L'accessibilité aux médecins de famille est un enjeu dans plusieurs régions.
Photo TC Media – Jean Chevrette
Chaque région joue de séduction pour attirer les médecins
dans sa contrée. Les besoins sont grands, particulièrement en médecine
de famille, alors que le nombre de patients orphelins dans la province
frise les 300 000.
Selon le Collège des médecins du
Québec, en 2013, il s'est ajouté 186 omnipraticiens sur le territoire
québécois, en tenant compte des nouveaux permis délivrés, des départs à
la retraite et des décès survenus en cours d'année.
Malgré cette légère hausse, trouver un médecin de famille demeure un
réel défi pour bien des citoyens. Il s'agit d'une tâche particulièrement
ardue pour les résidents de Lanaudière, des Laurentides, de la
Montérégie, de Laval et de l'Outaouais. C'est dans ces régions que l'on
retrouve le moins de praticiens par 100 000 habitants, ce qui accentue
le phénomène de pénurie et les difficultés d'accessibilité.
Dans un récent rapport, la Fédération des médecins omnipraticiens du
Québec va jusqu'à parler de risques de bris de service pour les
couronnes nord et sud de Montréal, en raison du vieillissement du corps
médical, des départs à la retraite et du fragile bassin de relève. Si
ces régions doivent impérativement agir afin de favoriser le recrutement
de jeunes docteurs, dans d'autres, comme l'Estrie et
Chaudière-Appalaches, le défi en est plutôt un de rétention.
Accessibilité
Le ministère de la Santé et des Services sociaux estime qu'environ
155 omnipraticiens et 200 spécialistes cesseront de pratiquer au Québec
d'ici la fin de l'année 2014 (retraite, décès, migration à l'extérieur
de la province).
Alors que l'âge moyen des médecins est stable à 50,4 ans depuis deux
ans, le président-directeur général du Collège des médecins du Québec,
le Dr Charles Bernard, entrevoit les années à venir avec optimisme.
«L'arrivée massive de jeunes médecins me rassure», dit-il. Il précise
qu'en 2013, le collège a délivré 852 nouveaux permis de pratique, ce qui
se traduit, une fois les départs comptabilisés, par une croissance de
455 médecins en exercice au Québec par rapport à 2012. Clientèle orpheline
Depuis leur création dans les différentes régions de la province, les
Guichets d'accès à la clientèle orpheline (GACO) ont enregistré 925 901
inscriptions. De ce nombre, encore 292 988 patients sont en attente
d'être pris en charge par un médecin de famille.
" On n'a pas toujours besoin d'un médecin de famille" - Maryse Gaudreault
Publié par 104,7 fm Outaouais pour (Outaouais) 104,7 Outaouais le jeudi 11 septembre 2014 à 10h13. Modifié à 12h52.
Facebook/Maryse Gaudreault
La députée de Hull, Maryse
Gaudreault, n'apporte pas vraiment de solution au problème de
l'accessibilité des soins de santé en Outaouais.
Maryse Gaudreault
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Elle a affirmé dans une entrevue qui sera
diffusée à Solide comme le Roch, jeudi midi, qu'avoir un médecin de
famille n'est pas nécessaire, une déclaration qui fait drôlement penser à
celle de l'ex-députée de Pontiac, Charlotte L'Écuyer, en 2007.
Selon
Mme. Gaudreault dans l'audio ci-dessus, les patients devraient pouvoir
consulter des médecins sans rendez-vous dans des cliniques privées comme
celles fréquentées par des Québécois en Ontario.
Maryse Gaudreault n'est cependant pas ouverte à ce
que le gouvernement rembourse les Québécois qui font appel au privé en
sol gatinois, alors qu'il paye pourtant les frais déboursés en Ontario.
Dorénavant, les nouveaux
patients ne pourront s'inscrire au Centre médical Square Victoria que du
lundi au mercredi entre 15h et 16h30, et le ratio sera de 50 par jour.
Des patients désespérés ont
campé devant une clinique publique du centre-ville de Montréal dans la
nuit de dimanche à hier, dans l'espoir d'obtenir enfin un médecin de
famille... Hier matin, la réceptionniste du Centre médical Square
Victoria, situé au Centre de commerce mondial, a eu un choc en voyant
cette scène surréaliste à son arrivée au travail. «C'était la folie,
explique la directrice du centre, Judith Bélanger. À 7h30, quatre
personnes dormaient dans un sac de couchage à côté de la porte et une
centaine d'autres faisaient la file dans le corridor.»
Il y a quelques jours, la directrice a lancé un appel à tous à la radio et dans La Presse,
affirmant que les médecins de famille de sa clinique nouvellement
rénovée n'avaient pas suffisamment de patients. Hier seulement, 500
nouveaux patients se sont enregistrés, en plus des 200 autres vendredi
dernier. Plus de 2000 places sont encore disponibles. «On a été obligé
d'arrêter les inscriptions pour la journée, parce que les patients
malades avec un rendez-vous n'arrivaient plus à entrer», poursuit Judith
Bélanger.
Devant tant d'enthousiasme, le Centre médical Square Victoria a dû
s'organiser. Dorénavant, les nouveaux patients ne pourront s'inscrire
que du lundi au mercredi entre 15h et 16h30, et le ratio sera de 50 par
jour.
La directrice assure qu'elle garde de la place pour les patients
prioritaires inscrits aux guichets d'accès pour les clientèles
orphelines (GACO). Le CSSS Jeanne-Mance est en communication avec elle
et lui transmettra les informations dès que possible. La liste n'est pas une solution miracle
En voyant notre reportage vidéo samedi, de nombreux lecteurs de La
Presse+ ont été scandalisés de voir que la liste des patients sans
médecin de famille du gouvernement n'était pas transmise automatiquement
aux nouvelles cliniques. Certains nous ont confié qu'ils attendaient
depuis plus de trois ans.
«C'est clair que la liste GACO n'est pas une solution miracle, affirme
le Dr Jacques Ricard, directeur des services généraux et des maladies
chroniques à l'agence de la santé et des services sociaux de Montréal.
On a toujours dit que la priorité du GACO, c'était de donner un accès à
un médecin de famille à la clientèle qui en a le plus besoin, aux
patients vulnérables. Les gens en bonne santé peuvent rester sur la
liste tout en cherchant aussi de leur côté.»
Le Dr Ricard, qui est l'un des instigateurs du guichet, croit que même
s'il n'est pas parfait, le GACO est le meilleur moyen d'avoir un
portrait concret des réels besoins en médecins de famille dans toutes
les régions du Québec et d'harmoniser l'offre de service en conséquence.
À Montréal seulement, plus de 500 000 personnes n'ont toujours pas de médecin de famille. http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201409/16/01-4800574-camper-pour-un-medecin-de-famille.php
Avoir un médecin de famille, ce n'est
pas facile. Selon des données de l'Agence de la santé, plus de
vingt-sept mille personnes de la région sont inscrites au guichet
d'accès pour un médecin de famille. Il y en a sûrement d'autres qui
n'ont pas pris la peine de s'inscrire sur cette liste d'attente. Et pas
facile non plus de voir un médecin dans une clinique sans rendez-vous. Invité: Louis Godin, président de la Fédération des omnipraticiens du Québec
Le docteur Jean-René Fréchette, qui a
fermé sa clinique de Saint-Basile en décembre 2012 pour raison de
santé, laissant orphelins plus de 3000 patients, pratique maintenant à
la Clinique familiale de Saint-Hyacinthe.
La fermeture sans préavis de la Clinique médicale de la Gare avait
plongé plusieurs patients dans une grande consternation. Plusieurs
d’entre eux se faisaient traiter pour un cancer ou une maladie grave. Un
des amis du docteur Fréchette avait témoigné dans Le Journal de Saint-Bruno
que le docteur Fréchette était un médecin extraordinaire, un
travailleur acharné, qui n’hésitait pas à faire du «dépannage» dans
plusieurs urgences de la province. Le Journal a appris que le docteur Fréchette a pris la
relève du docteur Rosaire Desautels, de Saint-Hyacinthe, qui a pris sa
retraite en juin dernier. «Docteur Fréchette ne reprend pas
systématiquement tous les patients du docteur Desautels», a indiqué sa
secrétaire, à son bureau du boulevard Laframboise, à Saint-Hyacinthe. La
Clinique familiale de Saint-Hyacinthe fait partie du Groupe de médecine
de famille Laframboise.
Malgré plusieurs messages, le docteur Fréchette n’a pas rappelé le journal. Un patient heureux
L’un des anciens patients du docteur Fréchette, Pierre Mosienko, 80
ans, a indiqué qu’il avait retracé son médecin cet été grâce à une
prescription.
«Un ami, qui a vu une prescription au nom du docteur Fréchette et
savait que c’était mon médecin, m’a contacté. Je me suis rendu à la
clinique de Saint-Hyacinthe et il m’a repris, ainsi que ma femme et mes
enfants», relate M. Mosienko.
Le résidant de Saint-Basile et sa femme peuvent maintenant dormir en paix. «On est très heureux et surtout, soulagés.»
