Médecine
mardi28 août 2012
L’effet nocebo, alter ego négatif du placebo
Des patients réagissent mal à des substances chimiques pourtant
inactives. Les propos du médecin ou certaines anxiétés latentes
expliquent le phénomène
Des essais cliniques de médicaments interrompus en raison d’effets
secondaires chez des volontaires recevant un placebo (une molécule
inerte); un patient dont la tension artérielle chute sévèrement après
avoir ingurgité 26 pilules pour se suicider, alors qu’il s’agit de
produits inactifs… l’effet nocebo, alter ego négatif de l’effet placebo,
est à l’origine de symptômes indésirables dans les études cliniques et
dans la pratique médicale quotidienne, soulignent trois universitaires
allemands. Winfried Häuser, Emil Hansen et Paul Enck ont passé en revue
toute la littérature scientifique sur le sujet. Leur synthèse a été
publiée dans la revue Deutsches Ärzteblatt International le 29 juin et dans une tribune du New York Times daté du 10 août.Décrit il y a des siècles, le concept de placebo (en latin: «Je plairai») renvoie à des substances chimiquement inactives qui améliorent les symptômes de nombreuses pathologies, en moyenne chez un tiers des patients. Ces molécules inertes sont classiquement utilisées comme témoins dans les tests de médicaments. Les effets bénéfiques d’un placebo, dont certains peuvent être constatés objectivement, sont surtout le reflet des attentes des malades vis-à-vis d’un traitement et de la force de conviction des prescripteurs. Par un mécanisme en miroir, le phénomène nocebo (en latin: «Je nuirai») renvoie aux effets secondaires d’un placebo ou d’un médicament induits par l’appréhension du patient ou une suggestion négative du corps médical.
Identifié bien plus récemment que l’effet placebo (la première description dans la littérature médicale date de 1961), l’effet nocebo reste encore peu étudié. En explorant la base de données Medline, les chercheurs allemands ont recensé 2200 publications consacrées à l’exploration des mécanismes placebo et seulement 151 évoquant le sujet nocebo. Pourtant, dans les essais thérapeutiques, ce phénomène est loin d’être anecdotique.
Ainsi, plus de 5% des études évaluant un traitement préventif de la migraine comparativement à un placebo ont été stoppées pour cause d’effets secondaires dans le groupe placebo. La proportion est de 9% dans les essais de médicaments contre la fibromyalgie, et de 4% à 26% dans ceux étudiant l’efficacité des statines en prévention des maladies cardio-vasculaires.
Plusieurs recherches expérimentales ont permis de caractériser les mécanismes en cause et de prouver le rôle fondamental du conditionnement des patients et de la tonalité du dialogue avec le corps médical. Paul Enck et ses collègues relatent ainsi les résultats d’une étude (publiée en 2001) chez 50 personnes souffrant de lombalgies qui devaient subir un test de flexion de la jambe. La moitié d’entre elles avaient été prévenues que cette manœuvre pouvait légèrement augmenter leur mal, les autres que le test n’avait aucun effet.
Les douleurs ressenties ont été significativement plus intenses chez les individus informés de façon négative que chez ceux ayant reçu une information neutre. Des conclusions comparables ont été obtenues dans des études mesurant la douleur liée à l’injection d’anesthésiques ou de produits de contraste radiographiques: les résultats varient selon le discours médical.
Les craintes des patients et leur degré d’anxiété ont aussi un effet non négligeable. Plusieurs enquêtes ont, par exemple, observé que les individus redoutant les nausées liées aux chimiothérapies présentent plus souvent cet effet secondaire.
Pour autant, l’effet nocebo n’est pas seulement subjectif. «De même que la sécrétion de dopamine et d’endorphines est augmentée dans l’analgésie induite par un placebo, il a été prouvé que ces deux neuromédiateurs diminuent dans l’hyperalgie par effet nocebo», soulignent les auteurs de cette revue de la littérature spécialisée.
Selon eux, le concept de nocebo devrait davantage être pris en compte en médecine quotidienne. Ils plaident d’ailleurs pour que les prescripteurs soient formés à mieux communiquer avec leurs patients, en privilégiant des suggestions positives plutôt que des formules négatives comme «vous êtes un patient à haut risque». La marge de manœuvre est cependant parfois étroite entre le souhait de ne pas mettre en avant de potentiels effets secondaires et les obligations légales d’information.
