougies. Et ce préliminaire qui vient de l’Inde. «Réveillez Muladhara chakra en appuyant avec vos deux mains en triangle, six centimètres en dessous du nombril pendant environ trois minutes. Cette zone dégagera les énergies du plancher pelvien.»
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La Suisse parmi les derni
La lecture de ce qui précède vous embrase? Calmez votre joie. En Suisse, lorsque les hommes se masturbent 174 fois par an, les femmes ne s’offrent ce plaisir que 49 fois. Le fossé masturbatoire est donc de 72%, ce qui fixe notre journée égalitaire au 20 septembre et nous place proche du Japon, beau dernier, avec son M-Day le 8 octobre – les USA sont les plus progressistes avec une Journée fixée au 28 juin. Pour enfoncer le pieu – si l’on ose dire –, 15% des Suisses voient dans la masturbation féminine «quelque chose de dégoûtant et d’indécent». Par contre, 33,9% d’entre eux estiment qu’il est plus acceptable pour les femmes d’utiliser des sex-toys, contre 6,3% pour les hommes.
Lire encore: Une bande dessinée se lance à la recherche du clitoris perdu
«Je ne suis pas étonnée par ce dernier chiffre, commente Zoé Blanc-Scuderi, sexologue à Lausanne. Les hommes se méfient souvent des sex-toys qu’ils considèrent comme des concurrents. C’est un contresens, puisqu’il faut le dire et le répéter: la très grande majorité des femmes ont besoin d’une stimulation clitoridienne pour avoir un orgasme et, dès lors, si elles se caressent ou se stimulent avec des sex-toys pendant que les hommes les pénètrent, leurs partenaires ne doivent pas voir dans ce geste une incompétence de leur part.»
La lecture de ce qui précède vous embrase? Calmez votre joie. En Suisse, lorsque les hommes se masturbent 174 fois par an, les femmes ne s’offrent ce plaisir que 49 fois. Le fossé masturbatoire est donc de 72%, ce qui fixe notre journée égalitaire au 20 septembre et nous place proche du Japon, beau dernier, avec son M-Day le 8 octobre – les USA sont les plus progressistes avec une Journée fixée au 28 juin. Pour enfoncer le pieu – si l’on ose dire –, 15% des Suisses voient dans la masturbation féminine «quelque chose de dégoûtant et d’indécent». Par contre, 33,9% d’entre eux estiment qu’il est plus acceptable pour les femmes d’utiliser des sex-toys, contre 6,3% pour les hommes.
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«Je ne suis pas étonnée par ce dernier chiffre, commente Zoé Blanc-Scuderi, sexologue à Lausanne. Les hommes se méfient souvent des sex-toys qu’ils considèrent comme des concurrents. C’est un contresens, puisqu’il faut le dire et le répéter: la très grande majorité des femmes ont besoin d’une stimulation clitoridienne pour avoir un orgasme et, dès lors, si elles se caressent ou se stimulent avec des sex-toys pendant que les hommes les pénètrent, leurs partenaires ne doivent pas voir dans ce geste une incompétence de leur part.»
Tout plaisir féminin est clitoridien
La trentenaire, fondatrice de Sexopraxis, précise encore le tir: «Dès lors et contrairement à l’idée reçue, les caresses manuelles et le cunnilingus ne sont pas des préliminaires. Pour les femmes, ces pratiques sont centrales.»
Béatrice Devaux Stilli, sexothérapeute à la soixantaine épanouie, va encore plus loin. «Tout plaisir féminin est clitoridien. Même durant la pénétration, ce sont les bulbes du clitoris qui sont stimulés. D’ailleurs, la femme est faite pour l’extase puisque, avec le clitoris, elle est la seule à avoir un organe dont l’unique fonction est de procurer du plaisir!»
La trentenaire, fondatrice de Sexopraxis, précise encore le tir: «Dès lors et contrairement à l’idée reçue, les caresses manuelles et le cunnilingus ne sont pas des préliminaires. Pour les femmes, ces pratiques sont centrales.»
Béatrice Devaux Stilli, sexothérapeute à la soixantaine épanouie, va encore plus loin. «Tout plaisir féminin est clitoridien. Même durant la pénétration, ce sont les bulbes du clitoris qui sont stimulés. D’ailleurs, la femme est faite pour l’extase puisque, avec le clitoris, elle est la seule à avoir un organe dont l’unique fonction est de procurer du plaisir!»
Au départ, l’Eglise était pour
Mais alors, si la jouissance est inscrite dans le corps des femmes, pourquoi sont-elles si timides lorsqu’il s’agit de se l’auto-administrer? «Parce que l’orgasme féminin, dont la puissance a été évaluée comme étant sept fois supérieure à l’orgasme masculin, fait peur et a été condamné par l’Eglise et le patriarcat, tous deux effrayés par cette prise de liberté», répond Béatrice Devaux Stilli.
Lire enfin: Plaisir féminin, le raz-de-marée de «T’as joui?»
Une peur relativement récente, continue la spécialiste. Dans les premiers temps de la religion, le plaisir féminin était favorisé, car on estimait que si la femme jouissait, ses enfants seraient en bonne santé. L’Eglise a aussi postulé que le plaisir partagé était un ciment du couple, comment en témoigne le Cantique des Cantiques. Malheureusement, avec la Réforme et le regard plus culpabilisant sur le sexe, les femmes ont été sommées de préférer le devoir au désir et, désormais, «se toucher» est devenu sale.
Mais alors, si la jouissance est inscrite dans le corps des femmes, pourquoi sont-elles si timides lorsqu’il s’agit de se l’auto-administrer? «Parce que l’orgasme féminin, dont la puissance a été évaluée comme étant sept fois supérieure à l’orgasme masculin, fait peur et a été condamné par l’Eglise et le patriarcat, tous deux effrayés par cette prise de liberté», répond Béatrice Devaux Stilli.
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Une peur relativement récente, continue la spécialiste. Dans les premiers temps de la religion, le plaisir féminin était favorisé, car on estimait que si la femme jouissait, ses enfants seraient en bonne santé. L’Eglise a aussi postulé que le plaisir partagé était un ciment du couple, comment en témoigne le Cantique des Cantiques. Malheureusement, avec la Réforme et le regard plus culpabilisant sur le sexe, les femmes ont été sommées de préférer le devoir au désir et, désormais, «se toucher» est devenu sale.
Le rôle des parents…
«Aujourd’hui, les parents ont un rôle à jouer pour inverser la tendance, invite Zoé Blanc-Scuderi. Lorsque les enfants commencent à se masturber, les parents peuvent les encourager tout en leur faisant juste comprendre qu’il y a des moments et des lieux pour cette activité.» Malheureusement, surtout chez les petites filles, les parents condamnent souvent cette exploration, regrettent les deux spécialistes.
Mais plus qu’à la honte, la jeune sexologue attribue au manque de connaissance la faible activité masturbatoire des femmes: «Déjà, on ne nomme pas la vulve de son vrai nom, mais on lui donne des appellations enfantines ou vulgaires. Une vulve est une vulve, comme un pénis est un pénis. Ensuite, beaucoup de femmes n’ont jamais observé leur sexe, alors que les hommes le connaissent bien puisqu’ils sont habitués à le manipuler quand ils s’habillent, urinent, se grattent, etc. Dans mon atelier Check ta chatte, de nombreuses femmes découvrent leur anatomie pour la première fois!»
«Aujourd’hui, les parents ont un rôle à jouer pour inverser la tendance, invite Zoé Blanc-Scuderi. Lorsque les enfants commencent à se masturber, les parents peuvent les encourager tout en leur faisant juste comprendre qu’il y a des moments et des lieux pour cette activité.» Malheureusement, surtout chez les petites filles, les parents condamnent souvent cette exploration, regrettent les deux spécialistes.
Mais plus qu’à la honte, la jeune sexologue attribue au manque de connaissance la faible activité masturbatoire des femmes: «Déjà, on ne nomme pas la vulve de son vrai nom, mais on lui donne des appellations enfantines ou vulgaires. Une vulve est une vulve, comme un pénis est un pénis. Ensuite, beaucoup de femmes n’ont jamais observé leur sexe, alors que les hommes le connaissent bien puisqu’ils sont habitués à le manipuler quand ils s’habillent, urinent, se grattent, etc. Dans mon atelier Check ta chatte, de nombreuses femmes découvrent leur anatomie pour la première fois!»
… et celui de l’école
L’école n’est pas étrangère au phénomène, ajoute Béatrice Devaux Stilli. «Durant les cours d’éducation sexuelle, les MST ou les grossesses indésirées sont évoquées, mais jamais la masturbation.» «A leur décharge, les spécialistes n’ont que deux séances d’une heure et demie par cursus scolaire pour tout expliquer, nuance Zoé Blanc-Scuderi. Mais c’est vrai que la masturbation n’est pas un sujet à l’école.»
Condamnation morale et manque de connaissance expliquent donc le fossé masturbatoire entre les sexes. Et ce n’est pas tout. «Les hommes et les femmes n’ont pas le même imaginaire, note l’aînée des spécialistes. Les femmes voient l’amour comme une communion entre deux êtres. Se masturber, ça va un moment, ensuite elles se lassent. Tandis que pour les hommes, le plaisir, c’est avant tout le corps, et comme ils sont visuels plus que fantasmatiques, le porno les allume plus facilement avec, parfois, des dérives en la matière.»
L’école n’est pas étrangère au phénomène, ajoute Béatrice Devaux Stilli. «Durant les cours d’éducation sexuelle, les MST ou les grossesses indésirées sont évoquées, mais jamais la masturbation.» «A leur décharge, les spécialistes n’ont que deux séances d’une heure et demie par cursus scolaire pour tout expliquer, nuance Zoé Blanc-Scuderi. Mais c’est vrai que la masturbation n’est pas un sujet à l’école.»
Condamnation morale et manque de connaissance expliquent donc le fossé masturbatoire entre les sexes. Et ce n’est pas tout. «Les hommes et les femmes n’ont pas le même imaginaire, note l’aînée des spécialistes. Les femmes voient l’amour comme une communion entre deux êtres. Se masturber, ça va un moment, ensuite elles se lassent. Tandis que pour les hommes, le plaisir, c’est avant tout le corps, et comme ils sont visuels plus que fantasmatiques, le porno les allume plus facilement avec, parfois, des dérives en la matière.»
Addiction et sphincters
Il y a donc une juste masturbation? «Oui, mais le critère n’est pas la fréquence, c’est la souffrance, répond Zoé Blanc-Scuderi. Si des personnes se sentent bien en se masturbant deux ou trois fois par jour, aucun problème pour moi. C’est quand elles se sentent débordées que le problème commence à se poser.»
Un dernier conseil pour que les femmes prennent du plaisir, à plusieurs ou en solitaire? «Travailler les sphincters, répond Béatrice Devaux Stilli. Dans l’inspire, bloquer les sphincters et tenir dix secondes. On sent tout de suite l’énergie monter. Si les femmes font cet exercice 30 fois par jour, leur plaisir pourrait bien exploser!»