«Nous devions nous rendre dans une clinique sans rendez-vous de
Mont-Saint-Hilaire à 6 heures le matin pour faire la file, et souvent,
en période de grands froids. Pour nous, c’est une bénédiction de le
retrouver.»
Sans vouloir s’ingérer dans ce dossier en particulier, le Collège des
médecins du Québec précise cependant «qu’un médecin, quand il revient,
doit informer sa clientèle de son retour et doit obligatoirement
reprendre sa clientèle vulnérable», dit Leslie Labranche, coordonatrice
aux relations publiques du Collège. http://www.journaldest-bruno.qc.ca/2014/09/23/des-patitents-heureux-de-retrouver-leur-medecin
Québec s'entend avec les deux fédérations de médecins
Mise à jour le mercredi 24 septembre 2014 à 17 h 31 HAE
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Entente de principe entre Québec et les omnipraticiens. Les précisions de Davide Gentile.
Québec a obtenu un étalement sur huit ans des hausses salariales
consenties aux médecins omnipraticiens et spécialistes, ce qui
contribuera au retour de l'équilibre budgétaire espéré par le
gouvernement pour 2014-2015.
Mercredi après-midi, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a
confirmé qu'une entente de principe avait été conclue avec la
Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). Elle doit être
soumise au vote jeudi.
Plus tôt dans la journée, la Fédération des omnipraticiens du
Québec (FMOQ) avait conclu une entente du même genre avec le
gouvernement. Le résultat des négociations doit être présenté aux
médecins de famille lors de leur assemblée générale du 4 octobre. Le
président de la FMOQ, Louis Godin, croit que les membres accepteront
cet accord.
Les médecins de famille, tout comme les médecins spécialistes,
n'auraient pas de hausse de salaire en 2014-2015 et une très faible
augmentation de leur rémunération l'année suivante, mais de plus
importantes hausses de salaire les six années suivantes dans le cadre de
cet étalement des augmentations de salaire déjà consenties.
Le ministre Barrette n'a pas voulu détailler davantage le contenu des ententes avec les fédérations.
Pour l'instant, la FMOQ n'a pas commenté la conclusion de
l'entente de principe, contrairement à la Fédération
des omnipraticiens.
« Je ne vous cacherai pas que ce n'est pas avec un enthousiasme
débordant que les médecins de famille ont accepté ça, mais ils sont
conscients que c'est quelque chose qu'on devait faire pour les
Québécois, pour nos patients. »
— Louis Godin, président de la FMOQ
Le gouvernement québécois souhaitait obtenir un étalement des
hausses des deux groupes de médecins - qui représentent des déboursés de
1,2 milliard de dollars - afin d'atteindre l'équilibre budgétaire.
Les négociations, qui avaient commencé en mai, semblaient avoir
dérivé la semaine dernière, alors que la menace d'une loi spéciale
planait au-dessus de la tête des médecins spécialistes. Les deux
fédérations négociaient en parallèle. Le ministre Barrette a minimisé la
portée des déclarations publiques faites de part et d'autre. « Ça a été
une négociation normale pour moi, a-t-il mentionné. Pour moi, ça a été
une négociation tout à fait correcte, avec ses tactiques et stratégies
habituelles. Hier, nous nous sommes quittés dans la bonne humeur. »
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette
Barrette discret sur les agences régionales de santé
Par ailleurs, le ministre Barrette n'a pas voulu donner des
détails sur le projet de loi du gouvernement pour modifier
l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services
sociaux, notamment par l'abolition des agences régionales. Ce projet de loi, qui a été mis au Feuilleton de l'Assemblée nationale, sera déposé jeudi.
Il faut des réformes pour que le système de santé soit viable, a
précisé le ministre Barrette, ajoutant que la croissance des dépenses
doit être maîtrisée, tout en donnant les services nécessaires
aux patients.
L’Ordre des médecins projette de créer une
banque de données des médecins qui peuvent être dangereux, selon "Le
Spécialiste". Dans une interview accordée au magazine spécialisé, le
nouveau président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le
magistrat Benoît Dejemeppe, fait part de son intention de faire de
l’Ordre non plus un groupement corporatiste de défense des médecins,
mais bien un organe de défense de la santé publique, au service du
patient. L’Ordre des médecins, organisme administratif et juridictionnel
de régulation de la profession médicale, a été ces dernières années
l’objet de vives critiques quant à son fonctionnement, jugé archaïque et
obscur. L’ancien procureur du Roi de Bruxelles entend dès lors le
moderniser et le rendre plus transparent.
Dans cet esprit,
l’Ordre prévoit de mettre sur pied une banque de données
jurisprudentielles pour permettre aux conseils provinciaux de connaître
les décisions que prennent les autres conseils provinciaux. A terme, ces
décisions, anonymisées, devraient pouvoir être consultées par les
patients et les avocats. "Il est important dans un Etat de droit moderne que la règle soit prévisible pour le justiciable", commente M. Dejemeppe.
Dans
le même souci de meilleure information et de santé publique, Benoît
Dejemeppe estime également nécessaire de permettre une certaine
publicité vis-à-vis des prestataires qui peuvent être dangereux. "Aujourd’hui, nous ne pouvons pas le faire. Il faut aussi pouvoir prendre des sanctions directement exécutoires."
Dans ce cadre, il juge indispensable d’organiser la libre circulation
des décisions disciplinaires et administratives en Europe. "Il n’est
pas normal qu’un médecin radié en Belgique puisse exercer dans un autre
pays. Il faut garantir la qualité des soins aux citoyens européens."
Une mauvaise communication entre un médecin
et un spécialiste, un retard dans la prescription d'un médicament, un
bilan biologique réalisé avec retard... En langage courant, cela
s'appelle un raté. Un dysfonctionnement. Les épidémiologistes, eux,
parlent d'un « événement indésirable associé aux soins (EAIS) qui aurait pu entraîner ou a entraîné une atteinte pour un patient, et dont on souhaite qu'il ne se reproduise pas de nouveau ». Une étude, publiée mardi 9 septembre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, établit pour la première fois la fréquence de ces événements indésirables chez les médecins de ville.
En mai et juin 2013, 127 médecins généralistes tirés au sort
ont accepté de lister — de façon quasi exhaustive — les actes médicaux
qu'ils pratiquaient pendant une semaine au sein de leur cabinet. Parmi
les 13 438 actes relevés au total
(en moyenne 21 par jour et par médecin), 401 EAIS ont été identifiés,
dont 344 étaient évitables. Les principales raisons de ces « couacs » :
l'organisation du travail au sein du cabinet (42 % des cas), la mauvaise
communication entre professionnels et structures de santé (21 % des
cas) ou encore des problèmes dûs à une méconnaissance ou à un manque de
compétence (20 % des cas).
La plupart du temps, ces dysfonctionnements se sont révélés
bénins : 77 % d'entre eux n'ont pas eu de conséquence clinique. Mais
dans 21 % des cas, ils ont entraîné une incapacité temporaire du
patient. Et quelques-uns d'entre eux ont été « cliniquement graves » : quatre cas ont pu être associés à une « menace vitale », trois à une incapacité physique
définitive et un à un décès. Il concernait un patient de 87 ans
insuffisant cardiaque hospitalisé en urgence, alors qu'un avis
spécialisé chez un médecin de ville n'avait pas pu être obtenu à cause des délais de rendez-vous. « Le délai, précise l'étude, a pu contribuer au décès, mais n'en pas été la cause unique et directe. » « EN VILLE, LES PATIENTS ONT UN GRAND RÔLE »
Philippe Michel, professeur de santé publique à Lyon, qui a coordonné l'étude, confesse quelques étonnements. « Qu'on puisse ne pas prendre connaissance de résultats biologiques pendant plusieurs années et s'apercevoir, à la fin, de la présence d'un cancer de la prostate, c'est tout de même un peu embêtant, dit-il. Tout comme le fait de prescrire pendant des années un médicament dont on considère qu'il peut avoir des atteintes rénales tout en ne suivant pas la fonction rénale du patient ».« Cela ne devrait pas se produire », juge-t-il.
Pas question pour autant de parler
de faute professionnelle. Pour le professeur en santé publique, cette
étude souligne également le rôle des patients, dont la responsabilité
est engagée dans 10 % des « ratés ». Parce qu'ils ont perdu du temps, ou
parce qu'ils n'ont pas réalisé les examens prescrits… « En ville, à la différence de l'hôpital, les patients ont un grand rôle, rappelle-t-il. Un médecin a beaucoup moins de prise qu'à l'hôpital, où le malade fait ce qu'on lui dit de faire. »
Point rassurant souligné par les auteurs de l'enquête : « les mécanismes derécupération » (la vigilance des médecins, des pharmaciens d'officine, de patients et de leur entourage) ont été le plus souvent efficaces.
L'étude se borne à dresser
un strict constat des ratés et ne propose délibéremment aucune
solution. Trois groupes de travail ont été mis en place par le ministère
de la santé à cette fin et devront faire
des propositions pour une meilleure organisation des cabinets, une
meilleure valorisation des ressources disponibles, ou encore un meilleur
partage des informations entre généralistes et spécialistes.
Alain Berset
s’inquiète de l’impact du vote contre l’immigration sur le domaine
médical. Un tiers des employés des hôpitaux suisses sont d’origine
étrangère. (Keystone)
La promotion de la médecine de base passe par un cumul de mesures.
