Pays initiateur de l’idée de ce dispositif, les États-Unis en seront un membre fondateur aux côtés d’autres pays donateurs.
« Cet incroyable dispositif aura un impact énorme sur le développement économique des femmes dans le monde », déclare le Président des États-Unis Donald Trump. « Il contribuera à créer davantage de possibilités et à stimuler la croissance économique, notamment en aidant à lever les obstacles uniques auxquels sont confrontées les femmes entrepreneurs. Je suis fier de la contribution des États-Unis à conduire les efforts qui sous-tendent cette initiative sans précédent ».
« La démarginalisation économique des femmes est un facteur déterminant pour parvenir à la croissance inclusive nécessaire pour mettre fin à l'extrême pauvreté. C’est bien la raison pour laquelle cela continue d'être une priorité pour nous », affirme le Président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim. « Ce nouveau dispositif présente une occasion unique de mettre les secteurs public et privé à contribution pour ouvrir de nouveaux horizons aux entrepreneuses et aux entreprises appartenant à des femmes dans les pays en développement du monde entier ».
« Chacun y gagne lorsque les femmes disposent des ressources dont elles ont besoin pour participer pleinement à nos économies et sociétés », souligne le Premier ministre canadien Justin Trudeau. « Notre gouvernement est déterminé à aider les femmes à obtenir les outils qu’il leur faut pour assurer leur succès d'entrepreneuses et de dirigeantes. Cet important investissement aidera les femmes des pays en développement à créer des emplois, bâtir des économies qui fonctionnent pour tous et qui aient une chance réelle et juste de réussir ».
« Je constate avec satisfaction que cette initiative en faveur des femmes apporte une réelle valeur ajoutée. Je remercie sincèrement tous ceux qui y ont œuvré, parmi lesquels le Président de la Banque mondiale Jim Yong Kim et Ivanka Trump. L’exemple de cette initiative de financement en faveur des femmes entrepreneurs est la preuve que le G20 n’est pas simplement un sommet de deux jours, mais un véritable processus », indique la Chancelière allemande Angela Merkel. « Enfin, il ne fait pas l’ombre d’un doute dans mon esprit que sous la direction de Jim Kim, les investissements consentis seront réellement productifs et source de valeur ajoutée ».
Selon le Premier ministre japonais Shinzo Abe, « La participation active des femmes au sein d’une société est l’un des axes de l’abenomics. La démarginalisation des femmes et leur rôle directeur contribueront à la diversification et à la redynamisation des organisations et des sociétés. « Ce dispositif incarne cette conviction au sein des pays en développement ; il est porteur de l'avènement d’une société dans laquelle la femme est promise au succès ».
Premier dispositif de promotion de l'entrepreneuriat féminin administré par la Banque mondiale à une telle échelle, l’initiative de financement en faveur des femmes entrepreneurs (We-Fi) s’emploiera à mobiliser plus d’un milliard de dollars de financements pour améliorer l’accès au capital, apporter une assistance technique et investir dans des projets et programmes de soutien aux femmes et aux PME féminines dans les pays clients du Groupe de la Banque mondiale. Le dispositif vise à faire jouer l’effet de levier des financements des donateurs – d’un montant actuel de plus de 325 millions de dollars – pour débloquer plus d’un milliard de dollars auprès des institutions financières internationales et des banques commerciales, en faisant appel à des intermédiaires financiers, des fonds et d’autres acteurs du marché.
Les États-Unis et l’Allemagne ont invité le Groupe de la Banque mondiale à mettre ce dispositif sur pied en raison de sa longue expérience, de ses réalisations et de son important programme dans les domaines de l’apprentissage et de l’innovation. L’initiative bénéficiant d’un soutien solide des donateurs, notamment l’Allemagne, l’Arabie saoudite, l’Australie, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, le Danemark, les Émirats arabes unis, les États-Unis, le Japon, la Norvège, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, le Groupe de la Banque mondiale a pu le concevoir et le soumettre à l’approbation de son Conseil d’administration au cours de l’actuelle présidence allemande du G20.
« La rapidité avec laquelle la communauté internationale s’est mobilisée en faveur de cette nouvelle initiative est tout à fait remarquable ; le résultat obtenu a dépassé nos objectifs de près de 100 millions de dollars », se félicite M. Kim. « C’est non seulement la preuve qu’il est important d’accroître la démarginalisation économique des femmes mais aussi le signe que nous disposons de plus de ressources pour aider les femmes à démarrer des entreprises et les faire prospérer. Nous remercions le Président Donald Trump, la Chancelière Angela Merkel et Ivanka Trump d’être d’ardents défenseurs de ce dispositif de financement et de la cause des femmes entrepreneurs en général ».
Le dispositif de financement We-Fi s’appuie sur les succès passés et actuels des programmes du Groupe de la Banque mondiale et s’efforce d’élargir les perspectives, en soutenant les entreprises féminines très en amont pour favoriser leur croissance et en débloquant l’accès aux capitaux et aux services d’assurance. Dans le même temps, le dispositif de financement entend étayer des interventions complémentaires du secteur public qui confortent l’environnement des affaires et élargissent les débouchés commerciaux pour les femmes chefs d’entreprise.
Le présent dispositif se distingue des initiatives actuelles en ce qu’il représente une plateforme permettant de mettre en cohérence des réformes nationales et des investissements privés, de s’appuyer sur ce qui marche pour appliquer les leçons de l'expérience en matière de démarrage et de promotion d’entreprises détenues ou dirigées par des femmes, de rassembler des données clés auprès des secteurs public et privé sur les femmes entrepreneurs et leurs entreprises et de soutenir l’innovation et l’apprentissage pour obtenir des résultats sur une grande échelle.
Les femmes entrepreneurs se heurtent à de nombreux obstacles pour financer, acquérir et faire prospérer une activité : accès limité au capital et à la technologie, absence de réseaux et manque d’accès à l’information, freins juridiques et politiques à la détention et à la création d’entreprises.
Le dispositif We-Fi s’emploiera à démanteler les obstacles à l’accès au crédit et à offrir des services complémentaires, comme des activités de renforcement des capacités, un accompagnement en matière de réseautage et de mentorat ou encore des opportunités pour évoluer sur les marchés intérieurs et internationaux, tout en s’attachant à améliorer l’environnement des affaires pour les PME détenues ou dirigées par des femmes dans les chaînes d’approvisionnement des pays en développement.
L'accès aux services financiers constitue l’un des principaux obstacles à l'entrepreneuriat féminin. Près de 70 % des PME détenues par des femmes dans les pays en développement sont exclues par les établissements financiers ou ne sont pas en mesure de recevoir des services financiers assortis de conditions adéquates pour satisfaire leurs besoins.
De nombreux obstacles freinent les femmes entrepreneurs
- À l’échelle mondiale, l’on estime à 30 % la proportion d’entreprises formelles dûment enregistrées qui appartiennent à des femmes.
- Pourtant, 70 % des PME détenues par des femmes dans les pays en développement sont exclues par les établissements financiers ou ne sont pas en mesure de recevoir des services financiers assortis de conditions adéquates pour satisfaire leurs besoins. Il s’en suit un déficit de financement annuel d’environ 300 milliards de dollars pour les PME formelles détenues par des femmes.
- L’absence de réseaux et le manque d’accès à l’information et aux marchés lucratifs contribuent à freiner davantage l'évolution des entreprises féminines.
- De plus, la morosité de l’environnement économique et l’application de réglementations défavorables constituent autant d’obstacles qui continuent d'empêcher les femmes entrepreneurs d'accéder à des financements.
- Le fait que de nombreux établissements financiers des marchés émergents tardent à formuler une stratégie viable pour faire face à cet important déficit de financement constitue une occasion manquée et un frein au développement du secteur privé.
À l'attention des rédacteurs en chef :
- Tirant parti de la longue expérience accumulée par la Banque mondiale dans l’accueil de ce type de fonds, le dispositif de financement y sera établi en tant que fonds d’intermédiation financière.
- À l’instar d’autres banques multilatérales de développement qui proposeront au dispositif des activités du secteur public et du secteur privé en vue de leur financement, la Banque et IFC agiront en qualité de partenaires de mise en œuvre du dispositif We-Fi.
- Conseillère du président des États-Unis, Ivanka Trump, qui a aidé à lancer l’idée de ce dispositif et reste un solide défenseur de l’entrepreneuriat féminin, n’y jouera aucun rôle au plan opérationnel ni dans la mobilisation de fonds.
Pour de plus amples informations sur le dispositif We-Fi, visitez le site: http://www.banquemondiale.org/fr/programs/women-entrepreneurs/brief/women-entrepreneurs
Une aide ménagère sur trois victime d’agression sexuelle: Bisous, attouchements, propositions... (TEMOIGNAGES)
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Belgique
L’incident – mettez des guillemets – remonte à 2011. Mais Vanessa, 33 ans, s’en souvient comme si c’était hier. Un client chez qui elle travaillait comme aide ménagère lui a “littéralement sauté dessus” . Il l’a embrassée dans le cou, lui a palpé les seins… La jeune femme est restée tétanisée pendant une minute avant de revenir à elle. “Je l’ai repoussé et je me suis échappée” .
Comme elle, près d’une aide ménagère sur trois (32 %) a un jour été victime de violences sexuelles au travail, si on en croit les résultats d’une enquête menée par la CSC Alimentation et Services rendue publique mardi (lire ci-contre).
Une maison très très chic
Les faits dont Vanessa a été victime se sont déroulés dans une commune cossue sur les hauteurs de Liège. “Un quartier plutôt chic et une maison très très chic” , décrit-elle. Quand madame était là, l’aide-ménagère n’avait pas un bonjour de monsieur. Ce jour-là, elle s’est retrouvée seule avec lui. “Je dois chaque fois terminer par laver la douche qui se trouve dans la cave” . Le client lui a emboîté le pas dans l’escalier, s’approchant délibérément d’elle. “Je sentais sa salive dans mon cou et sur ma poitrine” .
La jeune femme rentre chez elle sous le choc. Elle accuse le coup mais hésite à déposer plainte. Son compagnon l’en convainc : “Il n’y avait pas eu d’actes sexuels mais il m’avait touchée et je ne voulais pas” . Elle décide donc de s’adresser à la justice, “pour que ça n’arrive pas à quelqu’un d’autre” .
Suivi psychologique
Vanessa n’était pas au bout de ses peines. Au commissariat où elle se rend deux jours plus tard, les policiers ne se cachent pas pour rigoler, “l’air de dire que j’étais prude” . Elle entend des remarques égrillardes qui volent dans le bureau : “Qu’est-ce qu’elle a celle-là ? Elle a peur qu’on lui touche les fesses ?” . On lui dit qu’elle aurait dû venir le jour même : on aurait pu faire des prélèvements. Comme elle était seule en présence du client au moment des faits, c’est sa parole contre la sienne… “En plus, sa femme a dit que j’étais une salope” .
Vanessa a demandé son C4 à l’entreprise de titres-services qui l’employait à cette époque. “J’ai déprimé pendant 6 mois et j’ai pris vingt kilos” , ajoute-t-elle. Elle a aussi dû avoir un suivi psychologique pendant un an et demi. “Je n’ai toujours pas reperdu mes kilos : ma psy m’a expliqué que je voulais me rendre indésirable aux yeux des hommes”.
Cet événement a provoqué une profonde remise en question chez la jeune femme. “La première fois, quand ça m’est arrivé, je n’ai pas compris. Je sortais de ma campagne. J’ai été élevée dans l’amour et le respect des autres. Nous, les aides ménagères, on ramasse les crasses des gens mais on nous prend pour de la merde.”
Si elle parle d’une “première fois” , c’est qu’il y en a eu d’autres. Vanessa nettoie chez les particuliers depuis qu’elle a 19 ans. L’an dernier. Elle a dû faire un remplacement de quatre semaines chez un homme seul. “Je le sentais très oppressant, très physique”.
Il la frôlait, la touchait.
“J’ai mis mes distances à trois ou quatre reprises”. Pendant qu’elle faisait le ménage, le client regardait des films pornos sur son ordinateur, dans le salon. Et orientait les caméras de surveillance de la maison opportunément sur le séant de l’aide ménagère... “Alors que j’étais abaissée pour nettoyer, il s’est levé, a attrapé mes fesses et a donné un coup de reins” , mimant un acte sexuel.
“Je n’allais pas faire ça toute ma vie...”
La jeune femme ne s’est pas laissé faire. “Je me suis énervée sur lui. J’ai téléphoné à mon patron et je l’ai dénoncé” . Un employeur qui a pris d’emblée la mesure de l’incident. Vanessa a pris contact avec sa collègue qui travaillait depuis cinq ans chez cet homme. “Je me disais qu’elle n’osait peut-être rien dire. Mais il ne lui avait jamais rien fait” .
Ces expériences ont déclenché une prise de conscience. “Je n’allais pas faire ça toute ma vie”.
La nettoyeuse a repris des études en cours du soir, après ses ménages.
“Je suis en deuxième année, en éducation spécialisée” .
Selon l’enquête de la CSC menée auprès de 51 000 nettoyeuses et aides familiales, un tiers des aides ménagères ont un jour été victimes de violences sexuelles au travail. Il s’agit le plus souvent (dans 60 % des cas) de violences verbales : on fait des remarques sur l’apparence; on insiste pour aller boire un verre; on fait des avances; on demande de travailler en bikini… Mais dans 37 % des cas, cela va jusqu’à des attouchements non désirés.
Plus de 200 000 travailleuses et travailleurs gagnent leur vie en nettoyant, selon le syndicat chrétien. Il s’agit d’un métier isolé car le lieu de travail est souvent la propriété privée du client et les nettoyeuses y travaillent généralement seules. Ces caractéristiques du métier rendent les nettoyeuses plus vulnérables à la violence sexuelle.
“Il s’agit d’un problème largement méconnu” , commente Pia Stalpaert, présidente de la CSC Alimentation et Services. “En tant que syndicat, nous avons récolté des récits de nettoyeuses qui n’osaient plus aller chez un client pour cause de harcèlement. Mais le tabou est encore énorme et les problèmes ne sont souvent pas signalés. Les nettoyeuses ne savent bien souvent pas à qui s’adresser pour communiquer un comportement problématique.”
Le syndicat envisage différentes mesures, parmi lesquelles le développement de formations pour aider les nettoyeuses à réagir face à ces violences, la promotion des personnes de contact habilitées à leur offrir un accompagnement et la sollicitation du Comité pour la prévention et la protection au travail afin qu’il se penche sur la problématique.
Voici quelques témoignages recueillis par la CSC auprès d’aides ménagères qui ont été victimes de violences sexuelles au domicile de leurs clients.
1 “Je me suis trouvée à plusieurs reprises devant différents clients entièrement nus qui me faisaient des propositions sexuelles. Heureusement je n’ai jamais subi de violence, bien que certains aient été très insistants !!”
2 “Le jour où ça s’est passé (bisous sur la bouche + attouchements), je lui ai mis un mot pour lui dire que j’étais là pour le ménage et pas pour me faire draguer ; je lui ai rendu ses clés et je lui ait dit que je ne viendrai plus. Le client a essayé de téléphoner mais moi je n’ai pas répondu; alors le lendemain, quand j’ai ouvert les volets, il était dans la voiture et il est venu me demander pardon. Je vais retravailler chez lui mais la condition est qu’il ne soit pas là quand moi je viens chez lui, et ça marche.”
3 “Il me demande de nettoyer chez lui en maillot de bain. Les deux premières heures je travaille normalement. Le restes des heures, je dois m’occuper de lui. D’abord commencer par lui donner un bon bain ; ensuite ce que vous pouvez imaginer en me proposant de l’argent. C’est vraiment désolant, choquant, traumatisant.”
4 “Les faits (attouchements indésirés) m’ont chamboulée et perturbée. J’ai demandé à avoir un autre client. Surtout, je n’ai rien osé dire à mon compagnon de peur d’une dispute entre nous ou qu’il aille s’énerver chez le client” .
5 “Certains clients, souvent la crise de la qurantaine ou cinquantaine, se prennent le loisir d’essayer une remarque. Si on ne les recadre pas tout de suite, ils se croient tout permis et ce sous prétexte qu’ils sont chez eux !” .
Un client chez qui Vanessa travaillait comme nettoyeuse lui a "sauté dessus"
L’incident – mettez des guillemets – remonte à 2011. Mais Vanessa, 33 ans, s’en souvient comme si c’était hier. Un client chez qui elle travaillait comme aide ménagère lui a “littéralement sauté dessus” . Il l’a embrassée dans le cou, lui a palpé les seins… La jeune femme est restée tétanisée pendant une minute avant de revenir à elle. “Je l’ai repoussé et je me suis échappée” .
Comme elle, près d’une aide ménagère sur trois (32 %) a un jour été victime de violences sexuelles au travail, si on en croit les résultats d’une enquête menée par la CSC Alimentation et Services rendue publique mardi (lire ci-contre).
Une maison très très chic
Les faits dont Vanessa a été victime se sont déroulés dans une commune cossue sur les hauteurs de Liège. “Un quartier plutôt chic et une maison très très chic” , décrit-elle. Quand madame était là, l’aide-ménagère n’avait pas un bonjour de monsieur. Ce jour-là, elle s’est retrouvée seule avec lui. “Je dois chaque fois terminer par laver la douche qui se trouve dans la cave” . Le client lui a emboîté le pas dans l’escalier, s’approchant délibérément d’elle. “Je sentais sa salive dans mon cou et sur ma poitrine” .
La jeune femme rentre chez elle sous le choc. Elle accuse le coup mais hésite à déposer plainte. Son compagnon l’en convainc : “Il n’y avait pas eu d’actes sexuels mais il m’avait touchée et je ne voulais pas” . Elle décide donc de s’adresser à la justice, “pour que ça n’arrive pas à quelqu’un d’autre” .
Suivi psychologique
Vanessa n’était pas au bout de ses peines. Au commissariat où elle se rend deux jours plus tard, les policiers ne se cachent pas pour rigoler, “l’air de dire que j’étais prude” . Elle entend des remarques égrillardes qui volent dans le bureau : “Qu’est-ce qu’elle a celle-là ? Elle a peur qu’on lui touche les fesses ?” . On lui dit qu’elle aurait dû venir le jour même : on aurait pu faire des prélèvements. Comme elle était seule en présence du client au moment des faits, c’est sa parole contre la sienne… “En plus, sa femme a dit que j’étais une salope” .