Il y a donc une juste masturbation? «Oui, mais le critère n’est pas la fréquence, c’est la souffrance, répond Zoé Blanc-Scuderi. Si des personnes se sentent bien en se masturbant deux ou trois fois par jour, aucun problème pour moi. C’est quand elles se sentent débordées que le problème commence à se poser.»
Un dernier conseil pour que les femmes prennent du plaisir, à plusieurs ou en solitaire? «Travailler les sphincters, répond Béatrice Devaux Stilli. Dans l’inspire, bloquer les sphincters et tenir dix secondes. On sent tout de suite l’énergie monter. Si les femmes font cet exercice 30 fois par jour, leur plaisir pourrait bien exploser!»
Les Etats-Unis, grands champions
Avec une Journée mondiale de la masturbation égalitaire agendée au 28 juin, les Etats-Unis sont le pays le plus progressiste en matière de masturbation féminine. Il est suivi de la Nouvelle-Zélande (2 juillet), la Corée du Sud (9 juillet), Hongkong et la Russie (23 juillet), l’Italie (3 août), le Canada (7 août), l’Allemagne et l’Espagne (14 août), la France (18 août), l’Australie et l’Autriche (22 août), le Royaume-Uni (29 août), Taïwan (5 septembre), la Suisse (20 septembre), Singapour (27 septembre) et le Japon (8 octobre).
Inégalités sexuelles: cette année, les femmes commencent à se masturber le 14 août
D’accord, le sondage a été commandé par Womanizer, une marque de sex-toys qui fonctionnent à air pulsé, sans contact. Mais au-delà de l’intérêt commercial, le constat demeure. Dans 17 pays interrogés en juillet dernier – de l’Australie aux Etats Unis, en passant par la Suisse, Hongkong, la Russie ou la Corée du Sud –, l’écart masturbatoire entre les sexes est de 62%. Ce qui permet aux commanditaires de déclarer le 14 août Journée mondiale de la masturbation égalitaire, puisque, à partir de cette date, les femmes commencent seulement à se donner du plaisir, tandis que les hommes se régalent depuis janvier.
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Il y a toutefois un progrès, note la marque. L’an dernier, l’écart était de 68% et cette journée a eu lieu le 5 septembre… Honte, méconnaissance, manque de disponibilité, une sexothérapeute et une sexologue expliquent les raisons de cette discrimination et comment la dépasser.
Chouchou des magazines féminins
Un tabou? Pourtant, si l’on tape «masturbation féminine» dans un moteur de recherche, les sites se bousculent pour expliquer ses bienfaits et comment exceller en la matière. La masturbation détend grâce aux endorphines, atténue les douleurs et permet une meilleure concentration, recensent les observateurs. De plus, elle développe la connaissance de soi, permet de guider les partenaires et augmente la fréquence des orgasmes, précise Santé Magazine qui conseille de faire durer la phase du «j’y suis presque» pour rendre l’apothéose plus intense. «Tétaniser volontairement ses jambes, sa ceinture abdominale, ses bras ou ses pieds» mène aussi à l’extase.
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Encore un conseil pour faire la différence? Se chauffer. Musique, bain, bougies. Et ce préliminaire qui vient de l’Inde. «Réveillez Muladhara chakra en appuyant avec vos deux mains en triangle, six centimètres en dessous du nombril pendant environ trois minutes. Cette zone dégagera les énergies du plancher pelvien.»
La Suisse parmi les derniers
La lecture de ce qui précède vous embrase? Calmez votre joie. En Suisse, lorsque les hommes se masturbent 174 fois par an, les femmes ne s’offrent ce plaisir que 49 fois. Le fossé masturbatoire est donc de 72%, ce qui fixe notre journée égalitaire au 20 septembre et nous place proche du Japon, beau dernier, avec son M-Day le 8 octobre – les USA sont les plus progressistes avec une Journée fixée au 28 juin. Pour enfoncer le pieu – si l’on ose dire –, 15% des Suisses voient dans la masturbation féminine «quelque chose de dégoûtant et d’indécent». Par contre, 33,9% d’entre eux estiment qu’il est plus acceptable pour les femmes d’utiliser des sex-toys, contre 6,3% pour les hommes.
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«Je ne suis pas étonnée par ce dernier chiffre, commente Zoé Blanc-Scuderi, sexologue à Lausanne. Les hommes se méfient souvent des sex-toys qu’ils considèrent comme des concurrents. C’est un contresens, puisqu’il faut le dire et le répéter: la très grande majorité des femmes ont besoin d’une stimulation clitoridienne pour avoir un orgasme et, dès lors, si elles se caressent ou se stimulent avec des sex-toys pendant que les hommes les pénètrent, leurs partenaires ne doivent pas voir dans ce geste une incompétence de leur part.»
Tout plaisir féminin est clitoridien
La trentenaire, fondatrice de Sexopraxis, précise encore le tir: «Dès lors et contrairement à l’idée reçue, les caresses manuelles et le cunnilingus ne sont pas des préliminaires. Pour les femmes, ces pratiques sont centrales.»
Béatrice Devaux Stilli, sexothérapeute à la soixantaine épanouie, va encore plus loin. «Tout plaisir féminin est clitoridien. Même durant la pénétration, ce sont les bulbes du clitoris qui sont stimulés. D’ailleurs, la femme est faite pour l’extase puisque, avec le clitoris, elle est la seule à avoir un organe dont l’unique fonction est de procurer du plaisir!»
Au départ, l’Eglise était pour
Mais alors, si la jouissance est inscrite dans le corps des femmes, pourquoi sont-elles si timides lorsqu’il s’agit de se l’auto-administrer? «Parce que l’orgasme féminin, dont la puissance a été évaluée comme étant sept fois supérieure à l’orgasme masculin, fait peur et a été condamné par l’Eglise et le patriarcat, tous deux effrayés par cette prise de liberté», répond Béatrice Devaux Stilli.
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Une peur relativement récente, continue la spécialiste. Dans les premiers temps de la religion, le plaisir féminin était favorisé, car on estimait que si la femme jouissait, ses enfants seraient en bonne santé. L’Eglise a aussi postulé que le plaisir partagé était un ciment du couple, comment en témoigne le Cantique des Cantiques. Malheureusement, avec la Réforme et le regard plus culpabilisant sur le sexe, les femmes ont été sommées de préférer le devoir au désir et, désormais, «se toucher» est devenu sale.
Le rôle des parents…
«Aujourd’hui, les parents ont un rôle à jouer pour inverser la tendance, invite Zoé Blanc-Scuderi. Lorsque les enfants commencent à se masturber, les parents peuvent les encourager tout en leur faisant juste comprendre qu’il y a des moments et des lieux pour cette activité.» Malheureusement, surtout chez les petites filles, les parents condamnent souvent cette exploration, regrettent les deux spécialistes.
Mais plus qu’à la honte, la jeune sexologue attribue au manque de connaissance la faible activité masturbatoire des femmes: «Déjà, on ne nomme pas la vulve de son vrai nom, mais on lui donne des appellations enfantines ou vulgaires. Une vulve est une vulve, comme un pénis est un pénis. Ensuite, beaucoup de femmes n’ont jamais observé leur sexe, alors que les hommes le connaissent bien puisqu’ils sont habitués à le manipuler quand ils s’habillent, urinent, se grattent, etc. Dans mon atelier Check ta chatte, de nombreuses femmes découvrent leur anatomie pour la première fois!»
… et celui de l’école
L’école n’est pas étrangère au phénomène, ajoute Béatrice Devaux Stilli. «Durant les cours d’éducation sexuelle, les MST ou les grossesses indésirées sont évoquées, mais jamais la masturbation.» «A leur décharge, les spécialistes n’ont que deux séances d’une heure et demie par cursus scolaire pour tout expliquer, nuance Zoé Blanc-Scuderi. Mais c’est vrai que la masturbation n’est pas un sujet à l’école.»
Condamnation morale et manque de connaissance expliquent donc le fossé masturbatoire entre les sexes. Et ce n’est pas tout. «Les hommes et les femmes n’ont pas le même imaginaire, note l’aînée des spécialistes. Les femmes voient l’amour comme une communion entre deux êtres. Se masturber, ça va un moment, ensuite elles se lassent. Tandis que pour les hommes, le plaisir, c’est avant tout le corps, et comme ils sont visuels plus que fantasmatiques, le porno les allume plus facilement avec, parfois, des dérives en la matière.»
Addiction et sphincters
Il y a donc une juste masturbation? «Oui, mais le critère n’est pas la fréquence, c’est la souffrance, répond Zoé Blanc-Scuderi. Si des personnes se sentent bien en se masturbant deux ou trois fois par jour, aucun problème pour moi. C’est quand elles se sentent débordées que le problème commence à se poser.»
Un dernier conseil pour que les femmes prennent du plaisir, à plusieurs ou en solitaire? «Travailler les sphincters, répond Béatrice Devaux Stilli. Dans l’inspire, bloquer les sphincters et tenir dix secondes. On sent tout de suite l’énergie monter. Si les femmes font cet exercice 30 fois par jour, leur plaisir pourrait bien exploser!»
Les Etats-Unis, grands champions
et le Japon (8 octobre).
Inégalités sexuelles: cette année, les femmes commencent à se masturber le 14 août
La sexualité après 50 ans? Tout se dire, ne rien se refuser
Après avoir tombé la chemise (et la jupe) dans les jeunes années, les quinquagénaires doivent tomber le masque. Entre «slow sex», audace et transparence, le rapport sexuel de la maturité est cash et riche de mille jouissances
Deux corps qui prennent le temps, se collent amoureusement et respirent à l’unisson, enfin libérés du devoir d’être performants. Béatrice Devaux Stilli est formelle. Ce n’est pas parce que le désir féminin est moins constant en vieillissant et l’érection masculine moins vaillante que la jouissance, hétéro ou homo, doit être revue à la baisse. Au contraire, détaille la sexothérapeute dans Plaisirs de vie, la sexualité après 50 ans, le relatif déclin physique permet d’explorer une intimité plus inventive et plus vibrante. Comme si les boomers gagnaient en intensité ce qu’ils perdaient en vivacité.
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Le plus important est «d’oser l’extase», clame la spécialiste. «Puisque la sexualité est un projet de vie et que l’énergie sexuelle ne disparaît qu’avec notre mort, c’est l’existence même qu’il faut élever à un niveau spirituel avec la maturité.» Comment? Grâce au slow sex, à la connaissance des chakras ou au tantrisme, mais aussi en se disant tout sur tout. A bas la politesse et la simulation, place à la carte des plaisirs avec itinéraires détaillés à la clé!