Dans un projet de loi qui sera présenté au Conseil fédéral avant l’été,
le ministre de la Santé veut définir «qui s’installe et où»
Les Suisses tiennent à renforcer le premier maillon de leur
système de santé. Le plébiscite dimanche de l’article constitutionnel
sur la médecine de base va notamment permettre de renforcer et
d’harmoniser la formation des médecins de famille sur le plan national.
Un grand chantier initié il y a deux ans déjà par le ministre de la
Santé, Alain Berset, dans son Masterplan pour la médecine de famille.
Une
première étape importante est sur le point d’aboutir. Dès l’automne
prochain, les universités accueilleront plus d’étudiants en médecine.
Lausanne passera de 140 à 220 étudiants par an, Genève de 100 à 150,
Zurich de 240 à 300. Bâle et Berne suivront le mouvement en 2015. Au
final, on devrait passer des 800 médecins formés aujourd’hui à 1150.
«Avec les augmentations prévues, le problème du nombre de médecins
formés sera résolu», estime Laurent Bernheim, vice-doyen à
l’enseignement de l’Université de Genève. Une analyse que ne partage pas
le ministre de la Santé, Alain Berset (lire ci-contre).
Reste un
problème central: un médecin diplômé choisit librement sa discipline et
son lieu d’installation. Du coup, on se retrouve avec trop de
spécialistes en milieu urbain, avec des cantons comme Genève qui sont
largement sur-dotés. Le problème existe aussi dans les hôpitaux. Dans
des disciplines comme la gériatrie, par exemple, il est très difficile
de trouver des médecins assistants suisses – ce qui entraîne une
surreprésentation des praticiens étrangers.
Cette réalité empêche
d’assurer une relève suffisante dans les régions rurales et
périphériques, en particulier pour la médecine de famille. «Le grand
défi de notre système de santé est d’inciter plus de futurs médecins à
devenir généralistes pour remplacer des praticiens vieillissants»,
souligne François Héritier, vice-président de l’association Médecins de
famille Suisse (MFS). Aujourd’hui, moins de 20% des jeunes médecins font
ce choix.
Cette ambition passe par une meilleure reconnaissance
de la médecine de famille dans la formation universitaire et post-grade.
Un projet est dans le pipeline: après les Etats en février, le Conseil
national se penchera en juin sur la révision de la loi sur les
professions médicales universitaires.
L'auteur
est président exécutif de Publipage et ex-PDG de la SAQ et de
Loto-Québec. Il collabore régulièrement à la section Débats.
Je connais peu de Québécois qui
voudraient changer notre système de santé pour un système à
l'américaine, lequel, outre les programmes gouvernementaux Medicaid et
Medicare (et maintenant «Obamacare»), demeure un système privé payé à la
base par des assurances individuelles ou de groupe plutôt que par les
taxes et impôts.
C'est donc dire que de nombreux Américains sont par la force des
choses laissés pour compte du fait qu'ils n'ont pas les moyens de se
payer une assurance.
Cependant, outre l'aspect financier et l'aspect universalité, il est
difficile de porter un jugement de valeur sur la qualité du système de
santé aux États-Unis à moins d'avoir eu à l'utiliser, ce que je n'avais
jamais eu à faire malgré de très nombreuses semaines passées aux
États-Unis au cours des dernières décennies.
Et voilà qu'en décembre dernier, ma conjointe se réveille un matin avec
ce qui semblait être une sévère otite. Oups! Qu'est-ce qu'on fait? Une
recherche sur Google avec les mots-clés (en anglais): «Médecin de
famille, sans rendez-vous, Fort Lauderdale» nous permet d'avoir un choix
considérable. Nous prenons l'adresse du médecin le plus proche et
décidons de nous y rendre, sans même appeler.
Une réceptionniste nous reçoit et remet un questionnaire simple à
remplir. Après tout au plus 25 minutes d'attente, un médecin d'origine
sud-américaine vient chercher ma conjointe. Voyant son nom francophone,
il insiste pour lui parler en français, une langue qu'il maîtrise
relativement bien. Il prend le temps d'écouter, de questionner et de
bien examiner. Il lui donne l'impression qu'elle est la seule personne
qu'il a à soigner et il prend tout le temps nécessaire.
Le diagnostic est celui que l'on pensait, et il ne reste qu'à recevoir
une prescription et payer la visite, laquelle coûte 85$. Quant à la
prescription, il offre soit de nous en remettre une pour aller à la
pharmacie de notre choix, soit de la remplir lui-même sur le champ. Nous
choisissons cette dernière option, laquelle coûte 48$, et payons le
tout pour un total de 133$, montant qui sera remboursé par notre
assurance-voyage. Une expérience satisfaisante
Mais le meilleur était à venir: le lendemain après-midi (c'était un
samedi), ma conjointe reçoit un appel du même médecin qui veut
s'informer de sa condition, à savoir si les antibiotiques avaient
commencé à faire effet. Il renouvelle ses conseils, lui disant de ne
plus faire de longs voyages, par temps frais, avec le toit de l'auto
baissé... Et il termine la conversation en lui disant que, si elle avait
été bien servie, de ne pas oublier de le laisser savoir aux Québécois
qu'elle connaît et qui pourraient avoir besoin d'un bon médecin de
famille en Floride. En conclusion, on peut dire que notre première
expérience médicale aux États-Unis a été plus que satisfaisante.
C'est alors que j'ai pensé à ce qui se passe dans une situation
semblable au Québec, c'est-à-dire une personne qui n'a pas de médecin de
famille et qui attrape une otite. Il est obligé de se rendre aux
urgences d'un hôpital et d'attendre des heures avant de voir un médecin,
en plus, évidemment, de prendre la place de quelqu'un d'autre dont la
situation exigerait des soins immédiats. La différence? Au Québec, ce
sont les patients qui se font compétition pour se trouver un médecin de
famille alors qu'aux États-Unis, ce sont les médecins de famille qui se
font compétition pour se trouver des patients. Il y a quand même de bons
côtés à un système privé. http://www.lapresse.ca/debats/nos-collaborateurs/gaetan-frigon/201404/18/01-4758993-la-sante-a-lamericaine.php
Médecin de famille
Un comité interpartis plaide pour les soins de base
Mis à jour le 08.04.2014
Le rôle des médecins généralistes,
des pédiatres et autres infirmiers doit être revalorisé, selon un comité
réunissant des représentants provenant d'un large éventail politique.
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Un comité ratissant de gauche à droite - à l'exception de l'UDC - a
vanté mardi à Berne l'arrêté fédéral sur les soins médicaux de base,
soumis au peuple le 18 mai.
Les soins médicaux de base
sont aujourd'hui excellents en Suisse. Grâce au nouvel article
constitutionnel, cette situation pourra perdurer en dépit des défis à
venir, a souligné le comité devant la presse.
Car la
population vieillit et le nombre de patients atteints de maladies
chroniques augmente, accroissant la demande en prestations médicales, de
soins et d'assistance, a rappelé la conseillère Yvonne Gilli
(Verts/SG). Pénurie en vue
Dans les
dix ans à venir, près de la moitié des généralistes et des pédiatres
atteindront l'âge de la retraite. Trouver un successeur pour leur
cabinet, surtout dans les régions périphériques, est difficile.
La
Suisse compte actuellement 0,56 médecin de famille pour mille
habitants, a expliqué le conseiller national Thomas Weibel (PVL/ZH). Or,
selon une norme idéale calculée par l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE), il en faudrait un pour le même nombre
de personnes.
Pour y arriver, il faudrait que 300
généralistes ouvrent chaque année leur cabinet, alors qu'ils sont à
peine une centaine à le faire aujourd'hui. Une pénurie de professionnels
de la santé se profile également dans d'autres secteurs, comme les
soins aux personnes âgées. Pas seulement les médecins
Pour
faire face à cette situation, la nouvelle norme impose à la
Confédération et aux cantons de renforcer les soins médicaux de base et
de promouvoir la médecine de famille. Berne doit en particulier
légiférer sur la formation dans le domaine des professions médicales de
base et les conditions d'exercice des généralistes, mais aussi d'autres
corporations comme les sages-femmes, les pharmaciens ou les
physiothérapeutes.
L'article constitutionnel impose
également une «rémunération appropriée des prestations de la médecine de
famille». Car le revenu des généralistes n'incite guère les jeunes à
suivre cette filière: selon Yvonne Gilli, un médecin de famille
indépendant gagne 88 francs brut de l'heure.
L'arrêté
fédéral fait quasiment l'unanimité au sein du Parlement et des cantons, a
souligné le conseiller national Pierre-Alain Fridez (PS/JU). Il répond
aux revendications des médecins de famille, qui, satisfaits, ont
entre-temps retiré leur initiative populaire «Oui à la médecine de
famille». Par rapport à celle-ci, le texte a l'avantage de concerner
tout le secteur de la santé de base, selon Pierre-Alain Fridez.