«C’est un article bien argumenté et d’une grande pertinence sur le nocebo, commente Jean-Jacques Aulas, psychopharmacologue et clinicien au Centre hospitalier universitaire de Saint-Etienne. Selon lui, les médecins sont encore peu sensibilisés à ce concept. «Je suis très étonné de voir combien ils surinvestissent l’effet pharmacologique des médicaments, en termes d’efficacité comme d’effets secondaires», insiste-t-il. «Qu’il s’agisse d’effet placebo ou nocebo, c’est le même combat, c’est la croyance du médecin qui les induit, relève le psychiatre Patrick Lemoine. Pour ce spécialiste, auteur du Mystère du placebo (Odile Jacob, 2006), une conclusion s’impose: le seul bon praticien est celui qui est positif et enthousiaste.
http://letemps.ch/Page/Uuid/76a3871c-f073-11e1-9788-184183423f07/Leffet_nocebo_alter_ego_n%C3%A9gatif_du_placebo
Changer sa vie
mercredi18 janvier 2012
Bertrand Kiefer
Améliorer sa santé est devenu dans notre société un impératif permanent et sans limite
* Rédacteur en chef de la «Revue médicale suisse»
«Tu dois changer ta vie»: c’est l’injonction qui sert de titre au dernier livre de Peter Sloterdijk*. Toute l’époque résonne de cet appel au changement: nous devons nous convertir à un autre mode de vie, dépasser l’homme ancien, tendre vers le mieux. On peut même dire que cet impératif est devenu «le contenu dernier de toutes les communications qui volent en bruissant autour du globe», pour reprendre une de ces formules dont Sloterdijk a l’encombrant génie.
A aucun domaine cette injonction ne s’applique aussi puissamment qu’à la santé. Son symbole, l’activité reine que nos contemporains s’imposent, c’est l’exercice sportif. Sloterdijk l’appelle «l’ascèse déspiritualisée» de notre époque. Le sport ne représente cependant qu’une partie de la conversion à laquelle la médecine nous appelle. De plus en plus, celle-ci secoue nos consciences par des «tu dois»: cesser de fumer, limiter l’alcool, manger moins et surtout mieux. Augmenter les fruits et légumes, diminuer le sel, le sucre, les mauvaises graisses. Son champ de compétence ne cessant de s’élargir, la médecine exhorte même à l’entraînement des capacités cognitives et humaines. Toute nouvelle découverte scientifique sur le bien-vivre, ou le vivre longtemps, produit un savoir qui à son tour suscite un exercice. Lire permet de conserver sa mémoire plus longtemps? Certains liront par conviction sanitaire. Vivre en couple prévient la dépression? Voilà une nouvelle technique d’esprit sain.
Apparaît cependant un problème. L’amélioration possible s’avère sans limite. Plus personne ne peut se dire en bonne santé. Chez tout le monde existent des facteurs de risque, des prémices de maladies, des écarts à la norme qui ont leur réponse en termes de comportement. La santé n’a plus rien de cette philosophie de la tranquillité que décrivait Leriche avec sa définition: «la vie dans le silence des organes». Elle représente désormais, aux yeux de l’individu moderne, une performance. L’horizon n’est plus le bien-être, mais l’intensification de soi. Pourquoi obéissons-nous pour la plupart à cet ordre qui nous intime d’être, sur le plan médical, plus que nous-mêmes? Parce que la santé est devenue une valeur refuge, un antidote au désenchantement du monde, un substitut au salut? Peut-être. Nous ne savons pas d’où vient notre insatisfaction, notre besoin de créer de nouveaux univers physiques et culturels et finalement de nous engendrer nous-mêmes. Mais une chose est sûre: c’est bien de cela qu’il s’agit encore dans ces ascèses collectives, ces exigences physiques et mentales que s’imposent les modernes et que Sloterdijk appelle des «anthropotechniques». Une version actualisée des rites qui nous aident depuis toujours à faire face aux risques de la vie et à la certitude de la mort.
* Sloterdijk P., «Tu dois changer ta vie», Libella/Maren Sell, Paris 2011.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/fc936ebe-4146-11e1-be15-4490bc3350aa|0
ATLAT INTERNATIONAL AXE SES PRIORITÉS SUR LES DÉTERMINANTS DE LA SANTÉ...
Selon la Charte d’Ottawa (1986) (Extrait Santé de la population- Agence de la santé publique du Canada), la promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci. Cette démarche relève d’un concept définissant la « santé » comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci.