Une place dans l’agenda
A propos de cartes et d’itinéraires, la sexothérapeute admet volontiers que les randonnées à deux fortifient la complicité, mais elle aimerait que les parties de jambes en l’air soient planifiées et pratiquées avec autant de sérieux et de régularité. Un vrai tue-l’amour, le sexe agendé? «C’est pourtant comme cela que marche l’adultère, s’amuse l’auteure. Et, vu la popularité du phénomène qui concerne tout de même un couple sur deux, il faut croire que, loin de nuire à l’érotisme, le principe des rendez-vous l’augmente plutôt.» S’aimer comme des amants, mais des amants transparents…
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Va pour le «quand». Reste le «comment» et là, respirez, car Béatrice Devaux Stilli parle franc. Convaincue qu’il ne peut y avoir de vraie sexualité sans une totale liberté de parole, la thérapeute invite chacune et chacun à établir la liste de ses fantasmes – une vingtaine au moins! –, à garder ceux qui conviennent aux deux partenaires, à les explorer «le cœur ouvert» et à débriefer ensuite. «Vous devez pouvoir dire à l’autre: «J’ai aimé quand tu m’as mordillé l’oreille.» «Je me suis sentie violentée quand tu as souhaité que je te sodomise.» «J’aurais tellement aimé que tu me demandes ou proposes un cunnilingus.» On l’a dit, le verbe est franc. Et, à cette honnêteté sans fard, répond l’injonction de ne pas prendre de manière personnelle une remarque négative. Pas de mesquinerie, supplie la thérapeute, «il faut rêver votre sexualité en grand, en couleur, en poésie et en folles pulsions».
Tous les corps méritent l’extase
Oui, mais les délires les plus délirants passent mieux avec des silhouettes qui en jettent, non? «Faux, s’insurge l’auteure. Arrêtez de malmener votre corps parce qu’il n’entre pas dans les critères arbitraires de beauté relayés par la publicité. Quels que soient son âge, son poids, sa condition physique, son statut social, etc., votre corps mérite l’extase, point.» Et pour faire fondre la neige et ouvrir les vannes de la créativité, Béatrice Devaux Stilli déborde de ressources…
D’abord, se dire chaque jour que la sexualité est importante, car «faire l’amour, c’est mélanger nos sucs, nos odeurs, nos sueurs, sentir notre respiration et notre cœur s’emballer, être témoins de notre corps sauvage, c’est aussi s’abandonner au souffle et à la force de la vie, ne faire qu’un avec l’Univers».
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Ensuite, se dire chaque jour que l’on est important. «Prenez cinq à dix minutes quotidiennement pour vous regarder nu(e) dans le miroir et appréciez l’image qui est renvoyée. Répétez «oui, oui, oui» avec, chaque fois, une conviction plus forte, voire de la gratitude et de l’allégresse». Enfin, quand les relations sexuelles s’inscrivent dans le temps, préférer désirer et donner plutôt qu’être désiré(e) et exiger. «On doit se demander: «Quelle part de moi vais-je apporter pour rendre la relation sexuelle belle?» et non s’inquiéter de ce que l’on va en retirer», insiste l’auteure.
A 50 ans, on accepte sa part opposée
Générosité, le mot est lâché. Parce qu’à 50 ans et plus, on a déjà fait la preuve de notre valeur professionnelle, parce qu’on a compris que l’esbroufe extérieure ne valait rien face à la satisfaction intérieure et, aussi, parce que le temps commence à compter, «on tombe plus facilement le masque, on se dévoile plus volontiers». En outre, on accepte plus aisément sa part opposée, de féminité ou de masculinité et ce point est majeur dans l’accomplissement sexuel, observe la spécialiste.
Pourquoi? Parce qu’on retourne ainsi au début de notre conception. Durant les douze premières semaines de sa formation, l’embryon n’a pas de sexe défini, instruit l’auteure, on est donc à la fois fille et garçon. Oser retrouver cet état et reconnaître le sexe opposé en soi permet de découvrir de nouveaux horizons dans sa sexualité. «Pour l’homme, ce sera par exemple assumer son désir d’être sodomisé; pour la femme, ce sera peut-être prendre davantage d’initiatives dans l’acte sexuel.»
Trouver la confiance
Comme on peut l’imaginer, toute cette exploration requiert une immense confiance dans son partenaire. Et là, surprise, Béatrice Devaux Stilli ne mise pas sur la longévité d’une relation, mais sur son intensité. «Des partenaires de trente ans peuvent être complètement déconnectés, tandis qu’une nouvelle rencontre peut tout de suite amener une complicité élevée. Le principal, c’est la capacité à s’abandonner.» Mais, justement, pour s’abandonner, il faut être en confiance… «Oui, et il existe des techniques pour cela, comme le slow sex ou le tantrisme, qui préconisent une découverte de l’autre progressive, basée sur la respiration, des massages et l’écoute sensible.»
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Il faut donc entrer en religion pour bien coucher? Non, nuance la thérapeute, le tantrisme est bien une doctrine indienne qui utilise le mouvement, la respiration et la voix pour faire monter, grandir l’énergie dans le corps et libérer la kundalini, énergie spirituelle profitant à la jouissance sexuelle, mais on peut déjà arriver à un bon niveau de complicité avec quelques exercices vulgarisés.
Deux exercices pour se chauffer
Comme, par exemple, la respiration dos à dos que décrit la sexologue. «Les deux partenaires s’assoient dos contre dos et respirent d’abord librement, puis se livrent à cinq à six respirations communes, en prenant soin de suivre le chemin des sept chakras qui va du périnée à un point situé au-dessus de la tête.» L’exercice du regard agit dans le même esprit et il s’annonce intense. «Mettez-vous debout, face à face, regardez votre partenaire droit dans les yeux et, durant deux minutes de silence, remémorez-vous toutes les qualités qui vous ont séduites lors de vos premières rencontres. Cet exercice est très utile quand une distance s’est installée entre les conjoints.»
La vertu de ces techniques? Permettre au couple vieillissant de se reconnecter et de négocier au mieux les handicaps liés à l’âge, comme les pannes érectiles, la sécheresse vaginale ou le désir en berne. «En plus du tantra, le slow sex est aussi un bon allié, poursuit la thérapeute. Se coucher simplement sexe contre sexe, sans rien faire d’autre et laisser monter le désir petit à petit, permet au vagin de se lubrifier naturellement. Qui a dit que la sexualité devait forcément être explosive? On peut aller très loin en commençant très lentement!»
Adultère et clubs libertins
Béatrice Devaux Stilli n’est pas contre l’adultère ou les clubs libertins, souvent utilisés pour compenser ou relancer le couple. A priori, tout ce qui peut profiter à l’exploration sexuelle est bienvenu, dit-elle. Mais, au fil de ses consultations, elle a observé que l’adultère n’est en général qu’une répétition du même shéma et une fuite en avant, sans remise en question de fond, tandis que le libertinage et l’échangisme entraînent souvent jalousie et dépendance.
Et l’orgasme, cette petite mort dont la spécialiste nous apprend que «celui de la femme est sept fois plus fort que celui de l’homme»? «Il faut absolument échapper à sa dictature! s’exclame l’auteure. Après 50 ans, on n’en est plus à «ton orgasme, mon orgasme». A cet âge, l’acte sexuel, c’est la conscience et le ressenti de deux énergies qui se rencontrent, se régénèrent, jouent l’une avec l’autre et permettent aux deux amants de se sentir pleinement vivants.»
Plaisirs de vie, la sexualité après 50 ans. Béatrice Devaux Stilli. La Source vive, 112 p.
Sexualités et covid, de nouveaux paradigmes
Les premières observations liées aux conséquences de la pandémie sur la sexualité se font connaître. Le Centre Maurice Chalumeau de l’Université de Genève y consacre une conférence le 19 avril
Quelles sont les conséquences de la crise sur le champ des sexualités et quelles réflexions appellent-elles? Si une année auparavant, le monde de la recherche ne pouvait émettre que des hypothèses, il peut désormais présenter ses premières conclusions en la matière. Fort de ce constat, le Centre Maurice Chalumeau en sciences des sexualités de l’Université de Genève a sollicité plusieurs experts et expertes qui exposeront leurs analyses, dans une perspective transdisciplinaire, lors d’une conférence en ligne ce lundi 19 avril.
Les enquêtes scientifiques semblent s’accorder sur une diminution de la fréquence de l’activité sexuelle pour tout le monde (célibataires et couples cohabitants) et une baisse de la satisfaction liée à celle-ci. En parallèle, on observe une augmentation de la consommation de pornographie et des pratiques masturbatoires qui peuvent aller de pair. Elles seraient en tout cas de nouveaux points centraux de la vie sexuelle, autant pour les personnes seules que pour les couples. «L’enquête américaine du Kinsey Institute fait apparaître le développement d’une créativité érotique et sexuelle, notamment grâce aux technologies de l’information et de la communication», note Alain Giami, président du comité scientifique de la WAS (Association mondiale pour la santé sexuelle), qui a passé en revue la majorité des recherches réalisées et en cours au sujet de la sexualité à l’ère pandémique.Transformations des relations sexuelles et affectives
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«Ce qui a souvent été relevé, c’est la difficulté pour les personnes vivant seules à en rencontrer d’autres. En ce sens, il est très intéressant de noter que, pour la première fois depuis longtemps, on considère que la diminution de l’activité sexuelle est un problème de santé, puisqu’elle a un impact sur le bien-être mental. Alors que depuis cinquante ans, son augmentation est plutôt perçue comme un risque.» Mais cela n’a pas complètement changé: la Natsal-Covid Study, étude anglaise, montre que la recherche de satisfaction des «besoins érotiques et romantiques» devient un facteur de risques, puisque… sortir, rencontrer, c’est s’exposer au virus. La sexualité ne se résumant pas aux actes sexuels, Alain Giami appuie également sur les autres risques engendrés par la pandémie comme le manque d’accès aux soins des personnes plus vulnérables – femmes, enfants, personnes LGBT –, notamment concernant la santé sexuelle et reproductive. «Il y a une sorte de hiérarchisation cynique entre les malades du covid et les autres.»
Justement, dans le cas des personnes appartenant à la communauté LGBTQIA*, les données sont plutôt inquiétantes, à en croire le rapport de l’expert indépendant des Nations unies sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. «La conclusion principale est que la pandémie a eu un impact disproportionné sur les personnes LGBT dans le monde. La réponse des Etats à la crise n’a fait que reproduire et amplifier des exclusions et des violences préexistantes», note Catherine de Preux De Baets, spécialiste des droits de l’homme au bureau des Nations unies dédié à la question.La prise en compte des minorités de genre et d’orientation sexuelle
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Concrètement, les mesures de confinement ont vu augmenter les violences domestiques – physiques comme émotionnelles – surtout sur les jeunes et les personnes âgées dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre n’est pas acceptée par la famille. «Quantité de données montrent que la santé mentale s’est dégradée, il y a eu davantage d’appels à l’aide notamment pour des idées suicidaires», précise Catherine de Preux De Baets. Les restrictions de mouvement, donnant lieu à davantage de contrôles, ont vu grimper le nombre d’abus de la part des autorités à l’endroit des personnes LGBT (détentions arbitraires, arrestations sélectives). Certains gouvernements en ont aussi profité pour adopter des législations régressives. En Hongrie, une loi a été introduite afin d’interdire le changement d’état civil aux personnes transgenres. Quant à la santé, l’accès aux soins et notamment aux traitements pour le VIH/sida, qui touche encore durement cette communauté, a été compliqué voire interrompu par le manque d’approvisionnement et les restrictions de déplacements. «Ce sont des traitements qui doivent être réguliers. Beaucoup de personnes qui les prennent préfèrent être suivies ailleurs que dans leur lieu de vie pour éviter la stigmatisation, et n’ont plus pu s’y rendre», note encore la spécialiste.