Vanessa a demandé son C4 à l’entreprise de titres-services qui l’employait à cette époque. “J’ai déprimé pendant 6 mois et j’ai pris vingt kilos” , ajoute-t-elle. Elle a aussi dû avoir un suivi psychologique pendant un an et demi. “Je n’ai toujours pas reperdu mes kilos : ma psy m’a expliqué que je voulais me rendre indésirable aux yeux des hommes”.
Cet événement a provoqué une profonde remise en question chez la jeune femme. “La première fois, quand ça m’est arrivé, je n’ai pas compris. Je sortais de ma campagne. J’ai été élevée dans l’amour et le respect des autres. Nous, les aides ménagères, on ramasse les crasses des gens mais on nous prend pour de la merde.”
Si elle parle d’une “première fois” , c’est qu’il y en a eu d’autres. Vanessa nettoie chez les particuliers depuis qu’elle a 19 ans. L’an dernier. Elle a dû faire un remplacement de quatre semaines chez un homme seul. “Je le sentais très oppressant, très physique”.
Il la frôlait, la touchait.
“J’ai mis mes distances à trois ou quatre reprises”. Pendant qu’elle faisait le ménage, le client regardait des films pornos sur son ordinateur, dans le salon. Et orientait les caméras de surveillance de la maison opportunément sur le séant de l’aide ménagère... “Alors que j’étais abaissée pour nettoyer, il s’est levé, a attrapé mes fesses et a donné un coup de reins” , mimant un acte sexuel.
“Je n’allais pas faire ça toute ma vie...”
La jeune femme ne s’est pas laissé faire. “Je me suis énervée sur lui. J’ai téléphoné à mon patron et je l’ai dénoncé” . Un employeur qui a pris d’emblée la mesure de l’incident. Vanessa a pris contact avec sa collègue qui travaillait depuis cinq ans chez cet homme. “Je me disais qu’elle n’osait peut-être rien dire. Mais il ne lui avait jamais rien fait” .
Ces expériences ont déclenché une prise de conscience. “Je n’allais pas faire ça toute ma vie”.
La nettoyeuse a repris des études en cours du soir, après ses ménages.
“Je suis en deuxième année, en éducation spécialisée” .
Une aide ménagère sur trois est victime d’agression sexuelle
Selon l’enquête de la CSC menée auprès de 51 000 nettoyeuses et aides familiales, un tiers des aides ménagères ont un jour été victimes de violences sexuelles au travail. Il s’agit le plus souvent (dans 60 % des cas) de violences verbales : on fait des remarques sur l’apparence; on insiste pour aller boire un verre; on fait des avances; on demande de travailler en bikini… Mais dans 37 % des cas, cela va jusqu’à des attouchements non désirés.
Plus de 200 000 travailleuses et travailleurs gagnent leur vie en nettoyant, selon le syndicat chrétien. Il s’agit d’un métier isolé car le lieu de travail est souvent la propriété privée du client et les nettoyeuses y travaillent généralement seules. Ces caractéristiques du métier rendent les nettoyeuses plus vulnérables à la violence sexuelle.
“Il s’agit d’un problème largement méconnu” , commente Pia Stalpaert, présidente de la CSC Alimentation et Services. “En tant que syndicat, nous avons récolté des récits de nettoyeuses qui n’osaient plus aller chez un client pour cause de harcèlement. Mais le tabou est encore énorme et les problèmes ne sont souvent pas signalés. Les nettoyeuses ne savent bien souvent pas à qui s’adresser pour communiquer un comportement problématique.”
Le syndicat envisage différentes mesures, parmi lesquelles le développement de formations pour aider les nettoyeuses à réagir face à ces violences, la promotion des personnes de contact habilitées à leur offrir un accompagnement et la sollicitation du Comité pour la prévention et la protection au travail afin qu’il se penche sur la problématique.
Bisous sur la bouche, attouchements, propositions... “C’est vraiment choquant”
Voici quelques témoignages recueillis par la CSC auprès d’aides ménagères qui ont été victimes de violences sexuelles au domicile de leurs clients.
1 “Je me suis trouvée à plusieurs reprises devant différents clients entièrement nus qui me faisaient des propositions sexuelles. Heureusement je n’ai jamais subi de violence, bien que certains aient été très insistants !!”
2 “Le jour où ça s’est passé (bisous sur la bouche + attouchements), je lui ai mis un mot pour lui dire que j’étais là pour le ménage et pas pour me faire draguer ; je lui ai rendu ses clés et je lui ait dit que je ne viendrai plus. Le client a essayé de téléphoner mais moi je n’ai pas répondu; alors le lendemain, quand j’ai ouvert les volets, il était dans la voiture et il est venu me demander pardon. Je vais retravailler chez lui mais la condition est qu’il ne soit pas là quand moi je viens chez lui, et ça marche.”
3 “Il me demande de nettoyer chez lui en maillot de bain. Les deux premières heures je travaille normalement. Le restes des heures, je dois m’occuper de lui. D’abord commencer par lui donner un bon bain ; ensuite ce que vous pouvez imaginer en me proposant de l’argent. C’est vraiment désolant, choquant, traumatisant.”
4 “Les faits (attouchements indésirés) m’ont chamboulée et perturbée. J’ai demandé à avoir un autre client. Surtout, je n’ai rien osé dire à mon compagnon de peur d’une dispute entre nous ou qu’il aille s’énerver chez le client” .
5 “Certains clients, souvent la crise de la qurantaine ou cinquantaine, se prennent le loisir d’essayer une remarque. Si on ne les recadre pas tout de suite, ils se croient tout permis et ce sous prétexte qu’ils sont chez eux !” .
Licenciée à 4 mois de grossesse: les plaintes pour discriminations liées au genre sont en hausse
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Belgique
38 % des discriminations sont liées à la maternité. Dans le contexte
du travail, 70 % des plaintes ont été introduites par des femmes.
Sur le marché du travail, il faut se battre. Pour y entrer. Et pour y
rester. Mais la lutte est inégale pour les femmes : leur position face
à l’emploi reste plus vulnérable que celle des hommes. Les derniers
chiffres des signalements relatifs aux discriminations fondées sur le
sexe, publiés mardi par l’Institut pour l’égalité des femmes et des
hommes (IEFH), en sont une nouvelle preuve. En un an, l’IEFH a
enregistré 50 % de plaintes en plus (318 en 2016, contre 214 en 2015).
Un gros tiers des signalements concernent la situation professionnelle, avant les biens et les services, la sécurité sociale, les médias… Dans le contexte du travail, 70 % des plaintes liées à la discrimination en raison de sexe ou du genre ont été introduites par des femmes, précise Michel Pasteel, directeur de l’Institut. “Nous remarquons que les hommes sont davantage victimes de discrimination lors du recrutement alors que les femmes courent ce risque dans toutes les phases de la carrière” . Dans plus d’un cas sur trois (38 %), la discrimination au travail a un lien avec la grossesse ou la maternité.
Un C4 sous le sapin
C’est le cas de cette maman qui avait repris le travail en mars 2015 après la naissance de son premier enfant. Au cours de l’été, elle a voulu prendre trois mois de crédit-temps avec pour motif de “s’occuper d’un enfant de moins de 8 ans”. Son supérieur lui a concédé un mois. Après l’été, la travailleuse est tombée enceinte de son second. Une grossesse compliquée; elle a dû s’absenter à plusieurs reprises pour raisons médicales. En octobre, la femme a reçu une évaluation négative. Son supérieur devait établir un plan d’amélioration formel jusqu’à fin 2015 mais ce plan n’a jamais vu le jour. En décembre, l’évaluation finale tombait : “ne répond pas aux attentes” . Après le congé de Noël, elle recevait son C4.
L’analyse des faits a clairement permis de conclure que cette dame avait été licenciée en raison de sa grossesse, indique l’IEFH qui a mis l’employeur en demeure et exigé une indemnisation : la travailleuse qui a été licenciée au cours de la période de protection de la maternité et cet écartement constitue une forme de discrimination. Une transaction a pu être conclue : la femme recevra, entre autres, une indemnité substantielle.
18 dossiers devant les tribunaux
A côté de cet exemple – malheureusement – “classique”, il arrive qu’une femme se voit refuser un poste parce qu’elle a un ou des enfants et que son employeur estime qu’elle ne sera pas assez flexible. Ou qu’une jeune maman qui reprend le travail après son congé de maternité découvre que son remplaçant s’est définitivement installé à son bureau – et qu’elle est gentiment dirigée vers une fonction subalterne. Ou qu’elle n’est plus traitée comme un membre à part entière de l’équipe suite à sa demande de temps partiel. Sans compter les différences de salaire qui persistent entre hommes et femmes pour les mêmes tâches.
En 2016, différents tribunaux ont été saisis de 18 dossiers dans lesquels l’Institut intervenait comme partie.
Un gros tiers des signalements concernent la situation professionnelle, avant les biens et les services, la sécurité sociale, les médias… Dans le contexte du travail, 70 % des plaintes liées à la discrimination en raison de sexe ou du genre ont été introduites par des femmes, précise Michel Pasteel, directeur de l’Institut. “Nous remarquons que les hommes sont davantage victimes de discrimination lors du recrutement alors que les femmes courent ce risque dans toutes les phases de la carrière” . Dans plus d’un cas sur trois (38 %), la discrimination au travail a un lien avec la grossesse ou la maternité.
Un C4 sous le sapin
C’est le cas de cette maman qui avait repris le travail en mars 2015 après la naissance de son premier enfant. Au cours de l’été, elle a voulu prendre trois mois de crédit-temps avec pour motif de “s’occuper d’un enfant de moins de 8 ans”. Son supérieur lui a concédé un mois. Après l’été, la travailleuse est tombée enceinte de son second. Une grossesse compliquée; elle a dû s’absenter à plusieurs reprises pour raisons médicales. En octobre, la femme a reçu une évaluation négative. Son supérieur devait établir un plan d’amélioration formel jusqu’à fin 2015 mais ce plan n’a jamais vu le jour. En décembre, l’évaluation finale tombait : “ne répond pas aux attentes” . Après le congé de Noël, elle recevait son C4.
L’analyse des faits a clairement permis de conclure que cette dame avait été licenciée en raison de sa grossesse, indique l’IEFH qui a mis l’employeur en demeure et exigé une indemnisation : la travailleuse qui a été licenciée au cours de la période de protection de la maternité et cet écartement constitue une forme de discrimination. Une transaction a pu être conclue : la femme recevra, entre autres, une indemnité substantielle.
18 dossiers devant les tribunaux
A côté de cet exemple – malheureusement – “classique”, il arrive qu’une femme se voit refuser un poste parce qu’elle a un ou des enfants et que son employeur estime qu’elle ne sera pas assez flexible. Ou qu’une jeune maman qui reprend le travail après son congé de maternité découvre que son remplaçant s’est définitivement installé à son bureau – et qu’elle est gentiment dirigée vers une fonction subalterne. Ou qu’elle n’est plus traitée comme un membre à part entière de l’équipe suite à sa demande de temps partiel. Sans compter les différences de salaire qui persistent entre hommes et femmes pour les mêmes tâches.
En 2016, différents tribunaux ont été saisis de 18 dossiers dans lesquels l’Institut intervenait comme partie.
Quand les femmes se heurtent à leur représentation tronquée
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Médias/Télé On sait que la représentation des femmes à l’écran est un problème mondial. Belge compris. Mais saviez-vous que la Tunisie mène une campagne volontariste dans un contexte particulier, post-révolutionnaire? Entretien. Président du comité d’avis chargé d’examiner les questions relatives à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, Patrick Prévot (député PS à la FWB), avait introduit une proposition de modification de décret en vue de renforcer l’égalité homme/femme dans les médias audiovisuels, sur toutes les plateformes.
La proposition – adoptée – introduit la notion de stéréotype et prévoit la pérennisation d’un “baromètre diversité” mis en place entre 2011 et 2013 par l’ancienne ministre PS de l’Audiovisuel, Fadila Laanan. Avec cette modification, le principe de l’égalité homme/femme apparaît comme une obligation. Si elle n’est pas respectée, le CSA pourra prendre des mesures coercitives.
Demeurait une interrogation : les budgets dévolus au CSA pour assumer ces nouvelles missions. Le Conseil obtiendrait 70 000 euros pour mettre en place le baromètre. “Et une enveloppe additionnelle”, indique Dominique Vosters, président de l’organe de régulation. “C’est un petit peu en dessous de ce que nous avions évalué en termes de besoins. On donnera donc au gouvernement et au parlement ce pour quoi on est financé. On est déjà à la limite du sous-financement à l’heure actuelle. C’est un autre débat, mais ça entre en compte dans ce nouveau projet.”
Ces préoccupations s’inscrivent également dans le cadre d’un projet international impliquant la Belgique et la Tunisie. Ces trois derniers jours, à Bruxelles, les organes de régulation des deux pays ont partagé leur expérience. Objectif ? Publier les résultats d’une recherche commune sur l’égalité homme/femme dans les médias en 2017.
A cette occasion "La Libre Belgique" a rencontré les membres de la délégation tunisienne. Nouri Lajmi préside la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). Soit l’équivalent du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) belge. Il évoque une représentation médiatique des femmes "peu encourageante".
Quels sont les résultats des études menées en Tunisie ?
Quand on analyse la présence des femmes à l’écran, dans le cadre des émissions d’information, par exemple, elles représentent 10 % des intervenants. Et ce, dans le meilleur des cas. Dans le pire des cas, elles représentent à peine 1 % des intervenants.
Outre leur nombre, de quelle manière les femmes sont-elles représentées ?
L’étude porte surtout sur leur présence et le temps de parole. On n’analyse pas vraiment leur discours mais les thèmes sur lesquels elles interviennent. La participation de femmes expertes par exemple est quasi nulle. Elles n’ont malheureusement pas voix au chapitre. Elles s’expriment davantage sur l’éducation, la cuisine, par exemple. Ou encore sur la justice. Mais c’est un cas assez particulier à la Tunisie parce que nous avons une association de femmes magistrates très actives et où la femme est très bien représentée. Notre but est vraiment d’accompagner les médias, les journalistes, etc. Récemment, on a commencé à travailler avec les responsables éditoriaux sur la rédaction d’une charte, d’un code de conduite.
Vous avez aussi pris une décision importante par rapport à un reality show populaire. Ce dernier avait présenté une jeune fille mineure (tombée enceinte suite à un viol) comme responsable des faits dont elle avait été victime.
C’est la décision la plus importante que nous avons prise depuis la création de l’Haica. Nous avons suspendu le programme pendant trois mois. Or ,il est très suivi en Tunisie. C’est un programme phare de la chaîne El Hiwar Ettounsi ("le dialogue tunisien"). Une grande partie de l’opinion publique demandait la fin pure et simple de ce programme. Ça montre le fossé qui existe chez nous, entre l’opinion publique et les médias.
C’est-à-dire?
Le Parlement tunisien compte 31,3 % de femmes parmis ses représentants politiques. C’est plus qu’en France. Les femmes tunisiennes ont obtenu le droit de vote avant les canadiennes. La population est demandeuse de changement, ces changements s’opèrent dans la société mais les médias ne suivent pas. Les élites sont favorables à défendre l’égalité entre les hommes et les femmes. A l’image de la société civile, également très farouche par rapport à ces questions.
Pourquoi ce fossé?
Avec la révolution, le marché s’est ouvert, diversifié (lire ci-contre). Sont apparus des reality shows, et de plus en plus de divertissement, de sensationnalisme parfois. Les médias recherchent désormais le buzz. Or si vous regardez la société, il y a eu de nombreux changements. Si vous comparez la Tunisie à d’autres pays arabes, c’est l’un des seuls pays où la polygamie a été officiellement interdite depuis l’indépendance. Le droit des femmes en Tunisie, c’est en partie l’oeuvre de Habib Bourguiba, et cette progression doit se poursuivre. D’autant que la femme tunisienne a joué un très grand rôle pendant la révolution. En tant que mère, militante, femme politique, révolutionnaire. Ce n’est donc que justice de revendiquer une place plus importante pour elle, avec des rôles plus importants au niveau des postes à responsabilités. Au niveau médiatique, les femmes apportent également un regard, une démarche plus représentatifs de la diversité. C’est ce que nous devons faire comprendre aux médias à travers une approche pédagogique et d’accompagnement.
Liberté d’expression, droit des femmes et climat post-révolutionnaire
Crée en 2013 (à l’occasion de la journée internationale de la liberté d’expression), la Haute autorité indépendante de l’audiovisuel (l’Haica) naît d’un contexte particulier, post-révolutionnaire. "Après le printemps arabe, il y a eu un véritable climat de liberté, indique Nouri Lajmi, président de l’Haica. Ce fut un changement radical. Les lois qui régissaient la liberté d’expression, de presse, ont été abrogées. Il n’y avait plus rien. Les gens s’installaient n’importe où, levaient des antennes pour émettre. Certains étaient entrés en Tunisie clandestinement. C’était devenu l’anarchie. On a finalement organisé ce marché en lançant des candidatures, en octroyant des licences, en rédigeant des cahiers des charges pour la première fois, etc. On a essayé d’accompagner ces médias, en organisant des ateliers internationaux avec l’Unesco et d’autres partenaires, dont le CSA belge, sur les enjeux de la régulation, de la déontologie, etc."L’enjeu principal ? "Fixer des limites à la liberté d’expression pour faire respecter d’autres droits fondamentaux comme celui des femmes. De nombreux médias percevaient en effet la liberté d’expression comme un instrument sans limites au point de diffuser des propos haineux. Or, être libre, c’est aussi être responsable."
Aujourd’hui encore, les incitations à la haine (contre les femmes, les homosexuels ou les personnes originaires de régions stigmatisées) constituent de nombreuses infractions. Dans 30 % des cas, elles sont prononcées par des journalistes. "Arrivent ensuite les hommes politiques, et en troisième position, les prédicateurs", explique Samira, Hammami, responsable de l’Unité monitoring de l’Haica.
D’abord perçue comme un nouvel instrument de censure ("attention, nous sommes écoutés, soyons prudents", déclarent à l’antenne plusieurs journalistes), l’Haica est finalement "parvenue à créer la confiance", assure Nouri Lajmi.