Une
majorité se dessine également dans la population en faveur de l'arrêté
fédéral. D'après un sondage publié récemment, 48% des Suisses disent
accepter le contre-projet. Un tiers des sondés avouaient toutefois ne
pas encore avoir d'avis. (ats/Newsnet)http://www.tdg.ch/suisse/Un-comite-interpartis-plaide-pour-les-soins-de-base/story/28457826
Les dossiers médicaux
électroniques avec le passé médical du patient et ses données
biologiques personnelles seront à la base de la médecine personnalisée.
(123rf)
La médecine personnalisée mobilise chercheurs et cliniciens. Elle
se base sur l’analyse d’une énorme quantité de données biologiques
Nom, prénom, date de naissance, lieu de résidence, séquence
complète d’ADN, flore bactérienne, résistance aux antibiotiques, liste
des médicaments pris depuis 55 ans, intolérance alimentaire, opérations,
antécédents familiaux, visites à l’hôpital, échantillons biologiques,
activités physiques… Le tout s’affiche sur l’écran de l’ordinateur du
médecin de Pierre. Celui-ci a besoin d’être traité pour une maladie
nouvellement diagnostiquée. Après quelques clics, le clinicien détermine
la molécule adaptée à Pierre avec une prédiction d’efficacité de 100%
et un minimum d’effets secondaires. Ce «passeport biologique» prédictif
de notre santé ne serait bientôt plus de la science-fiction.
La
médecine personnalisée fait grand bruit dans le monde scientifique et
médical depuis plusieurs années. Plusieurs dizaines de milliers
d’articles scientifiques contenant les mots «médecine personnalisée» ont
été publiés, plus de 40% depuis 2012. Cet intérêt exponentiel a évolué
conjointement avec l’apparition des nouvelles technologies, telles que
le séquençage d’ADN de nouvelle génération, rapide et peu coûteux, et
les outils informatiques permettant l’analyse de grandes quantités de
données, le fameux Big Data (LT du 17.02.2014).
L’intégration
des informations biologiques pour chaque individu dans la médecine
actuelle donne beaucoup d’espoir aux chercheurs et médecins qui
souhaitent améliorer le traitement des patients, mais aussi renforcer la
prévention des maladies. Preuve de cet intérêt: le TA-Swiss, centre d’évaluation des choix technologiques,
a présenté vendredi dernier ses recommandations concernant la médecine
personnalisée. Des professionnels des hôpitaux et universités suisses
se sont réunis lundi à Berne pour une journée de discussions sur ce
thème et sur la possibilité d’introduire un système harmonisé en Suisse
d’acquisition et de partage des données médicales. Aujourd’hui, les
hôpitaux possèdent des infrastructures indépendantes les unes des
autres. Se dirige-t-on vers un réel changement de paradigme de la
médecine?
En médecine personnalisée, le génome humain n’est pas le
seul pris en compte, le génome des bactéries de la flore intestinale
aussi, ainsi que des marqueurs non génétiques comme les biomarqueurs,
l’indice de masse corporelle, ou la densité osseuse, et même des
informations liées à l’environnement. Dans les rapports médicaux, les
questionnaires, et autres registres d’hôpitaux figurent aussi beaucoup
de textes, données non structurées, faisant état par exemple des
réponses bonnes ou mauvaises aux traitements. Des outils informatiques
développés au Danemark, où les dossiers médicaux des 6,2 millions
habitants sont informatisés, permettent de déterminer, par exemple, les
mots les plus fréquemment mentionnés. Ces méthodes participent à la
précision de la stratification des patients.
Traiter de
telles quantités de données nécessite de développer des algorithmes
informatiques puissants. «Ce qui est vrai pour la recherche en Big Data
va pénétrer la recherche clinique, commente Jacques Beckmann, généticien
au ISB Institut suisse de bio-informatique. L’analyse n’est plus
limitée à la seule génomique humaine: il y a aussi les données du
«quantified self» [méthode de capture d’informations physiologiques et
environnementales par de petits capteurs que l’on porte autour du
poignet, par exemple], et même des tweets reportant des symptômes. Il
existe encore toute une série d’informations à glâner.» Alors que le
séquençage ADN est moins cher (seulement 1000 dollars pour un génome),
les analyses de données coûteront, elles, de plus en plus cher du fait
de cette quantité énorme d’informations et des besoins de validation et
de standardisation.
Au
Danemark, des bio-informaticiens ont établi une stratification des
patients basée sur leur histoire médicale pour les maladies cardiaques
ou le diabète, grâce aux suivis des patients depuis plusieurs dizaines
d’années. Parallèlement, de plus en plus de données sont collectées chez
les personnes saines. Pour exemple, les différents projets de
biobanques créés en Suisse, comme celui de la Biobanque institutionnelle
de Lausanne au CHUV (LT du 13.12.2012).
A long terme, des données individuelles seront disponibles pour
l’ensemble de la population. Avec la médecine personnalisée, on entre
dans l’ère de la médecine prédictive, qui lève la frontière entre santé
et maladie, comme souligne le rapport du TA-Swiss.
Un fait récent a incarné cette évolution: l’actrice
américaine Angelina Jolie a décidé de subir une double mastectomie en
mai 2013, alors qu’elle était en bonne santé, car elle est porteuse
d’une mutation dans le gène BRCA1, associée chez elle à un
risque de 90% de développer un cancer du sein. Ainsi, la médecine
personnalisée ne définira pas seulement quel est le traitement le plus
adapté chez un malade, mais aussi permettra de détecter des risques et
proposer une solution préventive. Si elle existe… Car ceci pose un
problème éthique évident. Que faire si un risque accru de 40% de
développer un cancer de l’intestin entre 50 et 60 ans est détecté? Quand
doit-on changer de régime alimentaire ou prendre un médicament
préventif? Est-ce qu’il sera remboursé? Chacun a-t-il envie d’avoir
cette information? «La médecine prédictive est un défi pour la société.
D’un point de vue éthique, il y a un besoin de clarification et de
protection des droits de la personne», affirme Anne Eckhardt, auteure de
l’étude Médecine personnalisée publiée par le TA-Swiss.
Selon cette étude, «la loi relative à la recherche sur l’être humain et
la loi fédérale sur l’analyse génétique humaine définissent les
garde-fous en matière de médecine personnalisée». La protection des
données est une autre préoccupation. Trouver des solutions de cryptage
des informations biologiques fait déjà l’objet de recherches, en
particulier au CHUV et à l’EPFL (LT du 28.09.2013).
Autre
enjeu: les scientifiques présents à Berne lundi soulignent la nécessité
de créer des équipes de travail interdisciplinaires entre biologistes,
cliniciens, bio-informaticiens et éthiciens, afin de créer un pont de
transfert des connaissances scientifiques entre recherche et clinique
(et vice-versa) au profit du patient. «La situation est complexe. Il
existe aujourd’hui beaucoup de patients âgés avec plusieurs maladies et
traitements, explique Arnaud Perrier, chef du Service de médecine
générale aux Hôpitaux universitaires de Genève. Les cliniciens ont
besoin d’outils tout de suite. La médecine personnalisée doit apporter
des solutions rapidement.» Deux éléments clés pour les experts: la
formation du corps médical, qui devra s’adapter à cette pratique moins
standardisée, et le partage des connaissances avec le public pour qu’il
s’engage à long terme.La Suisse est pour l’instant très «cantonalisée» pour la gestion des
infrastructures médicales et informatiques. Beaucoup s’accordent à dire
qu’une harmonisation au niveau national rendrait les choses plus
faciles. Mais cela aura un coût. Une proposition de projet sera déposée
en mai au gouvernement, demandant un soutien à hauteur de 100 millions
de francs. S’il est approuvé par le parlement cet automne, la structure
fédérale de soutien à la médecine personnalisée en Suisse devrait voir
le jour en 2017. http://letemps.ch/Page/Uuid/10ed3f38-bb5d-11e3-9be1-71d9c14444a5|3
La semaine d’Isabelle Chevalley reconstituée sur la base de son agenda.
La conseillère nationale n’a pas chômé la semaine du 3 au 8 mars. (Tirabosco)
Plusieurs parlementaires ont été victimes d’accidents de santé ces
dernières années. Le dernier en date est le président du Parti
vert’libéral, Martin Bäumle. Quatre conseillers nationaux expliquent
comment ils gèrent le surmenage
L’annonce de la crise cardiaque dont a été victime le
président du Parti vert’libéral (PVL), Martin Bäumle, le 13 mars, a
créé un choc au parlement. Car il allonge la liste des accidents de
santé dont les élus fédéraux ont été victimes ces dernières années. Le
PLR a perdu coup sur coup trois des siens: le Bâlois Peter Malama, le
Lucernois Otto Ineichen et le Glaronais Pankraz Freitag, tous trois
décédés en fonction. L’ancien président du PLR, le Zougois Rolf
Schweiger, avait dû abandonner sa charge à la suite d’un burn out.
Les
UDC Natalie Rickli et Yvan Perrin ont eux aussi craqué pour cause de
surmenage. Jacques Bourgeois (PLR/FR) a été victime d’un infarctus en
décembre 2012. Leur collègue glaronais This Jenny, l’un des élus
fédéraux les plus populaires en raison de sa gouaille et de son ironie,
vient de démissionner du Conseil des Etats pour soigner un cancer
brusquement apparu. Et le Thurgovien Roland Eberle, également UDC, aura
manqué toute la session des Chambres pour raisons médicales.