La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie ; il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques. Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être. Douze déterminants de la santé sont identifiés afin d’évaluer le niveau d’une population en santé :
- le niveau de revenu et le statut social;
- les réseaux de soutien social;
- l'éducation et l'alphabétisme;
- l'emploi et les conditions de travail;
- les environnements sociaux;
- les environnements physiques;
- les habitudes de santé et la capacité d'adaptation personnelles;
- le développement de la petite enfance;
- le patrimoine biologique et génétique;
- les services de santé;
- le sexe;
- et la culture.
Un exemple: J’ai un ami qui a combattu au Vietnam. Il est donc assuré par les véterans du Vietnam. Ancien combattant en quelque sorte. Tout va bien donc. Sauf que, s’il n’y a pas de structure VA là où il se trouve, et qu íl est obligé de se faire soigner ailleurs, dans un hopital « normal », c’est comme s’il n’avait pas d’assurance santé.
Dernièrement, en travaillant dans sa maison, il s’ est mis une saleté dans l’oeil. Obligé d’aller aux urgences à 8h1/2 du soir. Il est resté là , en tout, 20mn. Il a fallu, au plus, 5mn au médecin pour lui retirer cette saleté qu ‘il avait dans l’oeil.
Il a payé, avec une réduction de 75% parce qu’il n’a pas d’assurance santé…. 550 dollars à la clinique. Et ce n’est pas tout. 2 ou 3 semaine plus tard est arrivée à la maison, par la poste, une autre facture au médecin, cette fois.– même une ami américaine est etonnée de la somme– 950 dollars
Cela s’ est passé à Largo en Floride. La facture de 950 dollars a eté envoyée par un organisme de Philadelphie. Contactés par téléphone, ils ne peuvent rien faire. Mon ami est retourné à la clinique. Ils ne peuvent rien faire non plus. Il a écrit une lettre et c’en est là.
Si vous voulez d’ autres exemples, je peux vous en donner. Mais je ne veux pas vous lasser.
Il y avait récemment un article du New York Times qui dénonçait des prodédures cardiaques inutiles, en Floride aussi. (8 août 2012. Hospital Chain Inquiry Cited Unnecessary Cardiac Work), avec le nom du médecin. Jusqu’à 43% des procédures ou traitements sont inutiles. On vous pose des stents, comme on vous met un pansement sur un bobo au genou.
Il y a aussi, si vous parlez l’anglais un article dans le New Yorker du 13 et 20 août 2012, un article; BIG MED. Il s’ agit là des conditions dans lesquelles on vous fait, entre autres, des prothèses au genoux etc… qui coûtent des prix faramineux pour une efficacité contestable. C’est un marché comme un autre, n’est- ce pas…….
Je pourrais écrire un livre.
La médecine française , et d’autres médecines européennes sont citées en exemple…..
Il y a une partie de l’article que je ne comprends pas:
vous écrivez dans un premier temps:
» 78 % des bénéficiaires du Medicare sont blancs [..] et 8 % hispaniques »
>> on comprend donc que ce sont 2 catégories différentes: les « blancs » d’un côté et les « hispaniques » de l’autre.
Idée renforcé par le total : si on additionne le tout: blanc + hispanique + noir = 95 % les 5% restant sont sûrement les asiastiques et autres.
blanc vs. hispanique vs blanc hispanique…. on s’emmêle les pinceaux alors non ?
En effet, le recensement américains distingue les « races », le total de ces dernières faisant 100%. Le recensement distingue aussi les hispaniques, qui se répartissent sur les différentes races, et les non hispaniques (total 100%). On ne peut donc pas additionner les blancs et les hispaniques, car on compterait deux fois les mêmes personnes. C’est un peu comme si vous additionniez les catholiques français et les Bretons.
Patrick LARUE, professeur d’histoire-géographie.
Il faut être complètement inconscient et/ou monstrueux pour voir Paul Ryan comme une bouffée d’air frais, une fraicheur libertaire, n’est- ce pas? . De qui se moquent-ils tous ces gens qui parlent d’economies drastiques?
Pour qui, les économies drastiques?
Il y a des gens, aux US, qui vendent leur maison pour pouvoir se soigner de leur cancer, faute d’avoir une assurance santé.
J’espère que Ryan est le mauvais choix de MItt Romney, ce businessman qui refuse de produire ses feuilles d’impôts, et qui a des comptes aux Iles Cayman, aux Bermudes et en Suisse ( il l’a peut être annulé, récemment) quand tous les presidents et hommes politiques les ont produites, y compris son propre père. Ryan est, je l’espère le mauvais choix de Mitt Romney, comme Sarah Palin avait eté le mauvais choix de Johm Mac Cain. J’avais un peu peur qu ‘il choisisse Marc Rubio, d’origine cubaine, et que la communauté hispanique se sente ainsi représentée.