Depuis, l’instance de régulation a organisé le paysage audiovisuel (59 médias), émis de nombreuses recommandations - notamment sur le traitement médiatique des attentats - et monitorent des centaines d’heures de débats politiques. La situation n’est pas parfaite, reconnaît le président, mais "on avance".
http://www.lalibre.be/culture/medias-tele/quand-les-femmes-se-heurtent-a-leur-representation-tronquee-58370ffccd7035613076303d
Etats-Unis
«L'effet femme» n'aura pas suffi à Hillary Clinton
La défaite de la candidate
démocrate traduit également celle du féminisme, désavoué au même titre
que les élites, par une majorité du peuple américain. Les réseaux
sociaux s'émeuvent
Stupeur et consternation. La victoire de Donald
Trump, plébiscité par 42% des électrices, brise l’espoir de voir une
femme accéder pour la première fois à la présidence des Etats-Unis. Sur
les réseaux sociaux, le choix d’un candidat ouvertement misogyne et
friand de propos graveleux est vécu comme un camouflet. Il révèle aussi
la déroute du féminisme blanc dans une Amérique qui demeure profondément
sexiste. «L’effet femme» sur lequel Hillary Clinton comptait n’a
définitivement pas eu lieu. Ou plutôt, il n’a pas suffi.
Sur Twitter, les déclarations oscillent entre colère et désillusion face à ce que les déçus qualifient de «cauchemar national». Leur refus s’exprime à travers le hashtag #NotMyPresident (pas mon président) et parmi toutes les minorités qui déplorent l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, les femmes sont bien représentées. «Aujourd’hui, je me sens vaincue. Je n’ai jamais été aussi triste d’être une femme», lâche l’animatrice Sarah Spain. Beaucoup ne se reconnaissent pas dans un candidat qui a fait preuve d’intolérance à de nombreuses reprises durant la campagne. «Je ne respecterai jamais un président qui ne respecte pas ma race, les droits des femmes, la communauté LGBT, les noirs, les latinos et tant d’autres», souligne @makeupmamiii.
Au-delà du rejet des élites, Hillary Clinton paye le prix de son sexe, estiment certains internautes qui continuent à la soutenir à travers le hashtag #stillwithher (toujours avec elle). «L’Amérique a eu peur de laisser gouverner une femme et a préféré choisir la haine à la place. Triste que ce ne soit même plus surprenant #ElectionNight», juge @DuncanLindsay. Interrogée par la RTS, l’ancienne présidente de la Confédération, Micheline Calmy-Rey, insiste sur la difficulté d’exister en politique lorsqu’on est une femme. Durant la campagne, «Hillary Clinton a eu un parcours très dur. Comme femme, elle ne peut pas montrer sa force, elle ne peut pas taper du poing sur la table, sinon elle est qualifiée d’hystérique.»
En attendant, @AliceSnedden en rajoute une couche: «La femme la plus qualifiée au monde pour le poste de président s’oppose au pire homme qui soit et voici ce qui se passe…» Un «jour noir pour les femmes», note l’écrivaine Silvia Ricci Lempen sur son blog hébergé par Le Temps. «Il faudrait plutôt dire: un jour noir pour les féministes, tant il est vrai qu’une bonne partie des femmes, aux Etats-Unis comme ailleurs, ont intériorisé le système patriarcal au point de voter pour un individu qui les méprise.»
Lire aussi: #NotOkay, le mouvement qui s’attaque aux propos scabreux de Donald Trump
A tel point que le triomphe de Trump est associée à un danger pour l’égalité des sexes et le statut des femmes. Les Etats-Unis, «pays de la liberté? La plus grosse blague au monde, dénonce @RoseEllenDix. Vous avez élu un homme raciste qui juge les agressions envers les femmes acceptables». Aux yeux de @lauranotclaire, «passer d’Obama à Trump est comme faire un bond en arrière de cent ans en ce qui concerne le racisme, les droits des femmes et des LBGT».
Il y a quelques semaines, Kelly Oxford avait déclenché le mouvement de protestation #NotOkay après la révélation d’une vidéo choc où l’on voit Donald Trump rire du pouvoir que donne l’argent sur les femmes. Elle ne cache pas sa déception: «Que vais-je dire à ma fille de huit ans lorsqu’elle découvrira que l’homme qui attrape des entrejambes a gagné?»
Et celles qui ont donné leur voix au républicain sont pointées du doigt. «Je suis tellement énervée contre toutes ces femmes qui ont voté pour Trump. Cela donne aux hommes la permission de nous manquer de respect à différents niveaux», déplore @itscathoso. La victoire de Trump? Un «white-lash», autrement dit un «retour de bâton blanc», analysent certains qui y voient le triomphe de l’Amérique à la peau claire. «La majorité des femmes blanches qui ont voté pour Trump montre que la suprématie blanche est plus forte que le féminisme», estime encore @Adesuwa_G. «Les Blancs, hommes et femmes, ont offert la présidence à Trump. Même le féminisme blanc n’a pas pu aider Clinton», déclare encore l’activiste Simamkele Dlakavu.
La défaite d’Hillary Clinton réjouit au contraire la chanteuse Azealia Banks qui l’associe à la faillite des «féministes blanches». «Vous avez fait ça aux femmes noires au moment du combat pour le droit de vote, c’est le karma», lâche-t-elle dans un post Facebook supprimé dans la foulée. De quoi faire dire à Lady Gaga que la native d’Harlem «est l’une des pires choses qui soit jamais arrivée à l’industrie de la musique.» Malgré ses dérapages, Donald Trump inspire confiance à certaines. «En tant que femme de la classe moyenne et citoyenne américaine, j’ai la certitude d’être sous la protection d’un Trump président», assure @ClassySnobbb.
Sur Twitter, les déclarations oscillent entre colère et désillusion face à ce que les déçus qualifient de «cauchemar national». Leur refus s’exprime à travers le hashtag #NotMyPresident (pas mon président) et parmi toutes les minorités qui déplorent l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, les femmes sont bien représentées. «Aujourd’hui, je me sens vaincue. Je n’ai jamais été aussi triste d’être une femme», lâche l’animatrice Sarah Spain. Beaucoup ne se reconnaissent pas dans un candidat qui a fait preuve d’intolérance à de nombreuses reprises durant la campagne. «Je ne respecterai jamais un président qui ne respecte pas ma race, les droits des femmes, la communauté LGBT, les noirs, les latinos et tant d’autres», souligne @makeupmamiii.
Au-delà du rejet des élites, Hillary Clinton paye le prix de son sexe, estiment certains internautes qui continuent à la soutenir à travers le hashtag #stillwithher (toujours avec elle). «L’Amérique a eu peur de laisser gouverner une femme et a préféré choisir la haine à la place. Triste que ce ne soit même plus surprenant #ElectionNight», juge @DuncanLindsay. Interrogée par la RTS, l’ancienne présidente de la Confédération, Micheline Calmy-Rey, insiste sur la difficulté d’exister en politique lorsqu’on est une femme. Durant la campagne, «Hillary Clinton a eu un parcours très dur. Comme femme, elle ne peut pas montrer sa force, elle ne peut pas taper du poing sur la table, sinon elle est qualifiée d’hystérique.»
Michelle en 2020?
Contrairement à Trump, à qui l’électorat américain a visiblement pardonné ses multiples excès de langage et autres dérapages vulgaires, la démocrate a été sanctionnée pour sa politique rationnelle et «trop cérébrale». Si Clinton n’était pas «la» bonne candidate, Michelle Obama, avec sa popularité et son charisme, n’aurait certainement pas connu le même sort. Des internautes l’imaginent déjà en lice pour les élections de 2020: «Ce matin je garde espoir pour la suite, avec une fin heureuse #michelleforpresident», tweete @CRoseveare.En attendant, @AliceSnedden en rajoute une couche: «La femme la plus qualifiée au monde pour le poste de président s’oppose au pire homme qui soit et voici ce qui se passe…» Un «jour noir pour les femmes», note l’écrivaine Silvia Ricci Lempen sur son blog hébergé par Le Temps. «Il faudrait plutôt dire: un jour noir pour les féministes, tant il est vrai qu’une bonne partie des femmes, aux Etats-Unis comme ailleurs, ont intériorisé le système patriarcal au point de voter pour un individu qui les méprise.»
Lire aussi: #NotOkay, le mouvement qui s’attaque aux propos scabreux de Donald Trump
A tel point que le triomphe de Trump est associée à un danger pour l’égalité des sexes et le statut des femmes. Les Etats-Unis, «pays de la liberté? La plus grosse blague au monde, dénonce @RoseEllenDix. Vous avez élu un homme raciste qui juge les agressions envers les femmes acceptables». Aux yeux de @lauranotclaire, «passer d’Obama à Trump est comme faire un bond en arrière de cent ans en ce qui concerne le racisme, les droits des femmes et des LBGT».
Il y a quelques semaines, Kelly Oxford avait déclenché le mouvement de protestation #NotOkay après la révélation d’une vidéo choc où l’on voit Donald Trump rire du pouvoir que donne l’argent sur les femmes. Elle ne cache pas sa déception: «Que vais-je dire à ma fille de huit ans lorsqu’elle découvrira que l’homme qui attrape des entrejambes a gagné?»
Et celles qui ont donné leur voix au républicain sont pointées du doigt. «Je suis tellement énervée contre toutes ces femmes qui ont voté pour Trump. Cela donne aux hommes la permission de nous manquer de respect à différents niveaux», déplore @itscathoso. La victoire de Trump? Un «white-lash», autrement dit un «retour de bâton blanc», analysent certains qui y voient le triomphe de l’Amérique à la peau claire. «La majorité des femmes blanches qui ont voté pour Trump montre que la suprématie blanche est plus forte que le féminisme», estime encore @Adesuwa_G. «Les Blancs, hommes et femmes, ont offert la présidence à Trump. Même le féminisme blanc n’a pas pu aider Clinton», déclare encore l’activiste Simamkele Dlakavu.
La défaite d’Hillary Clinton réjouit au contraire la chanteuse Azealia Banks qui l’associe à la faillite des «féministes blanches». «Vous avez fait ça aux femmes noires au moment du combat pour le droit de vote, c’est le karma», lâche-t-elle dans un post Facebook supprimé dans la foulée. De quoi faire dire à Lady Gaga que la native d’Harlem «est l’une des pires choses qui soit jamais arrivée à l’industrie de la musique.» Malgré ses dérapages, Donald Trump inspire confiance à certaines. «En tant que femme de la classe moyenne et citoyenne américaine, j’ai la certitude d’être sous la protection d’un Trump président», assure @ClassySnobbb.
L’Amérique «donneuse de leçons»
Vu de l’extérieur, la défaite de Clinton illustre l’hypocrisie qui règne aux Etats-Unis. «Les USA prêchent et donnent des leçons de féminisme au monde entier, mais ne sont toujours pas capables d’élire une femme comme leader. L’Inde, le Bangladesh, le Sri Lanka et même le Pakistan sont au-dessus!», pointe @umais_siraj. Heureusement, Twitter, ne perd pas son sens de l’humour. A l’instar de la blogueuse Caroline Flanc: «Bon, remettons-en nous aux dieux de la prostate et de l’AVC…»Sylvia Revello
Journaliste rubrique Suisse et RéseauxFemme et entrepreneur? Bien sûr!
Publié le - Mis à jour leL’hôtel Métropole, à Bruxelles, s’est paré d’une petite touche féminine durant deux jours. C’est là qu’a commencé, hier, la 9e édition de la conférence annuelle de l’Iwec (International Women’s Entrepreneurial Challenge). Des femmes du monde entier, toutes entrepreneures, s’y retrouvent pour deux jours afin d’échanger leurs expériences, leurs bonnes pratiques, leurs cartes de visite,… Et pour la première fois, trois entrepreneures belges sont conviées à faire partie de ce réseau international, qui compte plus de 200 membres.
Corinne Dumont (propriétaire et directrice des magasins bio Sequoia), Ingrid Ceusters (présidente du Group Hugo Ceusters, actif dans l’immobilier professionnel) et Anne-Marie Baeyaert (propriétaire de la société spécialisée dans le gazon synthétique Resigrass) sont en effet les trois lauréates bruxelloises retenues par le Beci, la chambre de commerce de Bruxelles, nouveau membre de l’Iwec. Créée en 2007 par les chambres de commerce de Barcelone et de Manhattan (New York), cette initiative a pour but de soutenir les femmes qui se sont lancées ou souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat. Chaque année, un nouveau membre est accueilli. Cette année, c’est au tour du Beci.
Il faut dire que Bruxelles accuse un certain retard par rapport aux autres régions, avec 27,6 % de femmes parmi les entrepreneures, contre 31 % en Wallonie et 31,5 % en Flandre, toutes deux dans la moyenne européenne. Une raison démographique ? "Le nombre d’indépendants de nationalité étrangère a plus que doublé ces dix dernières années. Mais les femmes sont moins bien représentées parmi ces nouveaux arrivants, note Olivier Willocx, CEO du Beci. Mais ce n’est pas une excuse, bien sûr… Les modèles étrangers sont d’ailleurs très intéressants. Chez nous, il y a très peu de femmes dans l’informatique. En Inde, elles représentent 80 % des travailleurs."
Obstacles
"Toutes les femmes peuvent avoir accès à l’entreprenariat , estime Ingrid Ceusters qui avoue qu’elle a eu du mal au début. J’ai fait une carrière dans le médical. Mais quand mon mari est décédé, j’ai repris les commandes de l’entreprise qu’il avait créée. Il a fallu du temps pour que je sois acceptée. Pour gérer une entreprise, il faut surtout de l’empathie, de la passion pour les gens. Toutes les femmes qu’on rencontre ici sont d’ailleurs des passionnées." "Les femmes ont souvent peur de se lancer car elles manquent de confiance en elles. C’est une constante que je remarque dans toutes les cultures , note Cécile Jodogne, secrétaire d’Etat à la Région de Bruxelles-Capitale, chargée du commerce extérieur. C’est sans doute au niveau de l’éducation qu’il faut déjà agir. Car je pense qu’une femme a toutes les compétences pour créer sa propre entreprise."
" Il faut montrer des exemples de femmes qui ont réussi , note Ruth Davis, présidente de l’Iwec, qui encourage le mentoring. Il est important d’avoir un réseau international qui permette aux femmes de travailler ensemble." "Les femmes ont peur de se lancer. Elles ont besoin de se soutenir, de convaincre d’autres femmes de faire le pas, de partager ce même rêve" , estime Anne-Marie Baeyaert . "Ce réseau international est intéressant pour son côté multiculturel , note encore Corinne Dumont. Les contacts que l’on a ici, je les vois comme une petite graine qu’on a plantée et qui va se développer. "
"Il faut oser réaliser son rêve"
Anne-Marie Baeyaert a racheté Resigrass, une PME qu’elle entend bien développer.C’est à l’âge où la plupart des gens commencent à penser à leur retraite qu’Anne-Marie Baeyaert, une des trois lauréates belges de l’Iwec, a décidé de devenir son propre patron. "Pendant plus de trente ans, j’ai travaillé dans une grande société, Katoen Natie, pour arriver au niveau du top management. Mais j’ai toujours rêvé d’avoir ma propre entreprise. J’ai réalisé ce rêve à 53 ans", explique celle qui, il y a un peu plus de trois ans, a racheté Resigrass, une PME spécialisée dans le développement et le placement de gazon artificiel (terrain de sport, jardin, école, …). "Obtenir des capitaux ne fut pas facile. Mais c’est vrai que je tombais à un mauvais moment. La crise se faisait encore sentir. Mais j’espère bien que ce n’est pas parce que je suis une femme que j’ai obtenu un prêt plus difficilement !"
Depuis, Anne-Marie Baeyaert a créé une seconde entreprise : Cosy Lounge, centrée sur le jardin. "Nous proposons des meubles, articles déco,… qui nécessitent le minimum d’entretien. Nous avons même ajouté à notre gamme un parfum de jardin… Avec les deux entreprises, nous proposons un concept total : profiter de son jardin qui ne doit pas nécessairement être un lieu qui demande beaucoup de travail."
Resigrass s’est aussi développé à l’étranger. "Ce potentiel de croissance et d’activité à l’étranger faisait partie de mes critères quand j’ai décidé de reprendre l’entreprise. J’étais intéressée par le Moyen-Orient, notamment. Mais plusieurs personnes m’ont dit que ce n’était pas une région où une femme pouvait faire des affaires... Il ne faut pas écouter les gens qui vous disent qu’une chose est impossible! La preuve : nous avons signé des contrats là-bas", raconte Anne-Marie Baeyaert. "Je ne pense pas qu’il soit question d’homme ou de femme. Nous sommes tous des êtres humains. Ce qui compte c’est respecter l’autre, la personne qu’on a en face de soi, tenir compte de sa culture."
L’entrepreneuse ne compte pas s’arrêter là. "Nous avons encore des opportunités, entre autres du côté des pays scandinaves et de l’Amérique du Sud. Je connais bien le Brésil. J’y ai travaillé pour Katoen Natie. Ce marché est assez difficile, mais j’aime bien avoir des challenges." http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/femme-et-entrepreneur-bien-sur-5820bfcdcd70958a9d5e4123
En Afrique du Sud, des femmes rangers pour lutter contre les braconniers
Quatre jeunes femmes en tenue de camouflage verte et rangers noires marchent parmi les épaisses broussailles de la réserve de Balule, en bordure du célèbre parc national Kruger. Elles balayent le sol du regard, à la recherche de pièges et de traces de braconniers. « Beaucoup de gens pensent que c’est un travail d’homme, mais nous pouvons le faire tout aussi bien », souligne Cute Mhlongo. Agée de 27 ans, cette grande femme mince aux cheveux courts s’arrête devant deux arbres étroits et pointe du doigt une boucle en métal qui les relie. « Un piège », explique-t-elle en le retirant avec l’aide d’une collègue.