Une
série noire d’une telle ampleur est inhabituelle sous la coupole
fédérale. Chaque cas est dû à des circonstances particulières. Mais
nombreux sont les parlementaires qui font le lien entre ces accidents de
santé et le stress croissant que provoquent le durcissement du climat
politique, la multiplication des sollicitations et la complexité
grandissante des dossiers à traiter.
Coreligionnaire de
Martin Bäumle, Isabelle Chevalley a tiré la sonnette d’alarme. «Nous
risquons tous de tomber comme des mouches», avertit-elle. Seule Romande
du groupe PVL, elle est particulièrement sollicitée. «Je dois être en
mesure de comprendre les enjeux de tous les dossiers, mais c’est
impossible», note-t-elle.
Le problème est
particulièrement aigu dans les petits partis qui, comme le PVL et le
Parti bourgeois-démocratique (PBD), n’ont qu’un membre dans les
commissions. «Dans les autres partis, ils se répartissent les sujets.
Chez nous, notre représentant doit traiter tous les dossiers de la
commission dans laquelle il siège», ajoute-t-elle. Elle vient d’ailleurs
d’ajouter à la liste de ses activités celles de Martin Bäumle, puisque
c’est elle qui le remplace à la Commission de l’énergie et de
l’environnement.
Ce qui surcharge les élus, ce sont aussi les innombrables
activités annexes préparées à leur intention pendant les sessions. Le
soir ou à midi, chacun a le choix entre plusieurs réceptions,
conférences et cocktails. Les omniprésents lobbies s’en donnent à cœur
joie. Ils multiplient les réunions et repas d’information et savent
pertinemment que les miliciens du parlement ne peuvent pas maîtriser les
dossiers dans les moindres détails. Cela expose ces derniers au risque
d’être plus réceptifs aux arguments des groupes de pression et d’être
moins critiques à leur égard. Et, au final, de transformer les
revendications qu’on leur présente en amendements sous la forme d’un
simple copier-coller.
Il faut donc faire un tri. «Nous
recevons trois ou quatre invitations par jour. Je refuse toutes celles
qui n’ont pas un lien direct avec mes dossiers. Il faut aussi éviter de
se laisser mettre sous pression par l’abondance du courrier», résume
Cesla Amarelle (PS/VD). «J’ai reçu 53 invitations pour les trois
semaines de session», recense Isabelle Chevalley. «Mais nous avons de la
peine à faire comprendre pourquoi nous refusons telle ou telle
invitation, alors que c’est nécessaire pour tenir le coup»,
poursuit-elle.
Plusieurs élus ont accepté d’ouvrir leur agenda pour Le Temps.
Cela lève un coin du voile sur ces «joies annexes»
organisées pour les parlementaires. Parmi les lobbies particulièrement
actifs, il y a les associations faîtières de l’économie, en particulier
economiesuisse.
Après son malaise cardiaque, Jacques
Bourgeois a dû se résoudre à opérer une sélection très stricte. «Tous
les matins, je me fixe trois objectifs à atteindre dans la journée. Je
renonce au reste.» Durant la présente session, il a renoncé à plusieurs
rendez-vous (lire ci-dessous).
La tension s’accentue en
particulier chez ceux dont la vie politique et la vie professionnelle ne
se recoupent pas forcément. C’est le cas des élus des petits partis,
qui doivent jongler entre plusieurs dossiers complexes. Mais d’autres le
vivent autrement. Comme Cesla Amarelle. «Je ne ressens pas de stress.
Peut-être parce qu’il n’y a pas de coupure entre ma vie professionnelle
et mon engagement politique, l’un étant le prolongement de l’autre.»
C’est aussi valable pour Yannick Buttet (PDC/VS): «Il n’y a pas de vraie
coupure entre mon mandat de président de commune et celui de conseiller
national. Il y a une continuité.» Il évoque aussi le nécessaire soutien
de la famille. «Elle comprend mon manque de disponibilité durant les
sessions», témoigne-t-il.
Auprès du public, le surmenage des parlementaires peine à
engendrer de la compassion. «Il n’est pas propre aux politiciens.
D’autres secteurs sont sous pression», reconnaît Jacques Bourgeois.
«Lorsque j’évoque ce sujet, des gens me prient d’arrêter de me plaindre
en me disant qu’eux aussi vivent des situations pénibles et que personne
ne les aide», ajoute Isabelle Chevalley.
Dans sa réponse
à un postulat d’Yvonne Feri (PS/AG), qui demandait une étude sur la
composition socioprofessionnelle du parlement et les besoins des députés
pour l’organisation de leur travail, le bureau du Conseil national,
opposé à ce postulat, a notamment souligné que «les candidats à
l’Assemblée fédérale connaissent les conditions dans lesquelles ils
seront appelés à remplir leur mandat en cas d’élection». C’est sans
doute vrai pour la conciliation entre vie professionnelle et vie
familiale. En revanche, les nouveaux élus ne s’imaginent que rarement
les pressions auxquelles ils vont être soumis par les groupes d’intérêts
et les médias.
C’est pour éloigner cette pression que les élus s’obligent à refuser de plus en plus de sollicitations. Alors que
Le Temps
s’entretenait avec lui, une lobbyiste est venue tenter de
convaincre Jacques Bourgeois de participer à un voyage d’information à
Fukushima. C’est non: Jacques Bourgeois n’ira pas au Japon. http://letemps.ch/Page/Uuid/842243d4-b056-11e3-8fc9-d34b872d9eb8|1
Soins de santé: "Crier au loup est une démarche stérile" selon Onkelinx
BELGA
Publié le
- Mis à jour le
Sciences - Santé"Crier au loup est une démarche stérile qui ne sert qu'à inquiéter la population."
"Qu'on arrête faire paniquer inutilement la population", a répondu
mercredi la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx, à l'économiste
Lieven Annemans qui, dans un livre, met en garde le public et le monde
politique contre la faillite du système belge des soins de santé. "Le
professeur Annemans, une fois de plus ai-je envie de dire, sort de sa
tour d'ivoire pour nous délivrer sa bonne parole en matière de santé. Et
ce sans se rendre compte que, pendant qu'il écrivait son livre qui
prédit l'apocalypse, le monde des soins de santé a évolué", a souligné
la ministre.
Selon elle, les constats dressés par le professeur sont connus et
tant la ministre que les acteurs des soins de santé ont déjà pris le
problème à bras-le-corps. La ministre rappelle dans le détail les
initiatives qu'elle a déjà prises: le Centre fédéral d'expertise des
soins de santé a lancé une réflexion sur le financement des hôpitaux,
une task force a été créée au sein de l'Inami pour identifier les
domaines et prestations où une forte variation de pratique médicale est
constatée, le prix moyen des médicaments à baissé d'1,5 pc depuis 2006,
la croissance des dépenses en soins de santé a été limitée à 2,06 pc
entre 2009 et 2013, etc.
Mme Onkelinx insiste également sur la qualité du système belge de
soins de santé, régulièrement bien classé (il est 6e au Euro Health
Consumer Index 2013).
"Crier au loup est une démarche stérile qui ne sert qu'à inquiéter
la population. Je préfère pour ma part travailler de manière
constructive avec l'ensemble des professionnels du secteur pour faire
évoluer notre système de soins de santé, tout en maintenant sa qualité
et son accessibilité", a-t-elle conclu. http://www.lalibre.be/actu/sciences-sante/soins-de-sante-crier-au-loup-est-une-demarche-sterile-selon-onkelinx-53049cd1357025291dd0bbab
Dispositif de la start-up Gene Predictis.
Il permet de vérifier si un patient présente une prédisposition à développer telle ou telle affection. (Eddy Mottaz)
Depuis janvier 2014, séquencer un génome humain entier ne coûte
plus que 1000 dollars, et bientôt encore moins. La technologie
s’améliore vite, au point de concrétiser bientôt des soins basés
spécifiquement sur le patrimoine de chacun. Les défis éthiques qui
accompagnent cette nouvelle médecine personnalisée sont nombreux
Mille dollars. Un seuil symbolique. Pouvoir séquencer l’entier du
génome d’un être humain pour moins d’un millier de dollars, en quelques
heures, ouvrirait la voie à une augmentation sans précédent du savoir
médical, qui nourrirait ce qui semble être devenu le Graal de la
médecine du XXIe siècle: les soins personnalisés.
Ce seuil vient d’être franchi. La société californienne Illumina a
présenté en janvier dernier sa nouvelle génération de séquenceurs de
gènes, HiSeq X Ten, capables de séquencer l’ADN de 60 individus en un
jour. Que nous promet ce décryptage rapide et bon marché? Faut-il
craindre pour notre «intimité génétique»?
«Mille dollars, c’est un
chiffre dont nous parlions dans les années 2000, une frontière au-delà
de laquelle on s’imaginait pouvoir faire sans limite telle ou telle
démarche scientifique», se souvient Patrick Descombes, responsable du département de génomique fonctionnelle au Nestlé Institute of Health Sciences, sis dans le parc scientifique de l’EPFL. Même enthousiasme chez Vincent Mooser, directeur de la Biobanque institutionnelle lausannoise au CHUV: «La technologie s’est développée à une vitesse qui a dépassé nos attentes!»