@mr wiggles
http://www.les-crises.fr/inegalites-patrimoine-usa-2/
http://www.les-crises.fr/inegalites-patrimoine-usa-3/
http://www.les-crises.fr/inegalites-patrimoine-usa-4/
> vous sauriez pertinemment que la crise
> financiere est terminee depuis 2010.
> c’est le probleme des dettes souveraines,
> contractes par des pays occidentaux pour
> maintenir un systeme d’assistanat dont ils
> n’ont pas les moyens.
> France n’ait pas eu un budget equilibre depuis 1974?
Alors que le votre a une capacite illimitee. Bel exemple d’arrogance puante.
Par contre, en mutualisant cette charge tout le monde peut en bénéficier… et tout le monde pouvant en bénéficier, ces coûts baissent pour chacun ; ce qui permet de les développer pour toute la société.
Et ces plus fortunés ne le sont, et ne peuvent l’être, que dans le cadre d’une société qui leur donne leurs avantages…
Un pays, un État, ont besoin de développer l’ensemble de leur population… et donc de leur permettre d’avoir accès à l’ensemble des ressources que ce pays possède, et dont ils ont besoin pour pouvoir contribuer à la richesse et au développement de ce pays-État…
Vrai par contre que ça prend beaucoup de courage pour remettre les idées de Reagan au goût du jour, puisque l’Amérique et le monde ne s’en sont pas encore remis.
On pourrait aussi rétablir l’esclavage pour rendre l’agriculture plus performante.
En fait, un retour général au social façon « 1850 en Angleterre » ne doit pas être exclu par ces guignols.
C’est vrai, quoi ? Après tout, les riches le méritent ! Ils ont travaillé pour ça ! Les pauvres le sont par choix ! Arretons de gâcher les ressources d’un pays en les aidant !
Ah oui, j’oubliais… Au passage, il faut rendre obligatoire la religion, parce que vraiment, ce qu’il manque à ce pays, c’est la ferveur ! N’est ce pas , Denys ?
Et on ne jure pas sur la bible non plus avant de témoigner en justice…
Et puis, il n’y a pas une association qui visionne tous les programmes et fait du lobbyisme permanent auprès des annonceurs TV…
Et puis, on n’est pas du tout puritain aux US… Non, ça c’est une vilaine légende…
Il vaut mieux entendre ça que d’être sourd…
Heuresement qu’il y a eu l’Etat et son interventionisme pour sauver le pays.
Pour moi un pays du 21ème siecle est un pays où chaque citoyen mange à sa faim, où les soins de santé sont accessibles à tous, où l’enseignement de la maternelle à l’université est un droit pour tous.
Je ne suis pas sûr que Ryan dise la moindre chose sur ces thèmes. Allez-vous me dire que M. Obama est superficiel sur ces thèmes? Je vous l’accorde tout de suite, et je vous dis que c’est cela le drame de l’Amérique et in fine le drame du monde, nous avons à choisir entre rien et presque rien
Ou alors il est né sur la lune.
et il n’a jamais vu de gens dans la misère.
Je vous accorde que dans certains domaines, moins d’Etat est possible, mais il faudrait
Olivier Chef d’entreprise de 5 salaries aux E.U.
Il y a en effet beaucoup de croyance en la magie dans « l’idée républicaine », dès lors qu’elle prend des formes extrêmes.
Ceci dit, je ne suis pas opposé au droit imprescriptible de mourir de faim pour les feignants (je connais un type qui est au RMI depuis 20 ans et qui s’arrange pour tomber dans les pommes au bout de trois heures dès qu’on lui fournit un travail). Mais, même dans ce cas-là, il faudrait un peu de finesse dans l’application : il s’arrange à avoir des enfants régulièrement…
Une grosse part de la classe moyenne « haute » en France a un patrimoine a un million d’euro notamment grâce à l’explosion de l’immobilier…
(j’en connait 3, un qui a commencé dans un atelier avec aucun diplôme et qui à maintenant une boite dans la formation professionnel, un qui est médecin et le dernier qui est chef d’entreprise d’une PME. Pour aller dans votre sens aucun d’entre eux a moins que 50 ans…)
Mentalité de petit je suis d’accord, mais les objectifs que l’on se fixe compte beaucoup dans la prise de risque/masse de travail que l’on accepte de faire…