La Black Mamba Anti-Poaching Unit (unité anti-braconnage des Black Mambas) a été créée par Craig Spencer en 2013. Le chef des rangers de la réserve nationale de Balule est convaincu qu’une approche militaire seule ne suffira pas pour résoudre le problème du braconnage. « Actuellement, chaque année, plusieurs centaines de braconniers sont tuées dans le parc Kruger. La première conséquence est un nombre cruellement élevé d’orphelins. Et puis, quand un braconnier est tué, deux autres le remplacent. Ensuite, beaucoup de rangers habitent les mêmes villages que les braconniers qu’ils ont tués. Comment ces gars pourront-ils rentrer chez eux sans danger ? Cette situation crée une guerre entre les gens qui se trouvent à l’intérieur de la réserve et ceux qui sont à l’extérieur. Une guerre que nous pourrons ne pas gagner », soupire-t-il.Demande croissante du Vietnam et de la Chine
Il faut que la population locale soit mise à contribution pour trouver une solution plus durable, estime le défenseur de l’environnement. Pour lui, les femmes font partie de cette solution. Il loue leur patience et les trouve plus concernées par la protection des animaux que les hommes, davantage enclins « à jouer au soldat. Ils ont la gâchette trop facile et sympathisent avec les braconniers ».Les 26 Black Mambas logent dans des camps rudimentaires et sortent quotidiennement en petits groupes pour couvrir la réserve de 50 000 hectares qui communique avec le parc national Kruger (2,8 millions d’hectares). Lorsqu’elles trouvent des traces de braconniers, elles préviennent une équipe armée qui vient les assister. En deux ans, elles ont arrêté six braconniers, fermé 19 campements de braconnage et retiré plus d’un millier de pièges. Le braconnage de l’ensemble de la faune du bush a diminué de 78 % et celui des rhinocéros de 67 %. Une évolution à contre-courant de la très forte augmentation du nombre de rhinocéros tués en Afrique du Sud ces dernières années (de 13 en 2007 à 1 175 en 2015), liée à une demande croissante, principalement venue du Vietnam et de la Chine, où l’on croit aux vertus curatives de la poudre de cornes de rhinocéros.
Mais les Black Mambas ne sont pas satisfaites de patrouiller sans arme. « Nous tombons fréquemment sur des braconniers portant des kalachnikovs qui pensent que nous sommes armées car nous portons des uniformes militaires », note Cute Mhlongo. Une situation d’autant plus difficile qu’il leur arrive aussi de croiser des éléphants agressifs. « Ils s’introduisent jusque dans notre camp et détruisent des affaires sur leur passage », raconte Nkateko Mzimba, 24 ans, en montrant leur réservoir d’eau endommagé. « Toutes les Black Mambas ont été formées à l’usage des armes à feu, mais il n’y a pas assez d’argent pour les équiper », déplore Johan Grobler, chef des rangers de la partie nord de Balule.
Le responsable de 65 ans vient d’apprendre par radio que le cadavre d’un rhinocéros a été découvert dans l’est de la réserve. « Le quatrième ce mois-ci, soupire-t-il. Quelqu’un divulgue sûrement des informations de l’intérieur. Un jour, nous devrons peut-être aller jusqu’à obliger les employés, y compris nous-mêmes, à se soumettre au détecteur de mensonges pour trouver d’où vient la fuite. »
« Nous avons aussi des problèmes avec nos drones, qui sont loin d’être infaillibles », poursuit-il. La végétation dense du parc Kruger les empêche de détecter les mouvements suspects et leur autonomie, limitée à trois kilomètres, est un vrai handicap. Pour pouvoir repérer des braconniers, il faudrait pouvoir les suivre sur des dizaines de kilomètres. « Il nous faudrait des drones militaires comme ceux utilisés en Afghanistan par exemple. Mais ils coûtent plusieurs millions de dollars. Nous n’avons pas cet argent. »
Parvenir à faire juger les braconniers est un autre combat. « Récemment, nous en avons pris un sur le fait. Nous avions largement assez de preuves, mais en l’espace de deux heures il était relâché, regrette Johan Grobler, qui considère que la justice sud-africaine est extrêmement corrompue. Et puis, ces braconniers ont énormément d’argent, ce qui leur permet d’engager les meilleurs avocats du pays. »
« Nouvelle génération réceptive »
Etant donné la difficulté d’appréhender et de traduire en justice les braconniers, les Black Mambas sont chargées d’une autre mission : faire changer les mentalités. Elles effectuent donc un travail de sensibilisation à la protection de la nature et à la lutte contre le braconnage auprès des enfants.A l’école St. Patrick, dans le village de Namakgale, des dizaines d’élèves écoutent attentivement Lewyn Maefala, qui leur parle de la pollution de l’eau et de ses conséquences sur les animaux. « La protection de la nature semble encore préoccuper principalement les Sud-Africains blancs, alors que nous, les Sud-Africains noirs, devrions nous sentir tout aussi concernés », insiste-t-elle. Lorsque deux Black Mambas en uniforme apparaissent devant la classe, les regards s’illuminent. « Que faire quand on rencontre un lion ? », demande un élève, ce à quoi l’une des femmes répond qu’il faut continuer à regarder l’animal dans les yeux tout en reculant lentement. Elles expliquent ce qu’elles font pour lutter contre le braconnage des rhinocéros. « Presque tous les élèves de cette école ont un père ou un oncle braconnier, remarque Lewyn Maefala. Nous espérons que la recommandation de se tenir à l’écart de Balule parviendra jusqu’à ces hommes par leur biais. » Les Black Mambas s’efforcent aussi d’apprendre aux enfants combien il est important de préserver la nature. « Cette nouvelle génération est réceptive. Les enfants nous admirent et aimeraient avoir un métier comme le nôtre. Cela peut les inciter à faire attention à la nature et, surtout, à ne pas devenir braconniers », espère Nkateko Mzimba à l’issue du cours.
Lire aussi : Magie noire et superstitions ouvrent de nouvelles routes au trafic d’espèces en Afrique
De nombreuses Black Mambas expliquent la difficulté de faire de la prévention et de la sensibilisation auprès des adultes. « Les braconniers nous feraient du mal, s’alarme Nkateko Mzimba, qui évite de se rendre
dans les villages voisins en uniforme. Dernièrement, lorsque je suis
allée faire des courses non loin d’ici, un homme s’est approché de moi
en hurlant que je l’avais arrêté quelque temps auparavant. J’étais
terrifiée. »Craig Spencer admet qu’il faudra probablement encore une décennie pour changer les mentalités. « Il est facile pour les Européens de dire que les Africains ne doivent plus braconner mais les gens d’ici souffrent du chômage massif et sont dans la survie : trouver à manger, gagner un peu d’argent pour acheter des médicaments pour un enfant malade, s’occuper des anciens dont la retraite fait vivre toute la famille. Beaucoup d’hommes boivent et se droguent pour oublier leurs soucis alors, quand un puissant réseau de braconnage leur propose de tuer un rhinocéros pour quelques milliers de dollars, le choix est vite fait. »
Par ailleurs, précise-t-il, le braconnage est un problème mondial nécessitant des solutions mondiales. « Notre initiative est un bon début, car, sans nos Black Mambas, plus aucun animal sauvage ne vivrait dans la réserve de Balule. Mais ce n’est qu’un palliatif. » Selon lui, le seul moyen de sauver les rhinocéros est de faire baisser la demande en Asie en informant les populations sur les conséquences désastreuses du braconnage et sur le fait qu’aucune étude scientifique n’a apporté la moindre preuve que la poudre de corne de rhinocéros est bénéfique pour la santé.
Les Black Mambas travaillent trois semaines d’affilée, avant de rentrer chez elles pour dix jours. Ce sont souvent leurs mères qui s’occupent souvent de leurs enfants pendant leur absence. « Bien sûr que nos enfants nous manquent, confie Belinda Mzimba, 27 ans. Mais si nous n’agissons pas, le rhinocéros deviendra un animal que nous ne connaîtrons plus que par les livres, comme les dinosaures. J’espère que, grâce à mon travail, ma fille de 5 ans pourra encore les voir longtemps dans la nature. »
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/07/08/en-afrique-du-sud-des-femmes-rangers-pour-lutter-contre-les-braconniers_4966178_3212.html#y4haj7IcWVFdOL7y.99
Société
Les femmes Magistrats se mobilisent pour la promotion du genre et une justice forte
Publié le lundi 4 juillet 2016 | Abidjan.net
© Abidjan.net par C. K.
Les femmes Magistrats se mobilisent pour la promotion du genre et une justice forte Créée en mai 2016, l`Association des femmes magistrats de Côte d`Ivoire (AFEMCI) a tenu sa première réunion le samedi 02 juillet 2016 au Palais de Justice. |
L’Association des femmes Magistrats de Côte d’Ivoire ( AFEMCI) ont tenu leur première réunion d’information le samedi dernier au Palais de justice d’Abidjan-Plateau.
Créée le 07 mai 2016 à Bouaké, l’Association des femmes Magistrats de Côte d’Ivoire, se veut cadre de renforcement de la cohésion entre les femmes exerçant la profession, en vue d’atteindre la parité et d’œuvrer au bien-être des populations.
Tout en reconnaissant les avancées en matière de promotion du genre au niveau national, madame N’guessan-Zekre, Procureur Général au Parquet Général près de la Cour Suprême, par ailleurs présidente du conseil d’administration de l’AFEMCI, ambitionne avec l’ensemble des femmes magistrats de mener des actions en faveur de l’évolution positive de leur carrière.
En effet, l’AFEMCI est une association apolitique, professionnelle, à but non lucratif dont les objectifs sont multiformes.
Pour l’essentiel, elle vise à promouvoir le leadership de la femme magistrat et l’accroissement du respect des droits humains dans l’accomplissement quotidien de leur profession.
Les Japonaises, alibi démographique
Le gouvernement de Shinzo Abe a
lancé un programme pour promouvoir les femmes sur le marché du travail.
Les résultats, après deux ans, sont médiocres
Parmi les membres de
l’OCDE, le Japon fait figure de cancre. La situation des femmes sur le
marché de l’emploi y est précaire. Selon l’indice global des écarts
entre hommes et femmes en 2014, le pays dirigé par Shinzo Abe occupe la
104e place sur un total de 142 pays, entre l’Arménie et les Maldives.
C’est dans ce contexte que le premier ministre a lancé il y a deux ans
«Womenomics», un programme de promotion des femmes. Il est destiné à
pallier une démographie déclinante et un manque de main-d’œuvre. Quel
bilan tirer de la politique du gouvernement nippon?
Le taux de participation des femmes dans le marché du travail a augmenté à 66% l’an dernier, contre 63,1% il y a cinq ans. Selon Mari Miura, spécialiste des problèmes d’égalité des genres à l’Université Sophia de Tokyo, «Womenomics» est positif. Mais «l’écart salarial avec les hommes s’est accru. Cela signifie que les femmes ont obtenu plus d’emplois précaires les deux dernières années», souligne-t-elle. Elle ajoute: «Les heures supplémentaires, notamment dans les postes à responsabilité, constituent un obstacle majeur pour les femmes et le gouvernement n’en a pas tenu compte. En fait, c’est la répartition des rôles qui doit être changée au Japon. Les hommes sont exempts des tâches domestiques et de l’éducation. Du coup, pour les Japonaises, il est très difficile de trouver un équilibre entre famille et travail.» Deux tiers d’entre elles quittent leur job après la naissance du premier enfant. «Le marché du travail au Japon est organisé pour et par les hommes. C’est cela le véritable problème auquel le gouvernement doit s’attaquer», lance Mari Miura.
Yoko Ishikura, professeure à l’Université de Keio et membre du Conseil sur l’éducation et les compétences du Forum économique mondial, estime que l’emploi des femmes en soi est une notion dépassée. Pour elle, le Japon est en retard par rapport à d’autres pays et doit introduire d’autres styles de travail. «C’est un problème structurel. Les Japonais ont les plus longues heures de travail dans le monde. Ceci est non seulement mauvais pour les femmes, mais pour les hommes aussi», estime-t-elle. Selon la professeure, la manière dont les entreprises gèrent les ressources humaines doit donc être revue de fond en comble. Elle est trop rigide, notamment dans le recrutement et la formation continue. Les horaires doivent être plus flexibles, le management des femmes qui veulent faire carrière doit être repensé.
Noriko Hama, professeure d’économie à l’Université Doshisha à Tokyo et Kyoto, balaie d’un revers de main le concept «Womenomics». «Dans la politique du gouvernement actuel, aucun document ne mentionne le bien-être des femmes. Elles sont simplement utilisées par le gouvernement comme un instrument de croissance économique. Il dit aux femmes de travailler plus et de faire plus de bébés, ce qui ne constitue pas un progrès pour elles. Elles sont uniquement utilisées par le gouvernement comme un moyen de combler le vide laissé par le déclin démographique», déplore-t-elle.
Le gouvernement, lui, a vécu récemment un véritable fiasco. Il a lancé un programme pour soutenir des entreprises de moins de 300 employés qui s’engagent à promouvoir des femmes à des postes de direction. Or, en un peu plus d’un an, une seule a demandé à y participer. Au Japon, la réticence des patrons d’entreprise à promouvoir les femmes dans le management est bien ancrée. Seul un poste sur dix est occupé par une Japonaise. «A peine quelques managers ont une claire vision de cette problématique. Akira Matsumoto, directeur de Calbee, entreprise leader dans la production de chips au Japon, en fait partie. Il a engagé beaucoup de femmes à des postes élevés et les encourage à rentrer tôt à la maison après le travail. C’est toutefois un entrepreneur très atypique au Japon», insiste Mari Miura.
http://www.letemps.ch/culture/2015/11/29/japonaises-alibi-demographique
Le taux de participation des femmes dans le marché du travail a augmenté à 66% l’an dernier, contre 63,1% il y a cinq ans. Selon Mari Miura, spécialiste des problèmes d’égalité des genres à l’Université Sophia de Tokyo, «Womenomics» est positif. Mais «l’écart salarial avec les hommes s’est accru. Cela signifie que les femmes ont obtenu plus d’emplois précaires les deux dernières années», souligne-t-elle. Elle ajoute: «Les heures supplémentaires, notamment dans les postes à responsabilité, constituent un obstacle majeur pour les femmes et le gouvernement n’en a pas tenu compte. En fait, c’est la répartition des rôles qui doit être changée au Japon. Les hommes sont exempts des tâches domestiques et de l’éducation. Du coup, pour les Japonaises, il est très difficile de trouver un équilibre entre famille et travail.» Deux tiers d’entre elles quittent leur job après la naissance du premier enfant. «Le marché du travail au Japon est organisé pour et par les hommes. C’est cela le véritable problème auquel le gouvernement doit s’attaquer», lance Mari Miura.
Yoko Ishikura, professeure à l’Université de Keio et membre du Conseil sur l’éducation et les compétences du Forum économique mondial, estime que l’emploi des femmes en soi est une notion dépassée. Pour elle, le Japon est en retard par rapport à d’autres pays et doit introduire d’autres styles de travail. «C’est un problème structurel. Les Japonais ont les plus longues heures de travail dans le monde. Ceci est non seulement mauvais pour les femmes, mais pour les hommes aussi», estime-t-elle. Selon la professeure, la manière dont les entreprises gèrent les ressources humaines doit donc être revue de fond en comble. Elle est trop rigide, notamment dans le recrutement et la formation continue. Les horaires doivent être plus flexibles, le management des femmes qui veulent faire carrière doit être repensé.
Noriko Hama, professeure d’économie à l’Université Doshisha à Tokyo et Kyoto, balaie d’un revers de main le concept «Womenomics». «Dans la politique du gouvernement actuel, aucun document ne mentionne le bien-être des femmes. Elles sont simplement utilisées par le gouvernement comme un instrument de croissance économique. Il dit aux femmes de travailler plus et de faire plus de bébés, ce qui ne constitue pas un progrès pour elles. Elles sont uniquement utilisées par le gouvernement comme un moyen de combler le vide laissé par le déclin démographique», déplore-t-elle.
Le gouvernement, lui, a vécu récemment un véritable fiasco. Il a lancé un programme pour soutenir des entreprises de moins de 300 employés qui s’engagent à promouvoir des femmes à des postes de direction. Or, en un peu plus d’un an, une seule a demandé à y participer. Au Japon, la réticence des patrons d’entreprise à promouvoir les femmes dans le management est bien ancrée. Seul un poste sur dix est occupé par une Japonaise. «A peine quelques managers ont une claire vision de cette problématique. Akira Matsumoto, directeur de Calbee, entreprise leader dans la production de chips au Japon, en fait partie. Il a engagé beaucoup de femmes à des postes élevés et les encourage à rentrer tôt à la maison après le travail. C’est toutefois un entrepreneur très atypique au Japon», insiste Mari Miura.
http://www.letemps.ch/culture/2015/11/29/japonaises-alibi-demographique
L'accident cardiovasculaire, surtout une affaire de femmes
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Non, l’infarctus du myocarde n’est
pas une affaire exclusivement ou même principalement masculine. Voilà
bien une idée fausse, parmi d’autres, à combattre. En effet,
contrairement à ce que l’on a tendance à penser, les accidents d’origine
cardiovasculaire tuent chaque année en Belgique davantage de femmes (17
000) que d’hommes (14 000). Si, tous sexes confondus, les maladies
cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans notre
pays, elles arrivent en première position chez nos contemporaines
devant les cancers, qui occupent quant à eux la première place chez les
messieurs, devant les pathologies cardiovasculaires.
Non, les femmes ne sont pas forcément, indéfectiblement et
indéfiniment protégées par leurs hormones naturelles, les fameux
œstrogènes. Si en moyenne, un infarctus se produit bien une dizaine
d’années plus tard chez la femme par rapport au moment où il survient
généralement chez l’homme, chez une jeune femme présentant plusieurs
facteurs de risque - et elles sont de plus en plus nombreuses dans ce
cas - l’effet protecteur des œstrogènes risque de s’atténuer, ce qui
peut provoquer un infarctus. On sait aussi que les femmes ayant une
ménopause précoce ont davantage de risques d’être victime d’un accident
cardiovasculaire que celles ayant une ménopause naturelle et tardive.
Les différences anatomiques les fragilisent
Et non, encore, les femmes n’ont pas un meilleur pronostic
en matière de maladies cardiovasculaires. Par rapport aux hommes,
certaines différences anatomiques les fragilisent. Les artères
coronaires qui alimentent le cœur en oxygène sont effectivement plus
étroites chez les femmes et ont donc tendance à se boucher plus
facilement. Ce rétrécissement des artères peut donc provoquer des
symptômes plus vite.Non, toujours, les femmes ne sont pas moins sensibles aux facteurs de risque cardiovasculaires. Quel que soit le sexe, ceux-ci s’avèrent identiques : hypertension, diabète, surpoids, manque d’activité physique, tabagisme, stress chronique, antécédents familiaux…
Et non, enfin, les symptômes précurseurs d’un infarctus ressentis par les femmes ne sont pas toujours tout à fait identiques à ceux qui sont le plus souvent observés chez les hommes. En effet, lors d’accidents cardiovasculaires, contrairement à ces derniers, les premières ne ressentent pas nécessairement cette violente douleur thoracique constrictive, caractéristique d’un infarctus du myocarde, mais bien des symptômes atypiques (voir notre infographie), qui peuvent induire en erreur pour le diagnostic.