Le premier séquençage d’un génome humain,
publié en 2003, a pris plus de dix ans, pour un coût de 3 milliards de
dollars, soit un franc par paire de bases d’ADN décodée. En une
décennie, les progrès dans l’analyse génétique ont été fulgurants:
amélioration du débit du séquençage, diminution des coûts – pour
séquencer un génome humain, il fallait, jusqu’à l’an dernier, compter
entre 3000 et 10 000 dollars.
«Et demain ou plus tard, ce sera 500 dollars, ou moins», prévoit
Vincent Mooser, qui souligne qu’il faudra rester vigilant sur la qualité
de l’analyse fournie.
Pour lui, il ne fait aucun doute qu’un cap a été franchi, et
qu’il faudra composer avec cette nouvelle donne sur les plans
scientifique et médical mais aussi politique et sociétal. Un sentiment
en demi-teinte, où l’enthousiasme est mâtiné de questionnement, qui se
retrouve chez nombre de ses confrères: «Il faut se demander à qui et à
quoi cette nouvelle génération de séquenceurs à haut débit va servir.»
Allons-nous voir bientôt les hôpitaux s’équiper de telles machines
dernier cri, pour permettre aux médecins d’adapter leur diagnostic de
manière très personnalisée? «Attention, clame Vincent Mooser. Pour que
cette «médecine génomique» réalise tout son potentiel, il faudra encore
d’énormes investissements, et des années. Il sera nécessaire que, d’ici
là, la recherche arrive à traduire les données en informations, puis en
connaissances et faire en sorte que ce savoir bénéficie au patient.»
Depuis le décodage du génome humain, moult équipes de recherche se
sont attelées à comprendre les liens entre les variations existant parmi
les gènes, appelées polymorphismes, et les maladies les plus communes.
Les espoirs étaient grands de trouver des polymorphismes expliquant le
diabète ou l’hypertension, pour ensuite traiter les patients selon leurs
spécificités génétiques. «Le nombre de ces polymorphismes va encore
exploser avec les nouvelles technologies. Cependant, une toute petite
minorité de ces découvertes se sont montrées cliniquement utiles pour
l’instant», assène Vincent Mooser.
Autre souci: les scientifiques
ont d’abord concentré leurs recherches sur les variations génétiques les
plus fréquentes, tant ils étaient limités techniquement par la taille
des populations qu’ils pouvaient étudier. Or ce sont sans doute les
polymorphismes les plus rares qui font sens lorsqu’on parle de médecine
personnalisée. Mais là aussi, «ces séquenceurs de nouvelle génération
vont permettre une réelle avancée, relève Patrick Descombes. Car plus ce
que vous recherchez est rare, plus il faut passer au crible un grand
nombre de génomes.» Selon la société Illumina, une seule machine
HiSeq X Ten permettrait de décoder 20 000 génomes par an.
Bien
qu’encore à leur début, les recherches visant à corréler des mutations
génétiques avec certaines maladies progressent rapidement. A la Faculté
de médecine de l’Université de Genève par exemple, l’équipe de Stylianos
Antonarakis a annoncé le 4 février la mise au point d’un logiciel
informatique permettant, sur la base d’algorithmes probabilistiques
appliqués à des registres de génomes séquencés, d’identifier ou
d’exclure les variants causatifs de diverses affections. Baptisé VariantMaster
et mis à disposition sur Internet, cet instrument a été téléchargé une
centaine de fois en un mois, ce qui démontre l’intérêt de la communauté
scientifique, selon l’équipe genevoise.
«Avoir du très haut débit
est excellent, reprend Vincent Mooser. Mais pour que la connaissance
progresse, cela suppose que l’on puisse «nourrir les séquenceurs» et
lier les informations génétiques avec des données cliniques de qualité».
C’est là un autre paradoxe de cette médecine que l’on rêve faite sur
mesure: avant d’exister pleinement, elle nécessite que des dizaines de
milliers, voire des millions de personnes – et pas seulement des malades
– acceptent de faire don de leur ADN et de leurs données médicales pour
constituer des bases de référence. Un tournant encore à survenir.
Sciences - SantéC'est l'avis d'experts relayés par Test-Achats.
Quelque 43% des médicaments n'ont pas démontré leur efficacité
totale, selon une étude de l'association de consommateurs Test-Achats
dont Le Soir, De Standaard et Het Nieuwsblad font écho lundi. L'enquête
se fonde sur des données sur l'efficacité de 4.000 médicaments. Parmi
les 4.000 médicaments analysés, 27% ont une "utilité limité", 12% sont
d'une "utilité contestable" et 3% sont carrément à déconseiller. Parmi
ces deux dernières catégories, l'on retrouve plusieurs médicaments
équipant la plupart des pharmacies familiales, tels le Lysomucil,
l'Orofar, le Cataflam, l'Effortil ou encore l'Afebril. "Il y a des
doutes sérieux quant à l'efficacité et/ou la sécurité de 460 produits et
que, pour 113 d'entre eux, les experts conseillent fermement de ne plus
les utiliser", selon le rapport de Test-Achats.
Pour expliquer la poursuite de la commercialisation et de la
prescription de ces médicaments à l'efficacité douteuse, Test-Achats met
en exergue l'organisation du secteur ainsi que les études préalables à
la commercialisation d'une substance, souvent fondée sur une comparaison
avec un placebo qui ne tient pas compte de divers facteurs tels l'âge
du patient ou les interactions avec les autres médicaments.
"La sécurité et l'efficacité des médicaments" : priorités pour tous
L'association générale de l'industrie du médicament, pharma.be,
souligne lundi, dans un communiqué, "l'importance absolue" que
représentent la sécurité et l'efficacité des médicaments, alors qu'une
étude de Test-Achats révèle qu'environ 43% des médicaments n'ont pas
démontré leur efficacité totale. "Les médicaments ne sont pas des
bonbons", insiste pharma.be Parmi les 4.000 médicaments analysés par
l'association de défense des consommateurs, 27% ont une "utilité
limitée", 12% sont d'une "utilité contestable" et 3% sont à
déconseiller. "Il y a des doutes sérieux quant à l'efficacité et/ou la
sécurité de 460 produits et, pour 113 d'entre eux, les experts
conseillent fermement de ne plus les utiliser", selon le rapport de
Test-Achats.
"L'efficacité, la sécurité et le bon usage des médicaments
occupent une place primordiale au sein du secteur pharmaceutique",
réagit Catherine Rutten, CEO de pharma.be citée dans le communiqué.
"Tout au long du cycle de vie d'un médicament, les entreprises
pharmaceutiques appliquent les normes les plus strictes en termes de
qualité et de sécurité, ainsi que contrôles internes et externes
continuels. En dehors de l'industrie pharmaceutique et de l'AFMPS, les
médecins et les pharmaciens ont un rôle à jouer dans le suivi des
médicaments, notamment dans le reporting des effets secondaires
(pharmacovigilance)."
L'AFMPS (Agence fédérale du médicament et des produits de santé)
et l'EMA (European Medecines Agency) ont ainsi le pouvoir, en fonction
des rapports effectués, de limiter l'utilisation des médicaments, de les
retirer du marché et d'en interdire leur commercialisation.
"Les médicaments ne sont pas des produits ordinaires. Pour qu'un
traitement soit pleinement efficace, il faut qu'il soit administré
correctement", ajoute encore pharma.be. L'association rappelle avoir mis
en ligne deux sites visant à favoriser le bon usage des médicaments:
"www.bonusage.be" et "www.e-notice.be".
médecine
13:42
Maladie de Parkinson: premiers résultats prometteurs pour une thérapie génique
Paul Benkimoun Le Monde
( Reuters )
De nouvelles avancées se profilent dans le traitement de la maladie
de Parkinson grâce à une thérapie génique expérimentale
franco-britannique qui booste la production de dopamine dans le cerveau
Déjà expérimentée chez l’animal, une thérapie génique a fait
l’objet d’un essai chez quinze patients souffrant depuis au moins cinq
ans d’une maladie de Parkinson et présentant les complications motrices
classiquement observées avec le traitement médicamenteux. Coordonnée le
professeur Stéphane Palfi, chef du service de neuro-chirurgie de
l’hôpital Henri-Mondor (Créteil, Assistance publique-hôpitaux de Paris),
une équipe franco-britannique comprenant des chercheurs de l’Inserm et
du CEA en publie les premiers résultats dans The Lancet daté
de vendredi 10 mai. Le Parkinson est la deuxième maladie
neurodégénérative la plus fréquente en France après la maladie
d’Alzheimer.
L’étude montre que le transfert des gènes gouvernant
la synthèse de trois enzymes est bien toléré et permet de rétablir la
fabrication par une structure cérébrale d’un neurotransmetteur décisif
pour le contrôle de la motricité, la dopamine. Dans la maladie de
Parkinson, qui touche quelque 120 000 personnes en France, la
dégénérescence progressive des neurones cérébraux de la « substance
noire », qui produisent la dopamine, est à l’origine des manifestations
de plus en plus sévères : tremblements, rigidité des membres, diminution
des mouvements corporels... Lune de miel
Le traitement médicamenteux fait appel à la L-dopa, un précurseur
de la dopamine qui mime son action. Il donne de bons résultats en
termes de motricité dans les formes débutantes de la maladie, mais
inéluctablement cette « lune de miel » se termine. En règle générale,
après quelques années, l’efficacité du traitement fluctue et des
complications motrices surviennent, avec des mouvements anormaux
involontaires.