D’une épidémie à l’autre, ce que le VIH/sida peut enseigner aujourd’hui
Charlotte Pezeril, docteure en anthropologie sociale et directrice de l’Observatoire du sida et des sexualités à l’Université libre de Bruxelles, a rédigé un article au sujet des enseignements à tirer de l’épidémie de VIH pour la situation que nous traversons. Parmi eux, celui de l’attention aux personnes vulnérables. Par exemple, la communication globale concernant la pandémie à ses débuts en Suisse a laissé de côté les personnes sourdes ou malentendantes puisque les consignes n’étaient pas traduites en langue des signes. Ailleurs, les prisons sont rapidement devenues des clusters. Or, si l’épidémie de VIH/sida a d’abord été identifiée chez certaines minorités stigmatisées, ces dernières ont vite été «particulièrement protégées» via des politiques publiques adéquates.
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Autre leçon à tirer: celle de préférer la responsabilisation à la criminalisation des comportements dits «à risques». «Il y a une grande histoire de la pénalisation du VIH. En Belgique, les premiers cas sont apparus dans les années 2010 et on a réalisé que la criminalisation était contre-productive en termes de santé publique. Il n’y a pas d’effets sur la diminution de ces attitudes et cela tend plutôt à défavoriser le dépistage.» Actuellement, la majorité des «infractions» concernant le covid ne sont pas dues à des tentatives de transmission (comme des crachats volontaires), mais au non-respect des règles de confinement. Charlotte Pezeril souligne enfin la nécessité d’impliquer les personnes directement affectées dans les processus de décision concernant les politiques de santé publique. «Il y a un savoir expérientiel du patient qui a été reconnu par l’ONU, dans le cadre du VIH/sida, via le GIPA (principe de la participation accrue des personnes vivant avec le VIH). On observe un début de cela avec les patients qui alertent sur le covid long, mais jusqu’ici l’approche a plutôt été médicalo-centrée.»
La conférence «Covid et sexualités» aura lieu en ligne à 12h15 ce lundi 19 avril, sur www.unige.ch/cmcss/
* Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres (LGBT) et de genre variant
A Genève, un kit pour lutter contre le harcèlement sexuel au travail
ENTREPRISES
L’Etat de Genève a présenté mardi une formation en ligne pour sensibiliser à la question du harcèlement sexuel au travail, que tous ses employés devront obligatoirement suivre. Ce cursus est intégré à un kit de la Conférence suisse des délégué-e-s à l’égalité, destiné à toutes les entreprises du pays
«Nous voulons que, dès demain, plus personne ne puisse dire: je ne savais pas de quoi il s’agissait.» Ce sont les mots de Nathalie Fontanet, conseillère d’Etat genevoise chargée du Département des finances et des ressources humaines, au sujet du harcèlement sexuel au travail.
L’Etat de Genève et le Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences de Genève (BPEV) ont présenté mardi plusieurs outils destinés à lutter contre ce problème, alors qu’en Suisse près d’une femme sur trois et un homme sur dix sont victimes de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle.
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L’Etat de Genève a présenté mardi une formation en ligne pour sensibiliser à la question du harcèlement sexuel au travail, que tous ses employés devront obligatoirement suivre. Ce cursus est intégré à un kit de la Conférence suisse des délégué-e-s à l’égalité, destiné à toutes les entreprises du pays
«Nous voulons que, dès demain, plus personne ne puisse dire: je ne savais pas de quoi il s’agissait.» Ce sont les mots de Nathalie Fontanet, conseillère d’Etat genevoise chargée du Département des finances et des ressources humaines, au sujet du harcèlement sexuel au travail.
L’Etat de Genève et le Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences de Genève (BPEV) ont présenté mardi plusieurs outils destinés à lutter contre ce problème, alors qu’en Suisse près d’une femme sur trois et un homme sur dix sont victimes de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle.
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«Ce n’est pas une réaction à l’actualité»
Nathalie Fontanet anticipe les remarques: «C’est une démarche initiée en 2019, ce n’est pas une réaction à l’actualité», souligne-t-elle. Le premier outil présenté, un e-learning, a été développé par l’Etat de Genève, pour un coût de 33 000 francs, dont 9000 financés par la ville de Genève. Accessible en ligne donc, cette formation d’une trentaine de minutes propose de la théorie mais aussi différentes mises en situation où il s’agit de se mettre à la place d’une personne concernée, d’un témoin, de l’auteur du harcèlement et d’un représentant de l’employeur.
Les PME, notamment, ont souvent envie d’agir contre le harcèlement, mais elles n’ont pas forcément les ressources
L’idée: prendre conscience de ce qui est constitutif du harcèlement pour mieux le prévenir. Cette phrase reviendra plusieurs fois au cours de la présentation des outils: c’est le ressenti de la victime qui compte, pas l’intention de l’auteur. «Souvent, les personnes ne savent pas exactement en quoi consiste le harcèlement. Ce n’est pas seulement des attouchements, ce peut aussi être des blagues sexistes, développe la magistrate. Les victimes ont peur de passer pour des rabat-joie, on leur dit que c’est pour rigoler, qu’elles n’ont pas d’humour, etc. Nous avons un cadre légal, le harcèlement est bien sûr interdit, mais les remarques et gestes déplacés restent une réalité et sont aujourd’hui considérés comme des actes graves.»
Lire également: Violences sexuelles: «Il est temps d’en finir avec la présomption de consentement»
Ainsi, l’Etat de Genève rend désormais obligatoire cet e-learning pour tous ses employés. Des contrôles pour s’assurer de son suivi seront effectués. En tant que plus grand employeur du canton avec ses 18 000 collaboratrices et collaborateurs, l’Etat veut «être un modèle». Une formation plus approfondie des ressources humaines est aussi prévue.
Nathalie Fontanet anticipe les remarques: «C’est une démarche initiée en 2019, ce n’est pas une réaction à l’actualité», souligne-t-elle. Le premier outil présenté, un e-learning, a été développé par l’Etat de Genève, pour un coût de 33 000 francs, dont 9000 financés par la ville de Genève. Accessible en ligne donc, cette formation d’une trentaine de minutes propose de la théorie mais aussi différentes mises en situation où il s’agit de se mettre à la place d’une personne concernée, d’un témoin, de l’auteur du harcèlement et d’un représentant de l’employeur.
Les PME, notamment, ont souvent envie d’agir contre le harcèlement, mais elles n’ont pas forcément les ressources
L’idée: prendre conscience de ce qui est constitutif du harcèlement pour mieux le prévenir. Cette phrase reviendra plusieurs fois au cours de la présentation des outils: c’est le ressenti de la victime qui compte, pas l’intention de l’auteur. «Souvent, les personnes ne savent pas exactement en quoi consiste le harcèlement. Ce n’est pas seulement des attouchements, ce peut aussi être des blagues sexistes, développe la magistrate. Les victimes ont peur de passer pour des rabat-joie, on leur dit que c’est pour rigoler, qu’elles n’ont pas d’humour, etc. Nous avons un cadre légal, le harcèlement est bien sûr interdit, mais les remarques et gestes déplacés restent une réalité et sont aujourd’hui considérés comme des actes graves.»
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Ainsi, l’Etat de Genève rend désormais obligatoire cet e-learning pour tous ses employés. Des contrôles pour s’assurer de son suivi seront effectués. En tant que plus grand employeur du canton avec ses 18 000 collaboratrices et collaborateurs, l’Etat veut «être un modèle». Une formation plus approfondie des ressources humaines est aussi prévue.
Un kit gratuit et en quatre langues
Mais cette formation se destine au monde du travail bien au-delà des frontières cantonales. Cet outil fait ainsi partie d’un kit de prévention clé en mains également présenté mardi, et destiné à toutes les entreprises et organisations suisses. Traduit en quatre langues et téléchargeable gratuitement, il a été piloté par la Conférence suisse des délégué-e-s à l’égalité (CSDE) et mené sous l’égide du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences de Genève (BPEV). Le coût du kit, 134 500 francs, a été financé par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes.
«Les PME, notamment, ont souvent envie d’agir contre le harcèlement, mais elles n’ont pas forcément les ressources», précise Anne Saturno, chargée de projet au BPEV. Ainsi, les entreprises auront accès à des films de sensibilisation, à des fiches personnalisées pour la direction, pour les ressources humaines et pour les employés, afin de montrer à chacun les différentes actions possibles.
Mais ce matériel en ligne est-il suffisant pour passer de la théorie à la pratique quand il s’agit de cas de harcèlement? «Bien sûr qu’il faut sensibiliser et former de façon régulière, cela ne peut pas avoir lieu qu’une seule fois, répond Anne Saturno. L’utilisation de ce kit doit aussi être accompagnée par un dispositif beaucoup plus large. Par exemple à travers la mise en place d’une personne de confiance à qui s’adresser dans l’entreprise, et à travers une série de mesures pour faire cesser des comportements problématiques. Ce kit et cet e-learning représentent des outils parmi d’autres.»
Mais cette formation se destine au monde du travail bien au-delà des frontières cantonales. Cet outil fait ainsi partie d’un kit de prévention clé en mains également présenté mardi, et destiné à toutes les entreprises et organisations suisses. Traduit en quatre langues et téléchargeable gratuitement, il a été piloté par la Conférence suisse des délégué-e-s à l’égalité (CSDE) et mené sous l’égide du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences de Genève (BPEV). Le coût du kit, 134 500 francs, a été financé par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes.
«Les PME, notamment, ont souvent envie d’agir contre le harcèlement, mais elles n’ont pas forcément les ressources», précise Anne Saturno, chargée de projet au BPEV. Ainsi, les entreprises auront accès à des films de sensibilisation, à des fiches personnalisées pour la direction, pour les ressources humaines et pour les employés, afin de montrer à chacun les différentes actions possibles.
Mais ce matériel en ligne est-il suffisant pour passer de la théorie à la pratique quand il s’agit de cas de harcèlement? «Bien sûr qu’il faut sensibiliser et former de façon régulière, cela ne peut pas avoir lieu qu’une seule fois, répond Anne Saturno. L’utilisation de ce kit doit aussi être accompagnée par un dispositif beaucoup plus large. Par exemple à travers la mise en place d’une personne de confiance à qui s’adresser dans l’entreprise, et à travers une série de mesures pour faire cesser des comportements problématiques. Ce kit et cet e-learning représentent des outils parmi d’autres.»
Violences sexuelles: «Il est temps d’en finir avec la présomption de consentement»
DROIT
A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes ce mercredi, les collectifs romands de la Grève féministe et des femmes exigent que l’absence de consentement soit intégrée à la définition juridique du viol et d’autres violences sexuelles. Les explications de l’avocate Camille Maulini
Si une femme sur cinq subit des actes sexuels contre son gré en Suisse, seulement 8% d’entre elles portent plainte. Des chiffres révélateurs d’un système judiciaire qui ne protège pas suffisamment les victimes de violences sexuelles?
Refuser explicitement un acte sexuel ne suffit pas, au regard de la loi. Sans preuve de violence ou de menaces, la législation ne punit pas un viol même s’il n’y a pas de consentement.