Une semaine de sensibilisation
Victimes de ces signes trompeurs et de toutes ces idées
fausses, les femmes risquent d’être moins rapidement prises en charge
avec toutes les conséquences que l’on imagine. C’est précisément pour
informer et sensibiliser le public mais aussi les médecins à la grande
vulnérabilité du public féminin aux accidents cardiovasculaires, que la
Ligue cardiologique belge a voulu axer la 36e édition de la Semaine du
cœur (du 21 au 27 septembre) sur la prévention cardiovasculaire chez la
femme.Sous le slogan "N’est pas toujours à risque celui que l’on croit… Les maladies cardiovasculaires ne sont pas qu’une affaire d’hommes ", la campagne de sensibilisation sera notamment l’occasion de rappeler que les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité chez la femme dans le monde occidental. Et d’inviter au dépistage précoce et régulier des facteurs de risque cardiovasculaires et ce, au moins aux périodes clés de la vie de la femme, à savoir lors de la première contraception, la grossesse et la ménopause.
En Suisse, les inégalités salariales entre les sexes reculent
Dans le secteur privé, les différences de salaires entre hommes et
femmes ont poursuivi leur baisse entre 2008 et 2012. Plus de 40% de ces
inégalités salariales restent cependant inexpliquées
En 2012, les salariées du secteur privé ont gagné en moyenne
21,3% de moins que leurs collègues masculins. En 2008, la différence se
chiffrait à 25%. Les employées de la Confédération, des cantons et des
communes ont perçu 16,5% de moins que les hommes.
Au niveau des emplois publics, 38,8% de ces différences de traitement n’ont pas trouvé de justification. Dans le privé, 40,9% des disparités salariales demeurent un mystère.
De manière générale, la part inexpliquée du salaire s’élève à 573 francs par mois pour le secteur public, a indiqué vendredi l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué. Dans le privé, celle-ci se chiffre à 678 francs par mois.
Bas salaires réservés aux femmes
Ces disparités s’expliquent en partie par un niveau de formation différent, une fonction moins élevée dans la hiérarchie ou encore un nombre inégal d’années de service. L’âge du salarié entre naturellement aussi en ligne de compte.
Les postes tout en haut de l’échelle hiérarchique sont ceux qui présentent le plus d’inégalités salariales, souligne l’OFS.
Les écarts varient fortement en fonction du domaine d’activité. Dans le secteur des banques et des assurances, ils atteignent 34%, contre 11% dans l’hôtellerie-restauration. Dans l’industrie chimique, la santé et le social, les inégalités s’élèvent à un peu moins de 20%.
Les bas salaires concernent plus la population féminine que les hommes. En 2012, près de deux postes sur trois avec un salaire brut mensuel inférieur à 4000 francs étaient occupés par des femmes. A l’inverse, les rémunérations supérieures à 8000 francs brut par mois sont majoritairement l’apanage des hommes (73,5%).
La part des femmes gagnant plus de 16’000 francs par mois a par contre augmenté ces dernières années. Elles étaient 12,8% en 2008 contre 17,9% en 2012.
Entreprises appelées à réagir
Pour le Parti socialiste, il est temps que l’économie suisse prenne ses responsabilités face à ce phénomène. «De nombreuses sociétés ne respectent pas la loi. L’égalité salariale est inscrite dans la Constitution depuis 1981. Il est temps de l’appliquer», a réagi Cesla Amarelle, vice-présidente des Femmes socialistes suisses.
L’Union syndicale suisse (USS) réclame, elle, davantage de contrôles pour lutter contre ces disparités. Les actions volontaires ne suffisent pas, selon le syndicat. Travail.Suisse partage cet avis. «L’adoption de mesures étatiques contraignantes pour les entreprises s’avère absolument nécessaire», précise l’organisation syndicale.
Quant à la ligue suisse des femmes catholiques (SKF) et l’organisation des femmes protestantes en Suisse (FPS), elles estiment que sans véritable égalité salariale, une hausse de l’âge de la retraite des femmes ne se justifie pas. En gagnant moins, le sexe féminin se trouve pénalisé au moment de quitter la vie active, arguent-elles.
Pour l’Union patronale suisse (UPS), il convient de faire preuve de prudence quant à l’interprétation de ces chiffres. Les comparaisons s’avèrent aussi difficiles en raison d’un changement de méthode statistique. Une intervention des autorités en matière de différences salariales ne fait pas sens à ses yeux. L’organisation s’oppose de ce fait aux contrôles de salaires généralisés.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9ace8500-47e2-11e5-85d0-41b5fd577541/En_Suisse_les_in%C3%A9galit%C3%A9s_salariales_entre_les_sexes_reculent
Au niveau des emplois publics, 38,8% de ces différences de traitement n’ont pas trouvé de justification. Dans le privé, 40,9% des disparités salariales demeurent un mystère.
De manière générale, la part inexpliquée du salaire s’élève à 573 francs par mois pour le secteur public, a indiqué vendredi l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué. Dans le privé, celle-ci se chiffre à 678 francs par mois.
Bas salaires réservés aux femmes
Ces disparités s’expliquent en partie par un niveau de formation différent, une fonction moins élevée dans la hiérarchie ou encore un nombre inégal d’années de service. L’âge du salarié entre naturellement aussi en ligne de compte.
Les postes tout en haut de l’échelle hiérarchique sont ceux qui présentent le plus d’inégalités salariales, souligne l’OFS.
Les écarts varient fortement en fonction du domaine d’activité. Dans le secteur des banques et des assurances, ils atteignent 34%, contre 11% dans l’hôtellerie-restauration. Dans l’industrie chimique, la santé et le social, les inégalités s’élèvent à un peu moins de 20%.
Les bas salaires concernent plus la population féminine que les hommes. En 2012, près de deux postes sur trois avec un salaire brut mensuel inférieur à 4000 francs étaient occupés par des femmes. A l’inverse, les rémunérations supérieures à 8000 francs brut par mois sont majoritairement l’apanage des hommes (73,5%).
La part des femmes gagnant plus de 16’000 francs par mois a par contre augmenté ces dernières années. Elles étaient 12,8% en 2008 contre 17,9% en 2012.
Entreprises appelées à réagir
Pour le Parti socialiste, il est temps que l’économie suisse prenne ses responsabilités face à ce phénomène. «De nombreuses sociétés ne respectent pas la loi. L’égalité salariale est inscrite dans la Constitution depuis 1981. Il est temps de l’appliquer», a réagi Cesla Amarelle, vice-présidente des Femmes socialistes suisses.
L’Union syndicale suisse (USS) réclame, elle, davantage de contrôles pour lutter contre ces disparités. Les actions volontaires ne suffisent pas, selon le syndicat. Travail.Suisse partage cet avis. «L’adoption de mesures étatiques contraignantes pour les entreprises s’avère absolument nécessaire», précise l’organisation syndicale.
Quant à la ligue suisse des femmes catholiques (SKF) et l’organisation des femmes protestantes en Suisse (FPS), elles estiment que sans véritable égalité salariale, une hausse de l’âge de la retraite des femmes ne se justifie pas. En gagnant moins, le sexe féminin se trouve pénalisé au moment de quitter la vie active, arguent-elles.
Pour l’Union patronale suisse (UPS), il convient de faire preuve de prudence quant à l’interprétation de ces chiffres. Les comparaisons s’avèrent aussi difficiles en raison d’un changement de méthode statistique. Une intervention des autorités en matière de différences salariales ne fait pas sens à ses yeux. L’organisation s’oppose de ce fait aux contrôles de salaires généralisés.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9ace8500-47e2-11e5-85d0-41b5fd577541/En_Suisse_les_in%C3%A9galit%C3%A9s_salariales_entre_les_sexes_reculent
Quel est le corps féminin idéal ? Tour du monde en photos
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Mode et beauté
Les canons de beauté varient d'un pays à un autre.
Superdrug Online Doctor, un site médical anglais a demandé à 18 graphistes du monde entier de modifier la photo d'une femme en fonction des critères de beauté nationaux.
Les résultats sont saisissants. Certains ne changent presque pas le physique de la jeune femme, d'autres lui rajoutent des rondeurs ou la rendent plus mince. En Italie et en Chine, son corps devient filiforme. En Colombie, au Pérou, ou encore en Roumanie, le modèle garde quelques formes.
En savoir plus : https://onlinedoctor.superdrug.com
Superdrug Online Doctor, un site médical anglais a demandé à 18 graphistes du monde entier de modifier la photo d'une femme en fonction des critères de beauté nationaux.
Les résultats sont saisissants. Certains ne changent presque pas le physique de la jeune femme, d'autres lui rajoutent des rondeurs ou la rendent plus mince. En Italie et en Chine, son corps devient filiforme. En Colombie, au Pérou, ou encore en Roumanie, le modèle garde quelques formes.
En savoir plus : https://onlinedoctor.superdrug.com
En Afrique, la féminisation de la politique est en marche
LE MONDE
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• Mis à jour le
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Par Amandine Réaux
L’Afrique, continent
misogyne où les femmes n’ont pas accès aux postes politiques ? Les
femmes sont de mieux en mieux représentées dans les instances politiques
en Afrique, d’après l’indice de l’égalité du genre en Afrique 2015, publié par la Banque africaine de développement (BAD).
Une tendance confirmée par un document de l’Union interparlementaire, « Women in parliaments, 20 years in review », qui répertorie la présence de femmes au Parlement (Chambre basse ou unique) en 1995 et en 2015.
Pour la
moitié de ces pays, la hausse de la représentation des femmes s’explique
par l’instauration de quotas, allant de 10 % de femmes (Niger et
Djibouti) à 30 % (Tanzanie, Rwanda, Burundi, Swaziland, Burkina Faso),
ou prenant la forme de sièges réservés (Kenya, Maroc, Zimbabwe et
Mauritanie). D’autres encore prévoient le respect de la parité sur les
listes électorales (République démocratique du Congo, Angola).
C’est dans ces pays que l’on a observé la plus forte hausse : près de 19 points en moyenne, allant de trois points de plus pour le Swaziland (où les quotas de 30 % ne sont pas respectés, avec seulement 6,2 % de femmes), à 59 points supplémentaires pour le Rwanda. Ce dernier se classe d’ailleurs depuis 2013 au premier rang mondial en termes de parité au Parlement, avec 64 % de femmes.
Cette première carte montre le pourcentage de femmes au Parlement en 1995.
Cette deuxième carte montre la situation en 2015, précisant si des quotas ont été mis en place ou non.
Comme le rapporte Gretchen Bauer, l’instauration de quotas permet une meilleure reconnaissance des femmes au sein des sociétés africaines. Au Rwanda et en Tanzanie, la présence de femmes au Parlement a favorisé la défense et l’adoption de nouvelles lois sur les violences faites aux femmes, sur la famille ou sur les droits fonciers. Même si, comme partout où les quotas existent, les femmes risquent d’être reléguées au rang de parlementaires de seconde classe.
Une tendance confirmée par un document de l’Union interparlementaire, « Women in parliaments, 20 years in review », qui répertorie la présence de femmes au Parlement (Chambre basse ou unique) en 1995 et en 2015.
L’Afrique dans la moyenne mondiale
Sur les 42 pays d’Afrique pour lesquels les données étaient disponibles, les femmes constituent en moyenne 22 % des parlements en 2015, contre 8 % en 1995. Au total, 19 pays africains dépassent désormais la moyenne mondiale (22,4 %). À titre de comparaison, la France compte 26 % de députées, l’Allemagne 36 % et les États-Unis, 19 %.
Evolution de la représentation des femmes au Parlement entre 1995 et 2015
C’est dans ces pays que l’on a observé la plus forte hausse : près de 19 points en moyenne, allant de trois points de plus pour le Swaziland (où les quotas de 30 % ne sont pas respectés, avec seulement 6,2 % de femmes), à 59 points supplémentaires pour le Rwanda. Ce dernier se classe d’ailleurs depuis 2013 au premier rang mondial en termes de parité au Parlement, avec 64 % de femmes.
Une croissance plus faible dans les pays sans quota
Les assemblées des 22 autres pays dans lesquels il n’y a pas de quota se sont également féminisées, mais l’augmentation est moindre : + 10 points en moyenne. Pour les 12 pays dans lesquels d’autres formes de quotas existent (aux élections locales ou au sein des partis politiques), on observe une hausse de 12 points, contre six points dans les pays où aucune forme de quota n’a été mise en place.Cette première carte montre le pourcentage de femmes au Parlement en 1995.
Cette deuxième carte montre la situation en 2015, précisant si des quotas ont été mis en place ou non.
Comme le rapporte Gretchen Bauer, l’instauration de quotas permet une meilleure reconnaissance des femmes au sein des sociétés africaines. Au Rwanda et en Tanzanie, la présence de femmes au Parlement a favorisé la défense et l’adoption de nouvelles lois sur les violences faites aux femmes, sur la famille ou sur les droits fonciers. Même si, comme partout où les quotas existent, les femmes risquent d’être reléguées au rang de parlementaires de seconde classe.
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Amandine Réaux
Journaliste au Monde
Les différences entre «sexe» et «genre»
On peut être biologiquement «homme» ou «femme». Ou entre les deux.
Mais les définitions sociales des sexes, appelées alors «genres»,
passent souvent par les stéréotypes dont font l’objet les hommes et les
femmes. C’est le problème et la raison de la paranoïa qui sévit en
France sur ce sujet
- «Digiféminisme» (13.02.2014)
- Bon chic, mauvais genre (07.02.2014)
- Page spéciale. Toutes les revues de presse
Même le très pointu site Slate.fr en perd son latin, c’est dire: «La liste est longue, elle reste ouverte, mais elle ne vient pas de nulle part. Elle se laisse réorganiser en fonction de grands blocs qui se recoupent: celui des identités pathologisées et réprimées par la médecine que sont les trans et les intersexes, celui des nouvelles identités de genres y compris trans’qui ont fait irruption dans les années 1990 pour contrer le système sexe/genre binaire et normatif que nous connaissons.»
«Se définir autrement»
Au point que pour le site de Dialogai, «il y a de quoi hérisser le poil de tous les polémistes de la théorie du genre». Le réseau social, «connu pour être à la pointe de la défense des droits de la communauté homosexuelle, vient de faire […] un grand pas en direction de ceux qui jugent qu’on peut se définir autrement que comme un homme ou une femme. […] Une troisième option que Facebook a incluse afin que [ses utilisateurs] se sentent en adéquation avec leur vraie et authentique personnalité.»
Mais ces options «sont-elles vraiment un progrès?» demande le site Numerama. «Alors que le débat sur une prétendue «théorie du genre» enseignée à l’école fait rage en France, l’initiative […] de laisser les membres indiquer librement leur genre […] (pour le moment uniquement sur la version anglophone) est vue comme une victoire selon les LGBT et par tous ceux qui estiment que l’individu doit pouvoir déterminer librement son «sexe social» plutôt que son «sexe biologique».»
Un gros oubli
Bon. C’est un point de vue. Un progrès, sans doute. Peut-être pour l’acceptation de la différence. Mais il en est un autre, intéressant, «qui n’est pas non plus celui des pourfendeurs du genre», et que défend le Guardian britannique. En fait, Facebook aurait aussi «pu choisir de ne plus proposer du tout le paramètre «genre» dans le profil des membres. Actuellement dans la version française, les utilisateurs doivent choisir entre «homme» ou «femme», et peuvent uniquement choisir de cacher cette information à la vue des autres utilisateurs.» Mais pourquoi se focaliser «sur la reconnaissance des transsexuels, qui ne concerne qu’une frange très marginale de la population»? C’est ainsi qu’on tombe dans un autre travers: l’oubli du «vrai problème du «genre» dénoncé par les féministes: la discrimination et le déterminisme».
Et pendant ce temps, la parano continue. Voyez plutôt. «Effrayé par les rumeurs sur le genre, un collège annule une pièce contre le sexisme», annonce Le Monde: «Sur le site internet de la compagnie théâtrale Interligne», on apprend que «la représentation scolaire du spectacle Quand même!, programmée […] à Tours, a été annulée». Et pourquoi donc? A cause de ceci:
L’affiche du spectacle, donc. Une reproduction de L’Origine du monde, le fameux tableau de Gustave Courbet, avec ce bandeau noir […]. «Que le collège se soit trouvé associé à l’affiche m’a semblé dommageable», explique le principal du collège tourangeau. «J’ai pris seul cette décision et je l’assume en mon nom, mon unique souci étant de rassurer les familles, ajoute-t-il, un peu ébranlé par les accusations de censure qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Dans un climat de folles rumeurs concernant l’école, il n’était pas question que des projets menés dans mon établissement puissent être récupérés.»«Mais qu’est-ce que la théorie du genre, en vrai?» interroge la RTBF, qui fait dans la pédagogie pragmatique: il ne faut pas, selon elle, «s’avancer sur la réalité de l’enseignement de la théorie du genre dans les établissements scolaires français». Alors regardons plutôt le travail d’une blogueuse qui se dit «végétalienne extrémiste» et qui s’est lancée «dans une explication dessinée, où elle aborde les différences entre «sexe» et «genre». En quelques croquis bien sentis, elle passe de l’explication de ce que c’est qu’être biologiquement «homme» ou «femme», aux définitions sociales des sexes, appelées alors «genre», en passant par les stéréotypes dont font souvent l’objet hommes et femmes. De parti pris, mais didactique et drôle, l’œuvre informative et artistique est à consulter ici.»
«Tous à poil!»