« Ils sont aussi invalidants que les signes
présents avant le traitement par la L-dopa. Ils résulteraient de
l’administration orale et discontinue de L-dopa, qui entraînerait des
pics de concentration dans le cerveau », a rappelé le professeur Palfi
lors d’une conférence de presse jeudi 9 janvier. D’où l’idée d’une
thérapie génique aboutissant à une sécrétion continue et localement dans
le cerveau de dopamine. Le concept repose sur le fait que trois enzymes
permettent à un neurone de produire de la dopamine. Il suffirait donc
de lui apporter les gènes gouvernant leur synthèse grâce à un vecteur
viral.
Cuvée 2013 de l’internat : les futurs médecins optent pour les spécialités rémunératrices ou confortables
Fin septembre s’est achevée la procédure de choix des
étudiants en médecine ayant passé avec succès les épreuves classantes
nationales (ECN), l’ex-concours de l’internat. Les 8 001 étudiants
officiellement déclarés reçus, début juillet, ont donc dû choisir parmi
les 7 820 postes d’internes (moins que de candidats mais la différence
s’explique en partie par la filière de médecine militaire, comptabilisée
à part) en hôpital proposés par le ministère de la santé, les mieux
classés ayant priorité pour exercer le choix de leur spécialité et de
leur ville. Depuis 2011, cette procédure pilotée par le Centre national
de gestion (CNG) est entièrement automatisée et s’effectue à distance,
depuis un ordinateur. Le traditionnel amphi de garnison qui réunissait,
autrefois, tous les reçus est désormais virtuel : 7 562 postes ont été
pourvus, soit presque 97%. Trio gagnant : Ophtalmo, dermato, radiologie
Le palmarès des spécialités choisies recoupe à peu près la hiérarchie
des rémunérations des futurs médecins Arrivent ainsi en tête
l’ophtalmologie, pour laquelle il fallait être classé avant le 2148ème rang pour avoir une chance de décrocher un poste, la dermatologie (dernier classé, le 2893ème) puis la radiologie (2998ème), la cardiologie (3040ème) et la gastro-entérologie (3273ème) ou l’anesthésie (3730ème).
Lorsqu’on examine les revenus des médecins libéraux, selon les
statistiques de la Dress (chiffres 2011), ce sont les radiologues les
mieux payés (217 910 euros annuels), puis les anesthésistes (190 200),
les ophtalmologues (145 870), les chirurgiens (132 490 euros) et les
cardiologues (120 830). Les dermatologues pointent à l’avant dernière
place quant aux rémunérations, avec 64 270 euros, le confort d’une vie
professionnelle avec peu d’urgences expliquant sans doute l’attrait de
cette discipline auprès des futurs médecins. En queue : psychiatrie,médecine générale et médecine du travail
Chaque année, le classement et les choix des étudiants réservent quelques surprises. Une étudiante très bien placée, en 490ème
position, et qui avait donc le choix le plus large, a préféré la peu
prisée médecine générale, qui reste pourtant le dernier choix.
Le peloton de queue regroupe médecine de travail, santé publique,
psychiatrie et médecine générale où 168 postes sur les 3 799 offerts
n’ont pas été pourvus. Le revenu moyen annuel d'un généraliste exercant
en libéral ressort à 71 320 euros . La psychiatrie est la moins bien
rémunérée, à 63 030 euros par an. Enfin, la médecine du travail,
spécialité offrant pourtant confort de vie et rémunération, est
délaissée, toute comme la médecine de santé publique. « C’est
dommage car la santé publique, que j’ai moi même choisie, est très
intéressante, mais les étudiants ne connaissent pas ces métiers, leurs
études ne les mettant pas en contact avec eux », regrette Michel Benzaqui, interne en médecine et vice-président de l’université Paris Diderot, où il représente les étudiants.
Les contrats de service public n'attirent toujours pas
A noter : sur les 83 postes offerts dans le cadre des Contrats
d’engagements de services publics (CESP), 26, soit un petit tiers, n’ont
pas trouvé preneurs. Ces contrats assurent aux étudiants un salaire de
1 200 euros bruts, par mois, pendant toute leur formation en
contrepartie d’un engagement, une fois devenus médecins, à exercer dans
les zones déficitaires durant le même nombre d’années qu’a duré cette
aide. La ministre de la santé, Marisol Touraine, espère conclure 1 500
de ces contrats d’ici 2017, mais cette mesure incitative suffira-t-elle à
combler les déserts médicaux ?
Olivier Guillod: «La plupart des catastrophes sont liées à une accumulation de petits grains de sable.» (Pablo Fernandez)
Les erreurs médicales causent chaque année de 1500 à 2000 décès
dans les hôpitaux suisses. Un chercheur de l’Université de Neuchâtel
leur consacre une étude
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Olivier Guillod est un pionnier. Il y a 20 ans, au retour
d’un séjour aux Etats-Unis, il a créé l’Institut de droit de la santé
de l’Université de Neuchâtel, qui est désormais une référence reconnue,
unique en Suisse par la multiplicité de ses champs de recherche. A
57 ans, le professeur neuchâtelois a lancé une étude sur les erreurs
médicales dans les hôpitaux. Le projet vient de recevoir un subside de
177 000 francs du Fonds national suisse. Les résultats sont attendus
pour l’été 2015.
Le Temps: Dans la présentation de votre
étude, vous indiquez que 1500 à 2000 personnes meurent chaque année dans
les hôpitaux suisses en raison d’erreurs médicales. Ce nombre est-il en
augmentation?
Olivier Guillod: Il
est impossible de le dire. En Suisse, nous n’avons pas de données
fiables en la matière. Ces estimations découlent d’extrapolations
réalisées sur la base d’expériences menées aux Etats-Unis et au
Royaume-Uni. Il vaudrait la peine d’avoir de meilleures données. Pour
cela, il faudrait mettre en place un projet ambitieux, avec une
collaboration entre médecins, sociologues, économistes et juristes.
– Quelle différence y a-t-il entre une erreur et une faute médicale?
–
Pour qu’il y ait faute, il faut qu’un médecin n’ait pas pris les
précautions nécessaires. Il doit alors réparer le dommage, aussi bien en
matière pénale que civile. La plupart des catastrophes ne sont pas
liées à une faute, mais à une accumulation de ce que j’appelle des
petits grains de sable: un soignant oublie de prendre une précaution, un
autre omet de vérifier et le troisième fait confiance au second parce
qu’il n’a pas le temps… Résultat, le patient décède ou est gravement
atteint. Quand il y a une telle erreur, les médecins ne savent pas s’ils
sont juridiquement responsables. Du coup, ils ont tendance à ne rien
dire. On ne sait donc pas ce qui se passe dans les hôpitaux. Les
comportements erronés, qui n’ont le plus souvent pas de conséquences,
peuvent se reproduire et avoir des effets dramatiques.
– De
nombreux médecins ont l’impression de ne pas avoir le droit à l’erreur
et de faire l’objet de procédures pénales beaucoup plus souvent qu’il y a
vingt ans. Existe-t-il des chiffres qui accréditent ce sentiment?
– J’ai entendu cela aussi, mais sans pouvoir le
documenter pour le moment. Dans le cadre de notre étude, j’espère
obtenir des données sur une éventuelle augmentation des procédures
civiles et pénales. Aujourd’hui, en cas d’erreur médicale, certains
avocats commencent par déposer une plainte pénale. Leur objectif est
d’obtenir un dédommagement au civil, mais ils commencent par le pénal.
Ensuite, le procureur va mener l’instruction, demander des expertises à
la charge de l’Etat. L’avocat utilise ensuite le dossier pénal pour
obtenir une indemnité devant la juridiction civile. C’est de la pure
tactique juridique.
– La justice est-elle toujours à
même de déterminer la responsabilité pénale des médecins au vu de la
complexité de la chaîne de soins?
– C’est un problème qui se pose
aussi bien au pénal qu’au civil. Aux Etats-Unis, des études
rétrospectives menées par des équipes d’experts ont montré que les
tribunaux sont assez mauvais pour dire si un médecin a vraiment commis
une faute. Le système actuel repose sur une fiction: les tribunaux ne
sont souvent pas capables de dire s’il y a eu faute ou non. Ils basent
leurs décisions sur des expertises. Des expertises souvent
contradictoires… Le processus d’établissement de la faute est très
difficile. A mon avis, quand un patient est victime d’un accident à
l’hôpital, il faudrait pouvoir le dédommager via un fonds
d’indemnisation, sans se préoccuper de savoir qui a commis une faute.