Pourtant, en 2018, la Suisse a ratifié la Convention d’Istanbul qui exige que tout rapport sexuel non consenti soit criminalisé. Une dizaine de pays européens ont déjà franchi le pas, dont le Danemark, qui, depuis septembre, inclut l’absence de consentement dans sa définition du viol. Mais qu’en est-il de la Suisse, en pleine révision de son droit pénal? Le Temps a rencontré Camille Maulini, avocate spécialisée dans la défense des victimes de violences conjugales et sexuelles, et membre du comité de l’Association des juristes progressistes (AJP).
Lire aussi: Violences: les hommes libèrent à leur tour la parole
Le Temps: Quelle est la définition du viol en Suisse?
Camille Maulini: L’article 190 du Code pénal suisse définit le viol comme le fait de contraindre, par la menace, la violence physique ou psychique, une femme à subir une pénétration vaginale par un sexe masculin. D’autres actes sexuels forcés, comme la pénétration vaginale par un objet ou la sodomie, sont compris comme une contrainte sexuelle (art. 189 CP).
Lire aussi: Laurence Fehlmann Rielle: «La définition du viol est trop restrictive en Suisse»
En quoi est-elle lacunaire?
Premièrement, la loi actuelle ne garantit pas la protection de la majorité des victimes d’agressions sexuelles. La hiérarchie entre pénétrations vaginale et anale discrimine les personnes LGBTQIA et les victimes d’autres violences sexuelles qu’une pénétration péno-vaginale. Deuxièmement, le droit pénal sexuel suisse exige aussi une forme de contrainte physique ou psychique. Dire et répéter «non, je ne veux pas» n’est pas un critère décisif juridiquement. Même s’il est avéré que le prévenu était conscient d’agir contre la volonté de la plaignante, il sera complètement acquitté s’il n’a pas usé d’un moyen de contrainte. Or cette définition est très restrictive et ne correspond pas à la réalité d’une agression sexuelle.
Pour un délit sexuel, la victime est jugée pour sa réaction, alors qu’on devrait uniquement juger l’auteur pour son acte
C’est-à-dire?
Bien souvent, l’auteur n’a pas besoin de recourir à la violence exigée par la jurisprudence. Il est médicalement établi qu’une personne agressée est souvent incapable de réagir. On appelle cela l’état de sidération, ou de dissociation. La victime est alors paralysée, passive, déconnectée de ses émotions. C’est un mécanisme de défense. Et se débattre peut s’avérer très dangereux. En sus, la loi actuelle étant érigée sur un modèle stéréotypé du viol (le fameux mythe de l’inconnu sautant sur sa proie dans une allée sombre), on attend de la victime un comportement type: qu’elle hurle, se débatte, s’enfuie… Or, la majorité des violences sexuelles ont lieu au sein de la sphère privée. Le recours à la force est moins nécessaire lorsque l’auteur est une personne de confiance, comme un conjoint…
A ce propos, un témoignage sur notre podcast «Brise Glace»:
Seulement 8% des victimes de violences sexuelles se déclarent à la police. En quoi notre système dissuade-t-il le dépôt de plaintes?
Lorsqu’on reçoit une victime de viol au cabinet, on la prévient qu’on n’obtiendra probablement pas de condamnation. C’est extrêmement difficile de remplir les critères pour faire reconnaître un viol. Le vol d’un bien, comme un vélo, est de facto considéré comme une infraction – sans remise en cause du comportement du propriétaire. En revanche, pour un délit sexuel, la victime est jugée pour sa réaction, alors qu’on devrait uniquement juger l’auteur pour son acte. La procédure pénale renforce souvent un sentiment d’auto-culpabilité. Par exemple, en décrétant que la plaignante ne s’est pas suffisamment débattue pour que son viol soit punissable. Ce message de société dissuade énormément les poursuites judiciaires. Plus la loi protégera les victimes, plus on brisera le silence. En Suède, l’adoption du consentement sexuel, en 2018, a entraîné une hausse de 75% des condamnations pour viol.
Lire aussi: La culture du viol au nom de l’amour, un si long mariage
Vous avez signé l’appel pour une révision du droit pénal sexuel. Que demandez-vous?
Nous demandons que le Code pénal suisse reconnaisse l’absence de consentement comme un critère décisif. Tout acte sexuel non consenti doit être puni, même sans menace, violence ou pression d’ordre psychique. Non, ça veut dire non! L’appel ne remet pas en cause la présomption d’innocence et le fardeau de la preuve. Le doute profitera toujours à l’accusé. Ce que nous cherchons à renverser, c’est la présomption de consentement et le fardeau de la culpabilité infligés à la plaignante. Aucun comportement de la victime ne justifie une agression sexuelle.
L’Office fédéral de la justice examine une éventuelle révision de la loi sur le viol. Sur quoi porte-t-elle?
Le projet de loi sur l’harmonisation des peines du Conseil fédéral envisageait d’augmenter la peine minimale pour viol à 2 ans. Depuis, ce projet a été séparé de la révision du droit pénal sexuel et la hauteur des peines prévues reste en discussion. La réforme prévoyait d’inclure toutes les formes de pénétration sous l’infraction pénale du viol. Le viol ne serait ainsi plus restreint à l’acte hétérosexuel, ce qui serait une avancée indéniable et essentielle. Il semble y avoir un consensus sur cette question, mais on ignore encore ce qui ressortira du nouveau projet de l’Office fédéral de la justice. L’administration devait présenter un texte de loi révisé pour l’été 2020, mais elle a du retard, et devrait communiquer à ce sujet prochainement. Avec un peu d’espoir, cela devrait aboutir au parlement vers l’automne 2021.
Lorsqu’un Etat décide d’adapter ses lois pour défendre les victimes d’infractions sexuelles, cela lance un message de société
Est-ce suffisant?
Harmoniser les peines, c’est très bien, mais cela ne change rien pour les victimes. A quoi servent des peines plus fortes si les actes sexuels non consentis ne sont toujours pas reconnus comme un viol? C’est pourquoi nous appelons à inclure le consentement dans la redéfinition du viol.
Lire aussi: Le Conseil fédéral veut des peines plus sévères pour les violeurs
Des études démontrent que le droit pénal n’a aucun effet dissuasif…
Le droit pénal à lui seul ne suffit pas. Mais lorsqu’un Etat décide d’adapter ses lois pour défendre les victimes d’infractions sexuelles, cela lance un message de société. Une éducation sexuelle adaptée paraît notamment essentielle pour se détacher d’une vision arriérée du consentement féminin. Une juge a récemment demandé à ma cliente pourquoi elle était rentrée avec le prévenu après sa soirée. Comme si accepter un verre signifiait donner carte blanche sur son corps. Le consentement n’est jamais acquis d’avance; il n’est ni global ni immuable. Les opposants à la réforme butent contre l’idée fausse qu’un «contrat» devra être signé avant tout rapport… Leurs craintes sont infondées. Etre consentant, c’est aussi, par exemple et tout simplement, être actif dans un rapport.
Besoin de soutien? L’association Viol-Secours et les centres LAVI ont des permanences téléphoniques pour les victimes de violences sexuelles.
Sexe au bureau, que risquez-vous ?
Sexe au bureau, quelles sont les sanctions légales ?
Si
l’employeur ne doit pas s’immiscer dans la vie privée de ses salariés,
il peut néanmoins agir si des dérives créent un trouble caractérisé dans
l’entreprise.
Le sexe au bureau consenti n’est pas interdit
Proclamé depuis la nuit des temps par le Code civil, le salarié a droit au respect de sa vie privée (article 9 du Code civil : « Chacun a droit au respect de sa vie privée »).
La vie intime et de couple ne relève pas de l’entreprise. Par exemple,
l’employeur qui est au courant d’une relation intime entre deux de ses
salariés ne peut pas s’y opposer ou mettre en place des techniques
d’espionnage pour les surveiller. Rassurez-vous, le flirte de Saint-Valentin autour de la machine à café est donc autorisé !
Le
Code du travail de son côté ne mentionne ni ne sanctionne en tant que
tel le sexe au bureau. La pratique de relations amoureuses au travail ne
constitue pas en soi un motif de sanction disciplinaire, comme un licenciement disciplinaire par exemple. De même, la clause du contrat de travail qui interdirait des relations amoureuses ou le sexe au bureau ne serait pas légale (« Nul
ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles
et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la
nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché » C. trav., art. L1121-1).
Le Code du travail de son côté ne mentionne ni ne sanctionne en tant que tel le sexe au bureau. La pratique de relations amoureuses au travail ne constitue pas en soi un motif de sanction disciplinaire, comme un licenciement disciplinaire par exemple. De même, la clause du contrat de travail qui interdirait des relations amoureuses ou le sexe au bureau ne serait pas légale (« Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché » C. trav., art. L1121-1).
… Mais la relation sexuelle ne doit pas entraîner un trouble caractérisé dans l’entreprise
Tournons-nous
du côté de la jurisprudence pour en savoir plus sur ce qu’est un
« trouble caractérisé dans l’entreprise ». La chambre sociale de la Cour
de cassation a eu l’occasion de préciser « qu'il n'était pas établi que
les faits imputés à Mme X..., relevant de sa vie privée, aient créé un
trouble caractérisé dans l'entreprise, et en a exactement déduit qu'ils
ne pouvaient constituer un motif de licenciement » (Cass. ch. soc., 21 décembre 2006, n° 05-41140). Pour que le licenciement soit valable, ou toute autre sanction proportionnée, l’employeur doit donc rapporter
la preuve que la relation sexuelle entre deux salariés d’une même
entreprise a entraîné un trouble caractérisé dans l’entreprise. Idem si le rapport sexuel a lieu entre une salariée et son supérieur hiérarchique (Cass. ch. soc., 30 mars 1982, n° 79-42107).
Qu’est-ce qui pourrait alors être considéré comme un « trouble caractérisé » ? Par exemple,
- si la relation empêche de travailler et nuit au bon fonctionnement de l'entreprise ;
- si des faits de violence sont constatés. On bascule alors dans un volet pénal avec le délit de violence ou le crime de viol ;
- si
la relation sexuelle est pratiquée en public. On parle « d’exhibition
sexuelle », sanctionnée par le Code pénal et passible de licenciement.
En
résumé, c’est le comportement et non la relation qui peut être
sanctionné. La réserve et la décence restent les attitudes à avoir pour
ne pas entraver son travail. Les roucoulades doivent donc rester
discrètes.
Qu’est-ce qui pourrait alors être considéré comme un « trouble caractérisé » ? Par exemple,
- si la relation empêche de travailler et nuit au bon fonctionnement de l'entreprise ;
- si des faits de violence sont constatés. On bascule alors dans un volet pénal avec le délit de violence ou le crime de viol ;
- si la relation sexuelle est pratiquée en public. On parle « d’exhibition sexuelle », sanctionnée par le Code pénal et passible de licenciement.
… Ni une promotion « canapé »
Selon l’article L.1132-1 du Code du travail, «
aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou
de nomination ou de l’accès à un stage ou à une période de formation en
entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire
l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou indirecte (…) en raison
de ses mœurs ou de son orientation sexuelle (..) ou de sa situation de
famille (…) ». Méthode de démarcation au travail, évolution interne, augmentation, évolution de carrière,
prime… Certaines peuvent s’obtenir, non pas au mérite, mais par la «
promotion canapé ». Dit plus crûment, par des relations sexuelles
moyennant un avantage professionnel.