Et puis, comme si cela ne suffisait pas, il y a encore cet album pour enfants, Tous à poil!, de Claire Franek et Marc Daniau, en rupture de stock aux Editions du Rouergue selon Les Echos, qui met la littérature jeunesse au centre des débats. Jean-François Copé, président de l’UMP, milite contre l’ouvrage. Le mouvement conservateur Printemps français – un groupe d’opposants radicaux au mariage homosexuel – demande le retrait de ceux qui se trouvent en bibliothèques.
http://letemps.ch/Page/Uuid/7d1a26c4-9878-11e3-9718-31475d11f6ad/Les_diff%C3%A9rences_entre_sexe_et_genre
Olivier Kaestlé
Vous vivez exclusivement pour votre partenaire? Vous souffrez probablement de dépendance affective
Publié le - Mis à jour le
Love & Sex
Beaucoup de personnes se trouvent actuellement dans une
relation où elles cherchent à tout prix à se faire aimer de l'autre,
quitte à mettre leurs propres besoins au second plan. Pour se faire
aimer, elles sont mêmes prêtes à devenir quelqu'un d'autre. Si vous
pensez que vous ne serez jamais heureuse seule, il est certain que vous
souffrez de dépendance affective. Afin de mettre en lumière ce trouble,
nous avons interrogé Cristina Marques, thérapeute et consultante
spécialisée en dépendance affective. Elle est également l'auteure du
livre « Confidences d'une ancienne dépendante affective » (1).
Comment définissez-vous la dépendance affective?
Être dépendant affectif c'est être nécessiteux vis-à-vis d'une ou plusieurs personnes qui nous procurent la sensation illusoire de bien-être, de bonheur et d'accomplissement. La personne dépendante affective a la croyance que c'est l'autre qui peut remplir son besoin d'amour, la rendre heureuse, lui permettre de se sentir comblée, accomplie, valorisée et reconnue. Elle remet son bonheur entre les mains de l'autre et lui donne tout pouvoir sur elle-même parce qu'elle ignore qu'elle seule peut créer son propre bonheur.
Quels sont les comportements typiques d'une dépendante affective ?
Dès le début de la relation, une dépendante affective va perdre une partie de sa véritable identité en devenant ce qu'elle croit qu'elle doit être pour plaire à l'autre.
-Elle s'emballe très vite, dès le début de la relation, en s'imaginant des projets à deux sans laisser le temps à la relation d'évoluer pour vérifier si l'autre lui convient. Et elle est souvent déçue lorsqu'elle réalise que ses projets imaginaires n'aboutiront pas.
-Elle vit exclusivement pour et à travers son partenaire. Elle est persuadée que son bonheur dépend totalement de son investissement dans la relation et de son dévouement envers son partenaire. En échange elle attend qu'il la rende heureuse, qu'il comble son besoin d'amour et de tendresse, qu'il la choisisse exclusivement, qu'il lui appartienne et qu'il reconnaisse sa valeur.
-Elle a sans cesse besoin d'être rassurée sur les sentiments de son partenaire envers elle. Par exemple, elle l'envahit de sms toute la journée et angoisse s'il ne lui répond pas dans les minutes qui suivent, de peur qu'il l'ait déjà remplacée par une autre.
-Elle est jalouse et possessive . Elle ressent le danger de le perdre quand il sort sans elle et peut devenir agressive lorsqu'elle ne parvient pas à l'en dissuader. Selon le degré de dépendance, cela peut devenir une obsession et être la source de conflits au sein du couple.
-Elle a une peur affreuse que son partenaire la quitte. Si elle sent que la relation est en danger, elle s'accroche à son partenaire et plus elle s'accroche plus ce dernier a envie de prendre de la distance car il se sent étouffé. Plus son partenaire prend de la distance, plus elle a peur qu'il l'abandonne et plus elle s'accroche. C'est un cercle vicieux qui ne prend fin qu'à la rupture, souvent mal vécue.
Lorsqu'il y a rupture elle s'effondre et ne trouve plus de goût à la vie. Si le degré de dépendance est très élevé, elle peut aller jusqu'à la dépression.
Les personnes qui ressentent le besoin d’être aimées, de plaire au plus grand nombre sont donc systématiquement des dépendantes affectives.
Selon mes observations, oui !
Lors de l'enfance, la personne développe la peur d'être abandonnée par le parent du sexe opposé. Chaque personne a sa propre histoire et il convient de l'analyser pour vérifier comment elle a pu créer cette peur d'abandon.
Mais il arrive également que l'enfant ne se sente pas aimé aussi fort qu'il l'aurait souhaité...
L'enfant apprend dès son plus jeune âge que l'amour vient de l'extérieur, c'est-à-dire des autres. Il renie donc sa véritable identité en devenant ce que les autres veulent qu'il soit, ceci afin d'obtenir leur amour. Mais l'amour que ses parents et les autres lui donnent ne le comble pas. Cela ne signifie pas que les parents ne l'aiment pas, les parents l'aiment du mieux qu'ils peuvent. L'enfant a une perception et un senti qui lui est propre, il ne se sent pas aimé comme il l'aurait souhaité. Pour aller mieux, cette personne en grandissant doit rétablir la connexion avec l'amour naturel qu'il a en lui au lieu de continuer à le chercher à l'extérieur.
Est-ce que la dépendance affective est un comportement systématiquement malsain dans une relation ?
La dépendance affective contribue en effet à créer des relations dysfonctionnelles et toxiques. Le degré de souffrance est proportionnel au degré d'amour et d'estime qu'une personne a pour elle-même. Moins une personne s'aime et s'estime, plus son degré de dépendance est élevé et plus elle va vivre des relations émotionnellement douloureuses et inconfortables.
Du coup, comment peut-on construire une relation saine ?
Selon moi, une relation saine c'est une relation où :
-On s'occupe d'abord de construire une relation saine avec soi-même pour ensuite pouvoir en construire une avec les autres, ce qui veut dire qu'on tient compte de nos besoins en premier. Ce n'est pas de l'égoïsme mais de l'amour pour Soi car nous ne pouvons aimer véritablement les autres si nous ne nous aimons pas d'abord nous-mêmes.
-On est authentique avec soi-même et avec l'autre. On n'a pas besoin de faire semblant d'être qui l'on n'est pas.
-On respecte la liberté et l'espace de l'autre ainsi que les nôtres.
-On donne pour le plaisir de donner sans rien attendre en retour, autant que possible. Si l'on donne avec des attentes on a le courage de les exprimer et on s'accorde sur une entente réciproque.
-On utilise la relation pour évoluer d'abord individuellement, puis ensemble. On prend plaisir à partager notre complétude au lieu de croire que l'autre est notre moitié car nous sommes tous des êtres complets.
-On vit la relation dans le moment présent sans se soucier du futur, ce qui ne signifie pas ne pas avoir de projets futurs.
La base de la guérison c'est toujours la prise de conscience. Pour y arriver, il est nécessaire d'apprendre à s'observer et lorsque l'on devient conscient de nos mécanismes et de nos schémas répétitifs, il est alors vital d'aimer et accepter tous les aspects que nous découvrons en nous-mêmes, y compris nos aspects sombres. Nous avons besoin de réapprendre à nous aimer. Une personne dépendante affective a été programmée mentalement pour souffrir dans ses relations, elle a besoin d'apprendre à se reprogrammer.
C'est ce que vous enseignez dans votre méthode Magnetic'O Bonheur.
Je l'ai appelée ainsi parce qu'à la fin de ce processus j'ai découvert le vrai sens du mot « bonheur ». J'ai réalisé qu'une fois qu'on goûte au bonheur on n'a plus envie de s'en passer et on l'attire à Soi naturellement. On devient « magnétique au bonheur ». Je décris dans mon livre toutes les étapes de ce processus que j'ai appliquées personnellement durant environ un an. Ces étapes sont devenues partie intégrante de ma vie car elles font partie des grands changements que j'ai opérés en moi.
Crédit : Y-Lan
Oui, je l'ai été jusqu'à mes 42 ans. J'ai mis neuf ans à m'en sortir.
Comment avez-vous réalisé que vous l'étiez ?
Je l'ai compris grâce à la lecture d'un livre de Lise Bourbeau qui s'intitule « les cinq blessures qui empêchent d'être soi-même ». Cette lecture m'a permis d'analyser toute ma vie et de réaliser que j'avais quasiment calqué ma vie de couple sur celle de mes parents. J'ai longtemps été attirée par des partenaires habitant à de longues distances comme l'avait été ma relation avec mon père. J'avais beaucoup d'attitudes envers mes partenaires semblables à celles que ma mère avait envers mon père.
L'absence de votre père a donc eu un grand impact dans l'éveil de votre blessure.
Il a été absent physiquement quasiment durant toute mon enfance et il est décédé lorsque j'avais onze ans. J'ai vécu son absence dans ma vie comme un traumatisme émotionnel et cela a énormément nourri ma blessure, mais ce n'est pas lui qui m'a rendu dépendante affective. Personne n'est responsable de nos blessures, nous arrivons déjà dans la vie avec nos blessures émotionnelles respectives, et nous arrivons dans un contexte familial et social propice à les éveiller de manière à en devenir conscients et à les guérir par nous-mêmes.
Quel a été le déclic qui vous a donné envie de changer de vie?
Ce déclic s'est produit lors de ma dernière rupture sentimentale en juin 2012. Je savais depuis neuf ans que je souffrais de dépendance affective et j'avais déjà fais un long travail sur moi mais ma dépendance affective était d'un degré vraiment très élevé. Je suis enfin parvenue à prendre la décision ferme et délibérée d'accepter enfin une rupture dans la dignité et de commencer le processus de guérison que j'avais toujours reporté.
Après avoir retrouvé le bonheur, vous avez donc choisi d'écrire un livre.
Mon intuition m'a dit que je devais partager mon expérience, mes découvertes et mes connaissances acquises sur le sujet avec le plus grand nombre afin d'inspirer à mon tour toutes les personnes qui étaient en quête de guérison.
(1) Confidences d'une ancienne dépendante affective, Editions Lanore, 208p. Env 16 euros
(2) www.magneticobonheur.com
Comment définissez-vous la dépendance affective?
Être dépendant affectif c'est être nécessiteux vis-à-vis d'une ou plusieurs personnes qui nous procurent la sensation illusoire de bien-être, de bonheur et d'accomplissement. La personne dépendante affective a la croyance que c'est l'autre qui peut remplir son besoin d'amour, la rendre heureuse, lui permettre de se sentir comblée, accomplie, valorisée et reconnue. Elle remet son bonheur entre les mains de l'autre et lui donne tout pouvoir sur elle-même parce qu'elle ignore qu'elle seule peut créer son propre bonheur.
Quels sont les comportements typiques d'une dépendante affective ?
Dès le début de la relation, une dépendante affective va perdre une partie de sa véritable identité en devenant ce qu'elle croit qu'elle doit être pour plaire à l'autre.
-Elle s'emballe très vite, dès le début de la relation, en s'imaginant des projets à deux sans laisser le temps à la relation d'évoluer pour vérifier si l'autre lui convient. Et elle est souvent déçue lorsqu'elle réalise que ses projets imaginaires n'aboutiront pas.
-Elle vit exclusivement pour et à travers son partenaire. Elle est persuadée que son bonheur dépend totalement de son investissement dans la relation et de son dévouement envers son partenaire. En échange elle attend qu'il la rende heureuse, qu'il comble son besoin d'amour et de tendresse, qu'il la choisisse exclusivement, qu'il lui appartienne et qu'il reconnaisse sa valeur.
-Elle a sans cesse besoin d'être rassurée sur les sentiments de son partenaire envers elle. Par exemple, elle l'envahit de sms toute la journée et angoisse s'il ne lui répond pas dans les minutes qui suivent, de peur qu'il l'ait déjà remplacée par une autre.
-Elle est jalouse et possessive . Elle ressent le danger de le perdre quand il sort sans elle et peut devenir agressive lorsqu'elle ne parvient pas à l'en dissuader. Selon le degré de dépendance, cela peut devenir une obsession et être la source de conflits au sein du couple.
-Elle a une peur affreuse que son partenaire la quitte. Si elle sent que la relation est en danger, elle s'accroche à son partenaire et plus elle s'accroche plus ce dernier a envie de prendre de la distance car il se sent étouffé. Plus son partenaire prend de la distance, plus elle a peur qu'il l'abandonne et plus elle s'accroche. C'est un cercle vicieux qui ne prend fin qu'à la rupture, souvent mal vécue.
Lorsqu'il y a rupture elle s'effondre et ne trouve plus de goût à la vie. Si le degré de dépendance est très élevé, elle peut aller jusqu'à la dépression.
Les personnes qui ressentent le besoin d’être aimées, de plaire au plus grand nombre sont donc systématiquement des dépendantes affectives.
Selon mes observations, oui !
"Pour forcer mon compagnon à s'engager, j'ai cessé de prendre la pilule sans l'en informer" (Sylvie)
Les causes de cette dépendance sont-elles à rechercher dans la petite enfance?Lors de l'enfance, la personne développe la peur d'être abandonnée par le parent du sexe opposé. Chaque personne a sa propre histoire et il convient de l'analyser pour vérifier comment elle a pu créer cette peur d'abandon.
Mais il arrive également que l'enfant ne se sente pas aimé aussi fort qu'il l'aurait souhaité...
L'enfant apprend dès son plus jeune âge que l'amour vient de l'extérieur, c'est-à-dire des autres. Il renie donc sa véritable identité en devenant ce que les autres veulent qu'il soit, ceci afin d'obtenir leur amour. Mais l'amour que ses parents et les autres lui donnent ne le comble pas. Cela ne signifie pas que les parents ne l'aiment pas, les parents l'aiment du mieux qu'ils peuvent. L'enfant a une perception et un senti qui lui est propre, il ne se sent pas aimé comme il l'aurait souhaité. Pour aller mieux, cette personne en grandissant doit rétablir la connexion avec l'amour naturel qu'il a en lui au lieu de continuer à le chercher à l'extérieur.
Chez les hommes, la dépendance affective se manifeste autrement.
D'après ce que j'ai pu voir, ils sont plutôt dépendants de la dépendance affective des femmes. C'est-à-dire qu'ils ont besoin que les femmes soient dépendantes d'eux. C'est ce que j'appelle des relations de co-dépendance.Est-ce que la dépendance affective est un comportement systématiquement malsain dans une relation ?
La dépendance affective contribue en effet à créer des relations dysfonctionnelles et toxiques. Le degré de souffrance est proportionnel au degré d'amour et d'estime qu'une personne a pour elle-même. Moins une personne s'aime et s'estime, plus son degré de dépendance est élevé et plus elle va vivre des relations émotionnellement douloureuses et inconfortables.
Du coup, comment peut-on construire une relation saine ?
Selon moi, une relation saine c'est une relation où :
-On s'occupe d'abord de construire une relation saine avec soi-même pour ensuite pouvoir en construire une avec les autres, ce qui veut dire qu'on tient compte de nos besoins en premier. Ce n'est pas de l'égoïsme mais de l'amour pour Soi car nous ne pouvons aimer véritablement les autres si nous ne nous aimons pas d'abord nous-mêmes.
-On est authentique avec soi-même et avec l'autre. On n'a pas besoin de faire semblant d'être qui l'on n'est pas.
-On respecte la liberté et l'espace de l'autre ainsi que les nôtres.
-On donne pour le plaisir de donner sans rien attendre en retour, autant que possible. Si l'on donne avec des attentes on a le courage de les exprimer et on s'accorde sur une entente réciproque.
-On utilise la relation pour évoluer d'abord individuellement, puis ensemble. On prend plaisir à partager notre complétude au lieu de croire que l'autre est notre moitié car nous sommes tous des êtres complets.
-On vit la relation dans le moment présent sans se soucier du futur, ce qui ne signifie pas ne pas avoir de projets futurs.
"Mes relations ne durent pas plus de deux ans et demi car mon père est parti quand j'avais cet âge" (Géraldine)
Comment se soigner ?La base de la guérison c'est toujours la prise de conscience. Pour y arriver, il est nécessaire d'apprendre à s'observer et lorsque l'on devient conscient de nos mécanismes et de nos schémas répétitifs, il est alors vital d'aimer et accepter tous les aspects que nous découvrons en nous-mêmes, y compris nos aspects sombres. Nous avons besoin de réapprendre à nous aimer. Une personne dépendante affective a été programmée mentalement pour souffrir dans ses relations, elle a besoin d'apprendre à se reprogrammer.
C'est ce que vous enseignez dans votre méthode Magnetic'O Bonheur.
Je l'ai appelée ainsi parce qu'à la fin de ce processus j'ai découvert le vrai sens du mot « bonheur ». J'ai réalisé qu'une fois qu'on goûte au bonheur on n'a plus envie de s'en passer et on l'attire à Soi naturellement. On devient « magnétique au bonheur ». Je décris dans mon livre toutes les étapes de ce processus que j'ai appliquées personnellement durant environ un an. Ces étapes sont devenues partie intégrante de ma vie car elles font partie des grands changements que j'ai opérés en moi.
Crédit : Y-Lan
« J'ai enfin pu accepter une rupture dans la dignité »
Si vous pouvez en parler avec autant de lucidité aujourd'hui, c'est parce que vous êtes une ancienne dépendante affective.Oui, je l'ai été jusqu'à mes 42 ans. J'ai mis neuf ans à m'en sortir.
Comment avez-vous réalisé que vous l'étiez ?
Je l'ai compris grâce à la lecture d'un livre de Lise Bourbeau qui s'intitule « les cinq blessures qui empêchent d'être soi-même ». Cette lecture m'a permis d'analyser toute ma vie et de réaliser que j'avais quasiment calqué ma vie de couple sur celle de mes parents. J'ai longtemps été attirée par des partenaires habitant à de longues distances comme l'avait été ma relation avec mon père. J'avais beaucoup d'attitudes envers mes partenaires semblables à celles que ma mère avait envers mon père.
L'absence de votre père a donc eu un grand impact dans l'éveil de votre blessure.
Il a été absent physiquement quasiment durant toute mon enfance et il est décédé lorsque j'avais onze ans. J'ai vécu son absence dans ma vie comme un traumatisme émotionnel et cela a énormément nourri ma blessure, mais ce n'est pas lui qui m'a rendu dépendante affective. Personne n'est responsable de nos blessures, nous arrivons déjà dans la vie avec nos blessures émotionnelles respectives, et nous arrivons dans un contexte familial et social propice à les éveiller de manière à en devenir conscients et à les guérir par nous-mêmes.
Quel a été le déclic qui vous a donné envie de changer de vie?
Ce déclic s'est produit lors de ma dernière rupture sentimentale en juin 2012. Je savais depuis neuf ans que je souffrais de dépendance affective et j'avais déjà fais un long travail sur moi mais ma dépendance affective était d'un degré vraiment très élevé. Je suis enfin parvenue à prendre la décision ferme et délibérée d'accepter enfin une rupture dans la dignité et de commencer le processus de guérison que j'avais toujours reporté.