Une fois l’indemnisation réalisée, on peut se poser la question de
savoir s’il y a eu des manquements dans le suivi du cas. Et prendre des
sanctions disciplinaires s’il le faut. A l’étranger, des modèles
existent déjà où l’indemnisation du patient est déconnectée de la
recherche d’un fautif. En Belgique, par exemple, un patient qui
contracte une infection nosocomiale est indemnisé. En Suisse, ce n’est
pas le cas, alors que cela concerne de manière incompressible de 5% à 7%
des patients hospitalisés.
– Vous l’avez dit, les médecins
n’aiment pas parler de leurs éventuelles erreurs. Comment améliorer la
transparence dans les hôpitaux?
– Dans la culture médicale traditionnelle, un bon médecin
est un médecin qui ne se trompe pas. S’il se trompe, il est mauvais.
Cela induit des comportements d’opacité. Pour l’éviter, une des réponses
serait de mettre en place des incitations pour que tous les incidents
indésirables qui se produisent dans un hôpital soient listés. Cela
permet de prendre des mesures de correction, comme cela se fait dans
l’aviation. Le canton du Valais l’a fait dans sa loi. Les professionnels
de la santé doivent déclarer tous les accrocs de la vie hospitalière.
Il y a ensuite une analyse et un retour pour améliorer la pratique.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, une politique de transparence
avec des propositions systématiques d’indemnisation coûte moins cher que
la négation ou la dissimulation des problèmes. Quand un médecin
reconnaît une erreur, les patients sont satisfaits. Ils souhaitent
parfois juste recevoir des excuses.
– Faut-il intégrer la culture de l’erreur dans la formation des médecins?
–
Absolument, ils doivent comprendre que se tromper ne signifie pas être
mauvais. Ils doivent aussi apprendre à mieux communiquer. Il y a de
grosses lacunes dans ce domaine, que ce soit pour annoncer de mauvaises
nouvelles ou pour admettre avoir commis une erreur. Des études
américaines montrent que c’est un moment crucial. Il faut absolument le
faire dans les heures qui suivent.
– La situation évolue-t-elle?
–
Oui, cela commence. Des formations se mettent en place. La Fondation
pour la sécurité des patients donne depuis quelques années des cours de
formation continue sur ces thématiques. Cela devrait être intégré dans
le cursus universitaire. Mais je ne me fais pas d’illusions. On parle de
culture professionnelle: le changement ne se fera pas en une année ou
deux. Il faudra une génération pour que les réflexes se modifient
.http://letemps.ch/Page/Uuid/ba41b658-2095-11e3-9c11-29388bb52e49|2#.Ujr82X8_LKE
Coupe
d’un ganglion du nerf rachidien d’une souris. Les cellules nerveuses
spécialisées dans la perception de la douleur apparaissent colorées en
rouge grâce à l’emploi d’un marqueur fluorescent. (Cédric Laedermann)
Une étude suisse révèle un des processus
en cause dans les douleurs neuropathiques, un type de douleur fréquent
mais difficile à soulager
Sensations de brûlure intense,
picotements, coups de poignard, décharges électriques… voilà comment
les personnes qui souffrent de douleurs dites «neuropathiques»
décrivent leurs symptômes. Ces douleurs courantes dans la population
peuvent avoir de multiples causes. Mais elles demeurent mal comprises
et difficiles à soulager. Une étude réalisée par une équipe suisse et
publiée dans le Journal of Clinical Investigation (JCI)
vient d’identifier un des mécanismes à l’origine de ces douleurs chez
la souris. Au-delà de la connaissance fondamentale des processus
douloureux, ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles approches
thérapeutiques.
En Suisse, 20% de la population souffrent de
douleurs chroniques, c’est-à-dire qui persistent au-delà de trois mois.
Chez un tiers de ces personnes, les douleurs sont dites neuropathiques:
elles résultent d’une lésion ou d’une maladie du système nerveux, qui
provoque un dysfonctionnement de la perception de la douleur. Le
cerveau reçoit alors régulièrement un signal d’alarme qui n’a pourtant
pas lieu d’être.
Un grand nombre de pathologies ou de
traumatismes entraîne des douleurs neuropathiques. Celles-ci
surviennent notamment après des fractures ou amputations, lorsque des
nerfs ont été sectionnés. Ou à l’issue d’interventions chirurgicales,
qui peuvent causer des lésions nerveuses. Ces douleurs se produisent
aussi chez des personnes souffrant d’une hernie discale, de sclérose en
plaques, de diabète ou de zona. Une attaque cérébrale ou une
chimiothérapie, enfin, peuvent les causer.
Les traitements
actuels sont peu efficaces contre ce type de douleurs. Celles-ci ne
répondent pas aux antalgiques classiques comme le paracétamol, et peu
aux opiacés tels que la morphine. «Les médicaments les plus efficaces
sont les antidépresseurs, car ils ont une action sur les voies de la
douleur», explique Isabelle Décosterd, directrice du Centre d’antalgie
du CHUV et de l’Université de Lausanne et coauteur de l’étude. Les
différents traitements disponibles ne permettent d’atténuer les
symptômes que chez moins de la moitié des patients. «Nous sommes assez
désarmés face à ces douleurs.»
De nombreux laboratoires tentent
d’élucider leurs mécanismes d’apparition, dans l’optique de développer
de nouvelles thérapies. «On sait que deux phénomènes cohabitent dans
les douleurs neuropathiques, dit Didier Bouhassira, neurologue au
Centre d’évaluation et de traitement de la douleur à l’Hôpital Ambroise
Paré, à Paris. D’une part, il y a une hyperexcitabilité des neurones
chargés de percevoir la douleur, et d’autre part une sensibilisation de
la moelle épinière et du cerveau, qui intègrent les messages nerveux.»
Le
travail de recherche codirigé par Isabelle Décosterd et Hugues Abriel
de l’Université de Berne, s’est penché spécifiquement sur le phénomène
d’hyperexcitabilité des neurones. Tout est parti de l’étude de petits
canaux présents dans la membrane des neurones sensoriels et perméables
aux ions sodium, les canaux sodiques. Quand ils s’ouvrent pour laisser
passer les ions, un courant électrique se propage dans le neurone,
donnant lieu à un signal de douleur. La sensibilité à la douleur est
liée au nombre de ces canaux à la surface des cellules nerveuses.
C’est
ce que montre l’étude de certaines maladies rares: «Dans une
pathologie génétique qui se caractérise par un dysfonctionnement de
certains canaux à sodium, les patients ne ressentent aucune douleur.
Une autre maladie, dans laquelle ces canaux sont hyperactifs,
occasionne une hypersensibilité à la douleur», relate Isabelle
Décosterd. D’où l’intérêt des chercheurs à comprendre pourquoi ces
canaux sont plus abondants chez les personnes souffrant de douleurs
neuropathiques.
Dans leur étude, menée chez des souris qui
avaient subi des lésions nerveuses, les chercheurs suisses ont
identifié une molécule, nommée «ubiquitine ligase Nedd4-2», qui
détermine le nombre de canaux sodiques à la surface des neurones
sensoriels. Ils ont montré que les souris génétiquement modifiées pour
ne pas fabriquer cette molécule présentaient un nombre très important
de canaux à sodium. Des enregistrements de l’activité électrique de
leurs neurones ont aussi révélé qu’ils généraient plus de courants que
ceux des s
«Nos résultats suggèrent que Nedd4-2 agit normalement
comme un frein qui limite le nombre de canaux sodiques à la surface des
neurones, et réduit donc leur sensibilité», précise Cédric Laedermann,
dont le travail de thèse a abouti à cette publication. Les
scientifiques ont ensuite découvert qu’il était possible de rétablir la
quantité de Nedd4-2 chez les souris qui en manquaient grâce à une
thérapie génique. Les rongeurs ont alors vu le nombre de canaux
sodiques se réduire dans leurs neurones. Les manifestations
douloureuses ont aussi été atténuées.
Les auteurs de l’étude se
félicitent d’avoir élucidé un des mécanismes intimes des douleurs
neuropathiques, mais ils restent prudents quant à la portée
thérapeutique de leur découverte. «La thérapie génique, qui nécessite
l’utilisation d’un vecteur viral pour insérer un gène dans l’organisme
du patient, est déjà utilisée contre les douleurs chroniques sous forme
d’essais, mais davantage de recherches sont nécessaires avant de
l’envisager comme traitement de routine», estime Isabelle Décosterd.
«On
pourrait aussi imaginer utiliser un traitement plus conventionnel,
dans lequel un médicament agirait directement sur le mécanisme de
Nedd4-2 qui dysfonctionne chez les patients», suggère Didier
Bouhassira. Le neurologue fait remarquer que les mécanismes en jeu dans
la douleur pourraient être différents chez les souris et les êtres
humains. Mais aussi que la molécule Nedd4-2 pourrait n’être impliquée
que dans un certain type de douleurs neuropathiques, celles-ci formant
un groupe très hétérogène.
ouris «normales». Sans surprise, ces souris génétiquement modifiées étaient hypersensibles à la douleur. http://letemps.ch/Page/Uuid/5592aa20-d787-11e2-9351-70a034f44d26/Douleurs_rebelles_un_m%C3%A9canisme_%C3%A9lucid%C3%A9#.UcCkydi0tuc
Traitement au cannabis : « Revivre normalement, sans douleurs et sans être stone »
Le Monde.fr |
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Par Camille Bordenet