Les promotions ou faveurs
accordées doivent être liées aux compétences professionnelles du
salarié. À défaut, l’employeur court le risque d’être accusé de
discrimination devant le Conseil de prud’hommes.
Les promotions ou faveurs accordées doivent être liées aux compétences professionnelles du salarié. À défaut, l’employeur court le risque d’être accusé de discrimination devant le Conseil de prud’hommes.
Sexe au bureau, quelles sont les sanctions morales ?
Des
bruits de couloir, une mauvaise réputation ou une mise en quarantaine
sont les risques encourus si la relation sexuelle professionnelle est
sue. Si l’amour au bureau est accepté par le droit français, il est dans
les faits bien moins toléré en interne, surtout si un rapport
hiérarchique existe entre les deux collaborateurs. Le secret pour être
tranquille ? Le silence est la règle d’or. Dans ce genre de situation,
discrétion et impartialité sont les maîtres-mots.
Pour vivre heureux, vivez caché !
Et
si l’amour vous tombe dessus sans que vous n’ayez eu le temps de crier
gare, restez professionnel quoi qu’il arrive ! Que peut faire un manager
quand deux de ses collaborateurs basculent dans une love story ? Notre podcast vous informe.
Mathilde Hardy
Diplômée avocat, Mathilde Hardy est
ensuite formée à l’édition et à la production de contenus print et web
pour différents Médias. Elle rédige des articles pour Cadremploi afin
d'accompagner les candidats à l'embauche et leur permettre de décrocher
l'emploi de leurs rêves, mais informe aussi les cadres sur tout ce qui
touche de près ou de loin au monde du travail. https://www.cadremploi.fr/editorial/conseils/droit-du-travail/detail/article/sex-and-the-bureau.html?utm_source=cadremploi&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter&een=c21cbf697cc276f9affbfd301494787f&seen=6
Pour vivre heureux, vivez caché !
Et si l’amour vous tombe dessus sans que vous n’ayez eu le temps de crier gare, restez professionnel quoi qu’il arrive ! Que peut faire un manager quand deux de ses collaborateurs basculent dans une love story ? Notre podcast vous informe.
Cinq expressions rigolotes ou surprenantes autour des relations sexuelles
Love & Sex Il existe dans l’argot, l’Histoire ou dans les dictionnaires, des expressions et mots amusants ou surprenants pour qualifier les relations sexuelles et sentimentales.
Ithyphallophobe
L’ithyphallophobie est la peur panique de voir des pénis en érection. Le terme est la contraction de deux mots scientifiques : ithyphalle (phallus en érection) et phobie. Inutile de préciser que cela est, pour les personnes qui en souffrent, un frein certain au déroulement d’une sexualité épanouie, en couple hétérosexuel ou gay.Le Peaking
La pratique menant à l’extase, le peaking, est, depuis quelques années, dans les magazines féminins, sur les sites dédiés à la santé et au plaisir… Mais qu’est-ce réellement ? C’est une pratique qui demande un peu de pratique et une très bonne connaissance de son corps. En effet, le peaking, c’est l’acte de retarder la montée du plaisir. Une fois qu’on sent l’orgasme arriver, on le refrène. Il est suggéré aux femmes de retenir cette montée d’orgasme pour atteindre le septième ciel. Cela permettrait d’augmenter le niveau d’endorphines et d’avoir une excitation sexuelle à son comble. Les sexologues, tels que Tracey Cox, célèbre sexologue britannique, suggèrent de changer régulièrement de stimulus sexuel. On alterne pénétration, bouche et caresses pour enfin atteindre l’orgasme tant refréné.Twitter BAng
Aux États-Unis, les mots inventés sont légion. Dans l’argot américain, Twitter bang désigne une personne avec qui on a couché, mais avec qui on n’a pas échangé plus de 140 caractères lorsqu’on était habillés.Chatouiller le nénuphar
Cette expression argotique, imagée, parle d’elle-même. Elle désigne l’acte sexuel. Amener Prosper au cirque est une expression qui a la même signification (faire l’amour) et qui est un peu plus courante.Derrière ces mots, l’orgasme
De nombreuses expressions désignent l’orgasme et le plaisir sexuel (masculin ou féminin). Parmi les plus répandues, citons : grimper aux rideaux, prendre son pied,monter au septième ciel… Les plus inattendues sont celles-ci : poinçonner son ticket d’arc-en-ciel, ne pas mettre ses chaussettes à la fenêtreLe Bhoutan, "pays du dragon", mais aussi... "pays du phallus"
Les Bhoutanais, écrit l’auteur, "ont beau manifester une grande pudeur, ils peignent des phallus, bien plus impressionnants que les originaux, sur les façades de leurs maisons. Ils accrochent des spécimens sculptés au-dessus de leur porte d’entrée, en portent autour du cou. […] On en voit de toutes les sortes, un véritable inventaire à la Perret qui n’existe nulle part ailleurs dans l’aire himalayenne". Des représentations qui, en comparaison de l’art indien ou népalais, "n’ont rien de très raffiné", mais "protègent du mauvais sort", précise Sabine Verhest, en avouant avoir été surprise de les découvrir la première fois (et "la deuxième fois également").
On l’aura compris : fidèle à l’esprit de la collection, qui veut aider à mieux comprendre les peuples pour mieux les connaître, ce petit volume n’ignore aucun aspect des réalités bhoutanaises. Et s’il se veut évidemment sérieux, notamment en traitant des sujets graves comme le risque d’aliénation d’une jeunesse projetée brusquement dans le monde moderne (alors que le Bhoutan vivait jusqu’à tout récemment dans un superbe isolement), il ne dédaigne pas un peu de légèreté et beaucoup d’humour quand le thème s’y prête.
On n’en attendait pas moins s’agissant d’un Etat qui a érigé le concept de "bonheur national brut" en critère de développement politique, économique et social. D’où le très beau titre (" Les cimes du bonheur") d’un livre qui se déroule comme un reportage bien charpenté, retraçant d’abord l’histoire et les premiers contacts avec les explorateurs occidentaux, examinant une à une les réalités contemporaines, détaillant les spécificités religieuses et culturelles, s’attachant à des problématiques particulières (le statut de la femme, l’impact du tourisme, le rapport à la nature - ambigu dans un pays où l’on vénère les montagnes, mais où l’on jette les détritus par les fenêtres).
Le récit est émaillé d’anecdotes, collectées au fil de sept ou huit séjours au Bhoutan, ce qui le rend on ne peut plus vivant. Il est utilement complété, comme le veut la règle de la collection, par trois entretiens avec des témoins privilégiés. Françoise Pommaret, la spécialiste française du Bhoutan, revient sur les origines de la nation bhoutanaise et sur l’homme providentiel, Ngawang Namgyel, qui lui donna un Etat unifié. Karma Phuntsho, érudit dont la carrière académique passe par Oxford et le CNRS, analyse le "syndrome de la grenouille ébouillantée", à savoir le danger pour une culture profondément originale de disparaître progressivement sous la pression de la mondialisation. Tho Ha Vinh, docteur en science de l’éducation de l’université de Genève, s’interroge enfin sur ce qu’il faut entendre par "bonheur national brut" et sur la menace que fait, contre toute attente, planer sur lui la démocratisation du royaume imposée d’autorité - autre fait singulier - par le roi précédent, Jigme Singye Wangchuck, qui abdiqua en faveur de son fils à l’âge de 51 ans seulement.
Sexe : Est-ce que votre partenaire peut savoir quand vous simulez?
Publié le - Mis à jour leQue celle qui n'a jamais simulé (dans une position ou une autre) nous jette la première pierre mais la question vaut d'être posée. Il y a de multiples raisons de simuler, dont 4 principales que l'on avait développé dans cet article bien instruit en la matière. Quoi qu'il en soit, est-ce que notre partenaire peut voir ou ressentir que l'on simule?
Sari Cooper qui est thérapeute et sexologue a répondu à cette question posée sans détour par le magazine britannique Marie-Claire.
En fait, en cas d'orgasme, les femmes montrent des signes physiologiques qui sont plus ou moins marqués : pupilles dilatées ou respiration accélérée, rougeurs locales mais il y a surtout un comportement qui prévient qu'elles arrivent au climax : elles deviennent "plus éveillées, plus excitées". Mais ce comportement peut se traduire différemment selon chaque femme : certaines peuvent faire beaucoup de bruit sans pouvoir se contrôler (C'est la fameuse scène de "Quand Harry rencontre Sally"), d'autres par contre restent calmes et intériorisent. Certaines voudront amplifier leur mouvement, d'autres ne bougeront plus; d'autres encore auront envie de signifier par une action ou un bruit que l'autre comprendra qu'elles atteignent l'orgasme, pour partager
Cela dit, selon Sari Cooper, durant l'acte sexuel, la plupart des hommes ne peuvent pas dire si leur partenaire simule un orgasme : ils sont bien trop occupés pour se soucier des yeux, des rougeurs apparentes ou des "vagues" produites par le vagin féminin !
A chacune de bien se connaître pour reproduire l'effet climax... sans le climax !
10 infos et anecdotes insolites mais réelles sur le sexe et la sexualité
Publié le - Mis à jour le1- Une personne sur 20 naîtrait avec un troisième téton. La polythélie touche plus exactement 1 à 5 % de la population. Cette anomalie fréquente se caractérise par la présence d’un mamelon surnuméraire). Elle est bénigne et touche plus fréquemment les femmes.
2- D'après une étude sur le sexe révélée par Playtex, près de 8% des Canadiens ont déjà fait l’amour dans un canoë.
3- Les créatrices de la marque d’accessoires coquins Bijoux Indiscrets ont créé La Bibliothèque des orgasmes. Des femmes, qui gardent leur anonymat, envoient un enregistrement audio de leurs orgasmes. Quelques mots-clés (#En couple, #Explosif, #Jouet, #Plaisir) y sont associés, tout comme une image graphique. Envie d’entendre à quoi ressemble un orgasme dans la vie réelle? https://labibliothequedesorgasmes.fr
4- Toutes les femmes ne peuvent ressentir plusieurs orgasmes d’affilée. Selon les chiffres, seules 20 % des femmes seraient concernées par ce que les spécialistes appellent le “multi-orgasme”.
5- Une personne sur cinq utilise son smartphone pendant l’acte sexuel... Essentiellement des jeunes entre 18 et 34 ans, rapporte une étude d’Harris Interactive.
6- Les femmes seraient plus tentées par une relation extraconjugale au moment de leur ovulation: biologiquement, cela se traduit par le besoin de féconder leurs ovules.
7- L’orgasme féminin dure approximativement 20 secondes, soit 14 de plus que l’orgasme masculin (6 secondes).
8- Le liquide sécrété par l’avant du vagin, lorsqu’une femme est sexuellement excitée, s’appelle la cyprine.
9- Le vibromasseur a été inventé au XIXe siècle. Son utilité de base était bien différente d’aujourd’hui: le sextoy avait pour but de réduire l’“hystérie”.