Après avoir retrouvé le bonheur, vous avez donc choisi d'écrire un livre.
Mon intuition m'a dit que je devais partager mon expérience, mes découvertes et mes connaissances acquises sur le sujet avec le plus grand nombre afin d'inspirer à mon tour toutes les personnes qui étaient en quête de guérison.
(1) Confidences d'une ancienne dépendante affective, Editions Lanore, 208p. Env 16 euros
(2) www.magneticobonheur.com
Mère et patronne, le choix de la liberté
De jeunes mères trouvent dans l’entreprenariat un moyen d’échapper
aux carcans du marché du travail. La Suisse compte un nombre record
d’indépendantes
Jolanda Thomas s’est lancée peu après la naissance de
son fils, en 2003. Son entreprise de fiduciaire, menée d’abord à temps
partiel, à côté de sa maternité, s’est peu à peu étendue et l’occupe
aujourd’hui, onze ans et un deuxième enfant plus tard, à 100%. «Mon
entreprise a grandi en même temps que mon fils», dit-elle aujourd’hui.
Elle ne s’est pas toujours imaginée diriger une boîte. Son poste de
comptable dans une grande entreprise suisse lui convenait plutôt bien.
Jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte. A ce moment, elle n’a pas l’intention
de renoncer à son activité professionnelle et réclame un temps partiel à
son employeur, qui refuse. Son congé maternité sera alors l’occasion de
franchir le cap. D’une simple pièce dans son appartement où elle a
commencé à recevoir ses clients, elle a depuis déménagé dans un bureau,
au centre de Lausanne.
Dans sa stratégie pour mieux intégrer la main-d’œuvre indigène suite à la votation du 9 février 2014, le gouvernement explore des pistes pour favoriser l’emploi des femmes. L’une d’entre elles consiste à améliorer «la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale», un refrain qui ne date pas d’hier. La Suisse a encore du chemin à parcourir: 61% des mères travaillent à temps partiel (contre 8% de pères), renonçant souvent à des responsabilités pour s’occuper de leur famille. Dans une étude publiée fin 2013, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) suggérait à la Confédération d’augmenter l’aide à la création de structures d’accueil de la petite enfance et parascolaires pour valoriser le «capital humain» représenté par les femmes.
La grossesse peut être un déclencheur
En attendant, beaucoup de professionnelles ont décidé de s’en remettre à elles-mêmes pour contourner les rigidités du marché du travail. En Suisse, une société sur deux est créée par une femme. C’est davantage que dans la plupart des pays de l’OCDE (Norvège, Suède, Finlande, Singapour, Etats-Unis, France, Allemagne et Italie), relève l’étude Global Entrepreneurship Monitor (GEM) réalisée en 2013 par la Haute Ecole de gestion de Fribourg (HEG) sur la base de 2000 interviews. A titre de comparaison, en France, un tiers des entrepreneurs sont des femmes.
Un certain nombre de ces sociétés sont l’œuvre de jeunes mères qui ne souhaitent pas abandonner leur vocation, mais ne trouvent pas de poste adapté à leur nouvelle vie. Au début de l’année, la plateforme d’accompagnement des entreprises Startups.ch soulignait que 26% des quelque 2000 sociétés annoncées auprès d’elle en 2014 étaient fondées par des femmes, dont 50% de mères souhaitant retrouver une activité professionnelle après un accouchement.
La grossesse peut se révéler propice à certaines femmes qui songent à se lancer sans avoir osé jusque-là renoncer à la sécurité de l’emploi. Surtout si elles font face à un employeur implacable. «J’ai annoncé à mon employeur que j’étais enceinte un jeudi. Le samedi, je recevais une lettre de licenciement. Mon patron pensait me rendre service», raconte Katell Bosser, 40 ans, ancienne rédactrice en cheffe d’un magazine d’architecture.
Un déficit de crédibilité
Plutôt que de chercher un nouveau poste, Katell Bosser décide de se mettre à son compte après la naissance de son premier enfant. Elle crée sa propre agence de rédaction de contenu, K etc., qui compte aujourd’hui, six ans plus tard, 12 employés. Depuis qu’elle dirige son entreprise, Katell Bosser ne travaille pas moins, au contraire, mais elle a gagné en flexibilité, explique-t-elle: «Si je veux réaliser un mandat entre 5 et 8 heures du matin pour passer du temps avec ma fille l’après-midi, libre à moi.»
Entre les couches et les biberons, les difficultés ne sont pas toujours là où on les attend: «Les jeunes mères entrepreneuses se heurtent à un déficit de crédibilité: on a de la peine à penser qu’on peut mener de front maternité et ambitions professionnelles élevées. Certaines font en sorte que leurs clients ne sachent pas qu’elles ont un enfant», souligne Katell Bosser. La Lausannoise a pris le parti inverse: «Etre aussi mère que patronne», avec fierté. Elle a fondé en 2011 l’association Mampreneurs, qui compte aujourd’hui une centaine de membres en Suisse romande. Le terme en fait tiquer plus d’une: après tout, a-t-on déjà parlé de «Dadpreneurs»? Le phénomène désigne à l’origine des femmes qui, après la naissance de leur premier enfant, se lancent dans une entreprise liée à leur expérience de la maternité. Elles ne connaissent pas toutes le destin de l’actrice américaine Jessica Alba, devenue milliardaire avec son entreprise, The Honest Company, une gamme de produits écologiques pour enfants.
L’association Mampreneurs suisse s’est émancipée de cette image d’Epinal et compte parmi ses membres des avocates, des médecins, ou une sellière. «La plupart de ces entreprises n’affichent pas une croissance à deux chiffres, mais elles sont viables et participent au tissu économique. Elles créent des emplois, affichent une rentabilité saine et offrent un environnement de travail à taille humaine», souligne Katell Bosser.
Compétences égales mais de ressources financières
Lorsqu’on se penche sur les entreprises féminines analysées par l’étude Global Entrepreneurship Monitor (GEM) précitée, les stéréotypes ont la vie dure: les femmes sont davantage actives dans les services aux personnes (soins, santé, éducation) quand les hommes s’occupent d’industrie ou de technologie. Les entrepreneuses privilégient l’indépendance à la croissance. Les hommes, eux, ont plus souvent tendance à viser le profit et l’internationalisation. «Les femmes avec qui nous avons mené des entretiens ont des compétences égales aux hommes, mais se fixent souvent des objectifs moins élevés, détaille Mathias Rossi, directeur de l’Institut entrepreneuriat et PME à la HEG. Elles ont en général un réseau moins développé et besoin de moins de ressources financières, au moment de créer une entreprise.» Le capital investi au départ par les femmes équivaut à 40% de celui des hommes. Leurs entreprises ne sont pas moins viables pour autant, au contraire, relève encore Mathias Rossi. «Elles sont plus prudentes et s’inscrivent dans la durée.»
«Les jeunes femmes se montrent plus confiantes que leurs aînées», observe de son côté Françoise Piron, directrice de l’association Pacte, qui accompagne des particuliers et fait la promotion de la mixité dans les entreprises. Son licenciement à son retour de congé maternité, après la naissance de son premier enfant, en 1992, déclenche chez cette ingénieure civile une nouvelle vocation: elle devient en 1994 déléguée du bureau de l’égalité à l’EPFL. Lorsqu’elle quitte ce poste dix ans plus tard, elle décide de fonder son propre bureau de consulting. «A 40 ans, je devais m’occuper seule de mes trois enfants, je ne trouvais pas d’emploi adapté à mes contraintes quotidiennes», dit-elle.
Dans ses locaux du quartier de Grancy à Lausanne, elle voit défiler des personnes en transition professionnelle ou en faillite. Parmi elles, des quinquagénaires très qualifiées, mais qui peinent à trouver un emploi, souvent après un parcours interrompu par la maternité. «Je leur conseille de développer des mandats en tant qu’indépendantes. Elles pourront ainsi conserver une activité plus longtemps.»
Dans sa stratégie pour mieux intégrer la main-d’œuvre indigène suite à la votation du 9 février 2014, le gouvernement explore des pistes pour favoriser l’emploi des femmes. L’une d’entre elles consiste à améliorer «la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale», un refrain qui ne date pas d’hier. La Suisse a encore du chemin à parcourir: 61% des mères travaillent à temps partiel (contre 8% de pères), renonçant souvent à des responsabilités pour s’occuper de leur famille. Dans une étude publiée fin 2013, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) suggérait à la Confédération d’augmenter l’aide à la création de structures d’accueil de la petite enfance et parascolaires pour valoriser le «capital humain» représenté par les femmes.
La grossesse peut être un déclencheur
En attendant, beaucoup de professionnelles ont décidé de s’en remettre à elles-mêmes pour contourner les rigidités du marché du travail. En Suisse, une société sur deux est créée par une femme. C’est davantage que dans la plupart des pays de l’OCDE (Norvège, Suède, Finlande, Singapour, Etats-Unis, France, Allemagne et Italie), relève l’étude Global Entrepreneurship Monitor (GEM) réalisée en 2013 par la Haute Ecole de gestion de Fribourg (HEG) sur la base de 2000 interviews. A titre de comparaison, en France, un tiers des entrepreneurs sont des femmes.
Un certain nombre de ces sociétés sont l’œuvre de jeunes mères qui ne souhaitent pas abandonner leur vocation, mais ne trouvent pas de poste adapté à leur nouvelle vie. Au début de l’année, la plateforme d’accompagnement des entreprises Startups.ch soulignait que 26% des quelque 2000 sociétés annoncées auprès d’elle en 2014 étaient fondées par des femmes, dont 50% de mères souhaitant retrouver une activité professionnelle après un accouchement.
La grossesse peut se révéler propice à certaines femmes qui songent à se lancer sans avoir osé jusque-là renoncer à la sécurité de l’emploi. Surtout si elles font face à un employeur implacable. «J’ai annoncé à mon employeur que j’étais enceinte un jeudi. Le samedi, je recevais une lettre de licenciement. Mon patron pensait me rendre service», raconte Katell Bosser, 40 ans, ancienne rédactrice en cheffe d’un magazine d’architecture.
Un déficit de crédibilité
Plutôt que de chercher un nouveau poste, Katell Bosser décide de se mettre à son compte après la naissance de son premier enfant. Elle crée sa propre agence de rédaction de contenu, K etc., qui compte aujourd’hui, six ans plus tard, 12 employés. Depuis qu’elle dirige son entreprise, Katell Bosser ne travaille pas moins, au contraire, mais elle a gagné en flexibilité, explique-t-elle: «Si je veux réaliser un mandat entre 5 et 8 heures du matin pour passer du temps avec ma fille l’après-midi, libre à moi.»
Entre les couches et les biberons, les difficultés ne sont pas toujours là où on les attend: «Les jeunes mères entrepreneuses se heurtent à un déficit de crédibilité: on a de la peine à penser qu’on peut mener de front maternité et ambitions professionnelles élevées. Certaines font en sorte que leurs clients ne sachent pas qu’elles ont un enfant», souligne Katell Bosser. La Lausannoise a pris le parti inverse: «Etre aussi mère que patronne», avec fierté. Elle a fondé en 2011 l’association Mampreneurs, qui compte aujourd’hui une centaine de membres en Suisse romande. Le terme en fait tiquer plus d’une: après tout, a-t-on déjà parlé de «Dadpreneurs»? Le phénomène désigne à l’origine des femmes qui, après la naissance de leur premier enfant, se lancent dans une entreprise liée à leur expérience de la maternité. Elles ne connaissent pas toutes le destin de l’actrice américaine Jessica Alba, devenue milliardaire avec son entreprise, The Honest Company, une gamme de produits écologiques pour enfants.
L’association Mampreneurs suisse s’est émancipée de cette image d’Epinal et compte parmi ses membres des avocates, des médecins, ou une sellière. «La plupart de ces entreprises n’affichent pas une croissance à deux chiffres, mais elles sont viables et participent au tissu économique. Elles créent des emplois, affichent une rentabilité saine et offrent un environnement de travail à taille humaine», souligne Katell Bosser.
Compétences égales mais de ressources financières
Lorsqu’on se penche sur les entreprises féminines analysées par l’étude Global Entrepreneurship Monitor (GEM) précitée, les stéréotypes ont la vie dure: les femmes sont davantage actives dans les services aux personnes (soins, santé, éducation) quand les hommes s’occupent d’industrie ou de technologie. Les entrepreneuses privilégient l’indépendance à la croissance. Les hommes, eux, ont plus souvent tendance à viser le profit et l’internationalisation. «Les femmes avec qui nous avons mené des entretiens ont des compétences égales aux hommes, mais se fixent souvent des objectifs moins élevés, détaille Mathias Rossi, directeur de l’Institut entrepreneuriat et PME à la HEG. Elles ont en général un réseau moins développé et besoin de moins de ressources financières, au moment de créer une entreprise.» Le capital investi au départ par les femmes équivaut à 40% de celui des hommes. Leurs entreprises ne sont pas moins viables pour autant, au contraire, relève encore Mathias Rossi. «Elles sont plus prudentes et s’inscrivent dans la durée.»
«Les jeunes femmes se montrent plus confiantes que leurs aînées», observe de son côté Françoise Piron, directrice de l’association Pacte, qui accompagne des particuliers et fait la promotion de la mixité dans les entreprises. Son licenciement à son retour de congé maternité, après la naissance de son premier enfant, en 1992, déclenche chez cette ingénieure civile une nouvelle vocation: elle devient en 1994 déléguée du bureau de l’égalité à l’EPFL. Lorsqu’elle quitte ce poste dix ans plus tard, elle décide de fonder son propre bureau de consulting. «A 40 ans, je devais m’occuper seule de mes trois enfants, je ne trouvais pas d’emploi adapté à mes contraintes quotidiennes», dit-elle.
Dans ses locaux du quartier de Grancy à Lausanne, elle voit défiler des personnes en transition professionnelle ou en faillite. Parmi elles, des quinquagénaires très qualifiées, mais qui peinent à trouver un emploi, souvent après un parcours interrompu par la maternité. «Je leur conseille de développer des mandats en tant qu’indépendantes. Elles pourront ainsi conserver une activité plus longtemps.»
Les études de genre mises en échec par un humoriste !
Publication: 08/02/2014 07:38
déjà entendu parler? Si vous viviez en France, vous ne pourriez
échapper au débat qui fait rage présentement entre l'école française,
qui a intégré ces études à son programme actuel, et les opposants à
cette nouveauté féministe. Mais en quoi consistent donc ces fameuses
études de genre? Sommairement résumées, elles s'inscrivent en faux
contre le postulat scientifique voulant que les différences entre hommes
et femmes soient surtout biologiques, avant d'être conditionnées par le milieu.
Les défenseurs de ce domaine de recherche étonnant soutiennent que la
biologie compte pour peu dans les différences entre les hommes et les
femmes, différences désormais considérées comme des stéréotypes sexistes
brimant l'égalité homme-femme avec pour conséquence, on s'en doute, que
la gent féminine s'en trouve fatalement opprimée. Même l'hétérosexualité, dans cette perspective, serait un avatar d'une influence pernicieuse, culturelle et patriarcale, comme le soutenait
jadis Andrea Dworkin, féministe radicale et auteure d'essais peu connus qui ne sont guère lus
ailleurs que dans le cadre d'études féministes universitaires.
Les opposants aux études de genre sont souvent stigmatisés et présentés comme des activistes d'extrême droite ou des fanatiques
religieux, opposés à la reconnaissance de l'égalité homme-femme. Or
n'est-il pas légitime de se demander au moins quel impact pourrait avoir
sur des enfants fragiles, puisqu'en mode de construction identitaire, la négation de toute différence sexuée au prétexte qu'elle ne serait en aucun cas innée, mais imposée? Quelle alternative leur offre-t-on pour se développer? Des enfants peuvent-ils évoluer harmonieusement en
dehors de tout cadre, de tout modèle d'identification? On peine à trouver des réponses tangibles chez les défenseurs des études de genre.
Pour se dédouaner d'accusations de dogmatisme, certains parmi eux
jouent sur les mots, affirmant qu'il n'existe aucune «théorie des
genres», mais bien un champ de recherches portant le nom générique
d'études de genre. Fort bien, mais reste que les promoteurs de cette
discipline affichent une telle conviction qu'ils sont dans le vrai et
que quiconque les contredit devient un béotien ignare opposé à tout
progrès qu'il semble que la confusion entre théorie et études existe
d'abord chez ces chercheurs mêmes. Tout comme il règne chez eux une
confusion manifeste entre démarche scientifique empirique et spéculation
sociologique, philosophique ou artistique.
Certains d'entre eux, dont Anne-Joëlle Philippart, chercheuse à HEC-ULg, tentent vainement de calmer le jeu en jouant sur la différence entre études et théorie, ce qui ne les
empêche pas de trahir un parti-pris pour le moins dogmatique présentant leur point de vue comme définitif. Ainsi s'exprime Mme Philippart:
À l'appui de cette thèse, les recherches récentes en neurobiologie
mettent en avant la plasticité du cerveau de l'être humain qui nous
permet, à tous les âges, de changer nos habitudes, réorienter nos
trajectoires de vie et développer de nouveaux talents. Seulement 10% du
cerveau est "câblé" à la naissance et aucun instinct ne s'exprime, chez
l'humain, sans l'influence de l'environnement culturel.»
Nous allons voir comment ces prétentions ne seront contredites que par les faits.
Quand un humoriste pose des questions sérieuses
Un humoriste norvégien a récemment mis en échec des chercheurs de son
pays adeptes des études de genre, comme les universitaires partageant
leurs vues, ainsi que les journalistes qui n'ont jamais pris la peine de
questionner sérieusement et objectivement la pertinence d'une telle
nouveauté. L'homme en question, Harald Eia, s'est livré dans un
documentaire à une démarche journalistique rigoureuse sur le sujet,
contrairement à ses compatriotes des médias, exposant aussi bien les
points de vue des défenseurs des études de genre que celui de ses
détracteurs, pour en arriver à la conclusion, devant la pauvreté des
explications des premiers, à la pertinence des conclusions des
seconds. Résultat: après la diffusion du film, la Norvège a purement et
simplement fermé le robinet aux subventions de thèses sans fondement
scientifique. Doit-on parler de censure?...