10- Les spermatozoïdes sont plus nombreux et plus rapides en hiverhttp://www.lalibre.be/lifestyle/love-sex/10-infos-et-anecdotes-insolites-mais-reelles-sur-le-sexe-et-la-sexualite-57a8457435704fe6c1d3204d
Si on simule l'orgasme, c'est aussi pour une très mauvaise raison
Publié le - Mis à jour leMais pourquoi diable simule-t-on l'orgasme ? Souvent, on répond que c'est pour ne pas froisser son ou sa partenaire. Mais une étude menée par l'Université de Ryerson, au Canada, évoque un autre motif, nettement moins "généreux" ou attentionné. La raison serait également de mettre fin plus rapidement à un mauvais moment, voire carrément à une situation non consentie (même si le mot "viol" n'est pas mentionné dans le rapport d'étude).
Un panel d'une quinzaine de femmes âgées entre 19 et 28 ans a été sondé par les chercheurs, ce qui n'est clairement pas suffisant pour établir une conclusion définitive. Mais il est ressorti que celles-ci avaient vécu des situations où elles ne souhaitaient pas forcément avoir de rapports. Pour écourter le plus possible ce moment, elles ont opté pour la simulation. "Certaines femmes déclaraient simuler d'une façon positive, par exemple, pour développer leur propre désir", explique l'une des chercheuses, qui a rendue cette expérience publique lors d'une conférence de psychologie au Royaume-Uni. "Mais d'autres disaient agir de cette façon dans un contexte sexuel désagréable, voire non désiré. Nous avons été frappés par cette corrélation entre le fait de simuler un orgasme et le sexe non consenti."
Les femmes sondées décrivaient ces situations comme étant "mauvaises", "terribles" et même "horribles". Pourquoi ? A cause de la mauvaise performance de leur partenaire, des raisons de santé. Mais, plus inquiétant, la pression mise sur leurs épaules par leur compagnon (qu'il s'agisse de leur mari, leur copain ou un simple amant de passage).
Selon la chercheuse, il ressort qu'il reste plus facile de simuler que de "simplement" dire non à quelque chose que l'on ne souhaite pas faire. Elle ajoute que les femmes interrogées ne voulaient pas que ces rapports soient considérés comme des "viols", parfois en raison de ce que cela impliquait au niveau légal ou seulement parce qu'elles n'estimaient pas qu'il s'agissait ici d'une telle agression.
Le sexe en vacances: attention certains lieux sont risqués !
Publié le - Mis à jour leTous ces éléments peuvent conduire les couples à faire l’amour dans toutes sortes d’endroits. À l’air libre, à la plage ou dans un lit d’une grange inhabitée... Tout peut rapidement devenir un terrain de jeu coquin entre deux adultes consentants.
Outre le fait que faire l’amour dans des lieux publics est une infraction pénale (et forcément punissable), ces envolées et désirs sexuels peuvent avoir des conséquences sur... votre peau!
En effet, les lieux ne sont pas toujours sans risques. Punaises, puces, sable, plantes qui provoquent des abrasions de la peau...
"Même les infections sexuellement transmissibles laissent des séquelles sur la peau, en plus de mettre en péril la santé", met en garde le Professeur Dominique Tennstedt, dermatologue aux cliniques universitaires Saint-Luc. "Le sida, bien sûr, mais aussi la syphilis, la gonorrhée, la gale humaine..."
La nécessité de bien se protéger lors de relations sexuelles avec un nouveau partenaire est bien réelle. Le préservatif reste le moyen le plus sûr d’éviter la transmission de ces IST.
Plantes toxiques
Dans les jardins et les champs, on peut retrouver des plantes toxiques qui peuvent provoquer des irritations de la peau via un simple contact. "L’un des plus gros photosensibilisant des jardins, c’est la grande berce", précise le dermatologue. "Toutes les semaines, des personnes viennent nous consulter pour un eczéma de contact provoqué par la plante."Même si elles précisent rarement au dermatologue que leurs souffrances sont liées à une relation sexuelle en plein air, le spécialiste n’est pas dupe. "Les gens se roulent, dénudés, dans les mauvaises herbes. C’est indiscutable et cela arrive bien plus souvent qu’on ne croit."
L'amour à la plage
Les fantasmes de l’amour à la plage sont nombreux : bain de minuit, petite crique isolée, parasol bien placé qui permet de faire l’amour sans être vu... Les tentations sont nombreuses. Mais faire l’amour à la plage est loin d’être aussi glamour que l’on ne le pense. En cause? Le sable! "Il provoque, lui-même, des irritations de la peau", admet le dermatologue. "On est souvent confrontés à des problèmes de sable chez les enfants. Ils sont souvent un peu plus dénudés à la plage. Les grains de sable se coincent dans les plis de la peau et provoquent des irritations. C’est exactement ce qui arrivent à des adultes qui se roulent dans le sable pour faire autre chose... En plus, sur la plage, le sable est également composé de petits cailloux et.. d’insectes." Les puces de sable, notamment, mordent les personnes qui s’y prélassent. "Les méduses, également, provoquent des urticaires." Prudence, donc...Dans de beaux draps
"Ce n’est pas un problème de peau directement lié au sexe", précise Dominique Tennstedt. "C’est plutôt dans le choix du lieu." De nombreux lits de campagne sont infestés de petits nuisibles qui peuvent pourrir votre séjour et ternir votre belle humeur. "Dans des matelas dans des greniers, des lits dans des chalets ou maison de vacances inoccupée, on peut retrouver des puces et des punaises. Ces dernières se réveillent avec la chaleur qui arrive. Et piquent." S’ensuivent alors des démangeaisons et des moments peu agréables. Solution? Avoir une couverture personnelle ou des draps importés directement de chez soi.Les 8 qualités que doit avoir un pénis pour une femme
Publié le - Mis à jour leDirectement, viennent à l'esprit la longueur et la circonférence. Mais la liste des souhaits est bien plus longue que ça ! C'est ce qu'a mis en lumière des chercheurs de l'université de Zurich. Ils ont en effet établi une liste des qualités du sexe masculin de la plus importante à la moins importante, selon les femmes. Cette étude, vulgarisée par le magazine Refinery 29, visait à établir la réussite des opérations visant à réparer l'hypospadia*.
Pour ce faire, l'équipe a sélectionné 105 femmes, établissant 3 groupes d'âge différent : de 16 à 20 ans, de 25 à 30 et de 40 à 45 ans. Elles ont dû classer par ordre d'importance pour elles 8 aspects péniens, incluant la circonférence et la longueur mais aussi l'apparence du scrotum par exemple.
D'après le classement général des femmes, le plus important de tout est "l'apparence cosmétique générale", suivi par l'apparence des poils pubiens, la peau du pénis (sa couleur, sa finesse ...), la circonférence pénienne, la forme du gland, la longueur du pénis, l'apparence du scrotum (autrement dit les bourses soit la peau entourant les testicules) et la position et la forme de l'urètre.
Pour affiner la classification, les participantes ont comparé 10 photos de pénis circoncis et 10 photos de pénis traités chirurgicalement pour hypospadia*. Elles les ont classées par ordre de préférence. Les pénis opérés n'ont pas du tout été considérés comme différents des autres... Une bonne nouvelle pour les hommes opérés qui continuent à se sentir fragilisés et désemparés même après l'opération.
Au-delà ce ces questions de placement d'urètre, cette étude reprise par "The Journal of Sexual Medicine", montre que c'est l'apparence globale qui compte le plus, plus que la largeur qui elle-même compte plus que la longueur... Bref, tous les "zizis" de la chanson de Pierre Perret ont une chance !
* L'hypospadia est une malformation du pénis qui se manifeste par l'ouverture de l'urètre dans la face inférieure du pénis au lieu de son extrémité. D'après Wikipédia, cette malformation affecte, selon les études, entre une et huit naissances masculines pour 1 000. Mais surtout, ce type de malformation semble en augmentation depuis une cinquantaine d'années. Et produit beaucoup de honte chez les hommes qui en souffrent. D'où l'importance d'une chirurgie réparatrice valable.
Les femmes dessinent leur pénis idéal
Publié le - Mis à jour leSexe: grand ou large? La fameuse question de la taille...
Publié le - Mis à jour leLove & Sex Question « hautement cruciale » qui déchaîne les passions à peu près tous les trimestres: est-ce que la taille du pénis compte? Ne serait-ce pas plutôt la circonférence...
Ce mystère qui intrigue surtout les hommes, facilement complexés par cette partie de leur corps, serait-il enfin résolu? Selon une récente étude menée à Los Angeles, ce n'est pas la longueur du pénis qui compte, mais bien sa largeur... Très sérieuses, les recherches ont été présentées par une étudiante en biologie, Shannon Leung, lors du congrès de l'Association for Psychological Science à San Francisco. Si les tests n'ont pas été réalisés en « vrai » (quand même!), il a été demandé à 41 femmes d'observer et manipuler des pénis réalisés à l'imprimante 3D. Il y avait 33 modèles différents. Les testeuses devaient choisir lequel elles préféraient pour une aventure d'un soir ou bien une romance de longue durée.
Verdict: le pénis de 15 cm (la moyenne) faisait l'unanimité et les femmes ont choisi les plus larges lorsqu'il s'agissait d'un rapport sans lendemain. Visiblement, elles sont moins exigeantes pour les relations sérieuses."Elles ont préféré les modèles avec une plus grande circonférence (mais pas la longueur) pour les coups d'un soir", ont conclu les chercheurs. "Le vagin a de nombreuses terminaisons nerveuses sensibles à la pression et qui détectent la sensation d'étirement, et ces capteurs sont peut-être réglés pour détecter les variations de largeur du pénis", ont-ils expliqué. Trop de centimètres en longueur peuvent provoquer une douleur, et donc des difficultés d'atteindre le 7e ciel. Mais toujours selon cette étude, les femmes auraient tendance à surévaluer la taille du pénis de leur partenaire...
Grands pieds, grand sexe?
Il existe des croyances bien ancrées. Si beaucoup d'hommes pensent que la taille de leur pénis est essentielle au plaisir qu'ils apporteront à leur partenaire, certains (et certaines) s'imaginent encore qu'en regardant les pieds, les mains ou même le nez, on peut évaluer la longueur du sexe. C'est un des mythes sexuels que relève le Daily Mail dans une liste hier. Bien entendu, rien ne prouve le lien entre toutes ces parties du corps...
libido mardi 21 juillet 2015
Le sexe, entre pulsion et apprentissage
- Les joies du goût chez l’humain, l’orque, le chimpanzé (07.07.2015)
- Pourquoi mon cerveau est-il si affamé de beauté? (14.07.2015)
Freud lui-même aurait approuvé le procédé, note Stoléru dans un article publié dans Frontiers in Human Neuroscience en mars 2014. Le fondateur de la psychanalyse ne rejetait pas l’idée que les avancées de la biologie fassent «s’effondrer l’ensemble de notre structure artificielle d’hypothèses», comme il l’écrivait dans Au-delà du principe de plaisir en 1920. Cela valait en particulier pour les pulsions, «l’élément le plus important mais aussi le plus obscur de la recherche psychologique».
Que dit donc le scanner? Du survol proposé par Stoléru, retenons un point lié au sujet qui nous occupe. Si la pulsion sexuelle est de toute évidence un facteur inné, les caractéristiques des objets qui l’éveillent ne le sont pas. L’opération par laquelle le cerveau juge si un stimulus est sexuellement excitant (et combien excitant, le cas échéant) «est exécutée en relation à des références internes, ou traces mnésiques dans le langage de la théorie psychanalytique», écrit le chercheur. L’«activation de l’hippocampe, une région clé pour la mémoire», montre que c’est en lien avec celle-ci que les sujets «définissent l’objet de leurs pulsions sexuelles». Ce n’est peut-être pas une surprise, mais c’est une confirmation. La pulsion nous donne des instructions (désire! bande! mouille!), mais c’est notre vécu, fait de nos vicissitudes biographiques et du bouillon de culture où l’on barbote, qui décide qui et quoi activera le programme.
On remarquera d’abord que le sexe est bien une affaire d’apprentissage. Comme on le constate en 1800 à propos de l’«enfant sauvage de l’Aveyron», un primate qui atteint la puberté en ayant grandi à l’écart de ses congénères ressent de l’excitation sexuelle, mais ne sait pas quoi en faire. Il en va ainsi des macaques étudiés par Harry Harlow dans les années 50-60: «Elevés en situation d’isolement», ces singes ne savaient pas comment copuler «et pouvaient répondre avec violence à des situations sexuelles». Alors, comment apprend-on? Chez les primates observés – chimpanzés, babouins, gibbons, bonobos –, cela passe par l’observation des étreintes parentales, ainsi que par des «jeux d’entraînement sexuels» (sexual rehearsal play) entre pairs, où les juvéniles imitent le comportement des adultes.
Ce trait observé auprès des autres primates s’est-il maintenu chez les humains? Réponse unanime, affirmative, des anthropologues qui se sont penchés sur la question. Chez les natifs des îles Trobriand, Bronislaw Malinowski observait que l’enfant avait «la possibilité de regarder les parents à sa guise jusqu’à sa puberté». En parallèle, «les enfants commençaient à s’engager dans des jeux sexuels dans les buissons. Les adultes acceptaient ce comportement, pour autant qu’il se déroule en privé. Les enfants s’adonnaient mutuellement à des stimulations manuelles et orales des organes génitaux, ainsi qu’à des coïts simulés.» La même chose s’observe chez les Amharas d’Ethiopie, les Aymaras du Pérou, les Santal d’Inde, les Sherpas du Népal, les habitants des îles Alor dans l’archipel de la Sonde, ainsi que chez les chasseurs-cueilleurs Hazda et Kung de Tanzanie. Il en allait probablement de même dans la préhistoire.
Après un Moyen Age où les étreintes parentales semblent demeurer visibles et un âge moderne qui voit se développer l’intimité, les mœurs actuelles se mettent en place il y a quelque trois siècles: les adultes se cachent pour coucher et les jeux sexuels entre enfants sont découragés. Comment apprend-on, alors? Selon Freud, une très grande curiosité sexuelle pousse les petits à se bricoler un savoir par tous les moyens: «Leurs recherches peuvent être facilitées par l’observation de la copulation d’animaux, ou par le fait de dormir dans la chambre des parents pendant la première année.» Un siècle plus tard, l’information échangée entre amis, Internet et l’éducation sexuelle ont pris le relais.
Faut-il se réjouir ou s’inquiéter de ce tournant? Le questionner, est-ce s’engager sur une pente glissante? Les observations rassemblées par Lawrence Josephs peuvent-elles alimenter des idées dangereuses? Réponse en trois mouvements. D’une part, les quelques études disponibles indiquent, contrairement à ce qu’avançait Freud, que le fait d’assister à la «scène primitive» – une relation sexuelle entre ses parents – n’est pas, en tant que tel, un événement traumatisant. C’est «le schéma des relations familiales» qui détermine «les réactions à l’expérience», note Josephs. D’autre part, il demeure avéré que l’exposition des enfants à la sexualité parentale est traumatisante si l’enfant est converti par les adultes en objet de désir et de plaisir. Enfin, relève le chercheur, «il ne s’agit pas de promouvoir un romantisme naïf à propos du développement psychosexuel humain», comme si «la préhistoire était un paradis perdu», mais plutôt «de souligner la nécessité de recherches supplémentaires»: on veut savoir d’où on vient et où on va.
Dans un pavé pionnier (Biological Exuberance: Animal Homosexuality and Natural Diversity, 1999), le biologiste Bruce Bagemihl sortait l’homosexualité animale du placard et rejetait l’idée que tout dans la nature doit servir à quelque chose. Idée séduisante, mais peu étayée, objecte Brad Bowins. En collant au paradigme évolutionniste, ce dernier déconstruit le paradoxe: l’observation révèle que l’homosexualité animale présente un avantage reproductif, car elle permet des alliances qui élargissent l’accès aux partenaires de l’autre sexe. Mais alors, l’homosexualité «pure» n’existe-t-elle pas? L’hétérosexualité «pure» non plus, répond le chercheur. Chacun est biologiquement pourvu des deux dimensions sexuelles et se place de manière potentiellement mouvante sur les deux curseurs. C’est notre culture qui nous pousse à un choix binaire… Tous homos, tous hétéros – et Darwin gagne sa place à la Gay Pride. http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d77bc658-2f13-11e5-903f-511fc5349148/Le_sexe_entre_pulsion_et_apprentissage
Pourquoi a-t-on envie de faire l’amour ?
Publié le - Mis à jour leÀ côté de ces raisons somme toute assez prévisibles, on en trouve des plus surprenantes… Parmi les plus originales, citons l’altruiste, "aider l’autre à se sentir mieux par rapport à elle-même"; la manipulatrice, "obtenir une promotion"; ou encore la spirituelle, "se rapprocher de Dieu".
Après analyse, les résultats de cette enquête ont pu être classés en quatre catégories principales. La première rassemble les raisons d’ordre physique, comme réduire le stress, aider à s’endormir, ressentir du plaisir ou satisfaire sa curiosité.
Dans la deuxième se rangent les motivations qui trouvent leur origine dans un objectif ou un intérêt. Elles sont bien plus pragmatiques : pour certains, faire l’amour sert à avoir un enfant, grimper les échelons de l’échelle sociale, devenir populaire… ou même se venger.
La troisième catégorie regroupe les raisons émotionnelles. Elles concernent principalement l’amour, l’engagement ou la gratitude : le câlin sous la couette est une façon de "rentrer en connexion avec l’autre" ou de "dire merci".
Enfin, dans la dernière catégorie se trouvent toutes ces intentions qui découlent d’une insécurité personnelle : le besoin d’attention, la nécessité de répondre à la pression de l’autre, ou la peur de l’abandon.
En définitive, ces résultats étonnants nous rappellent surtout que nos motivations à faire l’amour sont personnelles, multiples, variées, et de tout ordre. L’acte sexuel peut décidément symboliser bien d’autres choses qu’un simple rapprochement physique.
Les clefs d’Alexandra
Même si ce n’est pas toujours l’intention qui compte, comprendre ce qui motive votre libido peut vous aider à mieux la connaître. Et donc à mieux la cultiver… Sans tomber dans un excès d’analyse (Le désir se vit plus qu’il ne se réfléchit), voici quelques pistes pour vous aider à cerner les intentions de votre désir.Pour qui faites-vous l’amour ? Prenez le temps d’y réfléchir : quelles sont les raisons qui vous poussent à initier un rapport sexuel ? Sont-elles tournées vers vous ou vers l’autre ? Si la réponse va toujours dans le même sens, c’est l’occasion de mesurer si vos relations sexuelles sont un réel moment de partage et si cela vous satisfait pleinement.
De quoi avez-vous envie quand vous désirez l’autre ? Qu’est-ce que vous attendez avec impatience quand une envie de câlin vous prend ? La tendresse ? Le plaisir ? Le partage ? L’apaisement ? Vous poser la question peut vous permettre de cerner ce qui vous fait envie sur le moment, et de le partager avec votre partenaire pour en profiter pleinement.
Qu’est-ce qui déclenche votre désir ? Observez votre désir et tentez de déterminer les moments où il se manifeste, et ce qui le déclenche. Un regard ? Un geste tendre ? Un moment de partage ? Un ton de voix ? Soyez à l’écoute de votre libido, c’est la meilleure manière de lui laisser l’occasion de s’exprimer pleinement.
Retrouvez toutes les clés d’Alexandra sur son site : www.sexopositive.be
En Suède, la masturbation féminine a désormais son petit nom
Publié le - Mis à jour leLa contagion sexfriend
Publié le - Mis à jour leSexe: mieux vaut la qualité que la quantité - La Libre.be
- Mis à jour le
Love & Sex
Etats-Unis montre que les couples qui augmentent la fréquence de leurs
câlins ne sont pas plus heureux que les autres. Il existe un lien
indéniablement positif entre sexe et bonheur, comme le notent les
chercheurs américains. Ces derniers ajoutent que le bonheur peut donner
envie de se porter un peu plus sur la chose et qu’être en bonne santé
peut permettre de se sentir bien et ainsi avoir plus de rapports
sexuels. Mais le simple fait d’augmenter la fréquence de ses relations
sexuelles avec son partenaire n’est pas une recette infaillible pour le
bonheur des couples, comme le montrent leurs recherches.
en couple, âgées de 35 à 65 ans. On a les interrogées pour établir des
statistiques de départ sur la sexualité hebdomadaire de chaque couple.
Les chercheurs ont choisi de manière aléatoire certains couples et leur
ont demandé de doubler leur activité sexuelle habituelle chaque semaine.
L’expérience fut prolongée pendant trois mois, au cours desquels les
scientifiques se sont entretenus régulièrement avec tous les couples –
même ceux appartenant au groupe témoin qui ne devait rien changer à son
fonctionnement habituel sur l’oreiller.
Les participants devaient répondre à des questionnaires en
ligne sur leur santé, leur bien-être et sur leur appréciation des
rapports sexuels. Les chercheurs n’ont pas hésité à leur demander de
décrire par leur menu leur vie sexuelle, même les positions qu'ils
adoptaient. Les personnes qui devaient augmenter leurs rapports n’ont
pas rechigné, expliquent les chercheurs, mais ils ont cependant
enregistré un petit recul de bien-être. Ils expliquent cela par un
moindre appétit sexuel et par le côté artificiel de l'exercice qui
pouvait poser problème lors de certains rapports.
George Loewenstein de Carnegie Melon note que les couples
qui devaient redoubler d'ardeurs ont peut être changé d'état d'esprit
envers leurs rapports "en passant d'une activité volontaire à une tâche associée à une étude".
Cette étude montre clairement l'importance de la volonté et
de la motivation de chaque membre du couple à augmenter la fréquence de
ses ébats pour récolter de véritables bienfaits. "Si nous menions à
nouveau l'étude, et si nous en avions les moyens, nous essayerions
d'encourager les sujets à initier plus de rapports mais suivant des
mises en scène sexy, comme à l'hôtel ou en achetant des draps en coton
égyptien, plutôt que de simplement leur dire de s'y mettre", précise le principal auteur de l'étude, George Loewenstein.
Ses recherches sont parues dans le Journal of Economic Behavior and Organization.
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