Plantant dès le début le décor de son questionnement, en précisant
que la Norvège a été déclarée le pays où l'égalité homme-femme était la plus aboutie, le documentariste amateur, paradoxalement davantage connu dans son pays pour son talent de fantaisiste, constate, statistiques à l'appui, que les hommes et les femmes persistent à choisir de métiers
traditionnellement en rapport avec leur sexe.
Ainsi, malgré toutes les tentatives étatiques pour «corriger le tir»,
la Norvège ne recrute que 10 % de femmes parmi les ingénieurs tandis que ces dernières représentent 90 % des infirmières. L'apocalypse patriarcale est proche...
Quand la grenouille sociologique...
D'entrée de jeu, le documentariste amateur donne la parole à deux
prétendus chercheurs, défenseurs des études de genre. Le premier,Joergen Lorentzen, du Centre de recherche interdisciplinaire sur legenre à l'université d'Oslo, affiche une morgue et une arrogance
assommantes lorsque questionné sur le fait que des différences biologiques, inhérentes aux cerveaux respectifs des hommes et des femmes, pourraient expliquer des choix professionnels à majorités
masculine et féminine.
Il déclare: «Toutes ces recherches (affirmant des différences
biologiques entre le cerveau masculin et sa contrepartie féminine) ont été réfutées par des études récentes. La plupart des gens disent de nos
jours qu'il n'y a pas de différences.» Quelles sont ces études récentes, qui sont ces gens qui disent qu'il n'y a pas de différences? Mystère et bœuf en daube.Tout aussi énigmatique, Catherine Egeland, chercheuse sur le genre àl'Institut de recherche sur le travail, lève les yeux au ciel
d'exaspération lorsque questionnée sur les différences fondamentales entre les hommes et les femmes qui n'ont, selon elle, aucun fondement biologique, mais ne peuvent qu'être le résultat de l'environnement
social.
Elle finira par trahir les prétentions de sa discipline
d'appartenance, la sociologie, et de ses dogmes, par l'affirmation
suivante: «J'ai ce que vous appelleriez des bases théoriques. Il n'y a pas de place pour la biologie là-dedans pour moi. Je pense que les sciences sociales doivent "challenger" l'idée selon laquelle
tout cela est basé sur des différences biologiques.» À quoi ressemble
ces bases théoriques? Pourquoi cette obstination puérile à vouloir «challenger» les sciences pures?
Cette attitude suffisante trahit en réalité chez les pro-gender une
frustration, un sentiment d'infériorité intolérable devant les
véritables chercheurs qui testent et vérifient leurs hypothèses de façon empirique, et arrivent à prouver leurs dires. Ces scientifiques ne décident pas à l'avance des conclusions de leurs thèses pour ensuite
tenter d'y faire coller leurs expériences. Ils gardent l'esprit ouvert à la découverte.
Des «pro-gender» comme Mme Egeland décident à l'avance de
leurs constats, s'en persuadent à l'aide de «bases théoriques»
nébuleuses connues d'eux seuls, mais qu'il faudrait prendre pour argent comptant sans discuter; des «pro-gender» qui se gardent bien de toute expérimentation scientifique (une démarche aussi dépassée que leurs résultats, semble-t-il) qui pourrait invalider leur point de vue.
.... veut se faire aussi grosse que le bœuf scientifique...
Les choses sérieuses commencent vraiment à partir du moment où le
documentariste se déplace afin de recueillir les points de vue de
véritables scientifiques. Il commence avec Richard Lippa, professeur de
psychologie à l'université Fullerton, en Californie, qui a mené une
vaste recherche au sein de 53 pays sur les choix professionnels comparés
des hommes et des femmes. Il a constaté que, peu importe la culture,
que l'on compare un pays islamiste à une société plus égalitaire, hommes
et femmes ont tendance à faire des choix en lien avec leur sexe.
Il n'écarte pas pour autant tout à fait l'impact culturel, mais le
juge non déterminant, tout comme Trond Diseth, professeur à l'Université
d'Oslo, spécialiste en psychiatrie enfantine, qui n'hésite pas à
réfuter, posément, mais fermement, les prétentions de Lorentzen, à
l'effet que les études démontrant les différences biologiques entre les
hommes et les femmes soient déphasées. Il parle même d'études récentes, à
la fine pointe du progrès, qui confirment au contraire ces thèses.
Expérimentation à l'appui, Diseth affirme qu'à partir de l'âge de
neuf mois, garçons et filles démontrent un intérêt marqué pour des
jouets en lien avec leur sexe. Ses propos sont consolidés par Simon
Baron Cohen, le frère de l'humoriste Sacha Baron Cohen, professeur de
psychiatrie à Cambridge et directeur du Centre de recherche sur
l'autisme, qui affirme que «même au premier jour de la vie», garçons et
filles ne sont pas attirés par les mêmes centres d'intérêt, les
premiers, étant fascinés par les objets mécaniques, les secondes,
attirées par les visages.
Les différences dans les taux de testostérone, deux fois plus élevés
chez les garçons que chez les filles, expliquent cette réalité, déjà
prévisible alors que l'enfant habite l'utérus. La psychologue
évolutionniste Anne Campbell, de l'université Durham, au Royaume-Uni,
affirme quant à elle que l'humanité est influencée par des gênes vieux
de plusieurs centaines d'années et que le milieu n'a qu'une importance
restreinte.
Quand l'humoriste-documentariste lui fait écouter les propos
étonnants de Lorentzen réfutant l'apport fondamental de la biologie dans
les différences entre les sexes, la scientifique en reste pantoise:
«Absolument incroyable! Cela me laisse sans voix que quelqu'un puisse
dire cela!» Elle n'est pas la seule...
Cul-de-sac !
De retour en Norvège, Harald Eia confronte les pseudos scientifiques,
qu'il avait interrogés avant son départ, à ses découvertes. Très
embarrassés, Joergen Lorentzen et son acolyte, Catherine Egeland,
pataugent maladroitement et perdent passablement de leur superbe,
s'affichant davantage comme des Laurel et Hardy idéologiques qu'en tant
que chercheurs crédibles.
Dépitée, Egeland ira jusqu'à accuser Diseth d'avoir faussé ses
expériences pour les faire coïncider avec ses conclusions. Un cas
flagrant de projection, même si on ne connaît aucune expérimentation à
la pseudo-chercheuse. C'est à ce moment qu'elle nous sortira l'argument
des énigmatiques «bases théoriques» pour justifier sa foi indéfectible
envers les études de genre. De son côté, telle une baudruche dégonflée, Lorentzen affirme que les
études des scientifiques, médiocres, selon lui, ne l'ont pas convaincu
que les hommes et les femmes étaient biologiquement différents, hormis
sur le plan génital, ni que leur cerveau n'était pas similaire. Tant
qu'il ne sera pas persuadé par une base scientifique crédible, il s'en
tiendra à ses convictions, sans pour autant expliquer sur quelle base
scientifique il s'appuie, lui, pour affirmer l'absence de différences en
laquelle il dit croire.
Et nous, dans tout ça ?
Peu de temps après la diffusion de ce documentaire-choc et du KO
final infligé au dynamique duo idéologique norvégien, le gouvernement de
leur pays décidait de couper tout financement aux études de genre. En
Suède, toujours sous l'emprise de cette lubie idéologique, des camps
d'été où garçons défilent en robe et filles jouent au camion sont
organisés. Comme nous l'avons vu plus haut, en France, le débat sur
cette question, déjà enclenché par celui du mariage pour tous, qui
présente insidieusement l'hétérosexualité comme un phénomène culturel
sans assise biologique, fait toujours rage.
Pouvoir du féminisme d'État québécois «aidant», cette question
pourrait venir contaminer le paysage scolaire québécois, et par
conséquent social, malgré l'incontestable défaite norvégienne. Quand on
connaît le pouvoir d'influence du féminisme d'État auprès du milieu de
l'Éducation, il est de première importance de faire connaître le
documentaire de Harald Eia au grand public. Vous pouvez le visionner grâce à ce lien.
Un coup d'œil au délire suédois sur l'éducation asexuée des enfants
dès leur entrée dans le système scolaire, au nom d'une conception
désincarnée de l'égalité homme femme, a de quoi faire frémir. La
perspective de voir les hommes et les femmes de demain en perpétuel
conflit entre leur identité spontanée et des attentes sociales
déconnectées du réel n'annonce rien de bon pour notre devenir
collectif. Bien sûr, il existe encore de la discrimination selon le
sexe, mais quand arrêterons-nous de prendre des différences innées pour
des stéréotypes sexistes?
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Et si nous échangions les genres ?
Publié le - Mis à jour leOpinions Une chronique d'Armand Lequeux.
Cette année, le 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, tombe un dimanche. Chouette, elles vont pouvoir éplucher, cuisiner, nettoyer, servir et soigner à temps plein toute la journée puisqu’elles font cela si bien. C’est dans leur nature. Les hommes pourront, comme tous les dimanches, prolonger quelque peu leur grasse matinée afin d’être en forme pour le foot à la télé l’après-midi. C’est dans leur nature, ils savent pourquoi. Le bac de Jupiler est au frais. Les copains peuvent débarquer. D’accord, les luttes pour les droits des femmes sont des choses sérieuses, mais puisque nous sommes tous Charlie nous avons le droit d’en rire, n’est-il pas ?
Cette journée fut instaurée par Lénine en 1921 : on ne peut pas dire que rien n’a changé depuis, mais d’immenses progrès sont encore nécessaires pour que cessent les injustices qui pèsent lourdement sur le dos de celles qui représentent pourtant la moitié de l’humanité.
Alors, si vous voulez que ça bouge, je vous propose de rejoindre avec moi le comité qui prépare pour le 8 mars 2016 la journée internationale de l’échange des genres. Il s’agira d’une révolution planétaire transitoire : pendant vingt-quatre heures, les hommes viendront de Vénus et les femmes de Mars. Puisqu’il s’agira d’un jour de semaine, nous aurons là une magnifique occasion d’échanger dans la vie professionnelle les rôles traditionnellement dédiés à un genre spécifique. Selon sa compétence initiale, Monsieur sera puéricultrice, institutrice, sage-femme, technicienne de surface ou péripatéticienne.
A travail égal, sachez cependant Monsieur, qu’il y a peu de chances pour que votre salaire soit identique à celui dont vous bénéficiez en temps normal. Madame sera grutier, chef d’entreprise, maçon, premier ministre, éboueur, terroriste, imam, rabbin, évêque, pape ou recteur de la Grande Mosquée. Après votre journée de travail, Monsieur, vous pourrez (avec le sourire) éplucher, cuisiner, nettoyer, servir et soigner pendant que Madame recevra ses copines au salon pour visionner à la télé la finale de la coupe de rugby féminin programmée ce jour-là. N’oubliez pas de mettre au frais le bac de Jupiler. Pendant ce temps, donnez les bains, soignez les bobos, faites tourner le lave-linge et préparez les cartables pour le lendemain. N’hésitez pas, Monsieur, à prendre préventivement un comprimé de Viagra. Après son match, il est possible, si elle ne s’endort pas immédiatement, que Madame soit demandeuse. Comme vous le savez les plaintes pour viol conjugal sont rarement recevables et les "accidents domestiques" nocturnes sont étonnamment fréquents après les grands événements sportifs.
Si Madame souhaite tranquillement raconter son match, laissez-lui toute la place et ne l’importunez pas avec vos états d’âme dont elle n’a que faire. Vos besoins affectifs et sentimentaux n’ont pas réellement de place pour être exprimés dans votre couple, vous devez le comprendre. En ville, l’ambiance, pourrait également surprendre ce jour-là. Si votre religion vous y invite, il est évident, Monsieur, que vous porterez le voile. Attendez-vous à être sifflé, voire harcelé si vous n’êtes pas sous la surveillance de votre grande sœur. Ne rentrez pas seul le soir, faites-vous accompagner. N’oubliez pas le démaquillage, la crème de nuit et un peu de lecture. Les magazines le plus machistes seront, ce jour-là, remplis de conseils pour vous aider à ressembler aux mannequins les moins réalistes de la planète Vénus. Bonne chance.
http://www.lalibre.be/debats/opinions/et-si-nous-echangions-les-genres-54f8771d35707e3e93b6ed83
Un animateur affirme qu'une femme ne peut pas battre un homme : elle lui brise quatre côtes
Publié le - Mis à jour le
Vidéo
Insolite
Aaron Tru, animateur pour la chaîne MMA Prime TV, interviewait
tranquillement une ancienne judoka et actuelle championne d'Ultimate
Fighting lorsque, tout à coup, il décide de faire une plaisanterie. Il
affirme donc à la championne, Ronda Rousey, qu'une femme est incapable
de battre un homme. Ni une ni deux, la jeune femme, bien décidée à lui
prouver le contraire, le projette au sol, explique Le Figaro.
Mais ce qui n'aurait dû être qu'une mise en scène amusante et bon
enfant pour permettre à la sportive de faire une démonstration de son
art a viré au drame.
Après avoir violemment percuté le sol, l'homme a en effet été incapable de se relever. Sa "paralysie" a engendré de nombreux rires jusqu'à ce que l'équipe de tournage ne réalise qu'il y avait vraiment un problème. Et pas des moindres puisqu'un médecin lui a diagnostiqué 4 côtes cassées. Les risques du métier...
http://www.lalibre.be/light/insolite/un-animateur-affirme-qu-une-femme-ne-peut-pas-battre-un-homme-elle-lui-brise-quatre-cotes-54f9ba6535707e3e93bad743
Des sous-vêtements féministes pour lutter contre le style "American Apparel"
Publié le - Mis à jour le
Après avoir violemment percuté le sol, l'homme a en effet été incapable de se relever. Sa "paralysie" a engendré de nombreux rires jusqu'à ce que l'équipe de tournage ne réalise qu'il y avait vraiment un problème. Et pas des moindres puisqu'un médecin lui a diagnostiqué 4 côtes cassées. Les risques du métier...
http://www.lalibre.be/light/insolite/un-animateur-affirme-qu-une-femme-ne-peut-pas-battre-un-homme-elle-lui-brise-quatre-cotes-54f9ba6535707e3e93bad743
Des sous-vêtements féministes pour lutter contre le style "American Apparel"
Publié le - Mis à jour le
Mode et beauté
Alors qu'une enseigne comme American Apparel continue de choquer, une
styliste souhaite inverser la tendance en lançant sa marque de lingerie
féministe.
Une fois de plus, la marque très controversée American Apparel choque. L'enseigne a reçu un énième avertissement de la part de l'Autorité des Standards dans la Publicité (ASA). Ce qui pose problème ? L'apparence juvénile d'une jeune fille posant de dos avec une expression sexualisante et vêtue d'un body string imprimé de bouches. Et c'est sans compter les nouvelles affiches sur lesquelles les tétons des mannequins sont effacés pour contourner la censure. A côté de ces campagnes limites, le monde de la lingerie expose régulièrement des mannequins dans des postures explicites. C'est ce que dénonce la Britannique Hayat Rachi, créatrice de Neon Lune.
"En prenant le temps de soutenir la campagne de Neon Lune vous faites une déclaration au monde que vous voulez changer, et votre voix sera entendue!", peut-on lire le site de financement participatif Kickstarter.com. L'objectif de la créatrice : mettre en valeur le véritable corps de la femme à travers une gamme de sous-vêtements féministes ultra confortables.
Ici, Hayat prône "la confiance en soi et la non-objectivation des femmes face à leur corps". Pour elle, la lingerie féminine est un droit et non un privilège. Elle joue sur le côté anticonformiste et tente de "créer des sous-vêtements qui émancipent dans toutes les phases de la féminité". C'est ainsi qu'elle espère transformer l'industrie de la lingerie et faire correspondre sa marque aux personnes "de toutes les tailles, ethnies et types de corps, y compris celles qui ne s'épilent pas les poils pubiens, des jambes et des aisselles".
Pour sa collection « Mon Dieu », Hayat Rachi s'est servie de tissus en bambou réputé pour s'adapter à la morphologie du corps. Exit les baleines, le push-up et le rembourrage ! Les soutiens-gorge et culottes sont colorés, confortables, et portent des noms comme « coucou », « Bof », et « non ! ». Aussi, les modèles des publicités ressemblent à la majorité des femmes et ne sont pas retouchées. "Je voulais montrer à quoi ressemble une vraie femme", explique-t-elle. La créatrice espère pouvoir développer ses modèles et enfin élargir la gamme à d'autres tailles que le S, M et L.
Une fois de plus, la marque très controversée American Apparel choque. L'enseigne a reçu un énième avertissement de la part de l'Autorité des Standards dans la Publicité (ASA). Ce qui pose problème ? L'apparence juvénile d'une jeune fille posant de dos avec une expression sexualisante et vêtue d'un body string imprimé de bouches. Et c'est sans compter les nouvelles affiches sur lesquelles les tétons des mannequins sont effacés pour contourner la censure. A côté de ces campagnes limites, le monde de la lingerie expose régulièrement des mannequins dans des postures explicites. C'est ce que dénonce la Britannique Hayat Rachi, créatrice de Neon Lune.
"En prenant le temps de soutenir la campagne de Neon Lune vous faites une déclaration au monde que vous voulez changer, et votre voix sera entendue!", peut-on lire le site de financement participatif Kickstarter.com. L'objectif de la créatrice : mettre en valeur le véritable corps de la femme à travers une gamme de sous-vêtements féministes ultra confortables.
Ici, Hayat prône "la confiance en soi et la non-objectivation des femmes face à leur corps". Pour elle, la lingerie féminine est un droit et non un privilège. Elle joue sur le côté anticonformiste et tente de "créer des sous-vêtements qui émancipent dans toutes les phases de la féminité". C'est ainsi qu'elle espère transformer l'industrie de la lingerie et faire correspondre sa marque aux personnes "de toutes les tailles, ethnies et types de corps, y compris celles qui ne s'épilent pas les poils pubiens, des jambes et des aisselles".
Pour sa collection « Mon Dieu », Hayat Rachi s'est servie de tissus en bambou réputé pour s'adapter à la morphologie du corps. Exit les baleines, le push-up et le rembourrage ! Les soutiens-gorge et culottes sont colorés, confortables, et portent des noms comme « coucou », « Bof », et « non ! ». Aussi, les modèles des publicités ressemblent à la majorité des femmes et ne sont pas retouchées. "Je voulais montrer à quoi ressemble une vraie femme", explique-t-elle. La créatrice espère pouvoir développer ses modèles et enfin élargir la gamme à d'autres tailles que le S, M et L.